• il y a 6 mois

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Transcription
00:00 Bonjour Léa Curutchette.
00:02 Oui bonjour.
00:03 Vous êtes éleveuse, vous avez passé la nuit au péage de Biriatou, vous étiez avec une vingtaine de collègues, comment s'est passé la nuit sur ce péage à Campey ?
00:12 La nuit est restée relativement calme, à partir d'une heure, une heure et demie il y avait moins de monde, et du coup c'est resté calme.
00:25 Est-ce que la solidarité entre agriculteurs s'est vérifiée à ce moment-là ?
00:30 Oui, on est restés tous soudés et on marche tous dans le même sens.
00:35 Alors question très pratique qui intéresse nos auditeurs ce matin, vous allez donc lever votre barrage tout à l'heure à 10h, c'est certain ?
00:41 Oui.
00:42 Il n'y a pas de risque que ça se prolonge ?
00:43 Non, là c'est décidé, partout dans les Pyrénées à 10h tous les barrages seront levés.
00:48 Donc vous rentrez chez vous, est-ce que c'était une volonté de bloquer la circulation des automobilistes qui n'y sont finalement pour rien dans votre combat ?
00:56 Alors non, ce n'était pas envers les automobilistes, c'était surtout pour montrer qu'on était unis avec les Espagnols, d'où le lieu de la frontière,
01:07 et après c'était surtout pour montrer au gouvernement français, espagnol et au niveau européen que les Espagnols et les Français nous étions tous soudés.
01:17 Tous soudés, mais pour quelle est votre volonté finalement ? C'est quoi votre combat ?
01:24 Aujourd'hui notre combat c'est le revenu. Il y a des gros problèmes de revenus aujourd'hui dans le monde agricole, qu'on ait des grosses exploitations, qu'on ait des petites exploitations.
01:35 Et du coup les premières revendications c'est la détaxation des énergies, que ce soit GNR, électricité ou gaz, et limiter ces distorsions de concurrence qui existent avec ces accords de libre-échange.
01:50 Aujourd'hui pour produire nous on a besoin d'électricité, que ce soit du GNR, que ce soit de l'électricité, du GNR ou du gaz.
02:00 Et en fait aujourd'hui, étant donné qu'il n'y a pas de revenus, c'est l'une des principales sources où on peut faire des économies.
02:08 Mais par exemple vous vous dites "pas de revenus", c'est quoi votre revenu vous ?
02:12 Nous aujourd'hui, je suis installée avec mon père en Gaec, et en général on fait de revenus à les 10 000 euros quand c'est une année qui est normale.
02:22 10 000 euros à l'année, et comment est-ce que vous vivez ?
02:26 Aujourd'hui on vit parce que moi j'habite chez mes parents, au niveau des courses et tout ça on se fournit au niveau de la ferme pour la viande, et après on fait des économies comme on peut.
02:41 Mais c'est difficilement tenable ?
02:43 Ah oui, et puis ce n'est pas que mon cas, la plupart des agriculteurs aujourd'hui ici, en tout cas localement, c'est le problème.
02:50 Vous avez évoqué les problèmes de factures d'énergie et les difficultés à les payer, vous êtes sur une exploitation de brobis laitières à Orec, vous fabriquez votre fromage,
03:00 est-ce que si on détaxe le gasoil, si on détaxe les factures d'électricité, est-ce que ça va vraiment changer votre vie ?
03:10 Aujourd'hui c'est sûr que si on prend que le gasoil ou que l'électricité, c'est des petites économies, mais si on additionne plein de petites économies, c'est comme ça qu'on va pouvoir faire des grosses économies.
03:21 Parce qu'elle a explosé cette facture ?
03:23 Ah oui, nous ça a explosé, on n'est pas assez, pour vous dire, en général les mois où on traînait, on était dans les 400 euros d'électricité par mois, et aujourd'hui on est plutôt dans les 900 000 euros.
03:34 Donc oui c'est une facture qui a doublé ?
03:37 900 000 euros par mois.
03:40 900/1000 euros, c'est ça !
03:42 Il y a aussi la mise en place de ce qu'on appelle les "close-miroirs", c'est-à-dire les mêmes normes de production sur l'environnement pour les importations que celles prévues en Europe.
03:54 Ça changerait beaucoup votre métier ? Parce que vous vendez en majorité en France ?
03:58 Alors nous on vend en majorité en France, c'est vrai. Après par exemple sur l'agneau de lait, aujourd'hui il y a beaucoup d'exports qui se font en Espagne.
04:09 Après nous, au niveau des imports, on n'est pas tant impactés, mais c'est surtout quand on voit de l'agneau néo-zélandais qui arrive dans les grandes surfaces à 8 euros le kilo,
04:21 et après nous, il faut qu'on le vende au moins à 15 euros le kilo pour qu'on puisse avoir une marge qui soit vivable.
04:29 Mais c'est là où il y a de la distorsion.
04:31 La concurrence est trop raide ?
04:33 Voilà. Et sachant qu'en plus au niveau écologique, l'empreinte carbone n'est pas top quand on fait venir des agneaux de Nouvelle-Zélande,
04:39 en général congelés, et qu'on les met en rayon en magasin en France.

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