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00:00 [Générique]
00:13 - Franck, bonjour. - Bonjour.
00:15 - Tu es né à Thiers, dans la région parisienne. - C'est ça.
00:19 Simplement, est-ce que tu peux nous parler des souvenirs que tu as de ton enfance ?
00:24 Pas forcément du football, mais quels souvenirs tu as de cette période-là de ta vie ?
00:30 Moi, je suis parti relativement tôt quand même de chez mes parents. Je suis parti à 12 ans.
00:35 Donc, avant ça, j'ai toujours été attiré par le foot.
00:40 Quand j'étais à l'école, je jouais tout le temps au foot.
00:43 J'ai eu ma première licence à 8 ans.
00:46 Et à partir de 8 ans, j'ai commencé à aller choisir le Roy, où j'habitais.
00:53 Mais cette période, avant que je parte, j'étais un enfant normal, avec mes potes tous les jours.
01:00 Est-ce que tu te souviens de ta première paire de chaussures ?
01:03 Première paire, oui. Je me rappelle, c'était une... Je ne sais pas si je peux dire la marque.
01:08 Une Nike, une petite paire de Nike bleues.
01:12 Et oui, c'était un bon souvenir.
01:14 À cette époque-là, tu aimais bien marquer des buts.
01:17 Sur le terrain, tu cherchais... Tu étais quel type de joueur ?
01:21 Non, à l'époque, j'étais plus grand que tout le monde en termes de taille.
01:26 Et je jouais derrière.
01:28 Et je marquais pas mal de buts de la tête, je me rappelle.
01:31 Et au fur et à mesure, je suis monté sur le terrain.
01:35 Mais à la base, je jouais derrière.
01:37 Un poster dans ta chambre d'un joueur de foot, ce que tu en avais ?
01:41 J'en avais pas mal.
01:43 J'en avais pas mal, vu que j'ai toujours adoré le foot.
01:47 Moi, c'était les joueurs de l'époque.
01:49 Je me rappelle Ronaldinho, quand il était au PSG.
01:52 Moi, c'était Anelka.
01:54 Les stars comme ça, surtout du PSG, parce que j'étais fan du PSG.
01:58 À l'étranger, pas trop.
02:00 Je suivais pas trop forcément les championnats à l'étranger.
02:04 Donc je restais en France.
02:06 Et dans ton parcours, c'est vrai que ce qui est presque surprenant,
02:11 c'est que dès 12 ans, t'es parti dans un centre de formation professionnel.
02:15 C'est ça.
02:16 Avec du recul, est-ce que tu trouves que c'était trop tôt pour y aller ?
02:20 Je vais te dire non.
02:22 Si tu réussis, je vais te dire non.
02:26 Parce qu'au final, ça a payé.
02:28 Mais je pense que ça fait tôt.
02:32 Pour moi déjà et pour mes parents.
02:34 Moi, maintenant, en tant que père de famille,
02:37 je sais pas si je le laisserais partir à 12 ans.
02:40 Parce que je pense que c'est relativement tôt quand même
02:44 pour pouvoir se prendre en main et faire des tâches
02:47 que logiquement tu devrais pas faire à ce tâche-là.
02:50 Après, j'ai eu des parents qui venaient pratiquement tous les week-ends,
02:54 qui étaient relativement présents.
02:56 Mais si t'as des parents qui peuvent pas forcément venir,
02:59 ça reste compliqué.
03:00 Tu parlais tout de suite de tes parents.
03:02 Est-ce que tu pouvais nous dire quel métier ils faisaient ?
03:05 Ils font toujours le même.
03:06 Ma mère est secrétaire de direction.
03:08 Et mon père, dessinateur-projeteur.
03:11 Dans la même société.
03:13 Ils ont pratiquement les mêmes horaires.
03:15 Ils avaient tous leurs week-ends.
03:17 C'était pas mal pour venir.
03:19 Donc, si je comprends bien, ils t'ont toujours suivi et soutenu
03:23 tout au long de ta carrière.
03:24 Ouais, toujours.
03:25 Même quand j'ai pas été gardé au Havre,
03:27 ça a été compliqué de revenir sur Paris.
03:30 Mais ils ont toujours été là dans les bons et mauvais moments.
03:34 Alors, à 12 ans, tu es au Havre.
03:37 Ça doit être 12 ou 13 ans.
03:39 Je crois que tu fais 2 ans.
03:41 Et après, tu retournes en région parisienne.
03:43 Tu avais fait choisir le Havre, puis Paris.
03:46 Mais finalement, c'est simplement un passage.
03:49 Parce que tu retrouves un centre de formation professionnel.
03:52 Et déjà à 16 ans, tu as déjà pas mal voyagé.
03:56 Oui, c'est vrai.
03:57 Après, j'ai fait 3 ans au Havre.
03:59 De 12 à 15.
04:00 Et quand je suis revenu à Paris à 16 ans,
04:02 j'ai eu la chance de tomber sur un bon groupe.
04:05 Dans le club où je jouais.
04:07 Un super groupe.
04:09 On faisait de belles performances.
04:11 Et puis honnêtement, j'étais revenu jouer sur Paris
04:14 juste pour retrouver du plaisir.
04:16 J'étais pas dans l'optique de trouver un autre projet
04:20 de centre de formation.
04:22 Mais avec la réussite de cette année,
04:24 j'ai eu la proposition de Toulouse.
04:26 Et du coup, comment ça se passait au niveau scolaire ?
04:29 Parce que tu avais pas mal baladé à gauche et à droite.
04:32 En revenant sur Paris ?
04:33 Non, en général.
04:34 Pendant ton adolescence,
04:35 tu as réussi à suivre un cursus à peu près classique.
04:38 Oui, classique.
04:39 On avait des horaires aménagés.
04:41 Comme j'avais à Toulouse aussi.
04:43 Et puis en revenant sur Paris,
04:45 un cursus normal.
04:47 J'ai jamais été embêté à ce niveau-là.
04:50 En classe, tu dirais que tu étais plutôt le timide.
04:53 Le premier de la classe.
04:55 Ou plutôt celui au dernier an qui faisait le feu de boue ?
04:58 Moi, j'ai été plutôt timide.
05:00 J'ai jamais été un élève modèle.
05:02 Ni très très moyen.
05:04 J'ai essayé de faire le maximum.
05:08 Parce que c'est vrai que quand tu es dans un centre,
05:11 c'est sûr que c'est jamais évident d'assimiler le foot et le parcours scolaire.
05:16 Maintenant, je voulais qu'au moins sur le plan disciplinaire,
05:20 je sois irréprochable.
05:21 Après, que tu y arrives, tu n'y arrives pas.
05:23 Chacun a ses lacunes.
05:24 Mais au moins, je ne voulais pas me faire remarquer en classe.
05:28 D'accord.
05:29 Le TFC,
05:31 tu parlais du fait que tu étais à Paris dans une optique de reprendre du plaisir.
05:36 Et il y a finalement l'opportunité d'aller à Toulouse.
05:39 A cette époque-là, tu dois avoir 16 ou 17 ans.
05:41 Oui, 16 ans.
05:43 16 ans.
05:44 Là, si c'est un nouveau changement de vie avec un club pro du sud de la France,
05:48 est-ce que tu te rappelles un peu comment tu as vécu cet épisode-là ?
05:51 Oui, je me rappelle.
05:52 J'avais un peu hésité.
05:53 J'en avais parlé avec mes proches.
05:55 Parce que je ne voulais pas, encore une fois, être déçu au bout de deux ou trois ans.
06:00 Après, je me suis dit que c'était un mal pour un bien.
06:04 J'ai eu une deuxième chance.
06:06 Ça n'arrive pas forcément à tout le monde.
06:08 Mais voilà.
06:09 J'avais une chance aussi.
06:11 C'est que je connaissais déjà un peu le principe du centre.
06:14 J'avais vécu ça à Wavre.
06:16 Je ne partais pas dans l'anonymat.
06:19 Je savais un peu comment ça se passe.
06:21 Je pense que ça m'a un peu aidé aussi.
06:24 Pour qu'on situe l'époque où tu étais au TFC,
06:29 quand tu arrives à cet âge,
06:31 peux-tu nous parler des joueurs qui ont percé en professionnel ?
06:34 De ma génération ?
06:35 Oui.
06:36 Quand j'étais au centre, j'étais avec Moussa Soko,
06:39 qui est actuellement en équipe de France et à Tottenham.
06:43 J'ai joué avec Etienne Didot.
06:45 J'ai signé pro quand lui est arrivé.
06:49 Il a connu ma première année.
06:51 André-Pierre Gignac.
06:53 Etienne Capoue.
06:55 Ce sont un peu les joueurs phares avec qui j'ai joué.
07:00 Donc, quand même une belle génération avec des joueurs qui ont été jusqu'en équipe de France.
07:05 Oui, bien sûr.
07:06 Il y avait Carasso aussi, Jérémie Mathieu.
07:08 On avait une belle équipe.
07:11 Tu parlais de Moussa Sissoko.
07:13 Je crois que c'est le joueur que tu vas remplacer pour ta première en Ligue 1.
07:17 C'est le 2 mai 2009.
07:19 À Marseille.
07:20 C'est Marseille.
07:21 Ça doit être aussi un sacré souvenir.
07:24 En fait, ça faisait 8 matchs que j'étais sur le banc, mais sans rentrer.
07:31 Et on va à Marseille.
07:32 En plus, Marseille jouait le titre à l'époque.
07:35 Donc, il m'a dit d'aller m'échauffer, comme la plupart des matchs où j'étais sur le banc.
07:40 Mais je ne m'attendais pas du tout à rentrer.
07:42 À la 82e, je crois, il me dit « tu rentres ».
07:46 Donc, je n'ai pas eu trop le temps de me mettre la pression.
07:49 Au mois de mai, à Marseille, il faisait beau.
07:51 Le stade était plein.
07:52 C'était magnifique.
07:53 C'était comme dans un rêve.
07:55 Oui, c'est comme dans un rêve.
07:56 Surtout qu'on ne perd pas, en plus.
07:57 Je pense que c'est un peu à cause de nous aussi qu'ils ne sont pas champions cette année-là.
08:00 Donc, oui, c'est un bon souvenir.
08:02 Est-ce que tu as gardé un maillot, par exemple, de ces matchs-là ?
08:05 Je crois que c'est mes parents qui l'ont.
08:07 Je ne suis pas sûr, mais je pense que c'est mes parents qui l'ont.
08:10 En général, tu as un collectionneur des maillots de Ligue 1 ?
08:12 Oui.
08:13 Moi, non.
08:14 Non ?
08:15 Non, aucun.
08:16 Si je veux jouer contre un pote, mais je ne veux pas faire le tour des stades pour récupérer
08:21 les maillots.
08:22 Tu n'attends pas à la fin du match pour aller voir un PLG et lui demander son maillot ?
08:25 Non, non, non.
08:26 Avec le TFC, mine de rien, c'est 4 saisons de 153 matchs.
08:32 Donc, c'est vraiment là où tu vas t'affirmer comme un vrai joueur de Ligue 1.
08:37 Ça a été le premier gros cap dans ta carrière.
08:39 Oui, c'était le premier gros cap.
08:41 En fait, j'ai eu un peu de réussite au départ parce qu'il y avait Fodé Mansaré à l'époque.
08:47 Ils avaient recruté un autre joueur aussi, un milieu gauche.
08:50 Donc, moi, je partais troisième à la base.
08:52 Fodé part en sélection et l'autre se blesse.
08:56 Fodé revient de sélection un peu fatigué et donc, il me lance.
09:01 J'ai réussi à faire un match correct et depuis ce jour-là, j'ai eu la confiance du coach.
09:09 Alors, qui était le coach à cette époque-là ?
09:12 Alain Casanova.
09:13 Alain Casanova et depuis ce match-là, il m'a fait confiance.
09:18 Si tu devais garder un souvenir marquant de ton passage au TFC, ce serait lequel ?
09:25 Un souvenir ?
09:28 Une joie, un moment de bonheur.
09:30 Le match qui m'a le plus marqué, c'est quand on a joué contre Bordeaux.
09:36 Une saison où on a joué contre Bordeaux à domicile, on perdait 2-0 à la mi-temps.
09:40 Et on arrive à gagner 3-2 à la fin du match, surtout qu'il y a cette rivalité avec Bordeaux.
09:45 Ce derby de la Garonne.
09:47 Et on réussit à gagner 3-2 à la fin du match.
09:51 C'était magnifique.
09:53 Et après, premier transfert de ta carrière en tant que joueur professionnel, c'est la Sainte-Étienne.
10:02 Pourquoi as-tu choisi de rejoindre l'Univers à cette époque ?
10:06 Je pense que, déjà, il n'y a pas besoin de présenter le club sur le territoire français.
10:11 C'est un club mythique.
10:13 C'est sûr que c'est plus dans le passé que dans le présent.
10:18 Mais c'est un club qui a fait rêver nos parents, nos anciens.
10:24 Et je pense que c'était une progression de signer là-bas.
10:31 Surtout qu'il joue la Coupe d'Europe.
10:33 Et puis il y a eu le stade aussi.
10:37 Ça fait partie de mon choix.
10:39 Le stade est extraordinaire.
10:41 Ça fait partie de mes arguments.
10:44 Tu as passé deux saisons à Sainte-Étienne.
10:48 Tu as joué 82 matchs.
10:50 Christophe Galtier, à un moment donné, va décider de te repositionner comme latéral gauche.
10:57 Comment as-tu vécu ce changement de poste ?
11:01 On a joué plutôt au milieu pendant longtemps.
11:03 On doit faire évoluer son jeu.
11:06 Tu t'es remis en question à ce moment-là ?
11:09 À la fin de la première année, son plan personnel n'a pas été grandiose.
11:16 Ils achètent Kevin Mounet-Paquet.
11:20 Ça fait encore un jour de plus sur couleur, en sachant qu'on était quand même pas mal déjà.
11:26 La première année, les six derniers mois, on a Trémouinesas avec nous.
11:31 Il a été prêté par Rodina Mothiev.
11:33 Pour l'année d'après, le club voulait garder Trémouinesas.
11:37 Finalement, ça ne se fait pas.
11:39 Pour diverses raisons.
11:41 Le coach me demande si je voulais jouer à ce poste-là.
11:46 J'avais les matchs amicaux pour me préparer.
11:48 Ça s'est très bien passé.
11:50 J'ai continué là-dessus.
11:54 Quels sont les différences de qualité entre être milieu gauche et latéral gauche ?
11:59 Quand tu es milieu, tu es plus dans la création de la portée, de dribbler, de centrer.
12:05 Peut-être que tu as moins de concentration quand tu es derrière.
12:09 Il faut que tu sois plus sûr dans tes gestes, dans tes interventions.
12:12 Parce que si tu te foires derrière, il n'y a plus personne derrière toi.
12:16 Je dirais au niveau de la concentration et des gestes, faire des choses beaucoup plus simples.
12:23 Saint-Etienne, je vais te reposer la même question qu'avait Toulouse.
12:27 Une joie que tu garderais de ton passage au club ? Un souvenir marquant ?
12:31 Le derby.
12:33 Tu as joué contre Jimmy ?
12:35 Oui, la première année, quand il me marque à la fin.
12:38 Il fait un petit geste, un petit signe, je crois, supporter de Noël.
12:42 Je ne sais pas, il avait marqué à la 93ème.
12:44 Mais l'année d'après, on les reçoit.
12:48 On gagne 3-0 à domicile.
12:51 Ça faisait 20 ans qu'on n'avait pas gagné dans le Chaudron contre Lyon.
12:54 3-0.
12:55 On avait fait un très gros match.
12:57 Le stade était en ébullition.
13:00 C'est ça.
13:01 [SILENCE]

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