Refus d’obtempérer ayant coûté la vie à un usager de la route: sommes-nous dans une impasse?
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Olivier Dartigolles et Farid Temsamani
Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook :
/ sudradioofficiel
▪️ Instagram :
/ sudradioofficiel
▪️ Twitter :
/ sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix :
• Les Vraies Voix
##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-06-05##
Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook :
/ sudradioofficiel
▪️ Instagram :
/ sudradioofficiel
▪️ Twitter :
/ sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix :
• Les Vraies Voix
##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-06-05##
Category
🗞
NewsTranscript
00:00Les vraies voix sud-radio, le grand débat du jour.
00:04Ça repart vers Henri Martin !
00:06Oui !
00:07Wallah qu'on se profite !
00:09Oui, oui, oui, oui !
00:12Comme beaucoup de français, en fait, on en a ras-le-bol d'entendre quotidiennement ce genre de fait divers.
00:17Les refus d'obtempérer aggravés ont augmenté de 94,6%.
00:22Comment un policier qui vient d'abattre 200 francs un jeune de 17 ans n'est même pas placé en garde à vue ?
00:26Il faut aussi vous dire ici que je suis très attaché à la protection de l'innocence des accusés.
00:31Rendez-vous compte, on donne aux policiers une arme létale.
00:34On leur donne un outil qui va donner la mort.
00:36On ne les forme pas du tout.
00:37Nous sommes des cibles.
00:38D'ailleurs, ce ne sont pas des refus d'obtempérer.
00:40La plupart du temps, c'est des tentatives d'homicide volontaire.
00:43Donc à un moment, quand on te demande de t'arrêter, tu t'arrêtes.
00:46Un refus d'obtempérer, une course-poursuite à distance, puis une vie fauchée.
00:49Un homme de 34 ans est mort mardi matin à Clamart,
00:52percuté par un adolescent de 14 ans qui conduisait une voiture volée qui fuyait la police.
00:56L'adolescent placé en garde à vue est déjà connu de la justice,
00:59notamment pour vol et violence.
01:01Alors parlons vrai, les refus d'obtempérer sont-ils trop peu sanctionnés par la justice ?
01:05Doit-on engager la responsabilité des parents,
01:08sachant qu'à 14 ans, on n'a rien à faire dehors à 3h du matin ?
01:12Et à cette question, refus d'obtempérer ayant coûté la vie à un usager de la route,
01:16sommes-nous dans une impasse ?
01:17Vous dites oui à 81%, vous êtes policier.
01:20Vous envoyez régulièrement.
01:21Ou alors vous dites, j'en voyais un peu à l'époque, mais énormément aujourd'hui.
01:25Appelez-nous au 0826 300 300 pour témoigner.
01:28Jean-Christophe Couvé est avec nous, secrétaire nationale du syndicat Police Unité.
01:31Bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:34Cette petite musique, Philippe Bilger, du refus d'obtempérer.
01:39Les jours, les mois, les années passent, et finalement, on a vraiment l'impression d'être dans une impasse.
01:45Absolument. Sous le contrôle de Jean-Christophe, j'ai osé dire, quand j'ai appris que vous étiez invité,
01:52j'ai dit, encore lui, c'est pas possible ! Je ne vous quitte plus, en fait.
01:56Et plus sérieusement.
01:58Les refus d'obtempérer se multiplient, ça, ça n'est pas très original,
02:04mais il n'y en a pas énormément qui sont suivis par des catastrophes délictuelles ou criminelles.
02:10Et moi, ce qui me frappe dans l'affaire, très légitimement, que vous évoquez,
02:15c'est qu'on y trouve un parfait concentré de tout ce que la délinquance des mineurs a de catastrophique aujourd'hui,
02:23et sur le plan de la législation, et sur le plan des peines parfaitement inutiles,
02:29et sur le fait qu'on a mis en œuvre, en 2021, une loi qui est infiniment contre-productive,
02:36puisqu'elle coupe le procès en deux, alors que s'il y a une minorité qui exige un jugement immédiat,
02:44c'est bien le mineur, avant 16 ans notamment.
02:47Oui, les refus d'obtempérer sont devenus un fléau.
02:50Chaque fois, je me pose la question, et Philippe Bilger a raison,
02:53il y a dans ce cas précis un condensé de tout ce que nous commentons assez régulièrement,
02:59mais dans un seul cas, et à chaque fois je cherche des éléments dans la presse, dans les médias,
03:05sur le profil de ceux qui agissent ainsi, pour repérer la première alerte, ce qu'on appelle le signal faible,
03:13pour savoir si à ce moment-là, il y a eu une réponse de la société, qu'elle soit éducative, qu'elle soit judiciaire,
03:19et souvent ça n'est pas le cas, or on sait que plus tôt nous intervenons pour rappeler les règles, et mieux ça va.
03:26Farid, t'aimes ça Mani ?
03:27Oui, alors en plus, il y a mort d'homme, quelqu'un qui est probablement allé au boulot,
03:33au travail, qui vivait encore chez sa maman, si je ne dis pas de bêtises.
03:38Ce qui a été dit est parfaitement vrai.
03:41En réalité, à 14 ans, il y a normalement un certain nombre de signaux qui ont déjà donné l'alerte.
03:47Et là, je me pose la question, le système éducatif, à quel moment est-ce qu'il a joué son rôle ou non ?
03:53Parce qu'il a eu affaire à la justice, ce jeune homme-là.
03:56Mais pour revenir au délit de fuite, on en reparlera probablement avec les professionnels en l'occurrence,
04:06mais il y a eu tellement d'affaires dans le passé.
04:11On a rappelé tout à l'heure le décès à Nanterre de Nahel,
04:15où en réalité, vous avez un certain nombre d'agents de police qui font aujourd'hui très attention.
04:21Je pense notamment, lorsqu'il y a des délits de fuite avec des deux roues,
04:24où en fait, on fait très attention, ou contrairement à d'autres pays,
04:28on fait en sorte de ne pas provoquer, de ne pas tuer.
04:32Et en réalité, ça pose véritablement le problème, parce que vous avez aussi des délinquants.
04:36Alors, attention, toutes les affaires ne sont pas comparables.
04:39Il faut faire très attention.
04:40Mais vous avez un certain nombre de délinquants qui se disent,
04:42mais de toute manière, quel est le risque pour moi, au final ?
04:45C'est quoi ? C'est la garde à vue.
04:47Il a déjà fait de la garde à vue, ce jeune homme.
04:51Vous avez aujourd'hui quelqu'un qui paye finalement, d'une certaine manière,
04:57notre laxisme, au sens très large, malheureusement.
05:01Jean-Christophe Kouvi, ce qui est assez étonnant, forcément,
05:04c'est que je trouve qu'il y a moins d'émoi pour un automobiliste qui est tué par un délinquant,
05:11que finalement, un policier qui tue un délinquant.
05:14C'est quand même surréaliste.
05:16On ne voit pas de montée de bouclier en disant, c'est scandaleux.
05:19Ça passe crème, en fait.
05:21Oui, il n'y aura pas d'émeute.
05:22C'est comme ça.
05:23C'est un fait, parce que justement, ça n'intéresse pas aussi une partie des hommes politiques.
05:28Ça ne va pas dans le sens, dans le narratif,
05:31où on entend toujours dire que les policiers sont racistes, sont violents,
05:34c'est des grosses brutes,
05:36et qu'en fait, les délinquants sont des victimes de la société.
05:39Ça devient insupportable, cette petite musique, effectivement.
05:43Moi, je pense bien à sa famille.
05:45Mais encore une fois, on m'a même envoyé,
05:47parce que j'ai dit qu'en fait, sur l'affaire Nahel,
05:49effectivement, le policier était intervenu.
05:52Rien, mais je le dis toujours,
05:54rien ne mérite la mort sur une intervention.
05:56On fait le maximum, effectivement, pour préserver la vie,
05:59parce que pour nous, la vie est primordiale.
06:01Sauf que dans des situations bien particulières,
06:03de temps en temps, malheureusement, ça arrive.
06:05Le refus d'obtempérer, alors donc, en fait,
06:07il faut dissocier de l'usage de l'arme,
06:09parce qu'on ne tire pas, et ça, il faut bien le dire aussi,
06:12contrairement à ce que disent les filles,
06:13on ne tire pas sur des gens sur un refus d'obtempérer.
06:16On tire parce que, justement, on est en danger,
06:19ou d'autres personnes sont en danger,
06:21et la loi nous le permet.
06:22Il y a deux lois qui nous le permettent, effectivement.
06:24C'est le Code de Sécurité Intérieure,
06:26et effectivement, c'est quand on est en état de légitime défense.
06:29Le Code de Sécurité Intérieure s'adresse aux forces de l'ordre,
06:31parce que c'est l'usage de l'arme administrative,
06:33tandis que la légitime défense, c'est tous citoyens,
06:36y compris les forces de l'ordre,
06:37et là, on ne parle pas d'armes.
06:39C'est-à-dire, vous pouvez vous défendre avec les moyens du bord,
06:41du moins que ce soit proportionnel et concomitant.
06:44Donc ça, ce sont les deux choses à bien scinder.
06:47Après, effectivement, nous, on a une recrudescence de ces refus d'obtempérer,
06:50et en fait, quelque part, ça découle aussi de cette violence sociétale, j'allais dire.
06:56C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on ne respecte plus rien,
06:58on n'a pas de limites.
07:00Un policier vous demande de vous arrêter,
07:02pourquoi est-ce qu'une partie de la population s'arrêterait ?
07:04Qu'est-ce qui est risque ?
07:05Autant prendre le risque, effectivement, de partir,
07:08et malheureusement, de tuer un innocent qui allait au travail.
07:11Et surtout, c'est l'âge, 14 ans, nous, ça ne nous surprend plus.
07:14Je sais que ça doit choquer, normalement, il faut que ça choque l'opinion publique.
07:18Nous, ça ne nous choque plus, parce que ce gamin avait un palmarès, déjà, à 14 ans.
07:22Et je vous signale qu'il était aussi sous contrôle judiciaire.
07:24C'est-à-dire que normalement, il n'aurait jamais dû se retrouver là.
07:28Sauf qu'en fait, on se rend compte que les contrôles judiciaires,
07:31les prévenus, les personnes qui ne le comprennent même pas,
07:35ils s'en fichent complètement.
07:36Pour eux, ils sont dehors, ils sont libres, point.
07:38Allez, Didier, au 0826-300-300, une réaction, Didier ?
07:42Oui, moi, ce que je voulais dire, c'est surtout par rapport aux parents.
07:48Alors, je ne comprends pas bien comment un gamin de 14 ans
07:51peut se retrouver à 3h du matin dehors.
07:53Je trouve ça un peu bizarre.
07:57Et puis, la deuxième chose que j'aimerais dire,
07:59c'est souvent, quand il se passe ce genre de choses,
08:01on essaie d'expliquer que c'est souvent des mères seules qui élèvent leurs enfants,
08:07elles n'ont pas la main sur eux, ils ont du mal à les diriger.
08:10Moi, j'ai eu du mal à comprendre ça.
08:12J'ai été élevé par ma grand-mère.
08:13Mon grand-père, je le voyais peu parce qu'il travaillait beaucoup.
08:15Et je pense que je suis un gamin tout à fait normal.
08:18Enfin, plus maintenant, mais bon, à l'époque.
08:20Et ce qu'on ne paye pas aujourd'hui très cher, Jean-Christophe Gouvis,
08:23c'est ce que dit Didier Denim, la culture de l'excuse qu'on a eue pendant des années.
08:27Oui, de toute façon, je veux dire, ce n'est pas un fait nouveau.
08:30Ça arrivait, on l'a vu arriver, nous, policiers.
08:32Souvent, je dis, ça fait rigoler certains, ou ça blesse même.
08:35On est des sociologues de terrain.
08:36Parce qu'en fait, on voit la déliquescence de la société,
08:38on voit tous les mauvais côtés et on alerte.
08:41Effectivement, on a cette obligation d'alerter les hommes politiques,
08:45d'alerter nos hiérarchies et de dire, voilà l'état de la société.
08:49Attention, il y a des dérives.
08:51Oui, effectivement, il y a des parents qui sont dépassés.
08:54Il y a des enfants qui sont livrés à eux-mêmes.
08:56Dans certains quartiers, c'est la jungle.
08:58C'est un écosystème bien particulier.
08:59Il y a des prédateurs, il y a des petites gazelles.
09:01Et en fait, personne ne vous met à l'abri de ça.
09:04Et vous êtes dans un milieu un peu confiné,
09:07où justement, d'ailleurs, vous avez vu les dernières émeutes
09:09du mois de juin, juillet.
09:10Qu'est-ce qui était visé ?
09:11Tout ce qui représente la République et l'émancipation.
09:13L'émancipation culturelle, les écoles, les maternelles, etc.
09:17Parce que les dealers, parce que les réseaux délinquants
09:20veulent enclaver ces jeunes.
09:22C'est malheureusement de la ressource humaine pour leur méfait.
09:25Allez, un petit mot, juste un petit mot.
09:260826-300-300, Mike qui veut réagir.
09:29Parce qu'il ne nous reste pas beaucoup de temps.
09:31Mike, bonjour, bienvenue.
09:32Bonjour Cécile, bonjour Philippe et le reste de l'équipe.
09:35Bonsoir.
09:36Je vais faire vite.
09:37Donc je pense qu'on paye d'une part le laxisme,
09:40effectivement, de trouver des excuses pour tout et rien.
09:44Et on a aussi un gros problème d'éducation.
09:46Parce que quand on a 14 ans, on n'est pas à 3h du matin dehors.
09:49Encore moins en volant d'une voiture,
09:51encore moins quand on n'a pas le permis.
09:53Et encore moins quand on est sous contrôle judiciaire,
09:56permettez-moi de le dire.
09:57Absolument, il faut qu'on respecte la police.
09:59Moi, je suis d'une nature un peu bagarreur,
10:01rebelle, je ne suis pas l'habitude de me laisser faire.
10:03Un policier me dit de m'arrêter, je m'arrête.
10:05C'est la loi, c'est la République, on respecte.
10:07Tout le monde était comme vous, Mike.
10:09Deux auditeurs, Didier et Mike, ont totalement raison.
10:14Deuxième élément, on oublie en permanence
10:17que les refus d'obtempérer ne viennent pas par avare.
10:20Ce sont des jeunes ou des moins jeunes
10:22qui ont des choses à se reprocher.
10:24Et c'est un euphémisme.
10:26Et troisième élément, votre question est très bonne.
10:29Je crois que des policiers hésitent aujourd'hui
10:32à user de tout ce que leur permet la loi
10:35parce qu'ils ne veulent plus être présumés coupables.
10:38C'est juste et il y a d'autres raisons de refus d'obtempérer
10:43avec le nombre croissant de personnes roulant
10:45pour différentes raisons sans assurance
10:48ou sans permis de conduire.
10:49Il y a eu des enquêtes réalisées et c'est un vrai sujet.
10:52Mais ça reste des délinquants aussi dans la même catégorie.
10:55Plusieurs choses, sur la culture de l'excuse.
10:58Je pense qu'on sous-estime un élément.
11:00Pendant très longtemps, c'était la musique
11:03que l'on entendait régulièrement.
11:05Je mets de côté ceux qui ont un intérêt,
11:07certains politiques notamment,
11:09ou ceux qui vivent de cela.
11:12Mais vous avez aussi dans les quartiers aujourd'hui
11:14des gens qui n'excusent plus ce type de comportement
11:16parce qu'ils sont les premières victimes.
11:18Ce sont d'abord les habitants des quartiers.
11:20Le deuxième élément sur lequel je voulais réagir,
11:23je pense que nous tous et nos auditeurs en l'occurrence,
11:25on a un raisonnement relativement normal.
11:28C'est-à-dire que face à un policier,
11:32on va s'arrêter, etc.
11:34On peut faire la gueule, mais on va s'arrêter.
11:36Ce type de délinquants...
11:38Sauf si c'est Jean-Christophe qui vous arrête.
11:40Il met son épouse en avant.
11:43Ce type de personnes, en réalité,
11:46sont déjà dans une autre phase,
11:48sont déjà dans l'irrespect total.
11:50Que ce soit le policier...
11:52Sur tous les points.
11:54C'est pour ça qu'on ne peut pas avoir le même raisonnement.
11:57C'est pour ça que si on veut véritablement
11:59agir sur ce type de phénomène,
12:01en réalité, il faut se mettre également
12:03dans ces logiques-là
12:05pour pouvoir les contraindre.
12:07Et dernier élément, si je ne dis pas de bêtises,
12:09sauf erreur de ma part,
12:10les premiers éléments de l'enquête disent qu'en fait,
12:12il était en commande, en réalité,
12:14parce qu'il aurait volé cette voiture
12:16sous commande, etc.
12:18Ce que disait tout à l'heure Philippe était très juste.
12:20En réalité, vous avez tout un écosystème,
12:22que ce soit les narcotrafics
12:24ou tout le grand banditisme, en réalité,
12:26qui use de ces gamins-là
12:28parce qu'à 14 ans, on peut dire ce que l'on veut
12:30même si on a un lourd passé judiciaire.
12:32On reste un gamin de 14 ans
12:34et effectivement, c'est aujourd'hui de plus en plus jeune.
12:36L'instrumentalisation.
12:38C'est le maillon faible.
12:40Et les délinquants, effectivement, la délinquance, les réseaux
12:42sont loin d'être bêtes. Ils analysent.
12:44Ils voient bien que c'est notre talon d'Achille,
12:46la jeunesse. On n'a pas d'empris sur cette jeunesse
12:48ou très peu. Et après, quand on écoute
12:50tous les auditeurs, effectivement,
12:52et même les gens dans la rue qui viennent nous parler,
12:54c'est du bon sens. C'est-à-dire qu'à un moment donné,
12:56ces gamins-là, on les a détectés plus jeunes.
12:58On sait qu'ils sont en dérive. À un moment donné, il faut avoir le courage politique
13:00de dire, ok, moi je suis de la vieille école,
13:02il y avait des maisons de correction qui existaient,
13:04on les prend, on les met dans des maisons de correction.
13:06Il y a des anciens militaires,
13:08des anciens policiers, des gendarmes,
13:10qui sont prêts à la retraite,
13:12même une pré-retraite, à venir pour encadrer ces jeunes.
13:14Et le matin, oui, vous allez les lever
13:16à 7h du matin, vous allez faire votre lit,
13:18vous allez manger avec les autres, vous allez apprendre le respect
13:20de l'uniforme, etc, etc.
13:22Il faut changer complètement les esprits, mais pour ça,
13:24il faut les prendre. Il faut avoir le courage
13:26de les enlever de leur système.
13:28J'ai pris ça sans l'uniforme avec les colonies
13:30de vacances. De 6 ans à 12 ans,
13:32je suis allé en colonie de vacances.
13:34Mais c'est des très positifs, un peu costauds,
13:36psychologiquement.
13:38Envoyez-les moi, je vais m'en occuper.
13:40Parce que même dans le social, les gens vous disent,
13:42même dans les centres fermés,
13:44le premier rapport que vous avez, c'est un rapport de force.
13:46Il faut montrer que vous êtes plus fort que le gamin
13:48qui est en face de vous. Physiquement, des fois,
13:50il y en a qui se roulent par terre. Et une fois que vous avez maîtrisé
13:52le gamin, vous avez dit, voilà, maintenant, tu vas me respecter
13:54parce que je suis plus fort. Parce qu'en fait, c'est leur code
13:56à eux. Ils sont élevés comme ça dans la violence
13:58et dans celui qui est plus fort qui commande. Après,
14:00vous pouvez travailler, effectivement, dans la matière
14:02humaine. Vous pouvez voir
14:04avec eux et essayer de changer les choses.
14:06Et on peut rattraper des jeunes, mais d'ailleurs,
14:08on le cite toujours,
14:10c'est Maurice Berger, pédopsychiatre.
14:12Dimanche, il a fait une masterclass,
14:14je trouve, sur une autre chaîne.
14:16Mais ça dure 3 minutes.
14:18Et comme je dis, il faut que les hommes politiques l'écoutent.
14:20Prennent le temps d'écouter, ça dure 3 minutes.
14:22Mais je peux vous dire que derrière, arrêtez d'écouter des idéologues.
14:24Écoutez des hommes et des femmes de terrain
14:26qui connaissent cette matière humaine, qui savent
14:28comment sauver ces gamins.
14:30Et je cite toujours, puisque ça fait écho à Saumur.
14:32Moi, j'ai rencontré quelqu'un qui, aujourd'hui,
14:34travaille chez Renault, qui est responsable régional
14:36et qui m'a dit, moi, j'ai fait deux rencontres dans ma vie.
14:38Un flic à de la BAC qui m'a dit, maintenant,
14:40ça suffit, je vais m'occuper de toi. Et un prof
14:42qui m'a dit, je vais rester le soir, venir te faire des cours
14:44mais tu vas te sortir de là. Et pourtant, c'était
14:46quelqu'un de défavorisé, enfant du voyage,
14:48tout ce que vous voulez. Et aujourd'hui, il me dit, je remercie
14:50ces deux personnes.
14:52Merci beaucoup, Jean-Christophe Couvid, d'avoir été
14:54avec nous, secrétaire nationale du syndicat Police Unité.
14:56Merci, on remercie
14:58Didier et Mike.
15:00Mais Didier, il reste avec nous, pour le qui sait qui,
15:02mais Jean-Christophe va rester aussi.
15:04Didier, vous allez rester avec nous.
15:06Vous voulez en permanence que n'arrive que de victoire.
15:08Non, non, de toute façon,
15:10c'est Didier qui va gagner, donc ça c'est réglé.
15:12Vous restez avec nous, on joue au
15:14qui sait qui, qu'il a dit, dans un instant.
15:16A tout de suite.