Lionel est Cerf-Voliste et nous parle de sa passion de voler depuis qu'il est enfant. Il inaugure le premier portrait vidéo de la série "Parlez moi de vous" qui vous donne la parole pour partager vos actions, vos passions, vos mémoires et votre vision du monde.
© Trigone Production - Mai 2024 * Réal Christophe Hoyet
© Trigone Production - Mai 2024 * Réal Christophe Hoyet
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00:00 Je suis cervoliste, j'ai été baigné dans le cerf-volant il y a très longtemps, petit,
00:13 et toute ma vie ça m'a suivi le cerf-volant.
00:16 J'habitais Vincennes, en région parisienne, et c'est quand même le berceau du cerf-volant,
00:30 enfin avant l'aviation.
00:31 C'est le début du cerf-volant, et c'est vrai que quand j'allais à Vincennes, sur
00:38 la pluie Saint-Hubert, qui est un endroit où les cerf-volistes se rassemblaient, j'allais
00:43 les voir et j'étais en admiration devant ces objets qui volaient.
00:46 Donc je rentre à la maison et je voulais construire des cerf-volants.
00:50 Donc mon père m'aidait à construire des cerf-volants.
00:51 Bien sûr c'était avec des morceaux de bois, des morceaux de bambou, des tuteurs, du papier
00:55 journal et des cues en papillote.
00:58 Il achetait de la colle pour m'aider à coller et tout ça.
01:00 Je faisais des cerf-volants carrés ou en losange.
01:02 Et comme on n'avait pas beaucoup de moyens, c'est vrai que j'allais chez le boucher
01:05 pour aller chercher de la ficelle, et le boucher qui nous connaissait bien, qui était gentil
01:09 comme tout, me déroulait, il avait un grand dérouleur de ficelle pour faire ses rosbifs,
01:12 il me déroulait de la ficelle pour me donner 20 mètres, 30 mètres de ficelle pour pouvoir
01:17 faire des cerf-volants.
01:18 Et après je courais à la plouche Saint-Hubert pour faire voler mes cerf-volants.
01:21 C'est comme ça que j'ai commencé le cerf-volant.
01:23 Maintenant, les années passant, mes enfants recommencent à faire du cerf-volant et mes
01:36 petits-enfants sur ceux qui aiment bien aussi, puisqu'ils passent la journée à la mer
01:40 et ils passent des week-ends avec nous, se mettent à faire du cerf-volant avec moi.
01:43 Donc c'est vrai que ça les passionne, ils savent maintenant faire voler des cerf-volants,
01:47 ils savent faire beaucoup de choses en cerf-volant.
01:49 Là, les cerf-volants, on fait travailler surtout en cerf-volant avec des monofiles,
01:56 ce qu'on appelle avec une seule ligne.
01:57 Donc c'est surtout des structures gonflables, mais bien souvent on met un porteur dans le
02:02 ciel et on accroche dessus pour être tranquille.
02:04 Effectivement, le rangement est une bonne part, surtout au niveau des bridages, parce
02:08 qu'autrement, vu qu'il peut y avoir 20 ou 30 brides sur 6 mètres, 7 mètres, 8 mètres
02:13 de long, c'est vrai que ça fait très vite des nœuds.
02:16 Je suis méfiant maintenant parce que ça m'est arrivé effectivement qu'une ligne
02:24 de cerf-volant casse parce qu'on met toujours un fil un peu trop léger pour qu'il vole
02:28 plus haut, qu'il vole mieux, et un gros coup de vent, une rafale, le cerf-volant casse.
02:32 Et c'est vrai que des fois, on a fait un tour d'huile dans une ville pour retrouver
02:36 le cerf-volant dans un jardin, j'en ai vu accroché sur un toit, j'en ai vu accroché
02:41 dans les réverbères.
02:42 Souvent, même sur les manifestations, c'est les pompiers qui viennent les décrocher,
02:46 oui, et des fois, selon la forme du cerf-volant, ils peuvent s'en aller très loin de toute
02:50 façon.
02:51 Et quand on a un vent de terre, c'est vers la mer, alors là, ils peuvent partir très
02:53 loin.
02:54 Chez Atelayan, alors, ils ont toujours beaucoup de chance, on va dire, il y a toujours un
03:04 soleil magnifique, ils font ça toujours le week-end de Pâques, donc c'est sur trois
03:07 jours.
03:08 Cette année, on a fêté les 30 ans de cette manifestation, il y a toujours énormément
03:16 de gens, l'année dernière, je crois qu'ils étaient à 500 000 personnes.
03:18 C'est toujours magique, le cerf-volant, ça attire le monde, voir des formes dans le ciel,
03:24 des personnages, des animaux, les gens n'ont pas l'habitude, ils restent toujours sur
03:27 le cerf-volant d'enfant et tout ça.
03:29 On a des cerfs-volants de toutes les formes et tous les amateurs viennent et ça reste
03:33 très convivial, très amical, Atelayan.
03:37 Wallarn, qui veut dire "vent de Nord-Ouest" en breton, ce n'est pas une association,
03:43 c'est un collectif, donc c'est plutôt un rassemblement familial au départ.
03:45 Il y a des bretons du Nord, il y a des bretons du Sud et moi, je suis un BDC, qui veut dire
03:50 breton de Cotentin, mais par le cœur, je suis breton aussi si on veut.
03:54 On est toujours très heureux de se retrouver pour en finir.
03:57 On est content de faire du cerf-volant, mais retrouver surtout les amis et notre âme d'enfance
04:02 parce qu'on est tous pareils.
04:03 C'est vrai que c'est magnifique quand on voit un ciel coloré comme aujourd'hui.
04:11 Tout à l'heure, je sortais les cerfs-volants, il y avait des gamins qui étaient là, je
04:14 leur ai mis le cerf-volant dans les mains et c'est vrai que la mère, la première
04:17 chose qu'elle a dit à son enfant, elle a dit « tu sens le vent, est-ce que c'est
04:20 beau ? » et il a dit « oui, c'est beau, je sens le vent ». Voilà, c'est tout.
04:23 Et moi, c'est ce que j'aime, c'est se retrouver avec l'âme d'enfance et que
04:26 les enfants actuels trouvent ça le plaisir de voir quelque chose qui vole et qu'ils
04:32 reconnaissent le personnage.
04:33 Il n'y a pas de bruit, on n'use pas d'essence, de pétrole, on n'use aucune énergie,
04:38 c'est que le vent.
04:39 Donc c'est toujours poétique.
04:40 Les cerf-volistes, on est tous un peu poètes.
04:43 Je pense que mon imaginaire part en même temps que le cerf-volant.
04:46 C'est ça.
04:57 ♪ ♪ ♪