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TVTranscription
00:00:00 *Musique*
00:00:20 *Applaudissements*
00:00:24 Via film ici.
00:00:25 *Musique*
00:00:28 On va pas se battre avec les voisins.
00:00:30 *Musique*
00:00:32 Non.
00:00:33 *Musique*
00:00:35 On va pas se mettre au somnifère non plus.
00:00:37 *Musique*
00:00:38 Par contre, on pourrait mettre des doubles vitrages.
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00:01:00 Cette série exceptionnelle vous invite à découvrir les plus beaux sites naturels de notre planète,
00:01:05 classés patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.
00:01:08 De la découverte de paysages majestueux à l'exploration des détails les plus insolites du monde sauvage,
00:01:15 cette série rend hommage au grand spectacle de la nature.
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00:01:57 C'est pas toujours évident de choisir une couleur.
00:02:00 On a eu le même problème pour choisir notre opérateur téléphonique.
00:02:02 Et puis on a pris le 7.
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00:02:25 Le 7 vous offre une heure de communication.
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00:02:31 Il y a film ici.
00:02:37 Dans quelques instants, arrêt sur image, faites sa 200ème.
00:02:49 Salut, je suis le contesteur.
00:02:50 Bonjour, j'aimerais savoir si j'ai le droit de présenter un avocat.
00:02:53 A 12h15, La 5ème et Radio Bleu vous proposent Studio Conseil.
00:02:57 Un problème ? Téléphonez.
00:02:59 Aujourd'hui, avec l'aide d'un avocat et d'un responsable de l'INC, l'Institut National de la Consommation,
00:03:04 nous répondrons en direct à toutes les questions que vous vous posez concernant le droit du travail
00:03:08 et également la sécurité en matière d'alimentation.
00:03:11 Studio Conseil, à voir et à écouter en simultané sur La 5ème et Radio Bleu.
00:03:18 Problème ? Posez vos questions à Studio Conseil, numéro Azure 0810 055 056,
00:03:24 de 9h à 13h, le jour même de l'émission.
00:03:27 Bonjour.
00:03:28 [Musique]
00:03:57 Bonjour, toutes les émissions de télévision, ou presque,
00:04:00 ayant pris l'habitude de céder à la douce maniée des anniversaires et des commémorations,
00:04:04 je ne vois pas pourquoi Arrêt sur image échapperait à La Rêve,
00:04:06 mais aussi, et ça avec beaucoup de plaisir, que je vous propose,
00:04:09 pour le 200ème numéro d'Arrêt sur image, une émission spéciale.
00:04:13 Alors spéciale d'abord par l'identité des invités,
00:04:16 puisqu'à la place de vos chroniqueurs habituels, Arnaud Vivian et Alain Raymond,
00:04:20 j'ai fait aujourd'hui appel à quatre chroniqueurs qui sont novices,
00:04:23 enfin en tout cas novices dans l'exercice de chroniqueurs de télévision.
00:04:26 Alors, par ordre alphabétique, pour ne vexer personne, je vais vous les présenter.
00:04:29 Jérôme Clément, vous êtes président de la 7arté et président de La 5ème.
00:04:35 Pierre Lescure, vous êtes PDG de Canal+.
00:04:38 Étienne Mougeot, vous êtes vice-président de TF1.
00:04:42 Enfin Marc Tessier, vous êtes président de France Télévisions,
00:04:45 en attendant peut-être demain, si tout se passe comme prévu,
00:04:47 de devenir le président d'une super holding qui coiffera aussi,
00:04:50 non seulement France 2 et France 3, mais La 5ème,
00:04:52 la chaîne sur laquelle vous allez vous exprimer aujourd'hui.
00:04:55 Alors, vos éminentes qualités, dignités et fonctions à exercer,
00:04:59 nous rendrons vos regards particulièrement précieux pour répondre notamment
00:05:03 à une question qui nous angoisse tous depuis le début de l'arrêt sur image,
00:05:05 à laquelle on tente de répondre depuis maintenant 200 numéros
00:05:09 sans jamais arriver à une réponse satisfaisante.
00:05:11 Est-ce que les images de télévision qui nous parviennent,
00:05:14 est-ce que ces images sont contrôlables ? Est-ce que quelqu'un en décide ?
00:05:17 Est-ce que quelqu'un décide qu'on nous les montrera, qu'on ne les montrera pas ?
00:05:20 Quelqu'un de physiquement repérable dans un bureau, par exemple le président ?
00:05:23 Ou est-ce que la force du média, la force des images s'impose
00:05:26 à tous les dirigeants des chaînes qui tentent de se succéder à la tête de ces chaînes ?
00:05:32 Alors, pour tenter de répondre à cette grave question,
00:05:34 je vous ai posé à tous quatre questions qui sont les mêmes.
00:05:39 Première question, quelle est la séquence de télévision dont je me considère l'auteur
00:05:45 et dont je suis le plus fier dans toute ma carrière de dirigeant de l'audiovisuel ?
00:05:49 Deuxième question, qu'est-ce que je ne voudrais plus jamais voir à la télévision en général ?
00:05:54 Troisième question, qu'est-ce que je ne voudrais plus jamais voir sur ma chaîne en particulier ?
00:05:57 Et enfin, quelle est mon émission de télévision préférée sur une autre chaîne que la mienne ?
00:06:02 Alors, vous avez tous accepté de jouer le jeu et il faut dire que cette émission est aussi spéciale
00:06:06 parce que contrairement à l'arrêt de l'habituel d'arrêt sur image,
00:06:09 vous connaissez évidemment les séquences que vous avez apportées
00:06:12 mais vous ne connaissez pas celles qu'ont apportées vos camarades, vos collègues
00:06:16 et vous ne connaissez pas non plus les séquences que nous avons sélectionnées ici à Arrêt sur image
00:06:21 et sur lesquelles nous vous demanderons de réagir.
00:06:23 C'est un petit effet de surprise qui est une première en cette 200e.
00:06:27 Alors, on va commencer tout de suite par une des propositions qui m'ont le plus étonné.
00:06:32 Quand je vous ai demandé, Pierre Lescure, ce que vous ne voudriez plus jamais voir à la télévision en général,
00:06:38 vous nous avez demandé de faire un montage, à charge pour nous de le faire
00:06:41 en recherchant une phrase très particulière, très précise.
00:06:44 Alors, voilà tout de suite ce montage.
00:06:46 La décision qui va toucher en majorité les Français, c'est la baisse de la TVA sur les travaux.
00:06:50 Est-ce que vous ne prenez pas le risque de ne toucher par cette mesure
00:06:54 que les foyers qui ont suffisamment d'argent, par définition, pour entreprendre de gros travaux ?
00:06:58 Je vais vous répondre. Mais avant, une autre mesure qui va toucher beaucoup de Français.
00:07:02 Un tandem Seguin-Matelin, est-ce que ce serait un bon ticket pour la majorité sortante en cas de victoire ?
00:07:07 Je suis persuadé que vous parliez de cela.
00:07:09 Cette campagne, je la regarde, je l'écoute, je la suis, elle est intéressante.
00:07:13 Sur la défense des agriculteurs, il y a une personne qui est très attachée, c'est Jacques Chirac.
00:07:18 Ça ne vous ennuie pas de le trouver en quelque sorte sympathique,
00:07:20 alors que Lionel Jospin demande un peu à ses ministres de ne pas trop le dire,
00:07:23 de ne pas trop insister sur le fait qu'il peut être sympathique ?
00:07:26 Mais, si j'ose dire, la question n'est pas là.
00:07:30 Vous savez, il y a deux choses. D'abord, je pense que les institutions de la Ve République...
00:07:34 Est-ce que vous avez rencontré le SNES ? On a dit que vous alliez le voir aujourd'hui. Vous les avez vus ?
00:07:38 Je vais vous répondre là-dessus, mais je voudrais commenter, si vous voulez bien, la première partie.
00:07:42 Comme vous voulez, si vous faites des questions, je vais faire des réponses.
00:07:44 Non, non, parce que vous avez fait deux... Moi, je veux commenter les deux choses.
00:07:47 Il y a une majorité sans leader politique, c'est un peu délicat.
00:07:49 Non, on verra bien, ça, c'est au lendemain de dimanche. Actuellement, la question n'est pas celle-là.
00:07:53 Est-ce que Jean Tibéri est le meilleur candidat à l'RPR à la mairie de Paris ?
00:07:56 Donc, stop. Je veux bien répondre à toutes les questions,
00:07:58 mais je voudrais d'abord deux secondes qu'on parle un tout petit peu de ce que c'est la langue de bois.
00:08:01 Vraiment. Après, je répondrai.
00:08:03 Est-ce que le style, c'est plutôt, en l'occurrence, du côté du président de la République ou du côté du Premier ministre ?
00:08:10 Je pensais que je voulais répondre. Bon, alors, à la question posée comme ça...
00:08:15 Est-ce que vous ne pouvez pas y répondre ?
00:08:17 Oui, je peux ne pas y répondre en vous disant que c'est un métier extraordinairement compliqué, mais pour d'autres raisons.
00:08:21 J'imagine que vous avez beaucoup pensé aux troupes françaises qui sont en ce moment au Kosovo.
00:08:25 Pensez-vous qu'elles le soient pour longtemps, pour plusieurs mois ou pour plusieurs années ?
00:08:30 Je voudrais d'abord dire que j'ai été très impressionné par la qualité de ce défilé.
00:08:35 Alors ça, c'est ce que vous ne voulez plus jamais voir. Expliquez-vous. L'argumentaire ?
00:08:39 Oh, l'argumentaire est simple.
00:08:41 À la limite, je préfère encore Védrine qui dit "je ne veux pas répondre, on est en pleine actualité".
00:08:46 Quand on lui pose la question, c'est au lendemain de la fameuse visite de Lionel Jospin au Proche-Orient.
00:08:52 Donc, lui dit "je ne veux pas répondre", on le comprend.
00:08:54 Mais tous les autres, ce qui me choque, ce n'est pas que ce soit d'une violence extrême,
00:08:59 c'est l'espèce de simplicité naturelle avec lesquelles les présidents, d'autres personnalités,
00:09:05 mais là, les présidents, les chefs de partis, les ministres, enfin,
00:09:09 tout représentant des électeurs ou tout leader, tout décideur, répond à un journaliste
00:09:16 qui lui pose une question relativement précise, 9 fois sur 10, en tout cas votre montage est explicite.
00:09:23 Il commence par dire, puisqu'il est chez lui à la télé,
00:09:26 "avant de répondre à votre question, je voudrais dire quelque chose qui me semble important".
00:09:30 Je pense que tant qu'on n'aura pas inversé ce déséquilibre qui fait qu'à la télévision,
00:09:37 à la radio aussi, jamais en presse écrite, mais qu'à la radio et à la télévision,
00:09:41 et singulièrement à la télé où d'un seul coup on prend presque la caméra à témoin pour dire
00:09:45 "je vais vous dire quelque chose qui est plus important que votre question",
00:09:47 il y aura quelque chose qui me semble être de mauvaise qualité journalistique
00:09:53 et ce n'est pas les journalistes qui sont en cause en l'occurrence.
00:09:55 Car aussi, on a déjà vu des journalistes exercer leur droit de suite, répéter la question
00:10:00 et c'est tout juste finalement si bon nombre de téléspectateurs ne les trouvent pas quand même un peu grossiers.
00:10:05 – Oui, ça on le sait bien, ils ont pris aussi arrêt sur image à chaque fois qu'il y a un plateau
00:10:10 un peu musclé, un peu serré, souvent le téléspectateur est du côté de l'invité.
00:10:16 – Mais je pense que c'est un vrai problème de fond de la relation journalistico-décideur.
00:10:21 – Mais alors, est-ce que ça veut dire que la télévision idéale, c'est la télévision
00:10:25 où on serait censé répondre à toutes les questions des journalistes,
00:10:28 y compris parfois, ce que ça peut arriver, je veux dire, les questions hâtives,
00:10:31 les questions approximatives, les questions…
00:10:32 – Le "no comment", le "je refuse de répondre" ou "je refuse de répondre aujourd'hui",
00:10:37 ça ne me gêne pas, c'est déjà une réponse en soi.
00:10:39 Ce qui me gêne c'est de s'approprier ainsi une antenne et un média
00:10:44 lorsqu'il est absolument journalistique.
00:10:47 – Est-ce que vous êtes d'accord ?
00:10:49 – Oui, juste un rappel, moi, il y a près de 25 ans, quand j'étais sur Europe 1,
00:10:55 j'avais créé une émission sous la responsabilité de Jean Dorény,
00:10:59 qui se faisait tous les jours, qui s'appelait "Questions-Réponses".
00:11:01 Et la formule était simple, j'avais un homme politique invité,
00:11:04 je lui posais cinq questions auxquelles il devait d'abord répondre par oui ou par non,
00:11:09 et ensuite développer.
00:11:10 Et ils avaient tous répondu, aucun n'avait joué à ce petit jeu.
00:11:15 Alors peut-être on peut essayer cette formule, je pense qu'effectivement,
00:11:19 je suis d'accord avec Pierre, c'est assez agaçant.
00:11:21 C'est en même temps un défaut français qui consiste à vouloir toujours faire un avant-propos.
00:11:26 On va essayer de répondre à vos questions les plus embarrassantes directement.
00:11:30 – D'accord, le hasard des choses et le hasard de la distribution des postes
00:11:33 fait qu'il y a sur ce plateau deux journalistes, vous Pierre Lespures et vous Étienne Mougeot,
00:11:37 et deux énarques, vous Jérôme Clément et vous Marc Tessier,
00:11:40 c'est-à-dire qui avaient été à l'école, précisément avec ces gens qu'on vient de voir à la télé,
00:11:43 et qui refusent de répondre aux questions des journalistes.
00:11:46 Alors est-ce que vous avez la même vision des choses que vos deux confrères journalistes ?
00:11:51 – Oui, j'ai justement quelque chose à vous dire, que je voudrais dire au préalable.
00:11:55 – Ça c'est un effet de télévision, très agréable.
00:11:57 – Non, je ne veux pas faire d'effet de télévision.
00:11:59 Je crois que c'est vrai que c'est tout à fait insupportable.
00:12:01 Et quand vous dites que les téléspectateurs n'aiment pas qu'on coupe,
00:12:05 ensuite la personne qui fait cet exposé liminaire, c'est vrai aussi,
00:12:10 encore que lorsque le journaliste sait bien s'y prendre,
00:12:13 je pense qu'on aurait vu la suite des cinq ou six reportages,
00:12:17 interrogatoires qui étaient là, je suis convaincu que les meilleurs
00:12:20 arrivent à reprendre ensuite le fil de leur interview.
00:12:23 Mais sur le fond, je pense que c'est vrai que c'est une prise d'antenne brutale
00:12:28 et un peu agressive et qui, à mon avis, ne donne pas de très bons résultats.
00:12:31 – Et qu'il faut répondre aux questions des journalistes d'une manière générale.
00:12:34 – Tout à fait, bien sûr.
00:12:35 Non mais Pierre, j'ai surtout parlé du "no comment".
00:12:37 Le "no comment" est une technique de réponse.
00:12:41 Donc je ne vous dis pas "no comment", je vous réponds "oui".
00:12:44 – D'accord, Jérôme Clément, d'accord avec vos trois collègues ?
00:12:47 – Oui, pas tout à fait parce que je crois qu'on ne peut pas non plus
00:12:51 empêcher quelqu'un qui en pose une question de la suivre dans un contexte aussi
00:12:54 ou de vouloir la… ce n'est pas forcément la question exactement
00:12:57 telle qu'on aurait voulu la poser.
00:12:59 Quand il s'agit d'une fuite ou d'une déviation, là je trouve que ce n'est pas bien.
00:13:03 Quand il s'agit simplement d'une précision ou d'une…
00:13:06 en général ce sont des questions complexes,
00:13:08 on ne répond pas comme ça par oui ou par non, brutalement.
00:13:10 Donc je trouve que ça peut être assez utile et légitime,
00:13:13 surtout sur des questions délicates, d'assortir son commentaire
00:13:16 ou sa réponse d'une mise dans un contexte qui peut être utile.
00:13:21 – Oui, toute la question est de savoir ce qui sépare l'esquive de la mise en perspective.
00:13:24 – Oui, c'est pour ça que je ne serai plus nuancé que Pierre Lescure,
00:13:26 mais je trouve que tu y vas un peu fort dans tes réponses très systématiques.
00:13:30 – Et tu te rends compte, on le verra dans le script de l'émission,
00:13:32 tu te rends compte de ce que tu viens de dire.
00:13:34 Quand la question n'est pas tout à fait ce qu'on estime qu'elle devrait être,
00:13:39 ce n'est pas ton problème, la question c'est le problème du journaliste.
00:13:42 – Oui d'accord, mais il y a libre arbitre aussi de celui qui répond en disant
00:13:47 "je suis désolé, moi la question je la vois comme ça".
00:13:49 Alors ensuite on s'engage dans un dialogue,
00:13:51 parce qu'au bout du compte chacun trouve son compte,
00:13:54 mais on n'est pas obligé de répondre.
00:13:56 Il y a une façon parfois un peu brutale et presque inquisitoriale
00:14:00 de poser des questions auxquelles on a envie de dire "écoutez, je suis désolé,
00:14:03 pas comme ça".
00:14:05 Et puis ça n'empêche pas que le dialogue se fait.
00:14:07 – Il me semble aussi, je ne veux pas venir au secours des politiques,
00:14:10 mais qu'un passage à la télévision est tellement important
00:14:14 que je peux arriver à comprendre qu'à un moment donné,
00:14:17 en tout cas à l'attaque d'une interview,
00:14:20 le politique prenne les 20 secondes qui lui permettent de cibler sa réponse.
00:14:25 Et vous allez sûrement trouver une conférence de presse
00:14:27 ou une réunion dans laquelle l'un d'entre nous a refusé
00:14:29 de répondre à une question.
00:14:30 Je suis sûr que vous allez nous montrer ça tout de suite.
00:14:32 – On n'en aurait pas prévu, on aurait dû, c'est une bonne idée.
00:14:34 Vous voyez que vous devriez être chroniqueur de télévision.
00:14:36 Excellente idée.
00:14:38 – Refuser, refuser n'est pas esquiver,
00:14:40 refuser c'est ne pas répondre.
00:14:42 – Non, je suis d'accord avec Pierre complètement,
00:14:45 c'est qu'une des raisons du désamour du politique
00:14:48 chez les téléspectateurs, c'est aussi la langue de bois,
00:14:51 c'est aussi le refus du dialogue et le refus de l'écoute.
00:14:54 Et je pense que quand vous les interrogez,
00:14:57 toutes les études le montrent, il y a une façon de dire
00:14:59 on ne dit plus rien de ce que nous souhaiterions qu'il soit dit
00:15:02 faute de médiateurs dans un débat politique.
00:15:04 – Comme ceux qui vous suivent, Daniel Schellermann,
00:15:07 sont des gens particulièrement attentifs à la télé,
00:15:09 qu'ils se livrent à ce petit jeu dans les trois semaines qui viennent
00:15:12 du nombre d'interviews politiques où ils verront,
00:15:15 ils vont faire leur propre montage comme celui que vous nous avez
00:15:17 heureusement proposé.
00:15:19 – Alors dans les trois semaines qui viennent
00:15:20 et peut-être dans les 80 minutes qui viennent,
00:15:22 là on va le voir maintenant,
00:15:23 puisque effectivement, de votre part, en choisissant ce montage-là
00:15:27 et de ma part, en le plaçant en tête de l'émission,
00:15:30 il y avait comme un effet de télévision, il faut bien le reconnaître,
00:15:32 c'est particulièrement redoutable, c'est-à-dire que toute notre émission,
00:15:34 maintenant, celle qu'on va faire ensemble,
00:15:36 – C'est son anniversaire mais ça va être notre fête.
00:15:38 – Va être jugée à l'aune de l'extrait qu'on vient de voir là.
00:15:42 – Sans échappatoire.
00:15:43 – Très bien.
00:15:44 – Sans échappatoire.
00:15:45 – Sans échappatoire.
00:15:46 On va tout de suite commencer par les extraits que vous avez choisis
00:15:49 pour expliquer un peu la séquence de télévision
00:15:52 dont vous étiez le plus fier de vous trouver à l'origine.
00:15:55 Certaines sont surprenantes, d'autres moins.
00:15:57 Étienne Moujotte, j'ai pas été tellement surpris de voir
00:16:01 que vous aviez choisi un extrait de Montécristo.
00:16:04 – Tant mieux.
00:16:05 – Le film de José Daïan avec Depardieu et Pierre Arditi,
00:16:09 dont nous allons voir tout de suite justement l'extrait.
00:16:12 [Musique]
00:16:18 – Le château d'If, une des plus redoutables prisons du royaume.
00:16:24 Quand j'étais à Marseille, j'ai quelque peu contribué
00:16:26 à y envoyer les pensionnaires.
00:16:28 [Musique]
00:16:32 – Pourquoi avez-vous quitté Marseille ?
00:16:35 Vous ne vous y plaisiez pas ?
00:16:37 – Question embarrassante, monsieur le comte.
00:16:41 Mais puisque vous me la posez, j'oublie ma modestie et je vous réponds.
00:16:44 J'ai bénéficié d'une promotion.
00:16:47 Pour service rendu.
00:16:49 Mais oui, naturellement.
00:16:51 – À qui ?
00:16:53 – À qui ?
00:16:55 – Mais à la justice, monsieur.
00:16:57 – Alors, à ce moment-là, vous pouvez vous dire, c'est moi qui l'ai voulu.
00:16:59 C'est moi qui ai décidé, c'est moi qui ai voulu que ce soit sur TF1.
00:17:01 – Non, on ne peut jamais dire ça, parce qu'il y a derrière un auteur,
00:17:05 un réalisateur, des comédiens, une chaîne qui s'engage,
00:17:09 le président de TF1 qui a accepté de signer un très gros chèque
00:17:12 parce que ça coûte beaucoup d'argent.
00:17:14 Donc c'est vraiment une œuvre collective de TF1.
00:17:16 Mais c'est vrai que la chance que j'ai eu de rencontrer Depardieu
00:17:19 à un moment donné avec Jean-Pierre Guerra, le producteur,
00:17:21 a fait qu'on a pu conclure ça très vite.
00:17:23 – Comment ça s'est passé concrètement, la décision, le moment où on dit oui ?
00:17:27 C'était où ? C'était quand ? Ça s'est passé en combien de temps ?
00:17:29 – C'était dans un restaurant, un vendredi, où Depardieu et Guerra sont arrivés.
00:17:34 J'étais avec un des responsables de la fiction chez moi, qui est Francis Villaume.
00:17:38 Et Depardieu m'a dit "Est-ce que tu es d'accord pour faire Montécristo ?"
00:17:41 Je lui ai dit "Oui".
00:17:42 J'en parle à Patrick Lollé, je te le rappelle cet après-midi.
00:17:44 – Comme ça, par exemple, sans donner de chiffres ?
00:17:46 – Si, si, si. Le chiffre avancé était simple.
00:17:50 Ça impliquait un investissement de la chaîne de 50 millions, 12 millions,
00:17:55 enfin 12,5 millions par épisode. Le chiffre était posé.
00:17:58 Et la réponse, je l'ai donnée, ou plus exactement Patrick Lollé l'a donnée
00:18:02 l'après-midi même.
00:18:04 – Je crois savoir qu'auparavant l'affaire, si j'ose dire,
00:18:07 avait été proposée à France Télévisions.
00:18:09 Ce n'était pas vous, évidemment, qui étiez en poste,
00:18:11 c'était un de vos prédécesseurs. Ça ne s'est pas fait.
00:18:13 D'abord, est-ce que vous savez pour quelles raisons ça ne s'est pas fait ?
00:18:17 – Je n'ai pas vraiment fait d'enquête.
00:18:19 Je crois que fondamentalement, le service public n'était pas en mesure
00:18:24 d'aligner l'argent nécessaire.
00:18:27 Je crois qu'il ne faut pas pratiquer la langue de bois.
00:18:29 Et je pense que très vite, personne n'y a cru.
00:18:32 – Ah bon ?
00:18:33 – Pour des raisons financières.
00:18:35 – Et aujourd'hui, vous regrettez ?
00:18:37 – Ben écoutez…
00:18:39 – Vous auriez aimé que ce soit sur France 2 ?
00:18:41 – Bien sûr, bien sûr.
00:18:43 Je pense que dans les grandes fictions,
00:18:45 disons à caractère historique ou littéraire ou culturel,
00:18:49 nos différences s'estompent un petit peu
00:18:52 entre le service public et les chaînes privées.
00:18:56 Je pense que là, nous avons une espèce de stimulation,
00:19:00 une émulation réciproque, qui fait que oui,
00:19:02 je pense que j'aurais été très heureux
00:19:04 que nous ayions Montécristo sur nos chaînes.
00:19:06 – La réaction qu'on avait comme téléspectateurs
00:19:08 quand on a vu Montécristo sur TF1,
00:19:10 on s'est dit "mais quelle terrible occasion manquée
00:19:12 pour le service public".
00:19:14 C'est quelque chose qui avait sa place sur France 2.
00:19:16 – Mais je ne comprends pas, ça c'est un raisonnement
00:19:18 que je ne comprends pas.
00:19:20 Quelle terrible occasion manquée.
00:19:21 C'est comme si chaque fois qu'il y avait une émission sur TF1
00:19:24 ou une émission sur Canal+, ou une émission sur Arte,
00:19:27 on nous dit "quelle terrible occasion,
00:19:28 ça devrait être sur France 2, sur France 3".
00:19:30 Ben non, c'est sur TF1.
00:19:31 Et puis nous, nous avons, j'espère de temps en temps, l'inverse.
00:19:35 Et je suis convaincu, je ne pose la question indirectement à Étienne,
00:19:39 je suis convaincu que de temps en temps,
00:19:41 il regrette que tel type d'émission ne soit pas sur ses chaînes.
00:19:43 Donc là, je trouve que ce n'est pas un raisonnement
00:19:45 qui soit valable et recevable par un président de chaîne.
00:19:49 – Alors, est-ce que vous êtes en poste depuis juin dernier ?
00:19:52 – Tout à fait.
00:19:53 – Est-ce que, c'est court, on dit toujours qu'il faut un an,
00:19:56 ou deux ans, ou trois ans pour imprimer sa marque
00:19:58 à une chaîne de télévision quand on est le président.
00:20:00 Mais depuis six mois, est-ce que vous avez mis en chantier
00:20:02 les Montécristo qui marqueront France 2 dans deux ans, dans trois ans ?
00:20:06 – Par exemple, actuellement, on travaille sur la mise en chantier d'un Napoléon,
00:20:09 pour prendre un exemple parmi d'autres.
00:20:11 Oui, voilà un travail qui se met en chantier.
00:20:15 Il y a eu récemment…
00:20:16 – De qui ? Avec qui le Napoléon ?
00:20:18 – On va aller… ça, je ne me suis rien qu'à pas de vous répondre.
00:20:22 – Moi, je crois savoir qu'il y aura Depardieu,
00:20:25 parce qu'il n'appartient pas à TF1.
00:20:27 – Ah bon, disons, c'est tout ?
00:20:29 – Écoute, je ne peux pas encore te donner une assurance.
00:20:31 – En tout cas, moi, je peux vous dire qu'il sera dans "Les Misérables"
00:20:35 et également dans "Les Trombe Mousquetaires".
00:20:38 Et c'est ça, une des particularités de notre métier,
00:20:42 c'est qu'aucun comédien, aucun réalisateur n'appartient à une chaîne.
00:20:46 Ça, il faut bien se dire ça.
00:20:48 Et on le sait, et c'est normal, et c'est bien.
00:20:50 – En tout cas, les téléspectateurs retiendront que vous êtes mieux informés
00:20:52 sur les projets de France 2 que Marc Tessier,
00:20:54 ce qui est la première vraie surprise de cette émission.
00:20:56 Alors, le choix de Jérôme Clément, je dirais,
00:20:58 m'a aussi peu surpris que le choix d'Étienne Moujotte,
00:21:00 parce que le moment de télévision, la séquence de télévision
00:21:03 dont vous êtes le plus fier depuis votre accession à la tête d'Arte,
00:21:06 ah ben si, c'est la réponse à la question posée.
00:21:09 C'est l'extrait de "Corpus Christi",
00:21:11 cette série de Gérard Mordia et Jérôme Prieur en combien ? 12 épisodes.
00:21:15 – 15. – 15, qui était vraiment le pari
00:21:19 complètement incroyable d'une série faisant l'exégèse d'un extrait
00:21:22 de l'évangile selon Saint Jean.
00:21:24 On va en voir tout de suite un extrait.
00:21:26 – Il le leur livra.
00:21:29 Le texte ne dit donc pas clairement à qui Pilate livre Jésus.
00:21:33 Comment comprendre cette ambiguïté ?
00:21:35 Tout d'abord, dans le verset 16,
00:21:40 "Puis il le leur livra pour qu'il soit crucifié."
00:21:44 Le "il" désigne Ponce Pilate, le préfet romain de Judée.
00:21:50 "Le" désigne Jésus,
00:21:53 et le "leur" s'applique aux grands prêtres et aux autres Juifs
00:21:58 qui apparaissent dans le contexte, aux versets 14 et 15.
00:22:03 C'est eux qui demandaient que Jésus soit crucifié.
00:22:06 – On dit que Pilate le leur livra,
00:22:10 et on laisse entendre qu'il le livra aux Juifs, aux grands prêtres.
00:22:15 Alors ça, du point de vue de l'histoire, c'est impensable.
00:22:17 Jésus n'a pas été crucifié par les grands prêtres.
00:22:20 Alors, ce qu'on sent à travers cette petite phrase,
00:22:23 c'est qu'il va y avoir constamment la volonté,
00:22:28 dans la tradition chrétienne,
00:22:30 d'insister sur la responsabilité des Juifs.
00:22:34 Des Juifs !
00:22:35 Alors que c'est la responsabilité de quelques chefs juifs,
00:22:40 de quelques grands prêtres, je crois qu'il faut bien voir,
00:22:42 c'est extrêmement limité.
00:22:43 – Pour toi, quand plus, Tristine ?
00:22:45 – Pour deux raisons.
00:22:47 La première, c'est que quand Gérard Mandilla et Jérôme Prieur
00:22:50 sont venus proposer ça, ça me paraissait quand même austère et ambitieux.
00:22:56 Alors en plus, quand j'ai vu qu'ils partaient,
00:22:58 non pas pour faire quatre épisodes comme ils nous avaient dit,
00:23:00 mais sept, je trouvais ça déjà très audacieux.
00:23:04 Et quand j'ai vu les premiers rushs, je me suis dit quand même,
00:23:07 c'est vraiment dur, quoi.
00:23:09 Face caméra, des spécialistes qui parlent sur un fond noir,
00:23:14 je trouvais ça à la fois passionnant, mais je me suis dit vraiment,
00:23:18 là, c'est des paris fous de produire ça.
00:23:21 Et alors la deuxième raison, c'est qu'ensuite,
00:23:23 on a eu à se poser la question de savoir comment on allait le programmer.
00:23:26 Et comme on ne savait vraiment pas quoi faire avec ça,
00:23:28 c'était quand même extrêmement compliqué et tout à fait passionnant,
00:23:31 on s'est dit, on va le faire en prime time, à 20h30,
00:23:33 tous les jours, pendant la semaine de Pâques.
00:23:35 Ça, c'était une décision évidemment aussi qui était paradoxale.
00:23:39 Et finalement, la plus grande surprise, c'est que ça a marché.
00:23:42 C'est-à-dire que ça a eu un retentissement énorme
00:23:44 et ça a attiré le public.
00:23:46 Je ne dis pas vraiment dans des proportions moindres que Montecristo,
00:23:48 ça va de soi, mais quand même, on a attiré plusieurs millions de téléspectateurs
00:23:52 et puis ça a marché dans le monde entier.
00:23:54 Il y a eu des échos incroyables.
00:23:56 Donc ça m'a fait vraiment très plaisir.
00:23:58 Je me suis dit que c'était une décision qui prouvait qu'on pouvait
00:24:00 être extrêmement exigeant vis-à-vis du public,
00:24:02 mettre la barre très haut et que ça pouvait marcher.
00:24:04 – Il n'y a aucune concession.
00:24:06 – Il n'y a aucune concession, justement, c'est ça.
00:24:08 Et je veux dire, évidemment, on connaissait, je connaissais Gérard Mordia,
00:24:10 on avait fait "Arto" avec lui, qui était déjà une oeuvre assez austère,
00:24:13 mais très belle.
00:24:15 Donc on était dans une relation de confiance,
00:24:17 et c'est très important aussi pour savoir comment on se lance dans des aventures.
00:24:20 Et puis ensuite, le bateau part, et c'est la question que vous posiez tout à l'heure,
00:24:24 on ne sait jamais exactement comment ça va arriver,
00:24:27 donc on n'a pas de contrôle complète des images.
00:24:29 – Alors la séquence dont vous êtes à l'origine, dont vous êtes le plus fier,
00:24:33 évidemment ça ne peut pas être une oeuvre de fiction,
00:24:35 on le disait, vous êtes là depuis trop peu de temps,
00:24:37 vous avez choisi une émission de flux, comme on dit,
00:24:39 c'est-à-dire une émission de société prise directe animée par Michel Fild,
00:24:42 donc une émission directe de l'ésignant Corbière dans le Languedoc-Roussillon,
00:24:45 peu de temps après les inondations catastrophiques dont la région a été victime.
00:24:50 – On va entendre l'énorme et l'incroyable gravité de la situation,
00:24:55 vous savez qu'il y a eu 30 victimes,
00:24:57 nous avons nous-mêmes, avec l'équipe, évidemment,
00:25:00 fait le tour de ce qu'on a pu voir à l'ésignant et dans les environs,
00:25:05 ça dépasse l'imagination quelquefois.
00:25:08 – Nous avons essayé d'aller dans la cuisine, du moins j'ai essayé,
00:25:11 et puis la porte de la cuisine était bloquée par la gazinière,
00:25:15 par la machine à laver, par tous les meubles, j'imagine,
00:25:19 et puis mon fils est levé, il a essayé de s'habiller,
00:25:22 nous avons ouvert la porte principale d'entrée,
00:25:25 et puis à la suite de ça, les locataires nous ont dit de monter aussitôt,
00:25:31 je suis montée en pyjama, nous étions trempés,
00:25:33 et nous avons passé toute la nuit chez une locataire au-dessus de chez moi.
00:25:37 – Alors, le fait que vous ayez choisi cette séquence,
00:25:39 c'est vous qui avez désiré que cette émission soit mise à l'antenne,
00:25:41 c'est vous, président de France Télévisions, qui avez dit "voilà, il faut faire ça".
00:25:44 – Pour être tout à fait complet, le projet existait avant que je n'arrive,
00:25:48 et donc j'ai repris ce projet au mois de juin…
00:25:51 – Non mais je parle de celle-là précisément, sur les inondations.
00:25:54 – Non, il y a, vous avez une programmation qui est faite,
00:25:57 tout de même avec une certaine avance, pour une émission qui est quand même hebdomadaire,
00:26:03 et le choix de l'ésignant est un choix qui avait été fait au départ,
00:26:07 avant même, et c'est ça qui est tout à fait extraordinaire.
00:26:09 – Avant les inondations ?
00:26:10 – Oui, absolument, puisque Michel devait tourner.
00:26:12 Et comme les inondations ont eu lieu, accessoirement,
00:26:15 c'était un jour où il y avait également une grève dans le service public,
00:26:18 et donc il y a eu une mobilisation de l'ensemble des équipes
00:26:20 pour que l'émission puisse avoir lieu, et on l'a diffusée à 20h30.
00:26:23 – Ah bon ?
00:26:24 – Alors que normalement, elle est diffusée en 2ème partie de soirée.
00:26:26 – Je pensais que vous vouliez nous dire la réactivité du service public,
00:26:28 qui toujours est décide.
00:26:29 – Réactivité formidable, mais réactivité formidable,
00:26:32 puisque l'idée était là, sur ce lieu,
00:26:36 et on a décidé de ne pas abandonner ce territoire,
00:26:39 et de faire une émission qui est une émission que je crois extraordinairement forte.
00:26:43 Alors on n'en a vu que quelques extraits,
00:26:45 mais là, à la qualité des témoignages, 2h de témoignages en direct,
00:26:49 c'est une émission qui est presque à vous couper le souffle.
00:26:51 – Absolument.
00:26:52 Alors le choix le plus surprenant, je dirais que c'est le vôtre,
00:26:54 puisque contrairement à ce que je pouvais imaginer,
00:26:57 vous n'avez pas choisi une émission de Canal+,
00:26:59 chaîne que vous présidez depuis…
00:27:01 – 6 ans.
00:27:02 – Depuis 6 ans.
00:27:03 – Je suis depuis 16 ans.
00:27:04 – Dans laquelle vous êtes depuis ses origines.
00:27:06 Mais vous avez choisi une séquence de l'époque
00:27:10 où vous étiez directeur de l'information de l'Antenne 2,
00:27:12 donc un jour vous décidez de créer un nouveau magazine
00:27:14 consacré au droit de l'homme, il s'appelle "Résistance",
00:27:16 et alors dès le premier numéro de "Résistance",
00:27:19 badaboom, apparition de Pierre Lescure à l'antenne
00:27:21 à la fin du journal télévisé, pour dire ceci.
00:27:24 – Dès ce premier numéro, une question s'est posée à nous aujourd'hui.
00:27:28 Nous avions prévu de diffuser une séquence, en pleine actualité,
00:27:32 dans laquelle s'exprimaient, avec les risques que l'on imagine,
00:27:36 deux prisonniers politiques marocains.
00:27:38 Il apparaît que cette séquence, aujourd'hui,
00:27:41 peut compromettre l'éventualité de les voir libérés rapidement.
00:27:45 C'est possible.
00:27:47 De plus, cette séquence risquait surtout de peser
00:27:50 sur la possibilité de voir évoquer efficacement,
00:27:53 au plus haut niveau, le dossier des prisonniers politiques marocains.
00:27:57 Nous en avons débattu, et finalement décidé
00:28:00 de ne pas diffuser ce soir l'interview en question.
00:28:03 Mais, si elle est au sommaire du prochain numéro de "Résistance",
00:28:07 le mois prochain, c'est que rien n'aura changé
00:28:10 dans la situation des prisonniers marocains.
00:28:12 – Ce dont vous êtes le plus fier dans toute votre carrière,
00:28:15 c'est d'avoir censuré un reportage.
00:28:17 – Oui, puis c'était la première émission sur les droits de l'Homme,
00:28:20 on est en 1983, c'est encore le début du régime socialiste,
00:28:24 et après des péripéties dont les habitués d'arrêt sur image
00:28:28 se souviennent peut-être, mais…
00:28:30 – Qui n'existait pas en 1983.
00:28:32 – L'anglois quitte le 13 heures, on lui confie "Résistance",
00:28:35 un magazine sur les droits de l'Homme, dont Michel Toulouse a eu l'idée,
00:28:38 tout le monde travaille dessus, l'anglois se dit
00:28:41 "ils sont en train de me balader, ce ne sera pas un vrai magazine,
00:28:44 je ne vais pas avoir la liberté, les moyens,
00:28:46 des groupes donnent les moyens, le magazine est programmé,
00:28:49 il doit passer ce soir-là, et à 17h, Mme Mitterrand,
00:28:53 qui n'était pas seulement l'épouse du Président de la République,
00:28:57 mais qui s'intéressait et s'intéresse toujours beaucoup
00:28:59 aux droits de l'Homme, nous fait savoir, qu'elle a appris
00:29:01 qu'il y a cette séquence, et que les négociations
00:29:03 qui sont menées dans la coulisse pourraient,
00:29:05 comme je l'expliquais à l'époque avec une autre tête,
00:29:07 le temps a passé… – C'est possible.
00:29:10 – Que tout cela pourrait remettre en cause les négociations
00:29:13 pour alléger le régime pénitentiaire de la prison de Kenitra.
00:29:17 Et donc vers 17h, on a été amené à convaincre l'anglois,
00:29:22 l'ensemble des représentants de la rédaction,
00:29:24 l'ensemble des délégués syndicaux de la rédaction,
00:29:28 qu'il était sans doute intelligent de censurer
00:29:32 ce premier numéro de résistance, première émission
00:29:35 sur les droits de l'Homme.
00:29:36 Et le mieux c'était d'aller l'expliquer à l'antenne.
00:29:38 Et quand vous m'avez posé la question de savoir
00:29:41 quel petit fait de télévision dont j'étais responsable,
00:29:47 je choisissais, c'était celui-là.
00:29:49 Ce jour-là, on a essayé d'avoir de l'influence.
00:29:51 – Très bien, alors voilà, c'est ça, c'était le premier tour de table,
00:29:53 je dirais que c'était la question la plus facile pour vous quatre,
00:29:55 selon vous étiez le plus fier.
00:29:57 Bon, effectivement, on a commencé par le gâteau.
00:30:01 On va passer à la deuxième question, qui est évidemment plus délicate.
00:30:07 Ce que je ne voudrais plus jamais voir sur ma chaîne.
00:30:10 Alors on va commencer par vous Jérôme Clément.
00:30:13 Alors ça a été assez compliqué, c'est-à-dire que votre premier mouvement,
00:30:17 spontanément, la première réponse à la question a été de me dire
00:30:21 "ouh là là, ce que je ne voudrais plus jamais voir sur ma chaîne,
00:30:23 c'est les soirées électorales, parce qu'on ne sait pas le faire,
00:30:25 les résultats n'arrivent pas, on est mauvais, on ne pète plus".
00:30:27 – C'est vrai.
00:30:28 – Et puis alors j'ai cru comprendre que vous étiez fait un peu remonter les bretelles
00:30:30 par la rédaction d'Arte.
00:30:33 – C'est-à-dire que c'est difficile, c'est toujours difficile,
00:30:35 parce que effectivement, je crois que l'information n'est pas…
00:30:37 – Il faut le dire, hein ?
00:30:38 – Oui, oui, on peut le dire.
00:30:39 Moi je suis très content du journal qu'on fait,
00:30:41 d'un certain nombre de choses qui sont faites,
00:30:43 mais ce n'est pas notre spécialité, et c'est très compliqué en plus
00:30:45 dans le système franco-allemand dans lequel on est.
00:30:47 Donc les soirées électorales, pour nous, c'est un casse-tête absolument épouvantable,
00:30:51 on n'arrive pas, on ne peut pas rivaliser avec les grandes chaînes,
00:30:54 et puis c'est une soirée où chacun regarde sa télévision,
00:30:57 alors on a essayé toutes les formules, ça ne marchait pas, ça ne marchait pas.
00:31:00 Enfin c'est vrai que ça aurait fâché beaucoup de monde.
00:31:03 – Vous vous êtes rabattu sur un espèce d'objet télévisuel étrange,
00:31:07 un sketch issu de la soirée d'inauguration d'Arte, c'était il y a 10 ans.
00:31:11 – Bitte Helmut, comment c'est ? Vous êtes mon invité de marque.
00:31:16 – Ah, de marque, oui, un peu franc.
00:31:19 – Nous les Français, nous aimons bien Mercedes-Benz, les Porsche et Beckenbauer,
00:31:26 donc nous avons le même goût, nous sommes faits pour nous entendre.
00:31:30 – Völlig d'accord, nous avons une imposante affinité,
00:31:35 et je veux dire, partout, sans barrière.
00:31:38 – Aucune barrière, Allemagne et France, par télévision en transe.
00:31:43 – Oui, c'est la séculaire France, nous n'avons aucune différence.
00:31:48 – Non, aucune différence, toute petite différence.
00:31:52 – C'est la vie.
00:31:54 [Rires et applaudissements]
00:31:58 – Alors ça c'est ce que vous avez vu de pire dans toute votre carrière de président d'Arte ?
00:32:02 – De pire je ne sais pas, mais en tout cas c'était assez gratiné, oui.
00:32:05 – Pourquoi ?
00:32:06 – Parce qu'on démarrait dans des conditions extrêmement difficiles,
00:32:09 on n'était pas destiné à être sur un réseau ertien,
00:32:11 et donc trois mois après il a fallu démarrer,
00:32:14 et que non seulement on a démarré en catastrophe,
00:32:16 mais en plus on avait décidé de faire un direct,
00:32:19 dans le théâtre de Strasbourg,
00:32:21 faire un direct quand on n'a jamais vu l'antenne,
00:32:24 c'est évidemment prendre des risques absolument inconsidérés.
00:32:27 – Ils sont en direct tous les deux ?
00:32:28 – Ils sont en direct, oui, c'est en direct.
00:32:30 Oui, alors l'exemple n'est pas forcément le mieux de la soirée,
00:32:33 mais la soirée a été quand même…
00:32:34 – Ça c'est l'autre hein ?
00:32:35 – Oui, oui, bien sûr, oui, parce que en plus on était extrêmement mal à l'aise,
00:32:39 vu le contexte dans lequel tout ça s'était passé, c'était extrêmement difficile.
00:32:43 – Mal à l'aise, vous estimez là par exemple qu'ils sont trop irrévérencieux
00:32:47 à l'égard de l'hébergement ?
00:32:48 – Non, c'est parce que toute la soirée s'est déroulée
00:32:50 dans une espèce de happening imprévisible,
00:32:54 que les horaires n'étaient pas tenus,
00:32:56 que souvent il y avait des trucs qui foiraient complètement,
00:32:59 et donc on était là, impossible d'arrêter évidemment,
00:33:02 et j'entendais déjà les critiques qui seraient faites le lendemain,
00:33:05 c'est-à-dire sur le thème "c'est nul, à quoi ça sert, c'est complètement raté,
00:33:09 ça d'ailleurs ça n'a pas manqué",
00:33:11 je voyais bien les gens ricaner sous cap, les ennemis ou les amis,
00:33:13 enfin bref, c'était un mauvais souvenir.
00:33:16 – Mais alors, est-ce que c'est pour cette raison,
00:33:18 échaudée par ce souvenir-là, que Arte a ensuite quasi renoncé à l'humour,
00:33:23 et quasi renoncé à tenter de faire rire ?
00:33:25 – Alors l'humour non…
00:33:26 – Mais je dirais pas renoncer au direct, mais enfin quasi renoncer au direct aussi d'ailleurs.
00:33:29 – Non, non, on n'a pas renoncé au direct, on en a fait quelques-uns,
00:33:32 non mais sur les directs c'est difficile, mais l'humour c'est ce qu'il y a de plus national,
00:33:36 c'est extrêmement compliqué de faire rire dans un autre pays que le sien,
00:33:39 et c'est vrai que l'humour allemand et l'humour français sont vraiment à mille lieues de distance,
00:33:43 donc on a beaucoup de mal à trouver, il y a que l'humour anglais qui rapproche,
00:33:46 c'est pour ça qu'on a fait pas mal de choses sur l'humour anglais,
00:33:51 avec des séries fameuses, mais là…
00:33:55 – Mais vous pensez que c'est fichu, que ce qui fait rire les allemands
00:33:57 ne fera jamais rire les français, ce qui fait rire les français sera jamais rire ?
00:34:00 – Les expériences qu'on a ne sont pas très concluantes en tout cas.
00:34:03 – On va continuer avec vous, puisqu'on a demandé sur chacune de vos 4 chaînes
00:34:08 un peu comment elle était perçue par les lycéens qu'on est allés voir cette semaine,
00:34:11 donc qui sont les lycéens du lycée professionnel Hélène Boucher de Tremblay, en Seine-Saint-Denis,
00:34:16 et on les a d'abord interrogés sur Arte.
00:34:18 – Ça me fait penser à l'Allemagne, ouais, documentaire, c'est vrai qu'il y a sur cette chaîne,
00:34:22 il y a beaucoup de documentaires, et moi si on me dit Arte,
00:34:26 c'est le premier mot qui me vient à l'esprit.
00:34:28 – Et documentaire, dans ton esprit, c'est associé à quoi d'autre ?
00:34:32 – C'est une bonne question, je ne sais pas, je regarde très rarement,
00:34:37 mais vraiment très rarement à la 5.
00:34:39 – Quelle différence vous faites entre la 5e et Arte ?
00:34:42 – Aucune.
00:34:44 – Ah, la 5e et la 2e.
00:34:46 – Aucune, je ne savais même pas, c'était deux chaînes différentes au début.
00:34:49 – C'est pour les personnes âgées, c'est pas plutôt pour les jeunes.
00:34:53 – La 5e ou Arte ?
00:34:54 – Les deux.
00:34:55 [Rires]
00:34:56 – Comme je vous l'ai dit, ça ne se dit pas que les vieux,
00:34:58 il y a des émissions pour les petits, Cellulo par exemple.
00:35:01 – C'est vrai qu'Arte a un rapport au public, aux jeunes publics, mais au public en général.
00:35:05 – Ce qu'ils disent à plusieurs reprises, et ce qu'on remarque toujours,
00:35:07 c'est que les gens ne font pas la différence, comme ce soit le même réseau,
00:35:09 moi j'entends ça toute la journée, y compris dans les gens très proches de moi,
00:35:12 ils sont absolument incapables de faire la différence entre l'une et l'autre,
00:35:15 on me cite régulièrement des émissions de l'une sur l'autre, etc.
00:35:18 – C'est vrai, on reçoit nous, par exemple, "Visit arrêt sur image",
00:35:21 "Courrier arrêt sur image Arte", ça a l'air de…
00:35:23 – Oui, c'est ça.
00:35:24 – Alors, sur le rapport au public…
00:35:26 – Ça pense à peu près qu'il y a une certaine homogénéité finalement,
00:35:28 et que finalement les gens s'en fichent,
00:35:30 ce qu'ils regardent c'est ce qui est sur l'écran,
00:35:32 quand il n'y a plus sur le bouton.
00:35:33 – Ah oui, au-delà du nom de la chaîne.
00:35:35 – Au-delà du nom de la chaîne.
00:35:36 – Le rapport au public, je disais, on a l'impression que vous êtes la seule chaîne
00:35:40 à entretenir un rapport au public qui est très particulier, qui est le vôtre,
00:35:45 donc je voudrais tenter de donner un exemple,
00:35:46 alors ça c'est une séquence qu'on a sélectionnée nous-mêmes,
00:35:48 c'est un extrait d'une pièce de Ripit, qui s'appelle "Les bacchantes",
00:35:53 qui est passée sur Arte l'été dernier, on en a choisi un court passage.
00:35:58 [L'écran est enregistré]
00:36:03 [L'écran est enregistré]
00:36:07 [L'écran est enregistré]
00:36:35 [L'écran est enregistré]
00:36:38 – On aurait pu en passer 5 minutes, parce que le plan ne bouge pas pendant 5 minutes.
00:36:57 – Là, c'est presque caricatural, vous avez pris ce qui est plus difficile.
00:37:01 – On aurait pu en trouver plein des comme ça, on a eu le paradis choix.
00:37:03 – Le théâtre, le théâtre allemand sous-titré, alors vraiment,
00:37:05 on ne peut pas faire plus difficile, on a décidé de faire du théâtre quotidien.
00:37:09 – Ça c'est évidemment, allemand, sous-titré, du théâtre, on cumule les handicaps.
00:37:12 Est-ce que par exemple, on n'aurait pas pu imaginer, je ne sais pas moi,
00:37:15 que la caméra se rapproche, s'éloigne des valeurs de plan ?
00:37:19 – Non, non, on n'est pas réalisateur.
00:37:21 – Vous n'avez pas touché au travail du réalisateur allemand ?
00:37:24 – Oui, c'est un point de vue artistique.
00:37:26 – Je sais que c'est un sacrilège.
00:37:27 – Non mais c'est un point de vue artistique, le réalisateur…
00:37:29 – Je suis bêtement téléspectateur et je me dis par exemple
00:37:31 que quand elle parle de la tête du lion qu'elle tient là,
00:37:33 j'aimerais bien la voir moi, la tête du lion.
00:37:35 – Non, non, non, on coupe sur le lion.
00:37:37 – Voilà, voilà.
00:37:38 – On coupe sur le lion, c'est ce que vous auriez fait vous.
00:37:40 – Ah oui, mais tu n'es pas réalisateur non plus.
00:37:42 – C'est vrai.
00:37:43 – Chacun son métier.
00:37:45 Le problème n'est pas là, où on choisit de faire du théâtre,
00:37:48 ou on en choisit, où on choisit de ne pas le faire,
00:37:50 si on choisit de faire du théâtre,
00:37:51 il y en a forcément la moitié française et l'autre moitié allemand.
00:37:53 À partir de ce moment-là, on fait confiance aux uns et aux autres.
00:37:55 – Mais ça c'est du théâtre à la télévision.
00:37:57 – Oui mais ça c'est un autre problème.
00:37:59 Alors parlons du théâtre à la télévision.
00:38:00 – C'est ce problème-là.
00:38:01 – Oui, oui, moi je crois qu'il faut, en tout cas nous c'est notre vocation,
00:38:03 il faut qu'on continue à faire du théâtre à la télévision,
00:38:05 on l'a fait sur la 5ème d'ailleurs avec toute la série des Molières à la fin de l'année.
00:38:08 Bon alors à ce moment-là on ouvre aussi aux autres théâtres européens.
00:38:14 Et c'est très difficile parce qu'on ne peut pas doubler le théâtre,
00:38:16 c'est le seul genre qu'on ne puisse pas doubler.
00:38:17 On peut doubler le cinéma, la fiction, le documentaire et l'album.
00:38:19 Le théâtre, on ne peut pas, même l'opéra en sous-titre.
00:38:22 Alors évidemment c'est ce qu'il y a de plus difficile.
00:38:24 Donc on sait très bien que c'est très difficile,
00:38:26 on continue quand même parce qu'on estime que c'est notre mission.
00:38:28 – Et en vous refusant la facilité de faire des plans de poube sur la tête du lion.
00:38:31 – Mais non mais c'est le choix du réalisateur.
00:38:34 Il y a un réalisateur qui choisit de le faire avec comme ça une vision globale.
00:38:38 – Par rapport auquel le PD…
00:38:40 – C'est plus ou moins réussi, non mais moi j'ai aucun pouvoir là-dessus.
00:38:42 – Ah bon ?
00:38:43 – Non aucun, absolument aucun, je ne vais pas commencer.
00:38:45 – Vous auriez, il n'y a pas des moments où vous auriez souhaité en avoir ?
00:38:47 – Non mais d'abord le directeur des programmes peut éventuellement en avoir
00:38:50 par relation interposée parce que notre système est compliqué.
00:38:53 Mais moi je ne vais pas commencer à intervenir pour dire
00:38:55 il faut faire des plans de coupe.
00:38:57 Je ne savais pas comment il avait tourné, je n'ai absolument pas assisté au tournage.
00:39:00 Je sais simplement qu'il y a un certain nombre de pièces.
00:39:02 Je donne mon avis quand on me le demande la plupart du temps sur le théâtre.
00:39:05 – Ça bien sûr c'est le travail du réalisateur.
00:39:07 Ce que je voudrais dire simplement c'est que cette attitude,
00:39:10 la trophée des plans de coupe traduit une espèce d'orgueil
00:39:12 par rapport au téléspectateur qui te dit
00:39:14 "on ne va rien faire pour lui faciliter les choses".
00:39:17 – Non, là vous voyez des intentions là où il n'y en a pas.
00:39:19 On ne cherche pas du tout à compliquer la vie par rapport au téléspectateur,
00:39:22 à être orgueilleux par rapport au téléspectateur.
00:39:24 On cherche à faire notre métier le mieux du monde possible,
00:39:26 c'est-à-dire à rendre accessible des choses
00:39:28 qui ne se sont pas forcément vues sur d'autres chaînes
00:39:30 comme on le disait tout à l'heure à propos de Corpus Christi.
00:39:32 Bon, c'est ça qu'on cherche.
00:39:34 – M. Maltessier ?
00:39:35 – Non mais là vous avez montré, j'imagine, à bonne édition ou à mauvaise édition,
00:39:40 vous avez montré une image tout à fait caricaturale.
00:39:44 Il faut bien voir que quand on regarde la télévision allemande
00:39:47 auxquelles sont habitués les Allemands,
00:39:49 le concept du déclamatoire, de l'affirmatif,
00:39:52 des plans qui sont des plans fixes est beaucoup plus familier aux Allemands.
00:39:56 – Oui, sauf que ça passe en France aussi.
00:39:58 – Oui, bien sûr, mais c'est l'inconvénient
00:40:00 et en même temps le pari d'une télévision allemande.
00:40:02 Il faut l'accepter.
00:40:03 – Ou à l'accès pour le refus.
00:40:04 – Peut-être pas dans un exemple aussi extrême,
00:40:06 qui effectivement je pense est difficile,
00:40:09 mais de manière générale.
00:40:10 – D'accord, alors on va en venir à vous.
00:40:12 – On joue le jeu, on joue pas le jeu.
00:40:13 Si on joue le jeu, il faut l'accepter.
00:40:15 – D'accord, ce que vous ne pourrez plus jamais voir sur ma chaîne,
00:40:18 vous avez choisi un match de foot un peu spécial.
00:40:21 On regardait tranquillement l'Otto Monaco quand soudain…
00:40:25 – Frappe de Léonard, cadre.
00:40:29 Ça y est, cadre.
00:40:30 [Cris de la foule]
00:40:32 Maintenant il va ajouter la précision.
00:40:34 Il a restitué sa frappe.
00:40:36 [Cris de la foule]
00:40:37 Voilà, un coup c'est pour la force.
00:40:38 – On ouvre les micros.
00:40:39 – Le deuxième c'est pour la précision.
00:40:42 – Et troisième c'est pour les…
00:40:43 – Eh oui, ça pouvait arriver et ça vient d'arriver.
00:40:46 Non seulement le son se détériorait au fur et à mesure,
00:40:49 on avait, j'espère que vous n'avez pas touché à votre téléviseur,
00:40:51 on avait un son cathédral, comme l'on peut dire dans notre métier,
00:40:55 c'est-à-dire un son avec beaucoup d'amplitude,
00:40:56 et là le faisceau vient de se rompre.
00:40:58 Alors si vous nous rejoignez sur France 2
00:41:00 pour un véritable événement à la télévision,
00:41:03 malheureusement c'est un événement apparemment négatif
00:41:05 pour la première fois dans l'histoire de la télé.
00:41:07 Un match est interrompu apparemment
00:41:10 pour des problèmes de droits de télévision, de droits de sport.
00:41:14 – Alors une histoire extrêmement embrouillée,
00:41:16 mais si j'ai bien compris,
00:41:17 les négociateurs de France Télévisions
00:41:18 n'avaient pas négocié avec les vrais détenteurs des droits de ce match.
00:41:21 – Si, si, si, la question d'ailleurs est devant les tribunes.
00:41:25 – Alors qu'est-ce qui s'est passé, quel est le problème ?
00:41:27 – On avait négocié avec un intermédiaire détenteur des droits,
00:41:30 et puis la télévision polonaise,
00:41:33 enfin une télévision polonaise plutôt,
00:41:35 a estimé les avoir et sans aucun préavis,
00:41:40 pendant le match, a coupé.
00:41:42 Et s'est refusé ensuite à toute explication.
00:41:44 Si bien que vous avez vu Gérard Rolls
00:41:46 essayer d'expliquer d'abord qu'il y avait eu un problème technique,
00:41:49 ce qui était objectivement vrai puisque le signal avait été coupé,
00:41:52 mais en fait, essayant désespérément d'avoir une information dans le stade,
00:41:57 n'y parvenant pas, et pour en définitive
00:42:01 nous trouver dans l'obligation de tout couper.
00:42:03 – Bon, mais avant ça, j'ai envie de vous demander,
00:42:05 est-ce que ce n'est pas lié au fait que vous ayez essayé d'aller chasser,
00:42:10 sur la chasse gardée de nos deux camarades ici présents,
00:42:13 Pierre Lescure et Etienne Mougeot, c'est-à-dire le foot…
00:42:15 – Là, je t'avais prévenu ! [Rires]
00:42:18 – Franchement, je vous rappelle que nous sortions de la Coupe du Monde,
00:42:24 nous ne se situions que sur nos propres terres pendant la Coupe du Monde,
00:42:27 en partenariat avec TF1,
00:42:30 et nous allons chasser là aussi sur nos propres terres avec l'Eurofoot.
00:42:35 Non, non, le football fait partie aussi de l'histoire et du présent…
00:42:39 – Oui, mais les grands matchs de toutes les grandes compétitions,
00:42:41 sur Canal ou sur TF1…
00:42:43 – Non, moi, j'ai un doute juste sur la télévision payante,
00:42:46 Pierre répondra sur la télévision payante,
00:42:48 nous, nous diffusons l'équipe de France et la Champions League,
00:42:50 et puis il y a un certain nombre de matchs sur la 2,
00:42:52 donc il n'y avait pas ni la volonté de la 2 d'aller prendre les droits de TF1,
00:42:56 ni de TF1 de Marseille.
00:42:58 – Est-ce que ça vous a jamais arrivé à vous ce genre d'avatar ?
00:43:00 – Je crois que ça nous est arrivé une fois, ça arrive très rarement…
00:43:03 – Compte tenu du nombre de matchs diffusés…
00:43:05 – Ça arrive très rarement, Dieu merci,
00:43:07 ça arrive très rarement que quelqu'un décide de couper un signal
00:43:11 sans aucune autorisation au prétexte qu'il estime
00:43:14 sans propriomotus qu'il détient des droits sur un coup de téléphone qu'il a reçu.
00:43:19 – Vous avez dit ça, vous vous êtes dit "c'est des amateurs France 2, ça ne m'étonne pas"
00:43:22 ou vous avez dit "ça aurait pu m'arriver à moi aussi" ?
00:43:24 – Ça nous est arrivé, Marc a raison de dire que les droits avaient été négociés
00:43:28 avec un intermédiaire qui pensait juridiquement,
00:43:32 et les tribunaux trancheront, avoir les droits,
00:43:35 mais on est dans un certain nombre de pays, notamment à l'est du Rio Grande,
00:43:39 on est quand même dans des zones de quasi non-droits
00:43:42 où d'autres intermédiaires viennent sur-enchérir et en fait ont essayé…
00:43:46 – À l'est du Rio Grande, c'est-à-dire ?
00:43:48 – À l'est de la ligne d'Ernest, il y a énormément d'intermédiaires
00:43:59 absolument qui n'ont pas pignon sur rue et qui essaient,
00:44:03 auprès de Président de club, en l'occurrence c'était un club polonais,
00:44:07 de leur proposer des bacs chiches, et c'est ce dont a été victime France 2.
00:44:11 – Ça aurait pu arriver à tout le monde, le métier d'une chaîne de télé négociatrice
00:44:15 de droite de match de foot, ça ne consiste pas à repérer
00:44:17 justement les bons intermédiaires, les bonnes filières.
00:44:19 – Non, mais c'est ce que je voulais montrer, si vous voulez,
00:44:21 non seulement, enfin c'est tout à fait exceptionnel qu'on ait une issue aussi malheureuse,
00:44:24 il faut savoir que dans les jours qui précèdent un match,
00:44:27 le problème des droits est très souvent posé, avec des difficultés de dernière minute
00:44:32 qui peuvent conduire à la direction de l'antenne à déprogrammer le match,
00:44:35 ou en tout cas à modifier la programmation,
00:44:37 dans des conditions qui deviennent aujourd'hui de plus en plus difficiles.
00:44:41 – Il y a vraiment dans ce domaine du sport, un intérêt à ce que les choses se clarifient un petit peu,
00:44:46 puisque la sur-enchaîne n'est pas toujours favorable.
00:44:48 – Puisqu'on a dit qu'on se disait tout, pour votre 200ème anniversaire,
00:44:52 je me souviens en même temps, Marc, qu'à ce moment-là, à cette époque-là,
00:44:55 il y a quelques semaines, quelques mois de cela,
00:44:57 on savait que l'intermédiaire et le club en question, et la chaîne de télé,
00:45:02 risquaient de vous couper le signal si vous n'acceptiez pas
00:45:05 cette sur-enchaîne totalement exorbitante.
00:45:08 – Ah oui, enfin la télévision.
00:45:09 – Donc vous avez engagé la diffusion, mais vous saviez au moment du début du match,
00:45:15 qu'il y avait un faux risque que le signal soit coupé.
00:45:18 – Oui, plus précisément, Pierre, les mots justes comptent,
00:45:22 qu'il y avait eu une demande de back-sheesh avant, qui avait été refusée.
00:45:26 De là à penser que cette pratique ayant été refusée, on avait un risque d'être coupé.
00:45:33 – Dans des conditions identiques, vous auriez accepté de payer le back-sheesh ?
00:45:37 – Je ne sais pas, je ne sais pas ce que c'est qu'un back-sheesh,
00:45:40 moi j'essaye toujours…
00:45:41 – Ah bon ? Ça va jamais ?
00:45:42 – Non, non, moi j'essaye toujours de traiter…
00:45:44 – Jamais percer de back-sheesh aux intermédiaires ?
00:45:46 – Attendez, attendez, Daniel Schindlermann, dans les droits que nous achetons,
00:45:50 nous traitons avec les représentants des organismes qui vendent ces droits,
00:45:57 c'est le cas de la Champions League, donc voilà.
00:45:59 Je n'aime pas beaucoup ces idées de terme de back-sheesh, enfin c'est vrai…
00:46:04 – Apparemment c'est une réalité, ce n'est pas une idée.
00:46:06 – Ce n'est pas du back-sheesh, vous avez les détenteurs de droits qui disent
00:46:10 si vous voulez match, il faut payer ça en plus, vous payez ou vous ne payez pas,
00:46:14 ce n'est pas de l'argent qui circule sur la table.
00:46:16 – Non, non, j'en peux dire une autre.
00:46:18 – Ce n'est pas de l'argent qui circule, attendez…
00:46:20 – Ah bon ? – Non, non, ce n'est pas un back-sheesh.
00:46:22 – Vous voulez faire un coup de fil journalistique ?
00:46:23 – Oui, oui, non, très peu journalistique, au contraire,
00:46:25 ce qui n'était pas approprié, il y a des batailles d'intermédiaires,
00:46:29 notamment dans des zones où le marché est très peu organisé
00:46:33 et où les contrats ne sont pas aussi bordés juridiquement,
00:46:37 c'est pour ça que j'espère bien que France 2 va obtenir réparation juridiquement.
00:46:42 – Et toujours dans les anciens pays de l'Est, c'est là que ça se passe.
00:46:45 Alors, j'espère qu'un jour ça se passera autrement.
00:46:47 – Qu'est-ce que vous auriez voulu ne jamais voir sur votre chaîne, sur Canal+ ?
00:46:51 C'est nulle part ailleurs, c'est il y a deux ans, Guillaume Durand reçoit
00:46:55 le comédien américain Robert De Niro, qui vient d'être convoqué un peu rudement
00:46:59 par un juge d'instruction parisien pour être entendu comme témoin
00:47:03 dans une affaire de pédophilie et il se passe ceci.
00:47:05 – Non, non, pas de pédophilie.
00:47:07 – Ah, de réseau de prostitution.
00:47:09 – Ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
00:47:11 – Je vais vous dire une chose, franchement, ça m'arrive assez rarement,
00:47:14 mais j'ai le trac et je sais que vous êtes timide et si en fait les gens ont réagi comme ça
00:47:22 parce qu'ils ont l'impression en France qu'ils sont assez mal comportés avec vous ces derniers temps,
00:47:25 alors on va parler de cinéma ce soir parce qu'on vous aime énormément
00:47:28 et on tenait à vous le dire en face puisque vous avez été mal reçu chez nous
00:47:31 et je sais que ça vous tient beaucoup à cœur parce que vous avez donné
00:47:33 une longue interview du Monde pour parler de ça.
00:47:35 Est-ce que vous voulez définitivement quitter la France, comme vous dites, dans le Monde
00:47:38 ou est-ce que c'est un coup de colère ? Est-ce que vous voulez vraiment rendre
00:47:40 cette Légion d'honneur que le gouvernement de Jacques Chirac vous a donné l'année dernière ?
00:47:44 Et au fond, est-ce que vous satisferiez des excuses du juge ?
00:47:50 – Je ne sais pas si le juge serait prêt à présenter ses excuses.
00:47:54 – J'aimerais bien qu'il le fasse.
00:47:57 – Bon séjour en France, mais tâchez quand même de rester et de revenir,
00:48:01 de ne pas nous quitter sur une atmosphère aussi pénible.
00:48:04 – Alors je trouve que ce jour-là, effectivement,
00:48:06 beaucoup de spectateurs sont tombés de leur fauteuil en voyant ça.
00:48:09 Je suis heureux d'apprendre que vous aussi.
00:48:11 Est-ce que c'est ce jour-là que vous vous êtes dit "Durand c'est fini, c'est plus possible,
00:48:14 ça ne peut plus durer" ?
00:48:15 – Non, non, je ne me suis pas dit ça ce jour-là.
00:48:17 Disons qu'étant donné qu'on a beaucoup parlé de nos relations avec Durand
00:48:20 au début du mois, je me disais qu'aujourd'hui que cette émission
00:48:26 est proposée et à laquelle vous me proposez de participer,
00:48:29 je rappelle qu'au-delà de tout ce qui entoure le départ de Durand,
00:48:34 tout ce qu'il y a de passionnel, tout ce qu'il y a de brûlot dans son bouquin,
00:48:39 il y avait aussi une décision qui faisait qu'à l'antenne,
00:48:41 on n'était pas toujours satisfait du type de conversation,
00:48:46 plus que d'interview, qui nous était proposée chaque soir.
00:48:49 Je trouve que sur ce sujet-là par exemple, je ne vois pas très bien
00:48:54 où était la qualité du travail délivré.
00:48:56 Et pour moi c'était symbolique d'un désaccord qui allait s'approfondissant
00:49:01 entre Guillaume et Alain De Greff, qui n'est peut-être pas le meilleur des DRH,
00:49:05 mais qui est un superbe directeur des programmes.
00:49:07 – Alors nos lycéens connaissent et regardent aussi Canal+
00:49:10 et l'image qui s'en fond nous a paru surprenante.
00:49:13 – Moi ce que j'aime bien sur Canal+ c'est qu'il y a toutes les nouveautés du cinéma
00:49:18 qui passent deux semaines après la sortie du film,
00:49:21 enfin pas deux semaines, façon de parler.
00:49:24 – C'est cher, c'est quand même cher, je ne sais pas, pour regarder des films.
00:49:30 – C'est la chaîne du business, c'est qu'ils achètent les films
00:49:35 et ils les rediffusent directement, c'est plutôt américain, c'est basé sur l'argent.
00:49:43 – Est-ce que vous ressentez, est-ce que vous nous dites là,
00:49:47 ressentir comme une gaffe de DRH, comme une mauvaise interview ?
00:49:50 Parce que ce n'est pas, d'une certaine manière, le système Canal+ poussé à l'extrême,
00:49:53 c'est-à-dire l'impossibilité de critiquer le cinéma et tous ceux qui font le cinéma,
00:49:58 à commencer par les comédiens, à commencer par Robert De Niro,
00:50:01 puisque c'est le cinéma qui fait vivre Canal+.
00:50:03 Est-ce que DRH, d'accord maladroitement,
00:50:05 mais est-ce qu'il ne pousse pas la logique de votre chaîne à l'extrême ?
00:50:09 – Non, je pense que là c'était vraiment un rapport de Guillaume à De Niro
00:50:12 et l'émotion ressentie devant le traitement qui était fait à son ami De Niro.
00:50:17 Et on n'était donc plus dans l'interview normale de De Niro,
00:50:23 dans une place difficile, mais enfin bref,
00:50:25 on n'était pas tout à fait dans le traitement journalistique
00:50:28 que j'avais envie d'attendre sur Canal+.
00:50:30 Ce qui me fait sourire, en entendant ces jeunes gens du lycée Hélène Boucher
00:50:33 de trembler les gonesses, c'est que, ben oui, c'est cher.
00:50:37 C'est cher Canal+ pour cette jeune femme, pour cette jeune fille
00:50:41 qui, je ne sais pas déjà comment elle paye ses études, bref, c'est cher.
00:50:46 Et alors ce qu'ils appellent le business…
00:50:48 – Qu'est-ce que vous répondez quand ils disent que c'est cher ?
00:50:51 – Que j'ai le sentiment qu'à partir du moment, puisqu'ils parlent de business,
00:50:56 que le coût de programme de Canal doit être de 3 milliards et demi,
00:51:02 que le prix de 181 francs, 183 je crois maintenant, n'est pas un prix exorbitant.
00:51:10 Ce qui est drôle, quand ils parlent de business,
00:51:12 le jeune homme qui dit ça derrière la première intervenante,
00:51:15 il parle de business, il dit "vous comprenez, ils font quoi ?
00:51:18 Ils achètent des films, puis après ils nous les rediffusent et ils nous les font payer."
00:51:21 C'est le principe de la télévision payante.
00:51:23 C'est-à-dire qu'on vous propose des choses, qu'on a achetées,
00:51:27 – Ils ont bien compris, ils ont bien compris, mais ils trouvent ça cher.
00:51:31 – Oui mais enfin, il y a 4 millions et demi de familles,
00:51:34 sur les 4 millions et demi de familles, vous savez que ce n'est pas que des gens
00:51:37 qui payent l'impôt sur la fortune, sur les 4 millions et demi de familles,
00:51:41 il y a énormément de familles, il y a l'immense majorité des familles
00:51:44 et Marc qui était avec moi au début, c'est bien que les premiers
00:51:49 et le gros des troupes qui s'abonnent sont des gens qui n'ont pas toujours les moyens,
00:51:53 parce qu'ils ont 2, 3 enfants, d'emmener tout le monde au cinéma,
00:51:56 tout le monde au foot, tout le monde à un certain nombre d'événements.
00:52:00 Ils ont fait leur règle de 3, ils font venir à la maison,
00:52:02 à travers l'abonnement mensuel, ils font venir ces événements à la maison.
00:52:07 – À propos des rapports de Canal+ et du cinéma, est-ce qu'il est exact,
00:52:10 comme ça a été écrit et comme je crois Carl Zero l'a dit lui-même,
00:52:13 qu'il a eu interdiction à partir du moment où il a commencé le vrai journal
00:52:16 d'enquêter sur le foot et sur le cinéma.
00:52:19 Tout ce qu'il voulait, la politique, les fausses factures, les sans-papiers,
00:52:21 tout ce qu'il voulait mais pas le foot et pas le cinéma.
00:52:23 – C'est absolument faux, il l'a redit depuis.
00:52:26 – Mais alors pourquoi il ne le fait jamais ?
00:52:27 Pourquoi il n'y a jamais d'enquête sur le cinéma, sur le foot dans le vrai journal ?
00:52:30 – Alors dites-moi par exemple les affaires du cinéma que vous connaissez
00:52:35 et qu'on n'a pas traitées.
00:52:36 – Non, non, il n'y a pas de chose à raconter sur le cinéma,
00:52:39 sur les coulisses du cinéma.
00:52:40 – Ça c'est autre chose, il y a un journal du cinéma,
00:52:44 il y a un certain nombre de soirées spéciales que nous consacrons au cinéma.
00:52:48 Enfin Carl Zero a dans son approche éditoriale plus envie de chercher
00:52:54 des choses qui sans être forcément sulfureuses vont défrayer la chronique.
00:52:57 Qu'est-ce qui, dans l'économie du cinéma aujourd'hui,
00:53:00 dans la vie industrielle et artistique du cinéma,
00:53:03 quelle est l'affaire que nous n'ayons pas traitée de peur de choquer le cinéma ?
00:53:07 – Ben plein, plein, je veux dire, par exemple, moi je n'en sais rien,
00:53:10 moi ce n'est pas une affaire, mais par exemple la récente polémique
00:53:13 entre les critiques et les réalisateurs n'a pas eu d'écho
00:53:15 dans le vrai journal de Carl Zero, par exemple, par exemple.
00:53:18 – Non, mais enfin en revanche on a invité sur le plateau de nulle part ailleurs
00:53:21 et des critiques, et Patrice Lecomte et l'ensemble des gens
00:53:25 qui sont venus s'expliquer.
00:53:26 – Et sur le foot pareil, pas d'interdiction.
00:53:29 – Aussi bien, je ne vois pas quel type d'interdiction, on a traité l'affaire…
00:53:32 – On a parlé des intermédiaires, on parle de les bacs chiches,
00:53:34 même si le mot était malheureux, enfin ça franchement,
00:53:36 sur le foot business, si on voulait enquêter…
00:53:39 – On verra si les nouvelles émissions qu'on est en train de lancer s'interdisent,
00:53:42 les nouvelles émissions d'investigation s'interdisent de traiter
00:53:45 des problèmes économiques et contractuels du football, mais aussi bien…
00:53:50 – Mais vous leur dites "Allez-y"
00:53:52 – Non mais j'ai jamais dit "N'allez pas sur quoi que ce soit".
00:53:56 – Est-ce que je peux dire à vous, il y a une chose que vous demandez,
00:53:59 je dis vous, enfin en général, vous voudriez que les journaux,
00:54:04 les magazines soient exhaustifs, c'est-à-dire que tous les sujets soient traités
00:54:08 et lorsqu'un sujet n'est pas traité, vous voyez tout de suite une raison obscure.
00:54:14 Dites-vous bien que souvent, quand vous avez un magazine
00:54:18 ou quand vous avez une émission de débat, il y a des sujets que vous n'abordez pas,
00:54:22 simplement parce qu'il n'y a pas l'occasion de les aborder,
00:54:25 ne voyez pas par tout le complot.
00:54:27 – Non mais, bon…
00:54:29 – Et en plus j'ajouterais…
00:54:31 – Je comprends d'ailleurs, il y a souvent cette idée qu'il faudrait être exhaustif.
00:54:36 Et moi j'entends souvent dire par exemple "Vous n'avez pas de magazine sur les sciences".
00:54:41 Voilà une bonne reproche faite.
00:54:43 Jusqu'aujourd'hui, je n'ai pas encore trouvé une manière de le faire.
00:54:46 Eh bien, j'essaie, bon je n'ai pas trouvé.
00:54:49 Ce n'est pas un crime de lèse-majesté qu'il n'y ait pas de magazine sur les sciences,
00:54:54 c'est dommage, mais l'exhaustivité…
00:54:56 – Ce n'est pas l'exemple qui me serait venu.
00:54:58 – Il nous est arrivé ici plusieurs fois, puisque vous en parlez,
00:55:01 par exemple de nous étonner que le grand mouvement de contestation des Lyonnais,
00:55:06 il y a deux ou trois ans, contre la bretelle autoroutière Théo,
00:55:09 vous savez la bretelle autoroutière à péage qui traverse Lyon
00:55:12 et dont le péage a été jugé trop cher,
00:55:14 ce grand mouvement qui a recueilli 100 000 signatures d'une pétition,
00:55:18 n'a jamais été traité dans le journal de TF1.
00:55:20 – Il a été traité dans le journal.
00:55:22 – Et on s'est demandé si par hasard, c'était pas parce que Bouygues en était le plus violent.
00:55:25 – C'est la même chose, je vais vous répondre, c'est le même type,
00:55:28 je dirais, je mets des guillemets, de procès, c'est la même idée.
00:55:32 Canal ne peut pas parler du foot parce qu'il a des accords avec le foot,
00:55:36 TF1 ne pourrait pas parler de l'affaire de l'autoroute de Lyon
00:55:40 parce que c'est Bouygues qui en a construit une partie.
00:55:43 – Mais c'est vrai, c'est vrai, TF1 n'en a pas parlé, c'est vrai.
00:55:46 – Daniel Schnellerman, mais non, on en a parlé et d'autre part…
00:55:49 – Quand la concession a été annulée, quand la concession a été annulée.
00:55:52 – Non, c'est une forme d'insulte que vous faites aux journalistes de nos maisons.
00:55:56 Si vous croyez, Daniel Schnellerman, que Pierre Lescure ou que Marc ou que Jérôme,
00:56:02 ou que moi, je peux descendre à la rédaction et dire "attention, ce sujet-là, il est interdit",
00:56:07 mais vous, vous connaissez bien les journalistes, Daniel Schnellerman,
00:56:10 il suffirait de leur dire ça pour qu'immédiatement il y ait un sujet.
00:56:13 C'est pas la raison pour laquelle on le fait pas,
00:56:15 mais vous savez comment réagit une rédaction ?
00:56:17 Elle est par nature, à juste titre, vigilante sur les sujets
00:56:21 où on pourrait penser qu'elle pourrait être timide.
00:56:23 Il faut le comprendre ça.
00:56:25 – D'accord.
00:56:26 – Non, non, mais bon, puisqu'on a dit aussi ça…
00:56:28 – Mais c'est tout aujourd'hui.
00:56:29 – Allez-y, enquête-en.
00:56:30 – C'est ce qu'on fait là en direct, là, en ce moment.
00:56:32 – Mais vous supposez qu'on aurait un pouvoir, finalement, de censure
00:56:36 sur certains sujets qui peuvent gêner et qu'on empêcherait…
00:56:39 comme le dit Étienne, on ne peut plus faire ça,
00:56:41 parce que si nous on ne le fait pas, de toute façon ça sera fait ailleurs
00:56:44 et les journalistes y trouveront toujours quelqu'un avec qui travailler.
00:56:47 Donc c'est impossible de faire ça.
00:56:48 On peut ensuite discuter sur la façon dont on le fait, quel rythme,
00:56:51 quel format, quand, etc.
00:56:53 Mais sur le contenu, non, c'est…
00:56:55 – C'est vrai, je le reconnais, parce qu'on enquête chaque semaine
00:56:57 sur ce type d'affaires et donc on sait bien que les cas de censure
00:57:00 au sens où on l'entendait dans les discours des années 60
00:57:02 sont devenus extrêmement rares.
00:57:04 – Daniel, je vais prendre un exemple.
00:57:06 Est-ce que j'ai le moins de contrôle sur vous ?
00:57:11 En tant que président de la 5ème, est-ce que j'ai pu vous empêcher
00:57:14 un jour de faire un sujet qui vous tenait à cœur ?
00:57:16 – Vous auriez aimé ?
00:57:18 – Parfois ça m'agacait, mais si je l'avais fait,
00:57:20 est-ce que vous n'auriez pas dit "m'attendez" etc.
00:57:22 et le lendemain j'aurais un article dans Le Monde ou dans je ne sais pas quoi, etc.
00:57:25 et donc j'aurais été le premier pilori.
00:57:27 – Je ne sais pas si vous auriez eu un article,
00:57:28 mais je pense que je vous aurais effectivement répondu à ce que je souhaitais vous répondre.
00:57:32 – Pour terminer ce débat, nous serions quand même bien maladroits.
00:57:35 – Pardon ?
00:57:36 – Parce que quand on voit le nombre de sujets traitants d'affaires
00:57:38 qui sont abordés par la télévision aujourd'hui
00:57:41 et toutes les bonnes raisons que nous aurions de ne pas vouloir les traiter
00:57:45 puisque vous faites référence à ces bonnes raisons qui sont supposées implicites,
00:57:49 ces sujets ne viendraient jamais.
00:57:50 Rappelez-vous la couverture du Deux Pages pendant l'abandonné Tour de France.
00:57:54 Bon, ben voilà.
00:57:56 – Par le service des informations générales de la rédaction de France 2.
00:57:59 – Oui, dans l'intérêt financier de nos chaînes et des émissions,
00:58:07 on aurait essayé de minimiser l'événement du Deux Pages.
00:58:10 – Non, non, mais attendez, allons au fond.
00:58:12 – C'est un sujet dont on…
00:58:13 – C'est important.
00:58:14 – Alors au fond, quel est le problème ?
00:58:15 Que ce soit tel le service, en l'occurrence, des informations générales,
00:58:18 qui traite le sujet, c'est normal, les chroniqueurs sportifs,
00:58:21 ils sont là pour décrire les matchs,
00:58:23 ils ne vont pas en plus aller enquêter sur des gens qu'ils interviewent.
00:58:26 – Non, le Tour de France, ce n'était pas des matchs, c'était le Tour de France.
00:58:28 – C'est pareil.
00:58:29 – Le spectateur.
00:58:30 – Le spectateur, c'est pareil.
00:58:31 – Le spectateur.
00:58:32 – Non, mais c'était courageux, ce que je voulais simplement.
00:58:35 – De la part de qui ?
00:58:36 – De la part des journalistes, si vous voulez.
00:58:37 – Bien sûr, bien sûr.
00:58:38 – C'est leur métier.
00:58:39 – Ils sont en train de couvrir un événement sportif, le dopage est important,
00:58:42 ils savent très bien que le public va être divisé en deux,
00:58:45 c'est ce qui s'est passé d'ailleurs,
00:58:46 qu'une partie de leur public ne va pas les suivre sur ce sujet,
00:58:49 et pourtant ils font le sujet.
00:58:51 Donc ils s'attaquent, d'après votre analyse,
00:58:53 à la fois à des intérêts économiques et à l'opinion d'une partie du public.
00:58:56 Certains des journalistes ont été hués par le public
00:58:59 à l'arrivée des étapes du Tour de France,
00:59:01 pour les interventions qu'ils avaient faites la veille, pourtant ils ont fait.
00:59:03 Donc prenons les exemples dans les deux sens.
00:59:05 – Non, c'est tout à fait exactement le sentiment des téléspectateurs à ce moment-là,
00:59:08 ils étaient quand même un tout petit peu schizophrènes,
00:59:10 puisqu'on regardait le compte-rendu de l'épreuve,
00:59:12 commenté par les chroniqueurs, cyclistes,
00:59:14 on avait l'impression qu'il ne se passait rien, que tout allait bien,
00:59:16 que le Tour de France c'était le plus beau Tour de France du monde,
00:59:19 et puis au JT, badaboom, les poubelles, les boîtes de médicaments…
00:59:22 – Non, absolument au JT, je me souviens dans l'émission d'après-tour,
00:59:25 comment elle s'appelle l'émission d'après-tour ?
00:59:26 – Il y avait une ancienne de…
00:59:27 – Enfin, surtout, où il y avait un duplex avec le coureur
00:59:31 qui était pratiquement exclu par le peloton,
00:59:33 parce qu'il passait pour le coureur prof, j'oublie son nom,
00:59:36 il y avait un duplex avec lui, alors qu'il y avait devant le podium
00:59:39 de France Télévisions et du Tour de France,
00:59:41 le type était sifflé par la foule, qui voulait avoir les champions,
00:59:44 qui voulait avoir le truc, et les journalistes de France Télévisions,
00:59:48 aussi bien journalistes d'Informations Générales que les journalistes sportifs,
00:59:52 ont continué l'interview jusqu'au bout, il y a toujours eu une situation.
00:59:55 – Très bien, on ne veut peut-être pas…
00:59:56 – Non mais c'est important, mais c'est important.
00:59:57 – Je ne pense pas que ce plateau ne s'est jamais tant animé
00:59:58 que depuis qu'on a prononcé le mot censure.
01:00:00 – Oui, c'est important, parce que ce même cycliste,
01:00:04 récemment vient de recevoir par ses coéquipiers une lettre
01:00:09 disant qu'il n'aurait pas le droit à partager les primes
01:00:13 du dernier Tour de France, et il y a eu un sujet dans Stade 2
01:00:18 sur ce refus de ses coéquipiers de lui voir octroyer ses primes.
01:00:21 Donc vous voyez, je ne crois pas qu'il y ait véritablement
01:00:24 une autocensure économique.
01:00:26 – Alors on va continuer sur ce sujet de censure,
01:00:28 d'autocensure ou de presque censure, à travers l'exemple
01:00:31 que vous avez choisi de séquence sur TF1
01:00:34 et que vous auriez préféré ne jamais voir.
01:00:36 Alors ça met en scène un animateur qui s'appelle Patrick Sébastien,
01:00:39 que le public connaît bien, à l'époque où il animait une émission
01:00:42 qui s'appelait "Osons", et un soir, "Osons" avait osé ça.
01:00:46 [Musique]
01:00:48 "Les gronchiers, les marrons, qu'on tolère et qui restent,
01:00:50 qui vous prennent pour des cons, et puis qui vous détestent,
01:00:53 les magasins brûlés à la moindre colère,
01:00:56 entre des jeunes usés et des vieux qui laissent faire,
01:01:00 et ces flashes qui aveuglent à la télé chaque jour,
01:01:03 et ces salauds qui peuvent la couleur de l'amour,
01:01:07 et les journaux qui traînent dans l'amour, mes amis,
01:01:10 ça me coûte tellement la haine, ça me réveille la nuit,
01:01:14 casser du noir, casser du noir, casser du noir,
01:01:24 casser du noir, à vous les amis, casser du noir, casser du noir."
01:01:34 – Alors il faut décrypter un tout petit peu, ça c'est Patrick Sébastien,
01:01:36 grimé en Le Pen, qui pastiche une chanson de Bruel
01:01:39 qui s'appelle "Casser la voix" sur le thème "casser du noir",
01:01:42 donc avec des paroles extrêmement racistes.
01:01:44 – Alors pourquoi je ne voudrais pas le revoir ?
01:01:46 Parce que je suis responsable du fait que cette séquence a été diffusée,
01:01:51 et donc j'ai fait deux erreurs, ce que j'ai analysé après.
01:01:54 La première c'est que j'ai fait passer le droit des auteurs
01:01:59 avant la responsabilité du diffuseur,
01:02:01 et comme l'émission était enregistrée,
01:02:03 j'avais la possibilité de couper la séquence, je ne l'ai pas fait.
01:02:06 – Vous l'avez vue avant le diffuseur ?
01:02:08 – Oui, j'ai vu le samedi dans la matinée,
01:02:11 et c'était diffusé le samedi soir, j'avais parfaitement le temps de la couper.
01:02:14 Et la deuxième erreur que j'ai faite, c'est de ne pas prendre conscience
01:02:18 que la parodie, l'humour a ses limites, et qu'il y a des sujets,
01:02:26 et en particulier celui-là qui porte sur le racisme,
01:02:28 qui est un sujet très lourd, très important,
01:02:32 ne justifie pas qu'il puisse être traité de cette manière.
01:02:37 Je me suis trompé.
01:02:39 Je veux dire d'ailleurs que dans cette affaire,
01:02:42 je veux exonérer Sébastien, parce qu'on peut lui faire des reproches,
01:02:46 Sébastien il est tout sauf raciste, donc il n'y avait aucune volonté,
01:02:49 de sa part, et encore moins de la mienne ou de la chaîne,
01:02:52 d'avoir, par cette séquence, d'encourager je ne sais quel racisme.
01:02:56 Au contraire l'idée était de le dénoncer, mais c'était une erreur.
01:02:59 – Et quand vous l'avez visionné, il ne vous a pas sauté aux yeux,
01:03:02 tout au contraire de le dénoncer…
01:03:04 – Attendez, c'était dans une émission qui faisait deux heures.
01:03:07 Quand on la regarde après, cinq ans après,
01:03:10 après avoir bien réfléchi, après avoir discuté longuement de ce sujet,
01:03:15 alors il est clair que c'était une erreur.
01:03:17 Quand vous êtes dans l'action et que vous vous dites,
01:03:19 il faut que je coupe, naturellement lui ne voulait pas couper,
01:03:22 c'est normal, il l'avait fait, vous vous posez beaucoup de questions,
01:03:25 et puis à un moment donné vous prenez la mauvaise décision.
01:03:28 C'était une mauvaise décision, j'en ai tiré quelques leçons,
01:03:31 je pense que tout ne ressortit pas de l'humour,
01:03:35 et qu'il y a des sujets sur lesquels on n'a pas le droit
01:03:39 de se livrer à des parodies de ce type.
01:03:41 Je crois d'ailleurs que Patrick a la même analyse,
01:03:43 et vous le voyez d'ailleurs,
01:03:45 qu'il fait aujourd'hui des émissions très différentes
01:03:47 qui ont d'ailleurs un vrai succès chez mon concurrent.
01:03:49 Donc j'exonère Patrick Sébastien, et je dis dans cette affaire,
01:03:53 le responsable c'est moi, j'ai essayé d'en tirer les leçons après.
01:03:56 – Très bien, alors qu'est-ce que je ne voudrais plus jamais voir
01:03:59 à la télévision en général, d'ailleurs que chez moi,
01:04:01 vous avez répondu au début de l'émission avec les esquives des hommes politiques,
01:04:05 alors je dois dire que vos trois réponses se ressemblent étrangement,
01:04:09 je dois bien l'avouer, ce ne sont pas les mêmes émissions.
01:04:11 – Il n'y a en tant que trois.
01:04:12 – Alors j'en sais rien, ça c'est l'enquête qui le dira,
01:04:14 je ne sais pas si vous vous êtes téléphoné avant.
01:04:16 Alors vous, ce que vous ne voudriez plus jamais voir à la télévision,
01:04:19 vous m'avez spontanément mentionné l'émission de Nagui,
01:04:22 "N'oubliez pas votre brosse à dents" qui passait il y a quelques années
01:04:25 sur France 2, on va en voir quelques images rapides
01:04:29 pour ne pas prêter le flanc à l'accusation de voyeurisme.
01:04:32 Alors c'est une émission dans laquelle les candidats et les candidateux
01:04:37 ont leur prometté des lots mirobolants, de l'argent, des voyages, des maisons,
01:04:41 en échange de quoi ils devaient faire des strip-tease sur le plateau
01:04:44 et toutes sortes d'activités aussi spectaculaires.
01:04:50 Marc Tessier, alors vous, vous m'avez cité une émission de la télévision étrangère,
01:04:54 télévision italienne, Canal et Cinque, dont on voit ici l'image,
01:04:59 donc il y a quatre personnages, deux en bas à gauche et deux au centre de l'écran,
01:05:02 c'est qui ? Est-ce que vous pouvez nous les décrire ?
01:05:04 - Alors vous avez le mari qui est là avec une jeune femme,
01:05:08 - Ça c'est l'écran, c'est ce qu'on voit en grand.
01:05:10 - Des deux grands qui est en train d'essayer de le séduire.
01:05:12 Et le présentateur de l'émission est avec l'épouse du mari
01:05:15 qui observe si le mari se laisse séduire.
01:05:17 Et au dernier moment, le rideau va se lever et le mari verra
01:05:21 que son épouse a assisté à la totalité de la scène
01:05:24 qui a évidemment été enregistrée préalablement.
01:05:27 Voilà, je trouve que c'est le genre d'émission tout à fait indigne
01:05:31 dans laquelle vous voyez la figure d'une femme en train de regarder son mari
01:05:35 et se posant la question de savoir si son mari va la tromper.
01:05:37 Je pense qu'il y a une limite, on parlait de...
01:05:39 - Là, elle sait déjà pas.
01:05:41 - Là, elle se doute qu'effectivement, il va se passer quelque chose.
01:05:44 - C'est mal parti, oui.
01:05:45 Étienne Moujotte, vous m'avez cité Big Brother,
01:05:47 cette émission de la télévision néerlandaise récemment diffusée.
01:05:52 Alors c'est pareil, on va en voir quelques images rapides.
01:05:55 Est-ce que vous pouvez nous décrire le concept de cette émission ?
01:05:58 - C'est un concept extrêmement original.
01:06:01 C'est-à-dire que les producteurs ont pris un certain nombre de garçons et de filles,
01:06:07 volontaires, qu'ils ont enfermés pendant 4 mois
01:06:11 avec des caméras qui tournaient en permanence.
01:06:14 Et toutes les semaines, les téléspectateurs de la chaîne en Hollande
01:06:19 avaient droit au best-of, au meilleur, comme on dit, de la semaine.
01:06:23 Et on voyait des images de ce type.
01:06:25 - Les moments de l'intimité la plus intime.
01:06:28 - Oui, et sinon, on en a à l'air.
01:06:31 - Rien n'était parti.
01:06:33 Sur celle-là, Big Brother, je pense qu'on est tous d'accord autour de cette table
01:06:36 pour dire que ces images ne doivent jamais être vues à la télévision française
01:06:39 et qu'une émission de ce type ne doit pas y avoir sa place.
01:06:41 - On les voit sur Internet maintenant, puisqu'il y a des caméras dans les appartements
01:06:44 qui montrent avec l'exhibitionnisme.
01:06:46 - Le sujet particulier.
01:06:48 - Heureusement.
01:06:49 - Le sujet particulier est là une théâtralisation de la vie privée.
01:06:52 C'est-à-dire qu'on prend des gens et pendant N semaines,
01:06:56 2 mois et demi, 3 mois, on les filme en permanence.
01:07:01 Je ne crois pas que ce soit de la télévision telle que nous devons l'envisager.
01:07:07 Et le problème de la télévision du réel est autre chose.
01:07:10 - Ce n'est pas la caméra cachée.
01:07:12 Tout est scénarisé, simulé.
01:07:15 On crée la situation dans laquelle on pense que les gens vont commettre quelque chose
01:07:19 qu'ils ne commettraient peut-être pas dans la vie normale ou dans leur vie quotidienne.
01:07:23 Et on essaie de créer cet incident pour ensuite créer un événement médiatique.
01:07:28 - Vous êtes tous d'accord tous les 4 pour dire qu'on ne doit jamais voir ça à la télévision française.
01:07:32 N'empêche que nous, on a regardé la télévision attentivement depuis quelques semaines,
01:07:36 depuis que cette émission existe en Hollande.
01:07:38 On aperçoit que ces images ont été très souvent vues sur de nombreuses chaînes de télévision.
01:07:42 On va en faire un petit...
01:07:44 On les a vues chez vous Marc Tessier dans l'émission de Christine Bravo, "Union libre".
01:07:48 C'est normal, c'est une émission où on parle de l'Europe.
01:07:51 On les a vues chez Paul Amard aussi, mais c'était normal.
01:07:54 C'est un magazine où on informe sur la société.
01:07:56 On les a vues chez vous, chez TV+ mais c'est normal, c'est une émission sur la télévision.
01:08:01 - Et vous ?
01:08:02 - On les voit pour la première fois chez Jérôme Clément là maintenant
01:08:05 puisque nous les montrons ici à Récurimage.
01:08:07 Et sur TF1, on les a vues une fois à Drôle de Zalpine.
01:08:10 Et tiens d'ailleurs après on les a revues chez Guillaume Durand.
01:08:14 - Il y avait même une des participants de chez Durand qui a expliqué
01:08:19 et qui d'ailleurs à mon avis a été un peu injustement malmenée
01:08:22 parce qu'on avait au bout du compte dans l'envoyant l'idée que c'était une conflit.
01:08:26 - D'accord.
01:08:27 - C'était pas l'apologie de Big Brother.
01:08:30 - Je crois que la question que ça pose c'est est-ce qu'on est d'accord
01:08:32 pour transformer les téléspectateurs en voyeurs ?
01:08:34 C'est ça, mettre des caméras partout.
01:08:36 Donc je crois qu'on ne peut pas accepter ça
01:08:39 parce que sinon il n'y a plus de limites, ni au respect de la vie privée.
01:08:42 Toutes les émissions qu'on a montrées un titre ou un autre
01:08:44 c'est d'avoir d'une vulgarité extrême,
01:08:46 ça fait appel aux sentiments quand même les moins intéressants.
01:08:50 Je ne dis pas qu'il faut toujours être dans la vertu la plus noble
01:08:52 mais enfin il y a des limites.
01:08:53 Et là on a franchi les limites où on transforme le téléspectateur en voyeur.
01:08:58 Ça moi je dis non.
01:08:59 - D'accord.
01:09:00 Alors les limites, à quel moment on les franchit, à quel moment on les franchit pas ?
01:09:03 - C'est une question intéressante.
01:09:06 Il y a quelques années, quand nous avons commencé à Ré Sur Images,
01:09:10 il y avait un certain nombre d'émissions qui étaient à l'antenne sur votre chaîne,
01:09:13 Etienne Mougeot, dont la critique de télé,
01:09:17 à propos desquelles la critique de télé était extrêmement violente, extrêmement réservée.
01:09:21 Alors on va en voir simplement un petit extrait,
01:09:23 on aurait pu en choisir beaucoup, c'est nous qui l'avons choisi,
01:09:27 de TF1 il y a 5 ans.
01:09:29 [Musique]
01:09:32 - Chez vous ce n'est pas le moment de dormir,
01:09:34 car nous allons accueillir Lolo Ferrari.
01:09:37 Ne zappez pas, dans un instant, Lolo Ferrari.
01:09:40 Dans un instant nous allons accueillir Lolo Ferrari,
01:09:43 cette demoiselle, pourrait-on dire, qui a des seins énormes.
01:09:48 Sur le plateau de Tout est possible, Lolo Ferrari.
01:09:51 [Applaudissements]
01:09:57 - Alors vous avez fait le ménage, vous avez fait supprimer...
01:09:59 - Ça n'est pas mon genre de beauté Lolo Ferrari.
01:10:01 - On l'a bien compris d'ailleurs, on la voit moins aujourd'hui sur TF1.
01:10:05 - Je voulais juste vous rappeler,
01:10:07 il parle, Morandini parle 3 fois de Lolo Ferrari,
01:10:11 mais c'est à 3 moments de l'émission.
01:10:14 - Bien sûr, il fait 3 fois la bande annonce, avant chaque pub.
01:10:17 - Il ne fait pas la bande annonce, il annonce ce qu'il va y avoir,
01:10:20 puis évidemment il en fait le centre de l'émission,
01:10:23 et c'est vraiment le centre de l'émission.
01:10:25 - Alors ça c'était TF1 avant, TF1 aujourd'hui où sont les limites,
01:10:28 est-ce que les limites ont changé ?
01:10:29 Voilà la spéciale Saint-Valentin de Sans Aucun Doute.
01:10:32 - Nous donnerons la parole à Cyril et Céline,
01:10:34 alors là, il ne faut pas être jaloux,
01:10:37 Cyril ne l'est pas, car Céline travaille dans le X.
01:10:40 - Bonsoir Céline. - Bonsoir.
01:10:42 - La mademoiselle que vous voyez à l'écran est une star du X,
01:10:45 et que monsieur à côté est son partenaire.
01:10:47 On parle de ça dans quelques instants,
01:10:49 vous avez un très joli décolleté mademoiselle, je vais tenir à vous le dire.
01:10:52 - J'espère.
01:10:53 - Quand on est actrice dans des films X,
01:10:55 c'est pas évident d'avoir un compagnon,
01:10:57 je pense qu'il faut qu'il accepte le fait,
01:10:59 il y a des scènes qui sont jouées bien évidemment,
01:11:01 et il y a une vie sociale aussi à côté,
01:11:03 donc on vous retrouvera dans quelques instants tous les deux,
01:11:05 nous regardons maintenant le reportage de Camille Robillaud.
01:11:07 - Alors je crois que ça nécessite un sérieux décryptage à propos des limites.
01:11:10 - Il est quelle heure Daniel Schneiderman, quand ça passe ça ?
01:11:13 - Il est tard, c'est en général réservé effectivement
01:11:16 à la dernière partie des émissions de première partie.
01:11:18 - Il est nuit hein ? - Non pas tout à fait, il est 11h.
01:11:21 - Et alors il ne faut pas... - Non non je vous demande.
01:11:25 - Il faut censurer ça. - Non non je vous demande.
01:11:27 - C'est moi qui vous pose la question, il faut censurer ça,
01:11:30 vous croyez que c'est absolument abominable,
01:11:32 que c'est une sorte de crime absolu
01:11:36 que de montrer une jeune femme qui fait du X à minuit sur une chaîne,
01:11:40 c'est abominable ça.
01:11:42 - Non mais c'est ça ma question.
01:11:44 - Oui la limite, parce que le décolleté de Lolo Ferrari,
01:11:46 ça n'allait plus, on l'a enlevé de l'antenne,
01:11:48 donc la contre-plongée sur les jambes de cette demoiselle...
01:11:50 - Bon vous êtes nuit, il est nuit, on fait la Saint-Valentin,
01:11:53 c'est une séquence de minuit.
01:11:55 - Oui c'est content, quand il n'y a pas de plan de coupe,
01:11:57 vous nous faites une fête. - C'est vrai.
01:11:59 - C'est pas une tête de lion.
01:12:01 - Si c'est ça l'excès absolu, celui-là je l'assume,
01:12:07 vous en avez sûrement d'autres dans votre besace.
01:12:09 - Non on risquerait de prêter le flanc à l'accusation de voyeurisme.
01:12:13 - Oui et jusque-là on n'apparaît pas absolument abominable.
01:12:16 - Très bien. - Même si ce n'est pas un programme de 21h.
01:12:19 - Très bien. Qu'est-ce que je préfère sur une chaîne autre que ma chaîne ?
01:12:23 Alors plusieurs choix très différents.
01:12:25 Jérôme Clément, vous avez choisi un extrait de "Feu, l'émission littéraire de France 3,
01:12:30 qu'est-ce qu'elle dit d'Asie ?"
01:12:31 Un reportage consacré à "Feu, l'écrivain marseillais" Jean-Claude Hizau.
01:12:35 Jean-Claude Hizau a bourlingué aux quatre coins de la planète.
01:12:39 Aujourd'hui il pose ses valises aux 13 rues Salta-la-Machia.
01:12:43 Ici il attend une nouvelle aventure urbaine avec ses intrigues de quartier.
01:12:48 - J'ai peu de rapport avec Nice, moi je suis de Marseille,
01:12:50 bon Marseille-Nice c'est pas vraiment des villes amies.
01:12:54 - Alors ça hors Arte, c'est l'émission que vous préférez ?
01:12:57 - Oui c'est une émission que je regardais beaucoup
01:12:58 parce que je trouve que c'est très difficile de faire des émissions littéraires,
01:13:00 c'est un genre qui se renouvelle difficilement.
01:13:03 Enfin on en a eu une bonne ici sur la cinquième qui est "Droit d'auteur" avec Frédéric Ferney,
01:13:09 mais je dois dire que c'est vrai que c'est compliqué.
01:13:11 Et moi je cherche désespérément comment faire une aussi sur Arte, j'y suis pas arrivé.
01:13:15 - Mais pourquoi pas avoir repris cette année ?
01:13:16 - Parce qu'elle ne s'adapte pas à un système européen, ça ne fonctionne pas, on ne peut pas y arriver.
01:13:22 Et je trouvais par exemple, j'avais vu ce reportage sur Iso,
01:13:25 qui m'a fait découvrir Iso que je ne connaissais pas,
01:13:27 et je l'ai choisi parce qu'il est mort il n'y a pas longtemps,
01:13:30 je trouve qu'il est un auteur formidable.
01:13:32 Mais je trouve que c'est un genre original et que c'est une façon intéressante
01:13:37 de développer à la fois des connaissances dans un rythme un peu différent.
01:13:42 Donc j'appelle de mes voeux ce genre de choses,
01:13:44 et je trouve que c'est un hommage que j'ai rendu d'ailleurs à ceux qui l'ont fait et à ceux qui l'ont diffusé.
01:13:49 - D'accord. Émission préférée sur une chaîne autre que la mienne,
01:13:52 votre choix Pierre Lescure, un numéro de "Ça se discute" de Jean-Luc Delahue sur France 2,
01:13:57 un numéro qui était consacré à des témoignages sur le viol,
01:14:00 et notamment un moment très particulier de cette émission.
01:14:04 - Moi j'ai senti qu'il allait être vraiment méchant quand il est rentré avec moi dans l'immeuble.
01:14:08 Là on se dit...
01:14:09 - Vous aviez accepté de le faire rentrer avec vous ?
01:14:10 - Non, je lui ai dit simplement "je suis fatiguée, je rentre chez moi,
01:14:14 donc au revoir, on sera amené à se revoir comme ça dans la rue".
01:14:17 Et lui a retenu la porte et est entré.
01:14:20 - D'accord. Vous avez essayé de garder le contrôle ?
01:14:22 Vous avez essayé de discuter, de le calmer, de le raisonner ?
01:14:24 - Oui, de le calmer, non mais sur le moment, je me suis dit
01:14:27 "il veut juste mon argent ou il veut seulement voler quelque chose".
01:14:30 D'ailleurs il a commencé par ça, voler l'argent, la carte orange, tout ça.
01:14:34 J'étais complètement tétanisée à ne pas pouvoir bouger, à trembler vraiment.
01:14:39 Des gros tremblements.
01:14:40 - Pendant toute la durée de cette agression ?
01:14:42 - Oui.
01:14:43 - Une fois l'agression terminée, quels ont été vos premiers gestes ?
01:14:46 - Je courus très vite chez moi, j'ai fermé à double tour.
01:14:50 Et j'ai pleuré, j'ai pleuré vraiment beaucoup, beaucoup.
01:14:53 Je me suis vraiment lavée, comme dans le téléfilm justement, énergiquement,
01:14:56 avec vraiment une véritable envie de tout enlever.
01:14:59 - Pourquoi ce moment-là ?
01:15:01 - Vous m'avez demandé l'émission que je trouvais la mieux ailleurs
01:15:04 et ça se discute parce que j'ai rarement vu sur tout sujet
01:15:08 celui-là était particulièrement délicat, il pouvait basculer,
01:15:11 il pouvait être emprunt de voyeurisme éventuellement.
01:15:15 Mais sur ce sujet-là en particulier, comme sur beaucoup d'autres,
01:15:18 je trouve qu'on a rarement atteint autant de qualité de témoin.
01:15:22 Il y a un boulot qui est fait sur les témoignages.
01:15:24 - Sur le casting si on peut dire des témoins.
01:15:26 - Oui si on veut, sur le casting des témoins, sur les appels à témoins.
01:15:29 Il y a vraiment un casting qui est fait qui, sur tout sujet,
01:15:32 des sujets de famille, de vie de société, ou des sujets très durs, très rudes
01:15:36 comme celui-là, une qualité de témoignage qui fait la valeur rare de cette émission.
01:15:41 - Émission préférée de Marc Tessier sur notre chaîne que la sienne,
01:15:44 ça parle encore de football mais on n'est pas dans un match,
01:15:46 on est dans la préparation, ou à la mi-temps je crois,
01:15:48 on est à la mi-temps d'un match.
01:15:50 - Préparation.
01:15:52 - Préparation, c'est un extrait du documentaire de Stéphane Meunier,
01:15:55 "Les yeux dans les bleus".
01:15:56 - Nous on n'a pas rêvé, on a bossé, on a bien travaillé.
01:16:01 On a été tout au long de ce stage extrêmement présents,
01:16:06 avec un comportement de grande dignité.
01:16:09 Alors ça serait dommage ce soir qu'on termine mal.
01:16:12 On n'a pas à avoir, je dirais, de complexe face à cette équipe-là.
01:16:18 On en a grâce à notre mental.
01:16:21 On a toujours renversé des situations, dans la douleur parfois,
01:16:25 mais avec une, je dirais, avec un mental de toute épreuve.
01:16:31 - Pourquoi ce film ?
01:16:32 - C'est le plus beau document qu'on puisse imaginer sur les lieux du stade pour les Français.
01:16:37 Si on veut vraiment faire de la pédagogie au travers d'un communautaire,
01:16:40 expliquer comment ça se passe et donner à aimer,
01:16:44 je crois que ce documentaire y réussit parfaitement.
01:16:47 En plus, j'ajoute simplement un mot, le sport c'est aussi tout ce qui l'entoure,
01:16:53 et arriver à faire un reportage aussi sensible, je crois que c'est une sacrée gageur.
01:16:58 - Alors Etienne Oujode, vous vous avez fluctué.
01:17:00 C'est-à-dire que vous avez commencé à me dire,
01:17:02 "Mon émission préférée c'est "Histoire parallèle de Marc Féraud sur Arte".
01:17:05 Bon, j'ai dit, j'étais jugé.
01:17:07 - C'est vrai que j'aimais cette émission.
01:17:08 - J'étais étonné.
01:17:09 Puis vous m'avez rappelé trois jours après, vous m'avez dit,
01:17:11 "Non, finalement on va choisir autre chose".
01:17:12 Je ne sais pas comment ça va être pris.
01:17:13 Je ne sais pas pourquoi vous avez eu honte de dire que vous aimiez Marc Féraud.
01:17:16 - Je vais vous dire, je pensais que les gens se seraient dit,
01:17:18 "C'est une pédagogie qui va vers une émission..."
01:17:21 Non, c'est vrai que j'aime beaucoup l'émission de Féraud.
01:17:24 Mais j'aimais aussi, autre chose très différent.
01:17:29 C'est un peu mon éclectisme.
01:17:32 - C'est votre schizophrénie à vous.
01:17:34 - Sûrement.
01:17:35 - Alors, c'est aussi sur Canal+, comme l'extrait de Marc Tessier.
01:17:38 C'était sur Canal+.
01:17:39 C'est un extrait des "Nuls".
01:17:40 Vous nous avez laissé toute l'attitude pour choisir l'extrait des "Nuls".
01:17:43 - Oui, parce que j'adorais les "Nuls".
01:17:45 Je dis j'adorais, parce que maintenant il faut chacun leur carrière.
01:17:48 Chabac est le carrière, Chantal Lobby, magnifique, Faroujia, formidable.
01:17:52 Malheureusement, Bruno Carrette n'est plus là.
01:17:54 Et pour moi, c'est le souvenir des années, début 90,
01:17:57 quand je regardais la télé avec mon fils qui avait 12 ans le samedi soir.
01:18:00 C'est aussi simple que ça.
01:18:02 - On a trouvé un, on s'est dit, celui-là, il va vraiment lui plaire.
01:18:04 On regarde.
01:18:06 - Bruno, parlez-nous du Z.
01:18:08 - Oui. Le Z, 26e lettre de l'alphabet,
01:18:11 sert à noter la fricative dentale sonore
01:18:14 et quelquefois dans des noms d'emprunts, les sons.
01:18:17 En algèbre, symbole littéral désignant une troisième inconnue.
01:18:20 En géométrie, la troisième coordonnée cartésienne.
01:18:24 - Et je préciserai qu'en maths,
01:18:26 c'est aussi la désignation de l'ensemble des nombres entiers.
01:18:29 - Vous savez que c'est minable, ce que vous faites, là ?
01:18:31 C'est minable. L'enfoncer avec votre culture, je trouve ça minable.
01:18:34 En plus, il n'est pas si con qu'on le dit.
01:18:36 Dominique, vous avez lu Shakespeare ? - Non, c'est de qui ?
01:18:38 (Rires)
01:18:40 - Z.
01:18:42 Z comme Zizi.
01:18:44 Zizi, nom masculin.
01:18:46 Terme qui désigne une bite sur TF1.
01:18:49 Exemple, le catamaran d'Urex était attaché à la Zizi d'Amarrages.
01:18:53 Roger Zabel.
01:18:55 - Z comme Zigounette.
01:18:57 (Rires)
01:18:59 Zigounette, nom féminin.
01:19:01 Terme qui désigne une bite sur Antenne Z.
01:19:03 - Antenne 2, chantelle, c'est un Z...
01:19:05 C'est un 2, pardon, c'est pas un Z.
01:19:07 (Rires)
01:19:09 - Excusez-moi, mais la connerie, je trouve ça contagieux.
01:19:11 Exemple, voici le joli trois-pièces que j'asigounette.
01:19:14 Michel Drucker, Adani Saval.
01:19:16 - Tout le monde a été servi, c'est ça ?
01:19:18 (Rires)
01:19:20 - C'est vrai.
01:19:22 - Pourquoi vous n'avez jamais réussi à introduire ce type d'humour sur TF1 ?
01:19:28 Ce type d'humour qui est vraiment...
01:19:30 On regarde ça, on se dit qu'on est sur Canal+
01:19:32 et on peut être, si j'ose dire, nulle part ailleurs que sur Canal+.
01:19:35 - Les nulles, c'est une époque, mais ils sont maintenant, si j'ose dire,
01:19:40 séparément souvent là.
01:19:42 On travaille beaucoup avec Farouk Djia.
01:19:44 Quand on peut avoir Chantal Lobby dans une fiction, on la prend.
01:19:48 Et puis Shabba, c'est devenu un très grand réalisateur.
01:19:52 - Oui, et alors c'est vrai, puisque vous en parlez,
01:19:54 c'est vrai que, je veux dire, vous avez tous les deux choisi un extrait de Canal+.
01:19:57 Et c'est vrai qu'on a l'impression, quand on regarde le paysage audiovisuel d'aujourd'hui,
01:20:02 que l'esprit Canal+, l'esprit des débuts Canal+,
01:20:04 ou l'esprit encore actuel Canal+,
01:20:06 c'est un peu répandu, c'est disséminé,
01:20:08 dans beaucoup d'émissions et dans beaucoup de chaînes de télévision actuelles,
01:20:13 il y a sans arrêt des émissions qui viennent de Canal+,
01:20:15 par exemple chez Thierry Ardisson, chez vous, sur France 2.
01:20:18 - Il y a une fille, effectivement, juste avant le 20h, c'est vrai, c'est l'esprit Canal+.
01:20:23 - Tout le PAF parle de Canal+.
01:20:25 Alors, on n'a pas le temps de s'y apesantir,
01:20:28 mais il y a une chaîne qui parle aussi beaucoup de Canal+, c'est Canal+.
01:20:31 C'est même une de ses spécialités, c'est de parler de Canal+.
01:20:34 Parfois, en en parlant bien, on raconte ce qu'il va y avoir sur Canal+.
01:20:37 On reçoit les animateurs de Canal+ dans d'autres émissions de Canal+.
01:20:40 Et parfois, ce qui fait votre spécificité, c'est qu'aussi,
01:20:43 on en parle d'une manière extrêmement critique.
01:20:46 Je voudrais montrer deux petits extraits de la manière dont les guignols
01:20:49 ont traité le lancement de votre filiale chaîne d'information continue,
01:20:52 E-télévision. On va regarder.
01:20:55 - Le dimanche matin, vous étiez sur place avec vos estafettes.
01:20:58 Non, attention, ce n'est pas des estafettes, c'est des véhicules satellites.
01:21:01 Oui, pardon, donc vous étiez les premiers.
01:21:03 C'est-à-dire, oui et non.
01:21:04 C'est-à-dire, comme les routes étaient coupées, les véhicules satellites ne pouvaient pas passer.
01:21:07 Oui, c'est l'inconvénient avec les fourgonnettes.
01:21:10 Ce ne sont pas des fourgonnettes, ce sont des véhicules satellites.
01:21:13 Il aurait fallu un hélico. Et vous n'en avez pas ?
01:21:16 Ah, non.
01:21:17 Donc du coup, les images, elles n'étaient pas sur E-télévision, elles étaient sur LCI.
01:21:20 Et je t'emmerde.
01:21:23 En même temps, dans LCI, il y a...
01:21:26 I.
01:21:27 Oui. Dans "Nulle part ailleurs", il y a "ailleurs".
01:21:30 Tu n'as pas envie d'aller voir, là ?
01:21:31 Comment on peut faire ?
01:21:32 Ah, mais c'est pas un canal.
01:21:33 Il est 32 ans, pourquoi il ne vient pas nous voir ?
01:21:35 Radio, peut-être, on peut en faire un reportage sur YouTube.
01:21:38 C'est quoi, ce bordel ?
01:21:41 Ah, l'équipe à E-télévision a fait voler l'astafette.
01:21:45 Ce n'est pas une astafette, c'est un véhicule satellite.
01:21:47 Ah, ils l'ont piqué, quand même.
01:21:49 C'est nos voleurs.
01:21:50 Ils nous le rendent.
01:21:52 Ah, ils nous le rendent à fourgonnettes ?
01:21:54 Ce n'est pas une fourgonnette, c'est un véhicule satellite.
01:21:56 Il paraît que ça ne tire pas et que la couleur est à chier, tout le quartier se fout d'eux.
01:21:59 Ah, ça s'améliore.
01:22:01 Ils ont juste gardé la parabole pour essayer de capter LCI.
01:22:04 Bah, on va dans LCI-I.
01:22:07 Alors là, les téléspectateurs ne le voient pas, mais ça vous a fait beaucoup rire.
01:22:11 Oui.
01:22:12 Alors, ça fait beaucoup rire, le spectateur que vous êtes,
01:22:14 mais est-ce que, parfois, ça n'énerve pas prodigieusement le patron que vous êtes aussi ?
01:22:19 Oui, bien sûr.
01:22:21 Mais comme tout guignolisé est par moi interposé, lorsque ce sont d'autres gens de la chaîne,
01:22:28 ils nous avaient bien allumé E-télévision sur le traitement des inondations.
01:22:33 On n'a pas du tout montré, pardon.
01:22:35 Ils avaient bien raison, parce que ce jour-là, E-télévision était mauvais.
01:22:39 En revanche, je me souviens d'une conversation un peu musclée avec les auteurs,
01:22:43 lorsque, en rentrant de vacances, l'un était en Thaïlande, l'autre était je ne sais pas où,
01:22:47 ils n'avaient pas regardé E-télévision, et E-télévision avait très bien travaillé
01:22:50 et sur la tempête des fêtes de fin d'année, si j'ose dire, et de la marée noire.
01:22:55 Mais est-ce que j'ai trouvé le...
01:22:56 – Vous avez trouvé le musclé entre vous et les auteurs.
01:22:58 – Oui, parce que je trouvais que là, autant sur les inondations,
01:23:01 il n'y a pas grand-chose à dire, parce que E-télévision qui démarrait,
01:23:04 s'était pris un peu les pieds dans le tapis,
01:23:06 autant sur tout ce qui s'est passé d'important dans l'actualité
01:23:11 et dans la vie quotidienne de beaucoup de Français pendant les fêtes a été bien traité.
01:23:15 Donc je leur ai dit, la prochaine fois, regardez.
01:23:17 Mais le numéro de De Greff et de votre serviteur sur la parabole, ça me fait plutôt rire.
01:23:22 En revanche, le document qu'avait consacré Marc-Olivier Fogiel à E-télévision,
01:23:28 la veille du démarrage, où bien entendu une chaîne d'info ne fonctionne même pas à blanc,
01:23:33 celui-là était, je trouve, assez malhonnête intellectuellement.
01:23:37 – Dans TV+ ? – Oui.
01:23:38 – Vous le lui aviez dit ? – Oui.
01:23:40 – Qu'est-ce qu'il avait répondu ?
01:23:42 – Il m'avait dit "bien chef".
01:23:44 Il s'était défendu parce qu'il estimait qu'il avait fait son boulot,
01:23:46 mais je trouvais que c'était une drôle de façon de saluer la chaîne
01:23:50 que de faire un reportage sur les derniers fils qu'on était en train d'installer,
01:23:54 comme on installait des fils dans ce studio juste avant le début de l'émission.
01:23:57 C'est un peu ce qu'ils avaient fait.
01:23:58 – D'accord, mais dans un cas de ce type, vous estimez que votre rôle consiste éventuellement
01:24:01 à faire part de vos remarques et de ce que vous pensez,
01:24:04 éventuellement même de le dire publiquement, ce que vous venez de faire là,
01:24:07 mais en aucune manière à censurer qui que ce soit.
01:24:10 – Non, on n'est pas dans ce… c'est l'obsession chez vous.
01:24:13 – Non, non, je vous demande. C'est une question.
01:24:16 – Le rôle va être de critiquer après ? – Oui.
01:24:18 – Oui, heureusement.
01:24:21 – La délégation de responsabilité phénoménale que, pour ce qui est de moi,
01:24:28 mais je pense que mes confrères ici présents pourraient dire sans doute à peu près la même chose,
01:24:33 la délégation de responsabilité phénoménale que moi, que De Greff,
01:24:37 on donne à un certain nombre de producteurs et de présentateurs,
01:24:39 fait que, s'il vous plaît, a posteriori, on peut quand même donner son avis.
01:24:44 – D'autant plus que, est-ce que au total, tout ça,
01:24:48 c'est-à-dire cette liberté de ton extraordinaire qui règne sur Canal+,
01:24:51 – Ah, le bilan est positif. Je vous le confirme.
01:24:56 – Je voulais simplement vous entendre le dire.
01:24:59 Alors, j'ai une dernière question, on parle beaucoup de Canal+ sur Canal+,
01:25:02 on parle moins en général de la 5e sur la 5e,
01:25:05 pour une fois c'est la 200e, si vous voulez bien déroger à la règle.
01:25:09 Si tout se passe comme prévu dans quelques semaines ou dans quelques mois,
01:25:13 Marc Tessier, vous serez à la tête d'une super holding de France Télévisions
01:25:17 qui regroupera aussi la 5e ?
01:25:20 – Il existera une holding qui regroupera France 2, France 3 et la 5e,
01:25:25 dont le président sera désigné par le CSA, probablement.
01:25:29 – Il n'est pas tout à fait exclu que ça puisse être vous ?
01:25:31 – Non, mais il n'est pas certain que ce soit moi.
01:25:33 – Alors, on n'a pas bien compris dans ces cas-là,
01:25:35 si vous, Jérôme Clément, souhaitiez continuer à être à la tête de la 5e
01:25:39 comme directeur général sous les ordres de Marc Tessier.
01:25:43 Vous souhaitez ou vous ne souhaitez pas ?
01:25:45 – Non, mais je crois que le problème sera réglé légalement quand la loi sera votée.
01:25:48 Moi, je suis président de la 7th Arté, je le resterai puisque la loi ne changera pas,
01:25:52 vice-président d'Arté GUE, je le resterai.
01:25:54 Ensuite, il appartiendra au président de la holding de choisir son directeur général
01:25:58 et il le fera quand la loi sera votée, propulguée et décidée, voilà.
01:26:01 – Et l'actuel président a un souhait personnel ou pas ?
01:26:04 – Le moment venu, la question se posera, mais pour l'instant, je ne me pose pas la question.
01:26:08 – Là, vous allez être dans le montage de l'escur.
01:26:10 – Non, non, non.
01:26:11 – Vous allez être dans le prochain montage de l'escur.
01:26:13 Vous souhaitez continuer à travailler avec Jérôme Clément ?
01:26:15 – Bien entendu, et d'ailleurs, quoi qu'il arrive…
01:26:19 – Tu seras dans le montage de l'escur.
01:26:21 – Non, moi je réponds très franchement, il est clair que France Télévisions,
01:26:26 qu'on travaillera avec Arté, alors maintenant que vous me parlez de la 5e,
01:26:29 nous verrons le moment venu, de toute façon.
01:26:31 – C'est la même phrase, c'est ce qu'il vient de dire.
01:26:34 – Non, non, nous verrons le moment venu,
01:26:36 la réponse n'est pas à l'ordre du jour.
01:26:38 – Très bien, écoutez…
01:26:40 – Pouvez-vous poser une question, s'il vous plaît ?
01:26:42 – Je ne sais pas si je saurais répondre.
01:26:44 En général, la question de la fin, c'est un effet de télévision.
01:26:47 – Ma question est toute simple, pourquoi vous avez censuré la 6e ?
01:26:50 – Pour que vous ayez une question de la fin à poser.
01:26:53 – Merci.
01:26:54 – Rediffusion de cet arrêt sur image jeudi, c'est un peu plus tôt que prévu
01:26:57 parce que cette émission était exceptionnellement longue,
01:27:00 je n'ai pas l'horaire exact en tête, j'en suis désolé.
01:27:03 Prochain arrêt sur image dimanche prochain à 12h30
01:27:06 pour la 201ème d'arrêt sur image.
01:27:08 Au revoir à tous.
01:27:09 [Musique]
01:27:19 [Musique]
01:27:24 – Allo, oui, bonjour.
01:27:25 Bertrand Mallet de NexAssurance.
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01:27:29 Nantes, pas d'accident.
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01:29:18 – Je conteste, procédure bâle. Bonjour, j'aimerais savoir si j'ai le droit d'appeler un avocat.
01:29:22 – Le numéro 15, la 5ème et Radio Bleu vous proposent Studio Conseil.
01:29:26 Un problème ? Téléphonez.
01:29:28 – Aujourd'hui, avec l'aide d'un avocat et d'un responsable de l'INC,
01:29:31 l'Institut National de la Consommation, nous répondrons en direct à toutes les questions
01:29:35 que vous vous posez concernant le droit du travail et également la sécurité en matière d'alimentation.
01:29:40 – Studio Conseil, à voir et à écouter en simultané sur la 5ème et Radio Bleu.
01:29:45 – Du car !
01:29:47 – Si vous avez un problème, posez vos questions à Studio Conseil.
01:29:50 Numéro azur, 0810 055 056. De 9h à 13h, le jour même de l'émission.
01:29:56 – Bonjour !
01:29:57 [Musique]
01:29:59 – Capta !
01:30:00 [Musique]
01:30:02 – En cas de difficulté du transit, y'a qu'à...
01:30:06 Y'a qu'à Fuca !
01:30:08 [Bruit de chien]
01:30:09 – Fuca est un médicament pour le traitement de courte durée de la constipation occasionnelle de l'adulte.
01:30:13 [Bruit de chien]
01:30:15 – Franchement, là, je sais pas lequel choisir.
01:30:17 – Attends, un chariot, c'est un chariot.
01:30:19 – Mais non, je te parle d'opérateur téléphonique.
01:30:22 – Tu t'y retrouves, toi ?
01:30:23 – Bah oui, j'ai pris le 7.
01:30:24 – T'es sûr de pas te tromper de faire un max d'économie ?
01:30:26 – Tiens, en ce moment, le week-end, je téléphone pour 25 centimes la minute.
01:30:29 – 25 centimes ?
01:30:31 – Ouais.
01:30:32 – Bah c'est pas grave, moi, je vais téléphoner tout le week-end.
01:30:34 [Rires]
01:30:35 – Le week-end, avec le 7, c'est 25 centimes la minute jusqu'au 23 avril.
01:30:39 Le 7, et si vous faisiez tout de suite le bon choix,
01:30:41 appelez plutôt 0800 356 356.
01:30:45 [Bruit de voiture]
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01:30:58 Vous remboursez par petite mensualité sans faire de vagues dans votre budget.
01:31:02 [Bruit de voiture]
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01:31:07 [Rires]
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01:31:11 Le crédit, parlons-en simplement.
01:31:13 Allez au bout de vos projets ?
01:31:15 [Musique]
01:31:17 – Captain !
01:31:18 [Bruit de coup de feu]
01:31:20 – Ah !
01:31:21 [Bruit de vent]
01:31:22 Ah, mais qu'est-ce qu'il est lourd, ce trou !
01:31:23 Eh, bonjour les amis !
01:31:24 Remarquez, c'est normal, il y a tout le pays des tout-ne-deux dans !
01:31:27 [Bruit de coup de feu]
01:31:28 Voilà, bon !
01:31:30 Eh, c'est...
01:31:31 [Bruit de coup de feu]
01:31:33 [Bruit de sifflement]
01:31:34 Qu'est-ce que je vous disais qu'il était lourd ?
01:31:36 Bon, eh, on perd pas de temps !
01:31:38 C'est Ludo !
01:31:39 C'est parti !
01:31:41 [Bruit de coup de feu]
01:31:43 [Bruit de sifflement]
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