Nikola Karabatic disputera son dernier match en club vendredi face au Pays d'Aix. Une ultime danse qu'il pourrait conclure aux Jeux Olympiques de Paris, avec l'équipe de France. Pour « L'Equipe », la légende du handball revient sur ses 22 ans de carrière et évoque son après-retraite.
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00:00 J'ai pas en tête un jour précis où la révélation est venue, ça y est, j'arrête.
00:19 Quand t'approches de ta fin de carrière, tu sais que ça peut arriver à tout moment.
00:27 Je me blesse à la fin des Champions du Monde 2023, on perd en finale.
00:31 Et juste après, je fais une flébite qui était ma troisième et qui, à tout moment,
00:39 aurait pu déclencher ma fin de carrière.
00:40 Parce qu'une troisième flébite, normalement, tu fais plus de sport.
00:43 Je passais pas loin de la fin de ma carrière sans même plus jouer au monde sur le terrain.
00:48 Donc déjà, je commence à cheminer un peu.
00:51 La saison se finit, tirage au sort de la Coupe de France.
00:55 Premier match contre Frontinant, le club où j'ai grandi, où on a joué au monde avec
01:00 mon frère, où ma passion et ma vocation pour l'ont déné.
01:03 C'est comme ouf, parce que quand je suis arrivé, j'étais petit, le club était en pré-nationale.
01:08 Donc la chance que je les joue sur cette saison-là, c'est juste incroyable.
01:12 Donc, premier match Frontinant, la fin potentielle, les JO si jamais tout va bien.
01:18 Il y avait tous les signes qui étaient là pour me dire, c'est le moment.
01:23 Et donc c'est venu comme ça, petit à petit, pendant l'été.
01:25 La première chose que je vais faire, je pense que je vais fêter ça, ma retraite sportive
01:34 avec ma famille et mes amis proches.
01:36 Et savourer ce moment et cette fin de carrière.
01:40 Je pense qu'il y aura énormément d'émotions.
01:42 Donc voilà, fêter ça, passer du temps avec mes proches, avec ma famille, avec le public
01:47 aussi sur le moment et avec mes coéquipiers.
01:49 Et savourer ce moment et après, partir en vacances.
01:53 Je ne changerai rien du tout, parce que je suis persuadé que si je change un petit truc
02:03 dans ma carrière, je ne serai pas là aujourd'hui à faire cette interview et avoir cette carrière
02:08 fantastique.
02:09 Donc, pas de regrets, des joies et des déceptions, des moments difficiles, des moments très
02:13 hauts, mais pas de regrets, très heureux de les avoir traversés.
02:16 Le ski, je n'ai pas skié depuis 24 ans.
02:23 Je pense que mes enfants savent mieux skier que moi.
02:26 Plonger sous-marine, j'adore.
02:27 J'espère que je pourrai en refaire, malgré le flébide que j'ai fait.
02:31 J'aimerais bien faire de la moto aussi.
02:32 J'ai mon périmoto, mais je ne peux pas en faire.
02:36 Peut-être du foot américain, je le regarde, je suis fan.
02:39 J'ai fait un petit entraînement, une initiation, mais peut-être que je pourrais faire d'autres
02:43 entraînements.
02:44 J'aimerais bien déjà utiliser ce que j'ai appris durant ma carrière, ballistiquement,
02:54 mais aussi au niveau de mon expérience et mentalement, pour le transmettre et pour
02:57 en faire un usage positif.
02:59 Peut-être aussi avec des médias pour transmettre mon amour du sport.
03:05 Je pense que le terrain, ça va me démanger, mais ce qui est le plus beau, je pense que
03:16 c'est la vie d'équipe et le fait d'être avec mes coéquipiers, bien sûr à l'entraînement,
03:19 sur le terrain, à rigoler avec eux, mais aussi les moments de vie, les voyages, les
03:23 moments à passer à l'hôtel, les parties de cartes, les repas, à déconner, à rigoler.
03:28 Je pense que ce sont tous ces moments-là qui vont manquer, le fait de ne pas être
03:31 avec mes potes et de regarder ça de loin, de ne plus avoir cette vie de groupe.
03:36 Beaucoup de contraintes qui ne vont plus me manquer, de ne pas avoir à m'entraîner
03:46 tout le temps, de ne pas avoir à voyager, les déplacements, de rater les anniversaires
03:51 de mes enfants, de mes meilleurs amis, d'avoir un coach qui passe sa frustration sur l'équipe
03:57 et ces mauvaises ondes, un milliard de trucs qui ne vont pas me manquer.
04:02 Il y en a déjà énormément qui me manquent, qui ont arrêté leur carrière et avec qui
04:12 je ne joue plus ou qui jouent dans d'autres clubs qui ne sont plus en équipe de France,
04:18 comme Cédric Sorrindo par exemple, comme Lucas Balot.
04:21 Mon frère va me manquer, mais en même temps, ça va rester mon frère, donc je vais continuer
04:24 à le voir.
04:26 Mon coéquipier, je dirais mon frère.
04:28 Mon coach, je ne pense qu'il n'y a aucun coach qui va me manquer.
04:32 C'est sûr que je vais garder un oeil sur mon club, le PSG, et sur l'équipe de France.
04:46 Je vais regarder tous les matchs, je vais suivre.
04:50 J'aurai aussi le temps, après ma carrière, de pouvoir, pas me repassionner, mais repasser
04:56 en mode spectateur, spectateur avisé, mais spectateur de hand et fan, et plus être sportif.
05:04 Je regarde les matchs, mais je les analyse.
05:05 Je me prépare à mon match suivant.
05:07 Je regarde aujourd'hui moins de hand parce qu'on fait tellement de vidéos aujourd'hui,
05:10 de nos jours, que parfois le hand peut me sortir.
05:13 Donc ça aussi, ça ne va pas me manquer.
05:15 Je pense que je ne vais pas m'ennuyer, mais à tout moment, je m'ennuie.
05:23 [musique]