Le premier ministre Gabriel Attal répond à une question du sénateur écologiste et président de groupe Guillaume Gontard, sur la situation humanitaire à Gaza et la reconnaissance d'un État palestinien.
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00:00 Merci monsieur le président, mesdames et messieurs les sénatrices et les sénateurs,
00:04 monsieur le président Gontard.
00:06 La situation à Gaza est grave.
00:08 Et ces derniers jours, des images absolument terribles et catastrophiques nous sont parvenues.
00:15 Les images de l'offensive à Rafah, évidemment qui nous bouleverse toutes et tous.
00:21 L'annonce de la mort de notre compatriote, Orion Hernandez Radou,
00:27 qui était retenu encore par le Hamas dans la bande de Gaza et qui a été tué.
00:32 Je rappelle que nous avons encore deux otages français qui sont retenus par le Hamas à Gaza,
00:37 parmi tous les autres otages.
00:39 C'est important de le rappeler et de dire que nous appelons à la libération de ces otages.
00:43 Cette situation qui est grave appelle, je le crois, à se placer collectivement à la hauteur des responsabilités.
00:50 Et c'est la raison pour laquelle, monsieur le président,
00:53 je ne comprends pas les termes que vous employez dans votre question.
00:57 Je ne comprends pas qu'on puisse parler d'inaction quand la France,
01:01 par la voix du président de la République, a été l'un des premiers pays occidentaux à appeler à un cessez-le-feu.
01:07 Il a même été critiqué pour cela par certains à l'époque.
01:10 Je ne comprends pas qu'on appelle à l'inaction quand la France est le pays
01:13 qui a permis l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies
01:16 d'une résolution appelant à un cessez-le-feu,
01:19 alors même que beaucoup disaient qu'une telle résolution adoptée par le Conseil de sécurité
01:23 était impossible.
01:24 Je ne crois pas qu'on peut parler d'inaction alors que la France a été le premier pays
01:29 à larguer de l'aide humanitaire sur la bande de Gaza, et c'est une fierté.
01:32 Je ne crois pas davantage qu'on puisse parler d'inaction quand la France
01:35 a envoyé l'un de ses bâtiments militaires, le Dixmud, pour soigner des blessés palestiniens sur zone.
01:41 Je ne crois pas davantage qu'on puisse appeler à l'inaction quand la France est aujourd'hui motrice
01:46 avec les pays arabes, avec nos partenaires européens,
01:49 pour parvenir à une solution politique durable.
01:52 Et je le redis ici comme l'a dit le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.
01:56 Le président de la République l'a dit hier.
01:58 La reconnaissance d'un État palestinien n'est pas un tabou,
02:01 mais elle doit être utile, utile au processus qui nous permet de parvenir d'abord
02:06 à un cessez-le-feu et à une solution politique.
02:08 Et le ministre des Affaires étrangères a posé une question à une oratrice précédente
02:12 qui n'y a pas répondu, après la reconnaissance unilatérale par certains pays européens.
02:17 Qu'est-ce qui a changé le lendemain dans la situation que nous connaissons actuellement ?
02:21 Notre responsabilité, c'est de mettre ce sujet-là au service d'un accord global
02:27 que nous recherchons, reconnaître unilatéralement,
02:30 sans que ça ne produise aucun impact derrière en termes diplomatiques
02:34 ou sur le front de la guerre.
02:36 Ça ne serait pas participer à trouver une solution.
02:39 Je veux le redire ici puisque vous avez employé des termes,
02:43 et je pense que c'est important d'être factuel,
02:45 ce sont des termes qui ont été employés également à l'Assemblée nationale hier
02:48 par un orateur de la France Insoumise.
02:50 Non, non, les armes qui sont utilisées par l'armée israélienne à Gaza
02:55 ne sont pas des armes françaises.
02:57 Les livraisons qui sont intervenues, et le ministre des Armées l'a rappelé
03:00 à de nombreuses reprises par la France,
03:02 sont des armes et sont des composants exclusivement dédiés à la défense du territoire israélien
03:08 et de leur dôme de fer.
03:10 Et nous nous souvenons tous, il y a quelques semaines,
03:12 des 200 drones iraniens qui ont été envoyés sur le sol israélien.
03:16 Et je le dis, nous étions contents qu'Israël dispose de son dôme de fer à ce moment-là
03:20 pour se défendre, et dans ce dôme de fer,
03:22 il y a des composants français qui sont envoyés,
03:24 pas d'armes françaises envoyées pour être utilisées dans la bande de Gaza,
03:27 le ministre des Armées l'a rappelé.
03:29 Je le redis ici, je crois qu'il est important face à la gravité de la situation,
03:33 d'être factuel. Je crois qu'il est important,
03:36 et je me réjouis tout de même que dans les débats que nous avons ici au Sénat,
03:40 on n'assiste pas à des scènes comme celles que nous avons connues à l'Assemblée nationale hier,
03:44 je crois qu'il est important de ne pas être dans la politique spectacle.
03:47 Je le dis et je le redis ici,
03:50 le drapeau de la France...
03:52 (Applaudissements)
04:02 Je le redis ici, je le redis ici,
04:05 le drapeau de la France, le drapeau de l'Europe,
04:07 ce suffit à eux-mêmes pour appeler à la paix dans la région,
04:11 parce qu'ils véhiculent des valeurs de liberté des peuples,
04:13 d'égalité entre les peuples, de fraternité entre les peuples,
04:16 c'est cela qui doit toutes et tous nous unir pour la paix dans la région.
04:20 (Applaudissements)
04:21 Monsieur le Président, bon pas.
04:23 (Applaudissements)
04:27 Monsieur le Premier ministre, désolé, mais moi non plus je ne vous comprends pas,
04:30 je ne comprends plus vos discours qui n'ont plus aucun sens.
04:33 Agissez, agissez, un génocide est en train de se passer sous nos yeux,
04:38 et vous regardez vos chaussures. S'il vous plaît, agissez.
04:41 Merci.