Julien Laurens revient sur les 9 années de Jürgen Klopp sur le banc de Liverpool. Il explique notamment la connexion entre le coach allemand et les supporters des Reds.
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00:00 Julien, c'était beau, c'était vibrant hier à Anfield après l'ultime victoire du Liverpool de club,
00:05 après son 491ème match, il a tiré sa révérence dans une ambiance qui raconte le lien qu'il a tissé avec ce club pendant 9 saisons avec cette ville.
00:14 Tu parlais d'émotion tout à l'heure.
00:16 Ouais, c'est vrai, grosse grosse émotion, on s'y attendait forcément, je pense que beaucoup de supporters de Liverpool devant leur télévision ou au stade,
00:23 les places s'arrachaient au marché noir à des montants assez incroyables pour dire au revoir une dernière fois à Jürgen Klopp.
00:29 Bien sûr, tout le monde s'était préparé à pleurer.
00:31 On a vu l'arrivée du bus, des joueurs dans une ambiance déjà assez incroyable.
00:35 A l'intérieur, c'était encore plus beau, j'ai trouvé.
00:38 Ils se sont très bien trouvés finalement, Klopp et Liverpool, pendant ces années-là.
00:41 On parle souvent dans l'émission de nos entraîneurs respectifs et de l'aspect tactique, de l'aspect technique, psychologique, parfois, tout ça, le man management, tout ce qu'on veut.
00:50 Et parfois, on oublie peut-être un petit peu la connexion aussi avec les supporters.
00:53 Je pense qu'il n'y a pas beaucoup d'entraîneurs qui, aujourd'hui, peuvent atteindre le niveau de Jürgen Klopp et de sa connexion à lui avec les supporters de Liverpool.
01:00 Finalement, il est comme eux, il est devenu comme eux, il appartient pour toujours, je pense, à cette ville, en tout cas, au côté rouge de la ville.
01:07 Pas forcément le côté bleu, mais le côté rouge.
01:09 Il les a compris, eux l'ont compris aussi.
01:11 Ça a parfois été un petit peu compliqué.
01:13 Il a dû les titiller un petit peu, parfois les critiquer un petit peu aussi.
01:16 Mais au final, c'était un mariage assez magnifique, finalement, qui a duré neuf belles années, avec beaucoup de victoires, beaucoup de trophées, de titres remportés.
01:26 Un vrai beau football aussi, pour un club qui a toujours eu, par son essence, dans son ADN, ce côté "il faut aussi bien jouer au football, il faut faire plaisir aux supporters qui viennent avant tout pour le football et rien d'autre".
01:41 Donc, il s'inscrit effectivement dans la lignée magnifique des Dalglish, des Shankly, des Paisley, de cette histoire magnifique de ce club.
01:48 Il aura marqué de sa façon à lui ce club-là aussi pendant ces neuf années.
01:54 C'est dommage, il a 56 ans, Jurgen, au mois de juin, il aura 57 ans.
02:00 Il est encore un petit peu jeune pour quitter, mais voilà, neuf ans à Liverpool, c'est peut-être 15 ans ailleurs.
02:06 Julien, c'est ça, c'est épuisant, c'est Liverpool. Il faut expliquer pourquoi, pour ceux qui nous écoutent, pourquoi c'est épuisant Liverpool.
02:10 Beaucoup de ses prédécesseurs à Liverpool sont partis épuisés, des légendes du club, parfois malades, après des gros pépins de santé.
02:16 C'est un club tellement différent sur la pression populaire, dans les deux sens, qu'elle soit hyper enthousiaste ou parfois négative.
02:24 C'est vrai, c'est un club qui n'avait plus remporté le championnat depuis 30 ans, un petit peu moins quand il est arrivé,
02:31 mais 30 ans quand il l'a enfin ramené au sommet du football anglais, qui avait déjà gagné une Ligue des Champions avec Raphaël Benítez, bien sûr,
02:38 mais ça faisait quand même pas mal de temps pour une équipe qui, au début des années 80, dominait complètement le football européen.
02:44 Donc il a su ramener Liverpool au sommet, déjà, et puis tu as raison, quand tu fais aussi face au City de Guardiola,
02:53 tu entraînes dans le meilleur championnat du monde, où tous les week-ends ça peut être compliqué.
02:58 C'est fatigant, c'est éreintant, et lui qui a toujours eu beaucoup d'énergie, déjà quand il était chez Polo,
03:05 et puis là, pendant toutes ces années-là, ici chez moi, pour que lui dise qu'il est fatigué,
03:10 pour que Guardiola le dise aussi d'ailleurs hier, après son 6e titre, son 4e de suite, c'est que la Première Ligue fatigue aussi,
03:17 et encore plus à Liverpool, parce que cette connexion, finalement, elle est magnifique, mais elle est aussi fatigante
03:22 parce que tu donnes tellement à ses supporters qu'ils le méritent, qu'ils le demandent, qu'ils le souhaitent,
03:27 qu'au final, je pense que ça mange une partie de toi à l'intérieur, et il avait besoin de faire une pause.
03:34 C'est dommage, parce qu'ils vont le regretter, forcément.
03:36 Toi tu vas le regretter, je l'entends aussi, il va manquer aux médias également, il va te manquer à toi, en plus des supporters.
03:43 Mais moi, je me rappelle des interviews qu'on avait faites, notamment quand on avait la Ligue des Champions sur RMC à la télé,
03:48 lui et moi dans une pièce, avec un caméraman, il a un tel charisme, il a une telle force qui se transmet à tout ce qu'il y a autour de lui,
03:58 c'est incroyable, tu pourrais rester des heures et des heures à parler foot avec lui, à boire une bière.
04:02 Finalement, si tu choisis un entraîneur en Première Ligue sur les 20 de cette saison, lequel tu choisirais pour aller boire une bière au pub ?
04:10 C'est Jurgen Klopp.
04:11 C'est pas Guardiola, on est d'accord.
04:13 Non mais ça peut être sympa si tu veux parler tactique, si tu es un peu un geek de la tactique.
04:17 Mais voilà, c'est avec Klopp que tu vas le mieux rigoler finalement.
04:20 Et puis même dans la soirée qui s'est suivie jusqu'à très très tard à Liverpool, on l'a vu danser en sur scène, on l'a vu chanter,
04:26 voilà c'était magnifique et je souhaite toute la réussite et le bonheur à Arne Slott pour prendre sa succession.
04:35 Mais je ne sais pas si on reverra un jour à Anfield un entraîneur qui aura une telle connexion avec ce public-là.
04:39 Fred ?
04:40 C'est-à-dire que j'ai regardé ça avec beaucoup d'émotion et ça m'a fait du bien par rapport à tout ce que j'ai pu voir dans le foot.
04:47 Ça fait 30 ans que je suis le foot professionnellement.
04:49 C'est rare de voir des entraîneurs qui partent bien des clubs en fait.
04:52 Parce qu'un entraîneur en général, c'est un entraîneur qui se fait virer.
04:55 Donc partir de cette manière-là, on va parler tout à l'heure justement de Xavi, comme c'est dur pour lui, alors que c'est une légende, etc.
05:01 Par part, par pas, etc.
05:02 C'est tellement dur la vie d'entraîneur.
05:04 Moi, je me souviens un jour qu'Aurlent Chioti m'avait raconté qu'à Londres, le turnover le plus important qu'il y avait, c'était dans les femmes de ménage dans les hôtels et les entraîneurs.
05:13 Voilà, c'était dans les deux professions où il y avait le plus de turnover.
05:17 C'était une manière de dire que c'était un métier tellement difficile à ce niveau-là.
05:21 Turnover ? On s'arrête un instant sur l'anglicisme de M. Hermel.
05:25 Oui, mais ça se passe en Angleterre.
05:27 Il a raison, il a raison.
05:29 Ça se passe en Angleterre.
05:31 Voilà, donc, bien joué.
05:33 Et moi aussi, je viens de retomber sur mes pattes.
05:35 Et moi, j'ai trouvé ça, tout était parfait dans ce qu'a fait Club ces derniers jours.
05:39 La photo avec tous les employés dans le stade, j'ai trouvé ça magnifique.
05:42 Les trophées, les employés.
05:44 Ça, je trouve ça très très bien.
05:46 Chaque membre du staff qui a acclamé les joueurs, tout a été bien.
05:50 Non, mais c'était hyper spontané.
05:52 Ça a fait un peu.
05:54 Après, il y a ça aussi, Julien.
05:56 C'est un groupe excellent dans la communication, dans la mise en valeur d'une histoire.
06:00 Il y a un storytelling très bien orchestré aussi.
06:02 Oui, on parle de grands clubs en général.
06:04 Vous voyez, tous les grands joueurs et tous les grands entraîneurs qui sont mal partis des grands clubs,
06:07 qui savent pourtant faire ça très bien.
06:09 Quand tu es viré, il n'y a pas de haine de honneur, évidemment.
06:11 Tu vois, mais même des joueurs...
06:13 Regardez, le dernier départ de Zidane Aurel,
06:15 qui a gagné, qui est trois lignes des champions de suite.
06:17 Il est parti pas très bien.
06:19 Donc, ça a été magnifique.
06:21 Et je trouve que Club a eu une attitude...
06:23 Et puis surtout, il a prévu le club très en amont, etc.
06:26 Tout a été bien fait des deux côtés.
06:28 Le timing est bon.
06:30 Je veux qu'on écoute un homme qui lui a rendu hommage également.
06:32 C'est son plus grand rival de ces neuf dernières années.
06:34 C'est Pep Guardiola.
06:36 C'était en conférence de presse après son titre de champion.
06:38 Il va beaucoup me manquer.
06:40 Jürgen a joué un rôle très important dans ma vie.
06:44 Il m'a amené à un autre niveau en tant que manager.
06:49 Je pense que nous nous respectons énormément.
06:52 Il m'a aidé tant de fois.
06:54 Il m'a aidé avec son équipe.
06:56 Il a été un énorme concurrent dans ma vie.
06:58 Il y a toujours des moments où je me dis que j'ai pas trouvé ou découvert la manière de les punir.
07:03 Comme j'ai pu le trouver pour d'autres équipes.
07:10 Avec lui, c'est tellement difficile.
07:12 Il a fait Liverpool...
07:14 Oubliez cet issue.
07:16 Reconnaissez son empreinte.
07:18 Il est un incroyable joueur.
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07:52 Il est incroyable.
07:54 Il trouve les mots, Pepe Guardiola.
07:56 C'est sincère aussi.
07:58 Vas-y, Julien.
08:00 Avant le match, vendredi, dans sa conférence de presse,
08:02 il avait été tellement élogieux sur Guardiola
08:04 en disant que sans lui,
08:06 City n'aurait jamais atteint ce niveau-là.
08:08 C'est vrai qu'ils se sont tirés la bourre.
08:10 C'est vrai qu'ils se sont finalement
08:12 entraînés tous les deux
08:14 dans cette valse à deux exceptionnelle
08:16 entre Liverpool et City.
08:18 C'est une bonne rivalité.
08:20 C'est vrai que ça a été très beau à voir,
08:22 en Ligue des Champions, en championnat.
08:24 On va rappeler encore la saison en 97 et 98 points.
08:26 Jamais dans nos championnats,
08:28 on aura un jour, un premier et un deuxième
08:30 qui finiront avec 98 et 97 points.
08:32 ...
08:34 Merci à tous !
08:36 Merci à tous !