• il y a 7 mois
Guy Carlier était l'invité de l'émission Chez Jordan sur C8, durant laquelle il a évoqué son fils Carlito.

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Transcription
00:00 C'est votre fils Carlito, parce que vous avez...
00:03 - Mes trois fils. - Vos trois fils, pardon.
00:05 Il y a Stéphane, Raphaël...
00:07 - Stéphane, Raphaël et Antoine. - Et Antoine.
00:09 Carlito, c'est Raphaël, c'est bien ça.
00:12 Et il fait partie d'un duo qui a explosé aujourd'hui en télé, sur YouTube.
00:18 C'est des stars, vous en parlez d'ailleurs vous-même.
00:20 Vous êtes étonné, vous avez même peur pour lui,
00:22 parce que ça prend des proportions hallucinantes quand il se promène.
00:25 C'est comme un groupe des Beatles quand ils se promènent.
00:28 Oui, c'est ça. J'étais allé le voir en Suisse,
00:33 il y avait un gala à Genève,
00:35 et quand je suis passé à la caisse pour demander un pass qu'il avait mis à ma disposition,
00:43 il y avait des gamines, "Ah, le père de Carlito !"
00:46 Et c'était des... comme les filles, les fans des Beatles.
00:50 Et j'étais... Oui, j'ai peur, j'ai peur pour lui, bien sûr.
00:53 Encore aujourd'hui ?
00:55 Oui, j'ai peur.
00:57 Vous avez peur de quoi, Guy ?
00:59 Je ne sais pas, ça doit être une pression terrible, mais il est fort, il est fort.
01:03 Il a une force que je n'ai pas.
01:07 C'est très étonnant, parce que mon grand-fils, qui est auteur, Stéphane,
01:12 a la même sensibilité que moi,
01:18 et Raphaël est quelqu'un qui a une force incroyable.
01:22 On le sent, il parle de vous, notamment dans les vidéos.
01:25 C'est très rare, mais quand il prend la parole, il le fait,
01:27 et il joue le jeu, notamment sur sa chaîne YouTube, entouré de ses amis.
01:30 C'est peut-être plus facile pour parler des problèmes qu'il a eu, vous, concernant.
01:33 On en parlait juste avant la pub.
01:35 Le poids, 250 kilos, ce n'est pas facile d'avoir un papa,
01:38 et vous vous en voulez aujourd'hui, Guy, vous le dites.
01:41 Ça a créé une rupture dans cette relation.
01:44 Ce n'est pas forcément facile pour vous, et encore moins pour lui.
01:47 Regardez, quand il en parle, ses prises de position sont rares concernant son papa, vous.
01:52 Je voulais vous montrer ce petit extrait pour qu'on en parle ensemble.
01:55 Il parle évidemment de vous.
01:57 Lui, je pense qu'il est honnête, franchement, je le crois.
02:00 Il croit que moi, ça fait secrète.
02:02 C'est pour ça que je lui en veux.
02:04 Mais il est honnête, il le décrit.
02:06 Il dit "mais mec, comment tu ne captes pas ?"
02:08 Le mec, il s'éclate la gueule, et du coup, par contre, c'est vrai que
02:11 quand tu prends du recul, c'est burlesque, on dirait un cartoon.
02:13 Ça n'existe pas dans la vraie vie.
02:15 Vous n'avez jamais vu ça, un mec de 250 kilos ?
02:17 Déjà, est-ce que vous avez déjà vu quelqu'un de 250 kilos ?
02:20 C'est un Pokémon légendaire, mais pas dans le bon sens.
02:22 Il tombe dans un boulevard et toi, t'es là.
02:24 C'est fou.
02:26 Et au fond, après, t'as vu, j'ai compris, d'où les vannes sur la chaîne et tout.
02:30 Mec, en fait, t'es là, je ne lui ai jamais dit, même quand on s'est vus,
02:33 je ne sais pas si je lui ai dit parce que c'est un peu méchant,
02:35 mais t'es un peu en mode, au fond de toi, guéris-toi avant de me gérer.
02:39 En gros, j'aurais bien aimé ça. C'est ça qui se passe.
02:41 Il y a un registre très intime, je ne pense pas qu'il va y aller,
02:44 que je ne peux pas vous dire, mais qui est, dans ma tête, c'est Seven.
02:47 Il fait des trucs sur, quand on vivait ensemble dans la maison,
02:50 il ne peut pas se lever, il ne peut pas faire les choses.
02:53 Ce que je ne comprends pas, moi, dans cet extrait,
02:56 c'est que ce n'est pas de votre faute, Guy Carlier, si vous avez pris du poids.
02:59 Je n'arrive pas à comprendre comment votre fils peut vous en vouloir.
03:01 Excusez-moi, mais je ne comprends pas ça.
03:03 Je pense que l'image était, il le dit, l'image était insupportable.
03:08 Je ne sais pas, peut-être que j'aurais réagi de la même façon.
03:13 Mais là où est le malentendu, c'est que moi, cette époque-là,
03:18 je l'ai vécu en me disant, il est comme les autres qui disent qu'il m'aime quand même.
03:25 Parce que lui, il sait. Il sait que je l'aime.
03:28 Il sait qui est le vrai Guy Carlier à l'intérieur du Stat de Grèce.
03:32 Et donc, il n'y a pas de problème. Et on riait ensemble.
03:36 Il n'y a jamais eu de tension. On ne s'est jamais engueulé.
03:40 Et là, ce qu'il vient de décrire, on est sur un boulevard,
03:45 on marche côte à côte, je glisse, je tombe.
03:48 Et je n'arrive pas à me relever. Et il est là.
03:52 Et c'est très humiliant. Mais on arrive, j'essaie d'en rire.
04:02 Et ça devient un gag. Et à chaque fois qu'on passait en voiture devant ce boulevard,
04:06 il me disait, t'as pas oublié. Et moi, je lui rappelais un autre truc,
04:11 une connerie qui lui était arrivée à un autre endroit, un peu plus loin.
04:15 Donc, on avait nos deux points de repère de la honte,
04:18 qui n'avaient évidemment aucun rapport.
04:20 Mais cette chute-là, évidemment que ça devait être terrible pour lui.
04:26 Mais évidemment que quand je l'emmenais à l'école,
04:29 je le laissais à deux rues de l'école. Et on n'en a jamais parlé.
04:34 - Mais à quel moment il y a eu une rupture avec votre fils ?
04:37 - C'est très étonnant. - Quand il est devenu connu ?
04:41 - Ce qui s'est passé, c'est qu'on s'est beaucoup vus à l'époque,
04:45 de Joséphine, de mon mariage. On n'en a jamais parlé.
04:54 Et ensuite, moi vraiment, je suis tombé de l'armoire qu'il ait souffert autant.
05:00 Et je crois qu'il a souffert autant. - Mais il vous le dit d'un coup ?
05:05 Un jour, il vous le dit, "Papa, j'ai souffert ?"
05:07 - Il le dit quand il est célèbre, parce qu'il avait besoin de le dire.
05:11 - Il vous le dit à vous, vous ? - Il a dû avoir peur de me le dire.
05:15 Et moi, j'étais là, "Mais oui, mais il y avait de l'amour, Raphaël."
05:22 Et il dit "Bah oui." J'ai dit "Bah oui, puis on déconnait tout le temps, on riait."
05:26 Oui, puis il y avait la musique et tout ça.
05:29 - Ça vous touche ce qu'il dit, là, sur la vidéo, Guy ?
05:33 - Non, ça me bouleverse, parce que c'est la vérité.
05:38 Et effectivement, il y avait chez moi probablement...
05:44 J'étais pas fini, pour les raisons dont on a parlé tout à l'heure.
05:47 Je savais pas être père, donc j'étais immature.
05:50 Et je pense que quand on est immature, c'est difficile d'être père.
05:55 On se quitte vraiment à avoir une limite interdite.
05:59 - Il dit dans la vidéo, d'ailleurs, "Il faut savoir quand on est père,
06:03 parce qu'on peut faire des conneries quand on est papa.
06:05 Faut pas faire un enfant comme ça." Il le dit après, par la suite.
06:07 - Mais en plus, Raphaël, il est pas venu comme ça.
06:10 C'est un enfant vraiment de l'amour. - Bien sûr, vous l'êtes, oui.
06:13 C'est pas un accident. - Non, mais c'est pas un accident.
06:16 - Carly, comment sont vos relations ? - Et on avait une complicité.
06:20 C'est ça qui m'a surpris. C'est qu'on avait une complicité
06:23 dans l'humour, dans la musique, dans la psychologie des gens.
06:31 Et comme avec son grand frère, d'ailleurs.
06:35 Et tout ça, ça s'est écroulé. Dans moi, je m'étais dit,
06:40 "Il a compris que j'étais malade, m'en suis sorti."
06:43 - Ça s'est écroulé, d'un coup. - Et tout s'est écroulé
06:46 parce qu'il a souffert. - Guy Carly, aujourd'hui,
06:48 votre fils s'est marié. Il a même des enfants.
06:52 - Il a trois enfants. - Trois enfants.
06:54 Quelle est la nature de votre relation avec lui aujourd'hui, Guy,
06:57 avec Carlito ? - Elle est apaisée, je dirais.
07:05 Je pense qu'il lui faut du temps. - Encore aujourd'hui ?
07:10 - Oui. - Même à son âge ?
07:12 - Oui, je pense qu'il lui faut du temps pour...
07:15 Je pense qu'il doit y avoir des images du passé.
07:18 Je vous parlais du frigo et tout ça.
07:21 Des images dont il parle, qu'il sous-entend là.
07:26 C'est un film d'horreur.
07:30 Et ça, c'est gravé dans son esprit.
07:37 Ça doit s'effacer peu à peu.
07:39 Et puis surtout, moi, je suis demandeur.
07:42 - Vous demandez vers lui, vous lui envoyez des messages ?
07:45 - Oui, on s'écrie. On n'est pas du tout fâchés.
07:48 - Bien sûr. - Mais par exemple,
07:53 il passe pas comme ça à la maison.
07:55 "Tiens, j'avais envie de te voir."
07:57 "J'ai beaucoup de mal à le voir."
08:00 Mais il n'y a pas un rejet.
08:03 - Ça va un peu mieux depuis quelques temps.
08:05 - Oui, il n'y a pas de tension, mais il y a le passé.
08:11 - Si vous pouviez lui passer un message face caméra,
08:13 vous lui diriez quoi à votre fils ?
08:15 - Je crois qu'il sait l'essentiel.
08:18 J'ai toujours pensé que c'est intouchable
08:24 l'amour d'un père pour un fils.
08:26 À moins d'être tordu.
08:29 Quand il m'a dit tout ça, j'ai dit,
08:32 "Mais Raphaël, il y avait l'amour."
08:35 Il me dit oui.
08:37 Il y avait les délires, la complicité.
08:40 Oui, il y avait ça.
08:43 Donc, je ne peux pas lui dire comme message,
08:47 "Il y avait l'amour."
08:48 Il le sait.
08:49 Bien sûr qu'il le sait.
08:51 Ce que je veux lui dire simplement,
08:54 c'est que c'est l'échec de ma vie.
08:58 Je voudrais dire aux parents,
09:00 de tout à l'heure, on a parlé du poids.
09:02 Ce n'est pas du tout un truc racoleur
09:05 que vous avez fait.
09:06 C'est pour les gens qui sont tout seuls
09:08 et qui sont chez eux en ce moment,
09:10 qui vous regardent et qui sont en train
09:12 de bouffer des shifters et qui sont
09:14 en train de se gaver parce qu'ils sont mal,
09:17 parce qu'ils ont un problème dans leur vie.
09:19 Je voulais que ce soit important
09:20 qu'on en parle dans cette émission.
09:22 C'est pareil pour les enfants.
09:26 Vous représentez la personne
09:27 qui s'en est sortie.
09:28 C'est ça qui est important
09:29 dans le message de cette émission.
09:30 Pour les enfants, pour le poids,
09:32 c'était faisable.
09:34 Pour les enfants, vous ne pouvez pas
09:35 refaire le passé.
09:36 Vous ne pouvez pas refaire le passé.
09:38 Et il est tard.
09:41 Voilà.
09:43 - Vous rêvez de ce jour où il va venir ?
09:44 - Je vous en prie.
09:46 Faites attention aux enfants.
09:49 Higelin disait "Alertez les bébés".
09:52 Mais alertez-vous surtout
09:54 et soyez attentifs à l'image
09:56 que vous donnez et aux valeurs,
09:58 à la façon dont vous construisez les enfants.
10:00 Parce que, Jordan, je crois
10:03 qu'il n'y a rien de plus important.
10:05 On vient de le démontrer.
10:08 La télé, les bouquins, la vie.
10:11 - Mais les enfants, bien sûr.
10:12 - Mais évidemment, les enfants.
10:15 Sous-titrage Société Radio-Canada
10:18 [SILENCE]

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