Affectés par l’élévation des températures en Arctique, les courants-jets, un système venteux qui circule à haute altitude autour de la Terre, ont une influence sur des épisodes météo extrêmes.
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00:00 Le vent est le moteur de notre météo.
00:04 C'est lui qui provoque l'alternance entre pluie et soleil.
00:08 Mais le changement climatique semble l'avoir fait tourner.
00:11 Les vents vont forcément se transformer avec la hausse des températures.
00:16 Aux Etats-Unis, les ouragans se font de plus en plus violents et destructeurs.
00:21 Mais l'Europe n'est pas épargnée par les catastrophes naturelles.
00:24 La faute au courant de jet, un vent d'Ouest très rapide,
00:29 soufflant à 10 km d'altitude.
00:32 Le courant de jet est comme un guide, une autoroute à tempête.
00:36 Ce courant d'altitude subit l'influence des températures de l'Arctique.
00:42 Et leur évolution est alarmante.
00:45 Le vent a tendance à se renforcer,
00:50 ce qui entraîne des épisodes météorologiques extrêmes.
00:54 Les transformations du régime des vents représentent un danger.
00:59 Le vent est un mouvement de l'air
01:01 provoqué par une différence de température ou de pression.
01:04 Mais il est en perpétuelle évolution.
01:07 Plusieurs études ont montré
01:09 que la vitesse des vents durant les tempêtes hivernales
01:12 avait augmenté jusqu'à 5 % en Europe.
01:15 C'est un changement climatique.
01:17 Les températures sont de plus en plus élevées.
01:20 Les températures sont de plus en plus élevées.
01:23 Les températures sont de plus en plus élevées.
01:26 Les températures sont de plus en plus élevées.
01:29 Les températures sont de plus en plus élevées.
01:32 Les températures sont de plus en plus élevées.
01:35 Les températures sont de plus en plus élevées.
01:39 Les températures sont de plus en plus élevées.
01:42 Les températures sont de plus en plus élevées.
01:45 Les températures sont de plus en plus élevées.
01:48 Les températures sont de plus en plus élevées.
01:51 Les températures sont de plus en plus élevées.
01:55 -Ce qui a eu lieu dans une forêt du nord-est de l'Allemagne.
01:58 Heiko Schulz et Mathis Janssen sont venus constater
02:02 les dégâts subis par les épicéas suite à une tempête.
02:05 Après de fortes pluies, un ouragan venu de l'Atlantique
02:09 a fendu, couché et même déraciné de nombreux arbres.
02:12 -Quand il pleut beaucoup avant une tempête,
02:15 le risque d'avoir de la casse est beaucoup plus grand.
02:19 -Les racines ont moins de force dans un sol ameubli.
02:23 Alors ça glisse et l'arbre se couche.
02:25 -Mais si les tempêtes font de plus en plus de dégâts
02:28 dans nos forêts en hiver,
02:30 cela tient aussi au fait que nos étés sont plus chauds.
02:34 Les épisodes de canicule affaiblissent les arbres
02:37 en les rendant plus vulnérables aux attaques d'insectes.
02:41 Les troncs fragilisés par une infestation de parasites
02:44 seront les premières victimes de la prochaine tempête.
02:48 Un véritable cercle vicieux.
02:51 Les arbres couchés doivent être évacués de la forêt.
02:54 Leur bois mort est un vrai bouillon de culture pour les insectes.
02:58 L'écorce, incapable de se défendre, est rapidement attaquée.
03:02 Un épicéa en bonne santé, lui, peut se protéger
03:05 de nombreuses agressions grâce à sa résine.
03:08 -Là, c'est carrément un coléoptère de la famille des Bébés.
03:17 On le voit à ses galeries sinueuses avec des bords très nets.
03:21 Rien à voir avec les capricornes ou les scolites.
03:24 -C'est caractéristique.
03:25 -Oui. Et si on regarde plus bas...
03:28 Là, une larve de buprest.
03:30 Oui, c'est un insecte qui profite du changement climatique.
03:34 Il aime la chaleur et il est capable de repérer un arbre affaibli
03:37 dans un rayon d'environ 20 km.
03:39 Il a tout ce qu'il faut pour se développer.
03:42 -C'est un insecte qui est très agressif.
03:45 Il a tout ce qu'il faut pour se développer.
03:47 -Le changement climatique entraîne une dangereuse réaction en chaîne
03:51 dans les forêts d'Europe.
03:53 -La tempête offre des conditions idéales
03:55 pour une infestation future par ces insectes,
03:58 car elle leur permet de trouver facilement des lieux de ponte,
04:02 à moins qu'on évacue le bois rapidement,
04:04 comme on le fait maintenant.
04:06 En octobre 2017, la tempête Xavier a fait tomber
04:09 beaucoup d'arbres dans cette forêt.
04:11 On n'a pas eu le temps de tout nettoyer,
04:14 et au printemps, il y avait encore quelques trous au sol.
04:17 Résultat, le Bostriche typographe, arrivé en avril-mai,
04:21 avec la hausse des températures,
04:23 a trouvé un milieu parfait pour pulluler.
04:25 Et l'engrenage s'est mis en marche.
04:28 -Sauver la forêt suppose donc d'évacuer le bois mort au plus vite,
04:34 ce qui a un coût, en équipement comme en personnel.
04:38 Le littoral de Nouvelle-Aquitaine
04:42 est exposé aux vents venus du large.
04:45 Ici aussi, le changement du climat est perceptible.
04:48 À Sous-Lac-Sur-Mer, les employés de la voirie
04:52 sont obligés de déblayer le sable qui envahit les rues
04:55 et de le remettre sur la plage,
04:57 car la dune protège la ville des tempêtes en hiver.
05:00 La montée du niveau des eaux se fait déjà sentir.
05:05 En 2014, un épisode de vagues-submersions
05:09 a presque entraîné l'effondrement de cet immeuble résidentiel.
05:13 Depuis, des brise-lames ont été installées en mer
05:27 et les digues ont été renforcées.
05:29 Mais ce n'est qu'un répit.
05:31 Les chercheurs pensent que les tempêtes
05:34 n'ont pas fini de battre des records de vitesse.
05:38 Tous les ans, au printemps,
05:40 l'observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine
05:43 ne peut que constater les dégâts de la saison hivernale.
05:46 -Et puis, on va allonger là et on va l'installer là-bas.
05:50 -Thomas Bultot et ses collègues
05:52 installent leurs instruments de mesure sur une plage de Biarritz.
05:56 Cette station GPS communiquera avec un satellite
05:59 capable non seulement de déterminer son emplacement précis,
06:02 mais aussi son élévation par rapport au niveau de la mer.
06:06 -Ces mesures sont nécessaires
06:08 parce qu'on a une côte qui est très mobile.
06:11 Les mouvements sont quand même assez impressionnants
06:14 sur certaines parties de la côte aquitaine.
06:16 Donc, faire ces mesures régulièrement et sur le long terme
06:19 nous permet d'avoir un socle de connaissances robuste.
06:23 Et ce n'est qu'après plusieurs années d'observation
06:27 qu'on est capable ensuite d'apporter
06:30 une véritable expertise auprès des décideurs
06:32 pour qu'ils prennent des décisions en matière d'habitation.
06:36 -C'est le combat de tout à l'heure ? -Oui, pareil.
06:39 Musique douce
06:41 ...
06:46 -A cet endroit du littoral,
06:48 ce sont des rochers immergés en mer qui protègent la plage.
06:52 Et pourtant, les tempêtes et l'élévation du niveau des eaux
06:55 sont déjà à l'oeuvre.
06:57 Des pans entiers de la côte se sont déjà effondrés.
07:01 La plage est soumise à deux forces contraires.
07:04 Les épisodes de submersion emportent le sable vers le large,
07:08 tandis que le vent l'entraîne vers la terre.
07:11 Les plages des environs de Biarritz
07:13 perdent ainsi quelques millimètres tous les ans
07:16 et se rapprochent inexorablement du niveau de la mer.
07:20 ...
07:26 -Si on a des tempêtes répétées avec des grosses pluviométries,
07:30 comme on a eu récemment, en décembre dernier,
07:34 on a bien vu qu'il y a eu un vrai déclenchement,
07:37 un déclenchement de beaucoup de mouvements de terrain
07:40 qui étaient vraiment liés à ces précipitations un peu anormales.
07:44 On pressent quand même qu'au-delà de l'aspect marin,
07:48 il peut aussi y avoir des conséquences des tempêtes
07:51 sur la pluviométrie, qui peut avoir un impact sur le littoral basque.
07:55 -L'abaissement de la plage
07:57 facilite le travail de sable de l'océan,
07:59 qui ronge la côte centimètres par centimètres.
08:03 Le front de mer est désormais menacé de disparition.
08:06 Le protéger contre les tempêtes à venir
08:09 coûterait plusieurs milliards d'euros.
08:11 ...
08:16 -De relocaliser, en fait, les habitations ?
08:19 Je pense que oui, en fait.
08:21 C'est ce vers quoi, finalement, la société va tendre.
08:25 Le problème actuellement, c'est qu'on n'a pas,
08:29 les outils juridiques, financiers, réglementaires
08:33 pour pouvoir mettre en oeuvre ces solutions,
08:35 mais on sent bien que c'est en laissant
08:38 une profondeur de respiration à la côte,
08:41 en laissant la nature un petit peu jouer son rôle,
08:45 et en étant un peu plus en retrait,
08:48 qu'on arrivera à vivre durablement sur le littoral,
08:51 qui est bien réel.
08:52 -Les scientifiques de l'Institut de recherche sur le climat
08:56 étudient les conséquences du changement climatique sur la météo.
08:59 Y a-t-il un lien entre les épisodes extrêmes de canicule,
09:03 de pluie ou de tempête ?
09:06 Pour Efi Roussi et Stéphane Ramsdorff,
09:09 le vent pourrait apporter la réponse à cette question.
09:13 ...
09:15 -Nous avons déjà constaté des changements
09:18 dans le régime des vents,
09:19 qui dépendent principalement de la région et de la saison.
09:23 En hiver, par exemple, nous voyons bien
09:26 que les trajectoires des tempêtes se renforcent,
09:28 surtout dans le nord-ouest de l'Europe.
09:30 Et en été, c'est l'inverse, ces trajectoires s'affaiblissent.
09:34 -La hausse des températures
09:36 entraîne nécessairement une modification des vents,
09:39 car elle n'est pas répartie de façon uniforme
09:42 à la surface de la Terre.
09:43 Or, on sait que le vent résulte
09:46 d'une différence de température entre deux régions.
09:50 Il est donc bien évident que le réchauffement climatique
09:53 ne peut qu'entraîner une transformation
09:55 du régime des vents,
09:57 ce qui a bien sûr des répercussions pour l'homme.
10:00 -Le temps qu'il fait sur Terre
10:03 se décide à environ 10 000 m d'altitude.
10:06 Les courants de jette résultent de la rencontre
10:08 entre les masses d'air chaud venus de l'équateur
10:11 et celles d'air froid en provenance des pôles.
10:14 La rotation du globe les oriente d'ouest en est.
10:18 Un premier courant se forme au niveau des tropiques,
10:21 un second, plus puissant, autour du 60e parallèle.
10:25 Il tire sa force des différences de température
10:28 entre l'air chaud du sud et l'air froid du pôle.
10:31 Le courant de jette polaire de l'hémisphère nord
10:34 entraîne la formation de zones anticycloniques
10:37 ou dépressionnaires au niveau des latitudes moyennes.
10:40 Les chercheurs ont constaté qu'il avait tendance à ralentir.
10:45 -Les régions arctiques se réchauffent plus rapidement
10:50 que le reste du globe à basse altitude.
10:53 Concrètement, cela signifie que le gradient horizontal de température,
10:58 c'est-à-dire la différence entre les pôles et l'équateur,
11:01 diminue.
11:04 Et si l'écart se resserre,
11:06 on a des vents moins rapides et des courants de jette plus faibles.
11:10 -L'Arctique.
11:13 Ces 50 dernières années,
11:14 les températures y ont augmenté de 3 degrés,
11:17 soit nettement plus que dans le reste du monde,
11:20 où le réchauffement atteint environ 1,1 degré
11:23 depuis les débuts de l'ère industrielle.
11:25 Marion Matturilli,
11:27 météorologue à l'Institut Alfred Wegener,
11:30 se rend sur l'île de Spitsberg
11:32 pour y étudier les raisons de ce réchauffement plus rapide
11:35 et ses conséquences.
11:37 Elle coordonne l'ensemble des études scientifiques
11:40 menées par la station de recherche franco-allemande,
11:42 administrée conjointement avec l'Institut polaire Paul-Emile Victor.
11:48 -La recherche en Arctique gagne en importance
11:51 parce que le changement climatique y est beaucoup plus avancé
11:54 ici qu'ailleurs.
11:56 Ici, à Niolosun,
11:58 nous avons la possibilité de mesurer
12:01 et de documenter les effets du réchauffement
12:03 dans plusieurs domaines
12:05 et d'en étudier les différents processus.
12:08 -Niolosun, à l'ouest de l'île,
12:10 ne compte que quelques dizaines d'habitants,
12:13 mais c'est un haut lieu de l'Ouest.
12:15 11 pays y sont représentés.
12:17 A l'Observatoire franco-allemand, bardé d'instruments de mesure,
12:21 Marion Matturilli a déjà pu mettre en évidence
12:24 les premiers effets de la hausse des températures.
12:28 -Pendant les mois d'hiver en particulier,
12:31 on constate que les flux d'air viennent plus souvent du Sud.
12:34 Ils apportent des masses d'air chaudes et humides
12:37 des latitudes moyennes.
12:39 Les températures sont plus élevées
12:41 que les températures de l'Ouest.
12:44 Les températures de l'Ouest sont plus élevées
12:46 que les températures de l'Est.
12:48 Et ça a des répercussions sur la formation de nuages
12:51 et les précipitations, et donc sur le climat local,
12:54 ce qui est assez préoccupant.
12:57 -Cela est besorgnisant.
12:59 -Je vais déjà gonfler le ballon.
13:01 -Les changements subis par les vents
13:03 contribuent donc au réchauffement de l'Arctique.
13:06 Ingénieur en environnement, Ficke-Radeur
13:09 assiste les chercheurs dans leurs travaux.
13:12 Tous les jours, à midi,
13:14 elle lance un ballon équipé d'une radiosonde
13:16 qui transmet un grand nombre de données sur l'atmosphère.
13:20 Ces relevés permettent à Marion Matturilli
13:22 d'évaluer les conséquences de la hausse des températures
13:26 de l'Arctique sur le courant de jette.
13:28 Pour dresser un tableau complet
13:30 des effets en altitude du réchauffement terrestre,
13:33 plusieurs sondes similaires sont lâchées simultanément
13:37 en divers endroits du globe.
13:39 Elles peuvent s'élever jusqu'à 30 km
13:41 avant d'éclater.
13:42 -C'est un outil essentiel pour mon travail,
13:45 car c'est le seul moyen d'effectuer des mesures
13:47 à 30 km d'altitude.
13:49 Et la résolution verticale est très élevée.
13:51 Le ballon monte à une vitesse de 5 m par seconde
13:54 et effectue un relevé par seconde.
13:56 Ca veut dire qu'il transmet une valeur tous les 5 m,
13:59 ce qu'aucun autre appareil ne pourrait faire.
14:02 -Marion Matturilli a ainsi pu constater
14:04 que le courant de jette s'était modifié.
14:07 Musique douce
14:09 ...
14:11 Les transformations du vent ont des conséquences
14:14 sur les êtres vivants.
14:16 Dans la forêt de Chizé, près du marais Poitvin,
14:19 se trouve l'un des principaux centres
14:21 de recherche ornithologique en France.
14:23 ...
14:28 Henri Weimerskirch y organise des missions
14:31 aux quatre coins du monde.
14:33 ...
14:40 Depuis plus de 40 ans, il s'intéresse
14:42 aux grands albatros nichant sur les îles Crozet,
14:45 dans les terres australes et antarctiques françaises.
14:48 En 2012, il fait une découverte.
14:51 ...
14:53 -En analysant les données à long terme,
14:56 on a suivi les oiseaux année après année pendant 20 ans,
14:59 et en analysant les données, on s'est aperçus
15:02 qu'il y avait un déplacement très important
15:04 des albatros au cours de la reproduction
15:07 à partir des îles Crozet.
15:08 Des déplacements et également de leur biologie de reproduction
15:12 et même du poids des individus.
15:15 -Les oiseaux ont gagné en moyenne un kilo en l'espace de 20 ans,
15:20 sans que leur envergure ait changé.
15:22 Le nombre d'individus de la colonie a lui aussi augmenté.
15:26 Les juvéniles sont chaque année plus nombreux
15:29 à atteindre l'âge adulte.
15:31 La raison de cette évolution serait restée un mystère
15:34 si les chercheurs n'avaient pas épluché 20 ans
15:36 de relevés météorologiques dans la région.
15:39 -C'est d'une part le changement de vent,
15:44 donc l'augmentation de la vitesse du vent
15:46 a permis aux albatros de se déplacer
15:48 beaucoup plus rapidement.
15:50 On a une augmentation vraiment significative
15:52 de la vitesse de déplacement des albatros.
15:55 Et ça, ça a permis aux oiseaux de gagner du poids,
16:00 puisqu'ils peuvent trouver la même quantité de nourriture
16:04 en moins de temps,
16:05 cela leur permet de gagner du poids.
16:07 -Les albatros ont donc profité d'un courant de vent d'Ouest
16:11 que la hausse des températures avait décalé
16:13 en direction du pôle Sud.
16:15 Les albatros aboient.
16:17 ...
16:22 Cette découverte fortuite a prouvé, pour la première fois,
16:26 que les modifications de la trajectoire des vents
16:28 influaient considérablement sur les espèces.
16:31 -En particulier, ce qui était complètement sous-estimé,
16:36 c'est que ce changement climatique puisse avoir une implication
16:40 sur le comportement d'un animal,
16:42 notamment sur sa vitesse de déplacement.
16:45 C'est quelque chose qui était effectivement très surprenant
16:49 et inattendu.
16:50 -S'il y a une catégorie d'Européens
16:52 qui savent que les transformations du vent peuvent tout changer,
16:56 ce sont les agriculteurs.
16:57 L'alternance entre épisodes secs et pluvieux
17:00 a perdu de sa régularité.
17:02 Les céréaliers, notamment, voient fluctuer le niveau de leur récolte.
17:07 C'est ce qui a poussé Jan Wittenberg
17:10 à privilégier des variétés moins sensibles aux caprices du temps.
17:14 -Le lupin possède un appareil racinaire exceptionnel.
17:19 Sa racine pivotante s'enfonce très facilement dans le sol,
17:23 ce qui permet à la plante d'aller puiser dans des réserves d'eau
17:27 auxquelles d'autres variétés n'ont pas accès.
17:29 Elle a aussi un effet structurant sur le sol,
17:33 bénéfique pour les cultures suivantes.
17:36 En 2020, la 2e grande année de sécheresse dans la région,
17:40 le lupin a encore atteint des rendements records,
17:43 alors que toutes les autres cultures, à commencer par les céréales,
17:46 étaient presque à zéro.
17:50 -Le changement climatique n'est ni une vue de l'esprit
17:54 ni un phénomène réservé aux pays lointains.
17:57 Cela fait longtemps qu'il est ressenti en plein coeur de l'Europe.
18:00 L'été 2018, marqué par une canicule de plus de 15 jours,
18:04 a levé les derniers doutes.
18:07 -Ca fait une éternité que l'on discute du problème du climat
18:11 et des épisodes extrêmes.
18:13 Malheureusement, certains ont longtemps refusé d'ouvrir les yeux.
18:17 Mais je crois que pour nous tous, 2018 a été l'année charnière,
18:21 celle où on s'est dit "Là, ça devient sérieux.
18:24 "Le climat a changé. Maintenant, c'est à nous de nous adapter."
18:28 -Dans sa ferme du nord de l'Allemagne,
18:32 Jan Wittenberg a été l'un des premiers à réagir.
18:36 -Ca fait plus de 20 ans que je ne pratique plus aucun labour,
18:41 car je suis convaincu que le semi-direct
18:44 est plus bénéfique pour le sol, pour les plantes
18:46 et pour tout l'écosystème.
18:48 Pour deux raisons.
18:50 D'abord, cela permet à l'eau de mieux s'infiltrer
18:53 en cas de précipitations extrêmes.
18:55 On a une porosité verticale qui lui permet de bien descendre
18:58 pour s'introduire au plus profond du sol.
19:01 L'autre raison, c'est qu'on limite l'érosion
19:04 due au vent et au ruissellement.
19:06 -Si le lupin d'hiver vient tout juste d'être semé,
19:11 le colza, lui, est déjà en fleurs.
19:13 Jan Wittenberg cherche à étaler au maximum
19:17 le calendrier de ses récoltes.
19:19 -On doit essayer de s'adapter.
19:22 Ce qui veut dire aménager nos rotations culturales
19:25 dans la mesure du possible, changer nos cultures
19:28 et surtout favoriser la biodiversité.
19:31 Il faut varier les espèces afin de réduire le risque.
19:36 Ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier.
19:40 -Les canicules que l'Europe a connues ces dernières années,
19:44 sont-elles le résultat des changements survenus dans l'Arctique ?
19:48 C'est la réponse à cette question
19:50 que Marion Maturilli est venue chercher sur l'île de Spitsberg,
19:54 où le temps est bien trop beau pour un mois de septembre.
19:57 Si, historiquement, les températures
19:59 n'ont pas toujours été négatives à cette période de l'année,
20:03 le fjord était quand même le plus souvent pris par la glace.
20:06 Mais l'époque où on le traversait en motoneige
20:09 est bel et bien révolue, même en hiver.
20:19 -Marion Maturilli et son équipe
20:21 se rendent dans une autre station de recherche
20:24 où sont analysées les particules apportées par le vent.
20:27 Une pollution microscopique
20:29 qui témoigne de mouvements à très grande échelle.
20:32 -Il y a aussi des mesures de la pollution.
20:36 -La pollution que nous mesurons ici
20:39 a parfois parcouru des milliers de kilomètres,
20:42 avec le vent, bien sûr.
20:44 Le vent dépose dans l'Arctique
20:46 des particules venues de régions industrielles
20:49 ou encore de feux de forêt en Sibérie.
20:52 -Étape suivante.
20:53 Un glacier situé à l'est de la baie.
20:56 C'est de lui que proviennent les blocs de glace
20:59 flottant dans le fjord.
21:01 Le front glaciaire ne cesse de reculer,
21:03 ici comme à l'intérieur des terres,
21:05 ce qui contribue à l'élévation du niveau des mers.
21:09 Mais la calotte glaciaire d'ici, au pôle nord,
21:12 est plus mince qu'au pôle sud.
21:14 Pour Marion Matturilli, la disparition de la banquise
21:17 est le phénomène le plus préoccupant.
21:20 -Quand la glace de mer recule ou disparaît,
21:23 la surface de l'eau se retrouve à l'air libre.
21:26 L'eau étant plus foncée que la glace,
21:28 elle réfléchit moins bien les rayons du soleil
21:31 et absorbe au contraire la chaleur,
21:33 ce qui contribue à l'élévation des températures
21:36 de l'océan et de l'atmosphère.
21:38 C'est ce qu'on appelle une rétroaction.
21:41 De plus, le contact avec l'air favorise l'évaporation de l'eau.
21:45 L'atmosphère devient donc à la fois plus chaude et plus humide.
21:48 Ca a notamment une influence sur la formation des nuages
21:52 et alimente une nouvelle boucle de rétroaction
21:55 dans laquelle le climat se réchauffe.
21:57 -Un effet de plus qui aggrave le réchauffement de l'Arctique.
22:01 Mais qu'en est-il de l'influence
22:04 et de l'évaporation de l'eau dans le climat ?
22:07 -C'est une rétroaction qui est très importante
22:10 et qui a de l'influence sur le courant de jette.
22:13 A l'institut Alfred Wegener de Potsdam,
22:15 les scientifiques transforment les données
22:18 des stations de l'Arctique en modèles mathématiques.
22:22 Ils cherchent à déterminer si les phénomènes constatés au pôle
22:26 accélèrent réellement le changement climatique.
22:29 Dörte Hanndorf surveille de près la glace de mer de l'Arctique
22:33 à l'aide de photosatellites.
22:39 -La banquise est en recul à peu près constant.
22:42 C'est ce que nous montrent ces courbes.
22:45 Si l'on observe les minimas de chaque année
22:48 durant les dernières décennies,
22:50 le mois de septembre, donc,
22:52 on constate une baisse de l'étendue de la glace de mer
22:55 depuis la fin des années 1970.
22:58 Une baisse que l'on peut chiffrer à environ -13 %
23:01 par an.
23:02 C'est une baisse qui est relativement élevée
23:05 depuis les années 1970.
23:07 Une baisse que l'on peut chiffrer à environ -13 %
23:10 tous les 10 ans.
23:12 -Cette baisse est relativement élevée
23:14 à 13 % par décennie.
23:16 -Sans glace de mer au-dessus du cercle polaire,
23:19 le réchauffement de l'Arctique s'accélère sensiblement.
23:22 Dörte Handorf cherche à en évaluer les conséquences
23:26 pour le courant de jette.
23:28 -Nous avons montré que le déclin de la couverture de glace de mer
23:32 peut exercer une influence sur la durée de vie
23:35 et une influence sur le courant de jette.
23:38 En effet, nous avons établi une corrélation
23:41 entre la baisse de cette couverture,
23:43 l'affaiblissement du courant de jette
23:46 et la survenue de ce qu'on appelle
23:48 les situations de blocage atmosphérique.
23:51 -Les situations de blocage se produisent
23:53 quand le courant de jette ralentit
23:55 et que son flux se relâche autour du globe.
23:58 Les ondes s'amplifient jusqu'à devenir stationnaires.
24:02 Crête anticyclonique en rouge
24:04 et creux dépressionnaires en bleu
24:06 n'alternent plus et stagnent donc plus longtemps
24:09 sur les régions concernées,
24:11 provoquant ainsi des épisodes de forte chaleur
24:14 ou de froid intense de longue durée.
24:16 Ces fluctuations du courant de jette ont toujours existé,
24:20 mais les chercheurs de l'Institut Alfred Wegener
24:23 ont prouvé qu'elles pouvaient être engendrées
24:26 par le changement climatique
24:28 avec des répercussions potentiellement catastrophiques.
24:32 -Il y a un lien évident
24:34 entre le courant de jette et les épisodes météorologiques extrêmes.
24:38 Il existe notamment un phénomène de formation d'ondes
24:41 de grande amplitude qui serpente autour du globe,
24:44 entre le nord et le sud, et qui à un moment s'immobilise.
24:47 Ca entraîne une stagnation de la météo,
24:50 qui peut durer très longtemps.
24:52 Si vous êtes en zone dépressionnaire,
24:54 vous aurez de fortes pluies avec un risque d'inondation.
24:58 Et si vous êtes dans l'anticyclone,
25:01 vous risquez une vague de chaleur et une sécheresse.
25:04 -On ne sait pas encore
25:07 si ces coups de mou du courant de jette sont plus fréquents.
25:11 Mais ce qu'on peut dire,
25:12 c'est que même un petit changement dans le courant de jette,
25:16 un léger affaiblissement en été, par exemple,
25:19 peut avoir un impact météo disproportionné
25:22 à la surface de la Terre.
25:23 -Ce qui est intéressant, c'est que les chercheurs
25:26 ont découvert des changements météo disproportionnés
25:29 à la surface du globe.
25:31 -Les variations du vent sont donc à l'origine
25:34 des épisodes de canicules et de sécheresses
25:37 qu'ont connus l'Europe en 2018 et 2019.
25:39 En cause, un anticyclone stationnaire,
25:42 résultant de l'affaiblissement du courant de jette.
25:45 Les régions exposées à un creux dépressionnaire prolongé
25:49 subissent, au contraire, des pluies abondantes.
25:52 C'est ce qui s'est produit en 2021 en Allemagne
25:55 et en Belgique, où les inondations ont fait plus de 200 morts.
25:59 Mais comment faire le lien avec le changement climatique ?
26:02 Martin Kreiumkamp, du service météorologique allemand,
26:06 étudie ces corrélations.
26:08 Ce nouveau champ de recherche porte un nom, l'attribution.
26:12 -Nous utilisons des modèles climatiques
26:14 et des simulations pour comparer la situation réelle
26:18 où l'humain vit sur Terre et provoque
26:20 de nombreuses transformations
26:22 avec une situation théorique.
26:24 En dehors de tout effet anthropique,
26:26 c'est-à-dire sans émissions de gaz à effet de serre,
26:29 sans occupation des sols, etc.
26:31 Et on observe les éventuelles différences.
26:34 -Les inondations écrues ayant endeuillé l'Allemagne
26:38 font partie des pires catastrophes naturelles survenues en 2021.
26:42 Les spécialistes de l'attribution
26:44 ont intégré le niveau des précipitations à leur modèle.
26:48 -Le changement climatique a été un des grands défis
26:52 de la vie de l'humanité.
26:53 Le changement climatique a joué un rôle
26:56 dans les événements à l'origine des inondations de la Vallée de l'Arc.
27:00 Il a augmenté la probabilité de ce type de catastrophe
27:04 d'un facteur compris entre 1,2 et 9
27:06 par rapport au début de l'ère industrielle.
27:09 La fourchette est large, car nos données elles-mêmes
27:12 manquent de précision.
27:14 Mais si l'on prend un facteur médian, le chiffre 5,
27:17 un événement se produisant statistiquement tous les 2000 ans
27:21 est de plus en plus élevé.
27:22 -L'université de Princeton, dans l'Etat américain du New Jersey,
27:26 est l'un des établissements de recherche
27:29 les plus réputés au monde en matière de changement climatique.
27:33 Le professeur Tom Knudson et son équipe
27:38 travaillent sur les ouragans
27:39 et l'influence que le climat peut avoir sur eux.
27:43 Ils évaluent notamment les conséquences
27:45 que subissent les habitants des régions exposées aux tempêtes.
27:50 -Nous pensons qu'avec la poursuite du réchauffement climatique,
27:54 les ouragans vont gagner en intensité.
27:56 C'est un effet qui peut paraître modeste,
27:59 de l'ordre de 3 %,
28:00 mais une augmentation de 3 % de la vitesse des vents
28:04 se traduit par une hausse importante des dommages occasionnés.
28:07 Les dégâts provoqués par les ouragans
28:10 s'accroissent selon une échelle non pas arithmétique,
28:13 mais géométrique, avec sans doute un facteur 3.
28:16 3 % de la vitesse des vents
28:18 équivaut à environ 10 % de dégâts en plus.
28:20 -A la Nouvelle-Orléans, en Louisiane,
28:28 les tas de gravats qui bordent les rues
28:30 et les bâches bleues tendues sur les toits
28:33 témoignent du passage récent d'un ouragan.
28:35 16 ans après Katrina,
28:37 qui avait ravagé des quartiers entiers de la ville,
28:40 la région a subi une nouvelle tempête.
28:43 Haïda, classée ouragan de Katrina,
28:46 Haïda, classée ouragan de catégorie 4 sur une échelle de 5.
28:50 La ville a été balayée par des vents de 240 km/h.
28:54 Elle n'en est toujours pas remise.
28:56 Pour Dartstowell, le 29 août 2021
29:01 restera le jour où il a subitement perdu son toit.
29:05 L'homme est actuellement hébergé par son frère.
29:08 -Ca fait mal de voir tout ça.
29:16 J'avais tellement de souvenirs dans cette maison.
29:19 J'avais fait tellement de travaux.
29:22 On avait emménagé en 1978.
29:24 Ca fait un sacré bail.
29:26 C'est surréaliste.
29:29 J'ai pas d'autres mots pour décrire ça.
29:32 Quand vous regardez chez les voisins,
29:35 j'aurais très bien pu avoir juste un dégât de toiture,
29:38 mais c'est fou.
29:40 Il a fallu que ce soit ma maison qui s'écroule.
29:45 J'arrive pas à y croire.
29:47 -La tempête a atteint les côtes de Louisiane un dimanche,
29:51 peu avant midi.
29:53 Les météorologues avaient émis une alerte,
29:55 mais de nombreux habitants n'ont pas voulu évacuer leur maison.
29:59 Dartstowell, lui aussi, a tenu à rester chez lui,
30:02 espérant que la tempête épargnerait la ville.
30:05 ...
30:14 Il se trouve à l'étage quand une rafale s'abat sur sa maison
30:18 et en déboîte les murs.
30:20 L'homme devra s'extraire lui-même des décombres.
30:23 -Je sais pas encore très bien
30:25 si je vais rester à la Nouvelle-Orléans ou pas.
30:28 Avec les ouragans, il faut toujours être sur ses gardes
30:32 et faire profil bas.
30:33 C'est ça ou déménager.
30:35 On dirait qu'il y en a de plus en plus.
30:38 Celui-là s'est produit
30:40 juste après le 16e anniversaire de Katrina.
30:44 Ca finit par être épuisant, même si on n'est pas directement touché,
30:48 juste de savoir que ça vous pend au nez.
30:51 -Ida a frappé la ville de plein fouet.
30:53 Et les prochains ouragans pourraient être plus puissants encore.
30:58 -Nous prévoyons une autre évolution en lien avec les ouragans,
31:03 la hausse de la pluviométrie.
31:05 Car d'une façon générale,
31:07 une atmosphère plus chaude contient plus de vapeur d'eau.
31:11 Les ouragans vont concentrer toute cette humidité
31:14 au coeur de la tempête.
31:16 On prévoit que pour toute augmentation
31:19 d'un degré Celsius de la température de la mer en surface,
31:23 le taux de précipitation augmentera de 7 %.
31:26 -L'ouragan Ida a confirmé les pires prophéties
31:29 sur le changement climatique.
31:31 La perturbation a balayé la côte est des Etats-Unis,
31:35 entraînant des pluies diluviennes.
31:37 Une centaine de personnes y ont laissé la vie.
31:40 A Lombertville, dans le New Jersey,
31:43 les pluies ont fait sortir les ruisseaux de leurs lits
31:46 et les ont transformés en torrents dévastateurs.
31:49 La maison des Ceparulo n'a pas résisté à ces tonnes d'eau.
31:53 Les 4 membres de la famille ont tout juste eu le temps
32:03 de se mettre à la baisse.
32:05 -Sur la gauche, là, c'était les chambres des enfants.
32:08 Ma fille et mon fils avaient chacun la leur.
32:11 C'est par là que l'eau s'est engouffrée,
32:13 détruisant tout le rez-de-chaussée.
32:16 On avait un plancher en bois qui s'est affaissé au milieu.
32:20 Une fois que l'eau est entrée dans la maison,
32:23 elle a tout emporté vers la rivière.
32:25 C'est là qu'on a eu la première tempête.
32:28 C'est là qu'on a eu la première tempête.
32:30 -Une fois que l'eau est entrée dans la maison,
32:33 elle a tout emporté vers la rivière.
32:36 -La maison des Ceparulo a été rasée depuis.
32:39 Celle des voisins est elle aussi condamnée.
32:41 Le terrain a été déclaré inconstructible
32:44 afin d'éviter toute prochaine catastrophe.
32:47 Les dangers liés aux pluies torrentielles
32:50 accompagnant les ouragans ne font en effet que s'intensifier.
32:54 -La vitesse de propagation de l'eau
32:56 et de l'eau qui s'écoule dans les eaux
32:59 est de plus en plus forte.
33:01 -La vitesse de propagation des tempêtes tropicales
33:04 et des ouragans au-dessus du territoire américain
33:07 a baissé depuis 1900.
33:09 Et si une tempête ralentit,
33:11 cela signifie qu'elle passe plus de temps là où elle est.
33:15 Ce ralentissement entraîne donc une hausse du total
33:18 des précipitations à un endroit donné
33:20 et donc une hausse du risque de crues et d'inondations.
33:24 -L'Organisation européenne pour l'exploitation
33:27 des satellites météorologiques, à Darmstadt,
33:30 transmet à Météo France et à ses homologues européens
33:34 les données relevées depuis l'espace,
33:36 élément essentiel des prévisions.
33:38 Paolo Ruti, directeur scientifique,
33:41 travaille à améliorer leur précision.
33:44 Car jusqu'à présent, ces services n'arrivaient à mesurer le vent
33:48 que de façon indirecte.
33:49 -Les canaux infrarouges, évidemment,
33:52 les canaux infrarouges et visibles
33:54 nous fournissent des données très précises
33:57 qui font apparaître différents nuages à différentes altitudes.
34:01 Nous observons les mouvements de ces nuages
34:04 et cela nous permet d'en déduire les vecteurs vent.
34:07 C'est très important, car c'est cela qui donne au modèle
34:11 la capacité à bien localiser les tempêtes,
34:14 leur dynamique et leur trajectoire
34:16 vers telle ou telle partie du continent.
34:19 -Mais les satellites météorologiques
34:22 nous renseignent très peu sur le courant de jette.
34:25 C'est ce à quoi doit remédier un nouveau système de mesures
34:29 déjà lancé à titre expérimental et dont la mission
34:32 est d'observer l'influence du vent d'altitude
34:35 sur le temps qu'il fait sur Terre.
34:37 ...
34:42 -Ce qui se passe en altitude, jusqu'à 10 000 km/h,
34:46 est primordial pour nous aider à comprendre et à prédire ces systèmes.
34:50 C'est là que nous aimerions avoir plus de données.
34:53 Il existe aujourd'hui une sorte de prototype,
34:56 baptisé EOLUS, d'après Éole, le dieu du vent,
34:59 qui nous permet déjà d'en savoir un peu plus.
35:02 -Ce satellite équipé de satellites
35:05 est un modèle de recherche
35:07 qui permet d'obtenir des données
35:10 sur le plan de la Terre.
35:12 ...
35:14 -Ce satellite, équipé d'un système innovant de mesures du vent,
35:18 a été construit par l'Agence spatiale européenne.
35:21 Son laser émet de brèves impulsions lumineuses dans l'ultraviolet
35:25 et mesure le décalage de la lumière rétrodiffusée par les molécules,
35:29 dont il calcule ainsi la vitesse.
35:32 EOLUS a été lancé depuis Kourou, en 2018.
35:36 Depuis, l'Institut d'études de la troposphère à Leipzig
35:39 lui consacre une journée par semaine, le vendredi.
35:42 Holger Barth et Sébastien Blei
35:45 passent en revue les données transmises par le satellite.
35:48 -Ca, c'est les mesures de la semaine dernière ?
35:54 -Exact.
35:55 -Les données relevées sont disponibles
35:58 3 heures seulement après le survol d'une région par EOLUS.
36:01 -C'est le métro estlic de Leipzig.
36:04 Chacun de ces rectangles
36:06 représente une valeur du vent mesurée par EOLUS.
36:09 Le satellite effectue des relevés
36:11 jusqu'à environ 30 km d'altitude.
36:13 On voit différentes nuances.
36:15 Si on regarde la légende, le rouge correspond à un vent d'est
36:19 et le bleu marine à un vent d'ouest.
36:21 -Plus la couleur est foncée et plus le vent est fort.
36:24 La zone de rectangle bleu correspond au courant de jet.
36:27 -On voit bien ici la façon
36:29 dont les couleurs se brouillent à basse altitude.
36:33 C'est dû aux turbulences qui font qu'on a du mal
36:35 à obtenir des valeurs très précises depuis l'espace.
36:39 -On regarde les valeurs de la radiosonde.
36:41 -Chaque vendredi, le satellite passe au-dessus de Leipzig.
36:45 Holger Barth et Sébastien Blei en profitent pour envoyer une sonde.
36:49 -Elle est montée à combien ?
36:51 -Jusqu'à 24 km.
36:53 -Super.
36:54 -Elle a pu couvrir toute la hauteur des relevés d'EOLUS.
36:57 -C'est ça.
36:59 -C'est le résultat de la recherche.
37:01 -C'est le résultat d'EOLUS. -C'est ça.
37:03 -Le ballon sonde livre des mesures plus précises que le satellite.
37:07 Mais seul EOLUS est capable de fournir une vue d'ensemble
37:10 sur le courant de jet.
37:12 -EOLUS a une précision de 5 à 8 m par seconde
37:16 s'il n'y a pas de nuages.
37:18 Une marge d'erreur de 5 ou 8 m ici ou là,
37:22 ça ne remet absolument pas en cause nos modèles.
37:26 Musique de suspens
37:29 -Le service météorologique allemand, près de Francfort,
37:32 recoupe et convertit les données transmises par EOLUS
37:35 en bulletins météo.
37:37 ...
37:40 Alexander Kress a pu avoir accès pour la première fois
37:44 à des données sur le courant de jet.
37:46 ...
37:55 -Nous utilisons l'AELUS...
37:57 -EOLUS nous sert à affiner notre modèle au niveau mondial.
38:01 Plus on pourra prévoir la trajectoire du courant de jet
38:04 autour de la Terre, notamment dans l'hémisphère Nord,
38:07 et mieux on pourra prédire les mouvements
38:10 des anticyclones et des dépressions.
38:12 -Le ralentissement du courant de jet génère un risque accru
38:15 d'épisodes météorologiques extrêmes.
38:18 Affiner les prévisions et les alertes permettrait
38:21 aux autorités de donner suffisamment tôt
38:23 l'ordre d'évacuer les zones à risque.
38:26 -Avoir des données d'une telle ampleur sur le vent,
38:29 c'est inédit et c'est un grand pas en avant.
38:31 Des inondations comme celles qu'on a connues en 2021,
38:34 il y en aura de plus en plus durant les 10 à 20 prochaines années.
38:38 Mieux on arrivera à mesurer les vents sur l'Atlantique
38:41 ou le Pacifique, et plus on pourra prédire
38:44 ce genre de catastrophes.
38:45 Et donc, alerter les populations.
38:47 ...
38:52 -Au cours des dernières années,
38:54 les gens ont été plus prudents et plus prudents.
38:56 Ils ont été plus prudents et plus prudents.
38:59 Ils ont été plus prudents et plus prudents.
39:01 Ils ont été plus prudents et plus prudents.
39:04 Ils ont été plus prudents et plus prudents.
39:06 Ils ont été plus prudents et plus prudents.
39:09 Ils ont été plus prudents et plus prudents.
39:11 Ils ont été plus prudents et plus prudents.
39:13 Ils ont été plus prudents et plus prudents.
39:16 Ils ont été plus prudents et plus prudents.
39:18 Ils ont été plus prudents et plus prudents.
39:21 -Les lupins n'ont pas arrivé à maturité.
39:23 Aucune plante ne peut vivre sans un minimum d'eau.
39:26 Le lupin a beau être coriace,
39:28 là, il commence à accuser le coût.
39:32 Ca reste un bon produit.
39:34 Si on enlève les petits calibres,
39:36 on a quand même des grains de très bonne qualité
39:39 qui conviennent à la consommation humaine.
39:41 C'est juste qu'il y en a moins, c'est comme ça.
39:44 La nature lève le pied quand un facteur se met à manquer.
39:47 Et ici, c'est l'eau.
39:48 Et ici, c'est le lupin.
39:50 -Le lupin n'est que l'une des 10 variétés
39:53 que Jan Wittenberg a semées cette année.
39:55 La plupart des moissons ont été faites avant la sécheresse.
40:00 L'agriculteur est contre l'arrosage systématique.
40:04 -Il y a des cultures qui, ici ou là,
40:11 peuvent exiger de l'irrigation, c'est évident.
40:14 Mais réagir à la pénurie d'eau en arrosant encore plus,
40:18 pour moi, c'est une hérésie.
40:20 On risque de mettre en concurrence l'eau potable
40:24 avec l'eau de pluie, et surtout avec l'eau
40:27 qui est absolument indispensable à la nature.
40:29 On ne peut pas résoudre les problèmes d'eau
40:32 en puisant dans la nappe phréatique.
40:34 Ce serait une vue à très court terme.
40:36 Ce qu'il faut, c'est nous adapter à la longue échéance
40:43 et collaborer avec la nature.
40:45 ...
40:52 -Retour sur l'île de Spitsbergen,
40:54 où Ficke-Radeur et Marion Matourilli
40:57 effectuent une mission de terrain.
40:59 Elles sont venues inspecter un site autrefois gelé 12 mois par an.
41:04 ...
41:06 -Nous sommes début septembre,
41:08 et le sol a presque entièrement dégelé.
41:10 Mais c'est très irrégulier,
41:13 et ça peut varier d'un endroit à l'autre.
41:15 C'est un peu différent.
41:17 -Une fois par mois, Ficke-Radeur vient placer des sondes
41:20 dans le pergélisol afin de constater l'ampleur du dégel.
41:24 ...
41:28 -Tu peux me dire si ça s'enfonce encore quand je tape ?
41:31 Tiens-la bien.
41:32 ...
41:36 Là, ça bouge plus du tout.
41:39 -OK.
41:40 ...
41:46 -Ca fait donc une profondeur de 95 cm.
41:50 Avec les températures qu'on a, je m'attendais à plus.
41:54 Mais comme je vous le disais,
41:56 le sol est très inégal par ici, et ça varie beaucoup.
42:02 C'est pour cela qu'on est obligés de faire des relevés
42:05 à 12 endroits différents et de revenir à chaque fois
42:08 histoire d'observer précisément comment évolue tel ou tel trou.
42:13 ...
42:17 -Ficke-Radeur procède par ailleurs au remplacement d'un filtre
42:21 servant à recueillir le CO2 que le sol relâche en dégelant.
42:25 -Ce tube contient une sorte de passoire
42:30 qui piège le CO2 venant du sol.
42:32 Cela permet aux scientifiques de faire des analyses
42:37 pour déterminer s'il s'agit de dioxyde de carbone d'origine végétale,
42:41 issu de la photosynthèse,
42:43 ou si c'est un CO2 libéré par le sol lui-même,
42:47 c'est-à-dire par des matières organiques très anciennes.
42:50 Du carbone séquestré depuis très longtemps
42:53 est soudain libéré à cause du réchauffement.
42:56 -Le dégel du pergélisol accélère le changement climatique.
43:02 -Des échanges se produisent
43:05 entre le sol et l'atmosphère.
43:07 Des échanges gazeux,
43:09 mais aussi des échanges de flux de chaleur et d'humidité.
43:12 Cela a un impact sur le climat
43:16 et sur les processus qui se reflètent
43:18 dans ce système d'interaction sol-atmosphère.
43:22 -Le changement climatique transforme le régime des vents.
43:26 Ces vents favorisent le réchauffement
43:28 du continent arctique.
43:30 Glaciers et glaces de mer sont en déclin.
43:33 Le courant de jet s'affaiblit plus souvent.
43:36 Les canicules se multiplient,
43:39 entraînant une baisse des rendements agricoles
43:42 et des dégâts dans les forêts,
43:44 tout comme les pluies diluviennes.
43:46 Pourtant, il est encore temps de limiter l'ampleur de la catastrophe.
43:49 -Nous avons la chance de ne plus être obligés
43:52 de faire brûler quoi que ce soit pour créer de l'électricité,
43:56 grâce aux panneaux solaires et aux éoliennes,
43:59 pour nous chauffer, grâce aux pompes à chaleur,
44:02 ou pour nous faire à manger, grâce aux plaques à induction.
44:05 Il s'agit donc de tourner le dos le plus vite possible
44:09 aux énergies fossiles
44:11 et d'utiliser ces énergies alternatives.
44:15 -Pour respecter l'accord de Paris
44:18 et limiter le réchauffement à 1,5 degré,
44:21 il faut aller plus loin,
44:23 en éliminant les gaz à effet de serre de l'atmosphère.
44:27 Musique douce
44:30 -L'un des moyens de réduire la concentration
44:33 des gaz à effet de serre dans l'atmosphère
44:36 consiste à accroître les surfaces boisées à travers le monde.
44:40 Nous retrouvons Mathis Jansson et Heiko Schulz,
44:43 venus voir les opérations de reboisement
44:46 sur une ancienne plantation d'épicéa dans le nord de l'Allemagne.
44:49 -On est en train de créer une nouvelle parcelle,
44:52 composée de feuillus.
44:55 Nos collègues plantent actuellement des chênes rouges d'Amérique,
44:58 car on veut avoir des essences qui soient mieux armées
45:01 pour le climat des prochaines décennies,
45:04 pour résister aux étés chauds et aux périodes de sécheresse prolongées.
45:07 On a donc dit adieu à l'épicéa et surtout aux monocultures.
45:10 Ce sera une forêt mixte avec un grand nombre de feuillus.
45:13 -Tout se passe bien ? Les plants sont bons ?
45:19 -Oui, tout va bien.
45:21 -Bon, les racines, ça va ?
45:23 -Oui.
45:25 -Reboiser une parcelle de forêt est un processus coûteux
45:28 et à très long terme.
45:30 L'abattage de ces jeunes chênes et la vente de leur bois
45:34 à l'industrie n'auront pas lieu avant plusieurs dizaines d'années.
45:37 -On ne peut pas savoir
45:40 quelle sera l'essence qui tirera son épingle du jeu.
45:43 Il y en a évidemment qui s'en sortiront mieux que d'autres,
45:46 surtout face aux changements climatiques,
45:49 aux étés plus longs, plus secs et aux périodes de sécheresse.
45:53 Et aux périodes de canicule. Ca, on en est sûr.
45:56 Mais notre stratégie consiste surtout à panacher les essences
45:59 et à les diversifier pour réduire le risque.
46:02 -Le reboisement de cette parcelle
46:05 ne suffira pas à agrandir la surface de la forêt mondiale.
46:08 Ces mesures ont le mérite de participer
46:11 à la lutte contre le changement climatique.
46:15 Mais l'incertitude reste grande.
46:18 -Quand on regarde les dernières modélisations
46:21 et les projections, dont certaines sont extrêmement pessimistes,
46:24 on se demande vraiment
46:27 quelles essences arriveront à survivre
46:30 et à quoi pourra bien ressembler cette forêt en 2100.
46:34 Peut-être qu'il ne s'agit que de reboiser pour reboiser
46:37 et stocker du carbone, sans perspective économique à long terme.
46:40 C'est tout à fait possible.
46:43 -Les scientifiques de l'Institut de technologie de Karlsruhe
46:46 cherchent une façon de faire en sorte
46:50 que les trous cherchent une façon de capter les gaz à effet de serre
46:53 contenus dans l'atmosphère afin de les valoriser.
46:56 L'équipe du professeur Dietmeyer
46:59 collabore pour cela avec divers partenaires industriels.
47:02 Cette installation d'une entreprise suisse
47:05 aspire l'air et le fait passer par un filtre.
47:08 -Sur ce filtre,
47:11 on a des molécules capables de se lier
47:15 avec le CO2 contenu dans l'air et aussi avec la vapeur d'eau.
47:18 On arrive ainsi à isoler ces deux composants.
47:21 À un moment, le filtre est saturé
47:24 et on referme les vannes des deux côtés.
47:27 Le collecteur est alors exposé à une source de chaleur
47:30 qui permet d'extraire le dioxyde de carbone
47:34 et la vapeur d'eau par aspiration.
47:37 Il ne reste plus qu'à condenser l'eau pour obtenir du CO2 pur.
47:40 -Le CO2 est transformé en monoxyde de carbone
47:43 et en carbone de carbone.
47:46 Le carbone est transformé en monoxyde de carbone
47:49 puis enrichi avec de l'hydrogène.
47:53 Le mélange affiche alors une teneur élevée en carbone,
47:56 élément chimique au coeur de toutes les énergies fossiles.
47:59 Le CO2 tiré de l'atmosphère pourrait-il ainsi
48:02 se substituer au charbon et aux hydrocarbures ?
48:05 -Toute la prouesse consiste à atteindre
48:08 une haute efficacité énergétique dans ce processus de conversion,
48:12 sachant que nous consommons de l'électricité renouvelable
48:15 et que nous produisons un vecteur d'énergie.
48:18 Tout le reste, c'est de la perte.
48:20 Mais si on arrive à bien coordonner les différentes étapes du processus,
48:23 il est possible d'optimiser le rendement énergétique de l'ensemble.
48:26 -Le fonctionnement de ces aspirateurs géants
48:33 peut être comparé à celui des végétaux,
48:37 qui absorbent le CO2 de l'air et produisent un carburant neutre en carbone.
48:40 Mais ces solutions très sophistiquées technologiquement
48:43 ont un inconvénient de taille, leur coût.
48:46 -Pour moi, c'est une méthode incontournable
48:54 si l'on veut lutter contre le changement climatique,
48:57 sachant que pour certaines applications, comme l'aviation,
49:00 avec les vols long-courrier, nous n'avons rien
49:04 qui puisse remplacer le kérosène à l'heure actuelle.
49:07 Mais si on parvient à synthétiser du kérosène à partir du CO2 de l'air
49:10 et d'origine renouvelable, on a affaire à un véritable modèle circulaire.
49:13 La combustion du carburant va certes rejeter du CO2 dans l'air,
49:16 mais mon propre CO2 a déjà été capturé dans l'atmosphère
49:19 à l'aide d'une énergie verte.
49:23 C'est donc une forme de recyclage.
49:26 -Dans sa ferme de Bassachs, Jan Wittenberg pratique depuis des années
49:29 une agriculture biologique qui préserve les sols,
49:32 l'environnement et le climat.
49:35 Il a su intégrer les contraintes liées aux transformations climatiques
49:39 du vent en plantant des arbres.
49:42 -Avec le temps qu'on a aujourd'hui,
49:45 on comprend bien qu'une haie-brise-vent serait l'idéal
49:48 pour ralentir l'érosion des sols partant de sécheresse.
49:51 Mais les arbres, qui plongent leurs racines profondément
49:54 dans la terre pour aller chercher l'eau et leurs nutriments,
49:57 font aussi tomber leurs feuilles ou leurs fruits au sol.
50:01 Et cela crée de l'humus,
50:04 qui est bien sûr un excellent engrais du rhumus.
50:07 Et bien sûr un excellent engrais durable pour nos champs.
50:10 -Planter des arbres au milieu des champs a un nom.
50:13 L'agroforesterie.
50:16 Un concept pour lequel Jan Wittenberg
50:19 a accepté de réduire ses surfaces cultivées.
50:23 -L'idée, c'est de planter ici 3 gros tilleuls
50:26 qui doivent un peu servir à attirer l'attention
50:29 des autorités locales sur l'association
50:32 entre haies d'arbres, culture et pâture.
50:35 Ces arbres seront situés pile à la frontière
50:38 entre nos champs et la prairie,
50:42 qui occupent elles-mêmes un terrain précédemment cultivé
50:45 et converti.
50:47 Doucement, doucement.
50:49 -Jan Wittenberg est un pionnier
50:51 qui a commencé très tôt à adapter ses techniques culturales
50:54 aux nouvelles conditions météorologiques,
50:57 résultant de la hausse des températures
51:00 et des changements du courant de jet.
51:02 Résolument tourné vers l'avenir,
51:05 il refuse d'entendre parler de statu quo.
51:08 -Ce qu'on a sous les yeux,
51:10 c'est le résultat de nos propres actions.
51:13 C'est nous qui avons transformé le climat.
51:16 C'est donc à nous de nous adapter aux conséquences.
51:19 C'est à nous de modifier nos pratiques.
51:21 Il faut absolument tout faire
51:24 pour ne pas aggraver le changement climatique.
51:27 Mais pour ce qui est déjà fait, c'est à nous de nous adapter,
51:30 comme le fait la nature.
51:32 Il faut trouver de nouvelles façons de faire.
51:35 Ca ne sert à rien de rester sur les sentiers battus
51:38 en espérant que le ciel nous aidera.
51:40 -Les transformations du courant de jet
51:42 sont devenues un redoutable moteur du changement climatique,
51:45 un moteur qui tourne au gaz à effet de serre
51:48 que nous continuons d'émettre dans l'atmosphère.
51:51 ...