L'émission qui donne les clés pour comprendre l'actualité du Sénat. Séances publiques, commissions d'enquête, auditions, rapports parlementaires... Deux fois par semaine, accompagné de sénateurs et sénatrices, on décrypte et on vous explique les moments forts de la Chambre haute. Année de Production : 2023
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00:00:00 (générique)
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00:00:11 -Bonjour à tous et bienvenue
00:00:13 dans cette nouvelle édition en direct du Sénat.
00:00:15 Votre programme revient tous les jeudis
00:00:17 sur les temps forts de l'actu de la Chambre.
00:00:20 Voici les titres.
00:00:21 Tout d'abord, nous reviendrons sur la crise en Nouvelle-Calédonie.
00:00:24 On a appris la mort d'un 2e gendarme.
00:00:26 Cela porte à 5 le bilan sur l'archipel.
00:00:29 Après le déclenchement des états d'urgence,
00:00:31 quelles sont les réponses politiques pour sortir de cette crise ?
00:00:34 2e thème dans cette émission,
00:00:36 le rapport choc du Sénat sur le narcotrafic.
00:00:38 Le rapport parle d'un trafic devenu une menace
00:00:41 pour les intérêts fondamentaux de la nation.
00:00:43 Nous verrons les conclusions avec un des 2 corrapporteurs.
00:00:46 Et enfin, à la une cette semaine,
00:00:48 les inquiétudes sur les transports
00:00:50 pendant la période des Jeux olympiques.
00:00:52 Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France
00:00:55 et le ministre de transport, Patrice Vergritte,
00:00:58 nous verrons les moments forts de cette audition.
00:01:00 Mais d'abord, la crise en Nouvelle-Calédonie.
00:01:07 Les forces de l'ordre ont procédé
00:01:09 à plus de 200 interpellations sur l'archipel.
00:01:11 1800 policiers et gendarmes y étaient déployés mercredi.
00:01:15 500 de plus sont attendus.
00:01:17 Écoutez cet échange entre le sénateur légitimiste
00:01:20 Georges Naturel et Gérald Darmanin, hier.
00:01:23 Monsieur le Premier ministre,
00:01:25 depuis 3 jours, je suis en lien étroit
00:01:28 avec nos compatriotes calédoniens
00:01:30 soumis à la violence et à la peur,
00:01:34 dans une situation insurrectionnelle
00:01:37 et un chaos urbain.
00:01:40 Vous connaissez le triste bilan qui ne fait que s'alourdir.
00:01:46 Déjà 4 morts,
00:01:48 un gendarme qui était en état d'urgence
00:01:50 et dont je viens d'apprendre le décès tout à l'heure,
00:01:53 ce gendarme qui a payé au prix de sa vie
00:01:56 la défense de la République et la protection des Calédoniens.
00:02:01 Plus d'une centaine d'entreprises détruites ou pillées,
00:02:05 une situation insurrectionnelle
00:02:07 avec la mise en place de milices civiles
00:02:09 dans différents quartiers.
00:02:12 Je veux ici rendre hommage, comme beaucoup l'ont fait,
00:02:16 aux forces de l'ordre épuisées
00:02:18 qui affrontent avec courage et ténacité
00:02:20 ces situations de chaos urbain
00:02:23 et à tous les Calédoniens, quels qu'ils soient,
00:02:25 qui ont vu leur bien ravagé et partir en fumée
00:02:29 et qui sont rendus reclus dans l'angoisse
00:02:33 et la crainte sans céder aux provocations.
00:02:38 Alors, nous saluons la déclaration de l'état d'urgence
00:02:41 cet après-midi par le président de la République
00:02:44 à la suite de plusieurs appels au sursaut.
00:02:48 Il faut, et vous l'avez dit tout à l'heure,
00:02:50 à tout prix rétablir l'ordre en Nouvelle-Calédonie.
00:02:53 Et pourquoi ?
00:02:55 Et c'est l'objet de ma question.
00:02:58 Comment, monsieur le Premier ministre,
00:02:59 comptez-vous renouer les fils du dialogue
00:03:02 sur le dossier calédonien ?
00:03:04 Reprenez-vous personnellement le dossier.
00:03:06 Quel acteur calédonien participera aux discussions
00:03:10 annoncées à Paris ?
00:03:11 -Pour vous répondre, la parole est au ministre
00:03:13 de l'Intérieur des Outre-mer, monsieur Gérald Darmanin.
00:03:17 -Merci, monsieur le président. Mesdames et messieurs les sénateurs,
00:03:19 monsieur le sénateur Naturel, nous venons d'apprendre
00:03:22 la mort du gendarme de 24 ans de l'escadron de Melun.
00:03:25 En effet, il y a quelques minutes,
00:03:28 je voudrais bien sûr exprimer mon émotion
00:03:30 en tant que ministre de l'Intérieur
00:03:33 pour lui, pour sa famille et pour ses camarades.
00:03:35 La façon dont il est mort, monsieur le sénateur,
00:03:38 c'est après une nuit de protection
00:03:40 dans un endroit particulièrement dangereux
00:03:42 où les tirs ont été à balles réelles.
00:03:44 Des vieux, comme on dit chez vous, en Nouvelle-Calédonie,
00:03:46 sont venus parler au gendarme.
00:03:47 Il a alors retiré son casque
00:03:49 et alors il s'est fait tirer dessus en plein front.
00:03:53 Depuis 3 jours,
00:03:55 alors que c'est la démocratie
00:03:57 que nous rétablissons en Nouvelle-Calédonie,
00:03:59 à volonté du peuple calédonien qui s'y exprime par 3 fois,
00:04:02 des centaines de policiers et de gendarmes sont blessés,
00:04:04 leurs familles terrorisées.
00:04:06 Aucun mort du fait du travail des policiers et des gendarmes,
00:04:09 et beaucoup de protection.
00:04:10 Et j'en veux témoin, monsieur le sénateur,
00:04:12 parce que ce n'est jamais dit.
00:04:13 J'ai vécu le blindé des gendarmes
00:04:15 où des femmes canaques allaient accoucher,
00:04:16 des parties touriantes qui ont traversé,
00:04:18 vous le savez, la Nouvelle-Calédonie,
00:04:20 et ils se sont fait tirer dessus à balles réelles,
00:04:22 alors qu'ils amenaient évidemment des citoyennes français
00:04:24 se faire accoucher.
00:04:25 Voilà ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.
00:04:27 Ça n'a rien à voir avec la politique.
00:04:29 La violence qui s'exprime là n'a rien à voir avec la politique.
00:04:32 Le CCAT, qui est désormais loin, on le sait du FLNKS,
00:04:36 est un groupe mafieux
00:04:39 qui veut manifestement instaurer la violence
00:04:41 comme ils l'ont fait dans l'usine du Sud l'année dernière,
00:04:42 la République ne tremblera pas.
00:04:44 Alors oui au dialogue politique,
00:04:45 vous savez qu'en Nouvelle-Calédonie, en ce moment,
00:04:46 il y a un dialogue politique entre le FNKS,
00:04:49 entre les loyalistes.
00:04:50 Pendant que nous parlions au Parlement,
00:04:53 il y avait ces réunions, et je salue,
00:04:55 comme l'a fait le président du Sénat,
00:04:56 comme l'a fait le président de la République,
00:04:57 les communautés communes de toutes les forces politiques.
00:05:00 Mais je veux dire ici qu'il ne faut pas confondre
00:05:03 la pression politique, les manifestations,
00:05:04 les contestations avec la violence,
00:05:06 les tirs à balles réelles et la mort de personnes
00:05:10 qui pillent, qui tuent et qui en veulent à la République.
00:05:13 Oui au dialogue, comme l'a dit le Premier ministre,
00:05:15 autant qu'il le faudra, où il le faudra,
00:05:17 avec qui il le faudra, mais jamais la République
00:05:20 ne doit trembler devant les kalachnikovs.
00:05:22 -Oui, merci.
00:05:24 (Applaudissements)
00:05:26 (...)
00:05:35 -M. Laturel.
00:05:36 -Merci pour cette réponse. Alors, M. le Premier ministre,
00:05:39 effectivement, il faut rétablir l'ordre,
00:05:42 ce sera long, et en tout cas, il faut reconstruire
00:05:45 ce qui a été détruit en trois jours,
00:05:47 et pareil, ça prendra du temps.
00:05:49 Mais il faut à tout prix qu'on renoue de manière sérieuse
00:05:53 les files du dialogue. Alors, je voudrais savoir
00:05:56 si vous confierez à des personnalités qualifiées,
00:05:58 telles que ça a été demandé plusieurs fois,
00:06:00 qui pourront initier un nouveau format,
00:06:03 repenser la méthode et élargir les interlocuteurs.
00:06:06 Alors, je voudrais dire, M. le Premier ministre,
00:06:09 ne nous abandonnez pas.
00:06:10 -Pour cet extrait des questions au gouvernement
00:06:13 qui se tenait hier, j'accueille Guillaume Gontard.
00:06:15 Vous êtes le président du groupe écologiste au Sénat.
00:06:18 L'état d'urgence qui est en cours sur l'île depuis cette nuit.
00:06:22 La nuit de mercredi à jeudi a été moins violente
00:06:24 que les deux précédentes, a estimé le représentant de l'État
00:06:27 dans l'archipel, Louis Lefranc, même si elle a encore été
00:06:30 le théâtre d'affrontement très important.
00:06:32 On se dit que dans ce contexte, cet état d'urgence était nécessaire.
00:06:36 -L'état d'urgence, je dirais, dans la situation
00:06:39 dans laquelle on est, évidemment,
00:06:41 mais c'est vrai qu'on est dans une situation particulièrement dramatique
00:06:45 avec maintenant quatre morts.
00:06:46 -Tant un gendarme.
00:06:48 -Evidemment, avoir une pensée à la fois pour ces décès,
00:06:51 pour ce gendarme décédé dans l'exercice de ses fonctions.
00:06:54 -Il a eu 24 ans. -Sa famille, ses proches.
00:06:56 On est dans une situation dramatique.
00:06:58 J'ai envie d'exprimer de la colère,
00:07:00 parce que c'est vraiment quelque chose sur lequel...
00:07:03 Le président de la République aime bien utiliser ce mot-là.
00:07:06 Pour le coup, oui, on aurait pu prédire.
00:07:08 On aurait pu et on avait prédit ce qui allait se passer.
00:07:11 On l'a prédit et on l'a dit et redit.
00:07:14 Et je me souviens, ma collègue Mélanie Vaugelle,
00:07:17 elle avait dit dans l'hémicycle en disant "J'espère que je me trompe,
00:07:20 "j'espère que j'aurai tort."
00:07:22 Mais attention, dans ce que vous faites,
00:07:24 dans la méthode que vous mettez en place,
00:07:26 dans cette volonté de passer en force,
00:07:28 on va droit à la catastrophe et hélas, c'est ce qui arrive.
00:07:31 -A l'origine de cette crise, c'est l'examen et l'adoption avant-hier
00:07:35 à l'Assemblée nationale du projet de loi constitutionnelle,
00:07:38 à la Nouvelle-Calédonie.
00:07:40 Le Sénat s'était emparé du texte dès le mois d'avril.
00:07:42 Mélanie Vaugelle avait pu tenir ses propos.
00:07:44 Le Parlement doit être réuni en congrès
00:07:46 pour entériner la modification de la Constitution.
00:07:49 On voit que l'exécutif tempère,
00:07:51 en proposant d'abord des négociations
00:07:53 entre le respect politique
00:07:55 avant que ce congrès ne soit réuni.
00:07:59 Comment sortir de la crise politiquement ?
00:08:01 -En tout cas, on n'en sortira pas
00:08:03 de la manière dont l'a exprimé hier Gabriel Attal.
00:08:06 Je pense que déjà, il y a une première chose,
00:08:08 c'est qu'il faut très rapidement retirer le dossier
00:08:11 de ministre de l'Intérieur et de Gérald Darmanin,
00:08:13 puisqu'on voit qu'à chaque fois que Gérald Darmanin passe quelque part,
00:08:17 c'est de la violence qui arrive derrière.
00:08:19 Il faut que ça revienne au Premier ministre.
00:08:21 Et puis surtout, il faut revenir dans l'esprit
00:08:24 des accords de Nouméa, des accords de Matignon,
00:08:27 de ce qu'avaient initié Michel Rocard, Lionel Jospin.
00:08:30 C'est-à-dire quoi ? Le dialogue, la discussion et le temps.
00:08:34 Je pense que c'est important, cette notion du temps.
00:08:36 Qu'a voulu faire ce gouvernement, et même depuis 2021,
00:08:40 avec le référendum, en voulant absolument imposer
00:08:43 un référendum pendant la période...
00:08:45 Par la période Covid ?
00:08:47 On recommence encore avec ce texte référendaire,
00:08:51 en voulant l'imposer, en disant,
00:08:53 "Si vous ne vous mettez pas d'accord, on ira quand même."
00:08:55 C'est ce qu'a redit encore Gabriel Attal hier.
00:08:58 -Les deux chambres ont voté le texte.
00:09:00 Il y a eu deux majorités pour adopter ce texte sur le DGEL.
00:09:03 Bruno Rotailleau dit que ça devrait être le Congrès.
00:09:05 C'est la démocratie qui doit triompher.
00:09:06 Vous n'êtes pas d'accord ? C'est démocratique ?
00:09:08 -Je ne suis pas d'accord. -On tient un vote sur les deux chambres.
00:09:10 -Je ne suis pas d'accord sur la méthode.
00:09:13 Et on est dans une colonie, une colonie française,
00:09:17 dans laquelle on est dans un processus de décolonisation.
00:09:19 Je pense qu'il faut l'avoir en tête.
00:09:21 Il y avait tout ce processus de...
00:09:22 Ça fait 36 ans qu'on a réussi à maintenir la paix
00:09:25 et d'aller dans ce processus de décolonisation.
00:09:27 Pourquoi aujourd'hui on est dans cette situation-là ?
00:09:30 Parce qu'en fait, en termes de méthode,
00:09:31 on doit se mettre d'accord
00:09:33 et ensuite, effectivement, passer devant le Parlement
00:09:36 et ensuite aller au Congrès.
00:09:37 On voit bien que de mettre cette pression,
00:09:39 de mettre cette pression continuelle,
00:09:40 de vouloir jouer la montre, ça ne fonctionne pas
00:09:43 et on arrive à ces drames terribles.
00:09:45 Guillaume Gontard, j'ai moins de deux minutes
00:09:46 et encore quatre questions à vous poser.
00:09:48 Que dire des influences étrangères ?
00:09:49 On voit que l'Azerbaïdjan est pointé du doigt.
00:09:51 Ce matin, Gérald Darmanin dit que ce n'est pas un fantasme,
00:09:54 c'est une réalité expliquant
00:09:55 qu'une partie des indépendants antiscalédoniens
00:09:58 ont fait un deal avec l'Azerbaïdjan.
00:10:00 Vous voyez ce poids des influences étrangères ?
00:10:02 En tout cas, je laisse ces paroles à Gérald Darmanin.
00:10:05 Qu'il y ait des influences étrangères, évidemment.
00:10:07 On sait très bien... - La zone pacifique.
00:10:09 - La zone pacifique, etc.
00:10:11 Effectivement, cette influence étrangère,
00:10:13 elle existe, elle est présente,
00:10:14 mais c'est justement pour cela,
00:10:16 c'est justement pour cela qu'il faut avoir une méthode claire,
00:10:19 prendre le temps, discuter,
00:10:21 avoir cette notion du dialogue
00:10:24 et moi, j'en appelle vraiment à la responsabilité
00:10:26 de ce gouvernement.
00:10:28 Peut-être faire appel à un sage, on parle de Lionel Jospin,
00:10:31 peut-être, pourquoi pas ?
00:10:32 Peut-être d'avoir une commission parlementaire,
00:10:34 mais en tout cas, retrouver les bases du dialogue,
00:10:37 c'est essentiel.
00:10:38 - Il y a un groupe qui est pointé du doigt, le CCAT,
00:10:39 la cellule de coordination des actions sur le terrain,
00:10:42 la frange la plus radicale du Front de libération
00:10:44 canaque socialiste, l'FLNKS.
00:10:46 Est-ce que vous dénoncez, vous aussi,
00:10:47 la radicalisation de certains membres de ce groupe ?
00:10:49 - Moi, personne ne peut se satisfaire de la violence,
00:10:53 personne ne peut se satisfaire de la situation actuelle
00:10:56 avec quatre morts, avec des blessés, avec une guerre civile.
00:10:59 Donc, évidemment que moi, je dénonce la violence
00:11:01 et évidemment que j'appelle à un retour au calme,
00:11:04 mais j'appelle surtout à une responsabilité
00:11:06 de ce gouvernement, parce que c'est lui qui a les clés.
00:11:08 On a encore les possibilités.
00:11:09 Retirez ce texte et reprenons le chemin du dialogue.
00:11:13 - Eh bien, merci. Merci, Igo M'Gontar,
00:11:15 pour cette réaction au micro de Publicénat.
00:11:17 On suivra, bien entendu, heure par heure,
00:11:19 ce qui se passe au Nouvel-Calédonie.
00:11:20 Bonjour, Hervé Marseille. - Bonjour.
00:11:25 - Merci de nous avoir rejoints sur Publicénat.
00:11:27 L'état d'urgence qui est en cours sur Lille,
00:11:29 sur l'archipel depuis cette nuit,
00:11:31 une nuit qui a été moins violente que les deux précédentes,
00:11:33 a estimé Louis Lofranc,
00:11:35 qui est le représentant de l'État en Nouvelle-Calédonie,
00:11:38 même si, eh bien, Lille a été le théâtre d'affrontements
00:11:41 très important, je cite.
00:11:43 Voilà, l'état d'urgence qui est déclenché.
00:11:45 Est-ce que ça peut permettre de sortir de cette crise,
00:11:47 à court terme au moins ?
00:11:48 - Sortir de la crise, non, mais ramener la paix.
00:11:54 En tous les cas, la sérénité, j'espère,
00:11:57 parce que c'est l'impératif numéro un.
00:12:00 C'est d'abord de ramener le calme.
00:12:02 C'est le préalable.
00:12:04 Et donc, quand il y a une situation quasi insurrectionnelle,
00:12:07 comme celle que nous avons vécue...
00:12:09 - Les responsables locaux parlent même de guerre civile.
00:12:11 - Oui, il y a beaucoup de jeunes dans la rue.
00:12:14 On voit bien qu'il faut absolument ramener le calme,
00:12:18 parce que sinon, on assiste à des débordements,
00:12:21 les gens sont apeurés,
00:12:23 il y a des drames, comme les morts que nous avons enregistrées.
00:12:26 C'est affreux.
00:12:28 - On compte une quatrième victime, effectivement,
00:12:30 depuis ce matin.
00:12:31 - Oui, c'est affreux.
00:12:33 Et donc, il faut ramener la paix,
00:12:35 et l'état d'urgence peut favoriser ce retour au calme,
00:12:40 et surtout, que chacun prenne ses responsabilités,
00:12:43 que ce soit les loyalistes ou les indépendantistes.
00:12:45 J'observe que tout le monde va dans le même sens
00:12:48 et souhaite le retour au calme.
00:12:50 - Oui, sauf pour un groupe qui est pointé du doigt,
00:12:52 le CCAT, la Cellule de coordination des actions de terrain.
00:12:55 "Ce sont des mafieux", a dit Gérald Darmanin hier en séance.
00:12:59 On parle de la frange la plus radicale du FLNKS.
00:13:02 Eux, ils refusent même toute discussion.
00:13:05 Est-ce qu'il faut dénoncer la radicalisation
00:13:07 d'un certain nombre de militants indépendantistes ?
00:13:10 - Encore une fois, il faut ramener la paix,
00:13:12 ce n'est pas en dénonçant, je me souviens de Bernard Ponce,
00:13:14 dans les années 80, qui voulait la dissolution du FLNKS.
00:13:18 Bon, ce n'est pas en dénonçant qu'on va arrêter les choses.
00:13:23 On peut même plutôt mettre de l'huile sur le feu.
00:13:25 Je crois qu'il faut chercher plutôt la voie du dialogue.
00:13:28 D'abord, retrouver la paix civile,
00:13:30 que chacun puisse reprendre ses activités sans crainte,
00:13:35 et puis qu'on ouvre le dialogue,
00:13:38 parce que c'est indispensable
00:13:40 et qu'on trouve des solutions par la voie du dialogue.
00:13:42 Il n'y a que par le dialogue, ce n'est pas par la force,
00:13:44 ce n'est pas par la loi, malheureusement.
00:13:46 Sur des compromis, c'est toujours ce qui a été fait en Calédonie,
00:13:51 et la loi telle que nous l'avons votée au Sénat le permet.
00:13:54 - Oui, alors justement, tout cela se fait dans le contexte
00:13:57 de l'examen de ce projet de loi constitutionnel
00:13:59 qui a été adopté par le Sénat début avril
00:14:02 et cette semaine a été adopté par l'Assemblée nationale.
00:14:04 Maintenant, c'est le Parlement qui doit être réuni en congrès
00:14:06 pour enteriner cette réforme constitutionnelle.
00:14:08 Là, on voit que l'exécutif suspend pour l'heure
00:14:11 la convocation du congrès en attendant les négociations
00:14:13 avec les responsables de Nouvelle-Calédonie.
00:14:15 Que faire de ce projet de loi ?
00:14:17 Faut-il complètement suspendre son examen
00:14:19 et la suite de son parcours législatif
00:14:21 tant que les négociations sont en cours ?
00:14:23 - Alors, on a une difficulté,
00:14:26 c'est la tenue des élections territoriales.
00:14:31 - À la fin de l'année. - À la fin de l'année.
00:14:32 Donc c'est déjà reporté à la fin de l'année.
00:14:34 Mais le texte que nous avons voté permet à tout moment,
00:14:38 même à quelques jours avant ces élections,
00:14:42 s'il y a un compromis, de tout suspendre
00:14:45 et de reporter l'année prochaine la date des élections territoriales
00:14:50 en incorporant l'accord qui serait intervenu.
00:14:52 Donc ce que nous avons voté,
00:14:54 même si c'est enteriné par le congrès,
00:14:56 permet d'incorporer un accord
00:14:59 jusqu'à quelques jours avant la mi-décembre.
00:15:03 - Oui. On voit qu'il y a des mobilisations
00:15:05 qui ont lieu sur l'archipel depuis plusieurs semaines,
00:15:08 voire plusieurs mois.
00:15:10 C'était des signaux faibles, des alertes.
00:15:12 Est-ce que l'exécutif a été sourd à ces alertes ?
00:15:16 - Je pense qu'il faut aller plus loin dans le dialogue
00:15:19 parce que le corps électoral, ça fait partie des accords
00:15:22 qu'il y a toujours eus en Calédonie,
00:15:24 c'était dans les accords de Matignon.
00:15:25 C'est normal.
00:15:26 Vous avez une communauté, les Canacs,
00:15:29 qui dit "le corps électoral,
00:15:31 c'est ce qui nous fait de plus en plus minoritaire
00:15:35 chaque fois qu'on ajoute des électeurs nouveaux".
00:15:37 Donc il faut le comprendre. - Il était vêtu des années 80.
00:15:39 - Donc c'est normal qu'il y ait des gens
00:15:42 qui habitent la Calédonie et qui puissent enfin accéder au vote,
00:15:46 puisqu'il y a trois listes électorales.
00:15:47 Il faut voir qu'il y a trois listes électorales en Calédonie.
00:15:50 Les nationales, les territoriales et puis les communales.
00:15:54 Donc il y a trois listes électorales.
00:15:57 Là, il faut qu'on trouve une perspective.
00:16:00 La perspective, c'est quoi ?
00:16:02 Pour les Canacs, pour les indépendantistes,
00:16:04 c'est la perspective d'un référendum nouveau
00:16:07 auquel ils sont attachés
00:16:09 parce qu'ils considèrent que le dernier n'aurait pas dû avoir lieu.
00:16:12 - Donc il faut un nouveau référendum, selon vous ?
00:16:15 C'est pas du tout la voie que semble ouvrir le chef de l'État.
00:16:18 - Je ne sais pas ce que ça donnera,
00:16:20 mais en tous les cas, il faut une perspective.
00:16:21 Ce sont des gens qui veulent l'indépendance.
00:16:23 - Donc il faut un troisième référendum, selon vous ?
00:16:25 - En tous les cas, ça fera partie des choses qui seront discutées.
00:16:28 - Oui. J'ai une dernière question.
00:16:30 Gérald Darmanin doit-il garder la main sur ce dossier ?
00:16:32 Faut-il que le Premier ministre récupère le dossier en quelque sorte
00:16:37 ou faut-il même nommer une personnalité indépendante, nouvelle,
00:16:41 comme Lionel Jospin, par exemple, propose des écologistes ?
00:16:43 Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:16:44 - Écoutez, en tous les cas, je vois que c'est le président de la République
00:16:46 pour l'instant qui a repris la main,
00:16:48 puisque c'est lui qui a fait les annonces.
00:16:50 Le Premier ministre, évidemment, est à la manœuvre.
00:16:53 C'est à l'exécutif de savoir qui doit prendre le dossier en main
00:16:58 et qui, éventuellement, doit être médiateur.
00:17:01 Laissons-leur le choix de ces décisions.
00:17:06 Pour l'instant, surtout, il faut retrouver le calme.
00:17:08 - Bien, merci.
00:17:09 Merci, Hervé Marseille, pour cette réaction au micro de Public Sénat.
00:17:12 Merci à vous.
00:17:13 Voilà, on passe au deuxième thème dans cette émission,
00:17:19 et le rapport choc du Sénat sur le narcotrafic,
00:17:22 un rapport publié mardi.
00:17:23 Les sénateurs qui dénoncent un manque de moyens humains,
00:17:26 techniques et juridiques,
00:17:27 et une insuffisance dans la prise en compte
00:17:30 par la puissance publique du phénomène du narcotrafic en France.
00:17:33 Écoutez les moments fins de la conférence de presse, c'était mardi.
00:17:35 Nous avons découvert l'ampleur, l'enracinement,
00:17:39 la complexité, les risques d'un fléau
00:17:43 qui touche notre pays.
00:17:46 Et nous avons essayé d'apporter une vision globale.
00:17:49 Le rapport de la commission d'enquête,
00:17:52 c'est 3 tomes.
00:17:53 Alors, le plaisir n'est pas de noircir du papier,
00:17:57 mais ce que je veux souligner par là,
00:17:58 c'est qu'on ne peut pas s'en tenir à quelques mesures
00:18:02 par-ci, par-là.
00:18:03 Il faut une vision globale,
00:18:05 et c'est ce que nous avons modestement,
00:18:07 mais de façon opiniâtre,
00:18:09 cherché à produire dans ce rapport.
00:18:10 Vous verrez qu'on parle des outre-mer,
00:18:14 on parle des territoires ruraux,
00:18:16 on parle du blanchiment,
00:18:18 on parle de la prévention,
00:18:19 on parle de la procédure pénale,
00:18:21 on parle de quantité de choses,
00:18:22 des interventions en mer de la marine nationale.
00:18:25 Voilà, donc c'est extrêmement varié,
00:18:27 et je pense qu'on ne luttera pas contre le narcotrafic
00:18:29 si on n'a pas à l'esprit cette chaîne qui le constitue.
00:18:35 La France est submergée par le narcotrafic.
00:18:37 Nous proposons un nécessaire sursaut
00:18:39 pour sortir du piège du narcotrafic,
00:18:41 c'est le titre du rapport,
00:18:43 un narcotrafic qui touche désormais
00:18:45 l'intégralité de notre territoire jusqu'aux zones rurales,
00:18:48 et dont le chiffre d'affaires
00:18:50 représente chaque année entre 3 et 6 milliards d'euros.
00:18:53 Notre pays subit les conséquences,
00:18:55 notamment d'une explosion du trafic de cocaïne
00:18:58 depuis 10 ans, on parle d'un tsunami blanc,
00:19:00 et de l'arrivée massive de drogues de synthèse,
00:19:02 toxiques et peu onéreuses,
00:19:04 qui sont sans doute le danger de demain.
00:19:06 Il subit également les mutations d'un trafic uberisé,
00:19:10 et devenu l'exemple d'un ultra-capitalisme débridé,
00:19:15 dans lequel la violence et la corruption
00:19:18 sont les instruments de base du business.
00:19:21 -Merci.
00:19:24 Le rapport que nous allons vous présenter,
00:19:29 que nous vous présentons maintenant,
00:19:30 est un rapport extrêmement complet, extrêmement dense,
00:19:33 donc vous comprendrez qu'on ne puisse pas rentrer
00:19:35 dans les détails et en faire une lecture exhaustive
00:19:38 quand vous voyez la masse.
00:19:40 Donc nous allons vous donner quelques lignes directrices,
00:19:42 et puis ensuite répondre aux questions
00:19:44 que vous voudrez bien nous poser.
00:19:46 Dans nos travaux, nous avons tout d'abord repéré
00:19:48 un certain nombre de failles.
00:19:50 Et ces failles, les premières d'entre elles,
00:19:55 ce sont les manqueriants de moyens.
00:19:56 Nous n'avons pas vu un seul service,
00:19:58 que ce soit les services des douanes, de la police,
00:20:02 le service du renseignement ou autre,
00:20:04 qui ne nous disent aujourd'hui
00:20:05 que les moyens qui sont mis à leur disposition
00:20:08 sont insuffisants.
00:20:09 Insuffisance des moyens humains,
00:20:11 c'est vrai aussi pour l'institution judiciaire,
00:20:15 et insuffisance des moyens techniques.
00:20:18 Aujourd'hui, les narcotrafiquants
00:20:20 utilisent des techniques de pointe.
00:20:23 Les moyens techniques mis à disposition des services
00:20:27 ne sont pas forcément adaptés
00:20:29 et calés sur les moyens techniques
00:20:31 qu'utilisent les narcotrafiquants.
00:20:33 Et puis aussi, un certain nombre de manques
00:20:35 de moyens juridiques.
00:20:37 Nous avons des faiblesses
00:20:38 dans notre code de procédure pénale
00:20:40 et dans notre code pénal
00:20:41 que nous avons repérés.
00:20:45 Alors, pour nous, ces faiblesses,
00:20:47 elles démontrent l'insuffisance de la prise en compte
00:20:49 de ce phénomène du narcotrafique
00:20:52 par la puissance publique au sens large.
00:20:54 Pour être clair, si vraiment,
00:20:56 on avait pris la mesure du risque,
00:20:58 on aurait d'ores et déjà doté la France
00:20:59 de moyens beaucoup plus puissants.
00:21:03 Donc, comme je l'ai dit,
00:21:05 notre rapport est particulièrement dense,
00:21:09 mais il a eu le mérite,
00:21:12 par rapport aux différents textes
00:21:14 ou aux différentes commissions qui ont été créées
00:21:17 à la fois à l'Assemblée nationale et au Sénat,
00:21:20 c'est sans doute la 1re fois
00:21:22 que l'on a construit,
00:21:23 que l'on a réussi à construire un rapport
00:21:26 qui s'intéresse au bas du spectre
00:21:28 pour remonter jusqu'au haut du spectre.
00:21:31 Il empointe les points faibles
00:21:32 et il donne un certain nombre de moyens d'y remédier.
00:21:35 C'est la 1re fois que nous avons cette vision d'ensemble
00:21:38 du narcotrafique
00:21:41 et aussi des moyens affectés
00:21:45 pour y remédier.
00:21:48 Un certain nombre de questions, je ne les aborderai pas,
00:21:51 mais je peux répondre tout à l'heure
00:21:54 à vos interrogations.
00:21:56 C'est notamment toute la question de la coopération internationale
00:22:00 ou aussi, j'imagine, parce que vous poserez des questions
00:22:03 sur ces opérations place nette.
00:22:06 Moi, je voudrais commencer, dans la présentation de ce rapport,
00:22:09 à parler d'une procédure pénale
00:22:12 qu'il convient désormais de rénover.
00:22:16 Les magistrats, qu'ils soient du siège ou du parquet,
00:22:19 les forces de police,
00:22:21 nous ont expliqué que la complexité de nos codes,
00:22:25 notamment du code de procédure pénale,
00:22:28 ouvrait la porte à un certain nombre de failles
00:22:33 qui permettent à des dossiers entiers de tomber.
00:22:38 Je voudrais citer un exemple qui est un exemple flagrant.
00:22:40 C'est celui de l'infiltration et de la fragilité
00:22:46 qui encadrent aujourd'hui la technique de l'infiltration.
00:22:52 Au même titre que nous avons repéré une faiblesse juridique
00:22:56 dans les techniques qui permettent d'utiliser les informateurs.
00:23:02 C'est très, très simple. Le constat est très, très simple.
00:23:06 Un informateur est efficace
00:23:09 quand il s'approche de l'infraction.
00:23:11 Et pour bien s'approcher de l'infraction,
00:23:13 il faut qu'il participe à l'infraction.
00:23:16 Plus il participe à l'infraction, plus il donne des moyens
00:23:21 de comprendre l'architecture du réseau
00:23:24 dans lequel il est infiltré,
00:23:26 et ensuite d'apporter les moyens pour lutter contre ce réseau.
00:23:29 Mais à partir du moment où il pénètre ce réseau,
00:23:34 ceux qui l'instrumentalisent
00:23:36 n'ont pas la possibilité de continuer à l'instrumentaliser.
00:23:39 Sinon, ils peuvent être considérés
00:23:41 comme complices de l'infraction.
00:23:43 Et il y a aujourd'hui les procédures pénales
00:23:45 qui ont été ouvertes contre des agents des forces de l'ordre.
00:23:49 Et, ou pire encore,
00:23:50 ils peuvent être considérés comme provoquants l'infraction,
00:23:53 puisqu'ils ne la font pas cesser.
00:23:55 Donc nous avons là des faiblesses juridiques.
00:23:57 C'est vrai pour les informateurs.
00:24:00 C'est vrai pour les personnes infiltrées.
00:24:04 Et donc nous avons formulé un certain nombre de propositions
00:24:08 sur ce sujet-là.
00:24:12 Nous avons proposé aussi
00:24:14 que soit réformé le statut des repentis.
00:24:18 Le garde des Sceaux l'a annoncé depuis un peu plus d'un an.
00:24:20 Pour l'instant, nous n'avons rien vu venir.
00:24:23 Mais nous avons formulé des propositions
00:24:26 de manière à ce que ces dispositifs soient améliorés.
00:24:32 Une deuxième proposition, un deuxième axe de proposition
00:24:35 concerne l'égalité des armes dans les procédures pénales.
00:24:40 Ce que nous avons repéré,
00:24:41 c'est l'usage par les forces de l'ordre
00:24:44 d'un certain nombre de techniques
00:24:45 qui sont des techniques de pointe.
00:24:48 Une fois les personnes traduites devant les tribunaux,
00:24:52 dans le cadre de l'instruction,
00:24:54 il y a obligation, en respect du principe du contradictoire,
00:24:59 d'indiquer dans le dossier pénal
00:25:01 les moyens qui ont été utilisés pour constater les infractions.
00:25:05 Et notamment l'exposé très précis de tous ces moyens techniques
00:25:08 qui sont des moyens techniques très innovants.
00:25:10 Évidemment, en communiquant ces informations,
00:25:14 on donne des billes, par l'expression,
00:25:18 au réseau de narcotrafiquants qui connaissent les procédés
00:25:21 qui sont utilisés par la puissance publique.
00:25:25 Donc nous avons proposé que soit construit un dossier coffre,
00:25:29 un dossier qui ne relèverait pas du contradictoire,
00:25:33 qui serait placé sous le contrôle de magistrats,
00:25:35 mais dont l'essentiel des moyens techniques
00:25:38 ne serait pas communiqué aux personnes qui sont mises en cause.
00:25:42 Et puis, une 3e proposition qui est importante,
00:25:48 régulièrement, vous vous faites l'écho dans les médias,
00:25:53 de l'utilisation de mineurs
00:25:56 qui sont inclus dans des réseaux de narcotrafiquants.
00:26:01 Et les mineurs sont utilisés par ces réseaux
00:26:04 parce que le code pénal est ainsi fait
00:26:07 que les peines qu'ils encours sont diminuées
00:26:09 du fait de l'excuse de minorité.
00:26:12 Nous pensons qu'aujourd'hui,
00:26:17 on aurait la possibilité,
00:26:20 en modifiant notre code pénal,
00:26:23 mais surtout en donnant des instructions au parquet,
00:26:27 pour que tous ceux qui instrumentalisent les mineurs,
00:26:32 et notamment ceux que l'on appelle les recruteurs de jobbeurs,
00:26:37 et ces petites activités qu'on propose à des mineurs,
00:26:40 qui sont rémunérées parfois pour des sommes
00:26:44 qui ne sont pas très importantes,
00:26:46 mais qui font rentrer les mineurs dans un réseau
00:26:48 dont ils ne peuvent pas s'extraire.
00:26:50 Nous pensons que la sanction de 7 ans d'emprisonnement,
00:26:54 pour ceux notamment qui utilisent les réseaux sociaux
00:26:56 pour faire ces recrutements,
00:26:58 c'est un moyen absolument redoutable qu'il faut utiliser.
00:27:00 Le code pénal le permet.
00:27:02 C'est quelque chose qui n'est pas utilisé ou peu utilisé,
00:27:05 en tout cas sur les réseaux sociaux,
00:27:07 il ne l'est pas ou insuffisamment.
00:27:08 Donc c'est une des propositions que nous avons formulées.
00:27:11 -Deuxième axe que nous voulons présenter ce matin devant vous,
00:27:18 c'est celui de l'organisation,
00:27:23 de la coordination, de l'animation,
00:27:25 de la mise en réseau, de la mise en cohérence,
00:27:27 vous l'appellerez comme vous voulez,
00:27:28 mais dans le narcotrafic,
00:27:30 dans la lutte contre le narcotrafic,
00:27:32 qui est le patron aujourd'hui ?
00:27:35 Il y a un hiatus assez important
00:27:39 entre la détermination et l'engagement
00:27:42 des acteurs de terrain, les gendarmes, les policiers,
00:27:45 les douaniers,
00:27:46 et une réponse publique globalement désorganisée,
00:27:50 avec des acteurs éparpillés façon puzzle,
00:27:54 et une stratégie qui est plutôt tournée
00:27:57 vers les petites mains et les seconds couteaux
00:28:00 que vers ceux qui structurent les réseaux,
00:28:02 à savoir le haut du spectre, les logisticiens,
00:28:05 les argentiers.
00:28:06 En gros, on s'intéresse aux fantassins,
00:28:09 et on arrive parfois à les prendre,
00:28:13 mais on a du mal à capturer les généraux.
00:28:17 Le projet de plan stupénové
00:28:20 que la commission a obtenu de Haute-Lutte,
00:28:22 et qui est annexé au rapport,
00:28:24 constitue l'exemple type d'un document assez flou,
00:28:27 assez désincarné,
00:28:28 avec des objectifs qu'on peut même considérer
00:28:32 comme en recul par rapport à ce que le plan actuel
00:28:35 de 2019 propose sur la lutte contre le blanchiment
00:28:38 et sur l'international.
00:28:39 Donc nous formulons 3 propositions principales.
00:28:43 Il faut un pilotage du côté magistrature
00:28:48 avec un parquet national antistupéfiant.
00:28:52 Nous avons la conviction que c'est un modèle
00:28:54 qui a démontré son efficacité
00:28:56 en matière financière au terrorisme,
00:28:59 et que le narcotrafic doit faire l'objet
00:29:01 d'un traitement distinct de celui des autres infractions
00:29:04 rattachées à la criminalité organisée,
00:29:06 car c'est une menace directe
00:29:08 pour les intérêts fondamentaux de la nation.
00:29:11 Ce nouveau parquet permettra de spécialiser
00:29:14 les acteurs de la lutte,
00:29:15 qui traitent de sujets particulièrement techniques,
00:29:18 en procédure pénale,
00:29:19 de faire émerger un interlocuteur visible
00:29:22 pour l'ensemble de la sphère judiciaire,
00:29:24 et de fluidifier les liens entre l'autorité judiciaire
00:29:27 et les services d'enquête.
00:29:29 Corollaire de cette organisation,
00:29:32 du côté répressif,
00:29:34 il nous faut renforcer l'office antistupéfiant, l'OFAST,
00:29:40 qui a été créé en 2019 pour être le chef de file
00:29:43 en matière de narcotrafic du côté répressif,
00:29:46 mais qui, aujourd'hui, ne l'est qu'en titre,
00:29:49 notamment auprès des douanes,
00:29:52 qui gardent une très forte autonomie.
00:29:55 Et nous, nous avons l'ambition, dans cette proposition,
00:29:59 de faire de l'OFAST une DEA à la française.
00:30:03 Ca implique 3 choses.
00:30:05 Une véritable autorité sur tous les services d'enquête,
00:30:09 un pouvoir d'évocation qui permette à l'OFAST
00:30:12 de se saisir des affaires les plus lourdes
00:30:14 ou les plus complexes,
00:30:15 et des moyens à la hauteur de cette ambition.
00:30:18 PNAST, OFAST,
00:30:22 et puis, pour faire fonctionner tout ça,
00:30:26 il faut un plan d'urgence,
00:30:29 et donner les moyens de la lutte à tous les acteurs
00:30:33 qui sont aujourd'hui dans une guerre asymétrique.
00:30:35 Une des formules que nous avons le plus souvent entendues,
00:30:39 c'est les moyens illimités des narcotrafiquants.
00:30:42 Pour que chaque service puisse jouer pleinement son rôle,
00:30:45 encore faut-il qu'il en ait les moyens,
00:30:47 et ce plan d'urgence, à tous les niveaux,
00:30:50 il peut être financé grâce à la lutte contre le blanchiment.
00:30:54 On n'en fait pas assez en matière de saisie,
00:30:58 de confiscation, et on peut récupérer
00:31:00 une manne financière de plusieurs centaines de millions d'euros.
00:31:03 L'Etat peut financer son action répressive
00:31:06 et son action judiciaire
00:31:08 en allant chercher l'argent chez les criminels.
00:31:11 -Effectivement, c'est l'argent
00:31:14 qui est le motif du narcotrafic.
00:31:18 Nous avons été frappés de constater,
00:31:21 et ça nous a été dit à plusieurs reprises,
00:31:24 que la prison, finalement,
00:31:26 c'est une sorte d'accident du travail.
00:31:28 C'est un impondérable,
00:31:31 mais qu'elle est considérée comme faisant partie du risque.
00:31:35 En tout cas, elle ne fait plus peur.
00:31:37 Qui plus est, nous avons constaté que dans les prisons,
00:31:40 on peut aujourd'hui, parce qu'on dispose de téléphones,
00:31:42 de complicités diverses,
00:31:45 on peut continuer à exploiter son réseau.
00:31:47 On peut même commanditer des crimes et des assassinats.
00:31:51 Non, ce qui frappe le narcotrafic à la racine,
00:31:56 c'est la lutte contre l'argent et contre les avoirs
00:31:58 qui sont constitués par ces trafics.
00:32:03 L'argent, c'est le nerf de la guerre.
00:32:07 D'ailleurs, ceux qui en disposent le plus
00:32:09 sont de véritables flambeurs.
00:32:11 On les voit dans des villes d'Europe,
00:32:12 mais aussi dans des villes d'Afrique du Nord,
00:32:16 ou à Dubaï, notamment,
00:32:18 dépenser des sommes absolument considérables
00:32:20 qui sont le fruit de ce narcotrafic.
00:32:23 Un chiffre tout simple.
00:32:25 Il nous a été donné par Robert Saviano.
00:32:29 Lorsqu'on investit 5 000 euros dans un trafic de cocaïne,
00:32:34 cela peut rapporter, un an après, un million d'euros.
00:32:38 Il n'y a pas d'autre activité criminelle
00:32:40 qui puisse rapporter autant que celle-là.
00:32:44 Le chiffre d'affaires d'ensemble,
00:32:46 ça a été dit et répété à plusieurs reprises,
00:32:47 confirmé par Bruno Le Maire,
00:32:50 il s'établit entre 3 milliards et 6 milliards d'euros.
00:32:54 Difficile de le chiffrer précisément,
00:32:56 et surtout difficile de chiffrer le chiffre d'affaires
00:32:58 et le résultat net,
00:33:00 la bottom line du compte d'exploitation,
00:33:03 parce que ce chiffre d'affaires, il permet de corrompre,
00:33:05 il permet de transporter, il permet de renseigner,
00:33:09 mais grosso modo, on est dans cette fourchette-là.
00:33:12 Et sur ces 3 à 6 milliards d'euros,
00:33:16 seulement 100 millions d'euros ont été saisis
00:33:20 au titre des procédures de confiscation,
00:33:24 de saisie et de confiscation.
00:33:26 Donc nous estimons que c'est nettement insuffisant.
00:33:29 Et comme le disait excellemment le président Durand
00:33:32 il y a quelques instants,
00:33:34 quand on se pose la question des moyens à donner au service,
00:33:37 il y a là des marges de manoeuvre absolument considérables
00:33:40 si on arrive à perfectionner nos systèmes
00:33:43 de saisie et de confiscation,
00:33:45 et si l'on parvient à récupérer
00:33:47 ces avoirs illégalement constitués.
00:33:49 Et là, nous avons fait 3 propositions
00:33:52 qui sont les plus significatives.
00:33:55 La première, il s'agit de systématiser
00:33:58 l'enquête patrimoniale
00:34:00 dans toutes les enquêtes relatives au narcotrafic.
00:34:03 Point de clair, on a repéré un dealer
00:34:07 qui est dans un petit réseau,
00:34:09 on fait tomber ce petit réseau,
00:34:11 on va organiser une enquête patrimoniale
00:34:15 pour comprendre comment a été utilisé
00:34:19 l'argent résultant du trafic
00:34:22 pour toute une série d'achats,
00:34:26 notamment achats de produits de luxe.
00:34:28 Parfois, ça peut être un paiement de loyer,
00:34:31 ça peut être des locations de voitures.
00:34:33 Et ce que nous avons constaté, c'est que dans ces procédures-là,
00:34:35 celles qui sont au bas du spectre,
00:34:37 cette enquête patrimoniale, elle ne se réalise pas.
00:34:40 Alors, ça veut dire se donner des moyens très importants.
00:34:44 Il faut s'associer à la DGFIP, il faut s'associer à l'URSAF,
00:34:48 il faut bien sûr utiliser nos services de renseignement,
00:34:50 et notamment TRACFIN.
00:34:52 Mais rendre systématique, dans toutes les enquêtes,
00:34:57 un volet patrimonial.
00:35:00 Deuxième chose qui nous a frappés,
00:35:02 c'est le développement du blanchiment
00:35:05 à travers l'acquisition de commerce et leur exploitation.
00:35:07 Point de clair, on achète un commerce,
00:35:10 parfois, il a été déclaré
00:35:15 dans une procédure collective en liquidation,
00:35:17 le fonds de commerce est à vendre, il est acheté,
00:35:20 et avec l'argent sale, qui est de l'argent liquide,
00:35:22 on va constituer un chiffre d'affaires,
00:35:25 on va payer des cotisations,
00:35:26 on va faire fonctionner avec de l'argent liquide
00:35:29 un commerce qui ensuite sera revendu.
00:35:32 C'est la mécanique de blanchiment.
00:35:34 Les maires dans les petites communes l'ont constaté.
00:35:37 Et ils constatent aussi que nos moyens de lutte
00:35:38 contre ce phénomène sont nettement insuffisants.
00:35:41 Ils ont proposé que ces commerces de façade
00:35:47 fassent l'objet d'une fermeture administrative.
00:35:50 L'autorité administrative, l'autorité préfectorale,
00:35:52 sur demande d'un maire,
00:35:54 sur demande aussi de services de police,
00:35:57 pourrait fermer ces commerces
00:35:59 pour mettre un terme à ce blanchiment.
00:36:04 Et puis la 3e proposition que nous avons faite,
00:36:08 c'est la création d'une injonction pour richesse inexpliquée.
00:36:14 Lorsqu'un réseau de narcotrafiquants tombe,
00:36:17 que l'on constate la situation confortable,
00:36:21 un certain nombre de membres de ce réseau,
00:36:24 l'idée, c'est de faire en sorte qu'on puisse leur demander
00:36:26 comment ils ont constitué leurs avoirs.
00:36:28 C'est-à-dire d'inverser le système.
00:36:30 C'est plus à la puissance publique de prouver
00:36:32 que les avoirs ont été illégalement constitués,
00:36:35 c'est à la personne mise en cause
00:36:36 dans le réseau de narcotrafiquants
00:36:39 de justifier la manière dont elle a constitué ses avoirs.
00:36:42 Évidemment, c'est une arme qui est absolument redoutable.
00:36:47 Car s'il ne parvient pas à justifier,
00:36:49 évidemment, il s'expose à des poursuites pénales,
00:36:52 mais surtout, il s'expose à des saisies
00:36:55 et à des confiscations.
00:36:57 Peut-être un petit complément, nous l'avons trouvé...
00:37:01 L'idée nous a été suggérée lorsque nous sommes rendus
00:37:04 à Anvers, en Belgique, et que nous avons interrogé
00:37:06 l'autorité de police et du parquet en Belgique.
00:37:09 Il y a une procédure pénale qui aboutit à une décision.
00:37:12 On va condamner des narcotrafiquants.
00:37:15 Mais le tribunal qui condamne peut ensuite rouvrir
00:37:18 une procédure qui porte exclusivement
00:37:22 sur le patrimoine.
00:37:23 C'est-à-dire que la procédure pénale ne fait pas tomber
00:37:27 l'enquête sur l'aspect patrimonial.
00:37:30 Et c'est une arme, là aussi, absolument redoutable.
00:37:33 Ca veut dire aussi que cette enquête doit mobiliser
00:37:36 tous les services que je mentionnais tout à l'heure,
00:37:39 DGFIP, douane, traque-fins, etc.
00:37:43 Voilà les 3 propositions essentielles
00:37:45 que nous avons formulées.
00:37:47 -4e et dernier point que nous voulions évoquer devant vous,
00:37:51 c'est celui de la corruption.
00:37:53 Alors, entendons-nous bien, il ne s'agit pas de décrire
00:37:59 un pays gangréné à tous les étages,
00:38:02 de la base au sommet, par une corruption massive.
00:38:07 Mais ce phénomène corruptif, il est extrêmement inquiétant.
00:38:12 D'ailleurs, pour qualifier les choses,
00:38:15 il y a la pâte du gain, la tentation,
00:38:18 il y a aussi l'adhésion forcée, la criminalité forcée,
00:38:22 les menaces qui entrent en ligne de compte.
00:38:25 Quand on parle de corruption, dans notre rapport,
00:38:28 c'est bien de cela dont on parle.
00:38:30 Cette corruption, elle est insidieuse,
00:38:33 elle est lancinante, elle est occulte.
00:38:35 On la détecte d'ailleurs de manière souvent assez fortuite.
00:38:38 C'est-à-dire que ce n'est pas au travers d'une enquête
00:38:40 qu'on la découvre, on la découvre de manière un peu latérale
00:38:44 à la faveur d'une enquête, d'une autre enquête.
00:38:48 Elle prend la forme de consultations illégales
00:38:52 de fichiers de la police, pour prévenir, par exemple,
00:38:55 les trafiquants des surveillances, des perquisitions,
00:38:59 en cours contre eux, des achats de services auprès de Dockers,
00:39:04 pour des montants qui vont jusqu'à 100 000 euros.
00:39:06 Une consultation de fichiers, ça peut être 25 euros.
00:39:09 Un déplacement de conteneurs, c'est 100 000 euros.
00:39:12 Vous voyez que c'est un registre assez large.
00:39:15 Et il nous semble qu'il est temps de réagir
00:39:17 avant de connaître le même sort que certains pays voisins.
00:39:20 Oui, la corruption, aujourd'hui, elle n'est pas généralisée,
00:39:24 mais le risque, lui, il est immense.
00:39:28 Une corruption qui est mal recensée, mal identifiée,
00:39:31 pas systématiquement signalée.
00:39:34 La sphère publique, à part quelques administrations
00:39:36 qui commencent à s'en saisir, a du retard
00:39:38 en matière d'identification de cette corruption.
00:39:41 Et c'est un risque pour l'existence même
00:39:44 de nos institutions.
00:39:46 C'est-à-dire que si la chaîne de réponse face au narcotrafic
00:39:50 est corrodée, si certains maillons ne répondent plus,
00:39:53 on voit bien le risque que cela fait peser.
00:39:55 On pense à ce qui a pu se passer
00:39:56 dans certains pays du nord de l'Europe.
00:40:00 Nous réfutons la notion de corruption de basse intensité.
00:40:03 Il ne faut pas s'accommoder de l'idée que, finalement,
00:40:06 au bas de la chaîne, il existe, ici ou là,
00:40:10 de la petite corruption.
00:40:12 C'est sans doute une petite corruption
00:40:13 pour les administrations concernées,
00:40:14 mais elle est extrêmement importante
00:40:16 pour le profit des criminels et des narcotrafiquants.
00:40:22 Il faut prévenir, il faut détecter, il faut réprimer.
00:40:24 Nous avons 3 propositions.
00:40:26 D'abord, modifier l'organisation du travail
00:40:28 dans les administrations les plus exposées
00:40:30 pour rendre matériellement impossible
00:40:33 la corruption des agents.
00:40:34 Travail en binôme, turnover régulier,
00:40:36 poste de travail tournant et imprévisible.
00:40:39 Ce sont des pistes qui ont déjà été exploitées
00:40:42 dans certaines administrations et qui donnent des résultats.
00:40:46 Détecter les usages anormaux des fichiers de police
00:40:50 grâce à des outils techniques qui signalent des accès
00:40:53 inhabituels en nombre ou en nature.
00:40:55 C'est extrêmement important.
00:40:56 Et d'ailleurs, ça nourrit une prévention qu'on a
00:40:59 sur la création de certains grands fichiers,
00:41:02 parce que la faiblesse, elle est humaine.
00:41:04 Et donc, du coup, le fichier peut être parfait,
00:41:06 mais si devant l'écran, vous avez quelqu'un
00:41:09 qui est sensible, accessible à la corruption,
00:41:11 alors vous lui donnez encore plus d'informations.
00:41:14 3e proposition, c'est lutter contre la présence
00:41:17 des organisations criminelles dans les infrastructures sensibles.
00:41:19 On pense évidemment aux zones portuaires
00:41:22 qui ne sont pas encore suffisamment sécurisées,
00:41:25 les ports principaux, mais aussi les ports secondaires,
00:41:27 avec, par exemple, la mise en place d'une liste noire
00:41:31 de compagnies maritimes liées au narcotrafic.
00:41:34 Voilà ces 3 points sur la corruption.
00:41:38 Avant de terminer, je vous indique que vous avez,
00:41:42 dans les documents qui vous ont été remis,
00:41:44 35 propositions qui couvrent l'ensemble de l'éventail
00:41:47 que nous avons décrit en début d'intervention.
00:41:50 Et puis, terminer sur 2 considérations territoriales.
00:41:53 Cette commission d'enquête, elle est née de Marseille,
00:41:57 d'une certaine manière, des narcomissimes.
00:41:59 Et vous voyez qu'aujourd'hui,
00:42:01 jusqu'à ce que je prononce le nom de cette ville,
00:42:03 nous n'en avions pas parlé, parce que le phénomène,
00:42:05 c'est un phénomène qui est désormais national,
00:42:08 qui concerne tous les territoires,
00:42:12 les grandes villes, les quartiers,
00:42:14 la France des sous-préfectures.
00:42:16 Et puis, je veux dire un 2e mot sur les Outre-mer.
00:42:19 Nous consacrons, je parle sous le regard
00:42:21 de mes 2 collègues de Martigny et de Guyane,
00:42:23 beaucoup d'importance à la situation des Outre-mer,
00:42:26 qui ne sont pas seulement une zone de rebond,
00:42:29 parce qu'on les considère souvent, finalement,
00:42:31 comme le point d'entrée de la drogue.
00:42:34 Il est temps aussi qu'on consacre la place qu'ils reviennent
00:42:38 à ces territoires pour ce qu'ils sont,
00:42:40 pour ce qu'ils vivent, dans leurs difficultés
00:42:42 face au narcotrafic, qui est réel, qui est particulier
00:42:45 et qui mérite notre considération.
00:42:46 -Le sentiment que nous avons eu, c'est que la France et l'Europe
00:42:50 se sont dotés d'un bouclier pour se protéger de l'importation
00:42:53 de produits, et notamment de cocaïne,
00:42:55 qui proviennent d'Amérique du Sud.
00:42:58 Donc on se protège. Comment est-ce qu'on se protège ?
00:42:59 On surveille les ports, on saisit, dans le golfe de Guinée,
00:43:03 parfois sur les côtes françaises, avec ce phénomène
00:43:08 que l'on appelle le "drop-off", c'est-à-dire de la drogue
00:43:10 qui est jetée en mer avec des balises,
00:43:12 qui, ensuite, est récupérée par toute une série
00:43:14 de dispositifs divers.
00:43:17 Donc l'Europe se protège.
00:43:19 Mais l'Europe, en tout cas la France,
00:43:26 aux Antilles, a insuffisamment pris en compte
00:43:29 les conséquences de cette protection.
00:43:31 C'est-à-dire que les réseaux, ils s'organisent aux Antilles
00:43:33 pour exporter.
00:43:35 Se protéger, c'est bien, mais s'intéresser à ce qui se passe
00:43:39 en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane,
00:43:41 c'est aussi important.
00:43:42 Parce que sur ces territoires, nous avons des réseaux
00:43:46 qui s'organisent, nous avons des armes qui circulent,
00:43:49 il y a un nombre d'homicides, de violences physiques
00:43:53 qui se développent.
00:43:55 Il y a des entreprises de narcotrafic
00:43:58 extrêmement puissantes qui se livrent à la corruption
00:44:02 et qui se livrent à ces agissements violents.
00:44:05 Et ce que nous disons dans notre rapport,
00:44:07 c'est que bien sûr que la protection est importante,
00:44:09 mais parallèlement, il faut qu'on s'intéresse
00:44:12 à ce qui se passe dans ces territoires.
00:44:14 Et aujourd'hui, nous constatons que c'est insuffisamment
00:44:16 pris en compte.
00:44:17 -Je vous en prie.
00:44:22 -Bonjour. Aurélien Poivret, Groupe de presse Cébras.
00:44:24 Est-ce que vous avez travaillé sur la réforme
00:44:25 de la police nationale,
00:44:27 et particulièrement la police judiciaire,
00:44:30 pour voir les incidences que ça avait sur la lutte
00:44:31 contre les trafics de stupéfiants ?
00:44:34 Merci.
00:44:35 -Alors, j'étais l'auteur, pour la commission des lois
00:44:38 du Sénat avec ma collègue Nadine Belluro,
00:44:41 sur un rapport d'informations
00:44:45 sur la réforme de la police judiciaire
00:44:47 dans la réforme de la police nationale.
00:44:49 Evidemment, cette réforme, elle est encore jeune,
00:44:51 elle est encore récente.
00:44:53 Pour autant, je peux vous dire
00:44:55 que beaucoup de nos interlocuteurs
00:44:59 ont manifesté une inquiétude
00:45:02 sur les conséquences de cette réforme,
00:45:06 qui ne semble pas, peut-être même à l'inverse,
00:45:11 encourager et forcer l'attractivité
00:45:17 des métiers de l'investigation.
00:45:20 Et une des grandes faiblesses, la faiblesse principale,
00:45:25 mais vous le verrez en lisant le rapport,
00:45:27 c'est la question financière,
00:45:29 c'est l'investigation économique et financière.
00:45:32 Et malgré nos réflexions, malgré nos échanges,
00:45:36 on voit qu'il y a des zones blanches
00:45:39 de la connaissance par les administrations,
00:45:43 les services répressifs, la magistrature,
00:45:46 des circuits de financement.
00:45:47 Or, comment voulez-vous qu'on aille taper
00:45:50 les criminels au portefeuille,
00:45:51 ce qu'on peut dire assez facilement,
00:45:52 on va aller taper les criminels au portefeuille,
00:45:54 si vous n'avez pas des policiers
00:45:56 qui sont spécialisés dans les questions économiques
00:45:58 et financières, qui se dédient à ça,
00:46:01 qui ont un lien étroit et particulier
00:46:05 avec les magistrats pour essayer de calibrer les enquêtes.
00:46:09 Et ça, on ne l'a pas aujourd'hui.
00:46:11 Nous avons l'exemple dans certains départements
00:46:14 de responsables administratifs qui nous disent
00:46:18 "On a beaucoup de policiers, plusieurs centaines,
00:46:20 "on en a quelques dizaines sur les stups,
00:46:22 "sur les coffies, pas grand-chose."
00:46:24 Et cette connaissance,
00:46:25 cette spécialité économique et financière,
00:46:28 elle fait défaut.
00:46:29 Et à cette heure,
00:46:33 au vu de la préoccupation qu'on a exprimée sur le blanchiment
00:46:36 et sur la question de la saisie des avoirs,
00:46:39 la réforme de la police nationale
00:46:42 ne semble pas porter des fruits de ce côté-là,
00:46:44 plutôt au contraire.
00:46:45 Voilà pour cet extrait de la conférence de presse
00:46:47 qui se tournait mardi au Sénat.
00:46:48 - Etienne Blanc, bonjour. - Bonjour.
00:46:50 Vous êtes le rapporteur LR de cette commission d'enquête
00:46:52 à propos de l'attaque mortelle d'un fourgon pénitentiaire.
00:46:55 Hier, Gérald Darmanin a dit,
00:46:57 pendant la séance des questions au gouvernement,
00:46:59 qu'il y avait bien un lien entre le narcotrafic
00:47:01 et les événements de mardi.
00:47:02 Cela démontre le nouveau niveau de violence
00:47:05 autour de ce narcotrafic, c'est ça ?
00:47:07 Ça démontre évidemment la violence,
00:47:09 ça démontre aussi que ces réseaux de narcotrafiquants
00:47:12 sont désormais capables de préparer des opérations
00:47:14 très complexes, parce que c'est une opération complexe.
00:47:17 Il faut connaître l'heure de départ du fourgon du tribunal,
00:47:20 il faut connaître son itinéraire,
00:47:22 combien de personnes sont dedans,
00:47:24 comment elles sont armées ou interceptées.
00:47:27 Donc c'est une oeuvre très complexe
00:47:30 de renseignement et de construction
00:47:33 qui nous interroge.
00:47:34 Vous avez donc publié un rapport-choc.
00:47:36 Mardi, vous réclamez un sursaut
00:47:38 sur la prise en compte de l'importance
00:47:40 du trafic de drogue.
00:47:41 Il y a une explosion du trafic de cocaïne, dites-vous,
00:47:43 une ubérisation du marché via les applications sur téléphone.
00:47:46 Et vous pointez du doigt les manques de moyens financiers,
00:47:49 humains et juridiques.
00:47:50 Il faut un grand plan de lutte contre le trafic de drogue.
00:47:53 Regardez le monde qui nous entoure,
00:47:54 regardez ce qui se passe en Amérique du Sud,
00:47:56 regardez ce qui se passe en Belgique ou en Hollande.
00:47:59 Les réseaux de narcotrafiquants ont pris une place considérable.
00:48:03 Ils ont une grande puissance et ils peuvent fragiliser l'État.
00:48:06 Nous disons que la France,
00:48:08 elle s'achemine tout doucement,
00:48:10 avec un certain nombre d'indicateurs,
00:48:11 qui sont des indicateurs très marqués.
00:48:14 On ne peut pas dire vers un narco-État,
00:48:16 mais elle comprend aujourd'hui des indices de ces narco-États.
00:48:19 Vous publiez 35 recommandations,
00:48:21 comme un parquet national dédié à la lutte contre le narcotrafic,
00:48:25 un grand office de lutte sur le modèle américain,
00:48:28 aussi des modifications de la procédure pénale.
00:48:31 Cela implique une nouvelle grande loi.
00:48:33 - Monsieur Blanc ? - Oui.
00:48:34 On va discuter avec le gouvernement,
00:48:36 on va voir quelles sont ses intentions.
00:48:38 Mais avec Jérôme Durin, qui présente cette commission,
00:48:41 nous imaginons présenter un texte
00:48:44 qui proposera une politique d'ensemble
00:48:47 pour lutter contre ce fléau.
00:48:49 Oui, parce que, vous le dites,
00:48:50 les ministères travaillent trop en silo.
00:48:52 Il y a le plan place-nette de l'intérieur,
00:48:55 les mesures présentées par la justice,
00:48:58 aussi à trac'fin du côté de l'économie.
00:49:02 Il faut que tous ces ministères se parlent davantage.
00:49:04 C'est exactement ça.
00:49:05 Ce qu'on a pointé du doigt dans ce rapport,
00:49:07 c'est un manque de coordination,
00:49:09 donc un manque de politique d'ensemble.
00:49:11 Lutter contre le narcotrafic,
00:49:12 c'est mettre en place cette politique d'ensemble.
00:49:14 Il faut partir de la base, c'est le consommateur,
00:49:17 c'est la distribution dans nos villes, dans nos campagnes,
00:49:19 pour remonter au haut du spectre.
00:49:22 Et le haut du spectre, ce sont des têtes de réseau
00:49:24 qui sont souvent à l'étranger,
00:49:26 avec des puissances financières colossales.
00:49:27 Et l'exécutif a oublié ce haut du spectre dans cette lutte
00:49:31 avec les opérations place-nette.
00:49:33 C'est uniquement le consommateur et le distributeur
00:49:36 de quartiers qui est attaqué.
00:49:37 - Pas du tout les têtes de ponte, comme on disait.
00:49:39 - Elles le sont, mais en raison d'insuffisance de moyens,
00:49:43 puis sans doute d'insuffisance de détermination,
00:49:46 ça ne se voit pas.
00:49:47 Vous savez, ce rapport traduit aussi une chose.
00:49:49 Est-ce que la France est encore capable de comprendre
00:49:52 et d'anticiper les événements graves qui se profilent devant elle ?
00:49:56 Sur ce dossier du narcotrafic, on a l'impression,
00:49:59 même l'incertitude, qu'il n'y a pas eu cette anticipation.
00:50:02 Il est encore temps de rattraper ce retard,
00:50:05 mais pour ça, il faut une volonté politique très forte.
00:50:08 - Il faut aussi travailler sur la procédure pénale.
00:50:11 Il y a des failles dans les techniques d'infiltration,
00:50:14 dans le dispositif des repentis,
00:50:15 et ces failles font tomber des dossiers entiers.
00:50:18 Il faut donc revoir aussi la procédure pénale.
00:50:20 - Bien sûr. Un infiltré, c'est un véritable problème.
00:50:23 L'infiltration civile n'existe pas,
00:50:25 et pourtant, c'est le seul moyen.
00:50:27 Il y a un trafiquant, il rentre dans un réseau,
00:50:30 il décide de vous donner des informations.
00:50:32 Si vous le laissez faire, vous favorisez l'infraction.
00:50:35 Si vous rentrez dans le dispositif, vous pouvez être complice.
00:50:39 Vous pouvez avoir des procédures pénales contre vous.
00:50:41 On a des policiers français qui vont être cités
00:50:44 devant des juridictions,
00:50:45 parce qu'on les considère un peu comme coauteurs.
00:50:48 Mais si vous n'êtes pas dans le réseau,
00:50:50 vous ne pouvez pas obtenir les informations
00:50:52 et lutter contre, donc il faut une clarification juridique.
00:50:56 - Vous avez rencontré Eric Dupond-Moretti
00:50:58 la semaine prochaine, mardi, si mes informations sont bonnes.
00:51:02 Vous allez lui transmettre,
00:51:03 vous lui remettrez officiellement ce rapport
00:51:06 et vous espérez qu'il en prenne conscience
00:51:08 pour un projet de loi à l'automne ?
00:51:10 - Avec Jérôme Durand, c'est très important
00:51:12 que nous ayons une discussion avec lui.
00:51:15 C'est en fonction de ce qu'il nous dira
00:51:17 que nous adopterons une stratégie
00:51:18 pour éventuellement une proposition de loi.
00:51:21 - Que dire de l'action de l'exécutif,
00:51:23 de la façon dont il a suivi aussi vos travaux ?
00:51:26 Est-ce qu'il a été bienveillant, le gouvernement,
00:51:29 autour des travaux de la Commission ?
00:51:31 - Il nous a observés, et politiquement,
00:51:33 il a très rapidement compris qu'on allait très loin
00:51:36 et qu'on allait faire des propositions
00:51:38 qui pouvaient le mettre en cause.
00:51:40 Donc il a réagi, notamment en annonçant
00:51:42 un certain nombre de mesures dans notre rapport.
00:51:45 Que ça, c'est de bonne guerre, c'est la politique.
00:51:47 - Merci, Etienne Blanc, pour cette réaction au micro de Public Sénat.
00:51:51 On passe au dernier thème dans cette émission,
00:51:56 la gestion des transports pendant les Jeux olympiques.
00:51:59 Pendant un trafic important, jusqu'à 600 000 spectateurs
00:52:02 pourraient être amenés à se déplacer chaque jour en Ile-de-France
00:52:06 pendant les Olympiques et Paralympiques.
00:52:08 Ecoutez l'audition de Valérie Pécresse et de Patrice Vergrit,
00:52:12 le ministre des Transports.
00:52:13 - Les Jeux n'ont pas modifié notre ambition pour les transports.
00:52:17 Ce n'est pas eux qui sont à l'origine du plan d'accessibilité
00:52:20 des transports d'Ile-de-France, du projet EOL,
00:52:23 du projet du tram 3, du prolongement de la ligne 11
00:52:26 ou du prolongement de la ligne 14.
00:52:28 Ces projets existaient et c'était dans nos contrats de Plan Etat région.
00:52:31 Mais force est quand même d'avouer et de constater,
00:52:34 c'est pour ça que je dis toujours merci les Jeux,
00:52:37 que dans notre pays, rien n'arrive à l'heure,
00:52:40 et grâce aux Jeux, tout arrive à l'heure.
00:52:42 Et, objectivement, c'est assez spectaculaire pour être noté.
00:52:46 Alors, l'ambition de ces Jeux, c'est aussi d'avoir une médaille d'or
00:52:50 qu'on va garder assez longtemps,
00:52:52 parce que je pense que Los Angeles ne nous détrônera pas
00:52:55 et je doute que Brisbane puisse le faire non plus.
00:52:58 C'est la médaille d'or des Jeux 100 % accessibles
00:53:01 en transport en commun.
00:53:03 Ca, c'est un enjeu, c'est un engagement
00:53:05 qu'on avait pris pendant la candidature,
00:53:08 qu'on va tenir et qui n'a jamais été tenu
00:53:10 par aucune autre capitale.
00:53:12 100 % en transport en commun et zéro diesel.
00:53:16 Donc, ça aussi, c'est important,
00:53:18 parce que, voilà, tous les bus et toutes les navettes
00:53:21 qu'on va mettre ne seront,
00:53:23 seront décarbonés.
00:53:26 Bon.
00:53:27 Alors, je vous disais, des projets
00:53:29 qui sont des projets spectaculaires,
00:53:32 des records, des projets pharaoniques.
00:53:34 On a, d'abord, réussi à boucler le tram 3
00:53:38 et donc à libérer la porte Maillot.
00:53:40 Ca n'était pas gagné.
00:53:42 On a prolongé Eole jusqu'à la Défense.
00:53:46 Ce projet, qui, vous le savez, était comme l'horizon,
00:53:49 c'est-à-dire, plus on s'avançait, plus il reculait dans le temps.
00:53:53 Et c'est absolument une décision cathédrale.
00:53:56 On a eu l'occasion de l'inaugurer avec le Premier ministre.
00:53:59 Les trains sont arrivés.
00:54:00 On va inaugurer le prolongement de la ligne 11.
00:54:03 J'y tenais beaucoup. C'est en Seine-Saint-Denis.
00:54:06 C'est pas une ligne des Jeux,
00:54:07 mais on voulait pas qu'elle soit sacrifiée sur l'hôtel des Jeux.
00:54:11 Les Franciliens ont le sentiment qu'on ouvrait les lignes des Jeux,
00:54:15 mais pas la ligne de la Seine-Saint-Denis.
00:54:17 Ca fait 6 ans qu'elle est en travaux.
00:54:19 Donc, on ouvre la ligne 11 avec 6 km de métro.
00:54:22 C'est un travaux qu'on n'a jamais réalisé.
00:54:24 Et la ligne 14, c'est pour le mois de juin.
00:54:27 Donc, Saint-Denis, Pléiel, Orly, aéroport.
00:54:30 Pour un grand nombre d'entre vous, c'est un changement des règles.
00:54:34 Vous allez pouvoir arriver à Orly en bas, en métro,
00:54:37 ligne automatique, sans grève.
00:54:39 Voilà, donc, c'est quelque chose de totalement unique.
00:54:42 Donc, voilà.
00:54:44 Donc, ça, c'est vraiment le...
00:54:49 C'est l'effet J.O., l'effet magique J.O.
00:54:52 Tout est dans le temps.
00:54:54 Pareil, ce matin, nous inaugurions avec Patrice
00:54:59 la nouvelle gare de Saint-Denis,
00:55:02 qui sera l'une des gares des Jeux, mais qui sera 100 % accessible.
00:55:05 C'est le plus grand chantier de mise en accessibilité
00:55:08 d'une gare de toute la France.
00:55:10 Et ce projet de mise en accessibilité,
00:55:12 qui a coûté 160 millions,
00:55:14 qui a été financé par la région, par l'Ile-de-France Mobilité
00:55:17 et qui a été financé par l'Etat,
00:55:19 ce projet concerne la 2e gare de l'Ile-de-France,
00:55:24 mais surtout la 12e gare de France.
00:55:26 C'est-à-dire une gare plus grande que la gare de Lille,
00:55:28 que la gare de Bordeaux.
00:55:30 Voilà. Donc, c'est pas une petite gare.
00:55:33 C'est une énorme gare qui est mise en accessibilité.
00:55:35 Sur l'accessibilité, nous aurons, grâce aux Jeux,
00:55:39 accéléré le déroulement de notre plan d'accessibilité,
00:55:42 parce que c'est ce qui passe en dernier, l'accessibilité,
00:55:45 c'est ce qui passe en dernier.
00:55:47 Et donc, on a fait un bon avancé en termes d'accessibilité
00:55:50 du réseau de transport,
00:55:51 et on a fait un bon avancé en termes de transports.
00:55:53 On a fait un bon avancé en termes de transports,
00:55:55 et on a fait un bon avancé en termes de transports.
00:55:58 Donc, on a fait un bon avancé en termes de transports.
00:56:00 On a fait un bon avancé en termes de transports.
00:56:02 On a fait un bon avancé en termes de transports.
00:56:05 On a fait un bon avancé en termes de transports.
00:56:07 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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00:59:34 On a fait un bon avancé en termes de transports.
00:59:37 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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00:59:45 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:00:03 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:00:05 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:00:07 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:00:11 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:00:13 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:00:16 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:00:20 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:00:22 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:00:24 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:00:28 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:00:31 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:00:35 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:00:37 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:00:39 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:00:41 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:00:46 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:00:50 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:01:16 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:01:20 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:01:22 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:01:25 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:01:29 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:01:31 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:01:33 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:01:35 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:01:38 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:01:40 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:01:42 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:01:44 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:01:46 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:01:51 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:02:10 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:02:43 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:02:45 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:02:49 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:03:21 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:23 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:26 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:28 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:30 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:32 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:34 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:36 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:39 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:41 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:43 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:45 On a fait un bon avancé en termes de transports.
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01:03:49 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:52 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:54 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:56 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:03:58 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:04:00 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:04:02 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:04:04 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:04:07 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:04:09 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:04:11 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:04:13 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:04:15 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:04:17 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:04:20 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:04:22 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:04:24 On a fait un bon avancé en termes de transports.
01:04:26 Le conseil de France Mobilité a mis en place une application
01:04:29 qui s'appelle "Transport public JO 2024".
01:04:34 Cette application, qui est traduite en 6 langues,
01:04:37 donne le bon conseil de déplacement.
01:04:40 Et c'est absolument impératif de les suivre
01:04:43 parce qu'en réalité, il y aura des itinéraires
01:04:45 qui seront déconseillés.
01:04:46 Il ne faudra pas suivre l'itinéraire habituel.
01:04:49 Typiquement, la ligne 13
01:04:53 ne sera pas dans le plan de transport
01:04:55 des Jeux paralympiques en raison de sa faible jauge capacitaire
01:05:00 pour préserver la rentrée des Franciliens.
01:05:03 Les spectateurs seront invités à emprunter les lignes
01:05:05 du RER B, du D, la ligne H, les lignes 12 et 14 du métro.
01:05:09 Sur le site de Verre, le RER A ne sera plus
01:05:12 dans le plan de transport parce qu'il est trop utile
01:05:14 pour les transports du quotidien de la rentrée.
01:05:16 Tout sera fait par le RER E.
01:05:18 Donc pour les Jeux paralympiques,
01:05:19 ce n'est pas le même plan de transport
01:05:21 que pour les Jeux olympiques.
01:05:23 Donc ça, c'est très important.
01:05:26 Alors, il y a une mobilisation massive
01:05:28 des agents et des opérateurs.
01:05:30 250 conducteurs supplémentaires dans le métro.
01:05:35 On a 100 conducteurs de la SNCF
01:05:38 qui viendront de provinces en renfort.
01:05:40 3 000 conducteurs de bus supplémentaires.
01:05:42 Vous voyez, beaucoup de monde en plus.
01:05:44 Et évidemment, des primes qui sont nécessaires
01:05:45 parce qu'on reporte les vacances.
01:05:47 Et on ne fait pas que les reporter d'une semaine.
01:05:50 On les reporte loin.
01:05:51 Il n'est pas question que tout le monde
01:05:55 prenne les vacances en juillet.
01:05:57 En août, il y aura beaucoup de vacances reportées.
01:05:59 Et on ne pourra pas les prendre début septembre,
01:06:00 puisqu'il y a la rentrée.
01:06:02 Et il faut que tout le monde puisse les faire.
01:06:03 Donc c'est vraiment un énorme travail
01:06:05 qui est fait de dialogue social par les opérateurs.
01:06:08 Et les discussions sur les compensations indemnitaires
01:06:10 sont totalement légitimes,
01:06:12 même si j'ai demandé qu'elles soient intégrées
01:06:15 dans une enveloppe fixée,
01:06:17 qui a été, à ce stade, respectée.
01:06:20 Voilà.
01:06:21 Alors,
01:06:22 tout l'espèce...
01:06:24 Alors, juste un tout petit mot sur les tarifs.
01:06:27 Et...
01:06:29 Alors, juste...
01:06:30 Donc, on va mettre toutes les types de transports
01:06:33 sur Internet, sur Android,
01:06:35 et désormais sur Apple.
01:06:37 C'est, là aussi, un des vrais acquis des jeux,
01:06:41 parce que Apple nous faisait traîner
01:06:44 et voulait...
01:06:45 Enfin, avait des conditions qui étaient léonines.
01:06:49 Là, aujourd'hui, grâce aux jeux,
01:06:51 on a Apple qui va ouvrir,
01:06:53 et donc on pourra tout mettre sur Apple,
01:06:54 comme on a déjà la possibilité
01:06:56 de tout dématérialiser sur Android.
01:06:59 Les tarifs des jeux ont été fixés à un tarif élevé.
01:07:03 Et je le sais, ça n'est pas ma faute
01:07:05 et ça n'est pas ma responsabilité.
01:07:07 Plus exactement, c'est ma responsabilité et ma faute,
01:07:09 mais c'est pas moi qui ai promis la gratuité.
01:07:11 La gratuité, c'était le COJO qui l'avait compromise
01:07:14 et qui nous a dit en 21
01:07:15 qu'il n'avait plus l'argent pour le financer.
01:07:17 Je me suis tournée, à l'époque, vers l'Etat.
01:07:19 Et l'Etat m'a dit "nous non plus".
01:07:21 Donc, ni le COJO, ni l'Etat n'ayant l'argent,
01:07:23 ils revenaient donc à la région de France
01:07:25 de prendre sur ses épaules 250 millions d'euros.
01:07:27 Je suis désolée de vous le dire,
01:07:29 il n'était pas question pour moi
01:07:30 de laisser cette dette de 250 millions d'euros
01:07:32 aux Franciliens.
01:07:33 250 millions, c'est 8 euros de Navigo.
01:07:35 Donc, moi, je ne sais pas augmenter de 10 % le Navigo
01:07:38 pour financer les jeux, je ne sais pas le faire.
01:07:40 Donc, le premier objectif,
01:07:41 ne pas laisser la dette J.O. aux Franciliens.
01:07:44 Deuxième objectif, qui n'est pas non plus à négliger,
01:07:48 c'est les flux.
01:07:50 Le vrai problème des transports en Ile-de-France,
01:07:52 ce ne sera pas tellement les transports eux-mêmes,
01:07:54 ce sera les flux de voyageurs.
01:07:56 Et donc, nous ne voulons pas d'encombrement
01:07:59 aux entrées des gares et des stations.
01:08:01 Nous ne voulons pas des gens qui, au guichet,
01:08:03 vont chercher un ticket de métro.
01:08:05 Nous ne voulons pas, dans les bus,
01:08:07 des voyageurs qui demandent
01:08:08 à payer un ticket de métro au chauffeur.
01:08:11 Alors, on est obligés de laisser quand même les guichets ouverts,
01:08:13 on est obligés de laisser cette possibilité d'achat
01:08:15 dans le bus aux voyageurs,
01:08:17 parce qu'on sait bien qu'il y en aura qui seront perdus
01:08:19 et qui voudront le faire.
01:08:20 Mais l'objectif, et on va le répéter, le dire,
01:08:23 on m'envoie un courrier aux Franciliens pour le faire,
01:08:25 c'est prenez vos tickets par Internet,
01:08:30 prenez des passes et prenez-les à l'avance.
01:08:33 Parce que, évidemment, tout ça, c'est une question de fluidité.
01:08:36 Et donc, vraiment, il faudra marteler,
01:08:38 tout est accessible sur Internet,
01:08:40 et le pass à 16 euros permet l'accès aux aéroports,
01:08:44 ce qui est aujourd'hui à peu près à 12 euros,
01:08:47 donc ce n'est pas un pass cher,
01:08:49 notamment pour tous ceux qui arrivent par le biais des aéroports,
01:08:52 ça leur fait le pass aéroport à 12 euros plus 4 euros,
01:08:56 pour circuler de manière illimitée dans toute l'île de France.
01:08:59 Voilà. Donc, c'est un pass qui est au juste prix.
01:09:02 Voilà, c'est au juste prix.
01:09:05 Je préférais qu'il soit moins cher,
01:09:06 mais personne ne m'a proposé de me le financer.
01:09:09 Voilà. Donc, une signalétique dédiée,
01:09:12 une présence humaine renforcée, bien sûr,
01:09:14 de la sécurité, 1 000 agents en plus
01:09:16 pour la sécurité des transports pendant les Jeux,
01:09:18 ça aussi, c'est très, très important,
01:09:21 et 62 équipes de signodétection pour les colis abandonnés,
01:09:24 pardon, je m'arrête,
01:09:27 et 85 000 caméras équipant 100 % des gares, bus, trams et trains,
01:09:31 et un centre de commandement unique
01:09:34 financé par l'Etat et la région à la préfecture de police.
01:09:37 Et nous allons en plus créer une brigade régionale des transports
01:09:40 et grâce, j'espère, à la proposition de loi Tabarro,
01:09:42 dont j'espère qu'elle sera votée un jour,
01:09:44 en tout cas avant les Jeux,
01:09:46 parce que là, pour le coup, il y a une vraie deadline,
01:09:48 il y a une vraie date butoir,
01:09:50 on aura la possibilité de donner plus de pouvoir
01:09:53 à ces agents de sécurité dans les transports,
01:09:55 et ce sera très utile.
01:09:57 Voilà. Donc l'effort est collectif
01:09:59 et l'ambition est olympique. Merci.
01:10:01 -Merci, madame la présidente. Monsieur le ministre.
01:10:04 -Merci, messieurs les présidents,
01:10:08 messieurs les sénateurs, sénatrices.
01:10:12 Madame la présidente du Conseil régional,
01:10:15 on est effectivement un peu plus de 70 jours
01:10:18 du début des Jeux. Je ne sais pas si c'est 71 ou 72, du coup.
01:10:22 Mais en tout cas, on sent avec l'arrivée de la flamme
01:10:26 le début d'un engouement populaire,
01:10:29 et je pense que c'est tant mieux.
01:10:30 Nous souhaitons tous collectivement
01:10:32 que ces Jeux soient une fête pour notre pays
01:10:35 et l'occasion de donner une très belle image de la France.
01:10:39 L'enjeu en matière de transport, il est effectivement important.
01:10:42 C'est presque un boulot d'ingénieur.
01:10:44 Il faut concilier différents flux,
01:10:46 des flux qui émanent directement des Jeux olympiques,
01:10:50 à la fois, évidemment,
01:10:52 ceux qui viendront visiter en tant que spectateurs des Jeux,
01:10:55 les athlètes eux-mêmes, les accrédités,
01:10:57 d'une manière générale,
01:10:59 et en même temps, les déplacements du quotidien.
01:11:02 C'est cette capacité à concilier des flux
01:11:05 qui constitue le défi des transports.
01:11:08 Pour ajouter à ça,
01:11:10 évidemment, notre pays a souhaité marquer son exemplarité.
01:11:14 Valérie l'a dit tout à l'heure,
01:11:16 des Jeux accessibles à 100 % en transport collectif.
01:11:20 Si je rajoute à la dimension volontariste du vélo,
01:11:24 on donne une image, effectivement, d'un pays qui privilégie
01:11:26 les enjeux de développement durable
01:11:29 à travers cette politique de transport.
01:11:30 Donc concilier des flux importants,
01:11:34 mettre en avant notre objectif de développement durable,
01:11:37 c'est un petit peu le défi des transports pendant ces Jeux.
01:11:40 La méthode qui a été mise en oeuvre pour le faire,
01:11:42 et vous l'avez ressenti dans les propos de Valérie Pécresse,
01:11:47 c'est finalement de jouer collectif.
01:11:48 Finalement, la meilleure façon de faire,
01:11:50 c'est de se mobiliser tous ensemble,
01:11:53 l'ensemble des acteurs, les opérateurs,
01:11:55 régions, États, villes de Paris.
01:11:56 Le but du Jeu, c'est de pouvoir jouer coordonné,
01:12:00 vous l'avez évoqué dans votre propos introductif,
01:12:02 de jouer coordonné depuis le début.
01:12:04 Et ce fameux comité des mobilités
01:12:06 a vraiment, je veux dire, marqué la préparation
01:12:10 de ces différents travaux
01:12:12 sur comment être à l'heure au moment des transports.
01:12:15 Valérie Pécresse l'a dit,
01:12:18 aujourd'hui, tous les plans de transport sont validés.
01:12:21 L'offre globale en Ile-de-France
01:12:25 est en moyenne augmentée de 15 %,
01:12:27 mais avec des plus 70 % sur certaines lignes,
01:12:31 et là où il y a des enjeux les plus importants.
01:12:35 Et le reste de la France également,
01:12:36 les plans de transport, parce qu'effectivement,
01:12:38 les Jeux ne sont pas qu'en Ile-de-France.
01:12:41 Pour le reste de la France,
01:12:42 les plans de transport ont également été validés.
01:12:45 J'étais moi-même à Châteauroux
01:12:47 il y a peu pour vérifier exactement la semaine passée,
01:12:50 pour vérifier la mise en œuvre de ce plan de transport,
01:12:53 où il y a des renforts le matin,
01:12:56 un train supplémentaire le matin,
01:12:58 des renforts le soir avec des rames
01:13:00 et des wagons additionnels,
01:13:02 des renforts de navettes sur place.
01:13:03 Donc également, ces plans de transport en province
01:13:07 sont aujourd'hui largement validés.
01:13:10 Finalement, sur les plans de transport,
01:13:14 les seuls éléments qui restent encore en suspens,
01:13:17 et nous avons eu une discussion
01:13:19 au moment du dernier comité des mobilités,
01:13:22 je suis presque envie de dire,
01:13:24 c'est la station Champs-Élysées-Clémenceau,
01:13:25 pour laquelle aujourd'hui nous avons un débat.
01:13:29 Est-il possible effectivement de garder son ouverture ou pas ?
01:13:33 Aujourd'hui, elle est plutôt proposée d'être fermée.
01:13:37 C'est l'orientation qui est choisie,
01:13:40 mais j'ai souhaité qu'on puisse regarder plus précisément
01:13:44 si cette station Champs-Élysées-Clémenceau
01:13:47 ne pouvait pas quand même être ouverte
01:13:49 pour faciliter effectivement les déplacements des Franciliens
01:13:53 et notamment la connexion avec la ligne 13.
01:13:58 Sur les infrastructures,
01:13:59 est-ce qu'on est, pour répondre à votre question,
01:14:01 M. le Président, est-ce qu'on a rempli l'ensemble
01:14:03 du cahier des charges ?
01:14:05 Deux infrastructures manquent à l'appel.
01:14:07 Si on revient, j'ai envie de dire, à l'historique.
01:14:10 Le charge de Goll Express,
01:14:11 je pense qu'un certain nombre d'entre vous
01:14:12 ont suivi les péripéties de cette infrastructure.
01:14:16 Donc le charge de Goll Express, effectivement,
01:14:17 ne sera pas au rendez-vous, mais il est lancé.
01:14:21 Et la ligne 15 au sud, qui ne sera pas au rendez-vous.
01:14:24 Pour tout le reste, finalement, le cahier de charges est tenu.
01:14:29 Et Valéry le disait tout à l'heure,
01:14:31 finalement, on enchaîne un certain nombre d'inaugurations
01:14:33 ce matin, demain, on se voit presque tous les jours.
01:14:37 On enchaîne un certain nombre d'inaugurations
01:14:39 qui montrent, effectivement,
01:14:41 qu'au niveau des infrastructures,
01:14:43 effectivement, on est à temps.
01:14:45 Et le coup d'accélérateur Jio a effectivement joué.
01:14:48 On ne peut pas le nier.
01:14:49 Donc, on a eu l'occasion d'inaugurer ensemble
01:14:52 le tramway T3B, son prolongement,
01:14:55 le RERE, son prolongement,
01:14:57 la gare de Saint-Denis, ce matin.
01:14:59 Demain matin, demain après-midi, pardon,
01:15:01 le franchissement urbain Pléiel.
01:15:03 Et au mois de juin, la ligne 14.
01:15:05 Et enfin, la mise en accessibilité de la gare du Nord.
01:15:10 Donc, on voit effectivement que toutes ces infrastructures
01:15:14 sont bien présentes au rendez-vous.
01:15:16 Et on peut en être largement fiers.
01:15:19 Et je le disais ce matin à la radio,
01:15:22 c'est un vrai héritage des Jeux.
01:15:24 Pour les franciliens, on peut dire, effectivement,
01:15:27 qu'il peut y avoir à un moment donné des nuisances
01:15:29 au moment des Jeux pour les déplacements du quotidien.
01:15:32 Mais quel héritage ?
01:15:34 Quel héritage derrière ces Jeux
01:15:36 auront été un accélérateur formidable
01:15:38 pour un certain nombre d'infrastructures
01:15:40 essentielles pour le quotidien des franciliens
01:15:42 qui, à la rentrée, trouveront quand même
01:15:45 des services de transport largement optimisés.
01:15:48 Si je rajoute à ça, on peut rajouter à ça le vélo.
01:15:51 400 kilomètres de pistes cyclables,
01:15:54 les Olympistes, comme on dit.
01:15:57 27 000 places de stationnement,
01:15:58 46 000 vélos en libre-service.
01:16:01 Donc on voit qu'il y aura aussi
01:16:03 cette véritable alternative possible
01:16:06 en termes de transport.
01:16:08 Et je pourrais ajouter à ça la question de l'accessibilité,
01:16:12 qui a quand même été un élément fort et saillant
01:16:16 de ces différents plans de transport.
01:16:18 Il faut le reconnaître. Aujourd'hui,
01:16:20 on a un dispositif qui permettra de rendre
01:16:22 1 000 taxis accessibles.
01:16:25 On était à 250. On va passer, grâce aux Jeux olympiques,
01:16:29 à 1 000 taxis accessibles.
01:16:30 Donc c'est un effort considérable
01:16:33 qui a été fait pour l'accessibilité en taxi.
01:16:35 La mise en accessibilité des gares,
01:16:37 Valérie l'a évoquée, notamment en prenant l'exemple
01:16:39 de ce matin, mais on pourra aussi prendre l'exemple
01:16:41 de la gare du Nord.
01:16:43 La formation des agents au handicap.
01:16:46 Et puis surtout, ce qu'on évoque rarement
01:16:48 et qui ne faisait pas forcément notre fierté,
01:16:50 la prise en charge des fauteuils
01:16:53 pour accéder aux avions dans les aéroports,
01:16:56 où aujourd'hui, nous avons un plan de qualité d'accueil
01:16:59 des personnes à mobilité réduite,
01:17:00 des personnes en fauteuil plus particulièrement,
01:17:02 dans l'accès aux avions jusqu'à l'avion.
01:17:05 Et donc je pense que là-dessus, c'est aussi un héritage des JO,
01:17:08 cet effort qui a été fait en termes d'accessibilité.
01:17:11 Là, je parle essentiellement en plus du handicap moteur.
01:17:13 J'aurais pu citer différentes formes de handicap.
01:17:17 Le choix qui a été fait, évidemment aussi,
01:17:20 à travers le comité des mobilités,
01:17:21 c'est de se dire que le meilleur moyen aussi
01:17:23 de pouvoir concilier des flux,
01:17:25 c'est de pouvoir anticiper, prévenir à temps la population.
01:17:29 Finalement, quoi de plus efficace
01:17:32 que de permettre à la population de s'adapter,
01:17:34 d'adapter son comportement quand elle peut le faire.
01:17:39 Moi, j'ai été surpris d'ailleurs,
01:17:41 on en a peu parlé, mais au moment de ce qui s'est passé sur la 13,
01:17:44 la fermeture de la 13,
01:17:46 ce qu'a été la capacité d'adaptation des Franciliens
01:17:50 pour finalement arriver,
01:17:52 c'est vrai qu'il y a aujourd'hui plus d'embouteillages
01:17:54 et ça peut pour certains constituer,
01:17:57 pour certains, j'entends, un enfer,
01:17:58 pour autant, on n'a pas été à la hauteur
01:18:00 de ce qu'on aurait pu imaginer.
01:18:02 On n'a pas été à la hauteur de ce qu'on aurait pu imaginer
01:18:05 en termes d'embouteillages. Donc, il y a effectivement
01:18:07 une capacité d'adaptation de la population.
01:18:10 Et donc, Valéry l'évoquait sur le site
01:18:12 qui a été mis en place par IDFM,
01:18:15 le gouvernement a mis en place le site anticiper-lesjeux.gouv.fr.
01:18:20 Les deux sites sont bien entendu en lien.
01:18:22 Et ce site permet de repérer en temps réel quasiment
01:18:26 et par anticipation quelle sera la fréquentation
01:18:29 sur les différentes lignes, dans les différentes stations.
01:18:32 Donc, une visibilité totale pour savoir si effectivement,
01:18:35 quand on prend, par exemple, le métro de telle station
01:18:38 à telle station, tel jour et à telle heure,
01:18:41 si on a la possibilité de se décaler l'hébergement
01:18:43 ou de prendre son télétravail ce jour-là
01:18:45 ou de choisir un autre itinéraire,
01:18:46 eh bien, on a toutes les informations à disposition
01:18:49 et je vous invite d'ailleurs à consulter ces sites.
01:18:53 La campagne de communication a plutôt été un succès,
01:18:55 1,5 million de visiteurs du site.
01:18:58 Et aujourd'hui, 60 000 personnes
01:19:00 qui se sont déjà abonnées aux alertes info
01:19:03 d'anticiper-lesjeux.gouv.fr.
01:19:06 Un énorme travail et unique, je pense, a été fait
01:19:08 avec les professionnels, notamment les professionnels
01:19:10 de la logistique urbaine,
01:19:12 pour trouver justement des recherches d'itinéraires
01:19:16 totalement adaptées aux enjeux.
01:19:19 On l'a vu avec notamment le dispositif J'optimise,
01:19:22 qui permet vraiment aux professionnels
01:19:24 de pouvoir trouver les bons itinéraires
01:19:27 adaptés et en temps réel.
01:19:29 La sécurité, je l'évoquerai,
01:19:32 Valérie a évoqué la proposition de loi Tabaro,
01:19:34 qui devrait effectivement arriver maintenant
01:19:36 à l'Assemblée nationale
01:19:37 après avoir été adoptée par le Sénat,
01:19:40 qui nous donnera des outils complémentaires.
01:19:44 Les opérateurs se sont également mobilisés
01:19:46 pour augmenter effectivement très largement
01:19:49 le nombre de patrouilles qui seront présentes
01:19:51 dans les transports.
01:19:52 L'accueil est aussi particulièrement développé.
01:19:55 Moi, je veux citer les volontaires
01:19:57 qui vont permettre d'orienter les spectateurs,
01:20:01 mais aussi les athlètes,
01:20:03 durant les Jeux olympiques.
01:20:05 1 500 volontaires à ADP,
01:20:07 10 000 à la SNCF,
01:20:09 3 000 à la RATP.
01:20:10 C'est quand même des moyens humains considérables
01:20:13 qui sont développés par les opérateurs
01:20:15 pour pouvoir aiguiller, conseiller finalement
01:20:18 tous ceux qui se déplaceront à cette période.
01:20:21 Vous avez évoqué le risque cyber.
01:20:22 Il est pris avec beaucoup d'attention.
01:20:26 Aujourd'hui, nous testons,
01:20:28 par des méthodes de crise,
01:20:30 avec évidemment les institutions spécialistes
01:20:33 du genre le risque cyber.
01:20:35 Nous sommes en train de tester
01:20:37 effectivement les différentes infrastructures,
01:20:40 notamment infrastructures numériques,
01:20:43 qui sont finalement
01:20:46 dans l'organisation des transports.
01:20:52 Je terminerai juste par la question que vous avez posée
01:20:56 à la fin, monsieur le Président, la question de la grève.
01:20:59 Comme l'a dit Valérie Pécresse,
01:21:01 aujourd'hui, le dialogue social est en cours
01:21:05 à la RATP et à la SNCF.
01:21:07 La SNCF, il aura notamment une séance le 22 mai
01:21:12 sur la question des primes J.O.
01:21:14 qui sont légitimes.
01:21:16 Valérie l'a évoqué tout à l'heure.
01:21:18 On parle d'annulation de congés.
01:21:20 À mon donné, il est légitime qu'il y ait un dialogue social
01:21:22 sur l'acceptation de ces règles
01:21:25 qui imposent d'être présents à la fois pendant l'été
01:21:27 et à la fois pour la rentrée.
01:21:29 Ce dialogue social aujourd'hui s'établit.
01:21:32 Je n'ai aucune raison d'apparaître inquiet
01:21:35 sur cette question aujourd'hui,
01:21:37 sur la question de la PPL
01:21:40 qui avait été proposée par votre collègue,
01:21:42 effectivement, Hervé Marseille, M. le Président.
01:21:45 Je me suis exprimé en séance, notamment,
01:21:48 sur les risques d'unconstitutionnalité,
01:21:50 mais surtout rappeler qu'en Italie,
01:21:54 cette démarche n'était pas issue de la loi,
01:21:58 mais était issue d'un accord entre les partenaires sociaux
01:22:02 qui, ensuite, était ratifié par la loi.
01:22:06 C'est donc un accord entre les partenaires sociaux
01:22:09 qui est à l'origine de l'accord italien,
01:22:11 et non l'inverse.
01:22:12 Donc j'ai voulu aussi rappeler ça en séance,
01:22:15 ce qui me paraît être un élément important.
01:22:17 Et je pense que si nous devions aller dans cette direction,
01:22:20 le faire par le dialogue social
01:22:22 me paraîtrait la voie la plus adéptée ou la plus adéquate.
01:22:26 Voilà pour cette audition qui se tenait hier au Sénat.
01:22:28 Pour en parler, j'accueille ici Colombe Brossel.
01:22:30 - Bonjour. - Bonjour.
01:22:31 Vous êtes sénatrice socialiste de Paris.
01:22:33 Alors une question très simple.
01:22:35 Que retient cette audition ?
01:22:36 Et serons-nous prêts le 26 juillet,
01:22:39 dans les transports, notamment francilien ?
01:22:41 Qu'avez-vous pensé de cette audition ?
01:22:43 C'était une audition à la fois intéressante et désarmante.
01:22:48 Intéressante parce qu'à 70 jours
01:22:52 du démarrage des Jeux olympiques et paralympiques,
01:22:55 le ministre des Transports,
01:22:57 la présidente de la région de France,
01:22:59 projetait l'image d'une cohérence,
01:23:02 d'une communauté d'action
01:23:05 portée par les institutions qu'il représente,
01:23:08 mais également les départements et les villes.
01:23:10 - C'est plutôt rassurant. - C'est plutôt rassurant.
01:23:12 Et puis, ils nous ont égrené un certain nombre de chiffres
01:23:17 sur la mobilisation, sur les infrastructures,
01:23:20 sur les personnels supplémentaires, sur la communication.
01:23:24 - Mais... - Désarmante.
01:23:25 Désarmante parce qu'aujourd'hui,
01:23:28 les transports du quotidien en Ile-de-France
01:23:30 ne vont pas suffisamment bien,
01:23:32 quoiqu'en disent les indicateurs,
01:23:36 pour que tout ceci arrive à emporter
01:23:39 l'adhésion en termes de crédibilité.
01:23:42 Et finalement, c'est sur ces sujets-là
01:23:44 que beaucoup de questions ont porté.
01:23:46 Et... Voilà.
01:23:48 Intéressante, mais désarmante.
01:23:51 On a aussi beaucoup parlé des promesses
01:23:52 qui avaient été faites au moment de la candidature
01:23:55 de Paris pour les JO.
01:23:57 Par exemple, deux infrastructures manquent à l'appel.
01:23:59 Le Charles de Gaulle Express, qui ne sera pas au rendez-vous,
01:24:01 mais il est lancé, a dit le ministre,
01:24:02 et la Ligne 15 au sud.
01:24:04 Pour tout le reste, le cahier des charges est tenu.
01:24:06 On enchaîne les inaugurations,
01:24:07 c'est ce qu'a dit Patrice Vergrit.
01:24:09 Là-dessus, quel est le bilan, à quelques jours du début des JO ?
01:24:13 Il est vrai que les Jeux olympiques et paralympiques
01:24:15 ont été un accélérateur de transformation et d'investissement.
01:24:19 C'est une réalité.
01:24:20 Et en effet, les inaugurations s'enchaînent.
01:24:23 Parfois, il y a des inaugurations de prolongement de lignes
01:24:27 qui ne sont pas encore totalement prolongées.
01:24:29 Ça fait quand même partie de ce côté désarmant dont je parlais.
01:24:33 Pour autant, ça restera l'héritage des Jeux olympiques et paralympiques.
01:24:37 Quand, à Paris, tous les arrêts de bus seront mis aux normes PMR,
01:24:42 sont mis aux normes PMR, ça restera dans l'héritage.
01:24:45 Mais ça ne répond pas totalement à la question.
01:24:47 Serons-nous prêts ? Comme vous l'avez compris.
01:24:49 Parlons des tarifs des transports en Ile-de-France,
01:24:52 puisque c'est revenu hier.
01:24:53 Le prix du ticket de métro passera de 2,15 à 4 euros.
01:24:57 Un pass journée spécial des JO à 16 euros sera mis en place,
01:25:01 ou à 70 euros pour la semaine.
01:25:04 Les détenteurs d'un billet pour les JO devaient bénéficier de la gratuité.
01:25:08 C'était, encore une fois, dans la promesse avec la candidature.
01:25:11 Mais cela aurait coûté 250 millions d'euros à la région.
01:25:15 Comment comprendre ce hiatus ?
01:25:17 C'est plus qu'un hiatus, c'est une épine dans le pied qui restera.
01:25:22 Ces Jeux olympiques et paralympiques, ils ont été emportés.
01:25:25 La candidature a été emportée parce qu'il y avait un engagement,
01:25:27 pas une promesse, un engagement,
01:25:29 de faire les Jeux les plus écolos possibles,
01:25:32 les moins consommateurs d'énergie.
01:25:33 Et donc, évidemment, la question des transports et des mobilités douces,
01:25:37 elle était au cœur de cette candidature.
01:25:40 Bon, à la fin, on se retrouve avec une passe d'armes aimable
01:25:44 entre la présidente de région qui se tourne vers le ministre en disant
01:25:47 "Bah écoutez, vous auriez dû payer, et à la fin, vous n'avez pas payé,
01:25:51 donc j'ai pris mes responsabilités."
01:25:52 Enfin, à la fin, c'est la capacité pour les uns et les autres
01:25:57 à aller au bout des engagements qui n'aura pas été tenu, et on le regrette.
01:26:00 De nombreuses stations de métro, aux abords directs des sites,
01:26:03 seront fermées, principalement pour des raisons de sécurité.
01:26:06 Au total, 17 stations de métro du RER C
01:26:08 seront inaccessibles du 17 au 26 juillet inclus,
01:26:13 ainsi que le tronçon central de la ligne 7 qui traverse la Seine.
01:26:16 Ça va être une galère pour les Parisiens, vous le reconnaissez.
01:26:18 Alors, j'ai interrogé spécifiquement sur ce point-là
01:26:22 la présidente de région et le ministre des Transports.
01:26:23 Je dois avouer que je n'ai pas encore eu la réponse.
01:26:27 Qu'il y ait des fermetures au moment de la cérémonie d'ouverture,
01:26:31 par exemple, qu'il y ait des fermetures au moment des épreuves,
01:26:34 tout le monde le comprend d'un point de vue de sécurité.
01:26:36 Enfin, vraiment, ça ne fait pas de débat.
01:26:39 Mais la durée des fermetures, qui va commencer bien avant,
01:26:43 le nombre de stations fermées,
01:26:46 et surtout le fait qu'il n'y ait pas d'itinéraire bis ou de connexion bis,
01:26:50 est un vrai sujet pour le transport au quotidien.
01:26:53 J'ai posé la question, je n'ai pas complètement eu de réponse.
01:26:56 Allez, j'ai une dernière question.
01:26:57 Est-ce que ça va être des jeux joyeux, heureux ?
01:27:00 Est-ce que la bonne humeur va prendre le dessus
01:27:02 sur tous ces problèmes qu'on évoquait à l'instant ?
01:27:05 On va vivre ensemble un moment extraordinaire
01:27:07 que nous ne vivrons qu'une fois dans notre vie.
01:27:10 La flamme est en train de commencer son tour de France
01:27:13 dans une ambiance qui est sereine, populaire, joyeuse.
01:27:16 Ça va prendre le dessus sur tous les tracas du quotidien ?
01:27:18 Oui, je le crois, je l'espère,
01:27:21 mais il ne faut pas que les deux personnes
01:27:22 que nous avons auditionnées hier relâchent la pression.
01:27:24 Allez, dernier mot pour rappeler qu'il y a une appli qui est mise en place.
01:27:27 Elle s'appelle Transport public Paris 2024.
01:27:29 Elle est traduite en six langues
01:27:31 et elle permettra de tout savoir sur les déplacements pendant les JO.
01:27:35 On voit ici les rappels pour aller voir cette appli,
01:27:39 effectivement, sur les banques d'applis.
01:27:41 - Merci beaucoup, Colombo-Brussels. - Merci à vous.
01:27:43 D'avoir été notre micro.
01:27:44 Voilà, c'est la fin de cette émission.
01:27:48 Merci à vous de l'avoir suivie.
01:27:49 N'hésitez pas à voir les replays, à lire les décryptages.
01:27:52 C'est sur publicsena.fr.
01:27:54 Prochain rendez-vous avec l'info dans quelques minutes à 18h.
01:27:57 Thomas Hugues et ses invités qui reviendront dans le sens public
01:27:59 sur la crise en Nouvelle-Calédonie.
01:28:01 Très belle suite des programmes sur Public Sena.
01:28:03 (Générique)
01:28:06 ---