Visite de l'atelier de Serge PLAGNOL par Christian ARTHAUD, commissaire d'exposition.
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Art et designTranscription
00:00C'est ce qu'on appelle les sculptures.
00:29C'est un peu particulier parce que pour moi ce n'est pas des sculptures, c'est ce que
00:36j'appelle des figurines, alors un peu plus quand même.
00:40Si tu veux, oui c'est des sculptures, c'est le prolongement de la peinture.
00:45Donc à un moment donné, j'ai eu cette envie, mais je n'avais pas de nouvelles, parce que
00:49ça, ça arrive il y a 15 ans.
00:50Donc de prolonger la peinture par le geste de modeler ou de sculpter ou d'assembler,
00:54parce que c'est des assemblages.
00:56J'aime bien la structure d'assemblage, mais c'est venu comme ça.
01:06Et puis après, à un moment donné, à l'occasion d'une exposition sur le thème des gardes
01:11et du voyage, j'ai recommencé à modeler.
01:14Il y a des moments où je modèle et je fais ces figurines qui sont un peu brutes, à la
01:20limite d'une brutalité, enfin pas d'un art brut, mais presque.
01:24Ça me plaît.
01:25Pour moi, ça fonctionne comme une espèce de fresque qui pourrait se développer comme
01:30ça.
01:31C'est un prolongement.
01:32Et c'est un peu plus qu'un délassement, parce que ça m'oblige, la sculpture et le
01:38modelage, ça oblige à trouver la forme.
01:42Le volume et la forme.
01:44Donc il y a un dessin du modelage.
01:46Donc ça m'intéresse beaucoup.
01:48Mais je ne me dis pas sculpteur.
01:50C'est un peu comme Matisse qui disait que la sculpture, c'est pour organiser les sensations.
01:55Ah ben voilà, c'est ça, c'est la phrase de Matisse.
01:57Oui, c'est ça.
01:58Ça organise.
01:59Et au fond, c'est une gymnastique de l'esprit et de la main qui permet de se balader dans
02:06la forme, de métamorphoser la forme en permanence, surtout le modelage.
02:10Donc en fait, j'aime bien.
02:12Mais en sculpture, on voit surtout des figures féminines.
02:15Plutôt, oui.
02:16Et dans toutes les peintures, d'ailleurs, c'est ce qui apparaît.
02:19Oui, féminin.
02:20Insensiblement.
02:21Oui, je ne peux pas le cacher.
02:24Oui, je ne peux pas le cacher.
02:26C'est la puissance, c'est la force centrale des figures qui est debout et qui est un corps.
02:33Dans tes peintures, le corps féminin apparaît subrectistant.
02:37Je dirais que ce n'est pas une affirmation extrêmement provoquante du nu.
02:42Non, parce que c'est la question de la figure.
02:45C'est-à-dire que finalement, je suis toujours un peu situé entre une abstraction, une figuration,
02:50une allusion.
02:51C'est allusif.
02:52Donc finalement, je n'arrive pas à être vraiment figuratif au sens réaliste du terme.
02:56D'abord, à chaque fois, on revient à la matière.
02:58Oui.
02:59Qui elle-même nous parle.
03:01Oui.
03:02La touche, la matière, mais pas la transparence.
03:05Je suis dans les aquarelles maintenant.
03:07Mais c'est vrai que pour aimer la transparence, il faudrait peut-être, comment dire, être
03:12moins, soit même opaque, je ne sais pas.
03:15Oui, c'est pour ça que je dis que c'est une forme de résistance.
03:19Ah oui.
03:20Moi, je le ressens comme ça.
03:22Je ne l'ai pas pensé, mais c'est possible.
03:24Des résistances.
03:25Des résistances, oui.
03:26Oui, pas consciente en fait.
03:27Oui, je me lâche, je suis lâche.
03:29Ah oui, c'est une forme de présence et de résistance.
03:32Oui, c'est vrai.
03:34Alors, ce n'est pas vraiment fluide alors.
03:38Ce n'est pas très fluide.
03:42Je ne sais pas.
03:43Parce que la fluidité, ça serait bien quand même.
03:45C'est la liberté la fluidité.
03:46Puisqu'on parle des fleurs.
03:47Oui, oui, oui.
03:48Justement.
03:49Oui, oui.
03:51Oui, les fleurs.
03:52Est-ce qu'on peint comme ça ?
03:54Parce que dans tes tableaux, le végétal est au niveau présent.
03:57Mais la peinture, pas vraiment.
03:59Non, pas vraiment.
04:00Alors, en fait, c'est des fleurs dans cette peinture.
04:04Donc, il y a une abstraction de la forme, c'est de la peinture.
04:10Mais ça évoque quand même un peu des fleurs.
04:14Oui, oui, oui.
04:15Là, par exemple, ces étoiles, c'est en pensant à Manet.
04:18Donc, aux fleurs de Manet.
04:20Donc, à un moment donné, j'ai toujours une mémoire quand même de peinture.
04:23Donc, les fleurs de Manet.
04:24Mais après, ça devient quand même des…
04:26C'est le plein air.
04:27Mais c'est des abstractions.
04:28Je veux dire, bon, voilà.
04:29C'est amusant parce que pour la plupart des artistes,
04:31s'il peint une fleur, c'est d'abord et avant tout pour la couleur.
04:35Et toi, pas forcément.
04:36Et je dirais même, rarement finalement.
04:38Non, mais par exemple, j'ai zéromi ces toiles.
04:40On les avait choisies.
04:41Oui, oui, oui.
04:42D'ailleurs, je suis sûr qu'elles sont un peu funèbres.
04:44Oui, c'est funèbre.
04:45C'est sombre.
04:46C'est noir, c'est sombre.
04:47Oui, mais…
04:48C'est sombre.
04:49Alors, mais c'est intérieur.
04:50Je ne suis pas…
04:51Oui.
04:52Ton usage des gris, des noirs fait penser qu'effectivement,
04:57il y a quelque chose de sombre dans l'état d'esprit avec lequel tu peins.
05:02Oui, et puis de l'autre côté, il y a la couleur.
05:04On y voit forcément.
05:05Parce que s'il y a ça, on avait choisi, je ne sais pas si on va…
05:08Et ces deux-là, c'est presque l'opposé quand même.
05:11Oui, pour moi, c'est une sorte de jardin, une métaphore.
05:13Je ne suis pas que le jardin abstrait.
05:15Non, il y a quand même les fleurs.
05:18Ça, je veux dire, oui, dans l'ancien Sion.
05:20Oui, oui.
05:21La couleur des fleurs.
05:22Le jardin est très important.
05:23C'est important parce que le jardin, par exemple, cette tâche rouge là,
05:26quand même, elle est faite exprès comme une fleur.
05:30Une fleur rouge.
05:31Et puis quelque part, l'architecture d'Utano-Tranjico…
05:35Oui.
05:36Oui.
05:37C'est bien, ça vient un peu.
05:39Oui, parce qu'il y a une sorte de géométrie.
05:41Oui, oui.
05:42Ça aussi, la question d'une géométrie qui construit,
05:45la verticale, tout ça, je le retrouve souvent.
05:48Oui.
05:49J'utilise souvent.
05:50Ça n'était pas tout en même temps.
05:52Mais pourquoi le visage dans l'ombre, ça, c'est mon inconscient qui réagit.
05:57Parce que je ne sais pas pourquoi.
05:59Pourquoi elle est dans l'ombre comme ça, elle est partie d'éclairer.
06:02C'est intuitif, ça vient comme ça.
06:04Et là, je ne peux pas vraiment se mettre comme ça.
06:08C'est ce que j'appelle la pensée dans la peinture.
06:11Oui.
06:12Ça pense.
06:13Ça pense.
06:14La peinture pense.
06:15Au sens de la…
06:16Malgré moi.
06:17Malgré moi.
06:18Enfin inconsciemment.
06:19Ça pense.
06:20Oui.
06:21Ça pense.
06:22Mais ça, le ça pense.
06:23Oui.
06:24Ça pense.
06:25Oui, absolument.
06:26Et précisément quand il se matérialise dans la peinture.
06:28Et c'est pour ça que je dis toujours que c'est une work, une progresse comme on disait dans les années 70.
06:33C'est-à-dire qu'il n'y a jamais un projet défini que je vais faire ou remplir ou construire.
06:39Ça se modifie en permanence exactement comme effectivement…
06:44Et puis il y a la mémoire du peintre.
06:45La mémoire.
06:46Puisqu'il y a la…
06:47La mémoire.
06:48L'inconscient.
06:49Oui, j'appelle l'inconscient le ça.
06:50L'inconscient qui métamorphose les choses.
06:53Tout le monde est sur un métamorphose.
06:55Des formes, des couleurs, tout ça.
06:57C'est jamais fixé au départ.
06:59Oui, en fait, t'es dans le processus d'une création d'un espace intime.
07:04Enfin, tu dis quelque chose d'intime.
07:06Oui.
07:07Mais à travers quand même une inscription dans l'histoire de l'art.
07:10Alors toujours.
07:11Voilà, tu vois, dans une…
07:12Alors toujours parce que là, par exemple, bon, il y a aussi des peintres comme Bonnard.
07:17Je veux dire qu'ils ne sont pas là.
07:19Oui, ils ne sont pas là.
07:20Ils ne sont pas là.
07:21Donc j'ai une mémoire d'amateur.
07:22Et cet héritage-là, que je n'oublie pas, que j'ai…
07:25Mais par contre, je dis souvent qu'on est…
07:27Enfin, quand je peins, il y a la mémoire et l'oubli.
07:29C'est-à-dire qu'il y a tout ce qu'on a de l'histoire de la peinture,
07:32parce que j'aime la peinture.
07:33Donc il y a forcément un héritage qui vient d'une histoire personnelle à moi.
07:37Mais il y a aussi l'oubli à un moment donné.
07:39C'est-à-dire qu'un coup, il y a un truc qui surgit,
07:41qui est là, on ne sait pas trop pourquoi.
07:43Voilà, qui vient comme ça.
07:45On pense à Bonnard à travers le fait surtout que tu as…
07:48que les figures qui sont esquissées, représentées,
07:51qui apparaissent, qui surgissent dans tes compositions,
07:54elles sont fondues dans l'environnement.
07:57Voilà, oui, c'est vrai.
07:58Chez Bonnard, on a un visage qui sort d'un mur,
08:01mais en fait, il est fait en même temps que le mur,
08:03il est fait comme le mur.
08:04Ça sourd, quoi.
08:05Exactement, c'est ça.
08:06C'est un tout.
08:07C'est ça.
08:08Alors, c'est… Oui, oui, c'est ça.
08:10Et parfois, j'aimerais, et donc peut-être les figurines,
08:12les faire sortir plus et affirmer la figure.
08:15Mais en réalité, c'est ça.
08:16C'est-à-dire que la figure ou le corps ou le visage fait partie d'un tout, oui.
08:20Oui, c'est vrai.
08:21Là, ça se voit, par exemple.
08:23Voilà, ben là, oui.
08:24Dans le visage.
08:25C'est commun.
08:26D'ailleurs, les titres, j'intitule souvent visage-paysage,
08:29visage-trait d'union-paysage.
08:31Donc, dans les titres même, il y a ça, en fait.
08:33Oui, il y a une sorte d'identité entre les deux.
08:36Oui, c'est ça.
08:37Oui.
08:38Il y a ça dans le jardin, dans le thème du jardin et des fleurs aussi,
08:42le paradis perdu.
08:43Oui, il y a l'histalgie.
08:44L'histalgie, il y a ça.
08:46Voilà.
08:47Et ça qui fait partie de mon histoire intime, personnelle,
08:52adolescente, parce que j'ai vécu sur le bord de mer, pas loin d'ici,
08:56dans un jardin.
08:57Là, j'ai recommencé, d'ailleurs, vraiment à peindre.
09:00J'avais 20 ans, un peu plus de 20 ans.
09:03Et c'est dans un jardin, dans une maison maternelle, en fait,
09:07que j'ai repeint dehors, dans les jardins, pas loin de la mer.
09:12C'était aux Oursinières.
09:13Et là, j'ai retrouvé un plaisir à la peinture que j'avais un peu perdu
09:19lorsque j'ai fait des études d'histoire de l'art et de la plastique à Aix
09:24pour être prof.
09:25Et là, j'étais dans un discours et à un moment donné,
09:27le discours m'a complètement inhibé.
09:30Je ne pouvais plus peindre vraiment.
09:32Et j'ai retrouvé un désir, en fait,
09:36qui s'est manifesté par une plus grande liberté dans la peinture
09:41et dans ces thèmes du jardin.
09:42C'est les années 80, ça.
09:45D'ailleurs, c'était la première expo du musée de Toulon, en 1984,
09:48qu'avait programmée Marie-Claude Bocque.
09:50Après, il y a eu Soubiran.
09:52Et c'est toute une histoire qui est liée à ça,
09:54c'est-à-dire à la peinture, l'espace, la couleur, la Méditerranée
09:57et l'extérieur du jardin.
10:01Voilà, ça ne fait pas la paix après, ça va continuer.
10:04Et c'est la première expo au musée de Toulon.
10:06Et puis après, il y a eu la Villa de la Maryse Pacha.
10:09L'expo était intitulée « La musique des branches ».
10:12Donc là aussi, c'était le thème végétal, la musique.
10:15La musicalité de la peinture.
10:19Oui, il y a quelque chose de charnel, de sensuel,
10:21ou alors de sexuel,
10:23parce qu'à mon avis, le thème de peindre,
10:25c'est quand même une évocation sexuelle.
10:27Oui, parce que...
10:29L'arbre !
10:31Non, mais c'est vrai, oui.
10:33Oui, c'est ça.
10:34Moi, j'ai été très proche, à un moment donné,
10:36dans les années 80, de la psychanalyse.
10:38Très proche, parce que d'abord, je l'ai pratiquée,
10:42et puis après, intellectuellement, j'étais très proche.
10:44C'est les années 80 un peu.
10:45Je n'étais pas le seul.
10:46Il y avait plein d'artistes dans ces années-là.
10:48Femmes ou hommes, il y en a eu deux qui étaient très proches de ça.
10:51Et ça a beaucoup joué,
10:53parce qu'on parlait tout à l'heure de...
10:55Ça a beaucoup joué dans l'approche...
11:00Libératoire, oui.
11:01Voilà, c'est ça, de l'acte peint.
11:04Et de la pensée aussi.
11:06Oui, bien sûr.
11:09Et puis, quelque chose qui va quand même
11:11plutôt vers une joie de peindre,
11:13parce que moi, j'ai...
11:15Ce que tu as trouvé, ce qui avait disparu,
11:17enfin, ce qui avait disparu, c'est les années 70.
11:19Oui, après, Support Surface,
11:21d'après toi, c'est de l'art conceptuel, animaliste.
11:24C'était une pression.
11:26Support Surface, il y avait...
11:28Moi, je n'étais pas tout à fait d'accord
11:30avec Support Surface à cette époque,
11:32parce qu'il y avait une déconstruction
11:34de la peinture, mais un peu puritaine.
11:36Oui, oui, oui.
11:38Moralisatrice.
11:40Moralisatrice, en plus.
11:41Mais ça m'intéressait sur le plan philosophique.
11:44Politique, même.
11:45Politique, oui.
11:46C'était des gens engagés, c'était des gens...
11:48Toutes les années...
11:49Oui.
11:50Le début des années 80.
11:51Oui, oui.
11:52Louis Kahn, Soussa Devade, tous ces gens-là.
11:54Je regardais, je regardais et je lisais.
11:57Alors donc, ça m'intéressait sur la peinture.
11:59Mais après, le côté un peu radical...
12:03C'est pas le côté radical.
12:05C'est l'interdiction de la censure.
12:06Oui, voilà.
12:07C'est un peu l'histoire de la censure.
12:08Oui, oui, oui.
12:09Mais j'ai toujours regardé, hein.
12:10J'ai toujours regardé cette époque-là.
12:11Et ces peintures-là, même dans les années 75,
12:14il y avait les premières expos de Bules, justement,
12:17qui était l'impériale abstraite,
12:19dans des galeries.
12:20Donc, tous ces gens-là, je les regardais, en fait.
12:22Et après, donc...
12:23Mais lui aussi, il a fait un chemin.
12:24Oui, il y a eu un chemin.
12:25Donc, lui, Bules, je le sens très proche,
12:27également, comme personnage, dans sa démarche.
12:31C'est un musicien, tu sais.
12:33Ah oui, la musique.
12:34Lui et sa femme.
12:35Oui.
12:36Alors, lui, il a fait une très belle expo rétrospective
12:39au musée Favre.
12:40Et puis, il y en avait une à la Villette à Maurice Fachin.
12:44Et c'est toi qui t'es marquée.
12:45Oui.
12:46Oui, c'est ça.
12:47Elle était belle, hein.
12:48Oui, oui, oui.
12:49Voilà, c'était beau.
12:50Alors, toi, tu as...
12:51Basse-main, des gens comme ça, voilà, aussi.
12:52Basse-main, oui.
12:53Basse-main, c'est bon.
12:54C'est la même...
12:55Enfin, je me sens proche, quoi.
12:56De...
12:57De...
12:58De ces gens-là.
12:59De Basse-main, oui, oui.
13:00Voilà.
13:01Oui, je trouve que t'as...
13:03Elle est plus heureuse, même, que celle de Basse-main, ta peinture.
13:06Moi, je la connaissais pas bien.
13:08Elle est plus quoi ?
13:09Plus heureuse.
13:10Ah, ben, peut-être.
13:11Oui.
13:12Ben, Basse-main...
13:13Basse-main, c'est dommage qu'il soit...
13:16Ben, il s'est laissé mourir, tu sais.
13:18C'était quelqu'un de désespéré.
13:19Je crois.
13:20Ah, oui, oui.
13:21Oui.
13:22Dans son atelier.
13:23Oui, oui.
13:24Il s'est pas soigné.
13:25Je me rappelle, j'étais prof aux harmonies, quand il s'est...
13:28Il était malade, mais il s'est pas soigné.
13:30Volontairement, enfin.
13:31Volontairement, oui.
13:32Ah, oui.
13:33Oui, c'est terrible, ça.
13:34Oui, oui.
13:35Pourtant, il avait une frénésie de peindre.
13:37Oui.
13:38Qui était assez fantastique.
13:39Et puis, il y avait, justement, cette question intéressante, dans ses peintures, le passage
13:43de l'abstraction à l'ajoutement des figures.
13:45Ah, oui.
13:46Oui, oui.
13:47Ben, tous ces Ben Laden, etc.
13:48Voilà.
13:49Ben, c'est...
13:50C'est beau, ça.
13:51Oui, oui.
13:52C'était très fort, très...
13:55Provocant.
13:56Oui.
13:57C'était un provocateur.
13:58Hein ?
13:59Il était provocateur.
14:01Je l'ai très peu connu.
14:03Je l'ai vu dans un jury de l'école des Beaux-Arts à Angers, je crois.
14:07Ah.
14:08Où j'étais.
14:09Il était là, mais il parlait très peu.
14:10Il était en tant que prof.
14:11Et puis, moi, j'étais dans le président du jury.
14:13Donc, on s'est parlé, mais...
14:15Et puis, je l'avais vu à la Villa de Thomas Bachar.
14:17Oui, oui.
14:18Il était venu.
14:19Il y a un peu...
14:20C'était la bande des Marseillais, les années 80.
14:21Les gens de Raqqandi, le Canal Sébique...
14:23Oui, oui.
14:24C'est carrévis.
14:25Des gens comme ça.
14:26J'étais plutôt avec eux.
14:27Non, je suis là, sans lui, pas trop.
14:30Ce n'est pas tout à fait la même génération.
14:32Et ce n'est peut-être pas la même génération.
14:34Oui, juste après toi, en fait.
14:37Je crois que ça vient que je n'avais pas pris de l'amour avec lui.
14:40J'étais très proche à lui.
14:41C'est des gens comme ça.
14:42D'accord.
14:43Je crois que la figuration libre, je crois que, en fait...
14:45Je crois que je préférais déjà la peinture au sens plus classique du terme.
14:49Il doit y avoir un fond classique-moderne, chez moi, à ce moment-là.
14:53Et que je ne trouve pas dans la figuration libre, dans Combat, c'est tout ça.
14:56Dans le côté plus classique, classique-moderne du même terme, quoi.
15:00Oui.
15:01Voilà.
15:02La figuration libre, il se réclamait de la robe culture, quoi.
15:07C'était plutôt ça.
15:09Oui, oui, c'était...
15:10C'était plutôt ça, oui.
15:11C'était plutôt dans le tiers.
15:12C'est différent, les années...
15:13On parle de Combat, ce n'est pas ça, mais il y a aussi l'Ager.
15:16Oui.
15:17Oui, l'Ager.
15:18Charles Blais.
15:19Oui, oui.
15:20Albérolat.
15:21Et de l'Ilager, qu'on voit des fleurs.
15:22Ben oui, voilà.
15:23Il n'est pas dans votre...
15:24Il n'est pas dans...
15:25Il y a de beaux tableaux.
15:26C'est vrai.
15:27Oui.
15:28On a choisi Plagnol.
15:29Bon, d'accord.
15:30Non, mais je suis bien sûr.
15:31Non, j'aime bien.
15:32Oui, oui.
15:33Il avait fait une exposition de Toulon, et Marie-Claude Beau, dans les années 80.
15:36Oui.
15:37On parlait du groupe, moi c'était plutôt le Charles, à l'époque.
15:39Oui.
15:40En fait.
15:41C'était John Coltrane.
15:42Oui, ben oui.
15:43Ce n'est pas de la même culture, c'est sûr.
15:44Non, c'était John Coltrane, parce qu'on parlait du côté ascensionnel.
15:48Oui.
15:49Dans la musique de Coltrane, l'Alger, il y a quelque chose de très ascensionnel.
15:53Et j'ai beaucoup peint avec des Coltrane.
15:56Donc, il y a toujours peint, d'ailleurs.
15:58Il y en a un.
15:59Je l'ai toujours...
16:00Voilà, c'est celui-là, de Coltrane.
16:02C'est des chefs-d'oeuvre, ça.
16:03Oui, d'accord.
16:04De Coltrane.
16:05Oui.
16:06Parce que moi, c'est My Favourite Things.
16:07Voilà.
16:08Et Fabula Supreme.
16:09Ça, ça s'est montré avec...
16:11Disons, à la Fondation, regarde le Provence.
16:14Ah oui.
16:15C'est à Marseille.
16:16Oui.
16:17En face.
16:18Il y avait une salle où, justement, il y avait Trakandi aussi.
16:19Ah ben oui, on l'a vu, cette expo.
16:21Cet été ?
16:22Ah oui, oui, oui.
16:23Ça, c'était l'époque de Chilbacan.
16:25D'accord.
16:26Ah oui, il y a l'ambiance cistercienne.
16:28Là, il y avait vraiment l'ambiance cistercienne.
16:30Oui, il y avait l'une dans les tableaux, là.
16:32J'avais un peu travaillé là-dessus.
16:34Ah oui.
16:35Sur cette histoire des cisterciens, oui.
16:36Oui, c'est bien.
16:37Et là, tu nous...
16:38En fait, tu as réalisé, là, un paysage qu'on pourrait dire...
16:41Je ne dirais pas un peu illusionniste, mais il y a quelque chose...
16:44Un peu quoi ?
16:45Illusionniste.
16:46Il y a une sorte de perspective suggérée.
16:48Oui.
16:49Par le...
16:50Les groupes...
16:51Voilà.
16:52Tu vois ?
16:53Mais qui est suggérée par les recouvrements de peinture, par les strates un peu, les
16:59strates.
17:00Oui, une sorte d'horizon, mais par les strates, au niveau du geste, quoi.
17:04Après, les petits personnages, bon.
17:05Oui.
17:06Oui, oui.
17:07En fait, ils sont un peu anecdotiques, mais bon...
17:09Non, c'est...
17:10Non, c'est...
17:11C'est la joie des liens.
17:12C'est la joie des liens.
17:13C'est le galant.
17:14C'est...
17:15Oui, voilà.
17:16Et c'est le mouvement des figurines.
17:17J'avais commencé ces figurines modelées.
17:18D'accord.
17:19Oui, d'accord.
17:20Les couples.
17:21Il y a des hommes et des femmes.
17:22C'est des couples, hein ?
17:23Donc, l'homme est plat et la femme est silhouettée.
17:24Ah bon ?
17:25C'est le sentiment que j'ai.
17:26Et comment il est ?
17:27Ah oui, là, oui.
17:28Mais là, partout ?
17:29Partout.
17:30Partout.
17:31Partout.
17:32Partout.
17:33Partout.
17:34Partout.
17:35Partout.
17:36Partout.
17:37Partout.
17:38Partout.
17:39Partout.
17:40Partout.
17:41Partout.
17:42Partout.
17:43Partout.
17:44Partout.
17:45Ah, c'est vrai, oui.
17:46Ça, je n'avais pas fait attention.
17:47Elle est réduite un peu à… Il y a du vide, alors.
17:48Elle est silhouette.
17:49Il y a du vide, mais bon, c'est la manière d'exprimer les formes féminines, quoi.
17:50Ah oui.
17:51Et c'est vrai que, oui, je n'avais pas fait attention.
17:52Oui, oui.
17:53Et donc, tu as réalisé quand même quelques visages, portraits, figures…
17:54Les visages, oui.
17:55Les visages de toute la série.
17:56Les visages.
17:57Les visages.
17:58Les visages.
17:59Les visages.
18:00Les visages.
18:01Les visages.
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