Sébastien Patrice participera en juillet prochain aux Jeux Olympiques de Paris. Il nous décrit sa routine d’avant les épreuves.
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00:00Et en fait, je suis vraiment dans un mode bagarre.
00:06Ma routine, elle démarre avant la compétition, elle démarre la veille.
00:10J'aime bien préparer mes affaires toujours de la même manière.
00:12Donc je pose premier ma veste, après mon pantalon.
00:16Tout ça, c'est le pactage de l'équipe de France.
00:18Je n'ai jamais fait une compétition sans ma bague depuis que je l'ai.
00:21Donc je pense que si je ne l'avais pas, par contre, là vraiment, ça me ferait bizarre
00:25et je sentirais qu'il me manque quelque chose.
00:27Je n'ai même pas envie de dire un gris-gris, c'est quelque chose qui est super important pour moi
00:30parce que ça vient de ma grand-mère.
00:31Elle a fait fondre l'or de sa bague de fiançailles pour justement façonner cette bague-là.
00:37J'ai quitté mon domicile familial à l'âge de 15 ans parce que je suis parti dans des structures jeunes
00:41comme la quasi-totalité des sportifs.
00:43Et étant très famille, ça a été compliqué de me retrouver loin de ma mamie
00:47avec qui j'étais et je suis toujours super proche.
00:50Il y a deux semaines, j'ai gagné ma première Coupe du Monde.
00:52Et en fait, sur le podium, j'ai posé ma bague juste sur la marche du podium avant qu'on m'appelle
00:59pour qu'elle soit face à moi.
01:00Et quand le speaker a donné mon nom et mon pays, je devais monter sur la première marche du podium.
01:07J'ai embrassé la marche du podium, j'ai dit quelques mots pour ma mamie
01:11et je suis monté sur la marche du podium.
01:13À partir du moment donné où je me mets vraiment dans ma bulle et dans ce mood combattant,
01:18j'ai l'adrénaline qui monte.
01:21Et en fait, je suis vraiment dans un mode bagarre.
01:25Ça fait peut-être un an que j'écoute les trois mêmes musiques.
01:28C'est des musiques plutôt agressives.
01:30Mais c'est des musiques aussi qui me font ressentir l'instant des grands moments.
01:35Alors il y a Own It, qui est une musique célèbre dans Fast & Furious.
01:39Une musique d'Imagine Dragons, Demons.
01:41Mais je regarde la version live et la version concert.
01:45Et la dernière étant Marseillais.
01:49J'écoute du Jul. Je ne me vois pas briller.
01:51C'est un petit rappel à mes origines et à la source.
01:56Par contre, quand je finis mon échauffement, là je n'ai plus de casque, je n'ai plus de musique.
01:59J'aime bien m'imprégner du stress finalement de tous les autres concurrents.
02:03J'aime bien m'imprégner de la tension qu'il y a dans la salle.
02:06Et puis juste avant mon match, j'aime bien aller voir mon adversaire,
02:10lui serrer la main, lui dire bonne chance quand on est dans la chambre d'appel.
02:13C'est hyper important, je trouve, d'avoir eu ce premier contact avec la personne
02:17et que tu arrives à jauger déjà ce dont la personne est capable.
02:21Et puis qu'elle aussi, elle prenne la température vis-à-vis de toi
02:24et qu'elle se dise, ok, ça va être compliqué là.
02:26Quand on me présente le nom de mon adversaire, j'applaudisse
02:28ce que pas tous les adversaires et pas tous les eskrimers font sur le circuit.
02:32Et moi, c'est une forme de respect que je lui apporte.
02:35On commence à rentrer sur le plateau.
02:37Et puis moi, j'ai souvent ma famille qui vient me voir et qui vient me supporter.
02:40J'ai la chance qu'ils puissent venir me supporter.
02:43J'ai presque envie de dire à toutes les compétitions.
02:46Je suis dans ma bulle, je suis prêt à me battre.
02:48Et je regarde mon père, je regarde ma mère dans les tribunes.
02:50Et il n'y a pas de sourire, il n'y a pas de quoi que ce soit.
02:53Mais juste en les regardant et en croisant le regard de mon père,
02:57c'est un sentiment en fait très personnel où là, je me dis,
03:01bon, là, c'est le moment de la bagarre.
03:03Papa, tu vas voir ce qui va se passer.