Chloé Paquet a créé la surprise ce dimanche au premier tour de Roland-Garros. Opposée à une joueuse très en forme, la Russe Diana Shnaider - 47e et titrée au Trophée Clarins quelques jours plus tôt -, la 139e joueuse mondiale, qui profite d'une invitation octroyée par la Fédération, a maîtrisé son match de bout en bout (6-3, 6-1) pour rejoindre Katerina Siniakova (34e, n°32) au deuxième tour. Une belle performance de la Française, qui pêche habituellement contre les joueuses du Top 50.
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00:00Une super victoire, ça faisait depuis 2017 que j'attendais de passer le premier tour, donc je suis vraiment contente et surtout la manière, j'ai vraiment bien géré le match du premier au dernier point contre une adversaire qui joue bien, qui est en forme en ce moment, je l'avais énormément préparé ce match avec mon coach, tactiquement, je savais exactement ce qu'il fallait faire et je suis vraiment contente d'avoir gagné.
00:31Bravo Chloé, il y a une sorte de soulagement d'arriver à nouveau et encore en plus à Roland-Garros, d'avoir franchi un tour en Grand Chelem ?
00:41Soulagement, oui, toujours un petit peu, mais très contente surtout, c'était la première fois que je jouais sur le Simon Mathieu en simple, on avait fait un double avec Clara, mais c'était la première fois et dès que je suis rentrée sur le cours, je me suis super bien sentie avec les supporters, l'atmosphère vraiment sur ce cours qui est incroyable, il y avait pourtant pas mal de Français qui jouaient en même temps, donc je me suis dit mince, peut-être qu'il va y avoir peu de monde et au final ils étaient super nombreux.
01:09Et ça m'a poussée, ça m'a vraiment donné de l'énergie, je savais qu'il fallait que je reste bien calme, gérer les supporters qui vous donnent, mais il faut quand même rester calme, mais je suis vraiment contente parce que j'ai géré du premier au dernier point.
01:26On te voit là et aussi sur le cours, ton sourire ne te quitte pas, j'ai l'impression que ton sourire est perpétuel depuis ta victoire.
01:38Oui bien sûr, je réalise petit à petit parce que vraiment sur le moment du match, ça a été très vite, les jeux se sont enchaînés pour moi, ça s'est vraiment très bien passé, 6-3, 6-5, je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi facile entre guillemets, ça ne l'était pas, mais le score est assez sévère.
01:58C'est vrai que là, j'ai envie de profiter ce soir, j'ai la chance de gagner le dimanche, ça veut dire qu'il y a deux jours avant le prochain match, ce soir je vais profiter, enfin profiter, je vais sourire quoi.
02:12Profiter, j'ai passé un quart d'heure avec ma famille pour bien sûr décompresser et apprécier le moment, après une bonne nuit de sommeil et demain on est reparti à l'entraînement pour préparer au mieux le prochain match qui sera mercredi, mais j'avais peur de jouer le dimanche et au final quand on gagne c'est quand même pas mal.
02:37Bravo Chloé, tu as parlé des supporters, il y a cette fameuse tribune bleue, tu peux nous en parler un petit peu, ça fait quoi qu'on est sur le cours et qu'on a ce groupe, ces gars-là qui sont proches des joueurs ?
02:50Oui, ils sont super proches, ça fait deux mois qu'on est en contact, ils m'écrivent, ils me disent « on sera là pendant Roland, on sera là pour tes matchs », j'ai réussi à leur avoir quelques invitations aussi, c'était important pour moi de les remercier et qu'ils soient là.
03:06Tribune bleue vraiment c'est un groupe de supporters incroyable, hyper proches des joueurs comme vous l'avez dit et l'énergie qu'ils donnent du premier au dernier point c'est assez exceptionnel et vraiment je les remercie et j'espère qu'ils seront là mercredi, en tout cas on va tout faire pour.
03:26Alexandre Muller disait qu'il nous crie un peu tout et n'importe quoi, qu'est-ce qu'ils disent ?
03:36En tout cas pour ma part on n'entend pas forcément ce qu'ils disent en laissant derrière nous vous dire exactement ce qu'ils ont dit, je ne sais pas trop et heureusement peut-être que ça aurait pu me déconcentrer mais entendre la marseillaise à l'échauffement c'est quand même quelque chose d'exceptionnel, on est en France, on joue Roland, on est français, on a tellement envie de bien faire donc de voir ce groupe de supporters franchement c'est top et c'est vraiment génial de les avoir.
04:06Ça fait 7 ans que tu n'avais pas gagné en grand chelem, j'imagine que c'est long, qu'est-ce qu'il s'est passé en 7 ans ? Il y a eu forcément des qualifs de grand chelem, des déceptions ?
04:20Bien sûr, à mon niveau je n'ai jamais été dans le top 100 donc quand je joue un grand chelem c'est à chaque fois un événement hyper important, je donne le maximum. J'ai joué contre des bonnes joueuses, ce n'est pas passé, ici je fais des scores très serrés contre Sabalenka, j'ai joué une année aussi Pauline, à chaque fois c'était des très bons matchs mais c'est vrai que depuis 2017 je n'avais jamais passé ce premier tour.
04:44Cette année je me sens bien, je joue bien, c'est un objectif Roland, j'ai fait une super préparation, j'ai passé beaucoup de temps sur terre battue pour arriver au mieux sur ce tournoi et j'espère que ça va continuer, je vais tout donner sur ce deuxième tour et pourquoi pas après.
05:06Tu fais un très bon début de saison, quand est-ce que tu as ressenti que tu jouais au niveau qui te permet de battre des top 100 comme à Strasbourg ?
05:18J'ai bien terminé la fin d'année 2023 avec cette finale à Angers où je joue vraiment bien au tennis, j'ai des bonnes victoires à top 80, top 50. Le début de saison, les trois premiers mois ont été durs, la saison a été longue en 2023, peut-être un peu fatiguée sur les deux premiers mois de l'année.
05:39A partir de mars, on a pris la décision de vraiment passer sur terre et de passer du temps sur cette surface pour arriver au mieux à Roland. C'est ma surface préférée, c'est beaucoup plus naturel pour moi de jouer sur cette surface.
05:57J'ai tout de suite senti que je me sentais bien là-bas, que les résultats allaient arriver. Je suis contente, c'est toujours cet objectif d'être top 100. Un jour, sans une, ça ne suffit pas, je ne peux pas dire que j'ai été top 100. C'est toujours cet objectif en tête.
06:17C'est l'objectif d'une vie un peu ?
06:19Bien sûr, depuis que j'ai commencé, je veux être top 100. J'ai toujours eu ce rêve, j'ai été très proche sans une, mais ce n'est pas top 100, je ne peux pas dire que j'ai été top 100. J'espère que ce sera cette année.
06:32Il y a quelque chose qui te caractérise, c'est que ton coach a fait neuf ou dix ans, c'est assez dingue aujourd'hui de se dire que, surtout avec des carrières qui ont des hauts et des bas, on peut se dire qu'on change le staff, on change quelque chose pour aller plus haut. Qu'est-ce qui fait que ça dure ?
06:48Ça dure parce que lui me donne vraiment tout ce dont j'ai besoin, et c'est moi parfois qui ne fais pas ce qu'il faut. Je ne peux jamais remettre la faute sur le coach, c'est vraiment ma faute.
07:03Changer pour changer, ce n'est pas ce que je veux. Il me connaît par cœur, j'ai confiance en lui, je pense qu'il a confiance en moi. On fait du bon boulot, donc quand ça se passe bien, pourquoi changer ?
07:18Tu ne fais pas ce qu'il faut ?
07:20Parfois, je fais parfois la tête sur le terrain, je n'écoute pas forcément, j'ai un caractère, mais avec l'âge, je commence à être plus cool.
07:33Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org