La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée, Marine Le Pen, était l’invitée de La Grande Interview, ce lundi 20 mai, sur CNEWS. Elle s’est exprimée sur la situation politique en Nouvelle-Calédonie : «L’accord de Nouméa, il est terminé. Ceux qui payent l’amateurisme du gouvernement, ce sont les Calédoniens».
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00:00 je réfléchis sur un nouvel accord que je comptais proposer d'ailleurs,
00:03 par la voie d'amendement, par la voie d'un projet de loi constitutionnel,
00:07 au moment du vote du Congrès,
00:10 et qui prévoit effectivement toute une série d'évolutions statutaires,
00:14 parce qu'il faut remplacer l'accord de Nouméa, il est tombé, il est terminé.
00:18 Bon, il faut donc en trouver un nouveau.
00:20 Eh bien, j'arrive avec des propositions,
00:22 et je pense que dans ces propositions, je vous le dis très clairement,
00:25 on ne peut pas avoir vendu pendant 40 ans au Canac,
00:29 que la colonisation était un drame épouvantable qu'on leur avait fait subir,
00:34 et qu'ils allaient obtenir la possibilité de décider de leur autonomie,
00:39 et du jour au lendemain leur dire "bon ben voilà, il y a eu trois référendums,
00:42 dont le troisième a été organisé dans des conditions, on le sait,
00:44 qu'ils ont à tort ou à raison critiquées",
00:47 et dire "voilà, c'est fini, maintenant, c'est terminé, on continue comme ça".
00:50 On le sait très bien que ça ne tiendra pas.
00:51 On s'assied sur le vote de 2021.
00:53 Mais c'est pas "on s'assied sur le vote",
00:55 c'est qu'on dit pour que la Nouvelle-Calédonie puisse être pacifique,
00:59 pour qu'on puisse mettre en œuvre un grand plan de développement économique et social de l'île,
01:05 on se donne 40 ans.
01:07 Et potentiellement, on peut maintenir une possibilité d'autodétermination
01:12 sur la demande des acteurs locaux au terme d'une période de 40 ans.
01:16 Pourquoi, Madame Ferrari ?
01:18 Parce que si on ne fait pas cela, alors ce sera la guerre civile larvée.
01:22 Si on ne fait pas cela, alors l'État n'investira pas dans les infrastructures de Nouvelle-Calédonie,
01:27 parce qu'on n'investit pas si on pense que demain, on peut être éjecté du jour au lendemain.
01:31 Parce que les entreprises privées n'investiront pas si elles pensent que le risque est,
01:38 demain, de voir détruit l'ensemble des investissements qu'elles ont effectués.
01:42 C'est donc au bénéfice de tous les Calédoniens que je faisais cette proposition,
01:46 qui n'est pas la seule d'ailleurs.
01:48 C'est un des éléments de l'accord global que j'aurai l'occasion de défendre,
01:52 que j'aurais peut-être dû d'ailleurs présenter avant.
01:55 Mais c'était peut-être une erreur ?
01:57 Non, ce n'était pas une erreur.
01:59 Je pensais que, compte tenu de la proximité des élections et de la radicalité des deux côtés,
02:05 du côté canaque, mais aussi du côté des loyalistes,
02:08 parce que Mme Bakkes a aussi quelques responsabilités dans le climat actuel,
02:13 il m'apparaissait que ce n'était pas le bon moment pour présenter cela
02:17 et qu'il serait largement temps de le faire lorsque nous arriverions au Congrès.
02:21 Moi, il n'en quoi ? Le président de la République repousse le Congrès
02:23 tout en maintenant le vote du DGEL, du corps électoral.
02:26 Tout cela n'a ni queue ni tête.
02:29 Ce dossier a été géré absolument n'importe comment.
02:32 Ce qui est dramatique, c'est que les conseillers ne sont pas les payeurs
02:35 et qu'en l'occurrence, ceux qui payent l'absence d'anticipation du gouvernement,
02:41 l'amateurisme du gouvernement et d'ailleurs de l'opposition à l'air,
02:45 ce sont les Calédoniens.
02:46 [Musique]