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100% Sénat diffuse et décrypte les moments forts de l'examen des textes dans l'Hémicycle, ainsi que des auditions d'experts et de personnalités politiques entendues par les commissions du Sénat. Année de Production :

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00:00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver sur Public Sénat pour un nouveau numéro de 100%
00:00:14Sénat, l'émission qui vous fait vivre les travaux de la Haute Assemblée.
00:00:17On va parler aujourd'hui de souveraineté industrielle, puisque les sénateurs ont auditionné
00:00:21les dirigeants du groupe Atoos, groupe informatique français, en forte difficulté financière.
00:00:26Le mois dernier, le gouvernement a annoncé le rachat des activités stratégiques d'Atoos,
00:00:30notamment dans la cybersécurité, et les activités qui concernent les supercalculateurs
00:00:35très utiles pour le secteur nucléaire français.
00:00:38Je vous laisse écouter cette audition.
00:00:40Dès lors que certains contrats de TechFoundation relatifs à des services d'infogérance ont
00:00:45été passés avec des services du ministère des Armées ou des entreprises sensibles de
00:00:49la BITD, de la Base Industrielle Technologique de Défense, une cession de TechFoundation
00:00:54d'un acteur étranger pourrait être porteur d'un risque d'ingérence.
00:00:57Nous souhaiterions que vous nous précisiez, que vous nous éclairiez sur la réalité
00:01:02d'un tel risque.
00:01:03Nous souhaiterions également vous entendre sur la décision de l'État d'octroyer
00:01:08à Atoos un prêt de 50 millions d'euros en échange d'une action de préférence
00:01:12d'Ambul-SA.
00:01:13Vous pourrez nous présenter les droits attachés à cette action et dans quelles mesures ce
00:01:18dispositif doit effectivement permettre de sécuriser certaines activités souveraines
00:01:23tout en précisant le périmètre des activités concernées.
00:01:26Nous souhaiterions également que vous nous précisiez si cette action de préférence
00:01:31prendra fin lorsqu'un accord de refinancement aura été conclu ou si celle-ci a vocation
00:01:35à perdurer par la suite.
00:01:36Enfin, Atoos est devenu au cours des dernières années un acteur majeur dans le domaine du
00:01:42quantique.
00:01:43La loi de programmation militaire que nous avons votée à l'été dernier a bien mis
00:01:48en avant l'importance que prendra ce domaine dans les années à venir.
00:01:51Les projets de cession d'activités envisagés par Atoos sont-ils de nature à mettre en
00:01:56danger cette filière qui peut désormais être considérée comme souveraine ?
00:02:00Messieurs, vous l'aurez compris, votre audition, cela a été dit par Madame la Présidente
00:02:05de la Commission de référence économique, était attendue et nous souhaitons que vous
00:02:09apportiez des réponses précises à ces différentes questions ainsi qu'à celles qui ne manqueront
00:02:13pas d'être soulevées par les rapporteurs et par nos collègues des deux commissions
00:02:17présents dans cette salle cet après-midi.
00:02:19Je vous remercie et je crois que je vous laisse la parole.
00:02:21Je ne sais pas dans quel ordre vous avez prévu d'intervenir, si c'est Monsieur le
00:02:25directeur général ou Monsieur le Président qui commence.
00:02:27En tout cas, c'est à votre main.
00:02:29Nous allons intervenir ensemble.
00:02:30Tout d'abord, merci beaucoup Madame la Présidente, Monsieur le Président et les porteurs de nous
00:02:35accueillir aujourd'hui.
00:02:36Nous sommes bien entendu prêts à répondre à l'ensemble de vos questions.
00:02:40Je comprends, Monsieur le Président, que votre première question est liée, ce qui
00:02:43est tout fait naturel, aux questions de souveraineté et à l'accord d'une démission d'une action
00:02:49que nous avons eue avec l'État.
00:02:53Donc, cette action de préférence est accompagnée d'un certain nombre de droits.
00:02:59L'action de préférence donne des droits de gouvernance à l'État sur une filiale du
00:03:04groupe, BUL-SA, qui regroupe une grande partie de nos activités dites sensibles liées à
00:03:10la souveraineté.
00:03:11Nous avons un accord avec l'État que des activités qui ne seraient pas à l'intérieur
00:03:15de BUL-SA puissent être bougées à l'intérieur d'un cadre où l'action de préférence
00:03:20pourra jouer.
00:03:21Mais l'action de préférence, au-delà de ces droits de gouvernance, permet d'avoir un
00:03:25certain nombre d'autres accords avec l'État qui permettent de gérer un certain nombre
00:03:30de sujets opérationnels ou autres, et notamment la capacité pour l'État de pouvoir
00:03:37investir et acheter les activités dites sensibles si l'actionnariat d'ATO s'était
00:03:44amené à changer, et notamment en fonction de seuil ou des actionnaires qui ne seraient
00:03:49pas des actionnaires français ou des actionnaires qui seraient vus par l'État comme étant
00:03:54compatibles avec ces sujets de souveraineté nécessiteraient une telle évolution.
00:04:00Je voudrais simplement mentionner que les activités aujourd'hui sont déjà inscrites
00:04:05dans un cadre qui est un cadre très protecteur, puisqu'il y a des activités qui sont séparées
00:04:13avec des conditions pour l'ensemble des employés qui y participent qui sont très importantes
00:04:19et sévères de manière à assurer une totale confidentialité, une accréditation défense
00:04:24pour ces employés, et ni Paul Salet ni moi-même ne pouvons et ne devons connaître ce qui
00:04:32s'y passe, donc nous n'avons pas d'accréditation défense, ce n'est pas nécessaire, et ces
00:04:37activités demeurent aujourd'hui avec un certain nombre d'accords aussi avec l'État
00:04:42en termes de diffusion de cette information et de leur évolution.
00:04:46Donc cette action de préférence va nous permettre d'aller plus loin pour protéger
00:04:51ces activités au cas où la restructuration industrielle d'ATO s'amène en changement
00:04:56d'actionnariat si jamais ça devait être le cas.
00:05:00Pour ce qui est de votre question sur l'évolution de ces actions de préférence, elles demeurent
00:05:04bien au-delà des accords de refinancement, c'est-à-dire bien au-delà du remboursement
00:05:09du prêt qu'a fait l'État de 50 millions d'euros.
00:05:12Ce prêt a été négocié avec le CIRI, a été décidé de manière à être un complément
00:05:20aux lignes de financement qui ont été données par nos banques pour 300 millions d'euros
00:05:25et par nos investisseurs obligataires, lignes de financement court terme qui permettent
00:05:30d'assurer qu'ATO aura l'ensemble des coussins de liquidités nécessaires pour aller jusqu'à
00:05:35la négociation d'un accord de refinancement avec l'ensemble de nos créditeurs.
00:05:39Ce qui me permet de dire que nous sommes très confiants, soit Paul Sallé ou moi-même et
00:05:45je laisserai Paul commenter, sur le fait que la société aujourd'hui, grâce à cet accord
00:05:50de refinancement, va pouvoir mettre en place un accord qui va lui permettre d'avoir une
00:05:58continuité de ses activités opérationnelles, continuer de ses activités opérationnelles
00:06:02qui est importante d'une part pour les salariés, je crois qu'il est important de reconnaître
00:06:06le travail extraordinaire qui est fait par les salariés d'ATO, un peu moins de 100 000
00:06:11employés aujourd'hui, dont 10 000 en France, beaucoup moins sur les activités dites sensibles
00:06:15car elles représentent un tout petit pourcentage de nos activités, que ce soit en termes de
00:06:19chiffre d'affaires ou de personnel, et je serai Paul communiquer là-dessus, mais
00:06:23nos salariés dans l'ensemble du groupe, en France et à l'étranger, font un travail
00:06:26extraordinaire dans une situation qui est médiatiquement difficile.
00:06:29Nous avons une très grande fidélité à nos salariés, et Paul pourra commenter juste
00:06:34après, et je crois qu'il est important pour nous de reconnaître leurs contributions.
00:06:39Donc nous sommes très confiants sur l'avenir du groupe, après ces accords de liquidité
00:06:45et le lancement de cette phase de restructuration, nos salariés peuvent l'être, nos clients
00:06:50aussi, et vous pouvez l'être aussi, sur non seulement le développement de nos activités
00:06:55dites sensibles, mais aussi un sujet qui est aujourd'hui plus médiatique, et Paul pourra
00:07:00commenter aussi là-dessus, qui sont les Jeux Olympiques, ATO se délivrera et fera son
00:07:05travail de manière tout à fait normale sur l'ensemble des Jeux Olympiques.
00:07:10Ceci permettait de donner un cadre plus de gouvernance, et je laisse Paul compléter
00:07:15sur tout ce qui peut être des éléments plus opérationnels et des activités.
00:07:19Paul.
00:07:20Oui, merci Jean-Pierre.
00:07:21Je voudrais prendre un moment pour me présenter, je suis Paul Salé, je suis le directeur général
00:07:27d'ATO.
00:07:28Je suis un citoyen américain, donc je vais demander de m'excuser parce qu'il va y avoir
00:07:33certains moments où je vais devoir chercher certains mots en français.
00:07:39J'ai appris le français à travers mes parents qui ont fait leurs études en France, ma mère
00:07:44à la Sorbonne, et mon père a fait ses études à l'Université de Paris et à l'Université
00:07:49de Lyon.
00:07:50Je voudrais relever ce que vous avez relevé, Madame la Présidente et Monsieur le Président,
00:07:57sur ATOS elle-même, c'est en effet une entreprise qui est très reconnue dans le monde du numérique.
00:08:08Nous avons à peu près 10,7 milliards d'affaires et nous sommes supportés par 95 000 collaborateurs
00:08:17et c'est ça la force d'ATOS, c'est la force qui va continuer à faire ATOS d'une compagnie
00:08:24très reconnue de tout le monde.
00:08:28Nous avons de ces 95 000 collaborateurs, 90 % de ces collaborateurs ont des diplômes
00:08:39d'université.
00:08:40Il y a à peu près 20 % en plus qui sont diplômés d'école supérieure.
00:08:4880 000 de nos 95 000 collaborateurs sont des ingénieurs, donc très avancés et d'ailleurs
00:08:54c'est pour ça que nous avons plus que 2 000 brevets qui est quelque chose qui est très
00:08:59exceptionnel pour ATOS.
00:09:01Nous avons 400 000 certifications à travers tout notre groupe de collaborateurs qui nous
00:09:07permet en un sens d'avancer dans les chemins les plus modernes de la numérique et c'est
00:09:13cette force en un sens de nos cadres de collaborateurs qui fait qu'ATOS est une compagnie exceptionnelle
00:09:20dans ce domaine-là.
00:09:22Je peux aussi vous rassurer que nous avons la plus grande retention de talent dans l'industrie.
00:09:28On est à 88 % de retention alors que l'industrie est à 84 %.
00:09:34Et si je vois un tout petit peu ce qu'on appelle nos top talent, nous avons 92 % de
00:09:38retention comparé à l'industrie.
00:09:41On les dépasse au moins de deux ou trois fois de retention.
00:09:45Encore une fois, ça démontre encore que nos collaborateurs qui sont vraiment exceptionnels
00:09:50servent nos clients d'une façon dédiée.
00:09:55Ils sont très loyaux pour la compagnie et c'est ça, encore une fois, je veux répéter
00:09:59la force d'ATOS et ce qui nous permet en plus d'avoir des académies qu'on a à travers
00:10:06le monde pour avancer leur certification dans des domaines les plus recherchés.
00:10:13Notre problème, ce n'est pas un problème d'opération, quoiqu'on a pas mal de choses
00:10:18à faire pour pouvoir rectifier certaines choses qui auraient dû être rectifiées
00:10:23dans le temps.
00:10:24Avec le bénéfice du recul, on a l'occasion de voir les choses un peu plus clairement.
00:10:30Mais on a pas mal de travail à faire pour que la compagnie puisse vraiment prendre
00:10:38part dans la croissance qui existe dans le domaine du numérique.
00:10:44Mais je dois vous dire, la raison pour laquelle on est en train de travailler, c'est tout
00:10:48juste pour gérer et pour trouver une solution à la dette que nous avons et au côté financier
00:10:55que nous avons.
00:10:56On va passer aux interventions de nos rapporteurs et si vous le voulez bien, on va commencer
00:11:10par les deux rapporteurs de la commission des affaires économiques, Sophie Prima et
00:11:14Fabien Guay.
00:11:15Je vous laisse la parole, madame et monsieur le rapporteur.
00:11:18Merci beaucoup, madame la présidente, monsieur le président, monsieur le directeur général.
00:11:23Merci beaucoup pour cette audition, votre présence, qui pour nous, évidemment, revêt
00:11:28un caractère un peu particulier, puisque ça fait plusieurs semaines que nous travaillons
00:11:33sur le groupe Atos et aujourd'hui, on est très heureux de pouvoir incarner le groupe
00:11:39Atos en face de nous.
00:11:41Je voudrais aussi vous remercier pour la qualité du document que vous nous avez renvoyé, qui
00:11:46est extrêmement précis et complet et sur lequel nous avons encore appris des choses.
00:11:52Alors, nous avons bien pris acte de l'ouverture d'une procédure amiable de conciliation
00:11:59qui devrait vous permettre, d'ici la fin du mois de juillet, de déterminer précisément
00:12:04le plan de financement du groupe Atos, vous en parliez, monsieur le directeur général,
00:12:08auprès de ses principaux créanciers.
00:12:10Mais une telle procédure n'est valable que si Atos évite la cessation de paiement.
00:12:16C'est pourquoi il nous faut considérer avec beaucoup de sérieux votre annonce d'un
00:12:21besoin total de liquidité de 1,2 milliard, si mes informations sont bonnes, sur l'année
00:12:27à venir.
00:12:28Face à cette urgence, vous l'avez indiqué tout à l'heure, de l'entente de la conclusion
00:12:32d'un accord d'ici fin juillet, un financement intermédiaire de 400 ou de 300 millions,
00:12:37j'ai cru comprendre que c'était 400, j'ai entendu 300 tout à l'heure, mais voilà,
00:12:41de 400 millions d'euros ont été annoncés, complétés d'un prêt de l'état de 50
00:12:45millions d'euros qui est octroyé par le Fonds pour le Développement Économique et
00:12:50Social.
00:12:51Pour bien comprendre et pour bien préciser les choses, ces 450 millions d'euros viennent-ils
00:12:57en déduction ou en addition du 1,2 milliard de besoins de liquidité qui sont souvent
00:13:05évoqués ? En tout état de cause, il s'agit bien sûr d'une solution qui est temporaire,
00:13:10qui est transitoire, qui constitue un coussin de liquidité supplémentaire mais qui ne
00:13:15permet pas à Atos d'avoir l'assise nécessaire pour développer un projet stratégique et
00:13:20industriel de long terme.
00:13:22Encore une fois, nous constatons avec regret d'ailleurs que l'état pompier s'est substitué
00:13:26à l'état stratège pas tout à fait assez rapidement parce que la souveraineté de la
00:13:35France qui passe par certaines des activités d'Atos ne se résume pas simplement à la
00:13:40fabrication de supercalculateurs aussi primordiales que soit cette activité.
00:13:45Atos est présent partout, Atos est présent tout le temps, indispensable par exemple au
00:13:52pilotage et aux commandes de nos centrales nucléaires, indispensable à de nombreux
00:13:57services publics français, indispensable à la bonne morge de nos transports publics
00:14:03– on attendra beaucoup de la RATP pendant les JO –, indispensable à la gestion de
00:14:08nos données de santé, de retraite ou encore à la sécurisation informatique des fameux
00:14:13Jeux olympiques et paralympiques et même, nous dit-on, au calcul des performances des
00:14:17athlètes, c'est dire si vous êtes partout.
00:14:20Avec cette dette financière évaluée presque à 5 milliards d'euros et un objectif de
00:14:26réduction de cette dette de 2,4 milliards d'euros d'ici fin 2026, comment comptez-vous
00:14:32concrètement réduire l'endettement du groupe ? Quelle entité portera la charge
00:14:38de l'endettement ? Est-ce Eviden ? Est-ce Tech Foundation ? Est-ce que ce sont les
00:14:43deux ? Dans quelle proportion ? Et qui détiendra cette dette ?
00:14:47L'annonce récente du cadre de financement d'Atos n'exclut en aucun cas de future
00:14:52cession d'actifs, y compris dans l'éventualité d'un accord conclu avec les principaux créanciers
00:14:57de l'entreprise.
00:14:58Au cours des très nombreuses auditions que nous avons menées ces derniers mois, il
00:15:02y a une chose qui m'a marquée, c'est l'hypothèse d'un maintien entier du groupe
00:15:07n'est que très rarement abordé, souhaité, en tout cas considéré, et en premier lieu
00:15:14d'ailleurs par les services de l'Etat.
00:15:15Aujourd'hui, le maintien en entier du groupe Atos est-elle une solution que vous considérez
00:15:20? Est-elle celle qui a votre préférence ? Sinon, qu'envisagez-vous de faire ? Vous
00:15:25nous avez dit tout à l'heure, M. le directeur général, il y a beaucoup de choses à faire,
00:15:29donc nous sommes curieux.
00:15:30Il semble que des logiques financières de court terme aient pris le pas sur des logiques
00:15:34industrielles de long terme, déjà avec une scission du groupe en deux entités qui a
00:15:39été fortement contestée, parfois, et une délimitation de ses activités, suggérée
00:15:45probablement avec l'aide de cabinets, dont la pertinence demeure encore à démontrer.
00:15:51Ensuite, parce que ce qui a été annoncé ces derniers jours, c'est un cadre de refinancement,
00:15:57c'est un plan d'affaires, mais ce n'est pas un plan stratégique, et encore moins
00:16:01une vision industrielle de long terme.
00:16:04Aujourd'hui, quelle est cette stratégie industrielle que vous voulez déployer pour
00:16:09le groupe Atos à court terme et dans les prochaines années ? Voilà les questions
00:16:14principales que je souhaitais vous poser.
00:16:15On va laisser le rapporteur Fabien Guay également s'exprimer, et ensuite vous pourrez répondre,
00:16:23M. le Président et M. le directeur général.
00:16:25Merci, Mme la Présidente, M. le Président, M. le Président du Conseil, M. le directeur
00:16:32général.
00:16:33Je vous remercie également d'être présent cet après-midi avec nous, du questionnaire
00:16:38que vous avez rempli et qui, je le dis après ma collègue Sophie Primat, est extrêmement
00:16:44complet et qui, je crois, nous servira dans l'étude de notre rapport final.
00:16:51Les annonces des deux derniers jours se veulent rassurantes, ce qui est normal puisque vous
00:16:57êtes aujourd'hui arrivé, enfin pas aujourd'hui, mais il y a très peu de temps, avec la volonté
00:17:03de sauver l'entreprise, ce qui évidemment est une bonne chose.
00:17:07Mais je ne vous cache pas que notre inquiétude et nos préoccupations quant à l'avenir
00:17:12du groupe Atos, en particulier après avoir approfondi le sujet ces deux derniers mois
00:17:18dans de très très nombreuses auditions.
00:17:21Le maintien de ce groupe en entier, qui est un floron informatique français dont l'importance
00:17:27pour la souveraineté de notre pays n'est plus à démontrer, semble extrêmement complexe.
00:17:34Pardonnez-moi de l'expression peut-être mal embarquée, ce que nous regrettons.
00:17:40Surtout, à titre personnel, ce que je ne souhaite pas, c'est une vente à la découpe
00:17:45à la barre du tribunal de commerce, qui serait organisée sous l'égide de la conciliatrice
00:17:52nommée dans le cadre de la procédure de conciliation amiable, et que des entreprises
00:17:58qui n'ont pas voulu arracher au premier tour viennent, telles des rapaces, au deuxième
00:18:05ou au troisième tour venir acheter et dépecer Atos en mille morceaux.
00:18:10Le groupe Atos, et en particulier sa branche dite d'infogérance, TechFondation, fait
00:18:16déjà l'objet de restructurations importantes, en particulier en Allemagne, où plusieurs
00:18:21milliers d'emplois ont déjà été supprimés.
00:18:24Il est prévu que ces restructurations se poursuivent, surtout que le chiffre d'affaires
00:18:30et la croissance de cette branche continuent de diminuer, même si, d'ailleurs c'est
00:18:35une question, elles restent a priori rentables.
00:18:38Il a été question que cette branche soit reprise par la société EPEI de Daniel Kretinsky,
00:18:45mais les négociations exclusives avec Atos se sont terminées le 28 février dernier.
00:18:50Je reste persuadé que cette société n'exclut pas de se positionner de nouveau au deuxième
00:18:56ou au troisième tour des négociations et à la barre.
00:19:00Surtout que, ça pose question, puisque Daniel Kretinsky, tout le monde le connaît aujourd'hui
00:19:07sur la place de Paris, même au niveau européen, et que c'est le champion de ce qu'on appelle
00:19:12le redimensionnement et la réorganisation, pour parler plus clair, c'est-à-dire des
00:19:17suppressions d'emplois.
00:19:18De votre point de vue, la cession de la branche tech-fondation est-elle toujours d'actualité ?
00:19:24Quelles sont les garanties économiques et sociales de préservation de l'emploi et
00:19:29de l'outil industriel qui seront imposées à son futur repreneur ?
00:19:34Je me permets d'insister sur ce point, car cette question est souvent oubliée, notamment
00:19:40dans de nombreuses auditions que nous avons effectuées.
00:19:45Et j'ai pu le constater, même si nous avons pu en discuter, par exemple, avec les salariés
00:19:52et l'intersyndical dont je veux témoigner ici, toute ma solidarité.
00:19:58Je ne peux donc regarder qu'avec inquiétude l'avenir des 10 000 salariés du groupe présent
00:20:03en France et des différents sites de recherche et de production, en particulier celui évoqué
00:20:09par Mme la Présidente de l'usine d'Angers, de fabrication des supercalculateurs qui permet
00:20:14à la France d'assurer son rang dans la compétition mondiale pour la puissance de calcul aux côtés
00:20:21des Etats-Unis et de la Chine.
00:20:22Je dis ça parce que votre entreprise, et ça a été dit à beaucoup de reprises et
00:20:28vous l'avez dit, M. le Président, sa force majeure, ce sont les salariés.
00:20:33C'est-à-dire que sans les salariés, cette entreprise perd en réalité de son pouvoir
00:20:40d'attractivité.
00:20:41Donc il est important que nous sachions si évidemment ces salariés vont pouvoir prolonger
00:20:48leur activité.
00:20:49Il en est de même pour les autres sessions d'actifs envisagées.
00:20:52Au regard de la fin des négociations exclusives avec Airbus, que l'État n'a pas suffisamment
00:20:57soutenu dans sa démarche, la cession de tout ou une partie des activités de la branche
00:21:03BDS est-elle également d'actualité ? Par un ou plusieurs repreneurs industriels français
00:21:10réunis pourquoi pas en consortium ? Et des garanties économiques et sociales seront-elles
00:21:16également fixées ?
00:21:17Pour finir, disons-le clairement, le cadre de refinancement annoncé nous semble un peu
00:21:23fragile.
00:21:24D'abord parce qu'il ne détaille pas la façon dont l'entreprise va réduire son
00:21:27endettement de moitié d'ici fin 2026.
00:21:30Ensuite parce qu'il repose sur la bonne coopération des créanciers qui devraient
00:21:34renoncer à une partie significative de leurs créances et des actionnaires qui devraient
00:21:40soit apporter de nouveaux fonds, soit accepter une forte dilution du capital.
00:21:44Enfin parce qu'il n'est pas exclu en aucun cas des sessions d'actifs qui fragiliseraient
00:21:49sans doute encore un peu plus l'avenir de ce grand groupe français.
00:21:53Voilà, je vous remercie de votre attention.
00:21:57Merci, cher Fabien, merci à tous les deux.
00:21:59Et M. le Président, M. le Directeur Général, nous vous laissons la parole pour répondre
00:22:04aux questions de nos rapporteurs.
00:22:05Merci beaucoup, Mme la Présidente, il y a beaucoup de questions donc nous allons avoir
00:22:09un travail d'équipe.
00:22:10Paul va répondre plus en détail sur tous les sujets plus opérationnels.
00:22:15Je voudrais juste faire une introduction très rapide avant de laisser la parole à
00:22:19Paul.
00:22:20Comme vous le savez, la mission du conseil d'administration est de préserver l'intérêt
00:22:26social du groupe.
00:22:27L'intérêt social, ce sont les employés, les clients, les créditeurs, les actionnaires
00:22:31dans cet ordre-là.
00:22:32Et donc c'est bien ainsi que nous souhaitons mener les travaux qui vont nous amener à
00:22:38recevoir des propositions d'apporteurs de capital, que ce soit des créanciers, des
00:22:43actionnaires et toute autre personne ou entité qui pourrait être intéressée par le groupe.
00:22:48Et nous allons dépouiller ces différentes propositions pour essayer de trouver un accord
00:22:54qui va correspondre le mieux à quelle est la vision de soutenabilité des activités
00:22:59d'attos que nous avons.
00:23:00Nous avons annoncé un cadre et Paul pourra commenter sur ce cadre tout à l'heure.
00:23:05Il est important pour nous que ce qui viendra de la part de ces apporteurs d'argent frais
00:23:12nous permette d'être tout à fait sereins sur ceci.
00:23:15Mais nous ne pouvons pas aujourd'hui décider de ce que sera le résultat puisque nous dépendons
00:23:21en fait des plans qui vont nous être proposés.
00:23:25C'est le cadre de cette procédure volontaire de conciliation.
00:23:28Notre vision industrielle, c'est de continuer le groupe et Paul va commenter là-dessus
00:23:33dans son ensemble et nous verrons ensuite ce que ces apporteurs de capital vont pouvoir
00:23:39nous proposer et ce sur quoi les différentes classes d'actifs, c'est-à-dire les créditeurs
00:23:45d'un côté et les actionnaires de l'autre vont voter.
00:23:47La décision in fine sera un vote de l'ensemble de ces classes d'actifs.
00:23:51Le conseil d'administration à ce stade ou le management n'a que pour faciliter un processus
00:23:57qui sera validé ensuite par les parties prenantes qui sont les créditeurs et ensuite les actionnaires.
00:24:03Donc cette petite mise en place est en fait.
00:24:07Je laisse Paul commenter sur les éléments d'état mais je voudrais juste clarifier
00:24:12quelque chose pour madame le rapporteur.
00:24:15J'ai mentionné 400 millions d'apports de liquidités court terme dont 300 des banques
00:24:21et 100 des obligataires.
00:24:22Tout à l'heure, vous aviez mentionné une petite interrogation et bien entendu nous
00:24:25avons les 50 millions de l'état qui viennent ensemble donc pour 450 millions de contributions
00:24:33sur le court terme pour nous permettre d'avoir les coussins de liquidités qui nous laissent
00:24:37dans une situation et je voudrais le répéter parce que c'est important.
00:24:41Nous sommes très confiants pour l'avenir de la société, très confiants pouvoir mener
00:24:46ce processus à l'intérieur du cadre de la conciliation pour trouver un accord avec
00:24:51des apporteurs de capital et de liquidités et très confiants sur la pérennité des
00:24:56emplois et sur notre capacité de servir nos clients.
00:25:00Paul, je te laisse commenter.
00:25:01Oui, merci encore et merci pour vos questions madame le rapporteur et monsieur le rapporteur.
00:25:07Je vais essayer de clarifier quelques points qui ont été faits et puis faire un commentaire
00:25:12si je me permets.
00:25:13D'abord, pour le montant qui devrait être relevé, vous avez mentionné 1,2 milliard
00:25:20et de ce montant, 600 millions sont nécessaires en cash pour la liquidité pour supporter
00:25:28la compagnie et ce n'est pas seulement pour les 12 mois, c'est pour les 24 mois, disons
00:25:32pour 2024 et 2025.
00:25:35Après ça, la compagnie commence à générer du cash.
00:25:39Donc c'est 600 millions de cash, le reste c'est 600 millions, c'est une forme de flexibilité
00:25:46financière qui serait nécessaire pour la compagnie, c'est 300 millions qui viendraient
00:25:51dans une forme de credit lines, des lignes de crédit et l'autre 300 millions c'est pour
00:25:56pouvoir avoir des garanties bancaires qui permettraient parfois dans des contrats de
00:26:03demande de garanties qui pourraient être soutenues par la compagnie.
00:26:08Donc c'est en principe quand on voit les choses, c'est 1,2, vous avez raison, mais elles sont
00:26:12un peu réparties, un petit peu différemment.
00:26:15Je voudrais aussi vous dire que l'endettement lui-même, vous avez posé la question où
00:26:18est-ce qu'il serait tenu.
00:26:19Il serait tenu comme il est aujourd'hui, tout juste par la compagnie Atos SE qui est la
00:26:23compagnie mère et toutes les opérations sont des opérations indépendantes par tous
00:26:31les pays et ce sont dans des structures juridiques et donc Atos SE retient les titres de chacune
00:26:55de ces entités.
00:26:56Maintenant, je voudrais aussi demander quelle est notre stratégie en un sens, je voudrais
00:27:03clarifier certains points.
00:27:04Ce qu'on a prononcé il y a quelques jours sur le marché au système immédiat, on a
00:27:10passé beaucoup de temps d'abord à dire que nous avons proposé tous les paramètres
00:27:14dont vous venez de faire part, du point de vue de combien de dettes devraient être réduites,
00:27:19combien de nouveaux fonds devraient être remontés, on a pris tout ça dans le cadre
00:27:25de maintenir tous les atouts, tous les actifs de la compagnie.
00:27:29On n'a pas dit qu'on allait séparer quoi que ce soit, tout ce qu'on a dit c'est que
00:27:32dans l'environnement où on garde tout, parce qu'on veut garder tout pour le moment, tous
00:27:37les actifs sont retenus et on a besoin de ce genre de paramètres pour pouvoir soutenir
00:27:42la compagnie.
00:27:43Nous avons aussi passé à peu près plus qu'on a mis sur notre site, on a passé du temps
00:27:50avec tous nos investisseurs à clarifier la stratégie de la compagnie.
00:27:54Je vous enverrai si c'est nécessaire tous les slides qui ont été, tous les commentaires
00:28:01qui ont été faits pour clarifier en un sens la vision de la compagnie, la stratégie de
00:28:06la compagnie et la vision industrielle de la compagnie.
00:28:10D'un côté nous avons des actifs qui sont dans le côté qu'on appelle tech foundation
00:28:16dont on parlait il y a quelques moments monsieur Gay, ce sont des actifs d'infogérance
00:28:24et nous gérons aussi l'environnement informatique des utilisateurs et nous gérons aussi des
00:28:31applications et les serveurs de nos clients et dans ce domaine nous allons accompagner
00:28:37nos clients, on va continuer à les accompagner quand ils font leur transformation pour aller
00:28:42dans un cloud qui est hybride.
00:28:45Du côté de Eviden, notre stratégie qu'on a très détaillée avec tous les atouts de
00:28:50chacune des compagnies et la stratégie vraie très détaillée de ce qu'on va faire dans
00:28:54chacun des sous-lignes d'activités que nous avons, vous verrez qu'on a bien précisé
00:29:02ce qu'on allait faire et en partie je devrais le résumer, c'était de continuer à évoluer
00:29:08dans les besoins de nos clients dans certains secteurs très avancés ou de valeurs ajoutées
00:29:15qui sont très très recherchées par nos clients surtout dans des endroits comme le
00:29:19supercalculateur comme vous avez mentionné ou leurs demandes en un sens surtout avec
00:29:26des demandes dans le génératif à AI qui changent, intelligence artificielle excusez-moi.
00:29:36Donc notre stratégie et notre vision est très très claire et pour le moment malgré
00:29:40le fait que nous avons dépensé assez de temps pour séparer les deux entités de Tech
00:29:47Foundation et d'Eviden, c'était nécessaire parce que ces deux activités servaient des
00:29:54clients différents, ça veut dire les gens qui achetaient ce genre d'activité de chez
00:30:00nous c'était différent même s'ils faisaient partie de la même compagnie parfois c'est le
00:30:04chief information officer et d'un autre côté ça devait être quelqu'un dans l'entreprise
00:30:11qui prend des décisions de management. D'autre part ils ont des caractéristiques
00:30:17différentes et des investissements différents et des investisseurs qui seraient intéressés
00:30:23mais malgré le fait qu'on a travaillé sur ça maintenant ces deux entités sont gérées
00:30:28intérieurement dans la compagnie séparément et on fait une collaboration pour s'assurer
00:30:33qu'on présente toutes nos capabilités pour nos clients de façon à ce que pour eux ils
00:30:42viennent chez Atos pour pouvoir avoir une solution complète. Pour revenir aussi sur la
00:30:48question que vous avez posée monsieur Gaye à propos des conditions qu'on va donner pour
00:30:53l'infogérance tout ça ça a été déjà communiqué avec tous les membres des cadres sociaux de la
00:31:02compagnie parce que ça faisait partie de la séparation originelle qui devait être la
00:31:07séparation et la vente à l'époque pour Epi. Comme elle ne s'est pas faite c'est même on
00:31:14continue à honorer les conditions qu'on avait négociées avec tous les cadres sociaux donc
00:31:22rien de nouveau doit être fait ou rien n'a changé sur ce plan là. Et pour en revenir à ce que
00:31:31le monsieur le président a déjà commenté nous ne sommes pas maintenant en mesure de vous dire
00:31:35exactement comment cette dette va être réduite donc on attend toutes les propositions qui vont
00:31:41être faites ou de nos actionnaires ou de nouveaux investisseurs ou de nos créanciers qui vont voir
00:31:49tous les paramètres qu'on leur a donné et dans les quelques semaines qui viennent ils vont nous
00:31:53proposer pas mal de solutions et à ce moment là on sera en meilleure mesure d'évaluer toutes ces
00:31:58toutes ces données dans le cadre que monsieur le président a bien défini que de préserver les
00:32:05intérêts sociaux de la société en particulier nos salariés et nos clients. J'espère que j'ai
00:32:17pu répondre à vos questions. On y reviendra peut-être en tout cas Cédric je laisse la parole
00:32:25pour le thérapeute. Merci j'aurais deux compléments c'est que je crois que vous n'avez pas répondu aux
00:32:30questions que je vous ai posées notamment sur la porosité entre autres entre tech foundation et
00:32:35les sujets de défense ça me semble important qu'on puisse y revenir. Est-ce que monsieur le président
00:32:41vous pourriez repréciser également le dispositif de l'action de préférence ? Est-ce que vous avez
00:32:45bien dit que les activités sensibles qui ne sont pas actuellement logées dans bulles pourront y
00:32:49être rapatriées en cas de mise en oeuvre de l'action de préférence ? C'est un sujet que je
00:32:56souhaitais que vous puissiez éventuellement aborder puis je vais donner la parole au rapporteur mais
00:33:00l'un après l'autre pour que chacun puisse avoir les réponses à ces questions très précises parce
00:33:04que je pense que c'est important. Merci donc je commence peut-être par Thierry et puis ensuite
00:33:08Jérôme mais on va commencer par Thierry ensuite nous aurons les réponses. Merci. Merci monsieur le
00:33:13président. Monsieur le président, monsieur le directeur général, je vais venir en écho des
00:33:19préoccupations du président Perrin et prolonger un certain nombre de ces questions. Lors des
00:33:24auditions que nous avons menées nous avons pu constater le caractère stratégique de certaines
00:33:29activités d'Atos et manifestement des inquiétudes légitimes ont par conséquent pu s'exprimer sur
00:33:36les projets de rachat de ces activités ou encore sur le risque d'une montée au capital d'acteurs
00:33:42étrangers. Le président de One Point, David Laiany, désormais actionnaire de référence d'Atos avec 11,4%
00:33:51du capital, a récemment présenté un plan pour le groupe avec l'ambition de faire d'Atos l'airbus
00:33:57du cyber et du digital, je cite. Or en novembre dernier One Point qui est je le rappelle une
00:34:05société française a réalisé une opération de refinancement auprès du fonds américain Carlyle
00:34:11pour un montant de 500 millions d'euros. A ce stade cette opération n'a pas changé la structure
00:34:17de l'actionnariat de One Point qui demeure détenu par monsieur Laiany et ses salariés.
00:34:23Néanmoins les ambitions de One Point vont conduire la société à lever des fonds ou chercher des
00:34:29partenaires, le cas échéant auprès d'acteurs étrangers et l'annonce du soutien de Butler
00:34:36Industries au projet porté par monsieur Laiany en est un exemple. Un verrouillage vous semble-t-il
00:34:44possible pour garantir que des acteurs étrangers ne puissent pas intervenir dans les activités les
00:34:50plus sensibles d'Atos ? Des mesures similaires ont-elles été prises par le passé ? Je souhaiterais
00:34:56également que vous puissiez nous éclairer sur les conditions de mise en oeuvre des droits attachés
00:35:02à l'action de préférence dont bénéficiera l'Etat en contrepartie du prêt de 50 millions d'euros.
00:35:07Il est prévu que l'Etat puisse acquérir des activités souveraines en cas de franchissement
00:35:12par un tiers du seuil de 10 % ou d'un multiple de 10 % du capital ou des droits de vote. Ce
00:35:20dispositif peut-il déjà s'appliquer dans la mesure où One Point dispose de 11,4 % du capital d'Atos ?
00:35:26S'appliquera-t-il si la structure du capital de One Point venait à évoluer ? Plus généralement,
00:35:32le Conseil d'administration et la Direction générale ont-ils été informés des détails du
00:35:37plan de monsieur Laiany pour Atos ? Et dans cette hypothèse, pourriez-vous nous indiquer comment
00:35:42celui-ci a été accueilli par les instances dirigeantes du groupe ? Enfin, dans le cadre des
00:35:49différents scénarios étudiés par Atos pour réduire son niveau d'endettement, une transformation des
00:35:55créances en actions qui se traduirait par une montée au capital de banques étrangères est-elle
00:36:00envisageable ? Si oui, pourriez-vous nous indiquer si, au regard de la structure actuelle des
00:36:05créanciers d'Atos, cette situation pourrait conduire ces acteurs à jouer un rôle dans la
00:36:10gouvernance du groupe ? Je vous remercie. Merci Thierry. Je vous laisse la parole Monsieur le
00:36:16Directeur, Monsieur le Président, dans l'ordre que vous souhaiterez. Je vais juste revenir une
00:36:22seconde sur les accords qui sont passés avec l'État suite au principe d'émission d'une action de
00:36:31préférence sur Bull-Essa. Comme j'ai mentionné tout à l'heure, Bull-Essa comprend aujourd'hui une
00:36:37grande partie des activités dites sensibles. Il y a quelques activités qui pourraient être en
00:36:42dehors du périmètre de Bull-Essa et nous ferons en sorte que, dans le cadre de l'accord avec l'État,
00:36:48l'ensemble des activités sensibles puissent être sous le même chapeau pour que ce
00:36:53soient les droits de l'État qui sont conférés d'une part par l'action de préférence et d'autre part
00:36:58par les accords spécifiques que nous avons avec l'État. Aujourd'hui, nous avons déjà un cadre
00:37:04très sécuritaire avec du personnel qui travaille dans ces activités, qui est sous une habilitation
00:37:12spécifique, donc avec aucune porosité. Le reste des activités, je crois, Monsieur le Président, que
00:37:18vous avez parlé de porosité, il n'y a pas de porosité. Nous n'avons pas besoin de connaître
00:37:23à notre niveau, au niveau de la direction, et les autres activités, par exemple, de Tech
00:37:28Foundation, le personnel qui n'est pas inclus dans ces activités n'a pas besoin de connaître ce qui
00:37:33se passe dans les activités sensibles. Donc, il n'y a aucune porosité et ceci va rester. Et le
00:37:38cadre qui est mis en place grâce à l'action de préférence et des droits qui sont liés, droits de
00:37:44gouvernance pour l'action de préférence et un certain nombre de droits de contrôle, et notamment
00:37:48qui pourraient aller jusqu'à un rachat par l'État de ces activités, pourront être exercés. Donc, je
00:37:55suis extrêmement confiant et je peux vous donner une garantie totale du fait que, quel que soit
00:38:00l'actionnariat de notre société, après des restructurations qui pourraient se passer, nous
00:38:07ne... Aujourd'hui, on ne peut pas s'engager sur un schéma ou sur un autre. On peut avoir des actions
00:38:13en fonds propres de la part de tiers, on peut avoir une conversion de la dette qui pourrait se
00:38:18passer, on ne sait pas exactement lequel va se passer, mais quel que soit l'actionnariat final,
00:38:22l'État pourra agir et éventuellement utiliser sa capacité à pouvoir actionner, donc son droit de
00:38:30racheter ses activités. J'ai lu avec attention le comité qui a été émis par le ministère des
00:38:36Finances, qui parlait d'une première étape. Il se peut qu'il y ait d'autres étapes, et je suis sûr
00:38:41que vous allez poser la question, donc je l'anticipe, et sur ces différentes étapes, on peut voir que
00:38:47dans des activités, des sociétés qui ont ce même besoin de protéger l'activité sensible, l'État a
00:38:54pu intervenir comme actionnaire minoritaire au niveau de la société cible. On peut parler d'Airbus,
00:39:00on peut parler de Thalès, on peut parler de Safran. Je ne pense pas qu'il soit dans l'idée de l'État
00:39:05aujourd'hui d'intervenir au niveau de Atos et CE, mais nous avons une activité dite BDS, Big Data
00:39:11and Security, ce qui était la cible des négociations avec Airbus. Est-ce que l'État pourra avoir un
00:39:17intérêt à investir en actionnaire minoritaire dans BDS ? Bien entendu, il faut que ce soit fait
00:39:22dans des conditions de valorisation qui soient cohérentes avec l'équilibre de notre dette.
00:39:29Quand on vend des activités où on laisse une participation, il ne faut pas que ça dégrade
00:39:33nos situations financières. On parle aujourd'hui de valorisation, comme pour Airbus, qui sont aux
00:39:37alentours de 1,8 milliard d'euros. Mais est-ce que l'État pourrait prendre une participation
00:39:40minoritaire, ce qui lui donnerait une présence encore plus importante avec des administrateurs
00:39:46qui pourraient avoir un pouvoir décisionnaire à l'intérêt de BDS, tout en maintenant les droits
00:39:50qui sont liés à l'action de préférence. Donc je pense que ce qui est fait aujourd'hui doit rassurer
00:39:57tout le monde, et vous les premiers, sur le fait que quelle que soit l'évolution du groupe, il n'y a
00:40:02pas, et je dis quelque chose qui est un peu fort, mais le problème de souveraineté aujourd'hui est
00:40:06complètement sous contrôle et complètement réglé. Donc je ne vois pas de risque, même avec
00:40:11une évolution différente, pour que ces activités dites sensibles soient à risque. Il n'y a ni
00:40:17porosité et il pourrait y avoir une évolution où l'État pourra prendre le contrôle directement de
00:40:22ces activités sensibles avec éventuellement d'autres partenaires. Mais soyez rassurés sur
00:40:28cela. Je pense que l'intervention de l'État et ce prêt de 50 millions d'euros et l'action de
00:40:31préférence a été tout à fait décisive, et nous avons dit aux Syriques, qui ont mené la négociation, que
00:40:37Paul et moi-même, Paul au niveau opérationnel et moi-même au titre du Conseil, nous nous portons
00:40:42fort de faire en sorte que tout se passe correctement pour protéger la souveraineté de l'État. Et vous
00:40:47avez notre engagement là-dessus. Ce sera fait et nous le ferons. Paul, je te laisse commenter sur le
00:40:54reste. Dans la presse, d'ailleurs, il a été mentionné, en un sens, M. Layani et son groupe. D'abord,
00:41:09on travaille très proche avec lui. On est très content qu'il soit intéressé à proposer une
00:41:17solution pour la compagnie Total. C'est un de nos investisseurs cornerstone. Je ne sais pas comment on dit ça en français, la même chose.
00:41:28Important, on peut dire. Important.
00:41:30Sa proposition va être remise en considération avec toutes les autres propositions qui devraient
00:41:43venir vers nous vers le 26 avril. C'était le temps qu'on a donné à tout le monde de nous présenter
00:41:49leurs solutions et on va l'évaluer encore une fois dans le cadre des paramètres qu'on a
00:41:55partagé avec le marché. Aussi, avec les conditions qu'on a déjà partagées aussi, qui c'est de
00:42:03préserver, en un sens, non seulement, comme on l'a dit, l'intérêt social de la compagnie, mais
00:42:08aussi l'intérêt de protéger les actifs souverains pour l'État français.
00:42:14Ça vous convient ? Jérôme, d'Arras. J'incite les collègues qui souhaitent prendre la parole à
00:42:27s'inscrire auprès de Marc. Si la présidente de la Commission inférieure est d'accord, on centralise
00:42:33tout et puis après on alternera. Ok, très bien. Donc vous vous inscrivez auprès de Marc, s'il vous plaît. Merci, en levant la main.
00:42:39Monsieur le Président, Monsieur le Directeur Général, comme l'a souligné le Président Perrin,
00:42:45certaines activités d'Atos participent pleinement de notre souveraineté. En premier lieu, la dissuasion
00:42:52dont le programme de simulation numérique repose sur les supercalculateurs développés par Atos.
00:42:57L'activité HPC est très spécifique, elle nécessite des investissements importants et réguliers pour
00:43:05se maintenir à niveau, alors que les commandes au regard des coûts d'achat sont par nature
00:43:10espacées avec en moyenne une acquisition par l'État tous les 4 ou 5 ans. L'histoire du
00:43:16programme nucléaire français nous rappelle toute l'importance de disposer d'une filière
00:43:20nationale de supercalculateurs. Je rappelle qu'à ses débuts, notre programme de simulation reposait
00:43:26sur des calculateurs haute performance américains. Or, les États-Unis n'ont pas toujours fait preuve
00:43:31de diligence dans la livraison des matériels. On peut citer l'épisode de 1967 avec le retrait
00:43:38de la France du commandement intégré de l'OTAN, qui s'est traduit par la vente de technologies
00:43:43moins performantes, ou celui de 1981 avec l'internance politique en France, qui a vu des
00:43:49retards dans la livraison de certains matériels américains. À l'époque, notre dépendance à
00:43:56l'égard des États-Unis, bien que problématique, ne remettait pas fondamentalement en cause la
00:44:01dissuasion nucléaire. Mais depuis la fin des essais et la nécessité de leur simulation,
00:44:07de telles contraintes ne sont plus compatibles avec l'impératif d'optimisation constante de
00:44:13notre dissuasion. C'est ce qui a conduit l'État à mettre en place une stratégie nationale de
00:44:19calcul à haute performance, reposant sur un code développement avec Atos. Nous sommes aujourd'hui
00:44:25face à l'absolue nécessité de garantir la pérennité de cette filière souveraine de
00:44:31supercalculateurs, en dépit des difficultés rencontrées par votre groupe. Pouvez-vous
00:44:36nous confirmer que la situation financière d'Atos lui a bien permis de maintenir un flux suffisant
00:44:42d'investissement dans l'activité HPC pour en assurer la viabilité et en garantir la compétitivité ?
00:44:48Plus généralement, dans l'hypothèse où BDS ne serait pas cédé scénario envisageable depuis la fin
00:44:56des discussions avec Airbus, comment Atos entend-il s'assurer de la pérennité de cette
00:45:01filière souveraine ? Enfin, au-delà de l'action de préférence dont va bénéficier l'État d'Ambul
00:45:07en contrepartie de l'ordre 3 d'un prêt de 50 millions d'euros que nous avons évoqué,
00:45:12quel rôle l'État vous semble-t-il devoir jouer en la matière ? En audition, il nous a été indiqué
00:45:18que le niveau de financement public dont bénéficie Atos à ce titre était très faible et par exemple
00:45:25significativement inférieur au soutien apporté par le gouvernement américain à Hewlett-Packard.
00:45:31Merci. Je vous laisse répondre, M. le Président, M. le Directeur.
00:45:36Oui, merci pour votre question, M. le rapporteur. Je devrais préciser quelques petites choses.
00:45:43D'abord, oui, vous avez tout à fait raison sur le supercalculateur et la division de HPC
00:45:50demande beaucoup d'investissements et on l'a fait depuis plusieurs années. On n'a pas arrêté de
00:45:55les faire. D'ailleurs, nous sommes maintenant en très bonne position par le monde dans ce domaine-là
00:46:01et nous avons des brevets qui sont vraiment incroyables, surtout avec les avancements qui
00:46:06se font dans la technologie des chips. Donc, aussi, il faut vous dire que dans le temps,
00:46:20vous aviez tout à fait raison qu'il y avait un écart dans tous les ordres qui se sont faits pour
00:46:24des supercalculateurs. Aujourd'hui, nous avons une des plus grandes pipelines de demande pour ce genre
00:46:32de machine. Pour la simple raison en plus, c'est que l'intelligence artificielle générative est
00:46:37en train de demander des calculs très, très avancés et à ce point-là, la plupart des machines qui
00:46:43existent par le monde ne peuvent pas tenir ce genre de support. Et deuxièmement, nous avons
00:46:50encore une fois des brevets, surtout pour refroidir la demande de tous ces grands calculateurs et nous
00:46:57sommes la seule compagnie au monde qui puisse le faire d'une façon d'énergie incroyable, donc qui
00:47:02nous donne une avance, un différentiel très, très poussé. Donc, ce que je voulais vous dire, c'est
00:47:10que cette division et tout l'investissement nécessaire est réflecté dans les paramètres que
00:47:15nous avons partagés sur le marché. Ça fait partie de ces 600 millions d'investissements, donc de
00:47:22nouveaux fonds dont on a besoin entre 24 et 25 et après ça, le retour du cash, de la génération de
00:47:31cash serait très importante à partir de 26 et 27, donc la compagnie aura à ce moment-là bien plus
00:47:37de... dans la position d'être en très bonne position. J'espère que j'ai pu répondre sur votre...
00:47:45Donc, je n'ai aucun souci sur notre habilité de continuer à investir comme on l'a fait dans le
00:47:52temps dans ce domaine et d'ailleurs, je crois que c'est un des fleurons vraiment européens,
00:47:58non seulement français, mais en plus européen parce que nous avons aussi des centres de
00:48:03recherche à travers l'Europe pour soutenir cet actif. Alors, les deux rapporteurs de la
00:48:14Commission des affaires économiques veulent de nouveau vous poser une question, donc à la fois
00:48:19Sophie Prima et Fabien Guay vont de nouveau intervenir. Pardon pour mes collègues et merci
00:48:27beaucoup. Quelques questions. Je reviens sur l'histoire de la dette. J'ai bien compris que
00:48:32la dette était détenue par Atos SE tout en haut, etc. Néanmoins, il y a quelques mois, on parlait
00:48:39de couper l'entreprise en deux, d'un côté Tech Foundation, d'un côté Eviden, et nous, on a eu du
00:48:45mal à savoir si, en fait, monsieur Kretinsky, qui n'est plus à l'ordre du jour, mais qui devait
00:48:49quand même être à l'ordre du jour dans les négociations il y a encore quelques semaines,
00:48:52partait avec la dette, un bout de la dette, où toute la dette était supportée par Eviden. On n'a
00:48:58pas réussi à bien comprendre ça. Donc c'est pour ça que je me permettais de vous dire où est la
00:49:02dette ? Qui porte la dette dans l'ensemble des entreprises et des sociétés ? Parce qu'on imagine,
00:49:10je comprends dans ce que vous dites qu'aujourd'hui, on est plutôt sur une solution de maintien de
00:49:17l'entreprise globale, ce dont on se réjouit tous les quatre, je ne crois pas, mais si jamais la
00:49:22solution c'était de recouper et de vendre en morceaux, qui emporte la dette et comment ? Parce
00:49:28qu'on n'a pas compris que 5 milliards ce soit possiblement réaliste même pour Eviden. La
00:49:35deuxième chose, vous nous avez parlé, monsieur le directeur général, de votre vision de la
00:49:41soutenabilité. Je reprends vos termes. C'est quoi votre vision de la soutenabilité de
00:49:49l'entreprise ? J'ai regardé rapidement ce que vous aviez déclaré sur le site, mais je pense que
00:49:55ce serait bien pour notre assemblée que vous nous disiez. Et puis troisièmement, je reviens sur
00:50:00la question de Fabien, pardon Fabien, sur la restructuration de TechFoundation. On comprend
00:50:09que la restructuration de TechFoundation, pour plein de raisons passées, concerne beaucoup
00:50:18l'Allemagne et probablement la France. Où est-ce que vous en êtes dans ce plan de restructuration
00:50:24et de redesign de TechFoundation ? Est-ce que vous êtes à moitié du chemin ? Est-ce que c'est
00:50:29plutôt en Allemagne ? Plutôt en France ? Où est-ce qu'on en est dans cette restructuration ?
00:50:35Je vous laisse répondre. Juste pour compléter, je suis désolé d'être insistant, mais c'est sur
00:50:41ma question de porosité, je crois qu'on ne s'est pas tout à fait compris. Ça revient exactement à
00:50:45ce que dit Sophie Prima à l'instant, c'est-à-dire que c'est sur la ventilation de la dette. Si
00:50:51toutefois, les activités d'infra-gérance devaient être en difficulté, est-ce que vous considérez
00:50:55que les activités de défense, qui sont donc prises en compte dans Eviden, seraient aussi en
00:50:58difficulté ? C'est intéressant qu'on puisse creuser un peu plus cette question. Mais ça revient
00:51:03à ce que disait Sophie tout à l'heure, dans son deuxième point. Je vais adresser à madame la
00:51:11rapporteur votre question de qui porte la dette et un tout petit peu essayer d'expliquer ce qui
00:51:16se passe. Donc vous avez tout à fait raison, c'est Atos et c'est eux encore une fois qui ont
00:51:19toute la dette. Quand on allait séparer les deux entités et on allait, on était en train de
00:51:25travailler avec monsieur Krasinski et son groupe pour vendre TechFoundation, TechFoundation n'allait
00:51:31pas avoir de dette pure. La dette allait rester avec Eviden. Mais en plus, il y avait tout un
00:51:38schéma de refinancement de cette dette. On avait travaillé avec les banques d'abord de pouvoir
00:51:44élonger leur dette dans le temps. Deuxièmement, il y avait un relevé de fonds nouveaux qui devait
00:51:53être 200 millions, à peu près 180 millions de monsieur Krasinski qui allait mettre des fonds
00:51:58à une valorisation à l'époque de 20 euros par action. Et il y avait aussi un relevé de fonds
00:52:04du marché d'à peu près 700 millions. Donc il y avait 900 millions de nouveaux fonds qui devaient
00:52:09venir et qui nous auraient permis de réduire la dette qui devait rester dans la même entité
00:52:18juridique qui se réappellerait, au lieu d'Atos, se réappellerait Eviden. Donc c'est la même
00:52:25entité mais elle serait renommée et la dette serait restée là-bas mais elle serait diminuée parce que
00:52:30d'abord on allait relever 900 millions et la TechFoundation allait quitter. Maintenant TechFoundation
00:52:37reste, Eviden reste, les deux compagnies sont tenues par Atos SI, la dette reste à Atos SI,
00:52:44on va travailler avec nos créanciers pour réduire cette dette. Je ne sais pas encore une fois quelle
00:52:48solution cette dette, cette réduction va se faire. Est-ce que ça va se faire à des nouveaux fonds,
00:52:53ça va se faire avec une equityisation, une conversion de dette en action et donc on verra
00:53:05comment ça va se dérouler mais au moins ça explique ça. Du point de vue, votre seconde
00:53:11question c'était sur la sustainabilité, je pense de l'entreprise. Encore une fois,
00:53:15comme je vous ai dit dans mes commentaires, les premiers commentaires, la compagnie a des atouts
00:53:22incroyables qui commencent encore une fois par nos collaborateurs mais aussi par nos brevets,
00:53:27par nos expertises, par notre domaine d'expérience dans l'industrie elle-même et dans des industries
00:53:33particulières et donc je trouve qu'on a tous les atouts nécessaires pour continuer à évoluer et
00:53:42être très important dans ce domaine numérique. La chose qu'on doit travailler c'est deux choses,
00:53:48une c'est la dette, deuxièmement on doit continuer à faire le travail qui avait été commencé de
00:53:53transformer l'organisation, transformer du point de vue coût parce que quand je remarque notre
00:53:58compagnie comparée à nos compétiteurs, nos coûts sont bien plus élevés parce que nous avons bien
00:54:04plus de collaborateurs à travers l'Europe et alors qu'il y a des coûts bien plus élevés que nos
00:54:14compétiteurs donc c'est sur ce plan là qu'on doit faire bien plus d'investissement. Et pour
00:54:19revenir à votre troisième question de où est-ce qu'on en est dans ce programme de restructure,
00:54:27de transformation, on est à peu près à mi-chemin, un tout petit peu plus que mi-chemin. On avait
00:54:35annoncé, la compagnie avait annoncé, excusez-moi, un programme avant que nous arrivions, monsieur,
00:54:40monsieur et moi-même, ils avaient déjà annoncé un programme de restructure qui est en train d'être
00:54:45exécuté donc la moitié, plus que la moitié, peut-être 55% de ce programme a déjà été fait.
00:54:54Monsieur le Président, vous voulez rajouter quelque chose ? Non, je pense que c'est parfait.
00:55:02On va passer à Fabien puis après ensuite le Président Perrin prendra la décision.
00:55:05Moi ça va être extrêmement court, merci. Bon écoutez, je vais être plus direct et franc que la
00:55:12première intervention. Non mais parce que je comprends que vous, pardon, je, excusez-moi,
00:55:21monsieur le Président, je comprends qu'il y ait des réponses où vous soyez extrêmement précis et
00:55:28puis d'autres où vous gardez le flou parce que les marchés nous regardent, parce que vous êtes aux
00:55:33mains du CIRI, parce qu'il y a une administratrice dont on ne sait pas où tout ça va finir et que
00:55:40donc vous ne pouvez pas apporter toutes les réponses. Mais moi je reviens sur la question
00:55:45que m'a repiquée madame Prima et que je vais lui repiquer. Voilà, non mais on insiste mais moi j'ai
00:55:54besoin de comprendre la vision, la soutenabilité, c'est-à-dire votre vision à vous stratégique qui
00:55:59revient un peu aussi à la question du Président Perrin. Est-ce que vous, vous croyez, pour parler
00:56:05clair, à garder un groupe uni parce qu'on a eu les deux versions, on nous a dit que les tech
00:56:14foundations évidentes en fait c'était comme ça et que c'était très compliqué en réalité de séparer
00:56:19les activités parce que même si on avait des clients d'un côté comme de l'autre, il y avait
00:56:23des contrats qui les liaient et puis d'autres personnes, pour être là aussi assez franc, nous
00:56:28on dit non non ça marche très bien, on a bien découpé. Il y a même une troisième version où
00:56:32on nous a expliqué qu'on pouvait découper mais que ça avait été mal fait et qu'il faudrait
00:56:37redécouper mais de façon différente. Donc il y a eu les trois versions. Donc vous, votre vision,
00:56:42est-ce que vous voulez garder un groupe uni ou pas ? Et donc la deuxième c'est sur la soutenabilité
00:56:48parce qu'une fois que vous avez choisi un des trois scénarios, donc si c'est le groupe uni,
00:56:53est-ce que vous pensez qu'avec 5 milliards de dettes c'est faisable ? Parce que bon là il y a
00:56:58450 millions, je comprends, mais il y a des créanciers, il y a une dette obligataire de
00:57:032,6 milliards, je crois que vous allez devoir sortir sur les 18 prochains mois plus de 2
00:57:07milliards. Bon voilà, ça fait. Donc est-ce que c'est une cession d'actifs ? Mais à qui ? Puisque
00:57:16par exemple BDS, il y avait Airbus, mais a priori de ce que l'on maîtrise, personne n'en veut.
00:57:21Enfin aujourd'hui pas d'acteur est sur la table. On parle de World Grid, je crois que madame la
00:57:27présidente l'a dit tout à l'heure, qui est sur les EPR, on sait qu'EDF ou une filiale seraient
00:57:33intéressées. Est-ce que vous croyez à garder le groupe ? Et donc voilà, et donc quel effort à
00:57:39faire ? Ou vous vous dites, à un moment donné, la soutenabilité, je crois que c'est ça, ça ne
00:57:46marchera pas et donc il y aura besoin d'en finir. Et dernière chose, parce que j'aime les choses
00:57:51claires, quand on dit 55% de la restructuration, nous il faut qu'on comprenne ce que ça veut
00:57:55dire. Vous dites 55% de la restructuration de techfondation est faite, donc quand je parle
00:58:02clair pour les gens qui nous écoutent, les restructurations c'est le terme, c'est technique
00:58:05pour dire licenciement. Donc combien de licenciements encore prévus, les 45% ? C'est
00:58:10combien de salariés ? Combien en France ? Vous voyez, c'est des questions qui intéressent, je le crois,
00:58:14la représentation nationale. Voilà et là j'en ai fini madame la présidente.
00:58:18Merci, je laisserai Paul vous donner plus de détails sur le sujet de 55% de la restructuration.
00:58:27Je voudrais juste revenir sur le point que vous venez de mentionner, disons nous n'avons pas de
00:58:33réponse claire sur l'avenir du groupe. Je vous ai dit tout à l'heure, non mais je résume, je vous
00:58:40dis tout à l'heure que nous avons proposé aux différents potentiels apporteurs de capital,
00:58:46que ce soit de l'argent ou un investissement en actions, un plan qui aujourd'hui se déroule
00:58:53avec un groupe uni. Cela dit, ceci n'est plus dans nos mains. Ces apporteurs d'argent vont
00:59:00venir avec des plans. Le conseil d'administration et le management sous l'égide du conciliateur
00:59:06va essayer de faire en sorte qu'on puisse avoir un plan qui soit acceptable par les différentes
00:59:11classes de parties prenantes qui vont voter sur ce plan. Et ces classes de parties prenantes sont
00:59:16les créditeurs d'une part et les actionnaires d'autre part. Donc ce n'est pas au conseil qui
00:59:22va décider, ce seront les parties prenantes qui vont pouvoir voter. Donc là nous avons proposé
00:59:29quelque chose et ensuite on va voir comment les différentes parties qui viendront vont vouloir
00:59:36s'organiser et quelles vont être leurs propositions. Nous avons proposé un groupe uni. Ensuite on ne
00:59:42sait pas quelles seront les propositions. C'est pour ça qu'on ne peut pas vous donner plus de
00:59:44clarté parce que c'est quelque chose sur lequel nous communiquerons bien entendu et ce sera
00:59:49communiqué aux employés et au marché et bien entendu vous en aurez aussi l'information. Pour
00:59:57revenir ensuite au point que vous mentionnez, c'est quel est le niveau de dette qui est
01:00:04nécessaire en termes de soutenabilité. Le plan que nous avons proposé propose un effacement de
01:00:10la dette de 50%. La méthode pour effacer la dette n'est pas définie comme le directeur général l'a
01:00:17mentionné. Nous pouvons avoir éventuellement un actionnaire qui vient avec un très gros montant
01:00:22d'argent qui permettra de rembourser la dette ou nous pouvons avoir un accord qui sera proposé par
01:00:28des différents actionnaires qui proposeront éventuellement d'apporter du capital pour
01:00:33rembourser la dette en partie ou éventuellement d'effacer la dette avec une conversion de dette
01:00:37en action. C'est pour ça qu'on ne peut pas préjuger non plus de la solution. Ce n'est pas une mauvaise
01:00:41volonté qu'on ne veut pas vous donner le résultat, c'est qu'on ne sait pas quelles seront les
01:00:45solutions proposées et donc c'est pour ça qu'on est très prudent pour dire la manière dont ça va
01:00:50pouvoir se faire parce qu'aujourd'hui il faut que nous attendions ces
01:00:55résultats. Ce que nous savons par contre c'est que le plan qui a été proposé par le
01:01:00management et revu par le conseil est un plan qui nous permet d'envisager la soutenabilité du
01:01:06groupe. Il y a des prévisions de liquidité à venir, des prévisions de profitabilité du groupe avec
01:01:12cet amortissement de la dette qui permettent au groupe d'atteindre, et c'était l'élément assez
01:01:18important mentionné par Paul, c'est-à-dire un rating qui va avoir la possibilité pour le groupe de
01:01:24relever de la dette sur le marché à un horizon relativement proche. Donc nous sommes tout à
01:01:31fait confiants et certains... Deux choses et je veux le répéter parce qu'on a eu trop de
01:01:37communications sur le groupe Atos de la part de différentes parties. Nous sommes très
01:01:41confiants sur l'avenir du groupe, que ce soit à court terme avec les liquidités qui nous ont été
01:01:46fournies par les banques, les obligataires et par l'Etat. Très confiants à moyen terme sur l'avenir
01:01:52du groupe. Il n'y a pas eu d'exemple en France de grands groupes comme Atos qui n'aient pas trouvé
01:01:58une solution quand ils étaient en procédure de conciliation. Il n'y a pas eu d'exemple. Donc nous
01:02:04sommes très très confiants sur le fait que nous allons avoir des apporteurs de capital en fonds
01:02:09propres ou en dette qui vont nous permettre d'assurer la soutenabilité du groupe. Et cette
01:02:14soutenabilité du groupe, nous pensons qu'elle doit se faire avec un effacement de 50% de la dette.
01:02:19Ces repreneurs pourront éventuellement venir avec d'autres plans, mais le conseil sera très très
01:02:24très prudent pour recommander une solution qui permettra d'assurer cette soutenabilité. Je passe
01:02:29la parole à Paul sur les 55% de restructuration de TechFoundation. Oui, je voudrais aussi souligner
01:02:35une fois de plus ce que le président a dit, c'est que le plan que nous avons partagé avec
01:02:41les créanciers et le marché, c'est un plan de tout le groupe, ensemble, sans séparation d'actifs,
01:02:49ça doit être très très clair, avec un plan très clair de toutes les projections financières de
01:02:55chacun de ces activités qu'on a partagé, qui aussi avec un détaillé de la stratégie de chacun
01:03:04de ces actifs et des actions et des plans que nous devrons faire dans les prochaines années. Donc ce
01:03:10n'est pas un plan qui a été partagé avec le marché avec des options de séparer un actif ou un autre,
01:03:18c'était un plan complet. On continue à gérer les compagnies indépendamment l'une de l'autre,
01:03:23ça veut dire qu'elles ont été séparées pour des besoins très spécifiques pour pouvoir aussi
01:03:30poursuivre les stratégies indépendantes qu'elles avaient. Avant, ils étaient tous
01:03:36commingled, entrelacés, ce n'était pas aussi clair que la plupart des gens disaient et on n'a
01:03:45pas besoin de refaire cette restructure. Je vais corriger un peu cette perception que quelqu'un
01:03:50vous aurait laissé que cette séparation n'avait pas été très très bien faite. La seule chose que
01:03:56peut-être quelqu'un a sans doute mentionné, c'est qu'il y a parfois certains domaines où les deux
01:04:01compagnies peuvent poursuivre des solutions communes. Pour en revenir pour le plan que la
01:04:09compagnie avait partagé avant que nous arrivions, ils avaient partagé avec le marché un plan de
01:04:14restructure des coûts qui était très élevé, comme je l'ai dit, à travers le monde, pas seulement
01:04:23en Europe, qui était à peu près, je vais vérifier ça, on vous enverra les chiffres précis, mais je
01:04:32pense à peu près 7000 positions qui devaient être éliminées dans le temps. On a déjà éliminé
01:04:41certaines de ces positions ou les remplacer, donc comme je dis à peu près bien plus que la moitié
01:04:50était déjà exécutée. Certaines personnes ont quitté la compagnie volontairement, d'autres
01:04:56personnes ont été donc compensées pour pouvoir quitter. Comme vous l'avez dit aussi, c'était
01:05:03principalement beaucoup de personnes qui venaient de l'Allemagne, on avait de très hauts
01:05:08cours qui revenaient dans l'acquisition dès le départ de Siemens dans le temps. Je voudrais juste
01:05:17rajouter un point sur cette séparation des deux actifs, c'est si nous n'étions pas dans la société,
01:05:24ni au conseil, ni dans la direction générale à l'époque, mais si aujourd'hui il fallait regarder
01:05:30l'évolution du groupe et définir la manière de mieux gérer le groupe, nous ferions cette séparation
01:05:37en termes de gestion opérationnelle. Parce que les deux métiers, Tech Foundation d'un côté et le reste du
01:05:43groupe de l'autre, donc les activités dites digitales ou BDS, sont des métiers qui sont très très différents
01:05:48dans leur dynamique. Donc de manière opérationnelle, stratégique aussi d'une certaine manière, il est
01:05:55important de les séparer dans la gestion. Des activités qui sont en décroissance structurelle
01:06:00pour les activités de Tech Foundation ne se gèrent pas de la même manière que des activités qui
01:06:04sont en croissance. Il faut avoir deux méthodes de gestion et garder les activités séparées
01:06:11est quelque chose qui est important puisqu'il y a des dynamiques qui sont complètement différentes.
01:06:15Donc nous pensons que la décision de séparer les activités était une bonne décision en termes de
01:06:21gestion et de vision stratégique pour la gestion des activités et c'est pour ça qu'elles sont
01:06:25aujourd'hui, même à l'intérieur d'un groupe uni, elles sont maintenues séparées pour pouvoir les
01:06:29gérer au mieux. C'est juste cette clarification-là, donc on ne renie pas le passé sur cette décision-là.
01:06:35Merci, j'ai d'autres questions des rapporteurs, mais j'ai une question dans la salle, donc d'abord de Jean-Luc Ruel
01:06:43et ensuite je vous redonne la parole. Merci beaucoup, je suis tout à fait d'accord avec vous. Dans la
01:06:50situation où se trouve Atos, vous m'entendez ? On n'a jamais vu en France, en tout cas,
01:06:56une impossibilité d'arriver à restructurer la situation financière. Donc je suis très confiant,
01:07:01c'est quelque chose qui va se faire très rapidement. Là où je suis vraiment, je m'interroge,
01:07:07et je pense que beaucoup de personnes doivent s'interroger également, c'est sûr, tout à l'heure
01:07:13j'ai noté ce que vous aviez dit, vous aviez dit notre problème n'est pas opérationnel. Donc en fait,
01:07:22je comprends que vous soyez très préoccupés par la restructuration financière actuellement,
01:07:26mais votre problème est quand même opérationnel, parce que votre modèle et votre redressement
01:07:33prévoient qu'en 2027, pour que vous puissiez que ce soit soutenable, qu'en 2027 votre chiffre d'affaires
01:07:41soit de l'ordre de 11,5 milliards ou quelque chose comme ça, c'est-à-dire peu ou prou le niveau que
01:07:46vous aviez ces dernières années, mais surtout avec une marge opérationnelle de 10,3%. Or,
01:07:52actuellement, on était en 2023 à 3,1%, et 2024, vous dites que vous êtes un peu déçu puisque la
01:07:59marge opérationnelle ne sera que de 4,3%. Donc de 4,3% à 10,3%, il y a un gap en deux ans à faire
01:08:07qui est considérable. Donc comment vous allez le faire ? Quand on sait que la marge opérationnelle
01:08:13est quand même très dépendante de vos coûts salariaux ou de vos coûts de sous-traitance,
01:08:19je veux dire, il y a un plan de restructuration qui est là, qui a été démarré. D'ailleurs, à cet égard,
01:08:26j'ai une question. C'est dans vos coûts ou dans votre marge opérationnelle de 2024 qui s'établit
01:08:33donc à 4,3%, est-ce que vous avez des effets de ce plan de restructuration ? J'imagine. Mais de
01:08:42combien ? Donc, moi, ce qui m'inquiète véritablement, et puis alors ça c'est un premier point, donc 2024,
01:08:48on voit que ça va être assez décevant. Donc ça veut dire qu'on va certainement avoir une perte qui sera un peu moins forte
01:08:54que celle des années précédentes. L'année dernière, pour mémoire, on avait 3,4 milliards en 2023,
01:09:00on avait 1 milliard en 2022, on avait 3 milliards en 2021. Donc 2024, ça va être du même ordre.
01:09:06Donc vous allez brûler du cash. Ce que vous êtes en train de mobiliser, vous allez le brûler. Et vous avez
01:09:13véritablement intérêt à assurer cette performance financière en 2027. Sinon, tout s'écroule, quoi.
01:09:23Et là, je suis passé de 3,1 ou de 4,3 à 10,3 de marge opérationnelle, et c'est impératif parce que dans le même temps
01:09:31Capgemini a une marge opérationnelle de 13%, Accenture c'est 16%, donc votre marge opérationnelle est totalement
01:09:40aberrante dans votre métier.
01:09:42– Je peux me permettre de vous répondre. Donc quand je dis qu'on n'a pas de problème, ce n'est pas une question opérationnelle.
01:09:49Vous avez raison, je vais préciser. Nous avons tous les atouts, tous les atouts de pouvoir faire ce qu'on vous a présenté
01:09:58sur le marché. Il ne nous manque pas des actifs, par exemple, pour pouvoir être très... comment on dit ? Successful.
01:10:13– Plan de succès.
01:10:13– Pour avoir tous nos plans de succès. Vous avez raison, la seule chose sur laquelle on doit travailler, c'est sur l'exécution,
01:10:21exécuter les plans opérationnels qui ne sont pas des plans qui n'ont jamais été faits par quiconque.
01:10:30Toutes les compagnies que vous avez citées ont fait ce genre de travail, c'est que nous, on était en retard d'avoir,
01:10:36en tant que compagnie, de les mettre en œuvre. Donc on avait déjà commencé à le faire en 2023, la compagnie avait fait pas mal de ses actions.
01:10:44C'est pas quelque chose de dramatique du point de vue que c'est nouveau et personne ne l'a fait, c'est des choses qu'on devrait exécuter à un taux très rapide.
01:10:53Et d'ailleurs, nos résultats financiers le réflectent. Quand vous voyez le montant d'investissements qui doivent se faire,
01:11:00il y a pas mal d'investissements qui sont faits dans une restructure de continuer la transformation de nos effectifs de coûts.
01:11:09Ça, c'est la chose que je voulais mentionner. Et quand je vois 2024, elle n'est pas aussi bien qu'on se l'attendait.
01:11:18La seule raison, c'est que nous avons mis en perspective le fait que nous sommes dans cette période maintenant des premiers six mois de l'année
01:11:26où nos clients sont bien plus réservés à nous donner des contrats à long terme parce qu'ils n'ont pas encore une visibilité claire
01:11:35de comment on va réduire notre dette ou comment on va avoir la liquidité nécessaire à long terme.
01:11:42Donc, on a réflecté ça dans nos plans parce que nos plans originaux avaient une croissance de revenus qui était bien plus importante dans un coût qui devait diminuer.
01:11:55Donc, nous avons un coût fixe qu'on doit résoudre. Et encore une fois, on y va. C'est pas quelque chose qu'il faut inventer.
01:12:02C'est pour ça que je disais, je ne veux pas minimiser le fait qu'il n'y a pas mal de travail à faire, mais ce n'est pas un travail qui n'a pas de new ground.
01:12:10Ça veut dire que personne n'a fait avant.
01:12:12Je me permettrais juste de rajouter quelque chose, c'est que nous avons en tant que conseil pleinement confiance dans l'équipe de management pour pouvoir aller vers ces résultats et cette profitabilité.
01:12:24Ce qui est important, c'est de redonner la confiance. Tout d'abord, redonner la confiance à nos employés.
01:12:28Les employés ont confiance au groupe. Paul a mentionné que le taux de démission d'employés a été en janvier de cette année le plus bas depuis un certain nombre d'années.
01:12:39La société sait conserver ses collaborateurs et notamment parce qu'elle offre à ses collaborateurs une formation et une capacité de pouvoir passer un certain nombre d'examens, si vous voulez, ou de validation qui est bien meilleure que nos compétiteurs.
01:12:56Donc, nous remercions nos employés et nous savons pouvoir compter sur eux.
01:13:02Mais il faut aussi les rassurer et surtout tuer tout le bruit médiatique au cours d'Atos.
01:13:06Il y a eu un bruit médiatique tout à fait détestable avec des gens qui commentaient de manière publique, de manière détestable sur l'avenir de la société, sur ce qui pouvait s'y passer sans aucun respect pour les employés, sans aucun respect pour les clients non plus.
01:13:22Je crois que nous avons retrouvé une certaine sérénité et j'espère que les annonces qui ont été faites mardi matin, comme vous l'avez mentionné, vont redonner confiance d'une part aux employés et d'autre part aux clients.
01:13:33Je suis très heureux que nous partagions la même vision qu'il y aura une solution.
01:13:38On n'a jamais vu un groupe comme Atos en phase de conciliation ne pas trouver une solution.
01:13:44Donc, avant ces annonces, tout le monde pouvait se demander ce qui va y avoir une solution.
01:13:48Aujourd'hui, nous savons qu'il y aura une solution parce que ça a toujours été le cas.
01:13:53Et ça, j'espère que ça va donner confiance aux employés et aux clients de manière à pouvoir continuer de reconstruire, de manière à pouvoir renouveler les contrats et pouvoir attirer les clients.
01:14:04Donc, nous allons y travailler. Le management va y travailler.
01:14:07Et notre rôle aujourd'hui, c'est d'avancer le plus vite possible pour trouver cette solution et faire en sorte qu'elle puisse être mise en place très, très rapidement.
01:14:14Ce qui aura comme bénéfice supplémentaire d'assurer toute la confiance sur la soutenabilité aussi des activités dites sensibles qui sont importantes pour la souveraineté nationale.
01:14:29Merci, Monsieur le Président.
01:14:31Encore une question de la salle de François Bonneau et ensuite, je reviendrai au rapporteur.
01:14:37Oui, merci, Monsieur le Président, Madame la Présidente.
01:14:43Effectivement, dans votre discours, vous souhaitez apporter de la confiance et vous avez tout à fait raison dans un contexte qui est difficile.
01:14:51Mais enfin, quand on regarde le cours de l'action depuis 5 ans, il a baissé de 97%.
01:14:56Donc, il faut aussi que vous compreniez les inquiétudes des rapporteurs, des questions qui ont pu être posées dans le contexte.
01:15:03Et donc, est-ce que finalement, le fait de gérer deux activités aussi différentes n'est pas préjudiciable à l'ensemble du groupe ?
01:15:10Et je dirais que malheureusement, les performances sembleraient l'indiquer.
01:15:17Et juste de rappeler ce qui a été dit par le président Perrin et à l'instant, c'est que ces activités de cybersécurité sont ultra sensibles.
01:15:25Donc, malgré un discours qui est le vote, nous aimerions avoir vraiment des assurances dans ce domaine et non pas sur la gestion de votre groupe,
01:15:35mais sur la pérennité de ce qui est fondamental pour la souveraineté française.
01:15:41Je vais vous donner une réponse, conseil, et ensuite, je laisserai Paul commenter.
01:15:45C'est que, comme on vous l'a dit, il y aura une solution pour le groupe.
01:15:51Ce n'est pas une question, c'est une réalité.
01:15:53Nous en sommes tout à fait convaincus. Il n'y a pas d'exemple en France où on n'a pas trouvé de solution.
01:15:58Ce qui veut dire que s'il y a une solution pour le groupe, toutes les activités dites sensibles qui sont liées à la souveraineté de sécurité informatique,
01:16:06les activités pour lesquelles on travaille, pour le Département de la Défense, pour les différentes activités liées à l'énergie, EDF et autres,
01:16:14ces activités-là sont pérennes. Donc, nous n'avons aucun doute là-dessus.
01:16:19Et en plus, nous avons dit que, quelle que soit la nature du repreneur, il y aurait capacité de les protéger si jamais la nature du repreneur n'était pas compatible avec une vue de souveraineté.
01:16:32Et c'est là, je pense, aussi un point important, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de soucis à avoir.
01:16:37Et je vous ai dit que nous nous engageons, quelque chose de fort, et le management et le conseil s'engagent à ce que les activités dites sensibles soient bien protégées,
01:16:49quelle que soit la solution qui pourrait être apportée par les repreneurs. Et l'État a pris aujourd'hui les mesures pour pouvoir s'en assurer.
01:16:58En plus, si jamais l'État pensait que nous tenions pas notre engagement, il a la capacité de faire en sorte que ce soit réalisé.
01:17:06Donc, je pense que la démarche de l'État est une démarche qui est forte, qui est importante, qui est décisive d'une certaine manière,
01:17:12qui pourra peut-être s'accompagner d'autres choses, qui le renforcera encore plus. Je ne suis pas là pour commenter sur ce que peut faire l'État.
01:17:18Mais déjà, aujourd'hui, je suis extrêmement ferme sur le fait que vous n'avez pas à vous soucier de l'avenir et de la pérennité des activités.
01:17:27Vous êtes dans votre fonction, bien entendu, pour nous faire réagir, mais nous nous engageons là-dessus.
01:17:33Donc, c'est très, très clair et c'est un engagement et du conseil et du management.
01:17:38Pour en revenir sur les deux actifs d'activité que nous avons, de Tech Foundation et d'Evidence, vous avez tout à fait raison, elles sont, encore une fois,
01:17:47elles servent des marchés différents, n'est-ce pas? Mais maintenant, elles sont dans notre cadre et dans nos plans pour l'avenir.
01:17:55Donc, c'est le plan que nous avons partagé. Nous avons des actions très claires qu'on a partagées avec le marché.
01:18:03Qu'est-ce qu'on va faire pour la croissance d'une des activités? Qu'est-ce qu'on va faire pour la croissance de l'autre?
01:18:08On a des plans très détaillés pour chacune des activités que nous avons dans le cadre d'Atos Total comme compagnie et on va exécuter ces plans-là.
01:18:21Donc, ce n'est pas un conflit entre les deux pour le moment parce qu'ils sont séparés comme activités, mais on est en train maintenant de trouver,
01:18:32de collaborer quand on va devant le client parce que parfois, le client veut acheter certaines affaires. J'ai déjà vu pas mal de clients ces derniers mois
01:18:42qui d'habitude aussi, il y a certains clients qui veulent acheter des solutions, disons, d'un parti, pas de plusieurs.
01:18:53Donc, ils aimeraient bien de voir la compagnie continuer à opérer les deux activités qui avaient été séparées.
01:19:02Donc, pour le moment, tout ce que je peux vous dire, c'est qu'on a des plans très détaillés qui ont été partagés avec toutes les projections financières nécessaires
01:19:09et on va exécuter le plan qu'on a mis en place et les paramètres financiers nous permettent de pouvoir réaliser ce plan qu'on a déjà partagé avec le marché.
01:19:20Donc, c'est quand on dit qu'on va réduire la dette, quand on dit qu'on a besoin de temps de fonds, de nouveaux cash, c'est fait pour pouvoir implémenter ce plan.
01:19:30Si vous nous permettez... Oui, allez-y, Monsieur le Président.
01:19:33Excusez-moi, Madame la Présidente. Je voudrais juste, sur la réduction de la dette, en fait, mettre les choses en perspective.
01:19:41C'est par construction, aujourd'hui, nous n'avons plus 5 milliards de dettes. Nous avons la moitié de cette dette, puisqu'elle va être effacée d'une manière ou d'une autre.
01:19:52Et si on regarde la valorisation de la dette sur le marché, ça représente bien ceci, c'est-à-dire qu'on peut croire ou ne pas croire à la vertu des marchés,
01:20:01mais la valorisation de la dette sur le marché nous donne une dette valorisée aux alentours de 30 % de sa valeur faciale,
01:20:08donc une valorisation de la dette qui est encore plus faible que là où nous pouvons aller, puisqu'il y a une incertitude et donc les investisseurs ne sont pas prêts à aller jusque au niveau où nous l'avons annoncé.
01:20:18Donc cette évolution de la dette, elle est déjà dans les faits sur le marché, mais nous ne sommes pas là pour parler du marché.
01:20:26Mais vous pouvez être tout à fait confiant que c'est l'effacement de la moitié de la dette et pour nous, et je pense pour les repreneurs, le seul moyen d'avoir cette soutenabilité-là.
01:20:35Donc on n'a pas de doute non plus sur le fait que cette dette, même si facialement, aujourd'hui, contractuellement, elle est de 5 milliards,
01:20:42elle est dans la réalité à venir sur le marché et sur ce qui sera négocié, elle est de beaucoup moins.
01:20:49Je vais me quitter parce que j'ai la conférence des présidents. Je voudrais bien évidemment, monsieur le président, monsieur le directeur général, vous remercier,
01:20:58et vous l'aurez compris, au travers des questions et principalement du travail qu'ont mené nos rapporteurs, combien pour nous il est important.
01:21:06Alors vous nous avez rassuré, en tout cas, vous avez beaucoup parlé de confiance et de nous dire que le groupe, aujourd'hui, était en capacité de faire face à un certain nombre d'enjeux auxquels on a fait référence.
01:21:21Moi, je vous en remercie et je laisse le président Perrin terminer cette audition.
01:21:26Et je sais que, d'ores et déjà, la présidente Sophie Primat souhaite de nouveau poser une autre question et après, bien évidemment, on pourra continuer.
01:21:36En tout cas, moi, au nom de la commission des affaires économiques, je voulais vous remercier de votre participation à cette audition qui était attendue
01:21:43et qui, je l'espère, sera de nature à nous donner confiance dans l'avenir pour Atos. Merci beaucoup.
01:21:49Merci beaucoup, Madame la Présidente.
01:21:50Merci.
01:21:51Merci. Alors je reviens donc aux rapporteurs et je vais faire dans un ordre de bienséance. Et donc je donne la parole à Madame la rapporteure.
01:22:00Merci. Pardonnez-moi ces questions à répétition. J'ai bien écouté, évidemment, votre plan et aujourd'hui la nécessité de passer de 5 milliards à 2,5 milliards de dettes.
01:22:10C'est le cahier des charges, finalement, que vous avez donné, sur lequel vous vous engagez pour la continuité de l'entreprise.
01:22:16Dans ces 2,5 milliards de baisse de dettes, il peut aussi y avoir une solution qui consiste... Parce qu'on parle beaucoup de l'empreinte d'Atos en France
01:22:26pour des raisons de souveraineté, de défense qu'on comprend tous ou de nucléaire, etc. On peut regarder aussi à travers le monde
01:22:34est-ce que la cession d'une partie de l'entreprise... Par exemple, aux États-Unis, on a beaucoup questionné l'acquisition de Sintel, par exemple,
01:22:42pour être cash, à la fois sur son niveau d'achat, à la fois sur son intégration dans le groupe, etc. Est-ce que ça, c'est quelque chose
01:22:50qui aussi a été envisagé dans votre plan de prédiction ? Deuxième question. On nous a beaucoup parlé... On sera obligés de l'aborder dans notre rapport
01:23:01de gouvernance post-2020, avec une gouvernance qui a beaucoup évolué. D'abord, un poste de PDG qui a été scindé en président
01:23:11et en directeur général. Vous en êtes expression aujourd'hui. Peut-être savoir quelle est votre vision sur ce poste. Et moi, je n'ai pas de jugement de valeur
01:23:22sur les personnes qui se sont succédées. La question, c'est la succession des directeurs généraux au sein d'Atos. Pour éviter ça, comment on fait ?
01:23:31Parce qu'on voit bien que derrière la succession des dirigeants, il y a des successions de stratégies qui sont probablement perturbantes pour l'entreprise.
01:23:42Et puis voilà. D'autres questions, mais ce n'est pas grave. Je vais peut-être donner une réponse rapide. Et ensuite, Paul pourra détailler un peu plus
01:23:55sur le bien-fondé de différentes sessions. Nous avons bien entendu étudié avec le Conseil, sous proposition du management, différents formats qui nous permettent
01:24:06de garantir la soutenabilité du groupe. Et la solution proposée garantit l'intégrité du groupe aujourd'hui dans ce qui est proposé aux différents apporteurs de capital.
01:24:18Il y a un certain nombre de personnes qui ont proposé des idées. Et nos amis de LUDAC – je dis « nos amis » parce que nous les voyons très souvent.
01:24:26Nous sommes aujourd'hui, en tant que Conseil, très ouverts à rencontrer les actionnaires. Donc nous avons rencontré les représentants de LUDAC, M. Le Sen, la semaine dernière.
01:24:37On voyait un petit comiquet de presse aujourd'hui en disant que la solution pourrait passer par la vente des États-Unis. Donc je suppose que vous faites référence à cela.
01:24:46Nous ne pensons que ce n'est pas le cas, mais tout simplement parce que si la vente d'un actif peut, en effet, rapporter des liquidités au groupe, nous vendons du résultat net.
01:24:58Et en fait, la soutenabilité de la dette va dépendre du résultat net résiduel dans la société. Et si cet actif est vendu à un prix en dessous duquel ce qu'on perd en résultat ne sert pas et ne permet pas de compenser
01:25:12ce qui a été gagné en dette, eh bien on se retrouve dans la même solution. Donc la vente des États-Unis ou d'un actif à un prix trop bas – et le prix évoqué par LUDAC était ce qu'il était,
01:25:26nous pensons, mais on ne va pas rentrer dans ces discussions-là – c'est la vente d'un actif facialement réduit la dette, mais ne réduit pas le besoin de réduction de la dette in fine sur les activités résiduelles.
01:25:41Il se trouve que les États-Unis ont une marge de profitabilité relativement importante. Donc ce qui reste derrière va avoir besoin d'encore moins de dette. Donc ça ne change pas le schéma.
01:25:51Mais bon, chacun peut proposer des solutions. Mais soyez rassurés que nous avons tout étudié. Voilà. On n'a pas laissé de cailloux non retournés. Donc c'est très, très clair.
01:26:02Paul, est-ce que tu veux commenter là-dessus ? C'est bon. Alors je vais juste revenir sur les points de gouvernance. Oui, la société a passé des années difficiles.
01:26:13Dans ces années difficiles, il y a nécessairement des points de gouvernance où des personnes partent. On a une évolution du Conseil.
01:26:21Et tout cela contribue à créer une certaine anxiété de la part des employés d'abord. Et comme je vous dis tout à l'heure, le plus important, c'est aujourd'hui de faire en sorte que les employés continuent d'être motivés.
01:26:36Et ils ont notre engagement. Nous faisons tout pour faire en sorte que nous garantissons la soutenabilité des activités pour les employés. C'est très important et pour nos clients aussi.
01:26:46Donc il y a eu des évolutions de gouvernance. On ne reviendra pas là-dessus. Ce qui est très important de voir aujourd'hui, c'est que nous sommes proches d'une solution qu'on connaîtra au mois de juillet.
01:26:58Donc cette phase un petit peu compliquée prend fin. Et ça, c'est important. Et les personnes et les entités qui apporteront du capital définiront ce qu'elles doivent faire.
01:27:10Et on pourra avancer avec une vue qui sera claire et partagée avec tout le monde sur là où la société doit aller.
01:27:17Je pense que cette phase de volatilité et d'incertitude va prendre fin. Et ensuite, on va pouvoir avoir un message clair aux employés, aux clients et aux actionnaires, aux créditeurs sur comment la société va évoluer.
01:27:31Voilà pour cette audition au Sénat des dirigeants du groupe ATO, ce groupe informatique français en forte difficulté financière.
01:27:38C'est la fin de cette émission. Merci de l'avoir suivie. Continuez à suivre l'actualité politique et parlementaire sur notre site internet publicsenat.fr.
01:27:45Je vous souhaite une très bonne journée sur Public Sénat.

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