• il y a 6 mois
Panel 2 - Tanger, levier stratégique du développement maritime & terrestre du Maroc avec Rachid M'Barki et ses invités :

- Idriss AARABI, Tanger Med - Directeur des imports et exports
- Boucheta El Moumni,Université Abdelmalek Essaadi - Président
- Idriss Bernoussi, CGEMTTA - Président de la commission logistique

Plongez dans les perspectives stratégiques qui façonneront le développement maritime & terrestre du Maroc.

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Transcription
00:00:00 (Générique)
00:00:02 -Le Forum économique régional de Tangier, Tétouan à la Hossaïma,
00:00:05 vous est présenté en partenariat
00:00:06 avec le Conseil de la région Tangier, Tétouan à la Hossaïma.
00:00:10 -Merci encore de votre présence et merci de votre attention, surtout.
00:00:16 Nous allons procéder maintenant à deuxième panel.
00:00:22 Voilà, Tangier,
00:00:25 levier stratégique du développement maritime et terrestre du Maroc,
00:00:29 avec 3 personnalités
00:00:32 qui nous font l'honneur de participer à cette discussion.
00:00:37 M. Bouchetel Moumni,
00:00:39 vous êtes président de l'université Abdelmalech Saadi.
00:00:44 Merci de me rejoindre ici même sur cette scène.
00:00:49 M. Adelis Brnoussi, vous êtes, vous,
00:00:53 à la CGEM, Tangier, Tétouan à la Hossaïma.
00:00:56 Merci également d'être présent.
00:00:58 Et Adelis Arabi, vous êtes, vous, directeur import-export,
00:01:02 Tangier Med, pour évoquer ces questions.
00:01:05 Allez-y, messieurs, prenez place comme vous voulez.
00:01:10 Allez-y.
00:01:11 Pour entamer cette discussion
00:01:15 dont tout le monde mesure, évidemment,
00:01:20 l'importance et les enjeux,
00:01:22 merci encore une fois à tous les 3 d'avoir accepté
00:01:27 de participer à cette discussion au sein de ce forum.
00:01:32 Alors, Tangier,
00:01:34 levier stratégique du développement maritime et terrestre
00:01:37 du Maroc, c'est-à-dire de tout le pays, de tout le royaume.
00:01:40 On comprend bien que la vision stratégique de Sa Majesté,
00:01:45 qui remonte à il y a déjà de nombreuses années,
00:01:48 porte aujourd'hui, évidemment, ses fruits.
00:01:52 Et ce n'est pas terminé,
00:01:53 puisque on sait qu'il y a d'autres régions
00:01:55 qui sont maintenant déjà soit développées,
00:02:00 soit en cours de développement
00:02:02 pour harmoniser le développement de l'ensemble du royaume
00:02:05 et non pas s'appuyer sur une seule région,
00:02:08 même si elle est d'une importance capitale.
00:02:11 Et ça, on l'a bien compris.
00:02:14 C'est à vous, M. Bernoussi,
00:02:17 que je vais poser la 1re question, si vous le voulez bien.
00:02:19 Donc c'est vous qui dirigez la CGEM
00:02:23 pour la région Tangier-Tétoine-Al-Hussienma.
00:02:27 Pour vous,
00:02:29 Tangier,
00:02:32 levier stratégique du développement maritime et terrestre
00:02:35 du Maroc,
00:02:36 vous le mesurez,
00:02:38 l'importance de cette région
00:02:42 au niveau de la CGEM,
00:02:44 au niveau, voilà, de développement
00:02:48 et d'emploi au niveau stratégique ?
00:02:51 Vous le mesurez ? Ca fonctionne, normalement.
00:02:53 -Bonjour. C'est Mbarki.
00:02:54 Ecoutez, je vous remercie pour l'invitation.
00:02:57 Tout d'abord, je veux rectifier un petit élément.
00:03:01 Je suis président de la commission logistique
00:03:03 sous la présidence de M. Adier Reis,
00:03:04 qui, lui, est président de la CGEM.
00:03:06 -Alors, excusez-moi.
00:03:08 -Donc moi, j'agis sur une thématique bien précise,
00:03:13 et lui, il est président de la région.
00:03:17 D'abord, il faut partir depuis le début, je pense.
00:03:21 Ca part, comme vous l'avez bien dit,
00:03:24 d'une vision stratégique de Sa Majesté,
00:03:26 que l'on a vu,
00:03:27 qui était une vision très avant-gardiste à l'époque,
00:03:29 parce qu'on part quand même d'il y a une vingtaine d'années,
00:03:31 plus d'une vingtaine d'années.
00:03:33 En lançant des projets structurants,
00:03:35 dans Gemmed,
00:03:36 l'autoroute de Oujda, l'autoroute de Hagadir,
00:03:39 ça a vachement désenclavé les régions,
00:03:45 mais ça a aussi repositionné Tangier-Mède
00:03:48 dans un...
00:03:50 Comment dire ?
00:03:53 Ca a remis Tangier-Mède au centre du pays.
00:03:56 Je laisserai mon confrère Siharabi
00:03:59 rentrer plus dans les détails,
00:04:01 mais d'abord,
00:04:06 ma position géographique de Tangier,
00:04:08 on ne peut être qu'un levier,
00:04:10 puisque je pense qu'à 1% près,
00:04:13 on fait 100% du trafic routier
00:04:17 qui passe par Tangier-Mède,
00:04:19 la destination de l'Europe,
00:04:20 ou rentre via Tangier à destination du Maroc.
00:04:24 - Ou de l'Afrique.
00:04:25 - Ou de l'Afrique, exactement.
00:04:27 Et en plus, Tangier est la porte de l'Afrique
00:04:30 pour tous les investisseurs,
00:04:33 qu'ils soient locaux, qu'ils soient internationaux.
00:04:37 Le Maroc fait fonction souvent
00:04:39 de hubs physiques ou de hubs financiers,
00:04:44 comme CFC à Casablanca.
00:04:47 Il y a beaucoup de grosses structures multinationales
00:04:51 qui ont basé leur bureau à la CFC,
00:04:54 justement pour pouvoir un peu couvrir toute la région Afrique.
00:04:59 Donc oui, effectivement, Tangier, aujourd'hui,
00:05:02 est non seulement un levier stratégique, d'une part,
00:05:07 mais c'est aussi une locomotive.
00:05:09 C'est une locomotive que Sa Majesté,
00:05:14 et bien sûr, grâce à sa vision,
00:05:16 mais aussi les différentes administrations autour de lui,
00:05:20 sont en train de dupliquer sur d'autres régions.
00:05:23 Donc il y a Nador-Ouest-Mède, il y a le port de Dakhla.
00:05:26 Donc on essaye un peu de reproduire le succès de Tangier-Mède,
00:05:32 qui est retentissant.
00:05:33 Et effectivement, aujourd'hui,
00:05:38 c'est non seulement un levier,
00:05:41 mais c'est aussi une locomotive.
00:05:45 Un exemple à suivre,
00:05:46 il n'y a qu'à voir le classement,
00:05:48 la progression fulgurante du classement de Tangier-Mède
00:05:53 sur les classements mondiaux en termes de ports.
00:05:57 Je crois qu'il est dans le top 20, maintenant.
00:05:59 Dans le top 20, je crois qu'il y en a 18 ou 17,
00:06:02 à part un port en Europe, un port aux Etats-Unis,
00:06:04 tout le reste, c'est que des Chinois.
00:06:07 Le Maroc est quand même rentré dans un cercle très très fermé.
00:06:11 Mais ça rend la problématique encore plus compliquée.
00:06:21 Il faut être très vigilant sur certains aspects de notre développement.
00:06:26 Le Maroc est un pays signataire des accords de libre-échange
00:06:29 et donc se doit de garantir une compétition saine
00:06:34 entre les différents opérateurs.
00:06:36 Mais il ne faut pas qu'on se retrouve sans opérateurs nationaux.
00:06:41 Les opérateurs nationaux, c'est quand même...
00:06:44 C'est un levier de compétitivité et c'est surtout un levier de souveraineté.
00:06:49 Un moment ou un autre...
00:06:50 - Donc il ne faut pas oublier la souveraineté.
00:06:52 C'est-à-dire que des entreprises multinationales
00:06:56 qui viennent s'installer à Tangier, c'est bien,
00:06:58 c'est porteur, mais il ne faut pas oublier les Marocains.
00:07:03 - Il ne faut pas les oublier.
00:07:05 Je dirais même qu'il faut les rendre au centre du jeu.
00:07:09 Parce qu'on le voit sur le maritime, par exemple,
00:07:17 où il y a eu des effets de concentration majeurs,
00:07:20 on a perdu la Comanav.
00:07:23 Le fait d'avoir perdu la Comanav, c'est une perte majeure pour le pays.
00:07:31 Mais comme on l'a perdue à 25 ans,
00:07:34 on n'est pas forcément conscient aujourd'hui
00:07:36 de ce qu'elle aurait pu nous apporter.
00:07:39 Donc je parle de par expérience que la logistique et le transport,
00:07:48 ce sont des secteurs qui sont transversaux.
00:07:51 Mais c'est la première question que pose un investisseur.
00:07:55 Je viens investir dans un pays, la performance logistique, elle est comment ?
00:08:00 C'est quasiment le postulat de départ.
00:08:04 Si elle est bonne, on va continuer à discuter.
00:08:06 Si elle n'est pas bonne, la discussion s'arrête là,
00:08:08 on prend nos clics et nos claques et on part.
00:08:12 Donc il faut être performant.
00:08:15 Il faut rester connecté aux usages mondiaux.
00:08:24 Il faut faire preuve de...
00:08:27 - Et même, pourquoi pas, être avant-gardiste.
00:08:30 - Bien sûr. Il faut faire preuve de résilience, preuve d'agilité.
00:08:33 Il faut aller vers la digitalisation, tout ce qui est dématérialisation.
00:08:37 Il y a beaucoup de choses à faire à ce niveau-là.
00:08:39 Il y a aussi un gros effort sur tout ce qui est formation.
00:08:43 - On en a parlé tout à l'heure, c'est vrai que le capital humain
00:08:46 fait partie de... ça entre dans la balance de décision.
00:08:52 - Effectivement, à l'intervention de la dame, j'ai oublié son nom,
00:08:55 de Maroc-Emploi, Madame Badeau,
00:08:58 son intervention était très pertinente.
00:09:01 Aujourd'hui, c'est...
00:09:04 j'ai envie de dire, en même temps que la logistique,
00:09:08 avant d'investir, on va dire, est-ce que la logistique est performante
00:09:11 et est-ce que la ressource humaine est disponible ?
00:09:14 Pour être plus proche de la réalité, c'est les deux postulats de départ.
00:09:17 Donc si l'un ou l'autre est défaillant,
00:09:20 notre compétitivité en tant que pays, en tant que lieu de production,
00:09:26 en tant que... - C'est toute l'attractivité qui peine.
00:09:31 - Les projets structurants, c'est très bien, bien sûr,
00:09:35 ça fait partie d'une vision,
00:09:38 ça fait partie d'un schéma de développement à long terme,
00:09:43 mais après, il y a les petits accessoires.
00:09:47 Et ces petits accessoires, ils sont aussi primordiaux.
00:09:50 - Ça fait partie des maillons de la chaîne
00:09:53 qui sont très importants.
00:09:56 - Effectivement. Et je dois le dire,
00:09:59 je pense que sur les ressources humaines,
00:10:03 je pense que M. le Président de l'université aura...
00:10:08 Je ne vais pas empiéter sur son domaine de compétences,
00:10:12 mais je pense qu'on a de gros challenges à ce niveau-là,
00:10:15 à mettre en adéquation, d'une part, l'offre en ressources humaines,
00:10:23 par rapport à la demande des opérateurs.
00:10:26 Et après, il y a une dernière donnée qui vient se griffer à tout ça,
00:10:29 qui est vachement à la mode en ce moment,
00:10:32 c'est l'intelligence artificielle.
00:10:34 Comment on fait pour former des gens qui vont être dépassés par des robots ?
00:10:39 A priori, c'est très, très court terme, c'est demain, ce dont on parle.
00:10:44 Donc voilà, il y a des challenges comme ça qu'il faut remettre dans le sens...
00:10:50 - C'est peut-être la formation permanente pour faire évoluer
00:10:53 un certain nombre de métiers en fonction de l'évolution technologique.
00:10:57 On pourra en reparler si vous voulez tout à l'heure,
00:11:00 mais on va en parler tout de suite avec...
00:11:04 Pardon, avec Bouchetel-Elmoumni.
00:11:09 Vous êtes donc Président de l'université.
00:11:11 C'est vous qui formez les jeunes de demain,
00:11:17 enfin, voilà, ceux qui seront sans doute à notre place demain.
00:11:22 Il y a une véritable adéquation entre l'offre et la demande
00:11:28 en termes d'emploi.
00:11:29 C'est-à-dire que l'université sait s'adapter
00:11:32 au marché de l'emploi, mais pas forcément actuel,
00:11:37 mais celui de dans 5 ans, 10 ans, l'université sait le faire, ça.
00:11:42 - Merci, M. Mbarki.
00:11:46 Tout d'abord, bonjour à mes collègues panelistes.
00:11:50 Je salue les représentants des différents secteurs.
00:11:55 Je salue les organisateurs de cette rencontre.
00:11:58 Je les remercie aussi.
00:11:59 Je salue mes collègues chefs d'établissement
00:12:03 de l'université de Maliksadi.
00:12:04 Honorable assistance, avant de vous répondre à votre question,
00:12:09 je tiens tout d'abord à souligner l'évolution
00:12:13 qu'ont connue Tanger et sa région.
00:12:16 Je connais cette ville depuis 1995.
00:12:19 Je ne suis pas un Tangerois, mais je suis un Tangerois adapté.
00:12:23 - D'adoption. - D'adoption.
00:12:26 Cette ville a connu une métamorphose.
00:12:30 Avec la vision royale, on a connu en un laps de temps
00:12:37 une infrastructure portuaire, aéroportuaire, ferroviaire,
00:12:42 routière, autoroutière extraordinaire.
00:12:45 C'est à l'origine de cette infrastructure
00:12:48 qu'il y a eu l'arrivée d'investisseurs de tous bords.
00:12:54 Et l'université est consciente de cette évolution-là.
00:12:58 Pour l'honorable assistance,
00:13:02 je tiens à préciser quand même
00:13:05 les difficultés de l'université rapidement.
00:13:08 L'université consciente de son rôle.
00:13:12 L'université de Malk Saadi est une université ancrée dans sa région.
00:13:16 Cette région dont on parle, la région Tanger-Titouan-Al-Hussema.
00:13:21 D'excellentes relations nous lient avec le conseil régional,
00:13:24 avec les élus, avec la wilaya, avec les différentes provinces.
00:13:28 Et nous sommes, comme je disais, conscients de cette formation.
00:13:31 Mais nous aussi, on a des difficultés.
00:13:34 Je vais vous les exprimer rapidement.
00:13:37 Notre système éducatif marche avec deux vitesses.
00:13:40 Nous avons la vitesse grande V,
00:13:43 où il y a les grandes écoles d'ingénieurs,
00:13:46 la faculté de médecine, les UNCG, les facultés d'édition scientifique.
00:13:50 Et là, je prends un temps pour dire
00:13:54 que nos lauréats sont pris partout dans le monde.
00:13:57 Et nous les arrachons.
00:14:00 Donc on n'a rien à envier aux universités européennes, américaines ou autres.
00:14:05 Et nous avons malheureusement à la deuxième vitesse,
00:14:09 la vitesse V2, où il y a la massification,
00:14:12 il y a un faible taux d'encadrement.
00:14:15 On trouve par exemple un établissement avec 32 000 étudiants.
00:14:18 C'est très difficile à gérer,
00:14:21 c'est très difficile à augmenter et rehausser le niveau
00:14:24 pour avoir l'excellence.
00:14:27 Donc on essaye, et là, je tiens à remercier
00:14:30 les collègues responsables des établissements
00:14:33 qui passent un temps fou et des difficultés
00:14:36 entre ces deux vitesses.
00:14:38 Pour revenir à votre question, comme je disais tout à l'heure,
00:14:42 nous sommes conscients de cette évolution
00:14:45 et nous sommes conscients de la position géostratégique
00:14:48 de Tonger et de sa région.
00:14:50 Donc on a déjà, comme je disais tout à l'heure,
00:14:53 les établissements à accès réguliers
00:14:57 qui font un excellent travail.
00:15:00 Nos étudiants gagnent des prix à l'international.
00:15:03 Nos lauréats sont des chefs d'entreprise
00:15:06 dans les grandes entreprises de la région.
00:15:09 C'est pas la peine de citer les noms.
00:15:12 Et nous sommes conscients de l'avenir.
00:15:16 Mon collègue a parlé de l'intelligence artificielle.
00:15:19 Effectivement, on a tout un programme
00:15:22 dans l'intelligence artificielle.
00:15:25 On a des filières au niveau des ENSA,
00:15:28 au niveau des facultés des sciences et techniques,
00:15:32 au niveau des facultés des sciences.
00:15:35 À partir de septembre, il va y avoir 2 filières.
00:15:38 La 1re, c'est l'intelligence artificielle.
00:15:41 Et la 2de, c'est former des techniciens supérieurs
00:15:44 en relation avec le domaine maritime et portuaire.
00:15:48 Nous sommes conscients du fait que Tonger,
00:15:51 avec Tongemed, qui représente
00:15:54 la locomotive de développement,
00:15:57 c'est une fierté nationale, Tongemed.
00:16:00 Bientôt, Nadourmed, bientôt, Dakhla,
00:16:04 et bientôt, d'autres ports.
00:16:07 Est-ce qu'on a préparé un potentiel humain
00:16:10 qualifié et rapidement opérationnel pour répondre à ces besoins ?
00:16:13 Je dirais non. Et nous sommes conscients de ça.
00:16:16 Donc on commence par une formation
00:16:20 de techniciens supérieurs dans le domaine.
00:16:23 -Ce sont des formations dites accélérées ?
00:16:26 -Accélérées, soutenues avec un appui
00:16:29 du ministère de tutelle, qui oeuvre dans ce sens-là,
00:16:33 et un appui de la région aussi.
00:16:36 -C'est bien de mettre en place des formations comme ça,
00:16:39 et surtout des formations accélérées. Est-ce qu'il y a des candidats ?
00:16:42 On sait que l'emploi est assuré. -Absolument.
00:16:45 -Est-ce que vous avez des jeunes qui viennent en masse,
00:16:50 parce que c'est ce dont a besoin le pays,
00:16:54 pour suivre ces formations, et puis ensuite,
00:16:57 aller à Tongemed, et puis bientôt à Nadour et Dakhla ?
00:17:01 -Effectivement. Un effort considérable est fait, justement,
00:17:05 pour essayer de répondre à ces questions-là.
00:17:08 Et je dirais oui, il y a des candidats.
00:17:12 Pourquoi ? Parce que les établissements à accès réguliers
00:17:15 dont on vient de parler ne dépassent pas 15 %
00:17:18 de l'ensemble des étudiants inscrits à l'échelle du Royaume.
00:17:21 Et les 95 % qui restent.
00:17:24 Il y en a beaucoup d'entre eux qui ont raté l'accès
00:17:28 aux grandes écoles pour 0,25 poids,
00:17:31 -Et ce sont eux que vous visez ?
00:17:34 -Exactement. Nous visons 7 catégories d'étudiants
00:17:37 pour justement leur donner une formation adaptée,
00:17:40 une formation adéquate pour répondre aux besoins
00:17:44 et leur créer des passerelles.
00:17:47 Des passerelles pour revenir à l'établissement de départ
00:17:50 qui souhaitait intégrer, mais qui n'ont pas pu intégrer
00:17:53 faute de moyens ou faute de réussite à l'entretien.
00:17:56 -Donc c'est faire une ou deux années
00:18:00 avec cette spécialité et puis ensuite intégrer
00:18:03 peut-être une école d'ingénieurs,
00:18:06 celle à laquelle ils n'ont pas eu accès en 1er lieu.
00:18:11 -Absolument.
00:18:12 A côté de ça, hier, j'étais au ministère,
00:18:16 on en avait parlé, pour défendre justement
00:18:19 le projet de l'université pour les 3 années futures.
00:18:23 Et on a défendu la mise en place dans la région
00:18:27 d'une sorte d'institut ou d'un centre en économie bleue.
00:18:32 Sachant que Tonger et sa région, c'est une presque île.
00:18:38 Nous avons 3 façades maritimes, pas seulement 2.
00:18:41 Il y a la façade méditerranéenne, la façade atlantique
00:18:44 et la façade du Détroit-Gibraltar,
00:18:46 par où transitent plus de 100 000 navires par année
00:18:49 et par où transitent 25 % du pétrole mondial.
00:18:53 Donc c'est une situation géostratégique
00:18:56 extraordinaire et l'université est consciente de cette position
00:19:00 et oeuvre pour préparer un potentiel humain,
00:19:03 qualifié et rapidement opérationnel
00:19:05 pour accompagner les grands chantiers structurants du royaume.
00:19:09 -La question que j'ai envie de vous poser,
00:19:10 c'est, vous qui dirigez cette université ici, à Tonger,
00:19:15 est-ce que peut-être vous pourriez devenir
00:19:19 l'école de Tongemède, quelque part ?
00:19:22 Celle qui va finalement être déclinée,
00:19:24 comme on l'a dit, à Nador, à Dakla et peut-être ailleurs.
00:19:27 C'est un petit peu l'idée ?
00:19:29 -Nous avons de la coopération.
00:19:32 On travaille avec Tongemède sur des actions ciblées
00:19:36 en matière de logistique maritime et portuaire,
00:19:40 en matière de digitalisation,
00:19:42 en matière de consommation d'énergie.
00:19:44 Il y a eu plusieurs projets en commun
00:19:49 et qui donnent d'excellents résultats.
00:19:52 Bien sûr, l'université, son rôle, c'est de répondre
00:19:56 à ces besoins-là, à l'échelle de la région,
00:19:59 mais aussi, son rôle, c'est d'accueillir cette jeunesse.
00:20:03 Et j'ai pas parlé de l'attractivité de l'université,
00:20:07 parce qu'en l'espace de, je dirais, d'une trentaine d'années,
00:20:13 l'effectif des étudiants est multiplié par 7.
00:20:16 Nous sommes passés de 20 000 étudiants
00:20:18 à 132 000 étudiants, maintenant.
00:20:22 L'université a 132 000 étudiants.
00:20:25 Elle est répartie sur 6 villes.
00:20:27 Tonget, Titoan, Husey, Malara, Jxarkvir,
00:20:30 avec plus de 1 400 enseignants-chercheurs,
00:20:33 plus de 600 administratifs.
00:20:35 C'est une grande université régionale,
00:20:38 ancrée dans sa région.
00:20:40 Elle est consciente de son rôle
00:20:42 et en fait tout pour répondre à ses attentes.
00:20:46 -Je vais m'adresser maintenant à Dries Arabi.
00:20:50 Vous êtes, je rappelle, directeur import-export à Tangemed.
00:20:54 Merci d'être ici et de participer également à cet échange.
00:21:00 Même si on va rester dans le même sujet, si j'ose dire,
00:21:08 la formation, l'emploi, l'écosystème, etc.,
00:21:12 avec vous, ce serait intéressant de faire la genèse de Tangemed.
00:21:17 Au départ, Tangemed, d'abord,
00:21:19 ne devait pas être à l'endroit où se trouve le port.
00:21:23 On a parlé tout à l'heure avec Dries,
00:21:26 de la vision royale.
00:21:28 C'est une volonté royale de l'installer
00:21:30 où se trouve Tangemed.
00:21:32 Au départ, ce n'était pas du tout prévu là.
00:21:35 -Bonjour à tous.
00:21:37 Je tiens bien sûr à vous remercier pour l'invitation.
00:21:41 Effectivement, la genèse du projet,
00:21:44 elle a démarré en 2003, suite au discours de Sa Majesté,
00:21:49 qui voulait ancrer au niveau de la région du Nord
00:21:52 à la fois une infrastructure ou bien un complexe portuaire
00:21:55 et, derrière, des zones d'accélération industrielle,
00:21:59 commerciale et logistique.
00:22:01 Et au tout début, les études des experts,
00:22:04 donc les grands cabinets à l'international,
00:22:08 avaient recommandé de mettre le port
00:22:13 à côté de la forêt diplomatique,
00:22:17 sur la façade atlantique.
00:22:19 D'ailleurs, il y avait même à l'époque
00:22:21 une installation de chantier, un panneau.
00:22:24 On se rappelle au début du projet.
00:22:26 Je pense que c'était Tanger Atlantique.
00:22:28 Et à l'opposé, si on ose dire, de ces recommandations,
00:22:33 Sa Majesté avait pris la décision
00:22:36 de relocaliser le port au coeur du détroit de Gibraltar
00:22:42 parce que la pertinence du projet
00:22:45 vient de sa position géostratégique
00:22:47 au niveau du coeur du détroit de Gibraltar.
00:22:50 Comme l'a dit tout à l'heure M. le président de l'université,
00:22:53 c'est 100 000 navires qui croisent chaque année,
00:22:55 c'est 6 millions de passagers,
00:22:57 c'est 20 % du trafic commercial maritime mondial.
00:23:01 Donc c'est autant d'atouts aujourd'hui
00:23:05 qui ont permis la réussite du projet Tangemed.
00:23:10 Et comme vous le savez, on a démarré en 2003.
00:23:14 En 2007, on avait déjà démarré le premier terminal à conteneurs
00:23:18 concédé à APM Terminal, du groupe AP Moller.
00:23:24 Et juste après, l'appétit vient en mangeant,
00:23:29 donc c'est d'autres opérateurs qui se sont installés,
00:23:31 Eurogate, APM Apri,
00:23:34 après une concession sur la 2e extension du port, Tangemed 2,
00:23:39 Tanger Alliance avec Mars Amarok, opérateur national également,
00:23:44 et autant d'opérateurs économiques, industriels
00:23:49 qui se sont installés par la suite au niveau de l'écosystème Tangemed.
00:23:52 Comme vous le savez, Tangemed, c'est pas seulement
00:23:54 un complexe portuaire, mais également
00:23:56 des zones d'accélération industrielles, commerciales et logistiques
00:23:59 qui sont à l'arrière-pays.
00:24:02 Et dès le début, le projet,
00:24:04 la vision éclairée de Sa Majesté a voulu
00:24:07 que le projet soit intégré avec à la fois
00:24:09 une composante de complexe portuaire,
00:24:12 des zones d'accélération,
00:24:14 mais également une connectivité avec l'Interland,
00:24:16 à la fois par autoroute, par voie ferroviaire,
00:24:19 et c'est ce qui fait, en fait,
00:24:22 le success story du projet,
00:24:24 c'est que c'est un projet qui est intégré
00:24:27 avec plusieurs composantes.
00:24:29 Par la suite, il y a l'écosystème automobile
00:24:32 qui s'est installé au niveau de la région,
00:24:34 c'est l'installation de l'usine de Renault en 2012,
00:24:39 et à partir de là,
00:24:42 c'est tout l'écosystème automobile
00:24:45 qui représente aujourd'hui,
00:24:48 au niveau de l'export,
00:24:51 plus de valeur que le phosphate,
00:24:53 plus que les produits agricoles,
00:24:56 car dès que Renault s'est installé au niveau de la région,
00:24:59 c'est tous les équipementiers de rond 1, 2, 3
00:25:02 qui se sont installés avec,
00:25:04 et on connaît la suite de l'histoire.
00:25:07 Aujourd'hui, on a un deuxième fabricant
00:25:10 qui s'est installé à Kenitra,
00:25:12 notamment le groupe Stellantis,
00:25:14 et on n'est pas loin d'installer un troisième opérateur
00:25:17 vu que l'écosystème, aujourd'hui, il est déjà là.
00:25:20 -La thématique de notre échange, c'est
00:25:23 "Tanger, levier stratégique du développement maritime et terrestre du Maroc".
00:25:26 C'est vrai que Tanger,
00:25:28 et finalement, Tanger Med a donné le "là",
00:25:31 si j'ose dire, si j'ose cette expression musicale,
00:25:35 a donné le "là" pour le développement,
00:25:38 sachant que Tanger, Tanger Med,
00:25:41 a atteint quelque chose comme 95 % de sa capacité maximale.
00:25:45 Il s'agit maintenant, donc,
00:25:48 de s'étendre ailleurs, d'où Nador,
00:25:51 et prochainement, bien sûr, Darla,
00:25:55 avec peut-être une autre vision de Sa Majesté, d'ailleurs,
00:25:58 pour ce qui concerne Darla.
00:26:01 Tanger Med est devenu un exemple à suivre, clairement.
00:26:06 -Effectivement.
00:26:09 Le modèle Tanger Med, aujourd'hui,
00:26:13 il peut être réplicable ailleurs, si on ose dire.
00:26:16 Effectivement, on est arrivé, aujourd'hui,
00:26:19 à 95 % de notre capacité nominale.
00:26:22 L'année dernière, on a enregistré 8,6 millions de conteneurs
00:26:25 qui ont transité par Tanger Med,
00:26:29 et qui ont atteint 10, 11 millions.
00:26:32 Aujourd'hui, on joue sur les optimisations,
00:26:35 sur la massification des trafics au niveau de l'avion,
00:26:38 sur le "dwell time", le temps de séjour des conteneurs
00:26:41 au niveau des terminaux, pour pouvoir faire plus de rotations
00:26:45 et faire plus de trafic.
00:26:48 -C'est les raccourcir au maximum le temps de séjour
00:26:51 pour pouvoir avoir davantage de rotations et éviter la saturation.
00:26:54 -Ces petites optimisations, peut-être,
00:26:58 sur Tanger Med 2, ils ont pris l'option
00:27:01 d'étendre leur terminal, parce qu'on avait
00:27:04 800 mètres supplémentaires en option qu'ils pouvaient prendre.
00:27:07 Ils l'ont pris très rapidement, parce que le trafic était là.
00:27:10 Et depuis, aujourd'hui, Tanger Med,
00:27:13 avec les volumes qu'on est en train de voir
00:27:17 et tout le système de gouvernance du projet...
00:27:20 On est d'ailleurs présent sur Nador West Med.
00:27:23 TMSA est partie prenante à raison de 49 %.
00:27:26 Notre président est également le président du conseil
00:27:29 de Nador West Med.
00:27:31 Donc il y a une certaine harmonie au niveau du développement.
00:27:34 -C'est pour la complémentarité, c'est ça ?
00:27:37 -Il y a également une complémentarité, parce que dès qu'on va saturer
00:27:40 les installations du port Tanger Med...
00:27:43 -Est-ce que Nador va servir quelque part de délestage ?
00:27:47 C'est-à-dire que ce que vous ne pouvez plus, vous,
00:27:50 comment dire, intégrer,
00:27:53 ça va pouvoir être délesté à Nador ?
00:27:56 -En fait, c'est pas seulement du délestage.
00:27:59 En fait, c'est une vision d'un royaume.
00:28:02 C'est-à-dire que Tanger Med est là aujourd'hui,
00:28:06 des opérateurs qui ont une présence très forte,
00:28:09 comme Merskline, comme Apagloid, comme SEMA-CGM
00:28:12 et d'autres lignes maritimes que peut-être j'ai oubliées de citer.
00:28:16 Mais il y a aujourd'hui de nouveaux opérateurs
00:28:19 qui sont intéressés pour avoir une présence
00:28:23 au niveau du détroit.
00:28:24 Le détroit de Gibraltar, aujourd'hui,
00:28:26 comme vous avez pu le suivre à travers la presse spécialisée,
00:28:30 est devenu un point névralgique pour tout le trafic du Ouest Med,
00:28:34 mais également, c'est un point qui est à la croisée
00:28:37 des grandes lignes maritimes, que ce soit Est-Ouest ou Nord-Sud,
00:28:40 avec une zéro déviation.
00:28:42 Prouve où on est aujourd'hui.
00:28:44 Toute la déviation qu'on est en train de voir de la mer Rouge...
00:28:48 Il y a beaucoup de navires aujourd'hui
00:28:50 qui sont en train de contourner le canal de Suez
00:28:53 pour passer par le Cap de Bonne-Espérance et remonter.
00:28:56 Aujourd'hui, ce trafic,
00:28:58 depuis que le détournement a démarré le mois de décembre,
00:29:02 en 2023,
00:29:03 n'a pas impacté les trafics des ports du détroit,
00:29:08 que ce soit Tangemètre, que ce soit Algeziras,
00:29:11 que ce soient même quelques ports de la Méditerranée
00:29:13 qui sont plus proches, comme Barcelone-Valence.
00:29:16 Ce sont tous aujourd'hui des ports qui connaissent
00:29:18 une croissance de trafic qui s'est stabilisée,
00:29:22 même s'il y a la crise économique mondiale,
00:29:27 le Covid, donc tout ce qui s'ensuit,
00:29:30 parce que ces lignes maritimes, aujourd'hui,
00:29:32 cherchent des hubs de consolidation de trafic
00:29:35 dans lesquels ils vont positionner les grandes lignes maritimes
00:29:38 avec les grands navires qui transportent des volumes.
00:29:42 Et c'est à partir de là qu'ils vont avoir des points d'éclatement
00:29:45 pour d'autres ports.
00:29:46 Pour vous donner un exemple,
00:29:48 Tangemètre, aujourd'hui, en termes de trafic conteneur,
00:29:52 37% de notre trafic se fait avec l'Afrique de l'Ouest.
00:29:56 On est devenu un vrai hub
00:29:58 pour toute la façade ouest de l'Afrique.
00:30:01 Également, on a 36% de notre trafic avec l'Europe.
00:30:06 Donc ces lignes maritimes, aujourd'hui,
00:30:08 c'est elles qui vont décider
00:30:09 là où ils vont mettre leur boîte.
00:30:11 Et à partir de là, ils vont éclater leur trafic.
00:30:14 Alors pour répondre à votre question,
00:30:17 c'est pas que du délestage,
00:30:18 parce qu'aujourd'hui, ce qui est constaté
00:30:21 sur la carte maritime mondiale,
00:30:23 c'est qu'il y a de nouveaux opérateurs
00:30:25 qui cherchent à avoir une présence au niveau du Détroit
00:30:28 pour à la fois donner réponse à ces perturbations
00:30:33 au niveau de leur rotation,
00:30:34 au niveau de la consolidation de leurs flux.
00:30:36 Et on n'est pas à l'abri aujourd'hui
00:30:38 de voir peut-être de nouveaux opérateurs,
00:30:40 à part ceux qui sont déjà installés à Tangemètre,
00:30:42 s'installer au niveau du port de Nador-Ouest-Mèdre
00:30:45 pour avoir cette présence au niveau du Détroit.
00:30:47 -D. Sublain, nous aussi, je rappelle que vous êtes de la CGEM
00:30:51 et que Tangemètre est en leurs 6 mains.
00:30:54 Toujours plus d'entreprises, d'entrepreneurs
00:30:58 qui viennent s'installer dans la région.
00:31:01 On en a parlé tout à l'heure avec les difficultés du foncier,
00:31:04 avec tout ce que ça implique, etc.
00:31:07 Finalement, quand on voit que Tangemètre continue, certes,
00:31:10 à se développer, mais déjà à 95% de sa capacité,
00:31:13 ça joue aussi sur la décision.
00:31:15 On a parlé de l'employabilité tout à l'heure,
00:31:18 mais est-ce que ça aussi, c'est un facteur de décision ?
00:31:23 -Ecoutez, le monde de l'entreprenariat
00:31:34 et de l'entreprise est un monde imminemment complexe
00:31:37 auquel on n'a pas souvent les réponses,
00:31:40 on va dire, scientifiques à y apporter.
00:31:44 Avant de répondre à votre question,
00:31:47 je voudrais juste rajouter une petite information
00:31:50 par rapport à ce qu'on disait avec mes collègues et confrères.
00:31:54 C'est qu'on est dans un monde post-Covid.
00:31:57 Et ce monde post-Covid a redistribué un peu les cartes du monde,
00:32:03 si je puis m'exprimer ainsi.
00:32:05 Aller produire en Asie du Sud-Est,
00:32:10 qui était un réflexe mécanique chez quasiment tout le monde,
00:32:15 depuis le Covid et en particulier depuis l'augmentation du SMIC en Chine,
00:32:21 c'est plus aussi automatique.
00:32:27 Donc le malheur des uns faisant le bonheur des autres
00:32:33 ou "Masaibou kaomineinda kaomine fawa ido",
00:32:36 fait que le Tangier se retrouve dans un alignement de planètes
00:32:43 qui est "exceptionnel".
00:32:47 Il est exceptionnel parce que je pense que
00:32:51 les plus grands ingénieurs au monde n'auraient pas pu imaginer
00:32:54 meilleure stratégie.
00:32:56 Mais il est aussi complexe à mettre en œuvre.
00:33:04 Donc oui, Tangier Med est un port qui est quasiment saturé,
00:33:11 à 95%.
00:33:14 Mais qui peut quand même augmenter sa capacité.
00:33:17 Oui, mais bon, on se pratique depuis quelque temps avec M. Harabi.
00:33:21 Donc effectivement 95% c'est par rapport à un chiffre théorique sur l'année.
00:33:27 Donc on peut optimiser par des phénomènes de rotation de ceci, de cela.
00:33:31 Mais moi je retiens surtout que Tangier Med résonne à l'échelle du Royaume.
00:33:36 C'est-à-dire qu'il y a certains trafics qui pourront certainement
00:33:39 repositionner sur Nador-Ouest-Med, d'autres qui pourront aller sur Dakhla.
00:33:44 Je pense pour le trafic, les 37% de la partie ouest-africaine,
00:33:51 pourquoi pas ne pas partir.
00:33:54 Après, comment dire, c'est des bons problèmes.
00:33:58 C'est des problèmes de riches.
00:34:00 C'est des bons problèmes.
00:34:02 Si on doit gérer ces problèmes de comment répartir un port qui est saturé
00:34:05 pour le rendre moins saturé,
00:34:07 je pense que de là où on vient, le Maroc peut s'enorgueillir
00:34:12 et peut être content de gérer ce genre de problématiques.
00:34:15 Après la décision d'investir ou d'entreprendre dans tel ou tel pays,
00:34:20 c'est une checklist.
00:34:23 Dans cette checklist, il y a logistique pour moi en premier,
00:34:29 il y a RH qui est au même niveau que la logistique,
00:34:33 il y a infrastructure.
00:34:35 On en a parlé tout à l'heure, quand j'étais jeune,
00:34:40 on faisait casa, tiaza, par exemple, on sortait le soir, on arrivait le soir.
00:34:44 Aujourd'hui, on peut le faire dans la journée.
00:34:46 Ce ne sont plus les mêmes rapports au temps, l'infrastructure est là.
00:34:53 Aujourd'hui, un Nador en paroute, un Nador Tanger,
00:34:59 ça doit être 5-6 heures en voiture.
00:35:02 4 heures.
00:35:04 Je pense que ce n'est même pas de l'autoroute, en plus c'est de la voie rapide,
00:35:09 si je ne m'abuse.
00:35:11 Tout ça, c'est un alignement de planètes qu'il faut continuer à bien piloter,
00:35:22 à bien orienter avec la vie concurrentielle, avec ce qui se passe autour de nous,
00:35:27 parce qu'autour de nous, il faut bien comprendre que nous,
00:35:30 en tant que pays qui ne pesait rien sur les parts de marché,
00:35:36 et qui commence à peser, ça attire beaucoup de convoitises et beaucoup de jalousies.
00:35:41 Mais les autres se battent.
00:35:42 Les autres se battent.
00:35:43 Il ne faut pas qu'on se dorme sur nos lauriers,
00:35:46 parce que ça veut dire que les gens ne dorment pas.
00:35:53 Ils sont en train de travailler, on ne les voit pas, mais ils bossent.
00:35:55 Comme nous on bosse, eux ils bossent.
00:35:57 Il y a cette donnée d'intelligence artificielle qu'il faut vraiment anticiper,
00:36:02 parce que je pense qu'on n'est pas prêt.
00:36:06 Et vraiment, ce n'est pas un avis de connaisseur,
00:36:09 et je laisserai la parole peut-être au président de la faculté,
00:36:13 parce qu'il doit être plus au fait que moi.
00:36:15 Mais l'intelligence artificielle, elle est là.
00:36:20 C'est quelque chose qui...
00:36:22 C'est maintenant.
00:36:23 C'est maintenant.
00:36:24 Est-ce qu'on est prêt ? Je ne pense pas.
00:36:26 Est-ce que les autres sont prêts ? Je ne pense pas non plus.
00:36:29 Donc il faut bien anticiper cet aspect des choses,
00:36:35 parce qu'il y a beaucoup de monde qui va se retrouver sur le carreau.
00:36:37 Et il ne faut pas que le Maroc se retrouve sur le carreau à cause de cette...
00:36:43 Tu sais, c'est la fameuse courbe de Schumpeter, ou je ne sais pas quoi,
00:36:46 c'est le progrès technique.
00:36:48 Donc il faut qu'on se retrouve du bon côté de la courbe.
00:36:53 Sinon, on va se retrouver à Asbyn,
00:36:57 et vu les efforts qui ont été faits ces 20 dernières années au pays,
00:37:01 ce serait vraiment dommage de se retrouver out of the market
00:37:04 à cause de l'intelligence artificielle.
00:37:06 Il faut vraiment que ça se devienne central dans notre réflexion stratégique
00:37:09 en tant qu'opérateur économique mondial.
00:37:13 Alors justement, Tangemed a servi d'aimant pour plein d'entreprises
00:37:22 qui sont venues s'installer.
00:37:24 Quand je dis entreprise, c'est des grands groupes,
00:37:27 c'est des écosystèmes qui sont considérables.
00:37:30 Et justement, quand il y a la perspective de Nador,
00:37:34 quand il y a la perspective d'Arcla,
00:37:36 est-ce que les dirigeants de la CGEM locaux, par exemple,
00:37:42 ou les régions, bref, qui vont créer ou qui vont développer aussi
00:37:47 un écosystème autour de ces nouveaux ports viennent vous consulter ?
00:37:52 Est-ce qu'ils viennent vous dire comment ça s'est passé chez vous ?
00:37:55 Montrez-nous, expliquez-nous, guidez-nous
00:37:57 pour que nous aussi on développe un écosystème qui soit vertueux.
00:38:00 La CGEM, en particulier celle de Tanger Tetouan Hosseima,
00:38:07 c'est une antenne qui est extrêmement dynamique,
00:38:11 qui a eu un parcours sur ses deux derniers mandats
00:38:14 qui est assez exceptionnel.
00:38:16 Bien sûr, il y a des consultations quotidiennes,
00:38:22 mais après, j'ai envie de dire, la vérité de Tanger
00:38:24 n'est pas la vérité de Nador, n'est pas la vérité d'Arcla
00:38:27 et chaque région a ses forces et ses faiblesses,
00:38:31 ses opportunités, ses menaces.
00:38:33 Donc il n'y a pas de recette magique.
00:38:38 Il y a de la résilience, il y a le postulat de départ,
00:38:42 c'est le travail.
00:38:43 Donc s'il n'y a pas le travail, il n'y a rien.
00:38:45 Ensuite, il y a la résilience, il y a la veille économique,
00:38:49 ce qui se passe ailleurs.
00:38:51 Au niveau national et au niveau international.
00:38:54 Et après, il y a les volontés, les politiques,
00:38:57 on va dire stratégiques, économiques du pays.
00:39:01 Il faut...
00:39:03 Politiquement, il y a encore plus de choses à faire.
00:39:08 Il y a la vision royale qui est, elle, c'est la vision royale.
00:39:11 Mais dans la deuxième strata, la vision politique,
00:39:17 parce qu'il y a des choses à faire en termes de synergie
00:39:22 entre ministères, différents domaines de compétences
00:39:27 et sphères de compétences.
00:39:29 Le ministère des Investissements doit être plus proche
00:39:35 du ministère des Infrastructures, du Transport et d'Equipement
00:39:37 qui lui-même doit être plus proche du ministère
00:39:39 de l'Éducation nationale et des formations...
00:39:43 -C'est une dimension supérieure.
00:39:45 -Un ministère ne peut pas travailler sur ça, c'est pas possible.
00:39:49 Et combien même il veut, il pourra pas.
00:39:52 Il faut que quelqu'un tire un peu...
00:39:55 Une sorte de directeur général des ministères, voilà.
00:39:58 -Bouchetan Mimouni, qui a dirigé l'université à Benbalkace,
00:40:04 a dit que c'est aussi votre opinion,
00:40:06 c'est-à-dire qu'il doit y avoir une espèce de synergie
00:40:10 entre les différents départements, justement,
00:40:12 pour avancer ensemble et pour pouvoir prévoir,
00:40:15 quelque part, l'avenir.
00:40:17 -Effectivement,
00:40:20 la réussite n'est jamais individuelle.
00:40:24 La réussite est toujours collective.
00:40:27 Et à l'échelle de la région, par exemple,
00:40:31 moi, je note que toutes les composants
00:40:35 de la région Tonger-Titouan-le-Hossema
00:40:37 travaillent en parfaite synergie
00:40:40 au niveau de la Wilaya, les provinces,
00:40:43 le conseil régional, le CRI, la CGM,
00:40:46 les instituts de formation et de recherche,
00:40:49 il y a l'académie régionale et tout ça.
00:40:52 Il y a cette synergie.
00:40:54 Mais à mon avis,
00:40:57 pour répondre aux grands besoins dont on parle,
00:41:01 le Maroc d'aujourd'hui
00:41:04 n'est plus le Maroc d'il y a 20 ans, 30 ans.
00:41:07 Il ne sera pas non plus le Maroc
00:41:10 dans 10 ans, 15 ans, 20 ans.
00:41:12 On a une vision royale de Sa Majesté éclairée.
00:41:16 On a une stratégie définie.
00:41:19 Mais on doit mettre les atouts côté université.
00:41:22 Je parle du secteur que je connais
00:41:24 et que je maîtrise plus ou moins.
00:41:26 On a besoin de cette synergie, effectivement.
00:41:29 Et ça a déjà commencé.
00:41:31 Cette année-là, il y a des accords de coopération.
00:41:35 Il y a même des contrats qui sont signés
00:41:38 avec le ministère de la Santé
00:41:40 pour préparer un certain nombre de médecins,
00:41:43 avec le ministère de la Transition énergétique
00:41:47 pour préparer un certain nombre d'ingénieurs
00:41:50 et de techniciens supérieurs,
00:41:52 avec la digitalisation et la transformation numérique
00:41:55 pour répondre aux besoins, justement,
00:41:58 des collègues m'ont précédé pour le dire,
00:42:02 en matière d'intelligence artificielle
00:42:05 ou en matière de digitalisation.
00:42:07 Il y a un investissement dans ce sens.
00:42:10 Il y a aussi un accompagnement.
00:42:13 Mais pour revenir à la thématique de notre rencontre d'aujourd'hui,
00:42:17 qui est l'espace maritime,
00:42:19 certes, Tangemed, comme je le disais tout à l'heure,
00:42:22 c'est une locomotive de développement régional.
00:42:25 C'est un exemple de réussite à l'échelle nationale.
00:42:29 Mais avec la transformation, avec les transformations,
00:42:32 l'université doit accompagner cette transformation.
00:42:35 - Avec la transformation, est-ce qu'on peut dire
00:42:37 que toutes les cartes sont rebattues ?
00:42:39 - Non, pas toutes.
00:42:41 Pas toutes, à mon avis, parce qu'il y a des acquis.
00:42:45 Il y a des choses qui sont déjà acquises.
00:42:48 Mais on doit travailler d'arrache-pied
00:42:51 pour renforcer notre concurrence
00:42:54 dans l'espace méditerranéen et dans l'espace international.
00:42:58 D'autant plus qu'il y a des concurrences un peu partout.
00:43:02 - C'est ce que disait M. Bannoud aussi.
00:43:04 Les autres travaillent pour essayer de nous doubler.
00:43:07 - Absolument.
00:43:09 Le rôle de l'université, justement,
00:43:11 c'est de préparer un potentiel humain dans ce sens-là.
00:43:15 Par exemple, je vais vous dire,
00:43:18 il y a un proverbe en arabe qui dit que...
00:43:22 Bahar al-Doloumat, à un moment donné,
00:43:28 nous, au Maroc, on a tourné le dos à la mer.
00:43:31 Et la mer nous a tournés le dos.
00:43:34 Sa majesté, avec son génie,
00:43:38 a déclenché la mise en place de Tangemed
00:43:41 en le changeant de position, justement,
00:43:43 de l'Atlantique à la Méditerranée.
00:43:45 Et les collègues ici qui le savent,
00:43:47 j'étais parmi les gens qui travaillaient
00:43:50 sur l'étude d'impact, les études d'impact
00:43:52 de la mise en place de la plateforme portuaire,
00:43:55 à la fois sur la façade atlantique
00:43:58 et sur le détroit.
00:44:00 Et c'est vrai, ça, c'est une vision éclairée.
00:44:03 Maintenant, on a d'autres secteurs
00:44:06 qu'on doit développer.
00:44:08 Rapidement, pour vous dire,
00:44:10 plus de 90 % des échanges commerciaux
00:44:13 s'effectuent par la mer, déjà.
00:44:16 La mer nous offre plus de 20 %
00:44:19 des ressources en protéines.
00:44:21 La mer constitue pour nous...
00:44:23 Quand je dis "la mer", c'est la mer et l'océan.
00:44:26 -Toute la façade maritime.
00:44:28 -Constitue pour nous des zones de loisirs,
00:44:32 des zones d'activités sportives.
00:44:34 La mer joue le rôle de régulateur du climat.
00:44:37 La mer peut être une source d'énergie.
00:44:40 Pour vous dire, là où nous sommes,
00:44:43 au niveau du détroit Gibraltar,
00:44:45 il y a des masses d'eau qui sont échangées
00:44:47 entre l'Atlantique et la Méditerranée en permanence.
00:44:50 Mon collègue de Tangemede le sait,
00:44:52 avec les courants qui existent.
00:44:54 Ces courants-là, le jour où la science
00:44:56 va dominer l'exploitation de ces courants...
00:44:59 -Ces sources d'énergie.
00:45:01 -On peut exporter de l'énergie dans l'espace méditerranéen.
00:45:05 -Ces sources de vie aussi,
00:45:07 puisqu'il y a ces stations de dessalement d'eau de mer
00:45:10 qui sont prévues. -Tout à fait.
00:45:12 -Ca compte aussi. -Tout à fait.
00:45:14 Avec les changements climatiques, avec l'épinurie de l'eau,
00:45:17 la mer et l'océan constituent une source.
00:45:20 Suite au discours de Sa Majesté
00:45:23 à l'occasion de la commémoration de la Marche verte,
00:45:26 il y a l'ouverture sur la façade atlantique.
00:45:29 Et là, encore une vision de génie,
00:45:32 parce que cette ouverture-là,
00:45:34 ça va être non seulement sur les pays africains,
00:45:37 mais aussi sur le nord de l'Amérique
00:45:39 et le sud de l'Amérique.
00:45:41 Et à notre université, l'Universitat de Málcsadi,
00:45:44 qui a une coopération très forte
00:45:48 avec les universités espagnoles,
00:45:50 vu la proximité,
00:45:52 comme je le disais une fois
00:45:54 à un collègue président d'une université à Madrid,
00:45:57 eux, ils ont la clé de l'Amérique latine
00:46:00 et le Maroc a les clés de l'Afrique.
00:46:02 En coopérant entre des universités de part et d'autre,
00:46:06 on fait intégrer automatiquement deux continents.
00:46:09 Et je pense que l'avenir est là.
00:46:11 Je pense que l'avenir de Tonger et de sa région
00:46:15 est à ce niveau-là.
00:46:17 Je pense que les responsables sont aussi conscients
00:46:20 de cette importance et de cette opportunité.
00:46:22 -Est-ce que les jeunes sont conscients de ça aussi ?
00:46:24 Ou est-ce que c'est un message aussi
00:46:26 à transmettre aux prochaines générations ?
00:46:28 Puisque, en tant que président d'une université,
00:46:30 c'est votre rôle de les former.
00:46:33 -C'est notre mission,
00:46:35 et mes collègues ici présents me partagent la même mission.
00:46:40 C'est essayer de faire sortir nos jeunes
00:46:44 du marasme et du négativisme et du nihilisme.
00:46:48 Parce que, ce qu'on entend souvent,
00:46:52 l'université forme des chômeurs.
00:46:54 Non, messieurs, dames, l'université ne forme pas
00:46:56 les chômeurs.
00:46:58 L'université forme...
00:46:59 Tous les cadres et toutes les administrations actuellement
00:47:03 dans notre cher pays fonctionnent avec des lauréats
00:47:06 de l'université marocaine.
00:47:08 Au contraire, on doit être fiers
00:47:10 et essayer de renforcer ce qui va,
00:47:12 essayer de trouver des solutions
00:47:14 pour les formations ou les établissements.
00:47:17 -Justement, dans les solutions de formation,
00:47:19 est-ce qu'il y a des échanges avec les entreprises ?
00:47:21 Est-ce que, oui ou non, vous envoyez des étudiants
00:47:24 dans les entreprises pour voir comment ça se passe ?
00:47:26 Pour affiner la formation, pour choisir des métiers, peut-être,
00:47:30 pour prendre une décision qui sera différente
00:47:32 de celle qu'ils ont prise au départ ?
00:47:34 -Merci, monsieur Mbarké, pour cette question pertinente.
00:47:38 Nous avons organisé ici même à Tonger
00:47:41 les assises régionales,
00:47:43 organisées par le ministère du tutel
00:47:46 et par la présidence et toute l'université de Melksadi.
00:47:50 On a signé des conventions pratiquement
00:47:54 avec tous les partenaires de la région.
00:47:57 Le conseil régional, l'ACGM, le CRI, Tongemed
00:48:01 et l'Académie régionale.
00:48:04 Et maintenant, beaucoup de nos étudiants
00:48:07 font leur stage dans les entreprises.
00:48:10 Et souvent, avec mes collègues ici,
00:48:13 quand on fait une tournée, nous sommes agréablement surpris
00:48:17 de trouver souvent des chefs d'entreprise,
00:48:19 des lauréats de l'université.
00:48:22 Je ne dirais pas de non pour ne pas faire de la publicité.
00:48:25 -Vous pouvez y aller, puisqu'on est entre nous.
00:48:27 -Entre nous, on trouve des chefs d'entreprise
00:48:31 et des responsables chez Renaud, chez Yazaki,
00:48:35 les équipements automobiles de la région.
00:48:39 Voilà.
00:48:41 Chez Tongemed, bien sûr, on a des cadres.
00:48:44 -Tongemed a des cadres supérieurs.
00:48:46 -Et l'ACGM.
00:48:48 -Eh bien, bravo, madame.
00:48:51 Et là, je tiens seulement à signaler une chose
00:48:54 avant de vous rendre la parole, monsieur Mbarki,
00:48:58 c'est que, sincèrement, je salue
00:49:01 la composante féminine de la région Tongemed,
00:49:04 l'Étoile-Hézénat.
00:49:06 -C'est important de le faire.
00:49:08 -C'est très important, parce qu'ils sont excellents
00:49:10 et ont fait un excellent travail avec nous.
00:49:12 On a déjà, à l'ECG,
00:49:18 on a une structure installée
00:49:21 et qui est dirigée, orientée et pilotée
00:49:23 par un groupe de femmes entrepreneurs.
00:49:26 -On en parlait tout à l'heure de la féminisation,
00:49:28 justement, de tout un tas de métiers.
00:49:30 Vraiment, c'est l'avenir.
00:49:32 Il faut dire les choses.
00:49:35 La femme est l'avenir de l'entreprise.
00:49:38 J'ai presque envie de dire ça.
00:49:39 -Dans notre université, on a plus de 50 % d'étudiants.
00:49:42 -Eh bien, voilà.
00:49:45 -C'est à vous que je pose la question,
00:49:48 David Sarrabi.
00:49:49 Est-ce que vous aussi, vous êtes ouvert ?
00:49:51 C'est-à-dire, est-ce que vous aussi,
00:49:53 vous faites découvrir ce que c'est que Tongemed ?
00:49:56 C'est pas juste une image d'épinal.
00:49:58 Découvrir aux jeunes pour susciter des vocations.
00:50:02 -Alors, ce que je voulais dire par rapport à ça,
00:50:05 c'est que déjà, juste le complexe portuaire à lui seul
00:50:11 fait travailler 10 000 personnes.
00:50:14 Je ne parle que du port.
00:50:16 Bien sûr, des administrations, des logisticiens,
00:50:19 qui gravitent autour du port,
00:50:22 les transporteurs, les transitaires,
00:50:23 bien sûr, les compagnies maritimes.
00:50:25 C'est 10 000 personnes.
00:50:26 Si je rajoute l'écosystème
00:50:28 des plateformes industrielles, logistiques
00:50:30 qui sont à l'arrière-pays,
00:50:32 c'est 115 000 postes d'emploi qui ont été créés par Tongemed.
00:50:36 Donc si on compte les 1 300 entreprises
00:50:39 aujourd'hui installées au niveau
00:50:41 des différentes zones d'accélération,
00:50:43 je pense que Tongemed a un effet d'entraînement
00:50:47 très important qui est devenu
00:50:50 même le catalyseur de la région
00:50:53 parce que c'est vrai qu'on fait du transbordement,
00:50:57 on fait de la manutention des conteneurs,
00:51:01 du vrac et d'autres...
00:51:03 -Je me permets de vous interrompre.
00:51:05 Si je vous ai posé la question, ce n'était pas innocent.
00:51:08 C'est parce que, personnellement,
00:51:09 moi, j'ai visité Tongemed.
00:51:11 Même jusqu'au coeur du système.
00:51:14 Et il y a des choses très étonnantes
00:51:17 que j'ai apprises.
00:51:18 Peut-être que je suis un peu naïf,
00:51:20 je n'en sais rien.
00:51:21 Quand on va dans, par exemple,
00:51:23 la salle des commandes,
00:51:25 celle qui permet de déplacer les conteneurs,
00:51:29 de les charger, de les charger des navires, etc.,
00:51:32 d'abord, ce ne sont que des jeunes
00:51:34 qui y sont, dans cette salle.
00:51:36 Vraiment des jeunes.
00:51:37 C'est-à-dire que c'est la vingtaine.
00:51:38 Et puis, ce sont des ingénieurs, pour la plupart,
00:51:40 je crois, si mes souvenirs sont bons.
00:51:42 Et puis, on a l'impression que c'est du jeu électronique.
00:51:46 C'est vraiment l'impression que ça donne.
00:51:48 C'est-à-dire qu'ils sont installés dans des desks
00:51:51 où ils ont des écrans devant eux, avec des manettes.
00:51:53 Et c'est comme ça qu'ils manipulent les conteneurs.
00:51:55 Et ça, est-ce que vous le montrez aussi à des jeunes ?
00:51:57 Parce que ça peut faire rêver.
00:51:58 Je me souviens qu'il y avait même un baby-foot dans la salle.
00:52:01 Alors, vous avez certainement visité le terminal d'APM,
00:52:05 qui est un terminal automatisé.
00:52:07 Donc, il n'y a pas de grutier.
00:52:09 Il n'y a pas de manutention qui se fait sur le yard.
00:52:12 C'est plutôt une salle de contrôle,
00:52:14 avec derrière des jeunes, comme vous l'avez dit.
00:52:17 Des gamers, on a l'impression, avec des joysticks.
00:52:20 - C'est ça, c'est des gamers, quoi.
00:52:22 - Voilà, donc, la majorité, donc, c'est des lauréats de la région.
00:52:27 C'est des lauréats de l'université
00:52:29 qui ont démarré, en fait, dès leur jeune âge.
00:52:33 Donc, à partir de 22 ans, 23 ans,
00:52:35 ils ont intégré les terminaux.
00:52:38 Aujourd'hui, ceux qui sont les plus âgés,
00:52:41 c'est des managers, c'est des directeurs
00:52:43 au niveau des terminaux, c'est des lauréats de l'UNCG,
00:52:46 c'est des lauréats de l'ENSA,
00:52:48 c'est des lauréats de la faculté
00:52:50 des sciences juridiques et sociales, etc., etc.
00:52:53 Et, pour vous dire, la main-d'oeuvre au niveau du port,
00:52:57 elle est 100 % marocaine.
00:52:59 C'est également des lauréats qui ont été formés in-house,
00:53:04 c'est-à-dire par les opérateurs de terminaux,
00:53:06 par les sociétés qui sont installées.
00:53:08 Donc, on n'a pas ramené des gens qui ont eu
00:53:10 une expérience préalable dans la malutonce en portuaire,
00:53:12 dans la logistique ou autre.
00:53:14 Donc, chaque opérateur de terminal
00:53:16 a eu le libre recrutement pour recruter ces jeunes,
00:53:20 pour les former.
00:53:22 Et aujourd'hui, c'est une main-d'oeuvre 100 % marocaine,
00:53:25 que ce soit au niveau management,
00:53:27 au niveau des ingénieurs, au niveau des techniciens, etc.
00:53:30 Même chose au niveau des zones industrielles.
00:53:32 Donc, si Renault, aujourd'hui, par exemple,
00:53:34 en prenant l'exemple de Renault,
00:53:36 parce que c'est l'un des plus grands recruteurs
00:53:38 au niveau de la région, la main-d'oeuvre,
00:53:40 elle a été formée avec des partenariats
00:53:42 avec l'OFPT, avec l'université,
00:53:44 pour avoir, bien sûr, des cursus de formation
00:53:48 taillés sur mesure, à la carte,
00:53:50 pour les besoins, bien sûr, de l'entreprise.
00:53:52 Si, aujourd'hui, Renault fait travailler
00:53:54 30 000, 36 000 personnes en direct,
00:53:57 il faut imaginer tout l'écosystème,
00:53:59 combien de personnes il fait travailler.
00:54:02 Et peut-être que c'est la raison pour laquelle,
00:54:04 aujourd'hui, on peut voir
00:54:07 que le ministère de tutelle
00:54:09 essaye d'équilibrer un peu les bassins d'emploi,
00:54:12 parce qu'aujourd'hui, la région de Tonger,
00:54:15 il y a une forte pression à la fois migratoire
00:54:18 et une pression sur la main-d'oeuvre.
00:54:20 Donc, on voit qu'il y a un rééquilibrage
00:54:22 qui se fait parfois pour installer
00:54:24 certaines industries au niveau de Kenitra,
00:54:27 au niveau de McInnes, au niveau de Fes.
00:54:29 - Parce que les infrastructures le permettent aussi.
00:54:31 - Exact.
00:54:33 - Et ça, ça sent l'importance.
00:54:36 Ces infrastructures, c'est fondamental,
00:54:39 c'est crucial pour le développement,
00:54:41 que ce soit d'une région,
00:54:43 comme, évidemment, celle dans laquelle on est,
00:54:45 mais aussi à l'échelle du Royaume.
00:54:48 - Pour moi, c'est le postulat de départ.
00:54:51 Je vous donne un exemple très simple.
00:54:53 Quand il y a eu, encore une fois,
00:54:55 grâce à la vision éclairée de Sa Majesté
00:54:57 qui a signé le contrat du TGV
00:54:59 au début des années 2009 ou 10,
00:55:03 je me rappelle plus précisément.
00:55:05 - Où personne n'y croyait à l'époque.
00:55:07 - Non, mais on se rappelle du tapage
00:55:09 que ça avait fait à l'époque.
00:55:12 - Oui.
00:55:14 - Mais aujourd'hui, quelqu'un parle du TGV ?
00:55:17 - On parle de l'extension, maintenant.
00:55:19 - Aujourd'hui, moi, je suis capable
00:55:22 d'aller faire une réunion, de quitter chez moi,
00:55:25 attendre, j'ai à 7h du matin,
00:55:27 une réunion à 8h, enfin 9h à Casablanca,
00:55:31 de même pousser le vice de finir ma réunion,
00:55:33 d'aller déjeuner chez ma mère et être à 15h à Tangers.
00:55:37 Les infrastructures, c'est quelque chose de fondamental.
00:55:41 Le TGV,
00:55:44 quelle que soit l'heure à laquelle vous le prenez,
00:55:46 il est blindé, déjà.
00:55:48 Il est tout le temps plein.
00:55:50 Si vous prenez 7h, 6h, 7h, 8h, 9h, 10h, tout le temps plein.
00:55:54 Il y a des gens, avant, qui travaillaient à Rabat,
00:55:57 qui dormaient là-bas, aujourd'hui, ils font la navette.
00:56:00 Il prend le matin, lève-matin, le TGV à 8h,
00:56:02 et il rentre le soir à 17h.
00:56:05 Les infrastructures, c'est le postulat de départ.
00:56:07 Alors, on ne peut rien faire.
00:56:09 C'est pour ça que j'ai parlé de visions,
00:56:13 on va dire éclairées, certes,
00:56:16 mais surtout très avant-gardistes,
00:56:18 parce qu'elle a 25 ans, cette vision.
00:56:20 Donc, à l'époque, dire qu'on allait avoir
00:56:25 ces infrastructures...
00:56:28 Moi, je suis opérateur de transport et de logistique.
00:56:31 Je peux vous dire que quand le camion sortait d'Agadir
00:56:33 pour arriver à l'autoroute qui, à l'époque,
00:56:35 s'arrêtait à Bengrir,
00:56:38 la portion Agadir-Bengrir, c'était comme de la loterie.
00:56:43 Le camion, une fois, il arrivait, une fois, il n'arrivait pas,
00:56:45 une fois, il se retournait, une fois, il tombait de la falaise.
00:56:48 Aujourd'hui, c'est une ligne droite,
00:56:51 je crois que c'est 800 km depuis Agadir
00:56:54 jusqu'à Tangier-Mèdes.
00:56:56 Je l'ai fait juste hier soir, parce qu'hier, j'étais à Agadir.
00:56:59 -Oui, c'est le jour et la nuit.
00:57:03 -Vous réalisez ce que je suis en train de vous dire.
00:57:05 J'ai fait Agadir-Tangier en 7 heures.
00:57:07 Donc, ça, c'est les infrastructures.
00:57:10 -Oui. Et tout à l'heure, M. le président,
00:57:13 je vous voyais au pligné du chef,
00:57:17 quand M. Arabi disait que c'est de la main-d'oeuvre
00:57:23 100 % marocaine.
00:57:25 Ca, c'est très important aussi à souligner,
00:57:27 parce qu'on ne va pas chercher ailleurs des compétences.
00:57:31 Elles sont formées au Maroc, dans les universités,
00:57:33 dans les écoles d'ingénieurs, etc.
00:57:35 Elles sont formées au Maroc. C'est des Marocains, des jeunes.
00:57:38 -Vous m'avez demandé tout à l'heure
00:57:42 est-ce qu'on passe ces valeurs-là aux jeunes.
00:57:47 Effectivement, c'est l'un des exemples.
00:57:50 C'est pour ça que j'ai dit tout à l'heure,
00:57:52 c'est international.
00:57:54 Parce qu'avec un potentiel humain marocain,
00:57:58 avec une idyllogie marocaine,
00:58:01 et avec des moyens du Maroc,
00:58:05 l'infrastructure est classée parmi les 20 grandes structures
00:58:09 à l'échelle internationale.
00:58:11 Donc, ça, c'est un exemple d'enseignement pédagogique
00:58:15 dans nos universités et dans nos écoles
00:58:17 pour donner confiance à nos jeunes.
00:58:20 -Tout à l'heure, on a parlé de l'intelligence artificielle.
00:58:23 On a parlé de la digitalisation.
00:58:26 Croyez-moi, il n'y a pas de puissance mondiale
00:58:31 dans le domaine.
00:58:33 Il y a des différences, certes.
00:58:35 Il y a des avancées de pays par rapport à d'autres,
00:58:39 des universités par rapport à d'autres,
00:58:41 mais tout le monde presque commence.
00:58:43 -Vous voulez dire qu'il y a une place à prendre.
00:58:45 -Il y a notre place, elle est là.
00:58:47 Notre place, elle est bien là.
00:58:49 -On peut devenir leader en ce domaine.
00:58:51 -Bien sûr, et on a tous les atouts
00:58:53 avec démonstration à l'appui.
00:58:56 Les grandes écoles françaises,
00:58:58 quand on voit le nombre d'étudiants
00:59:00 qui réussissent les concours,
00:59:03 c'est les 4/5e des Marocains.
00:59:06 Donc, nous avons ce potentiel humain,
00:59:09 mais il faut qu'on trouve les moyens pour les retenir,
00:59:13 pour les motiver, pour les encourager.
00:59:17 C'est ça, notre travail.
00:59:19 -A toutes et à tous.
00:59:21 Tout à l'heure, j'ai parlé des partenaires
00:59:28 lors des assises.
00:59:31 J'ai pu parler de la PDN,
00:59:33 un partenaire de taille aussi dans la région,
00:59:36 avec qui on fait d'excellentes choses en commun.
00:59:40 Et donc, je tiens à le souligner.
00:59:44 Autre chose qu'on donne aussi
00:59:47 comme exemple à nos étudiants,
00:59:49 et là, en toute modestie,
00:59:51 j'aime pas me vanter et j'aime pas parler trop de l'université,
00:59:55 mais de temps en temps, il le faut.
00:59:58 Cette année-là et l'année dernière,
01:00:00 notre université,
01:00:02 dont les ODD, les objectifs de développement durable
01:00:05 des Nations unies,
01:00:07 l'université de Malksadé,
01:00:09 est classée 1re à l'échelle nationale
01:00:11 dans l'ODD 14.
01:00:13 Il suffit d'aller sur l'Internet
01:00:16 pour le trouver.
01:00:18 Et cette année-là, on a essayé de postuler
01:00:20 dans plusieurs ODD.
01:00:22 Et ça aussi, c'est un exemple qu'on donne à nos étudiants.
01:00:25 Ça aussi, c'est un exemple
01:00:27 pour essayer de...
01:00:30 de dépasser ce complexe d'infériorité.
01:00:34 Nos jeunes ont besoin de ça.
01:00:36 Ils ont beaucoup de talent.
01:00:38 Moi, je crois beaucoup au talent de nos jeunes.
01:00:40 -Il leur faut maintenant la fierté.
01:00:42 -Il leur faut inculquer la fierté,
01:00:44 l'appartenance, la fibre nationale
01:00:47 et la fibre de la concurrence
01:00:49 dans l'espace méditerranéen international.
01:00:51 -C'est à vous de faire de chaque Marocain
01:00:54 des citoyens fiers et forts.
01:00:57 -Absolument. -Merci à tous les 3.
01:00:59 -Merci à vous. -Merci d'avoir participé à...
01:01:02 Oui, un dernier mot.
01:01:04 -Par rapport à...
01:01:06 -Rapprochez le micro, il fonctionne.
01:01:08 -Par rapport à ce que vous avez dit
01:01:10 sur le facteur féminin,
01:01:13 pour moi, c'est une problématique dépassée.
01:01:16 On peut pas...
01:01:18 Je sais plus quel philosophe disait
01:01:20 "Il n'est de richesse que d'hommes",
01:01:22 mais surtout de femmes.
01:01:24 On peut pas faire d'un pays développé
01:01:26 en se privant de 50 % de ses ressources humaines.
01:01:28 -C'est un non-sujet. -C'est un non-sujet.
01:01:30 -C'est ce que je voulais dire. -Merci beaucoup.
01:01:32 Merci à tous les 3. Je rappelle...
01:01:35 Bouchetan El Mounif, président de l'université
01:01:38 Abu Malek Saadi,
01:01:40 Delis Bounoussi, de la CGEM,
01:01:42 Tanger Tetuan Al Housaima et Adeliz Araoui.
01:01:45 Vous êtes vous, directeur import-export Tanger.
01:01:47 Merci à tous les 3.
01:01:50 -Le Forum économique régional de Tanger Tetuan Al Housaima
01:01:53 vous a été présenté en partenariat
01:01:55 avec le conseil de la région Tanger Tetuan Al Housaima.
01:01:58 tétouan à la Hosaïma.

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