Emmanuel Macron accordera un entretien aux 20h de TF1 et France 2 ce jeudi. Une interview à trois jours des élections européennes lors de laquelle il sera question des gros dossiers internationaux du moment.
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00:00 - Mathieu Croissando, on l'a donc appris hier soir, Emmanuel Macron accordera un entretien aux 20 heures de TF1 et de France 2, ce sera jeudi soir.
00:08 Ce sera juste après les commémorations du 6 juin, mais aussi à trois jours des européennes.
00:14 - Et oui, plus c'est gros, plus ça passe. Alors à l'occasion des 80 ans du débarquement en Normandie, écrivent les deux chaînes dans un communiqué,
00:22 il y a quelques jours des élections européennes, Emmanuel Macron sera en direct depuis quand ?
00:25 - Le chef de l'État participe à plusieurs cérémonies, il reviendra sur ces sujets ainsi que sur l'actualité internationale en Ukraine et à Gaza.
00:31 Mais vous voyez un peu les belles images, Emmanuel Macron, Joe Biden et puis le soir, un journal télévisé à 72 heures du scrutin.
00:40 On a donc le président de la République qui s'invite à la table des Français pour sonner la mobilisation générale.
00:45 Ça pose quand même une vraie question démocratique et ça sonne plutôt comme une opération de la dernière chance dans une campagne qui ressemble de plus en plus à une chronique d'une des fêtes annoncées.
00:54 - Et ça fait évidemment réagir les oppositions.
00:56 - Oui, tout le monde est outré à l'image du patron des LR, Éric Ciotti ou du communiste Fabien Roussel qui demandent tous les deux que le temps de parole du président de la République
01:04 soit décompté de la campagne de Valérie Ayé et qui en appellent à l'Arkomme.
01:09 Furieux aussi le président du PS, Olivier Faure, qui rebaptise le président de la République, Fidèle Macron, on se souvient de Fidèle Castro et de ses discours fleuves,
01:16 et qui souligne le fait que les autres candidats n'auront quasiment plus le temps de lui répondre puisque la campagne officielle s'achève 24 heures après, le vendredi soir,
01:23 24 heures après l'interview du président.
01:25 - Mais Mathieu, que peut dire l'Arkomme ?
01:26 - Alors tout dépend de ce qu'il dira le président de la République, s'il se tient à des sujets réguliers.
01:30 Mais enfin, s'il parle de l'Ukraine, tiens, l'Ukraine, ce n'est pas un sujet que les macronistes ont mis en avant dans cette campagne européenne.
01:35 Ou s'il parle de Gaza, tiens, Gaza, ce n'est pas un sujet que LFI a mis en avant dans cette campagne européenne.
01:39 Vous voyez, très vite, ça va prendre évidemment une coloration.
01:42 Alors tout dépend évidemment si ce sera gros sabots ou messages subliminaux.
01:45 Les messages subliminaux, vous les voyez, l'hommage aux libérateurs, le message des libérateurs, la victoire de la démocratie contre le nationalisme.
01:52 "Le nationalisme, c'est la guerre", disait François Mitterrand.
01:54 Bref, on verra, mais il y a évidemment des risques que ce soit décompté.
01:57 C'est d'ailleurs ce qui a été fait quand Emmanuel Macron a fait son grand discours sur l'Europe à la Sorbonne.
02:01 - Mais pardon, décompté alors que la campagne ne sera terminée. Décompté de quoi ?
02:05 - Du temps de parole.
02:06 - Oui, mais il n'y aura pas de compétition.
02:08 - Non, mais ça veut dire que les autres chaînes, par exemple, vont faire très attention au passage qu'elles reprennent d'Emmanuel Macron.
02:15 - Pourquoi le fait-il alors ?
02:16 - D'abord parce que c'est panique à bord.
02:18 Notre dernier sondage Elabe pour BFMTV le montre.
02:21 Rien n'a bougé depuis maintenant plusieurs semaines.
02:24 Jordan Bardella est encore à 32,5.
02:26 Et Valérie Ayé, vous la voyez, la candidate, à 16%.
02:28 C'est moitié moins et elle reste talonnée par la liste de Raphaël Glucksmann.
02:32 Ensuite, ce que nous dit ce sondage, c'est qu'un tiers peut encore changer d'avis.
02:35 Et il y a 33% des électeurs qui disent qu'ils peuvent changer d'avis, dont 12% qui se déclareront au dernier moment.
02:40 Et ça, évidemment, Emmanuel Macron, il voit une réserve de voix.
02:44 Il table sur la possibilité de mobiliser son camp.
02:47 Et puis, il considère, Emmanuel Macron, qu'il est son meilleur agent électoral.
02:51 Ça avait marché en 2019, quand il s'était mêlé de la campagne de Nathalie Loiseau, à l'époque la candidate de la majorité.
02:57 Eh bien, ça avait fait remonter la liste.
02:59 Mais attention, c'est une stratégie à double tranchant parce que les temps ont changé.
03:03 D'abord, les interventions d'Emmanuel Macron n'ont rien provoqué son discours à la Sorbonne.
03:07 Ça a laissé les sondages dans l'état où ils étaient.
03:09 Les grandes interviews qu'il a accordées à Elle, à L'Express, ça a laissé aussi les sondages absolument stables.
03:14 Et puis, surtout, il y a une partie des Français qui ne peut plus le voir en peinture.
03:18 Emmanuel Macron, il est très clivant.
03:20 Et il y a des Français qui ne le supportent plus.
03:22 Donc là, pour le coup, c'est vraiment à double tranchant.
03:24 Et ça donne raison, d'une certaine façon, ça donne un argument à tous ceux qui veulent faire de cette élection un référendum anti-Macron.