• il y a 7 mois
Transcription
00:00Dans le sens des débuts d'une montée, c'est oui. Dans le sens inverse, c'est non.
00:04Est-ce qu'il va m'arriver quelque chose de grave ?
00:07Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière.
00:11L'abortion, ça parle d'une jeune fille qui vit dans un pensionnat catholique dans les années 60, en 67,
00:17avec sa meilleure amie Delphine.
00:19Elle fait un rêve prémonitoire dans lequel elle est persuadée qu'elle va mourir demain.
00:23Et donc c'est sur sa dernière journée de vie et sa dernière nuit de vie
00:27et ce qu'elle va choisir de faire, ce qu'elle a envie de découvrir avant de mourir.
00:32Ce soir, fête déguisée pour le carnaval dans la maison vide, pour celles qui n'ont pas peur.
00:37Viens, faut pas se retourner !
00:45C'est un film qui se joue pendant une journée et une nuit,
00:47donc l'aspect très resserré donne aussi une tension sous-jacente qui est assez forte.
00:52C'est assez rare qu'un réalisateur, un homme, écrive des choses aussi...
00:58Ouais, aussi subtiles et aussi délicates sur des rapports féminins.
01:02Donc ça, c'est vrai que c'est tellement rare que déjà ça fait du bien, en fait,
01:06de sortir des stéréotypes, etc. et d'aller à cet endroit-là.
01:11Qu'est-ce qu'on peut faire en une seule nuit ?
01:12Moins une chose, mademoiselle.
01:16C'est pour ça qu'il faut faire un maximum de bruit pour que les dieux nous entendent.
01:22J'ai choisi d'inscrire un peu l'émancipation du personnage dans les années 60,
01:26puisque c'est une époque déjà qui me passionne.
01:29Et ensuite, ça me permettait aussi d'ancrer la trajectoire du personnage
01:35dans une époque, un univers qui les favorise et qui les rend aussi plus intenses.
01:41Parce qu'à l'époque, les garçons et les filles étaient dans des écoles,
01:44enfin dans des classes séparées.
01:46On ne parlait pas du tout de sexe.
01:48Le poids de la religion et des institutions étaient très présents.
01:52Et tout ça, ça favorise un peu la construction du personnage
01:56et son désir d'émancipation.
01:58Et ça fait aussi assez écho à tout ce qui est un peu en jeu dans le film.
02:03C'est-à-dire une peur du lendemain et un désir de liberté
02:08à laquelle aspirent les personnages.
02:10Ça tourne.
02:15Action !
02:18Je suis là parce que j'ai peur pour toi.
02:20On dirait que tu vas me faire des problèmes,
02:21mais si ça arrive quelque chose, ce sera à ta faute.
02:22C'est pour toi que t'as peur.
02:23T'attends d'être toute seule.
02:24Je suis pas comme toi.
02:25Moi, je me moque pas de tout.
02:26J'ai pas envie de mourir.
02:27Non, mais pour toi, ça n'est pas pareil.
02:29T'as qu'à partir avec Daniel, c'est ce que t'attends.
02:30C'est lui qui est venu me voir.
02:31Je te demande rien.
02:33Bon Dieu, il a dit qu'il ne se passerait rien entre vous.
02:35Tu crois seulement qu'un seul chante ?
02:41Mon expérience en tant que décorateur
02:44déjà m'a permis d'être plus à l'aise sur un plateau de tournage.
02:48Je pense que ça m'a servi à être plus précis
02:52sur ce que j'avais envie,
02:54comment l'écrire et comment le transmettre à l'équipe.
02:58Et aussi, je pense que ça m'a permis d'être un peu plus libre
03:02sur la manière de mettre en scène le décor
03:05et de moins le filmer,
03:09ou en tout cas de le filmer comme un décor contemporain,
03:12ce qui permet d'immerger plus le spectateur dans l'époque
03:15que si on le filmait vraiment comme un décor
03:17et comme quelque chose de reconstitué.
03:19Tous les gens qui sont ici,
03:21quand les motards entrent,
03:22vous pouvez avoir un petit pas de recul.
03:24Un petit pas ?
03:25Un petit pas.
03:28Action !
03:37Cette proposition qui s'inscrit vraiment
03:40dans le premier film d'auteur français,
03:42on est sur un récit initiatique finalement,
03:44somme toute assez classique,
03:46mais Romain avait cette envie,
03:49cette audace d'aller flirter avec le genre fantastique.
03:53Et je trouvais l'Equilibre était extrêmement heureux,
03:56extrêmement sensible.
03:57C'est cette audace-là, ce pari-là
04:00que j'ai eu envie d'accompagner
04:02et que j'espère qu'on va réussir.
04:04L'accueil qu'a le cinéma de genre français en ce moment
04:08est très...
04:09Enfin déjà, ça fait très plaisir
04:11et c'est très encourageant pour la sortie du film.
04:13J'ai pas forcément voulu aborder ces codes
04:16avec un esprit de respect
04:19ou au contraire de subversion,
04:21mais plus j'avais envie de me les approprier
04:24et de voir un film que j'avais envie de voir
04:27en tant que spectateur.
04:28Je vous attendais.
04:30Vous faites jeune.
04:31Je suis plus vieux que j'en ai l'air.
04:33Moi je n'aurai jamais 20 ans.
04:40Cette nuit, c'est ma dernière nuit.
04:41C'était un vrai plaisir de pouvoir présenter pour la première fois le film
04:44au Festival de l'Ocarno
04:45parce que c'est un festival qui est très accueillant,
04:49qui est très cinéphile aussi.
04:52Et donc c'était un grand plaisir
04:55de pouvoir le montrer pour la première fois.
04:57Il y avait aussi une petite appréhension
04:58parce que c'était la première fois
04:59qu'il était vraiment montré à un public
05:01qui ne connaissait rien du film.
05:03Donc j'ai abordé ça avec beaucoup de curiosité.
05:06Mais ça s'est très bien passé.
05:08Le film a été très bien accueilli
05:10et ça nous a permis aussi ensuite
05:13de pouvoir présenter le film dans d'autres festivals.
05:16Donc c'était vraiment une bonne expérience.
05:40Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org