Ce matin Gérald Kierzek revient sur les dangers de l'auto médication. Il évoque le cas d'une américaine ayant vécu un enfer suite à une prise d'ibuprofène, victime du syndrome de Stevens Johnson. L'occasion de rappeler que les médicaments, même lorsqu'ils sont accessibles en vente libre ne doivent pas être pris à la légère.
Category
📺
TVTranscription
00:00 En attendant, on va parler de l'automédication qui nous réserve bien souvent de mauvaises surprises.
00:04 Vous avez déjà eu l'occasion de nous en parler, Dr Kiersek. Bonjour Gérald.
00:07 Ce matin, vous avez eu particulièrement envie de nous raconter l'histoire de Jacqueline,
00:10 une jeune américaine qui vient de passer des jours et des jours dans le coma
00:14 et qui depuis vit un véritable cauchemar médical.
00:17 Tout ça pour avoir pris de l'ibuprofène, Gérald.
00:20 Oui, et c'est le Sun, le journal qui révèle cela.
00:24 Elle a posté aussi sur les réseaux sociaux 24 interventions chirurgicales,
00:28 des semaines de coma.
00:31 A partir d'une simple douleur menstruelle, même si ça fait mal d'avoir ces règles,
00:35 elle a pris des anti-inflammatoires et très rapidement,
00:38 elle s'est retrouvée avec des démangeaisons sur la peau, notamment sur le visage,
00:42 des cloques qui sont apparus.
00:44 Elle a ses règles, elle a mal, elle prend un anti-inflammatoire comme de l'ibuprofène.
00:49 C'est le nurofène, c'est l'advil, c'est tous ces anti-inflammatoires
00:52 qu'on trouve aux Etats-Unis en vente libre, mais chez nous aussi on les trouve en vente libre.
00:55 Mais ce sont quand même des médicaments du quotidien, tout ça.
00:57 Ce sont des médicaments totalement du quotidien et ce sont des médicaments efficaces,
01:00 mais à chaque bénéfice il y a aussi un risque.
01:03 Et là le risque c'est les démangeaisons, c'est les cloques,
01:05 et c'est ce qu'on appelle le syndrome de Steven Johnson.
01:08 Je ne sais pas si on a des images où elle se retrouve en règle.
01:10 En fait, si la peau se retrouve brûlée de l'intérieur et de l'extérieur
01:14 avec des espèces de cloques, elle a désquamé, la peau s'est retrouvée
01:18 vraiment à partir au bout de quelques jours.
01:21 C'est ce qu'on appelle le syndrome de l'aïeul ou de Steven Johnson.
01:24 C'est un syndrome qui est rare, mais qui malheureusement,
01:26 avec les anti-inflammatoires, peut arriver.
01:29 Et encore une fois, c'est une histoire de balance bénéfice-pétite.
01:31 Ça peut arriver à n'importe qui ou il faut être allergique ou quelque chose comme ça ?
01:33 Non, c'est une forme d'allergie, vous avez raison.
01:35 C'est rare, mais ça peut arriver à n'importe qui.
01:38 Il y a de la fièvre, il y a une éruption cutanée,
01:40 il y a des cloques qui commencent à apparaître, une désquamation de la peau,
01:43 et des lésions un peu ulcéreuses.
01:45 On se retrouve en...
01:47 Je suis désolé de vous montrer ça, mais c'est juste pour vous montrer
01:49 que ce médicament, c'est un médicament, il ne faut pas le prendre à la légère.
01:52 Mais c'est possible qu'elle en ait pris avant sans avoir d'effet,
01:54 et qu'un jour, ça arrive ?
01:56 Bien sûr, ça peut déclencher ça à n'importe quel moment,
01:58 et elle en a probablement pris...
02:00 Là, on va déclencher la panique générale.
02:02 Tous les 28 jours.
02:03 Qu'est-ce qu'on fait ? On obéit ?
02:04 Il n'y a pas que ce médicament, il y a tous les médicaments quasiment
02:06 qui peuvent donner ça, mais les anti-épileptiques, l'allopurinol,
02:10 les sulfamines qui sont des antibiotiques, et les anti-inflammatoires
02:13 sont des médicaments qui peuvent, plus que les autres,
02:15 donner ce syndrome-là.
02:17 La panique, ce n'est pas l'objectif.
02:19 On veut en venir là, au pas de panique.
02:21 L'objectif, c'est juste de vous dire, c'est jamais anodin de prendre un médicament,
02:24 et quand on a d'autres alternatives, on prend d'autres alternatives.
02:27 Et donc, c'est la question du bon usage.
02:29 Mais cette jeune femme, elle n'était pas addict à l'ibuprofène ?
02:31 Non, elle n'était pas du tout addict.
02:32 Tous les 28 jours, elle avait des douleurs menstruelles,
02:34 elle prenait des anti-inflammatoires, et malheureusement, cette fois-ci,
02:38 pas de bol, elle a eu cette complication,
02:40 alors qu'on pourrait avoir d'autres alternatives,
02:42 et notamment le paracétamol.
02:43 Quand vous avez des douleurs, vous avez mal à la tête,
02:45 vous avez des douleurs de règles, on prend du paracétamol en première étape.
02:48 Là, il y a beaucoup moins d'effets secondaires,
02:50 donc on va privilégier autre chose.
02:51 Quand on prend des anti-inflammatoires, on demande un avis médical,
02:54 ou à son pharmacien, et on prend la dose la plus faible possible,
02:57 et la durée la plus courte possible.
02:59 Et je voudrais attirer votre attention aussi quand on a une infection,
03:01 parce que le problème des anti-inflammatoires,
03:03 c'est quand on a une infection, ça baisse notre immunité,
03:06 donc ça risque d'augmenter l'infection, ça fait flamber,
03:09 et notamment quand on a un abcès dentaire,
03:11 ne prenez pas d'anti-inflammatoire, allez voir votre dentiste,
03:14 il vous donnera peut-être des anti-inflammatoires,
03:15 mais avec des antibiotiques, comme ça on aura la couverture antibiotique,
03:18 plus les anti-inflammatoires.
03:20 L'anti-inflammatoire en automédication, on oublie.
03:22 On n'aime pas, ça donne ses complications,
03:24 ça donne de l'insuffisance rénale, ça donne des allergies,
03:26 ça baisse l'immunité, et ça fait mal à l'estomac.
03:29 Prenez donc des dragibus, c'est bon, c'est juste, c'est goûteux.
03:32 Et juste, on le rappelle, chez les femmes enceintes,
03:34 à partir du sixième mois de grossesse, strictement contre-indiquées.
03:37 Et pendant le Covid, on n'avait pas le droit d'en prendre non plus,
03:39 il ne fallait pas prendre d'immunoproteins.
03:40 Oui, au début il y avait une polémique sur ça pourrait faire flamber,
03:42 mais c'est tout simplement que ça baisse l'immunité.