• il y a 7 mois
Comment évaluer le coût écologique d’une œuvre XR ? Quels futurs ces premières études d’impact laissent-elles entrevoir ? Modération : Adrien Cornelissen, auteur et journaliste spécialiste en création numériqueavec
Jean-François Jégo : Maître de conférences au département Arts & Technologies de l’Image et dans l’équipe de recherche INREV – Image Numérique et Réalité Virtuelle, de l’Université Paris VIII.
Marc Lopato : Co-fondateur de Diversion cinema qui produit et diffuse des œuvres de réalité virtuelle (VR) depuis 2016.
Benoit Ruiz : Expert et consultant pour la transition bas-carbone et l’atténuation des dommages environnementaux des activités du numérique. Membre du projet CEPIR (Cas d’étude pour un immersif responsable). 

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00:00:00Bonjour, donc je m'appelle Adrien Cornelissen, je suis journaliste, je travaille sur l'impact
00:00:09des technologies dans le domaine de la création et notamment toutes les mutations engendrées
00:00:13sur le champ des arts numériques, en l'occurrence les mutations écologiques, sociales, économiques,
00:00:19et aujourd'hui nous avons le plaisir de discuter avec trois experts sur cette question du coût
00:00:25écologique du navire XR, je vais d'abord présenter les intervenants et ensuite on
00:00:29va rentrer dans les débats, il y aura deux axes que je vais vous présenter, la première
00:00:35personne que je vais introduire c'est Marc Lopato qui est cofondateur de Diversion Cinéma,
00:00:40j'ai pris quelques notes parce que vous avez tous un CV qui est assez dense, Marc tu as
00:00:46cofondé Diversion Cinéma et tu diriges les opérations de recherche et développement,
00:00:52tu interviens régulièrement en tant qu'expert de la diffusion et distribution des oeuvres
00:00:56verts, puisqu'en l'occurrence Diversion Cinéma c'est un distributeur d'expériences
00:01:01immersives pour divers secteurs d'activité, notamment muséal, etc.
00:01:07C'est ça, on se définit comme une agence spécialisée dans les installations et les
00:01:14événements immersifs, et on a également une activité de distribution, tout à fait.
00:01:19Tu peux nous citer une ou deux oeuvres phares ?
00:01:21Oui, je peux citer une oeuvre sur laquelle on travaille en ce moment, qui est une oeuvre
00:01:26hybride qui s'appelle Energeia, qui a été réalisée par Hugo Arsac, une très belle
00:01:32oeuvre en nuage de poing avec un discours écologique sur l'impact de la production
00:01:38de l'électricité, qui est à la fois dans un masque mais également avec de la projection.
00:01:43Un jeune artiste marseillais à suivre.
00:01:46Pardon ?
00:01:47Un jeune artiste marseillais à suivre.
00:01:48Tout à fait, exactement.
00:01:51A ta droite, Jean-François Gégo, tu es maître de conférence au département Art, Technologie
00:01:57de l'image dans l'équipe de recherche Images numériques, Réalité virtuelle, autrement
00:02:02dit INREV, à Paris 8, et également tu as la spécificité d'être artiste et chercheur.
00:02:08Tu donnes des cours d'écosophie, d'expérience immersive interactive, et tu t'appuies sur
00:02:16des installations numériques.
00:02:18Tu peux peut-être nous en dire un mot ou deux sur cette pratique hybride ?
00:02:22Oui, c'est vrai que j'ai un métier hybride, c'est vrai qu'à la fois j'étudie l'art
00:02:27et l'histoire de l'art et l'évolution de l'art, notamment avec les technologies,
00:02:30et donc j'enseigne aussi sur ces enjeux-là, c'est tout au regard de l'écologie en ce
00:02:35moment.
00:02:36Et en parallèle, je propose des projets artistiques, donc des performances ou des installations
00:02:43qui hybrides Réalité virtuelle et Réalité augmentée, notamment, ça c'est mon médium
00:02:46de création.
00:02:47Et donc, c'est des projets que je fais avec différents collègues, performeurs, aussi
00:02:52bien en musique, ça peut être danse, ça peut être théâtre aussi.
00:02:57Avec une spécificité aussi sur l'écologie, à double titre, d'abord dans le master ?
00:03:03Oui, alors on est en train de progressivement sensibiliser les étudiants à ces questions-là,
00:03:10à voir concrètement aussi comment, dans les enseignements, on peut parler d'écologie
00:03:16au sens large, pas juste de questions environnementales, mais on traite l'écologie aussi mentale et
00:03:21sociétale, j'en parlerai peut-être plus tard, et sinon les projets aussi essayent
00:03:26d'intégrer, soit dans le processus de création, soit dans le discours, soit dans le processus
00:03:31de diffusion, les différentes pistes qu'on a sur les questions écologiques.
00:03:38Et le deuxième travail que tu fais autour de l'écologie et de l'impact environnemental,
00:03:41c'est avec le ACNUM, qui est le réseau de la création numérique et des arts hybrides ?
00:03:47Voilà, donc avec le réseau, on anime un groupe sur l'éco-responsabilité des arts
00:03:54numériques, et je fais aussi partie du collectif de l'Université Paris VIII, Arts Écologie
00:04:00Transition, qui depuis 2016 s'intéresse à ces questions écologiques dans les arts,
00:04:04mais c'est tous les arts, donc pas forcément arts numériques, c'est aussi musique, danse,
00:04:08théâtre, philosophie.
00:04:09Ce qui est peut-être d'ailleurs aussi une particularité des arts numériques, le côté
00:04:13hybride, et de voir comment ça diffuse sur d'autres champs disciplinaires.
00:04:16Benoît Ruys, troisième personne invitée, je vais lire mes notes parce que pour le
00:04:24coup les mots sont importants, expert consultant pour la transition bas carbone et l'atténuation
00:04:30des dommages environnementaux des activités du numérique, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:04:35Ça veut dire que je fais de mon mieux pour réduire l'impact des ICC, donc sur la partie
00:04:43numérique, mais également sur la partie plus physique, je travaille par exemple sur la
00:04:49construction d'un grand studio de tournage à Montpellier, comment dire, ça fait tellement
00:04:56longtemps que je fais ça que j'ai du mal à l'expliquer.
00:04:59On peut peut-être donner quelques références, pour le coup, le CNC, le ministère belge de
00:05:05la culture, l'UNESCO, la région Occitanie, la commission de films de Malte, le CNRS,
00:05:11la commission européenne, un CV quand même extrêmement riche d'expériences sur cette
00:05:18question d'impact environnementaux.
00:05:20J'ai l'impression qu'en fait j'ai encore tellement de choses à apprendre, il y a tellement
00:05:24de choses à faire que je ne sais pas.
00:05:29Une dernière donnée qui est importante, et c'est peut-être aussi à ce titre-là
00:05:32que tu es invité aujourd'hui, c'est les livrables de SEPIR.
00:05:37SEPIR, l'acronyme cas d'étude pour un immersif responsable, qui est un groupe qui a été
00:05:42monté il y a 3 ans, en 2018-2019, et qui a rendu une partie de ses livrables il y a
00:05:50un peu plus d'un mois, avec l'empreinte carbone d'une œuvre XR, une calculatrice, des recommandations,
00:05:58et des ACV aussi, de divers équipements de l'AVR.
00:06:02On a deux participants de SEPIR, Marc l'est également.
00:06:09On peut peut-être, après ces présentations, commencer concrètement le vide du sujet.
00:06:14Qu'est-ce que c'est l'AXR ? Pour cadrer le sujet, on parle de quoi quand on parle de l'AXR ?
00:06:18Je peux en parler, on est nos acteurs de ce secteur depuis 2016, au tout début on parlait
00:06:30surtout de VR, de réalité virtuelle, puis l'AR, la réalité augmentée, puis la réalité
00:06:37mixte.
00:06:38On a commencé à parler de ça, et il a été décidé de regrouper ces 3 différentes typologies
00:06:45de technologie sous le terme XR, pour Extended Reality, réalité étendue.
00:06:51C'est assez intéressant parce que Christelle a légèrement changé le titre en parlant
00:06:55d'immersif, et c'est vrai qu'aujourd'hui, on va parler de XR, on va parler d'immersif
00:07:00puisqu'on se rend compte que la projection immersive n'est peut-être pas si loin que
00:07:05la XR, ou en tout cas, beaucoup d'œuvres peuvent passer d'un côté ou de l'autre,
00:07:12et donc nous, en tant qu'entreprise, on se considère comme un des acteurs du secteur
00:07:18immersif.
00:07:19On parle de mapping, de full-dome.
00:07:21Exactement, tout à fait, évidemment, full-dome.
00:07:24Cadrons spécifiquement peut-être sur ces 5 technologies, mapping, full-dome, et puis
00:07:30ensuite réalité mixte, réalité augmentée, réalité virtuelle.
00:07:34Maintenant sur l'écologie, est-ce qu'on parle d'impact environnemental, environnement,
00:07:39écologie, durabilité ? C'est quoi ces différentes notions et appliquées au champ
00:07:45des arts ?
00:07:46Les anglais, eux, ils parlent toujours de sustainability et ça recoupe tout.
00:07:51Alors en fait, nous, dans ces pires, l'angle d'évaluation de l'impact de la XR au sens
00:07:58large, nous, c'est lié à la soutenabilité.
00:08:01Alors la soutenabilité, qu'est-ce que c'est ? La soutenabilité, ça consiste à préserver
00:08:08l'environnement, à préserver les frontières des limites planétaires pour pouvoir léguer
00:08:13aux générations suivantes suffisamment de ressources pour que leur bien-être soit au
00:08:17moins égal au nôtre.
00:08:18Donc là, on voit, il y a un côté physique, il y a un côté sociétal, il y a un côté
00:08:24économique et le but, c'est de faire rentrer dans la XR et voir si la XR, elle peut rentrer
00:08:33dans ce stock fini de ressources et d'impact qu'on peut encore continuer à émettre.
00:08:39Et donc, voilà, voir est-ce que la XR, elle est viable, elle est pérenne sur le long
00:08:45terme.
00:08:46Ça donne déjà une dimension politique des choses, d'une certaine façon, c'est les
00:08:48orientations politiques qu'il faut faire quand on parle de soutenabilité, durabilité.
00:08:52En fait, ça part vraiment d'un constat physique, en fait, tout simplement, un casque VR, une
00:09:00exposition immersive, ça va entraîner tant d'hommages et tant d'hommages, tant d'impact
00:09:08et on a un stock qui est vraiment fini.
00:09:10Et donc là, je vous racontais avant le début du meeting de la table ronde, moi, j'enseigne
00:09:20dans un master de création numérique et cette année, cette semaine, j'ai décidé de leur
00:09:25faire faire le bilan carbone et une ACV screening, en fait, de l'analyse du cycle de vie du
00:09:33master.
00:09:34Et donc, en termes d'émissions carbone, en fait, le master, il émet une vingtaine de
00:09:40tonnes de CO2 par an, donc il y a 19 étudiants.
00:09:43Bon, voilà.
00:09:44Et le total, ça représentait un peu plus de deux et demi pour cent, enfin, de deux
00:09:49fois et demi la consommation d'une personne moyenne en France.
00:09:53Et on a fait cet ACV screening et en fait, on s'est rendu compte que la consommation d'eau,
00:09:59elle était équivalente à la consommation moyenne de 1072 personnes et la consommation
00:10:04moyenne d'une personne en France est de 53 mètres cubes par an, 53 000 litres d'eau.
00:10:09Donc, en fait, là, on parle beaucoup de changement climatique, mais c'est vraiment qu'un
00:10:14aspect du problème.
00:10:15Et il y en a 16 autres.
00:10:16En fait, il y a 16 impacts totaux.
00:10:18On va en parler dans quelques minutes.
00:10:19Je veux bien entendre Jean-François quand même sur ces différentes notions environnement,
00:10:22durabilité, sondabilité.
00:10:23Oui, j'ai amené quelques slides.
00:10:27Je ne sais pas si on peut diffuser l'image que j'ai à l'écran en direct.
00:10:31Super, merci.
00:10:32C'est un dessin qui a été fait par ma collègue Anne-Laure Georges-Mollant, qui dirige le
00:10:37master de création numérique à Montpellier 3, Université de Montpellier 3.
00:10:40Et en fait, quand on s'est posé la question tous les deux en 2021, finalement, c'est
00:10:45quoi l'impact carbone de notre pratique de l'art numérique et notamment de la réalité
00:10:50virtuelle qu'utilisent les cartes graphiques d'hier génération.
00:10:53Parce qu'on fait du travail en temps réel, donc ça demande plus de puissance de calcul
00:10:57notamment.
00:10:58En fait, on s'est dit mais en fait, on est en train de scier la branche sur laquelle
00:11:02on est assis.
00:11:03Parce que de faire face à cette question là, c'est que notre médium est fondamentalement
00:11:06pas durable pour plein de raisons énergétiques, terres rares, etc.
00:11:10Et donc, ça nous a fait poser la question de la posture à adopter face à ce paradoxe
00:11:17en fait.
00:11:18Comment gérer le fait d'être un créatif qui utilise des outils qui sont quelque part
00:11:23en opposition avec nos valeurs personnelles.
00:11:26Parce qu'elle et moi, on est très conscients des enjeux écologiques et en fait, on s'est
00:11:32retrouvé assez décompensé face à l'ampleur de la tâche.
00:11:38Et donc, ça nous a amené à se poser la question de la posture à prendre.
00:11:41Donc là, j'ai listé cinq postures que j'ai identifiées de mon côté.
00:11:45Soit on continue de créer comme avant et donc on consomme de l'énergie et des terres
00:11:48rares et du matériel, on est en l'obsolescence programmée, etc.
00:11:52On pourra peut-être en parler plus tard aussi.
00:11:54Et dans ce cas là, on est dans une optique de productiviste en fait, qui s'inscrit
00:11:57dans un système capitaliste où il faut continuer de produire sinon le système ne fonctionne
00:12:01plus.
00:12:02C'est le système dans lequel on est ?
00:12:03Voilà, c'est le système dans lequel on baigne tous, la terre entière baigne actuellement,
00:12:07même si certains pays ou certains groupes de personnes essayent d'imaginer d'autres
00:12:12modèles.
00:12:13Et donc justement, ces autres modèles, il y a plein de choses qui existent.
00:12:16On parle de durabilité ou de production durable.
00:12:18Donc ça, c'est souvent de l'écologie dite gestionnaire, pour reprendre le terme du philosophe
00:12:24Yves Citon.
00:12:25L'idée de l'écologie gestionnaire, c'est qu'on mesure tout par des plans et ça se
00:12:28résume à la fin par planter les arbres pour compenser notre bilan carbone.
00:12:32Ce qui est quelque part une version très stéréotypée de vouloir rendre vert la production.
00:12:39Pour ma part, je trouve que ce n'est pas la solution.
00:12:42Ça ressemble à de l'optimisation finalement.
00:12:44C'est de l'optimisation, c'est de la compensation, mais de façon complètement disproportionnée.
00:12:49De faire un vol en avion et de faire planter 10 000 arbres pour compenser le vol qu'on
00:12:53a pris.
00:12:54Est-ce que ça a vraiment un sens ? Et donc, les autres optiques qu'on a observées, c'est
00:12:57de pouvoir pourquoi pas décroître.
00:12:59Le mot décroissance est parfois un peu mal pris dans le sens où on a l'impression qu'on
00:13:03va perdre en confort, on va changer nos habitudes.
00:13:08Donc on parle plutôt de post-croissance pour dire que c'est vraiment une alternative.
00:13:12C'est tout ce qui est système de mutualisation, de penser différemment les choses, on pourra
00:13:19aussi en parler après.
00:13:20Et les deux derniers, c'est bifurquer, c'est-à-dire se dire je ne crée plus d'art numérique,
00:13:25je trouve d'autres médiums pour avoir le même discours ou diffuser des imaginaires
00:13:30mais sans technologie par exemple.
00:13:32Et enfin l'ermitage, faire une pause et reconsidérer sa pratique.
00:13:36Et tu l'as dit d'ailleurs, c'est souvent des discours qui sont difficilement entendables
00:13:39sur le fait que la culture, la création construit des imaginaires et que ces imaginaires sont
00:13:44nécessaires justement à faire émerger des nouveaux modèles.
00:13:47C'est une posture qui est assez difficilement entendable par beaucoup d'acteurs et d'actrices.
00:13:52En fait, le rôle de l'art dans nos sociétés est parfois pas identifié.
00:13:58On ne se rend pas compte que finalement, quand on s'est retrouvés tous enfermés chez nous
00:14:02en 2020, notre seul échappatoire, c'était les imaginaires, donc le streaming a sauvé
00:14:08pas mal l'écologie mentale de la population, quelque part.
00:14:11Après, je ne dis pas qu'il ne faut faire que des œuvres en art en streaming, mais...
00:14:15Pour le meilleur et pour le pire, on dira.
00:14:18Je veux bien qu'on revienne, Benoît, spécifiquement sur la notion de limites, et notamment de
00:14:25limites planétaires.
00:14:26Les neuf limites planétaires, on en a dépassé six, qu'est-ce que c'est ce concept et qu'est-ce
00:14:32qui permet de comprendre sur, justement, peut-être limites planétaires VS décarbonation?
00:14:37Puisque là, aujourd'hui, on va beaucoup parler de décarbonation.
00:14:40Tu peux nous en dire un peu plus?
00:14:42Alors, les limites planétaires, en fait, ça traduit les services que nous rend la Terre,
00:14:51par exemple sur l'oxygène, le cycle de l'eau douce, sur les sols qui sont disponibles, sur
00:14:58la biodiversité.
00:15:00Et donc, ça le traduit en frontière, c'est à dire il y a un seuil physique, quantitatif
00:15:07qu'il ne faut pas dépasser.
00:15:09Et donc, en fait, ce qu'on a constaté, c'est que là, à l'heure actuelle, il y a six limites
00:15:15sur neuf, donc l'érosion de la biodiversité, le changement climatique, l'affectation des
00:15:21sols, le cycle de l'eau, les cycles bio géochimiques de l'azote et du phosphate des
00:15:29sols qui ont été dépassés.
00:15:31Donc, ce qui n'a pas encore été dépassé, c'est la solidification des océans, l'ozone
00:15:36stratosphérique et les aérosols dans l'atmosphère.
00:15:40C'est un peu technique, c'est la physique, mais voilà.
00:15:42Donc, on a dépassé six sur neuf.
00:15:45Et en fait, donc, on vit à crédit, quoi qu'on vit à crédit.
00:15:48En l'occurrence, quand on parle du carbone, on parle du changement climatique.
00:15:51Donc, oui, on parle du changement planétaire, donc décarbonisation, c'est juste c'est juste
00:15:56en fait la limite, la limite planétaire sur le changement climatique.
00:16:01Ça donne quand même une difficulté aussi à cadrer le sujet parce qu'aujourd'hui, on va
00:16:04parler de l'impact, notamment des travaux qui ont été réalisés, des premières études.
00:16:08Ça veut dire que potentiellement, on peut pondérer aussi tous ces résultats ou du
00:16:12moins le travail qui va être fait dans les années suivantes.
00:16:14On peut le pondérer par rapport à l'une des limites planétaires qu'on prend.
00:16:16Exactement. Lorsqu'on fait une analyse de cycle de vie, en fait, il y a des on a on a
00:16:21le stock, on a le stock de limites, on a la frontière.
00:16:25Donc, par exemple, on ne doit pas émettre plus d'eau au niveau mondial.
00:16:29Je crois que c'est 450 milliards de tonnes de CO2 et chaque année, on en brûle environ
00:16:3445 milliards. Donc, il nous reste 10 ans pour être en dessous de 1,5 degré de
00:16:39réchauffement. Et ça, c'est valable pour toutes les limites.
00:16:41En fait, on a une limite quantifiée et donc tous les secteurs d'activité, ils tapent dans
00:16:45ces limites et donc on doit arriver à rentrer dedans.
00:16:48Et la plupart ne sont pas renouvelables.
00:16:50En fait, voilà, à part l'eau douce, c'est pas renouvelable.
00:16:53Et sur le sujet de la décarbonation, en l'occurrence, il y a des objectifs à 2030,
00:16:572040, 2050, avec le fameux objectif en 2050, le zéro net de carbone.
00:17:02Oui, nous, en fait, l'objectif, c'est moins 45% d'émissions de GES entre 2015 et 2030,
00:17:09en fait, pour le numérique.
00:17:10Et nous, c'est pire.
00:17:11En fait, on l'a calculé, on a calculé quel est le budget carbone numérique
00:17:17individuel par personne en France et à l'international.
00:17:21Donc, en fait, ce budget par utilisateur en France, il était en 2022 de 256 kilos
00:17:28de CO2 et en 2030, on doit être à 210 et en 2050, on doit être à 136.
00:17:34Source ADEME, c'est ça?
00:17:36Non, non, c'est en fait, c'est source ADEME, ARCEP.
00:17:39Et donc, on a fait des recalculs pour l'avoir par personne.
00:17:42Et ce qu'il faut voir, c'est qu'en France, on a déjà beaucoup de chance parce que ce
00:17:47budget numérique individuel, il est beaucoup plus faible à l'international.
00:17:51Pour 2030, il est de 53 kilos et pour 2050, il est de 28 kilos.
00:17:56Voilà donc, c'est des chiffres qu'on vous redira, mais ils sont aussi à mettre en
00:18:01perspective, par exemple, avec l'émission carbone d'un casque, d'un casque VR qui est
00:18:05à peu près de 19 kilos par an.
00:18:08Un peu plus sur le sépia, non?
00:18:10Alors 19 kilos par an, mais sans compter des datacenters et les réseaux.
00:18:15Juste le casque, le casque et deux manettes.
00:18:17Presque d'une certaine façon, on aurait grillé son 10%.
00:18:21On aurait grillé son quota carbone avec la consommation.
00:18:24Alors, typiquement, en fait, lorsqu'on la XR, la XR va consommer 48 kilos de CO2
00:18:31à peu près. Un scénario moyen en 2023.
00:18:33Donc, ça, oui, par an, par an.
00:18:36Donc, ce qui veut dire que c'est environ 25% de son budget.
00:18:40On va revenir sur tout ça. Je veux bien entendre Jean-François et Marc sur les
00:18:44post carbone. De quoi on parle concrètement quand on est une agence ou quand on est un
00:18:48artiste? De quoi on parle en fait en termes de post carbone?
00:18:51Alors moi, j'ai une approche un peu plus macro.
00:18:53Peut être après, si tu veux bien parler des choses plus terrain.
00:18:57Je veux bien montrer un slide aussi que j'ai à l'écran ici.
00:19:00En fait, j'ai repris cette image du rapport du GIEC, donc le fameux rapport
00:19:04qu'on a entendu parler dans les médias, le ICCP en anglais, qui fait plus de 3000
00:19:11pages. Donc, c'est un rapport qui est compliqué à aborder, mais il y a des
00:19:14synthèses accessibles. Tout est en accès libre sur Internet.
00:19:17Et donc, il y a aussi des images.
00:19:18Donc, j'ai repris ici une illustration qui me paraît assez claire des impacts
00:19:24à gauche de l'activité humaine sur la Terre et à droite de finalement
00:19:29toutes les solutions qui existent et qui sont identifiées.
00:19:32Moi, ce qui m'a sidéré dans ce rapport, c'est que la culture et l'art sont
00:19:36quasiment inexistants. Il n'est pas question de ces enjeux,
00:19:39à part, éventuellement, la sauvegarde du patrimoine immatériel de l'humanité
00:19:42ou de certains sites archéologiques.
00:19:44Mais alors, les enjeux, qu'est-ce que les artistes pourraient proposer,
00:19:47les imaginaires qui pourraient être mobilisés, des solutions qui pourraient
00:19:50être imaginées différemment que par des solutions d'ingénierie,
00:19:53n'apparaissent pas.
00:19:54Et donc, j'ai fait deux grands cercles sur ce dessin en disant, ok, nous,
00:19:59en tout cas dans notre secteur de la création numérique et plus spécifiquement
00:20:02de la création numérique avec des outils d'XR, il y a au moins deux endroits
00:20:05où on pourra, on va dire, être levier, entre guillemets,
00:20:08c'est un terme un peu particulier, utilisé dans ce contexte.
00:20:12C'est les questions de l'énergie et des matériaux.
00:20:16Donc, c'est ce qui est entouré en haut.
00:20:18Et la question du bien-être humain, parce que finalement, ces créations
00:20:22qui sont faites en XR, mobilisent aussi l'écologie mentale.
00:20:28Et donc, si déjà, je parle d'écologie mentale au regard d'un concept
00:20:33philosophique qui s'appelle l'écosophie, qui relie trois écologies.
00:20:37Et donc, le postulat de l'écosophie, ça vient de deux philosophes.
00:20:40Le premier, c'est Arneneis, qui, dans les années 70, a identifié
00:20:44que l'homme ne se situerait pas au sommet de l'hierarchie du vivant,
00:20:47mais bien en interrelation avec d'autres espèces, ce qui n'est pas
00:20:50le repris par le philosophe Philippe Descola.
00:20:53Et la deuxième chose, c'est Félix Guattari, philosophe français,
00:20:57qui a proposé le concept d'écosophie sous le nom de trois écologies,
00:21:01en expliquant que, finalement, la question environnementale ne serait
00:21:04résolue que si elle est traitée de concert avec l'écologie sociétale,
00:21:09comment on vit ensemble, comment on collabore, comment on fait société.
00:21:13Et pour que cette écologie collective fonctionne, il faut déjà que
00:21:17l'individu soit bien, quelque part, dans sa peau, dans sa tête, etc.
00:21:22Donc, c'est l'écologie mentale.
00:21:24Et donc, quand on parle d'écologie, en tout cas, quand je parle
00:21:27d'écologie, je m'adresse aux trois types d'écologie parce que,
00:21:31finalement, la question environnementale, si déjà,
00:21:33à titre individuel, on n'arrive pas à payer son loyer,
00:21:37se nourrir, les enjeux écologiques derrière ne vont jamais pouvoir
00:21:41être questionnés, testés et mis en oeuvre.
00:21:45Donc, voilà, je pense que sur ces enjeux écologiques,
00:21:49par rapport aux considérations mondiales que l'on voit dans le
00:21:51rapport du GIEC, la question du bien-être humain devient centrale.
00:21:56Ça, c'est la toile de fond.
00:21:57Et effectivement, c'est important de le rappeler.
00:22:00Sur l'aspect artistique, est-ce qu'il y a des postes ?
00:22:06On a évoqué tout à l'heure la dimension entre nous, en coulisses,
00:22:09sur la dimension production, diffusion, conservation.
00:22:13Est-ce qu'on peut essayer de citer un peu les principaux postes
00:22:17ou comprendre un peu où est-ce qu'on pollue, d'une certaine façon ?
00:22:22Tu veux dire un mot ?
00:22:26Oui, nous, on est diffuseurs, distributeurs d'oeuvres de
00:22:36réalité immersive, de réalité virtuelle.
00:22:40On a fait notre bilan carbone l'an dernier.
00:22:44C'était motivé notamment par le travail du CEPIR, ou en tout cas,
00:22:47ce qui était à l'origine du travail de CEPIR, par Landia et Amaury,
00:22:51qui ont fait une oeuvre pour essayer d'illustrer une oeuvre
00:22:52immersive, qui essaient d'illustrer Okawari,
00:22:55qui essaient d'illustrer un petit peu l'impact que la production
00:23:02immersive a et la diffusion a.
00:23:05Et ça nous a motivés pour nous questionner sur ces questions.
00:23:07On a commencé à faire une...
00:23:08On a fait donc un bilan.
00:23:10On a été assez surpris de ce bilan parce qu'on s'est rendu compte
00:23:14que le premier poste d'émission, comme une petite entreprise
00:23:17de 10 personnes, c'était en fait nos voyages professionnels.
00:23:20Les déplacements ?
00:23:21Les déplacements, exactement.
00:23:23Et en fait, surtout nos voyages en avion.
00:23:25On savait évidemment qu'on avait un impact là dessus,
00:23:26mais on n'imaginait pas que ça allait être le premier poste
00:23:29de notre activité.
00:23:30Puis ensuite vient le deuxième poste, qui est le matériel qu'on
00:23:34revend à nos clients.
00:23:35En fait, on fait pas mal d'installations pérennes
00:23:37pour nos clients.
00:23:38Donc on a ça.
00:23:39Puis le troisième poste, c'est tout le matériel qu'on
00:23:41utilise pour faire nos prestations, tous nos masques,
00:23:43nos ordinateurs, etc.
00:23:45Ça, c'est que le troisième poste.
00:23:46Et moi, j'avais en tête l'impact plus de l'utilisation des serveurs,
00:23:52du cloud, avec toutes les expériences qu'on doit télécharger,
00:23:55qu'on doit envoyer, etc.
00:23:56L'infrastructure.
00:23:57L'infrastructure.
00:23:58Mais au niveau du carbone, c'est en fait tout petit.
00:24:00Et donc, ça m'a ouvert les yeux sur une chose, notamment avec le
00:24:02travail du SEPIR, c'est qu'il faut aller regarder les autres
00:24:05impacts, donc l'utilisation de l'eau, les terres rares, etc.
00:24:09Et c'est pas simple.
00:24:13Tout à l'heure, en parlant avec Benoît, il m'a ouvert les yeux
00:24:17aussi sur la complexité de la chose.
00:24:18Lui aussi évoque cela dans son propre travail.
00:24:22Je pense que c'est vraiment pas simple de regarder ça.
00:24:25Après, il y a une autre problématique qui est loin d'être
00:24:31évidente, c'est qu'aujourd'hui, on n'a pas vraiment de contraintes.
00:24:33En tant qu'entreprise privée, on n'a aucune contrainte qui nous
00:24:37impose d'avoir un impact inférieur à telle ou telle valeur.
00:24:43Donc, il n'y a que notre bonne volonté qui va faire en sorte
00:24:46qu'on va mettre, qu'on va avancer sur ces questions-là.
00:24:51Et d'ailleurs, je tiens à te remercier, à remercier le
00:24:54Festival d'organiser ce genre de conférences, parce que ce genre
00:24:56de conférences, c'est l'occasion de parler, de partager, mais aussi
00:24:59de se dire oui, il faut que je me motive, il faut que j'y aille,
00:25:01même si je n'ai pas forcément d'obligation à faire ça, parce
00:25:04qu'évidemment, quand on dirige une entreprise, il y a énormément
00:25:06de choses qu'on a à faire.
00:25:07Il faut faire vivre l'entreprise, il faut penser au bien-être
00:25:09des salariés.
00:25:10Il n'y a pas forcément de responsable de la RSE ou du moins
00:25:13de compatibilité écologie et XR.
00:25:17Ça n'existe pas encore.
00:25:18Oui, si on avait un, je pense que j'aurais ce rôle, mais en
00:25:22tant qu'également dirigeant et ma sœur, qui est dirigeante
00:25:26jusqu'au dirigeant, ne me dit pas oui, il faut absolument mettre
00:25:30en place ça pour réduire notre impact carbone, notre impact
00:25:33d'utilisation d'eau, parce qu'il n'y a rien qui nous oblige
00:25:36à le faire.
00:25:37Et on doit avant tout penser à la survie de l'entreprise et au
00:25:39bien-être des employés, à l'évolution commerciale, etc.
00:25:43La stratégie.
00:25:44Et il faut, je pense clairement, le sépire ce genre de moments
00:25:49pour essayer d'avancer ensemble.
00:25:53Et également, il faut qu'il y ait, je pense, le sépire avance
00:25:56là-dessus aussi pour essayer de faire avancer le CNC sur ces
00:26:00questions.
00:26:00Eco-prod, qui existe aujourd'hui, qui fait pas mal de choses au
00:26:04niveau du cinéma, il faut que ce soit étendu à des secteurs
00:26:06comme la XR.
00:26:07On parlera tout à l'heure des enjeux de structuration qui sont
00:26:10effectivement aussi assez vertigineux.
00:26:12Peut-être sur Okawari, puisqu'on l'a cité, le bilan carbone
00:26:17d'une oeuvre XR, c'est une initiative qui est très nouvelle.
00:26:20Il n'y avait pas forcément ces données et en l'occurrence,
00:26:23c'est l'un des aspects délivrables de ces pires.
00:26:28Est-ce qu'on peut dire combien une oeuvre XR, comme Okawari ?
00:26:34Je n'ai plus le chiffre en tête, je n'ai pas le chiffre.
00:26:37J'ai le chiffre en tête, c'est 53 tonnes.
00:26:41Oui, entre 49 et 60.
00:26:45Cette perspective qui est aussi, encore une fois,
00:26:47une complexité supplémentaire d'inclure les déplacements
00:26:51des festivaliers.
00:26:54Ce n'est pas une contrainte supplémentaire.
00:26:57En fait, ça fait partie du périmètre réglementaire d'un
00:27:02bilan carbone.
00:27:04Voilà ce que je voulais juste dire, c'est que c'est Landia qui,
00:27:07à l'origine du projet, s'épire.
00:27:09Et en fait, elle devait aller en Australie pour présenter
00:27:13Okawari.
00:27:14Et en fait, elle s'est rendue compte que le déplacement
00:27:19en avion, ça allait rentrer dans l'impact de fabrication,
00:27:24dans l'impact de son travail.
00:27:27Et là, elle s'est dit, oui, peut-être qu'il faut creuser
00:27:30davantage.
00:27:31Donc, elle a rencontré Marie Véronique, qui est une des
00:27:35meilleures expertes françaises du bilan carbone.
00:27:38La coopérative carbone.
00:27:39Voilà, la coopérative carbone.
00:27:41Et avec Marie, on travaille ensemble depuis longtemps.
00:27:45Et donc, c'est pour ça que moi, je suis arrivé sur le projet.
00:27:47Et donc, elle a commencé à se dire, ouais, mais donc,
00:27:51la XR, ça correspond à quoi ?
00:27:53Voilà.
00:27:54Et donc, de mettre en regard l'impact avec l'utilité.
00:27:58Et comme dit Jean-François, le sens aussi.
00:28:01Quel est le sens de ce qu'on fait ?
00:28:03Je crois que c'est à peu près, de mémoire, 20% des émissions
00:28:06carbone qui sont dues à la production et le reste,
00:28:09après, sur la distribution, donc la diffusion.
00:28:11Ça, c'est une donnée qui est intéressante aussi.
00:28:13En fait, comment dire ?
00:28:15Si on segmente, pour une oeuvre XR, si on segmente entre
00:28:21la fabrication, la distribution et la consommation, voilà,
00:28:26il y a un impact croissant.
00:28:28Mais en fait, c'est les choix qui vont être faits au niveau
00:28:30de la fabrication qui vont impacter et la consommation
00:28:34et la distribution.
00:28:35Si, par exemple, sur l'application, vous avez
00:28:37un build, une application XR, vous avez un build qui est
00:28:40extrêmement important.
00:28:41Je ne sais pas.
00:28:42Je dis un chiffre au hasard, mais on va dire 20 gigas.
00:28:45Si, par exemple, vous avez un build de 10 gigas, en fait,
00:28:48tout de suite, ça va diminuer l'impact de la distribution
00:28:51et ça va diminuer l'impact de la consommation.
00:28:53Donc, c'est tous les choix de fabrication qui vont être
00:28:55essentiels.
00:28:56C'est ce qu'on appelle des effets rebonds.
00:28:58Alors, les effets rebonds, ce n'est pas tout à fait ça.
00:29:01Les effets rebonds, c'est en fait, on s'est rendu compte
00:29:04que chaque fois qu'on améliorait l'efficacité énergétique
00:29:08de matière, l'efficacité énergétique, l'efficacité
00:29:12énergétique d'un process, en fait, on assistait à soit
00:29:17une stabilisation de l'impact, soit un peu plus.
00:29:21Par exemple, un truc facile à comprendre.
00:29:24Une 2 chevaux, elle consommait 4,5 litres au 100.
00:29:29D'accord.
00:29:30Et maintenant, on a des moteurs qui sont vachement plus
00:29:33performants et tout et qui consomment 4 ou 5 litres au 100.
00:29:38Mais en fait, c'est dans des SUV qui font 1 tonne 500, alors
00:29:44que la 2 chevaux, elle faisait, je ne sais pas, 400, elle ne faisait
00:29:46même pas 500 kilos.
00:29:47C'est le rapport poids émission.
00:29:49Et donc, en fait, chaque fois qu'on facilite l'accès à un
00:29:53produit, on diminue son impact.
00:29:55Tout de suite, en fait, on se rend compte qu'il y a une hausse.
00:29:58Il y a une hausse des impacts derrière.
00:30:00Donc, c'est comme si on n'avait rien fait.
00:30:02OK, j'aimerais bien entendre Jean-François sur, notamment en
00:30:06tant que participant ou pilote du groupe Éco-Responsabilité au
00:30:12sein d'Acnum et notamment des initiatives qui sont prises dans
00:30:16des collectifs d'artistes, dans des studios.
00:30:18Je pense notamment au studio Le Mercier qu'il y a à Bruxelles.
00:30:20Et après une discussion avec Johanny Le Mercier, il me disait
00:30:26que son plus gros post carbone, c'était la passoire thermique de
00:30:29son studio.
00:30:30C'était le fait de mal avoir isolé son studio.
00:30:32C'est quand même intéressant ça aussi.
00:30:33Comment on calcule et est ce que tu peux nous en parler aussi au
00:30:36sein du groupe Éco-Responsabilité ?
00:30:38Alors, au sein d'Acnum, je coanime le groupe avec Vianney et
00:30:43Quignon, je précise quand même.
00:30:45On a trois pôles pour réfléchir à ces questions.
00:30:49Les enjeux de pratiques, dites bonnes pratiques ou pratiques
00:30:52alternatives pour pouvoir produire des œuvres et les diffuser
00:30:54différemment.
00:30:55Les enjeux des imaginaires.
00:30:59Qu'est ce que les artistes identifient un peu les territoires
00:31:02d'imaginaires qui sont traités sur la question écologique ?
00:31:04Et le troisième, c'est les enjeux de formation.
00:31:06Comment déjà nous, on se forme nous-mêmes et comment on donne
00:31:10accès à de la formation aux différents publics, que ce soit
00:31:14producteurs, créateurs, diffuseurs et grands publics.
00:31:18Ça, c'est nos actions, on va dire, globales au sein d'Acnum.
00:31:22Et c'est vrai que dernièrement, j'ai pu faire intervenir Johanny
00:31:25Le Mercier au sein du collectif Archéologie Transition.
00:31:28Il expliquait effectivement qu'il a, avec Juliette Bibas,
00:31:31donc qui sont tous les deux au studio Le Mercier.
00:31:34Ils ont fait un travail de fond, à la fois sur leur démarche
00:31:37artistique.
00:31:38Johanny s'est rendu compte qu'il était à quelques kilomètres de
00:31:41la plus grande mine de l'Ignite, qui est du charbon à ciel ouvert
00:31:46d'Europe.
00:31:47On peut faire entrer la taille de Paris, hauteur comprise dans le
00:31:50gouffre qui a été creusé.
00:31:52Et cette mine, en plus, est en train d'avaler des villages
00:31:54entiers, détruire des bâtiments historiques.
00:31:56Donc, Johanny a à la fois témoigné de la destruction de ce
00:32:00patrimoine et met en place, du coup, avec ses outils de
00:32:04projection lumineuse, des groupes activistes à avoir des messages
00:32:08plus forts.
00:32:09Il a réussi à projeter des logos de collectifs sur, notamment,
00:32:14Buckingham Palace ou le Parlement de Bretagne, dernièrement.
00:32:17Donc, il utilise en fait la caisse de résonance médiatique pour
00:32:20pouvoir sensibiliser à ses enjeux locaux.
00:32:23Et à côté de ça, il a fait la mesure carbone de son propre
00:32:25studio.
00:32:26Donc, effectivement, le transport, c'est un des points
00:32:29essentiels de transporter les oeuvres, de transporter les
00:32:31équipes.
00:32:32Donc, il a mis en place, avec Juette Bibas, des process de
00:32:35commissariat d'exposition et de diffusion des oeuvres où ils
00:32:38peuvent faire construire à distance.
00:32:40Ils essayent de prendre le train au maximum.
00:32:42Si jamais l'exposition est à l'autre bout du monde, ils essayent
00:32:46de négocier que l'exposition soit diffusée dans les festivals
00:32:50autour ou des territoires autour pour vraiment que le déplacement
00:32:54soit pas juste pour un aller-retour de quelques jours dans
00:32:57le pays en question.
00:32:58Et enfin, il a identifié que son studio était très mal isolé et
00:33:02donc il a mis beaucoup d'énergie, c'est le cas de le dire, à l'isoler
00:33:07pour avoir moins besoin de chauffage.
00:33:11Et donc, on va dire au bout de chaîne, c'est l'économie d'énergie
00:33:16aussi, l'électricité, etc.
00:33:18Et d'ailleurs, cette question d'énergie aussi, elle est
00:33:19questionnable.
00:33:20Comment elle est produite, où elle est produite en fonction
00:33:22des pays.
00:33:23C'est évidemment des productions, un mix énergétique qui est très
00:33:26différent.
00:33:27Ça aussi, ça donne de la complexité et du fil à retordre d'une
00:33:30certaine façon.
00:33:31L'impact d'une oeuvre produite ou diffusée, une oeuvre XR en France
00:33:35ou aux Etats-Unis ou en Chine n'est pas du tout le même parce
00:33:37qu'en France, on a de l'énergie principalement nucléaire qui est
00:33:41considérée comme bas carbone.
00:33:42Mais on connaît aussi les problèmes à très long terme qui peuvent
00:33:46apparaître.
00:33:47En tout cas, c'est des choix politiques.
00:33:48Ça amène à des choix politiques.
00:33:49Alors qu'aux Etats-Unis ou en Chine, c'est beaucoup de centrales
00:33:52encore à charbon ou à pétrole.
00:33:55Donc, l'impact carbone est d'un coup multiplié par 60 en France et 450
00:34:02en Chine et environ 500 aux Etats-Unis.
00:34:0716 en Norvège.
00:34:10Est ce que, après avoir fait ce panorama, évidemment, on vous
00:34:15invite à aller voir les livrables de plusieurs études.
00:34:17Cepyr, une étude préalable aussi, qui n'avait rien à voir avec
00:34:22Cepyr, mais avait été faite deux ans auparavant par Sterolux et le
00:34:27collectif Cheval Vert, qui était intéressante aussi, sur l'ACV
00:34:30d'une oeuvre d'art, qu'est-ce qu'elle consomme, etc.
00:34:34Des livrables qui sont complètement accessibles,
00:34:36open source pour Cepyr.
00:34:40Une fois qu'on a évalué un petit peu cet impact, parce que j'ai
00:34:42l'impression que la photographie, c'est une étape indispensable,
00:34:45on fait la photographie, on se met d'accord sur la méthodologie,
00:34:47on fait la photographie et maintenant, on passe à l'action.
00:34:50Alors, comment on passe à l'action ?
00:34:52C'est quoi les leviers de passage à l'action d'un point de vue
00:34:55structurel et d'un point de vue individuel ?
00:34:58Question ouverte, on voit ce qu'on en fait.
00:35:01Question ouverte.
00:35:02Point de vue individuel, dans Cepyr, on a fait un petit
00:35:07outil pour que chacun puisse calculer son empreinte numérique
00:35:12individuelle.
00:35:13Donc, vous rentrez le type d'équipement que vous avez,
00:35:15une tablette, une télé, etc.
00:35:17Et ça vous calcule le poids, votre poids carbone qui intègre
00:35:23les data centers et les réseaux.
00:35:25Et donc, je fais ça à mes étudiants, mais aussi à Paul Valéry.
00:35:29Et donc, en fait, il y en a qui arrivent à être dans les 210
00:35:33kilos pour 2030 assez facilement et d'autres, c'est beaucoup
00:35:37plus compliqué.
00:35:38En fait, ce qu'on voit, c'est que plus il y a un empilement
00:35:40de supports numériques, d'outils numériques, de devices
00:35:46numériques et avec des services numériques utilisant beaucoup
00:35:50de données.
00:35:54Il y a un empilement qui nous empêche d'être soutenable,
00:35:59alors que si on se contentait peut être d'un smartphone,
00:36:04d'un laptop, si on n'avait pas de télé, parce que la télé,
00:36:08ça pollue beaucoup, parce que la pollution,
00:36:10elle fonctionne de la taille, la taille et du poids des objets.
00:36:13On s'en sortirait.
00:36:14Alors, est ce qu'un casque VR?
00:36:16Est ce que la XR peut rentrer dans ce budget soutenable?
00:36:20Peut être, si elle remplace d'autres choses, par exemple,
00:36:24si on remplace les ordinateurs, les télévisions.
00:36:27Mais pour l'instant, on n'en est pas sûr parce que tout ce
00:36:30qu'on se rend compte, qu'en fait, il y a un empilement,
00:36:33en fait, un empilement des devices et il ne se remplace pas les
00:36:37uns les autres.
00:36:38Il s'ajoute en fait.
00:36:39Donc, on calcule à l'échelle individuelle, c'est quoi les autres
00:36:43leviers, d'une certaine façon.
00:36:44Vous l'avez dit tout à l'heure aussi sur l'aspect réglementaire
00:36:47et législatif, est ce que c'est la contrainte des acteurs
00:36:52d'industrie culturelle et créative qui fait qu'on passe à l'action
00:36:56ou on passe à l'échelle?
00:37:00Oui, je pense qu'il y a la contrainte, mais il y a aussi
00:37:04des mécanismes dans le secteur des ICC.
00:37:07Le CNC est très présent, en tout cas pour tout ce qui est
00:37:10audiovisuel et l'éco conditionnalité qui est en train
00:37:14d'avancer, mais je pense qu'il va être un point hyper important.
00:37:18Et c'est le cas, par exemple, pour les violences sexistes
00:37:20et sexuelles.
00:37:21Aujourd'hui, pour avoir une aide du CNC, le dirigeant de l'entreprise
00:37:27qui demande l'aide est obligé d'avoir fait la formation sur
00:37:30les VSS.
00:37:31Typiquement, on devrait avoir un mécanisme comme ça avec une
00:37:34éco conditionnalité qui nous oblige dans un premier temps à
00:37:36faire un bilan, à être conscient de l'impact qu'on a et pour chaque
00:37:39projet qui est présenté, faire ça, ça peut être quelque
00:37:42chose d'intéressant.
00:37:46Après, nous, pour parler un peu plus de ce qu'on fait, nous,
00:37:50comment on passe à l'action?
00:37:53Je pense que nous, on a un modèle où on réutilise beaucoup
00:37:57le matériel qu'on a.
00:37:59On est capable d'amortir.
00:38:01Enfin, ça fait sens économiquement d'acquérir du matériel,
00:38:07de l'utiliser, de l'utiliser le plus possible, de l'amortir
00:38:09autant autant qu'on peut.
00:38:11Après, je pense que je disais tout à l'heure, il y a les
00:38:14déplacements professionnels qui sont très importants.
00:38:16Je reviens à ce que tu disais également, à ce que Joannino
00:38:19Mercier visiblement fait, mais clairement, réfléchir à chaque
00:38:22voyage en avion qu'on va faire, le distanciel des festivals,
00:38:26par exemple, qui m'ont demandé d'intervenir, d'être membre
00:38:29de jury, qui m'ont dit viens quatre jours à Hong Kong pour
00:38:32être le jury du festival.
00:38:33Je leur ai dit écoutez, non, en fait, je ne vais pas venir
00:38:35quatre jours juste pour être jury du festival.
00:38:37Les oeuvres, je peux les voir chez moi et on peut faire des
00:38:40rendez vous en distanciel.
00:38:41Ça a très bien fonctionné et clairement, au niveau du carbone,
00:38:45je pense que chaque voyage en avion peut avoir un impact
00:38:48relativement important.
00:38:50Après, je pense qu'il y a un point qui est très important,
00:38:54c'est la communication, c'est communiquer aux pairs ce qu'on
00:38:58fait, les difficultés qu'on a, des initiatives de mutualisation
00:39:02de matériel et ça, ça rend du coup dans le cadre de la
00:39:05communication avec les pairs.
00:39:06Qu'est ce qu'on peut faire collectivement pour faire avancer
00:39:08les choses ?
00:39:09Bon, là, il se trouve qu'on a une position un peu particulière
00:39:15vu qu'on a beaucoup de matériel.
00:39:17On va le mettre à disposition de nos clients qui vont pouvoir
00:39:21l'utiliser pour un certain nombre de choses et notre action
00:39:25aussi avec le, on est beaucoup plus sur la diffusion physique
00:39:31des oeuvres que sur la diffusion en ligne.
00:39:33Par nature, une diffusion physique veut dire qu'un lieu va...
00:39:36Des déplacements aussi, ça demande des déplacements.
00:39:39Ça demande des déplacements.
00:39:40Au moins des festivaliers ou des visiteurs, des spectateurs.
00:39:42Oui, tout à fait, dans le cas des festivals.
00:39:43Absolument.
00:39:44Là, je parlais plus de, par exemple, on équipe des cinémas
00:39:47aux Pays-Bas, les habitants des villes où ces cinémas
00:39:51sont équipés n'ont pas forcément besoin de s'équiper de masques
00:39:54chez eux pour assister à des oeuvres.
00:39:56Ils vont se rendre au cinéma qui est au coin de leur rue et ils
00:39:59peuvent voir des oeuvres et les masques qui sont dans ces cinémas
00:40:01vont être utilisés beaucoup plus que des masques individuels.
00:40:06Je pense que là, on parle également de mutualisation
00:40:09du matériel.
00:40:10En tout cas, ce que j'entends aussi, c'est la difficulté.
00:40:13Si on compare avec un secteur il y a quelques années qui n'était
00:40:15pas forcément structuré, celui des déchets, où on a eu
00:40:17aussi des opérateurs de déchets, une vraie puissance industrielle,
00:40:21d'une certaine façon.
00:40:22Le 3R, là, pour l'instant, il n'y est pas.
00:40:24Le réduire, recycler et réparer, il n'y est pas.
00:40:29Ça demande vraiment une structuration de filières.
00:40:31Ça demande de pouvoir se rencontrer, ce qui n'est pas forcément
00:40:33le cas pour l'instant des acteurs.
00:40:35Ça demande peut-être aussi une démarche de lobbying, c'est-à-dire
00:40:38se faire entendre sa voix par rapport à des intérêts de certains
00:40:43géants qui ne seraient pas forcément les intérêts d'autres,
00:40:46en tout cas qui iraient dans le sens de l'écoresponsabilité.
00:40:50Oui, non, comment vous réagissez par rapport à ça ?
00:40:51Sur la structuration de la filière, vraiment au sens lobbying,
00:40:56activité ?
00:40:57De façon macro, moi, ce que j'ai identifié, c'est que les deux
00:41:02points assez importants, c'est mutualisation parce que tout
00:41:06matériel qui n'est pas produit, c'est des déchets en moins.
00:41:10Donc, ça peut être mutualisation de dispositifs XR, mais ça peut être
00:41:14aussi la question des festivals.
00:41:15Quand on fait déplacer 1 000 ou 2 000 personnes dans un site pour
00:41:19un festival, il y a pas mal d'initiatives qui se font de
00:41:22covoiturage, vraiment d'acheter les billets du festival et d'avoir
00:41:26dans le billet offert un covoiturage ou une réduction sur une plateforme
00:41:30de covoiturage.
00:41:31Il y a des choses, en fait, dans la mutualisation qui, pour moi,
00:41:33sont essentielles.
00:41:34Et le deuxième point, c'est l'accessibilité, aussi bien en
00:41:37termes d'écologie mentale, d'inclusivité, etc.
00:41:40Mais pour reprendre la comparaison que tu as faite avec les trois R,
00:41:43ou plutôt la gestion des déchets où il a fallu mettre en place
00:41:47des infrastructures, ce qui fonctionne, c'est quand,
00:41:49localement, c'est mis en place et que si je n'ai pas accès à une
00:41:53déchetterie à moins de 50 kilomètres, je ne vais pas y aller.
00:41:56Et donc, cette notion de rendre accessibles les choses,
00:42:01pour moi, c'est un des leviers hyper importants.
00:42:04Cette question-là.
00:42:06Alors, je rajouterai à la mutualisation et l'accessibilité
00:42:09l'allongement de la durée de vie des devices, parce que c'est ça
00:42:14qui pèse le plus.
00:42:15Par exemple, pour faire un casque OLED, l'impact de fabrication,
00:42:19c'est 90 kilos de CO2.
00:42:20Pour l'Apple Vision Pro, c'est 207,7.
00:42:24Donc, plus on va augmenter la durée de vie, plus ça va permettre
00:42:30justement de lisser cet impact sur le temps.
00:42:34Après, on parle beaucoup de recyclage, mais il faut parler
00:42:38de réutilisation beaucoup.
00:42:40De reconditionnement, c'est extrêmement important.
00:42:43Et le dernier point sur lequel il faut insister,
00:42:50c'est que je viens de perdre l'idée que j'avais.
00:42:52Voilà, ça ne va pas du tout.
00:42:54Je peux peut-être te relancer quand même sur les déchets,
00:42:56c'est-à-dire que d'une certaine façon, si on continue de réfléchir
00:42:59sur ces questions de déchets, là, on est quand même sur des
00:43:01déchets électroniques.
00:43:02Ça veut dire aussi, je ne parle même pas des questions
00:43:04de souveraineté, mais d'une production qui est,
00:43:08pour le coup, sur des composants extrêmement petits où on n'a pas
00:43:11forcément accès aux pièces.
00:43:11En tout cas, Marc, c'est ce que tu me disais sur ton parc
00:43:13d'équipement.
00:43:14Bon, nous, on veut bien réparer, mais comment on fait pour réparer ?
00:43:16On ne peut pas.
00:43:17Même l'accès aux machines à l'intérieur ou aux composants
00:43:20est impossible.
00:43:21Voilà, j'ai retrouvé mon idée.
00:43:22En fait, voilà l'idée.
00:43:24Donc, il y a cet aspect recyclage, l'impossibilité d'avoir des
00:43:28pièces, des pièces détachées.
00:43:29Donc, en fait, il faut cannibaliser les anciens matos.
00:43:33Il faut les conserver.
00:43:35Mais il y a un autre aspect qui est extrêmement important,
00:43:38c'est de ne pas développer, enfin, de développer, d'être
00:43:41multiplateforme, en fait, parce que si on développe que sur
00:43:43une plateforme, parce que là, en fait, tout le monde va
00:43:46vouloir développer sur Apple Vision Pro et le problème,
00:43:48ça va entraîner l'obsolescence matérielle.
00:43:50En fait, des autres devices et là, ça, c'est un effet
00:43:54dévastateur sur l'empreinte parce qu'on a utilisé beaucoup
00:43:57de ressources pour faire ces casques VR et ces manettes et
00:44:01elles vont être utilisées.
00:44:02Donc, bien sûr, on va pouvoir les recycler, mais recycler,
00:44:06ça coûte de l'argent.
00:44:07Et ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a une filière de
00:44:08recyclage qui se monte uniquement quand c'est rentable.
00:44:12Donc, pour l'argent, pour l'or, un peu pour le cobalt et
00:44:15encore pour le cuivre.
00:44:18Et puis, c'est tout.
00:44:19Et la majeure partie des composants ne sont pas
00:44:22récupérés.
00:44:24Et j'aimerais ajouter sur la question des imaginaires,
00:44:27parce qu'on n'a pas vraiment parlé des enjeux esthétiques ou
00:44:29artistiques des oeuvres, c'est que finalement, les oeuvres
00:44:31elles-mêmes ont un discours, proposent des solutions,
00:44:34soit dans leur démarche, soit dans le fait que l'histoire
00:44:37qui est racontée nous sensibilise à ces questions-là.
00:44:40Et en fait, pour moi, c'est un des enjeux aussi.
00:44:45Est-ce que l'oeuvre qui va être produite, déjà, a un sens d'être
00:44:49faite en XR.
00:44:50Si c'est, par exemple, juste un film en mode traditionnel
00:44:54cinématographique, de le diffuser dans un casque s'il n'y a pas
00:44:57d'intérêt d'immersivité 360, et dans ce cas-là, il vaut mieux
00:45:01le diffuser sur des médias classiques, cinéma ou VOD,
00:45:05ou streaming.
00:45:06C'est un peu le risque avec les arts numériques ou la technologie.
00:45:08C'est la surenchère de la technologie.
00:45:10C'est ça.
00:45:11Qui est aussi corrélée à ce qu'on, nous, on en a discuté tout à l'heure
00:45:13un petit peu en coulisses, au techno solutionniste, c'est-à-dire
00:45:16à chaque fois de créer et puis on trouvera un peu l'usage ou on
00:45:18trouvera un petit peu la finalité ou une solution à l'écologie,
00:45:21en l'occurrence.
00:45:22En fait, c'est le paradigme, on est dans une économie de
00:45:26l'expérience.
00:45:27Tout est expérience, en fait, et on est même, au-delà de ça,
00:45:30c'est que même la publicité s'empare de tout ce qui a été
00:45:33créé dans les arts numériques de plus en plus, parce que l'idée,
00:45:36c'est de faire une expérience client, une expérience produit,
00:45:39alors que les oeuvres, le théâtre, les arts numériques ou les arts
00:45:44traditionnels, le but, c'était vraiment de nous emmener
00:45:47dans un imaginaire et donc nous faire vivre une expérience
00:45:49séparée.
00:45:50Et le philosophe Edmond Coucher a même identifié qu'on est dans
00:45:52l'expérience de l'expérience.
00:45:53Aujourd'hui, on est dans une forme beaucoup plus méta, c'est-à-dire
00:45:56quand j'ai Instagram et que je vais filmer quelque chose que je vis
00:46:00qui est artistiquement fort ou intéressant, je vais avoir un
00:46:05plaisir qui va être décuplé du fait que je partage l'expérience
00:46:07que je vis.
00:46:08C'est les reacts d'une certaine façon, filmer sa réaction.
00:46:12C'est ça, cette économie de l'expérience de l'expérience,
00:46:14on le fait tous.
00:46:15On témoigne au quotidien maintenant avec les réseaux sociaux et
00:46:17quelque part, le plaisir, si on nous prive de notre smartphone
00:46:22lorsqu'on va à un concert ou un spectacle, il y a une frustration
00:46:24qui, de fait, émerge souvent.
00:46:28Et en fait, on en oublie que le but, c'est de vivre une expérience
00:46:34artistique qui nous sort de notre quotidien, notre confort,
00:46:39qui nous emmène ailleurs.
00:46:41Et donc, l'enjeu, c'est de savoir avec quoi on crée cette expérience.
00:46:44Est-ce qu'on peut la faire avec des moyens beaucoup plus frugaux,
00:46:46simplifiés, etc.
00:46:48Peut-être puisqu'on prend un peu de perspective, j'aimerais...
00:46:51Dernière question et ensuite, je vais laisser la parole au public.
00:46:56Que vous me disiez ce qui va devenir dans les prochains mois
00:46:59pour Sepir, pour tes activités, Jean-François, en l'occurrence,
00:47:04en tant qu'artiste, pour Diversion Cinéma, par rapport au sujet
00:47:09qui nous intéresse, évidemment, quid des activités et des perspectives
00:47:13de structuration ?
00:47:14Comment on passe à l'action ou à l'échelle, maintenant ?
00:47:21Voilà, la XR a la chance d'avoir l'appel à projets Culture
00:47:28immersive et métavers, en fait, qui va permettre...
00:47:31France 2030.
00:47:32France 2030, qui va permettre de structurer la filière parce
00:47:34qu'en fait, toutes les 80 à 90 % des dépenses éligibles vont
00:47:39dépendre de la transition environnementale.
00:47:44Voilà, c'est à dire que les projets ne pourront ne pourront
00:47:48se faire.
00:47:49Il pourrait y avoir des investissements que si ça obéit
00:47:51vraiment à une logique de réduction d'impact, en fait,
00:47:55une logique de réduction d'impact, consommation d'eau,
00:47:58consommation d'énergie, réduction d'émissions de GES.
00:48:02Donc, en fait, ça va accélérer.
00:48:04Ça va accélérer très vite, en fait, la transition du secteur.
00:48:08Alors, nous, dans Sepir, en fait, on a fait une modélisation
00:48:13prospective pour savoir quel va être l'impact.
00:48:16En fait, quels peuvent être les scénarios de l'AXR à 2030?
00:48:20Et en fait, on s'est rendu compte que cet appel à projets,
00:48:24il va permettre de passer de 48 kilos de CO2 d'impact carbone
00:48:30d'utilisation de l'AXR à 39.
00:48:33En fait, ça a un effet très, très important par habitant,
00:48:39par utilisateur, par utilisateur de l'AXR.
00:48:42Et donc, voilà, ça va avoir vraiment un effet parce qu'il va y
00:48:46avoir notamment l'allongement de la durée de vie des casques,
00:48:50des devices, etc.
00:48:51Donc, c'est une grande chance pour l'AXR.
00:48:54Les autres secteurs se sont emparés du thème de la transition
00:48:59écologique bien avant l'AXR.
00:49:01Et là, l'AXR a la chance d'avoir ce véhicule pour transformer
00:49:07et pour financer sa transition qui est là.
00:49:09C'est une monnaie importante en plus, c'est 260 millions d'euros.
00:49:12Voilà.
00:49:13Et puis, bon, voilà.
00:49:15Il n'y aura pas un euro qui va être financé si ça n'oblige pas
00:49:18une logique de réduction d'impact.
00:49:20Je voulais aussi te questionner sur le fait que CEPIR a une démarche
00:49:24très particulière, le fait d'avoir des studios du secteur
00:49:28du numérique et puis aussi de l'ESS avec la coopérative carbone,
00:49:31on l'a dit tout à l'heure, et d'avoir travaillé avec pas mal
00:49:33d'acteurs historiques pour le coup, et notamment Shift Projects,
00:49:37pour le citer peut-être le plus connu.
00:49:38Alors Quinn, maintenant de la structuration,
00:49:40est-ce qu'on rend les choses plus politiques en disant voilà,
00:49:42on a les bilans, on a l'impact, on a le réseau,
00:49:46on est en train de parler entre nous.
00:49:47Maintenant, on passe à l'échelle davantage politique.
00:49:52C'est une responsabilité que je te mets.
00:49:55Oui, grosse responsabilité.
00:49:56Je ne fais pas de politique d'habitude.
00:49:58Non, c'est juste, nous, on est très pragmatique.
00:50:01On a plus une culture d'ingénieur.
00:50:03Les limites planétaires sont là.
00:50:05L'AXR, elle a tel impact.
00:50:08Il faut trouver un moyen de la faire rentrer dedans.
00:50:10Alors, ce n'est pas à nous de le dire,
00:50:12on n'est pas des politiques.
00:50:14On a fait des recommandations aux pouvoirs publics
00:50:18qui sont dans les livrables sépires,
00:50:21et c'est à eux de s'en emparer maintenant.
00:50:23Donc, on a fait ce travail, bien sûr,
00:50:24pour qu'il y ait une réponse politique,
00:50:27mais voilà, maintenant, ça ne nous concerne plus.
00:50:30C'est une belle esquive qu'on aurait pu prendre aussi sur,
00:50:33il y a le politique et la politique.
00:50:34Pour le coup, de faire de la politique,
00:50:37il y a aussi cette notion de faire des choix
00:50:40dans les prochaines années.
00:50:41Est-ce que l'AXR est prioritaire par rapport à un autre secteur ?
00:50:43Comment la structure, etc. ?
00:50:45Quelles contraintes on pose ?
00:50:48Ça aurait pu être une réponse.
00:50:52Oui, mais nous, en fait,
00:50:54on a besoin d'avoir une certaine objectivité quand même.
00:50:57En fait, nous, on donne des résultats d'impact,
00:51:01on donne des recommandations.
00:51:02Des fois, ça paraît un peu technocratique,
00:51:05mais on ne peut pas être jugé parti
00:51:07et on ne peut pas non plus être trop devant la scène
00:51:09en disant, il faut faire ci, il faut faire ça.
00:51:11Nous, on a plus un rôle de conseiller
00:51:13et de pousser, en fait,
00:51:15les bonnes pratiques et les recommandations.
00:51:18A titre personnel, je suis très curieux
00:51:19de voir ce que va devenir Cepir
00:51:21et l'évolution qu'il va prendre.
00:51:23Jean-François ?
00:51:25Oui, alors, je peux prendre un angle politique, pour le coup,
00:51:29en disant que là, ce qui m'intéresse actuellement,
00:51:31c'est de me projeter dans du long terme,
00:51:34voire très long terme.
00:51:35Je vais prendre un exemple concret.
00:51:36L'âge Oconde, elle a 500 ans.
00:51:40Est-ce qu'une oeuvre XR aujourd'hui, dans 500 ans,
00:51:42sera diffusable ?
00:51:44La réponse, c'est clairement non.
00:51:46Est-ce que tu vas évoquer le sujet de la conservation ?
00:51:49C'est ça. En fait, c'est ça qui m'intéresse,
00:51:50c'est qu'en tant que chercheur,
00:51:54l'un de mes objectifs, c'est d'étudier les choses
00:51:56sur des temporités très longues.
00:51:59J'ai des collègues chercheurs dans le nucléaire.
00:52:01S'ils ne posent pas des questions à 1 000 ans,
00:52:03c'est dramatique, parce que la gestion des déchets,
00:52:05leur conservation ou leur enfouissement,
00:52:07ou leur recyclage, là, pour le coup,
00:52:09va impacter l'humanité entière et les autres espèces.
00:52:11Bref, vous voyez le topo.
00:52:13En art, effectivement, on a moins de dangers imminents,
00:52:16je dirais, à ne pas traiter la question,
00:52:18mais quand même, sur la santé mentale
00:52:20ou sur les imaginaires et ce qu'on transmet
00:52:22aux générations d'après.
00:52:23Qu'est-ce qu'on conserve d'une oeuvre XR, en fait ?
00:52:25Et en fait, je pars de ce constat-là
00:52:29grâce au travail de collègues.
00:52:30Alors, si on peut afficher juste l'image
00:52:31que j'ai mise à l'écran, s'il vous plaît.
00:52:33C'est un projet qui a été conduit
00:52:35à la Bibliothèque nationale de France
00:52:37avec l'équipe INREV, dont je fais partie.
00:52:40Et donc, les collègues se sont posés la question
00:52:42qu'est-ce qu'on conserve d'une oeuvre d'art numérique ?
00:52:44Et donc, ça s'applique aussi à la XR.
00:52:46Est-ce que c'est toute la partie,
00:52:48l'histoire de la genèse de l'oeuvre,
00:52:50le contexte avec les artistes,
00:52:51les groupes d'artistes qui se sont retrouvés,
00:52:53un peu comme les surréalistes.
00:52:55Quand on regarde dans l'histoire de l'art,
00:52:56il y a toujours eu des groupes d'artistes
00:52:58qui se sont regroupés et ont créé
00:52:59des nouveaux courants artistiques, de nouveaux mouvements.
00:53:03Ensuite, comment l'oeuvre a été créée ?
00:53:04Donc, je peux faire un zoom sur l'aspect création.
00:53:06Donc, ça va aussi bien dans les étapes de conception
00:53:09que la réalisation effective de l'oeuvre,
00:53:12le caractère, les logiciels mis en oeuvre, etc.
00:53:16Et puis après, toute la chaîne où l'oeuvre a été diffusée,
00:53:19est-ce qu'on conserve les moments,
00:53:20est-ce qu'on filme les spectateurs en train de tester l'oeuvre,
00:53:23de l'activer, leurs réactions ?
00:53:25Qu'est-ce qu'on archive ?
00:53:26Est-ce qu'on archive le logiciel, l'histoire, le scénario, etc.,
00:53:30la vidéo des gens filmés,
00:53:32les retours des spectateurs, etc.
00:53:34Donc, en fait, il y a tout un ensemble.
00:53:36Et ça, c'est un point écologique.
00:53:38C'est un point écologique, mais quelque part,
00:53:39quand on parle de durabilité,
00:53:41la question de la postérité, pour moi, est essentielle.
00:53:43C'est que l'oeuvre doit être durable
00:53:45en termes de consommation à l'instant présent.
00:53:51Aux années à venir, est-ce qu'on peut la réactiver ?
00:53:53Mais surtout, comment on la préserve le plus longtemps possible
00:53:58pour les générations suivantes, en fait.
00:54:00L'andia de Sépierre me disait que c'est le poste qui est exponentiel,
00:54:05enfin, qui est continu, en fait.
00:54:07Le poste carbone continue, l'idée de la conservation.
00:54:09À la BNF, on met une oeuvre, elle est conservée,
00:54:12et là, pour le coup, on n'a plus la main sur...
00:54:14J'ai juste une petite anecdote très rapide.
00:54:17Donc, vous connaissez Toy Story 1, le dessin animé en 3D.
00:54:21En fait, quand ils ont voulu faire le 2,
00:54:22ils ont perdu le master des fichiers
00:54:24qui a été fait sur Silicon Graphics.
00:54:26Et donc, en fait, ils ont payé pendant 6 mois
00:54:29une équipe pour essayer de retrouver les fichiers,
00:54:32en fait, pour pouvoir le faire.
00:54:33Alors maintenant, l'archivage, par exemple, des films,
00:54:37se fait de façon passive sur LTO, linear tape open.
00:54:41En fait, c'est un support physique.
00:54:43Il n'y a pas de consommation énergétique
00:54:46et on peut les ressortir.
00:54:47En fait, c'est ce qu'il faut garder les lecteurs
00:54:49et c'est la solution la plus durable.
00:54:54Merci pour ces précisions.
00:54:55Marc, les perspectives.
00:54:57Oui, pour nous, je pense qu'il y a un vrai travail,
00:55:04je pense, avec Ecoprod,
00:55:09que j'aimerais bien lancer pour essayer de voir
00:55:14qu'est-ce qui a été fait, comment est-ce qu'ils ont appréhendé
00:55:16le travail avec le secteur du cinéma
00:55:17et voir comment est-ce que nous, en tant que diffuseurs,
00:55:19puisqu'on est diffuseurs, distributeurs,
00:55:21comment est-ce qu'on peut appliquer ça chez nous ?
00:55:25On est distributeurs, on a une cinquantaine d'oeuvres
00:55:27aujourd'hui qu'on représente à l'international,
00:55:30qu'on représente, qu'on essaie de monétiser,
00:55:32qu'on essaie de diffuser le plus possible.
00:55:35Donc on est en rapport constant avec les créateurs
00:55:38et on doit leur demander, en fait,
00:55:44de commencer à réfléchir à ces aspects-là.
00:55:46Mais bon, c'est lié donc à Ecoprod,
00:55:48et au travail qu'a fait Sepir,
00:55:50et comment est-ce qu'on peut les accompagner
00:55:51pour qu'ils soient conscients de l'impact qu'ils ont ?
00:55:54Nous, on a toujours accompagné les créateurs
00:55:57pour leur donner des conseils
00:56:01pour faire en sorte que leur oeuvre
00:56:03soit le plus vue possible.
00:56:05Vu qu'on est diffuseurs, on est conscients de l'impact économique,
00:56:07enfin, du coût de représentation d'une oeuvre.
00:56:10Donc on les accompagne de ce côté-là.
00:56:12Il faudrait qu'on réussisse à devenir accompagnateurs
00:56:16aussi sur l'impact,
00:56:18parce qu'on a une position assez clé,
00:56:21vu qu'on s'occupe à la fois d'aller chercher des oeuvres
00:56:25qui vont être faites ou qui sont faites,
00:56:26et de les accompagner dans leur vie,
00:56:29dans leur présentation au public.
00:56:30Ca demande peut-être aussi de réfléchir
00:56:32à la question de la formation, pour le coup.
00:56:34Est-ce qu'il y a des filières de formation
00:56:36qui répondent à des besoins
00:56:39et qui, justement, peuvent, peut-être, à l'échelle,
00:56:42à l'échelle des opcos, par exemple,
00:56:44ou je sais pas, comment on fait aussi pour vous,
00:56:48professionnels, pour que vous puissiez être formés ?
00:56:50Non, non, tout à fait, tout à fait.
00:56:53Merci pour cette question, puisqu'en fait,
00:56:54on est en train de développer notre activité de formation
00:56:58à l'AXR d'une façon générale.
00:57:01Et clairement, c'est quelque chose qu'on pourrait rajouter,
00:57:03une corde qu'on pourrait rajouter à notre art,
00:57:05qu'on travaille avec plusieurs instituts également
00:57:07qui forment de façon plus générale sur l'AXR,
00:57:09et c'est des questions qu'il faut qu'on inclue.
00:57:11Et puis, de la même façon que tu prenais l'exemple
00:57:13avec l'égalité femmes-hommes
00:57:14et les violences sexistes et sexuelles,
00:57:16il y a des référents égalité dans les entreprises.
00:57:17Il pourrait y avoir des référents environnementaux,
00:57:20impact environnementaux dans le secteur de l'AXR.
00:57:24Peut-être que je rêve.
00:57:26Non, ce qu'on aperçoit, c'est qu'en fait,
00:57:29chaque secteur, quand il commence à entamer sa mue,
00:57:32sa transition, il y a toujours une partie, en fait,
00:57:34des professionnels qui s'emparent du thème
00:57:37et qui, à côté des experts environnementaux strictosensus,
00:57:40ils vont créer, justement, un véhicule,
00:57:44un moyen juste pour propager la connaissance.
00:57:48Donc là, c'est ce que propose faire Marc.
00:57:51Nous, ce qu'on fait aussi à notre niveau à Sépire.
00:57:55Et je trouve ça très bien, en fait.
00:57:56Il faut qu'il y ait vraiment une rencontre entre tous,
00:57:59entre les professionnels, les spécialistes de l'environnement,
00:58:02les chercheurs, le public.
00:58:05Voilà, c'est un travail en commun.
00:58:08Il y a beaucoup de choses à faire.
00:58:10Il faut qu'on travaille tous main dans la main.
00:58:12Et voilà, sur un pied d'égalité,
00:58:15pour qu'on ait une XR qui soit belle, utile,
00:58:21qui satisfasse les besoins sociétaux
00:58:26et qui soit compatible avec les limites planétaires.
00:58:29Donc si la question était,
00:58:31une œuvre XR est-elle compatible avec les enjeux environnementaux ?
00:58:34On dirait oui, mais peut-être.
00:58:35Oui, mais peut-être.
00:58:37C'est possible.
00:58:39Je vais passer le micro dans le public.
00:58:43Et puis...
00:58:49Parlez bien dans le micro.
00:58:51Merci beaucoup pour ce panel. C'était très intéressant.
00:58:53C'est la 1re fois que j'écoute un panel sur ce sujet.
00:58:56Et en effet, ça donne beaucoup de réponses.
00:58:59Moi, je suis une ancienne étudiante en ingénierie 3D.
00:59:01J'ai découvert l'art virtuel grâce à Diversion Cinéma,
00:59:04notamment en 2016, au Paris VR Festival, à l'époque.
00:59:08Et en fait, quand j'ai fait mes études en ingénierie,
00:59:11jamais on n'a parlé de tous ces sujets-là.
00:59:14Donc c'était très productiviste.
00:59:16Puis la santé mentale, on oublie.
00:59:18Et moi, justement, ça m'a fait partir du monde de la production.
00:59:22C'est-à-dire qu'après, je me suis orientée
00:59:24vers de l'exploitation cinématographique pour MK2.
00:59:26Du coup, on exploitait des oeuvres immersives.
00:59:29Après, je suis allée dans les festivals, où pareil,
00:59:30on s'en foutait un peu de... Enfin voilà, comme d'hab, quoi.
00:59:34Et aujourd'hui, je vois cet effet de mode dans les festivals,
00:59:36notamment sur ces panels.
00:59:38Et je me dis, donc, pour les prochains ingénieurs,
00:59:40pour les prochains artistes, aujourd'hui,
00:59:42mais aussi en tant que jeune professionnel de mon côté
00:59:45qui organise des événements,
00:59:46qui s'intéresse à la production immersive,
00:59:49aujourd'hui, quelle est la méthodologie
00:59:51pour continuer à avancer en prenant en compte
00:59:54vos recommandations ?
00:59:55Parce qu'au final, les politiques, comme vous le savez,
00:59:57je ne suis pas sûre que ça va bouger très vite de leur côté.
01:00:00Voilà. C'est ça, ma question.
01:00:02Dans ces pyres, on a fait un peu un précis
01:00:06d'éco-conception des oeuvres.
01:00:09Et ce qui est vraiment génial, parce que j'avais participé
01:00:12à d'autres, c'est que là, c'est un studio
01:00:15qui s'appelle Novelab qui a vraiment testé
01:00:19chacune des méthodes.
01:00:21Et on ne les a pas exprimées en termes de solutions,
01:00:25mais en termes de problèmes principaux.
01:00:28Et comment est-ce qu'on pouvait les adresser
01:00:29de la façon la moins impactante possible ?
01:00:32Donc, c'est très, très opérationnel,
01:00:34très technique et c'est vraiment chouette.
01:00:37Je crois que ça n'avait jamais été fait.
01:00:39Et puis après, il faut essayer de se poser la question,
01:00:42est-ce que ce que je fais est utile ?
01:00:44Ce n'est pas parce que ça va être éco-conçu,
01:00:46éco-distribué que c'est souhaitable aussi.
01:00:50Donc, c'est vraiment interroger sa pratique professionnelle.
01:00:53Et puis après, Jean-François, il parlait
01:00:55à ce qu'il faut bifurquer.
01:00:57Moi, chaque année, j'ai 2 ou 3 étudiants sur 20.
01:01:00Ils partent vraiment sur une logique plus environnementale.
01:01:05Et il ne se passe pas un mois sans que je sois sollicité
01:01:07pour aider un étudiant sur des mémoires,
01:01:10sur l'éco-production,
01:01:12sur comment concilier la création artistique
01:01:16et la réduction des impacts.
01:01:17Donc, en fait, c'est un chemin difficile,
01:01:21très difficile,
01:01:23mais que chacun d'entre nous doit entreprendre.
01:01:27Et il faut que ce soit vous qui trouviez votre angle d'attaque,
01:01:31parce que vous êtes ingénieur.
01:01:33Donc, utiliser peut-être l'angle ingénierie.
01:01:36Voilà.
01:01:37Il ne faut pas oublier ce que vous avez fait avant,
01:01:39mais essayer d'utiliser cet angle
01:01:41et cette multiplicité d'expériences que vous avez eues,
01:01:45peut-être pour intégrer le futur mouvement de marque
01:01:49sur la réduction de l'impact de la XR.
01:01:51Elle est là.
01:01:52Donc, ça pourrait être super.
01:01:54Votre expérience pourrait être très intéressante.
01:01:57Mais voilà, c'est à chacun de nous d'apporter
01:01:59notre singularité et nos compétences à ce combat-là.
01:02:04Mais donc, est-ce que vous invitez...
01:02:06Vu que... Enfin, j'ai entendu que Jean-François,
01:02:08vous étiez à Paris 8.
01:02:10Quelles sont les formations aujourd'hui, à la fois où...
01:02:12Moi, par exemple, je m'autoforme.
01:02:14Après, est-ce que vous invitez les professionnels
01:02:16justement à intervenir plus en école ?
01:02:18Que ce soit en école d'ingénierie, en école d'art,
01:02:20enfin, peu importe.
01:02:22Quels sont les programmes de formation
01:02:23qui proposent ça aujourd'hui ?
01:02:26Alors, dans le cas, en tout cas, de ma formation,
01:02:28c'est un master en création numérique.
01:02:30Et c'est de notre initiative
01:02:32qu'on est en train de changer nos maquettes pédagogiques
01:02:34pour les prochaines années,
01:02:36pour pouvoir inclure ces questions éco-responsables, en tout cas.
01:02:40Après, il y a des masters qui existent déjà,
01:02:42qui sont soit intermasters,
01:02:44donc c'est des masters transdisciplinaires.
01:02:46Je sais qu'à Montpellier 3, à Paul-Valéry,
01:02:48il y a un master sur la question écologique qui s'est ouvert,
01:02:51qui touche à plein de disciplines.
01:02:53Donc il peut y avoir de l'ingénierie,
01:02:54mais il y a aussi la science sociale, la philosophie,
01:02:58botanique, éventuellement.
01:02:59Enfin, vraiment, c'est pour ouvrir l'esprit, en fait.
01:03:02Donc ça peut être pris comme formation
01:03:05en tant que candidat libre,
01:03:06mais on peut aussi faire une formation continue
01:03:09pendant la vie.
01:03:11Voilà, il y a quand même beaucoup de masters
01:03:14qui se montent là-dessus, en tout cas, à ma connaissance.
01:03:16Niveau licence, c'est un peu moins présent encore
01:03:17parce que c'est des formations plus initiales, moins expertes.
01:03:22Et ensuite, pour compléter la réponse de Benoît,
01:03:24qui était excellente, pour le coup,
01:03:26vis-à-vis de comment se positionner
01:03:27par rapport en tant qu'ingénieur face à ces enjeux,
01:03:32ce que j'ai pu discuter avec certains étudiants et étudiantes
01:03:34de mon master, c'est qu'il ne faut pas se culpabiliser
01:03:37ou être dans les coins d'anxiété permanente
01:03:39parce qu'en fait, ça démobilise beaucoup.
01:03:41Et ce n'est pas à des étudiants et étudiantes
01:03:43de subir le poids d'un système productiviste,
01:03:47capitaliste, en fait.
01:03:48C'est qu'on sait très bien qu'à la sortie de l'école
01:03:50ou d'université, on a besoin de travailler.
01:03:53Et donc, on prend souvent l'offre d'emploi
01:03:54qui est la plus en phase avec au moins nos aptitudes
01:03:58ou notre localité.
01:04:01Et ensuite, par contre, d'avoir en tête
01:04:03que c'est possible de bifurquer, de faire des pauses,
01:04:05d'ermitage, de peut-être travailler
01:04:08dans des sociétés plus éco-responsables.
01:04:11Ca, après, c'est notre choix.
01:04:13Et en fait, il faut se donner le temps de le faire.
01:04:15Mais il ne faut pas tout de suite, pour moi,
01:04:17se culpabiliser ou se stresser
01:04:21parce que c'est notre système tout entier qui...
01:04:22Enfin, on hérite d'un système productiviste.
01:04:24Et de changer les choses,
01:04:26ça va se faire collectivement, progressivement.
01:04:29Et de l'avoir en tête, je pense que c'est déjà
01:04:30une grosse première étape.
01:04:36Excusez-moi, vous parlez anglais ?
01:04:39OK, j'utilise le Google Translator pour tous les évènements.
01:04:42J'espère que j'ai bien compris.
01:04:45Je m'appelle Maxime Kruchov.
01:04:47Je travaille en tant que design d'avion.
01:04:49Je vous invite également à voir notre défilé
01:04:53ici, au Planétarium.
01:04:55Et pour vous, j'ai une question,
01:04:57parce que je travaille en tant que design d'avion
01:04:59pour les véhicules électriques.
01:05:01Et ici, je comprends que l'XR,
01:05:04ce n'est probablement pas seulement le visuel,
01:05:06c'est peut-être aussi le son.
01:05:10Parce que, par exemple, nous créons un son d'avion
01:05:13et un son d'AVION pour aider aussi
01:05:17à faire plus d'intérêt pour les gens qui veulent changer les voitures.
01:05:21Comme dans l'Union Européenne,
01:05:23il n'est pas possible de produire des voitures d'avion
01:05:27en 10 ans, je pense.
01:05:29Et ici, je pense que moi,
01:05:33en tant qu'artiste, je peux contribuer
01:05:35aux gens, au monde,
01:05:37pour le rendre plus écologique.
01:05:40Et j'ai aussi entendu que BASF, par exemple,
01:05:44a donné des centaines de milliers d'euros
01:05:47aux musiciens et aux gens de l'art
01:05:49pour développer leur art.
01:05:53Et le prochain grand défilé sera en un mois.
01:05:55Mais ici, je ne pense pas que ça peut vraiment aider BASF
01:05:59à devenir plus carboneutraux ou écologiques,
01:06:03comme éco-friends.
01:06:04Ils dépensent des impôts pour soutenir les musiciens
01:06:06et les gens de l'art.
01:06:08Et ici, j'ai une question pour vous.
01:06:12Quelle type d'art et quel type d'artiste
01:06:16peut-il devenir partie de l'XR?
01:06:20Et peut-être, quelles sont les meilleures...
01:06:26les meilleures façons de faire
01:06:30que notre vie quotidienne soit plus écologique,
01:06:33plus carboneutraux avec cette technologie?
01:06:41Merci pour vos questions.
01:06:45En fait, en termes de pratique quotidienne,
01:06:49je pense que faire-t-en vous-même ou faire-t-en ensemble
01:06:52pourrait être une option intéressante pour l'artiste.
01:06:56Même si l'XR est assez difficile
01:07:00à créer par vous-même,
01:07:03car la hardware et le software sont très complexes
01:07:09pour le design.
01:07:11Mais je peux vous donner un exemple.
01:07:15En fait, quand on parle de l'XR,
01:07:17bien sûr, ça inclut l'audio spatiale et l'audio en temps réel,
01:07:21parce que c'est principalement l'XR visuel,
01:07:24mais vous pouvez aussi travailler avec le son
01:07:27et explorer l'haptique, la physique,
01:07:30comment votre corps ressent l'hardware,
01:07:33la pression, les matériaux, et la chaleur.
01:07:35Vous pouvez aussi travailler avec ce genre de dispositifs.
01:07:37L'XR est plus large que simplement les visuels,
01:07:40donc bien sûr, ça inclut l'audio artistique.
01:07:43Et aussi, quand on parle de l'XR,
01:07:45on parle, par exemple, du mapping vidéo,
01:07:47du mapping vidéo interactif,
01:07:50quand vous contrôlez l'image en temps réel.
01:07:52Et je peux parler d'un collectif qui s'appelle
01:07:56OYE, ils sont français,
01:07:58et ils créent des projecteurs
01:08:02avec des technologies analogues,
01:08:04ils revisent le mapping vidéo qui était utilisé
01:08:07en utilisant des ordinateurs,
01:08:09donc ils gardent la même esthétique,
01:08:11mais ils essaient de le faire d'une manière plus simple,
01:08:15et ils créent leurs propres dispositifs
01:08:18avec des projecteurs LED,
01:08:20et ils dessinent en temps réel les bâtiments,
01:08:23donc c'est un autre genre d'interactivité,
01:08:25ce n'est plus l'utilisation des technologies numériques,
01:08:28mais ils réutilisent complètement l'esthétique
01:08:30et le concept du mapping vidéo numérique.
01:08:33Donc, ça peut être un changement, un changement radical,
01:08:37mais c'est un mélange de DIY,
01:08:40de performance, et aussi l'audience peut jouer avec vous
01:08:44et performer avec vous sur le bâtiment.
01:08:47Donc, c'est une initiative récente
01:08:51qui mélange ces idées.
01:08:57Donc, vous êtes professionnels en son,
01:09:00donc peut-être que vous avez une spéciale compétence
01:09:04et que vous devez trouver de nouvelles façons, en fait,
01:09:07de mitiger l'impact de votre travail.
01:09:11Chaque année, la première chose que je dis
01:09:16à mes étudiants,
01:09:19c'est que nous sommes en 2023,
01:09:22et vous devrez constamment trouver de nouvelles façons
01:09:27de réduire l'impact des pipelines de la création numérique
01:09:33jusqu'à la fin de votre vie de travail.
01:09:36Donc, vous devez apprendre plus,
01:09:39vous pouvez apprendre par vous-même
01:09:41sur l'impact environnemental,
01:09:43et vous utilisez votre spéciale compétence en son
01:09:46pour trouver de nouvelles façons d'innover,
01:09:49de mitiguer l'impact,
01:09:51comme les gars d'Oyé.
01:09:55C'est très intéressant.
01:09:57Donc, peut-être que vous envisagez des pratiques low-tech
01:10:02ou des façons de réduire l'impact.
01:10:05Mais utilisez votre background,
01:10:07apprenez sur l'impact environnemental
01:10:10et trouvez votre propre solution
01:10:12et disséminez la solution que vous trouvez
01:10:15à vos secteurs et à tous autour de vous.
01:10:42Vous parliez de l'écologie mentale
01:10:44qui est nécessaire avant l'écoresponsabilité,
01:10:46en tout cas avant cette question-là.
01:10:48Vous disiez également que l'art est nécessaire
01:10:50à cette écologie mentale,
01:10:52que ça fait partie de tout ça.
01:10:55J'ai deux questions.
01:10:58Si cette création est énergivore,
01:11:00est-ce que c'est bien productif, finalement ?
01:11:03Et l'autre question,
01:11:05c'est qu'est-ce que vous pensez
01:11:08de la légitimité d'artistes
01:11:11d'utiliser des moyens très énergivores
01:11:13pour incarner un discours écologique
01:11:16ou écoresponsable ?
01:11:18Est-ce que l'impact du discours prévaut au moyen ?
01:11:23Quel est l'impact de ce discours-là
01:11:27par rapport à l'impact qu'il a dans son coût écologique ?
01:11:30Et est-ce qu'il y a eu des moyens de le mesurer ?
01:11:34Alors...
01:11:36En fait, de tout temps,
01:11:38les artistes ont toujours traité la question écologique
01:11:41de différentes formes.
01:11:43On peut prendre les grottes, les grottes ornées.
01:11:46C'était l'approche naturaliste.
01:11:48On dépeint la nature parce qu'on est émerveillé par elle, etc.,
01:11:51et on veut la transmettre aux autres.
01:11:53En plus, entre les grottes très connues
01:11:56comme Chauvet ou Lascaux,
01:11:58il y a eu entre-temps le fait
01:12:00qu'on ait eu l'agriculture et la domestication.
01:12:03Et donc, même le rapport à la nature a déjà changé
01:12:06entre Chauvet et Lascaux.
01:12:08D'un coup, l'animal, on était fasciné par lui
01:12:11et on le vénérait pour potentiellement pouvoir
01:12:14mieux le chasser et se nourrir.
01:12:16Plus tard, c'est juste le dépeindre
01:12:18parce qu'il est beau, éventuellement,
01:12:20et parce qu'on a maîtrisé la nature.
01:12:22Rien que là, il y a un rapport de l'humanité à la nature
01:12:25qui a pas mal changé la donne.
01:12:27On a les approches beaucoup plus écologiques, écologistes,
01:12:31écosophistes, je vais détailler les trois.
01:12:34Les approches écologiques, c'est des artistes qui vont
01:12:37sensibiliser à la question écologique.
01:12:41Les écologistes, ils auront une approche beaucoup plus activiste,
01:12:45donc c'est plutôt faire des choses de terrain,
01:12:49de condamnation, etc., de sabotage, éventuellement.
01:12:53Et les artistes écosophistes, c'est des artistes qui essaient
01:12:56de sensibiliser à l'écologie de façon plus largement mentale,
01:12:59collective, avec des ateliers, avec du jeune public, par exemple.
01:13:03Il y a plein d'approches et il y a aussi des paradoxes.
01:13:06Je vais prendre l'exemple d'Olafur Eliasson,
01:13:08qui est un artiste contemporain, qui, pour la COP à Paris,
01:13:11avait fait venir du Groenland, il me semble,
01:13:14un iceberg en cargo.
01:13:16Déjà, faire découper un iceberg, le faire venir en cargo,
01:13:19qu'il utilise du pétrole, le faire venir ensuite en camion,
01:13:22tout ça pour le découper en douze devant le Panthéon à Paris.
01:13:25Il a disposé les douze blocs de glace pour faire une horloge,
01:13:30qui symbolisait le temps qui passe avant qu'on arrive
01:13:33à un point de non-retour.
01:13:35Et donc, sa démarche, c'est de façon hyper polluante
01:13:39et complètement scandaleuse, donner à voir, finalement,
01:13:42sans limite, l'impact de l'activité humaine,
01:13:45et donc, le public se pressait pour venir voir
01:13:48les icebergs fondre.
01:13:50Ça devait durer une semaine, ça a duré trois jours.
01:13:52Parce qu'en plus, il faisait très chaud, à cette période-là,
01:13:54de la COP à Paris.
01:13:56Donc, effectivement, c'est complètement paradoxal,
01:13:59on se dit, mais c'est quoi le...
01:14:01On se moque de nous, quelque part.
01:14:03Mais en fait, les artistes, je préfère qu'un artiste fasse ça,
01:14:06et qu'on soit choqués, sensibilisés, et qu'on en parle ensuite,
01:14:09que, quelque part, on continue des démarches industrielles
01:14:14massivement polluantes, mais invisibilisées.
01:14:17Et donc, quelque part, les discours artistiques sont
01:14:22un des moyens de pouvoir le faire.
01:14:25C'est sûr que la question éthique, toujours, va planer.
01:14:28Mais pour moi, il semble essentiel que les artistes
01:14:31aient une parole libre, aient des façons de penser
01:14:34complètement alternatives, décalées, des moyens, parfois,
01:14:37légalement discutables, en fonction des pays.
01:14:40Mais le but de l'artiste, c'est quand même de prendre
01:14:44la température du monde, de montrer, d'être sensible,
01:14:50de sentir les choses à l'instant présent,
01:14:53et aussi de sentir ce qui arrive dans le futur.
01:14:56C'est un paradoxe, mais je pense qu'il est nécessaire.
01:15:02Très court, une réponse très courte.
01:15:04Moi, quand je commençais à travailler pour Ecoprod en 2011,
01:15:08en fait, les producteurs, ils nous disaient,
01:15:10non, non, on ne peut pas réduire l'impact,
01:15:12parce que ça brise notre liberté artistique.
01:15:14Donc, les producteurs dans l'audiovisuel,
01:15:16ce ne sont pas des artistes.
01:15:19Mais ils disaient, ils invoquaient ça tout le temps,
01:15:21ça brise notre liberté artistique.
01:15:25Moi, je pense qu'un artiste doit être un troublion,
01:15:29mais il n'est pas en dehors du monde aussi.
01:15:32Donc, si lui aussi, il pouvait se renseigner
01:15:34et savoir quel est son impact, ça serait bien aussi.
01:15:38On va conclure par ces mots.
01:15:39Je vous invite à échanger peut-être avec les invités,
01:15:42si vous le souhaitez.
01:15:43Marc, Jean-François, Benoît, merci pour ces échanges.
01:15:48Bon courage dans la structuration
01:15:50et le sujet qui nous intéresse pour les mois à venir.
01:15:53Merci.
01:15:54Les années, les décennies.
01:15:55C'est ça.

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