Drame : Impossible de se loger à cause des vacanciers
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00:00 - Hop, maman elle te tient bien.
00:05 Attention, monte !
00:07 La balade sur la plage a moins de 10 minutes à pied de chez soi.
00:11 Un privilège auquel Alban et Léonore et leurs quatre enfants
00:20 vont peut-être bientôt devoir renoncer.
00:22 - Tu veux écrire ton prénom ?
00:25 Regarde, c'est vraiment notre saison, le printemps, l'été,
00:29 quand on a fini nos journées de travail, on vient ici, on pique-nique.
00:32 Et là, de me dire que vraiment, il y a un clap de fin à tout ça,
00:36 c'est pas du tout une bonne nouvelle qui nous tombe dessus.
00:39 Trois semaines auparavant, le propriétaire de la maison
00:43 qu'il loue à Fuenant, dans le Finistère Sud,
00:45 leur a annoncé qu'il comptait la vendre et mettait donc fin à leur bail.
00:49 La famille doit trouver une nouvelle location d'ici le 31 octobre.
00:53 - C'est joli, hein, ma chérie ?
00:54 Mais la partie est loin d'être gagnée.
00:56 - Ici, c'est vide aussi.
00:59 Ils ont toujours vécu à Fuenant, mais ici, désormais,
01:02 plus de 50% des logements sont des maisons de vacances.
01:05 - Celle-là aussi, derrière, elle était fermée.
01:07 - En fait, on les regarde même pas quand on se promène en normale.
01:10 - Ouais, c'est vrai. Ça sert à rien de chercher un panneau à louer,
01:12 on sait que c'est pas ici qu'on trouvera ça.
01:14 Voilà.
01:15 Le propriétaire leur avait bien proposé de racheter la maison,
01:19 mais avec cinq chambres, celle-ci est affichée à 480 000 euros.
01:24 - Tu vas tout mettre dedans ?
01:26 Une fortune pour Alban, menuisier, et sa compagne, Eleonore, assistante maternelle.
01:32 À eux deux, ils gagnent 4 000 euros par mois.
01:35 Alors la mère de famille écume les annonces sur Internet.
01:38 Leur budget pour une location reste le même, environ 1 000 euros.
01:41 - C'est devenu une addiction.
01:42 Je regarde 10 fois par jour les annonces, je recherche tout le temps.
01:46 Dès qu'on rentre à la maison, je me dis, il y a peut-être quelque chose qui est tombé.
01:48 Peut-être que j'ai pas eu l'alerte sur mon portable.
01:50 C'est devenu...
01:50 C'est devenu une vraie drogue, en fait.
01:54 C'est la seule maison qui est sur Foinan, qui en plus est toute récente.
01:57 Vraiment, tout colle en tout point, sauf que...
02:00 Trois chambres, donc c'est trop petit.
02:03 On n'y passe pas tous les six, en fait.
02:04 Je suis même prête à faire des concessions.
02:06 J'ai étendu ma recherche à, bien sûr, quitter la commune, à partir en appartement aussi.
02:11 Tant pis pour le jardin des enfants, partir en appartement avec quelque chose comme peut-être quatre chambres.
02:15 Mais même en étendant et en faisant, nous, des sacrifices personnels,
02:20 on n'a pas de choix, en fait, qui s'offre à nous.
02:23 C'est quelque chose que je trouve vraiment, vraiment, vraiment triste, en fait.
02:25 Moi, j'ai eu le bonheur de vivre ici et de grandir ici.
02:29 Et moi, je ne vais pas pouvoir faire grandir mes enfants ici.
02:32 Donc, c'est vraiment quelque chose de compliqué à envisager pour moi.
02:35 Depuis plusieurs années, la Bretagne et sa côte en particulier,
02:44 est victime d'une crise du logement sans précédent.
02:46 La région est dynamique économiquement et attire de nouveaux habitants de toute la France.
02:53 En quête de grands terres après la crise sanitaire.
02:55 Résultat, le prix des biens flambe.
02:59 Jusqu'à 40% d'augmentation en cinq ans dans le Morbihan, le département le plus touché.
03:05 - Donc là, vous voyez, on est sur le balcon.
03:08 Vous voyez, il y a le panneau.
03:09 Idem pour les loyers.
03:11 Dans le Finistère, un bond de 7% en un an.
03:15 De plus en plus de biens sont transformés en résidences secondaires ou en locations de vacances.
03:23 Et la pénurie de logements s'aggrave.
03:25 Pour Olivier, la Bretagne était un rêve.
03:33 L'été dernier, ce manutentionnaire dans l'agroalimentaire obtient sa mutation,
03:40 quitte sa maison dans la Sarthe et s'installe dans ce camping près de Quimperlé,
03:44 dans le Finistère, le temps de chercher un logement sur place.
03:51 Mais depuis, la solution provisoire s'éternise.
03:54 - T'as toujours pas retrouvé tes claquettes ?
03:56 - Non, mais c'est toi qui m'as fait une blague.
03:59 Depuis six mois, avec sa fille, Océane, et sa nouvelle compagne,
04:03 Olivier vit en étroite cohabitation.
04:05 - Pourtant, c'est tout petit.
04:06 Il paye 550 euros par mois, auquel s'ajoutent 130 euros d'électricité et de gaz
04:13 pour ce mobilhome de seulement 28 mètres carrés.
04:15 - On a ici la chambre à coucher principale.
04:21 Donc familiale.
04:22 La salle de bain.
04:24 Voilà.
04:26 Quand je sors de la douche, que je me sèche, il faut que je fasse attention,
04:31 parce que sinon, je fais tout tomber.
04:33 Donc là, après, on a la chambre d'Océane.
04:35 - Là-haut, c'est plus pour mes vêtements.
04:37 J'ai du mal à aller jusqu'en haut, parce que c'est un peu haut, je suis petite.
04:41 J'ai aussi des caisses en dessous, parce que j'en ai un peu trop.
04:47 Des petites caisses comme ça, avec des CD, de mes livres ici aussi.
04:52 J'ai du mal à trouver un espace où je peux m'habiller.
04:57 Généralement, je m'habille dans le salon.
04:58 La terrasse, elle, fait office de débarras et de garde-manger.
05:05 - La seule chose, c'est qu'on ne peut pas trop brancher des appareils électriques
05:09 trop puissants, parce qu'on est limité en ampérage.
05:12 On ne peut pas faire de raclette.
05:16 Olivier recherche un logement de 2 chambres minimum.
05:19 Avec la flambée des loyers, il faut compter près de 600 euros par mois,
05:23 20% de plus qu'il y a 3 ans.
05:25 - Allez, bon appétit.
05:27 Même avec un CDI et 1 600 euros mensuels, le dossier d'Olivier est souvent trop juste.
05:33 Sa compagne est au chômage et sa fille vient seulement de décrocher un CDD.
05:40 - Début février, je m'inquiétais pas.
05:44 Je me disais, on va finir par trouver, c'est pas un problème.
05:47 Voilà, ça va finir par se décanter.
05:50 Là, le curseur commence à monter un peu.
05:54 Si au plus tard, le 31 mars, je n'ai pas de logement, je n'ai plus de toit.
06:01 Puisque le camping passe en saison, donc moyenne saison, mais leur tarif aussi.
06:08 Le rêve est un peu...
06:11 Pas encore cauchemardesque, mais très compliqué.
06:15 Le loyer du mobilhome d'Olivier va quadrupler pour atteindre environ 2 500 euros le mois.
06:23 - Je voulais voir avec vous si malheureusement, moi, j'ai pas de solution.
06:34 - Après le 31 mars.
06:35 - Après le 31 mars.
06:37 J'envisage dans ces cas là, d'acheter une tente et de voir sur un emplacement camping.
06:45 - Une tente au mois de mars?
06:47 - Au mois d'avril.
06:48 Je croise les doigts pour qu'il fasse un petit peu plus chaud.
06:51 Je voulais savoir à peu près chez vous, combien ça me coûterait à la semaine ou au mois?
06:55 - Ça me semble pas une solution vivable au mois d'avril.
07:06 Fièrement, avec une famille, ça me semble pas être une solution vivable.
07:09 - Après, moi, je suis un ours, ça me gêne pas.
07:11 - Sauf que si on me dit que vous y tenez absolument, je ne vivrais pas bien.
07:16 - Le problème, c'est si vraiment, je n'ai pas d'autre solution.
07:21 - Et du coup, vous avez essayé de vous éloigner un peu?
07:24 - Là, je suis allé jusqu'à Lorient.
07:25 Si je n'ai pas de toit dur, il faut bien quand même que j'ai un toit pour me protéger.
07:32 Les voitures, c'est pas possible. En travaillant, s'il faut que je me lève,
07:37 en me dépliant de la voiture et en étant cassé de tous les côtés,
07:41 je ne vais pas pouvoir tenir.
07:42 Au mieux, à la limite, que je sois dans une tente,
07:45 comme en colonie quand j'étais jeune.
07:48 Mon corps résistera un petit peu mieux que sur dormir dans une voiture.
07:53 Dans ce camping, sur 20 mobilhomes, 16 sont occupés par des personnes en quête d'un vrai toit.
08:00 La compétition est rude, même à Quimperlé,
08:03 pourtant située à plus de 20 minutes en voiture de la mer.
08:06 Au camping, le réseau mobile est médiocre.
08:11 Olivier ne peut pas consulter les annonces sur Internet.
08:14 Alors, il multiplie les allers et retours dans une trentaine d'agences immobilières
08:18 à 20 kilomètres à la ronde.
08:20 - Financièrement, c'est un coup quand même, niveau des services.
08:26 Bien sûr, c'est une vieille voiture.
08:27 Je vais privilégier mes déplacements, hormis mon travail,
08:31 pour la recherche de l'appartement et moins, du coup,
08:35 pour aller me balader sur la plage, même s'il commence à faire beau,
08:39 ou en forêt ou des choses comme ça.
08:41 Il y a beaucoup d'élus qui sont là pour me faire un petit coup de main.
08:53 Il y a beaucoup déjà d'appartements loués,
08:57 mais là, il y en a un qui peut peut-être correspondre à Redéné.
09:02 Je vais voir avec eux.
09:04 - Messieurs, dames, bonjour.
09:07 - Merci.
09:08 - Merci.
09:10 - Je vous avais entreaperçus, je crois.
09:12 - Oui, oui, il y a une semaine ou 10 jours déjà.
09:16 - Il y a une semaine, c'est ça.
09:17 - Il y a 10 jours à peu près maintenant.
09:18 Et là, je vois qu'entre temps, il y a eu une annonce sur Redéné.
09:22 - Déjà louée.
09:23 - Déjà louée.
09:24 - Oui, déjà louée.
09:25 Le problème, si vous voulez, on est vraiment dans une grosse pénurie en ce moment
09:29 de logements sur le locatif.
09:31 Parce que moi, si je regarde ce que j'ai de disponible aujourd'hui,
09:35 j'ai trois biens de disponible aujourd'hui.
09:39 Sur les trois, j'en ai un, je vais regarder, mais je pense que ça, ça a déjà été loué.
09:44 C'est une maison, c'est décoché du web, donc ça a été loué.
09:47 Et derrière, je n'ai plus...
09:50 Ce ne sont que des locaux commerciaux, en fait.
09:53 - D'accord.
09:53 - Nous, ce qu'on va essayer de voir, c'est si éventuellement on a un préavis.
09:57 Mais aujourd'hui, les gens partent moins aussi parce qu'ils sont conscients
10:01 que s'ils partent...
10:02 - Ils ne vont pas avoir forcément...
10:03 - Ils vont avoir une difficulté à trouver autre chose.
10:05 Bref.
10:05 C'est bien que vous repassiez aujourd'hui.
10:07 De toute façon, c'est vraiment la bonne démarche.
10:09 Parce que le problème, c'est qu'on a tellement de demandes
10:11 qu'on n'arrive même plus à suivre nos clients dans un marché comme celui-ci.
10:15 Mais d'entendre des gens qui sont en activité professionnelle
10:18 se retrouver soit dans la voiture, parce qu'on a le car.
10:21 - C'est un peu mieux.
10:22 - Alors, en province, je ne pensais pas que ça puisse m'arriver.
10:24 Et aujourd'hui, je constate que ce sont des choses qui nous arrivent de plus en plus.
10:28 Et ce n'est pas du quotidien, mais c'est vrai que vous voyez la preuve vous-même.
10:32 Vous en faites partie.
10:33 Pour trouver de nouveaux biens, l'agence mène des enquêtes sur le terrain
10:39 à travers toute la région.
10:41 - Alors, je réfléchisse.
10:44 Cindy est l'une des prospectrices de l'agence.
10:47 Sa méthode, le porte à porte.
10:51 Le tap-tap dans le jargon.
10:52 - Bonjour. - Bonjour, madame.
10:55 - Ah, Mimine, arrête. Attention, les collants.
10:57 - Ah. - Attends, c'est le chien.
10:58 - Je suis... - Cherchez des maisons à vendre, je m'en bats.
11:00 - Ou à louer ou d'autres projets.
11:02 - Ouais, non.
11:03 - Non, pas pour le moment, pas de projet en vue.
11:07 - Si vous trouvez la même maison, deux fois moins chère,
11:09 je vous vends celle-là, puis je rachète l'autre.
11:11 - C'est marrant, on a beaucoup de ce genre de demandes.
11:13 Il y a quelques années,
11:17 2/3 du temps de Cindy était consacrée à la recherche de nouveaux biens.
11:20 Désormais, c'est presque sa seule occupation.
11:24 - Bonjour, c'est gentil de m'ouvrir.
11:28 Je cherche des maisons à louer.
11:30 - La seule maison qui est à louer, c'est celle qui est là.
11:33 - Celle-ci est en location actuellement.
11:36 Donc là, si je frappe, ça sera des locataires.
11:38 - Ouais. - D'accord.
11:39 Je vais aller voir, peut-être qu'ils ont le projet de déménager, donc...
11:45 Cindy trouve porte close.
11:47 Les locations à l'année sont difficiles à décrocher,
11:51 car de plus en plus de propriétaires
11:53 préfèrent louer à la nuitée à des vacanciers, plus rentables.
11:57 - Bonjour. Cindy Lemaire, enchantée.
12:00 - Bonjour.
12:01 - Coup de chance, elle vient d'être contactée par Alain,
12:05 qui souhaite mettre à la location cette maison à quimperlé.
12:08 - Donc en fait, si je comprends bien, l'entrée se fait juste ici.
12:11 - Voilà, c'est ça.
12:12 - OK.
12:14 L'agent immobilière doit évaluer le loyer de ce duplex de 40 m2
12:18 avec une chambre et un petit bureau.
12:21 Il appartient aux parents d'Alain, qui sont non ingénieurs.
12:26 - Les vélux sont récents ?
12:29 - Il a une date de 2004.
12:31 - Alors, sur une maison comme ça,
12:37 on serait sur une fourchette approximative de 550 à 570.
12:41 Et après, on a les honoraires d'agence qui viennent s'ajouter.
12:44 Le but pour vous, c'est que ça retombe à peu près
12:47 à 515 euros de loyer net dans votre poche par mois.
12:50 - D'accord.
12:51 S'il meublait et décorait entièrement son appartement,
12:54 Alain pourrait le louer à environ 60 euros la nuit à des touristes.
12:58 Mais il n'a jamais envisagé cette solution.
13:01 - Et Airbnb, c'est pour tous les gens qui veulent se faire de l'argent.
13:05 Donc voilà, moi, j'ai pas forcément envie de me faire de l'argent.
13:08 J'ai envie de rentabiliser le bien et aussi de rendre service
13:12 en mettant ce bien en location à des jeunes qui en ont besoin.
13:16 Les jeunes sont obligés d'aller dans les terres
13:19 pour trouver une maison à louer, une maison à acheter,
13:22 donc de faire 30, 40 km par jour.
13:25 Donc ça nécessite de voiture,
13:27 ça nécessite de mettre du carburant dans la voiture.
13:30 Et là aussi, on marche sur la tête.
13:32 Malgré toute sa bonne volonté,
13:34 Alain va être confronté à des contraintes qu'il n'avait pas prévues.
13:38 - Et au niveau de la classe énergie, alors, vous êtes placé comment ?
13:42 - Alors, on est en F.
13:45 - Ah ! On est sur une passoire énergétique.
13:48 Alain découvre qu'à partir de 2028, il ne pourra plus louer la maison,
13:52 à moins d'effectuer plusieurs milliers d'euros de travaux de rénovation.
13:56 - L'idée, ce qui peut être proposé, par exemple,
13:59 c'est l'installation d'une pompe à chaleur RR,
14:02 qui permet justement de remonter au niveau classification.
14:05 Peut-être qu'il y aurait les Velux à changer.
14:08 Ça, ça peut aussi faire un sacré coût.
14:10 Pas sûr, dans ces conditions, qu'il soit rentable de conserver ce bien.
14:14 - On peut envisager, à un moment donné, peut-être,
14:17 de vendre le loup, tout simplement, et on se sert du loup.
14:20 C'est un peu décroissant.
14:22 - On est sur une ville qui est assez vieillissante au niveau du patrimoine.
14:27 Donc on a des rénovations qui sont assez courantes sur le secteur,
14:31 et les propriétaires, malheureusement,
14:33 peuvent pas engendrer des travaux trop importants sur tout leur logement.
14:36 Aujourd'hui, du coup, les propriétaires vont s'en débarrasser et les vendre.
14:40 - Donc moins de biens sur le marché locatif.
14:42 - Moins de biens sur le marché locatif.
14:45 - En Bretagne, un quart des logements sont des mauvais élèves,
14:49 classés F ou G, 20 % de plus que la moyenne nationale.
14:53 Quelques jours après sa dernière visite à l'agence,
14:59 petite éclaircie pour Olivier et sa fille.
15:01 - J'adore cette rue, en plus, on vient souvent dans ce secteur-là.
15:05 Le directeur lui a dégoté une solution transitoire,
15:08 un appartement de 2 chambres dans le centre historique.
15:11 - Donc on est vraiment sur la vieille demeure quimperloise.
15:14 - Ah oui ! J'adore les vieux escaliers comme ça.
15:17 - Mais ils sont là, c'est formidable.
15:21 - Bonjour. - Eh oui, oui.
15:22 - Allez, venez, vous entrez.
15:25 Il appartient à André et Chérine, un couple de retraités qui vit en Seine-et-Marne
15:30 et ne profite de ce bien familial que quelques semaines par an.
15:33 - C'est pas le dernier cri, c'est pas quand on tombe en rein, mais ça marche.
15:39 - Oui, et puis... - Le gaz fonctionne, la cuisine fonctionne.
15:43 André et Chérine avaient d'abord pensé le louer à la nuit,
15:46 mais la déco dans son jus a peu de chances d'attirer les touristes.
15:50 - Bon, là, il y a un petit meuble précieux, je dirais,
15:53 mais vous en prendrez soin. - Oui, bien sûr.
15:56 - Ça vient de Chine.
16:00 Il a une adorable figure, c'est moi quand j'étais petit.
16:03 - Ah oui, c'est mignon.
16:05 - Et là, c'est avec ma maman, ma grand-mère et une tante.
16:09 - D'accord.
16:10 - Mais vous pouvez les changer, il y en a plein qui en ont.
16:13 Pour 600 euros mensuels, le couple propose un bail de 3 mois, dit précaire,
16:20 autorisé par la loi pour les salariés en mutation professionnelle comme Olivier.
16:24 - Et nous avons pensé aussi que les 3 mois peuvent être prolongés.
16:29 - D'accord, OK. - D'accord, donc...
16:31 - S'il y a besoin, mais bon...
16:33 - Non, non, ce qu'on voudrait, c'est arriver, voilà,
16:36 arriver le plus vite possible aussi dans notre chez-nous, chez nous, quoi.
16:39 - Oui, absolument. - Mais bon, de savoir aussi que,
16:42 voilà, on n'a plus cette pression que j'avais jusqu'à maintenant,
16:47 ça va être un gros soulagement mentalement pour moi.
16:51 Un simple sursis pour Olivier, qui va devoir poursuivre ses recherches.
16:57 Mais la pénurie de logements fait aussi les affaires de certains.
17:04 Sur la côte près de Quimperlé, cette résidence est un village vacances
17:11 qui, selon la loi, ne doit accueillir que des touristes.
17:15 En ce mois de mars, les lieux devraient être déserts.
17:19 Mais surprise, près de la moitié des logements est occupée.
17:23 Non pas par des vacanciers, mais par des habitants
17:26 qui travaillent dans les environs et qui y vivent tout l'hiver.
17:30 Christine, une conseillère en informatique de 37 ans,
17:36 a atterri ici suite à une séparation.
17:40 Elle loge dans ce studio depuis 6 mois avec ses 2 filles de 7 et 8 ans.
17:45 Moi, je dors sur le canapé.
17:49 C'est sympa, ça me rappelle les années étudiantes,
17:51 mais quand même, au bout d'un moment, j'aimerais bien avoir ma chambre d'adulte,
17:54 pour moi, tout simplement.
17:55 Mais j'ai envie de dire, c'est pas grave, tant que mes filles,
17:57 elles ont leur espace, qu'elles se sentent bien,
17:59 et qu'elles ont un espace pour jouer, un bon espace pour dormir,
18:02 et qu'elles soient au chaud.
18:04 Après, le reste, c'est pas grave.
18:06 C'est la priorité pour moi.
18:08 Un espace de vie sommaire et précaire.
18:11 Christine doit en effet accepter de déménager à tout moment,
18:15 au gré des travaux de rénovation effectués durant la basse saison.
18:18 Ça, c'est le 3e logement qu'on me donne, en 6 mois.
18:23 Donc, ça fait beaucoup.
18:24 Ils nous disent, vous devez déménager.
18:26 Des fois, ils nous donnent un laps de temps qui est d'une semaine,
18:29 et parfois, ils nous disent, en 48 heures, il faut que vous ayez tout vidé.
18:32 Donc, c'est pas forcément facile, avec le travail, avec les cartons, les enfants,
18:35 c'est pas toujours pratique.
18:38 En théorie, Christine a réservé jusqu'à l'été et l'arrivée des estivants.
18:44 Donc là, c'est du 1er octobre 2022 au vendredi 30 juin 2023.
18:49 Mais elle n'a pas signé de bail.
18:51 Pour rester dans les limites de la loi,
18:54 le gestionnaire de la résidence lui vend chaque mois
18:57 un contrat de séjour touristique pour 515 euros
19:00 et 33 euros de taxes de séjour,
19:02 et ne le renouvelle que selon son bon vouloir.
19:06 Une situation que Christine accepte faute de pouvoir trouver
19:09 un logement classique sur la côte.
19:11 - Je peux pas m'éloigner trop en campagne parce que mes enfants sont scolarisés à Guidel.
19:17 Donc, il faut que je reste quand même dans un laps de temps,
19:19 le matin pour les amener ou le soir pour les récupérer,
19:22 ou c'est pas trop loin.
19:24 Sinon, on peut pas faire des heures et des heures de route le matin, le soir,
19:27 c'est de la fatigue pour elles, clairement.
19:29 Et du coup, de la fatigue, potentiellement, des mauvais résultats à l'école ou quoi,
19:32 donc c'est pas possible.
19:34 Officiellement, Christine reste domiciliée chez sa mère,
19:38 à 50 km dans les terres.
19:40 Elle pensait devoir y passer l'été,
19:44 mais depuis notre tournage,
19:46 elle a trouvé un appartement à louer,
19:48 après 7 mois de recherche.
19:50 - Bon, allez, on va aller voir la maison, du coup,
19:53 avant que la pluie nous tombe dessus.
19:55 Et Léonore et Alban ont eux réussi à décrocher une maison en location
19:59 dans leur ville natale, Fuenan,
20:01 mais dans un quartier plus éloigné de la mer.
20:04 - Ah, je peux avoir le scotch, s'il te plaît ?
20:07 Après 6 mois passés au camping,
20:10 Olivier a finalement trouvé un appartement près de Lorient,
20:13 avec un bail de 3 ans,
20:15 pour 800 euros par mois, soit la moitié de son salaire.
20:19 Il devra aussi faire 30 minutes de voiture pour aller travailler,
20:24 des sacrifices pour vivre son rêve breton.
20:27 ...