• il y a 6 mois
Transcription
00:00 J'ai toute ma vie voté à gauche, mais maintenant quand je vois ce qu'est devenue la gauche, je suis désolé.
00:04 La gauche ne défend plus les travailleurs français. La gauche défend les minorités, les populations étrangères, les LGBT,
00:14 à croire que ce qui se passe à Gaza est dans nos rues. Vous entendez à les filles, ils ne parlent que de ça.
00:25 Tout à fait, on fait le buzz. On fait le buzz, la petite phrase qui va être reprise, on ne parle plus du fond.
00:32 Et ça, je trouve ça normal. Mais il y a des problèmes. Il y a des problèmes. Il y a des minorités qui sont victimes de situations
00:43 qui sont inadmissibles, intolérables. Mais je pense qu'il faudrait pour moi faire en sorte qu'on parle du fond.
00:53 C'est quelque chose que vous avez vu ou que vous avez vu ?
00:56 C'est quelque chose qu'on voit. Allez dans certains quartiers du 18e à Paris, vous le verrez.
01:04 Moi, personnellement, j'y habite.
01:05 J'ai vu des prières de rue. Allez vers la rue Mira et compagnie, vous verrez les commerces qu'il y a.
01:11 Moi, j'ai des amis qui habitent à Sevran. Je suis désolé, il n'y a plus que des commerces à l'âne.
01:14 C'est une réalité. Il n'y a plus de kiosques à journaux. Il n'y a plus de librairies.
01:19 Moi, j'ai une copine qui voulait s'acheter Besk, la revue Roque. Elle était obligée.
01:25 Mais l'enjeu des européennes, c'est de défendre l'identité française.
01:30 L'identité française, ce n'est pas accueillir n'importe qui, n'importe comment, avec aucun moyen pour intégrer les gens.
01:36 Je ne dis pas que c'est le seul problème. Demandez aux agriculteurs s'ils sont pour monsieur Canfin et ses normes écologistes restrictives.
01:46 Les élections européennes, ça vous évoque quoi ? Vous êtes intéressé par ce sujet ou pas du tout ?
01:51 Sans vous mentir, pas du tout. Je n'ai pas vraiment d'intéressement particulier sur la question.
01:58 Après, personnellement, je ne vais pas dire que je n'en ai rien à foutre, mais je n'ai rien à battre.
02:04 Après, je pense que ça part de l'avenir de l'Europe et sûrement sur les conséquences géopolitiques et autres.
02:13 Mais qu'est-ce qui fait que vous êtes désintéressé du sujet ? C'est parce que ça vous semble un peu lointain ?
02:18 Oui, personnellement, ça me semble un peu lointain déjà par rapport à mes origines, parce que je suis africain.
02:22 Et personnellement, ce n'est pas à cause de mes origines que je me désintéresse de ça.
02:27 Je pars du principe que là, sur ma situation, ça ne me concerne pas vraiment. Donc je renvoie ça vers les européennes.
02:34 Vous votez pour votre élection ou uniquement vous votez pas ?
02:37 Les élections ?
02:38 Les élections présidentielles, législatives ?
02:41 Je n'ai pas le droit vu que je suis étranger.
02:43 D'accord, vous n'avez pas le droit de voter. Mais si vous aviez le droit de voter, ça vous intéresserait ? Vous participeriez ?
02:47 Oui, bien sûr. Si j'avais ce droit, effectivement, c'est un devoir civique.
02:52 On avait une campagne là dans l'Aube, pas très loin de Paris, qui sont quand même très campagnes, extrême droite.
02:59 Mais parce que c'était quoi ? Des émigrés polonais qui sont venus pour bosser.
03:06 Et ils ont l'impression que les autres, ils obtiennent n'importe quoi, qu'on les aide, qu'ils sont assistants.
03:13 Et qu'eux, ils ont bossé, qu'ils savaient ce que c'était de bosser, etc.
03:17 Et c'est vrai que je comprends, honnêtement, je les comprends.
03:21 Parce qu'il y a un vrai malaise.
03:25 Et qu'ils peuvent, en écoutant la télé, avoir ce genre de références et dire "moi j'en ai ras le bol,
03:32 j'ai pas envie que les autres viennent prendre la place de mes petits-enfants".
03:36 Aujourd'hui, le médiatique, ce qui marche, le buzz, le truc de la petite phrase,
03:42 du coup ça fait plus d'audience, du coup les médias s'enferment dans ça,
03:45 du coup ils vont se rétendre à ça, ils vont envoyer des journalistes pour faire le truc du média, du buzz,
03:50 et du coup ils délaissent le fond. Mais en même temps, je pense que l'auditeur se lasse.
03:54 Ça vous intéresse pas, le journalisme ?
03:56 Ben si ! Enfin, c'est... Comment dire ? Vous voulez dire les élections européennes ?
04:02 Oui.
04:03 Mais enfin, j'y comprends rien.
04:04 Mais je sais que...
04:07 C'est pas de la triche, sérieusement ?
04:10 Justement, la réalité m'intéresse.
04:12 Ben voilà, mais y a pas une triche, c'est pas déjà...
04:15 Ils savent pas déjà qui c'est qu'ils vont mettre, même si les gens...
04:19 On pensait que l'élection a déjà joué, quoi.
04:20 Ouais.
04:22 Ouais, c'est l'identité, enfin, soit on veut une...
04:24 Ils sont en danger.
04:25 Ben soit on veut une Europe fédérale où les peuples n'ont plus aucun...
04:31 N'ont plus aucun avenir, n'ont plus aucune identité.
04:34 Oui, je suis désolé, on se sent un peu en danger, je suis désolé de vous le dire.
04:38 Allez vous balader dans certains quartiers...
04:41 Dans lesquels ?
04:42 Ben comme la Seine-Saint-Denis, comme les banlieues d'Avignon,
04:44 comme les banlieues de Montpellier, comme plein de quartiers.
04:48 Alors vous, peut-être pas, mais si vous êtes une nana, je suis désolé,
04:50 y a des tas d'endroits où vous pouvez plus aller voir un coup parce qu'il y a que des hommes.
04:55 Si vous êtes une fille, vous pouvez plus sortir le soir.
04:59 Voilà, si vous n'êtes pas dans...
05:03 Moi je ne fais aucun amalgame, mais si vous n'êtes pas dans...
05:08 Si vous êtes un musulman modéré qui a envie que sa fille s'habille à l'occidental,
05:13 je suis désolé, aille en boîte, sorte, dans certains quartiers, c'est plus possible.
05:19 Y a une stigmatisation totale.
05:21 Qu'est-ce que vous voulez ?
05:21 Je compte voter pour la Renaissance.
05:23 D'accord.
05:24 Pour la liste de la majorité.
05:25 Oui, la liste de la majorité.
05:26 Et pourquoi celle-ci plus qu'une autre ?
05:28 Bon, déjà, elle est pour une politique qui me va.
05:32 Moi, depuis qu'ils sont là, ils font ce qui m'intéresse.
05:37 Moi, j'ai toujours eu à les voter, leurs idées,
05:40 leur manière de comprendre certaines choses, de comprendre les gens.
05:46 Bon, jusqu'alors, ça m'intéresse.
05:47 Donc vous votez pour Valérie Ayé ?
05:49 Oui.
05:50 Et donc, selon vous, elle a un bon bilan ?
05:52 Hein ?
05:52 Elle a un bon bilan ?
05:54 Personnellement ?
05:54 En tant que députée européenne.
05:55 Personnellement, je trouve que ça va.
05:57 Mais y a des mesures qui ressortent quand même, qu'elle a pu prendre ?
05:59 Hein ?
06:00 Y a des mesures qu'elle a portées, que vous retenez ?
06:03 Bon, c'est pour ça que je vous ai dit que je ne peux pas aller dans les détails,
06:08 qu'elle a fait ceci, elle n'a pas fait cela.
06:11 Je prends dans la groupe, je prends dans l'ensemble.
06:15 Je ne peux pas vous donner telle mesure, elle a fait ceci, tel n'est pas bon,
06:19 elle a fait cela.
06:19 Non, je dis qu'en principe, moi je trouve qu'elle est positive.
06:24 Parce qu'elle a fait ceci.
06:26 Je suis plutôt à droite.
06:28 J'enlève ma groupe.
06:30 Il n'est pas droite ?
06:31 Hein ?
06:31 Il n'est pas droite ?
06:33 Je ne sais pas d'où il est.
06:36 Hors jeu, hors sol, je la montre.
06:40 Et du coup, c'est plutôt qui, François-Xavier Bélami ?
06:42 Oui.
06:44 Et c'est vrai qu'il a annoncé dans certains sondages à moins de 5% ?
06:49 Non, en ce moment, il y a 8%.
06:51 Ça vous inquiète un peu cette mise en minorité du camp,
06:58 traditionnellement, les républicains qui incarnent à droite ?
07:02 Non, ce qui m'inquiète, c'est la France insoumise.
07:05 Ça oui, ça m'inquiète.
07:07 Plutôt que Marine Le Pen.
07:09 Ah oui, à ce point-là ?
07:10 Ah oui, oui.
07:11 Parce que la France insoumise, leur référence,
07:15 c'est le cubain ou le vénézuélien, Hugo Chavez.
07:20 Merci.
07:20 Les candidats aux élections européennes
07:23 parlent de tout sauf de l'Europe.
07:25 Si vous avez fait attention.
07:27 C'est-à-dire que le Premier ministre et le candidat du RN
07:32 vont parler de tous les problèmes qu'il y a en France à l'heure actuelle,
07:38 rien sur l'Europe.
07:39 Ça, j'en mets ma main à couper.
07:40 Et puis c'est scandaleux
07:42 que les autres candidats ne puissent pas participer à un rendez-vous commun.
07:48 C'est-à-dire que le but du jeu, c'est de mettre Bardella en difficulté
07:52 pour que la candidate de la majorité remonte un peu.
07:58 Valérie Ayé.
07:59 Voilà, pour qu'elle termine en deuxième position.
08:02 36 litres, je trouve ça aberrant, excusez-moi.
08:05 Je trouve ça stupide.
08:06 Aux européennes, comment des gens peuvent avoir des notions européennes ?
08:11 Excusez-moi, on vote pour des européennes,
08:13 on ne vote pas pour un personnage.
08:16 Et c'est ça qui me désespère.
08:17 Ça aussi, il n'y a aucune vision.
08:20 Je suis désolée.
08:20 Là, l'Europe, si on veut en faire quelque chose d'un peu costaud,
08:23 un peu fort, un peu social, un peu...
08:25 Des rêves qu'on avait eus à un moment.
08:27 Et puis moi, mes parents, quand il y a eu la communauté européenne,
08:31 c'était miraculeux.
08:34 C'était quelque chose, on y croyait.
08:36 C'est en train de tout...
08:37 Ben oui, c'est de l'économie, l'économie, l'économie.
08:40 Tous ces candidats qui représentent l'Europe libérale,
08:45 du libre-échange, des grands marchés,
08:48 on le voit sur l'immigration,
08:49 on l'a vu sur la crise des agriculteurs,
08:52 on le voit sur tous les sujets,
08:55 sur la chute des services publics,
08:57 sur la glorification du CAC 40, que sais-je,
09:03 au détriment du peuple français.
09:08 Les peuples ont leur mot à dire dans les élections européennes.
09:13 Moi, je ne suis pas pour aller faire la guerre en Ukraine,
09:16 je ne suis pas pour que l'Ukraine soit rattachée à l'Europe,
09:19 pas plus que la Turquie, pas plus que les Balkans.
09:22 On n'y arrive déjà pas...
09:24 C'est pas la peine qu'il y ait 27 pays.
09:26 Je ne suis pas pour les États-Unis d'Europe.
09:28 On est en train de crever et en fait on pense aux élections.
09:33 Alors que ça fait partie de ces gens qui détruisent l'humain, en fait.
09:38 Et du coup, si la solution ne vient pas des élections européennes,
09:40 elle viendrait d'où, selon vous ?
09:42 De ce qu'on bouge là, en face de la gymnastique partout,
09:46 qu'on danse, qu'on chante.
09:47 Il y a aussi un désenchantement de la politique qui est massif,
09:51 et qui explique que même s'il y avait un travail journalistique de fond,
09:55 je ne sais pas s'il serait tant recherché ou tant lu.
09:59 Parce que par exemple, on voit qu'il y a beaucoup de jeunes aujourd'hui
10:01 qui vont sur les réseaux sociaux, TikTok par exemple,
10:05 pour s'informer sur les européennes.
10:07 Et bien évidemment, il n'y a aucun esprit critique,
10:09 mais il y a beaucoup de candidats.
10:10 Par exemple, Jordan Bardella, il accède tout sur TikTok.
10:13 C'est-à-dire qu'il refuse énormément de débats,
10:14 juste pour aller là.
10:15 La réussite de Bardella, c'est un phénomène TikTok ?
10:17 Ah oui, je pense.
10:18 Mais quand on regarde les commentaires sur TikTok,
10:20 vraiment, il y en a beaucoup.
10:21 "Jordan, il est trop beau !"
10:23 Non mais c'est...
10:24 Après, mal.
10:25 Oui.
10:26 C'est quand même, enfin, inquiétant.
10:28 C'est ça, c'est devenu un critère important du coup,
10:30 maintenant pour les élections.
10:31 La beauté, mais non...
10:32 Même si elle a toujours été, mais...
10:33 Elle a toujours été, ça inspire la confiance.
10:36 Mais en fait, ce qui est grave, c'est à partir du moment
10:37 où vraiment, on ne met pas en perspective avec...
10:41 Avec le reste et le fond.
10:42 Et la dangerosité de son programme.
10:45 Mais bon, c'est ça qui manque.
10:46 On a l'impression, je trouve qu'il n'y a pas suffisamment
10:49 de regard critique sur le fond.
10:51 Je trouve qu'il y a une forme d'adhésion à un contenu,
10:53 parfois idéologique, mais de tous les bords.
10:56 Et je trouve que c'est ça aussi le souci.
11:00 C'est que je pense qu'il y a beaucoup de gens qui...
11:03 Mais je me mets aussi dedans.
11:04 On ne met pas suffisamment en perspective
11:06 les enjeux et les aboutissants de tout ça.
11:09 Vous avez suivi un peu les débats ?
11:11 Les débats, je trouve que c'est assez minable.
11:14 Ce n'est pas forcément ceux qu'on entend plus
11:17 qui me séduisent.
11:19 Moi, j'ai toujours eu un peu des idées politiques
11:22 qui sont toujours les mêmes.
11:23 Donc je sais pour qui je vais voter.
11:26 Je suis maligne.
11:27 Donc vous pensez à qui quand vous dites
11:28 qu'on entend beaucoup parler de certains...
11:30 Tous les extrêmes, tous ceux qui gueulent plus fort,
11:34 tous ceux qui n'ont pas vraiment d'information,
11:37 qui font du show.
11:39 Il y a une chose qui, personnellement, m'en répile,
11:41 c'est qu'on parle de communauté.
11:43 La République, ce n'est pas une adjonction de communauté.
11:47 La République française, peut-être qu'elle est conçue.
11:50 Mais on parle des communautés.
11:51 Je voudrais savoir ce que c'est que la communauté.
11:53 La communauté juive, la communauté musulmane.
11:57 Et sans arrêt, les gens sont obligés de se définir
12:02 par rapport à leur appartemence.
12:05 Une communauté...
12:07 Alors en fonction de leurs origines,
12:10 en fonction de leur sexualité,
12:14 on arrive à des choses qui sont...
12:18 Qui pour moi, on ne juge pas un individu
12:23 sur sa couleur de peau,
12:25 sur ses orientations sexuelles, sur le...
12:28 Ils jouent sur cette population-là.
12:30 La gauche a abandonné les travailleurs,
12:33 on va dire, pour faire bref, français,
12:35 pour s'intéresser aux populations immigrées.
12:38 Il a manqué 400 000 voix à Mélenchon.
12:41 Dans les quartiers, ils essayent de les récupérer.
12:44 -Vous avez votre point de vue sur ces analyses-là,
12:46 et non pas sur les programmes,
12:47 parce que dans les programmes, c'est pas ce qui est décrit.
12:48 -Les programmes, c'est ça.
12:49 Les programmes, c'est soit on continue le mondialisme
12:51 et on veut les États-Unis d'Europe,
12:54 soit on veut que les pays et leur identité
12:58 défendent leur identité.
13:00 Ça veut pas dire qu'il faut sortir de l'Europe
13:02 et qu'on va se recroqueviller sur nous-mêmes.
13:04 Personne ne dit ça.
13:05 Mais on ne peut pas...
13:07 On ne peut pas être dans le libre...
13:09 On ne peut pas être dans le libre-échange partout.
13:11 On ne peut pas accueillir tout le monde,
13:13 on ne peut pas être dans le libre-échange
13:16 des gens qui n'ont jamais mis les pieds en France,
13:18 qui ne connaissent pas les problèmes
13:21 que rencontrent les Français.
13:22 -Moi, j'étais dans le social,
13:24 vous voyez, on a balayé tout ça d'un seul coup.
13:29 Donc moi, je ne supporte pas.
13:30 Je ne supporte pas.
13:31 On ne donne plus de moyens.
13:33 C'est que de l'économie, de l'économie,
13:35 de la vente, de l'achat, de la consommation.
13:38 Moi, ça ne m'intéresse pas.
13:39 -Toute la destruction pour vous du système public.
13:42 -Voilà.
13:43 En plus, c'est que des enfants dans l'éducation nationale,
13:47 vous voyez comment...
13:48 Et qui y croyaient fort.
13:49 Ils sont...
13:50 -Et qui subissent les réformes...
13:51 -Voilà. Ils sont désespérés, quoi.
13:53 Désespérés, franchement.
13:54 Alors, soit ils votent tout d'un coup,
13:56 bah oui, un Mélenchon qui a envie de tout.
14:00 Mais quoi ? Pour quoi faire ?
14:01 Enfin, tout balancer, de toute façon,
14:03 et puis pour après être celui le meilleur aussi.
14:06 -Et vous vous retrouvez à travers un projet en particulier
14:09 qui est porté ou pas ?
14:11 -Pourquoi tu me regardes comme ça ?
14:13 -Bah, c'est bon, hein ?
14:15 C'est une blague, c'est une blague.
14:16 Bah, et...
14:18 Non, bah, tu veux répondre...
14:20 -C'est pas obligé de dire lequel, non ?
14:22 -Je pense que j'aurais voté, il y a quelques mois,
14:26 Manon Aubry.
14:27 -Ouais.
14:27 -Mais qu'on n'a pas tout à fait les mêmes positions
14:32 sur le conflit israélo-palestinien, quoi.
14:34 -D'accord.
14:35 -Ouais, du coup, je vais sans doute voter Glucksmann par dépit.
14:39 -En fait, si la discussion était un peu plus...
14:42 Comme pas normalisée, mais plus banalisée.
14:44 Vous voyez, quelque chose qui serait un peu plus simple
14:45 si les gens de mon âge, etc.,
14:47 avaient plus l'habitude d'en parler autour d'eux,
14:48 comme on parle un peu de la politique française, quoi.
14:50 S'ils parlaient un peu plus de ce qui se passait
14:52 au niveau des élections, à un niveau plus continental,
14:56 je pense que ça m'intéresserait un peu plus.
14:59 -Celui-là, ça paraît trop abstrait, quoi.
15:00 -Ouais, ça paraît abstrait, j'ai l'impression.
15:02 Je sais que je suis concerné, mais ça reste quand même loin.
15:04 -Je vote pas parce que, déjà, par habitude,
15:07 parce qu'avant, j'habitais dans une dictature.
15:09 On banne depuis trois ans,
15:12 donc le droit de vote n'existait pas.
15:14 -Et après, on est venu en France. -T'habitais où ?
15:15 -À Tunis. -À Tunis, OK.
15:17 -Et après, on est venu en France, je m'y suis intéressé un peu,
15:20 mais après, je me suis détaché parce que j'ai senti
15:24 que la politique, au final, l'ADN est souvent le même.
15:28 Et après, aussi, par manque d'engagement,
15:31 par manque d'intérêt...
15:32 -T'arrives en France quand ? -Il y a 10 ans.
15:35 -Il y a 10 ans, ouais. -Ouais.
15:36 Et je suis Français, maintenant.
15:38 -Tu parles pas du fait que t'es Français ?
15:41 -Ça me parle pas du tout, non. Vraiment...
15:45 Enfin, en fait, je suis tellement détaché de ce sujet-là
15:49 et de la politique en général que...
15:52 Enfin, c'est dommage, je sais même pas à quoi ça sert.
15:55 -Tu fais ton choix pour le moment ou pas encore ?
15:57 -Pas trop.
15:59 Je regarde un peu à droite, à gauche, des nouveaux partis, notamment.
16:03 -Et tu penses auxquels, par exemple ?
16:04 -Là, je regardais un peu Equinox.
16:06 -OK. -Le parti Equinox,
16:08 qui s'inspire du Shift Project avec Jean-Claude.
16:14 -OK.
16:15 Et d'autres mouvements ?
16:17 -Bah, après, non, je regarde un peu ce qui tourne autour de ça.
16:22 -De l'écologie, quoi. -Ouais, plutôt écologie.
16:24 Et j'aimerais bien un peu sortir...
16:27 Bref, c'est un peu la guerre, un peu partout.
16:29 -Moi, je vais voter pour une candidate qu'on nomme populiste,
16:35 voilà, qui combat l'immigration.
16:38 Voilà, je vais voter pour cette candidate-là.
16:40 -Que vous nommez populiste ou qu'on nomme...
16:42 -Qu'on nomme populiste.
16:43 Moi, je la nomme, je sais pas, défenseur des valeurs de la France.
16:50 -Donc ça, c'est plus inquiétant que le Front national ?
16:52 -Ah, tout à fait, oui.
16:54 -Ils sont dans le camp républicain, du coup ?
16:56 -Ah oui, ils sont dans le camp républicain.
16:59 Alors que la France insoumise, je ne l'ai plus, je pense.
17:01 -Et pour quelle raison, en particulier ?
17:04 -On a assez dans le discours.
17:07 -Et c'est nouveau pour vous,
17:09 ou c'est déjà le cas depuis toujours chez la France insoumise ?
17:11 -Ah oui, oui, moi, on le chante, on a vu le tournant, il a évolué.
17:16 Mais aux dernières présidentielles, j'ai voté Roussel.
17:18 Donc je suis...
17:21 -Mais c'est quand même original de passer de Roussel
17:22 à François-Xavier Vélami, non ?
17:24 -Non, pas du tout. -Ou c'est cohérent ?
17:25 -C'est cohérent.
17:27 -Ils sont sur une ligne politique commune, selon vous ?
17:29 -Non, non, ils ont des idées très différentes,
17:31 mais au moins, ils sont dans une bonne ligne.
17:36 -En fait, moi, je trouve que c'est assez triste
17:38 parce que chacun essaye de se tirer dans les pattes,
17:40 notamment à gauche, et qu'on voit pas
17:43 quel est le principal problème, qui est l'extrême-droite.
17:45 Et nous avons...
17:48 Quand même, Bardella a été attaqué par chacun des différents candidats,
17:50 mais il y a beaucoup de moments où, je sais pas,
17:53 Manon Lebris dit à Raphaël Gosselin
17:54 qu'ils auraient dû faire la discrimine avec Valérie Aillet, par exemple.
17:57 Alors que je pense que le principal problème,
17:59 c'est le moins l'extrême-droite.
18:01 -On n'explique pas aux gens...
18:02 Enfin, il n'y a pas de pédagogie dans le sens...
18:05 Voilà, c'est ce que disent les enfants en classe,
18:08 sur plein de sujets.
18:10 Moi, j'ai fait beaucoup de social avec des jeunes.
18:12 Je vous assure que quand on prend le temps,
18:15 quand on comprend, quand on veut leur faire comprendre des choses,
18:18 ben, ils captent.
18:19 Mais là, on les balance dans des informations de l'unissime.
18:23 Ça, ça me rend vraiment fou.
18:24 -Quand vous dites ça, vous pensez au fait qu'on parle beaucoup,
18:27 qu'on mette beaucoup en avant les drames, les choses comme ça ?
18:29 -Oui, oui, puis on leur explique pas d'où ça vient, pourquoi,
18:33 pourquoi l'un a dit ça et l'autre a dit ça.
18:36 Enfin, il n'y a pas de médiation,
18:37 il n'y a pas de travail de conceptualisation,
18:39 il n'y a pas de travail de fond.
18:41 -Mais moi, ce qui me fait rire,
18:43 c'est que toute la gauche qui défend l'arrivée de populations étrangères
18:48 a le même discours finalement que le MEDEF,
18:50 qui veut récupérer des gens pour mal les payer,
18:54 pour les exploiter, etc.
18:56 C'est quand même un petit peu incohérent.
18:59 Après, dans les populations émigrées,
19:00 je suis désolé de vous dire, il y a quoi,
19:02 20, 25 % de gens qui travaillent, les autres ne travaillent pas.
19:06 Mais c'est des données qui viennent du ministère de l'Intérieur
19:10 et du ministère de l'Economie, c'est des données chiffrées.
19:13 Donc, beaucoup de gens ne travaillent pas.
19:17 Donc, par contre, ils peuvent profiter des aides.
19:20 -Ils font des faux rassemblements, des machins pour dire,
19:25 vous voyez, on a rassemblé les gens, les trucs étaient déjà faits avant.
19:28 Là, j'ai vu, parce que j'ai une responsabilité municipale,
19:32 enfin, d'arrondissement.
19:34 J'étais au niveau associatif, moi, comme représentant, tout ça.
19:38 Ça m'a fait rire, quoi.
19:40 -Vous avez vu les choses de l'intérieur ?
19:42 -Oui, de l'intérieur, j'ai bien vu.
19:43 Alors oui, on avait créé des conseils de quartier, des machins,
19:47 mais en fait, les choses, elles se décidaient où ?
19:49 Je suis désolée, on laisse parler des gens qui disent n'importe quoi.
19:53 Alors oui, c'est beau, la démocratie, tout le monde a le droit de parler,
19:57 tout le monde a le droit d'avoir un avis, mais pas de dire des conneries.
20:00 -Au moins, pas avoir une question sur le bandeau,
20:04 "je suis expert de ci, de ça".
20:07 -Parce que c'est ça aussi, c'est la légitimité qu'il y a derrière,
20:10 qui pose problème.
20:11 -Les experts, alors ça, c'est...
20:13 Alors moi, j'avais des cours là-dessus, je peux vous dire,
20:16 on rigolait, voilà.
20:18 Et les experts, ça veut dire quoi, expert ?
20:20 Ça veut dire quoi ?
20:22 Est-ce qu'on est complètement...
20:23 Alors on fait des experts de ce petit bout-là et on ne voit rien à côté ?
20:27 C'est ça aussi, c'est un danger.
20:29 On est en train de faire des experts,
20:31 on sélectionne tellement, même au niveau scolaire, etc.,
20:35 on devient tellement à vouloir spécialiser...
20:38 Voilà, ils n'ont plus du tout de vue large,
20:41 et alors franchement, c'est une catastrophe.
20:44 C'est-à-dire qu'il n'y a plus de réflexion au sens large du mot.
20:47 Là aussi, on manipule des gens.
20:48 -Je pense que c'est important,
20:50 je trouve que la question européenne, c'est d'autant plus important aujourd'hui,
20:55 face à tout ce qui se passe d'un point de vue même géopolitique.
20:58 -Par rapport aux guerres, aux trucs comme ça.
21:00 -Je pense que la question d'une Europe unie,
21:03 même si c'est loin, ce n'est pas encore le cas,
21:07 mais même qu'une Europe par rapport à la défense,
21:09 sur la question écologique,
21:12 je pense que c'est essentiel,
21:13 même qu'il soit d'autant plus important aujourd'hui,
21:16 même par l'avenir.
21:18 -Merci.
21:19 [Bruit de la bouche]

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