Varvara Gracheva a vécu l'un des plus beaux moments de sa carrière ce samedi. La joueuse de 23 ans, naturalisée française depuis l'an passé, a décroché sa place en huitièmes de finale de Roland-Garros en dominant Irina Begu, 7-5, 6-3. L'ex-Russe n'avait jamais atteint la deuxième semaine d'un tournoi du Grand Chelem auparavant. Déjà adoptée par le public français, Gracheva est définitivement entrée dans le coeur des supporters en chantant la Marseillaise avec tout le Lenglen. De superbes images de communions entre la joueuse et le public.
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00:00 - Barbara, félicitations.
00:02 - Merci.
00:03 - C'est un excellent résultat.
00:05 Tu peux nous expliquer comment tu te sens maintenant ?
00:08 - Je suis tellement contente.
00:10 J'essaie d'apprécier ce moment aujourd'hui,
00:14 mais j'ai déjà en train de penser ce qui va arriver.
00:18 Maintenant, je sais que je vais jouer contre Payton Stearns,
00:22 soit Miranda Ewa,
00:24 et je sais que je vais jouer contre un joueur
00:26 qui est un peu plus jeune que moi.
00:28 Donc, oui, j'essaie de me préparer pour le match.
00:33 Déjà, peut-être que c'est trop tôt, mais c'est comme ça.
00:36 - Des questions, s'il vous plaît ?
00:39 - Oui.
00:40 - Bonjour, félicitations pour votre victoire.
00:43 - Merci.
00:44 - A la fin du match, vous vous êtes retrouvée à chanter la marseillaise,
00:47 bras croisés, et avec le public,
00:49 qu'est-ce que ça vous a fait à ce moment-là ?
00:52 - Ce moment, je vais me briser jusqu'à la fin de ma vie.
00:56 Après que le commentateur m'ait dit
00:59 que c'était ma première Ligue 1 avec le public,
01:02 comme une Française, j'ai dit oui.
01:05 Je ne l'ai même pas réalisé,
01:07 mais je suis venue avec le public,
01:09 avec cette ambiance, cette atmosphère,
01:11 c'était immense.
01:13 - Bonjour, Félicitations.
01:18 - Merci.
01:19 - Quand on sait le mois de février et le mois de mars,
01:21 compliqué que tu as vécu,
01:23 ça représente quoi d'être en huitième ?
01:25 C'est assez dingue, non ?
01:27 - Oui, c'est dingue.
01:30 Parce qu'en mars, en février,
01:34 je n'ai pas pensé, j'ai perdu presque tous mes clansements.
01:37 Je n'ai pas l'espoir de revenir assez vite.
01:41 Mais c'est une bonne chose.
01:44 J'ai continué de faire le travail,
01:48 d'être avec mon équipe,
01:51 qui m'a supportée depuis le début.
01:53 C'est bien.
01:55 Je suis tellement contente et fière
01:57 que j'ai arrivé assez vite ici.
01:59 Parce que normalement,
02:01 sur le papier ou pour le process,
02:03 ça ne doit pas être comme ça.
02:05 - Ça représente quoi pour vous
02:09 d'être la dernière représentante française ?
02:11 - Encore une chose, je ne savais pas.
02:13 - Pardon ?
02:15 - Encore une chose, je ne savais pas.
02:17 - Oui, d'être la dernière représentante française
02:20 avec votre parcours, votre naturalisation,
02:22 il y a moins d'un an.
02:24 - Encore, je suis juste contente d'être ici.
02:29 Si je vais aller le plus loin possible,
02:31 c'est juste un bonus.
02:33 Je suis fière.
02:35 - Bonjour.
02:43 Tu vas te qualifier pour le Jeux olympiques aussi ?
02:46 - Ça, peut-être.
02:49 - Non, sûrement.
02:51 Je ne sais pas, je vais la demander à Julien Benito.
02:54 Si il m'accepte, c'est bien.
02:57 Je vais demander, on verra.
03:00 - Bonjour, Barbara.
03:08 Vous êtes extrêmement souriante sur le court,
03:10 même en conférence de presse,
03:12 alors que des moments ou parfois des situations
03:14 de match peuvent crisper certaines joueuses.
03:16 Vous avez toujours été comme ça ?
03:18 Essayez d'expliquer votre manière
03:20 de garder une espèce de positive attitude.
03:23 - Honnêtement, si quelqu'un, 5, 4 ans avant,
03:30 veut me dire que je vais être à Suzanne Lenglen,
03:33 avoir un sourire de 32, de tous les dents,
03:38 je ne vais pas croire.
03:41 Au début de cette année, c'était tellement difficile.
03:46 Je me trouvais…
03:49 Désolée, je vais dire en anglais.
03:53 Une sorte de désespoir, disons.
03:56 J'étais très frustrée de moi-même et de mon jeu.
03:59 Mais quand je suis retournée,
04:03 j'ai décidé de faire des choses un peu plus différentes.
04:07 C'est bien que je rencontre certaines personnes.
04:11 J'ai maintenant deux bons amis et une personne qui m'aime.
04:15 Ils m'aident vraiment à apprécier le moment
04:22 et à en avoir un plaisir.
04:24 C'est pour ça que je souris.
04:26 - Qu'est-ce que ça te fait de te retrouver
04:36 devant autant de personnes, de journalistes,
04:38 dans la salle principale d'interview à Roland-Garros ?
04:41 - Ça fait bizarre.
04:43 Tout le monde devant moi comme ça…
04:48 Je ne sais pas, peut-être que c'est juste partie du travail
04:52 à la fin de journée.
04:54 - Est-ce que vous avez été surprise, en début de deuxième set,
05:02 que la Roumaine balbutie un peu plus son tennis
05:05 et que vous, vous avez réussi à accélérer aussi de votre sens ?
05:10 - Non.
05:13 Honnêtement, à ce moment, deuxième set,
05:17 normalement quand quelqu'un est en train de perdre,
05:20 il essaie de relâcher un peu plus, d'éloigner plus de personnes,
05:23 de faire quelque chose pour revenir.
05:25 C'est absolument normal comme réaction.
05:27 Ça ne m'étonnait pas.
05:30 Mais quand même, à ce moment,
05:33 je devais trouver les décisions vite.
05:36 Sinon, si je perds le temps, si je perds les occasions,
05:39 peut-être que je vais me trouver dans le troisième set
05:42 et ce n'est pas le même match.
05:44 - Bonjour Vavara, félicitations.
05:50 - Merci.
05:51 - Tu parlais d'occasion.
05:52 Tu en as eu pas mal aussi dans la première manche,
05:54 deux breaks rapides et trois balles de set à 5-4 sur son service.
06:00 Comment justement tu as réussi ce process mental
06:03 de repartir à l'attaque pour remporter ce set ?
06:06 - J'ai eu quelques moments de stress quand j'ai eu ce démontage.
06:12 Peut-être que j'ai fait les décisions tellement rapides,
06:16 mais quand même, je n'ai pas de regrets.
06:19 C'est un moment difficile à gérer pour tout le monde.
06:23 Déjà, je vais être contente que j'ai eu les occasions
06:27 pour terminer les sets, pour avoir un break.
06:30 Même si je n'ai pas fait 5-4 à la première set,
06:35 et je fais ça après, c'est ça, c'est le jeu.
06:39 *Rire*
06:40 [Musique]