Coach N'Sengi

  • il y a 4 mois

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00:00 Voilà donc Christian Sengui, 62 ans. Je suis donc directeur de l'académie de REDM,
00:08 Singwa Dereng de Molenbeek, qui sont montés récemment. Mais mon parcours est celui-ci,
00:15 c'est que je me suis distingué au niveau du football parce que je suis le premier à
00:18 avoir fait venir les binationaux. Donc tout ce qui était métis, tout ce qui était congolais,
00:24 binationaux, j'ai fait venir tous ces jeunes garçons. Donc à partir de, j'ai commencé en 95,
00:31 85, s'il y a des français ici, et on a fait notre premier match historique, c'était contre la
00:37 Belgique, Belgique-Congo, personne ne le sait, dommage, il n'y avait pas assez de, vous le savez,
00:42 hein, merci merci, mais voilà. Donc voilà, c'était le 10 octobre 2002, donc c'est la première fois
00:49 que le Congo et la Belgique s'affrontaient avec les binationaux. Donc c'était la première sortie,
00:52 c'est là que ça m'a un peu mis un peu, m'a un peu distingué des autres entraîneurs. Et après,
00:58 mon parcours a été un peu plus, un peu plus rapide. J'ai fait ça en bref. En 2012, on se qualifie
01:05 pour, en 2018, on se qualifie pour les Jeux Olympiques, mais on est disqualifié pour une
01:10 faute administrative, on en reviendra plus tard. En 2018, je suis la pro licence, je suis le premier
01:16 congolais à avoir la pro licence internationale, l'UEFA, la pro licence, la grande, comment dire,
01:22 le gros diplôme des entraîneurs. Ensuite, en 2019, je deviens sélectionneur équipe internationale
01:29 du Congo, directeur technique aussi, donc j'ai eu tous les postes qui étaient donc vacants pour
01:33 la sélection congolaise de football et la fédération. Et du coup, je suis rentré en 2022 pour
01:42 reprendre la fonction de directeur adjoint de l'académie du RUDM. Entre temps, j'ai fait quand
01:49 même de 2012 en 2021 entraîneur, formateur professionnel, au Royal Sporting Club d'Anderlecht.
01:57 Là, c'était les 10 meilleures années au niveau de la formation que j'ai eu. Voilà, en bref,
02:01 voilà ce que je suis au niveau de la communauté. Ce qui m'a vraiment plu, c'est de faire venir les
02:08 jeunes congolais au Congo, ceux qui n'ont jamais mis les pieds, ceux qui ne connaissaient pas le
02:13 Congo et tout, c'est de les faire voyager, voir leur pays. C'est comme si on leur avait
02:17 apporté la terre promise. Donc c'était vraiment beau à voir. Est-ce qu'on le mettrait lui ?
02:24 Tu étais un blanc en Afrique.
02:25 Ah oui, alors tu vois, on est entre deux trucs. On dit, il est capable de le faire,
02:29 est-ce qu'on le mettrait ? Et au Congo, on va te dire, il se prend pour qui ? Donc il y a aussi
02:35 cette difficulté. Je tombe sur Moukron et on me dit, oui, ils peuvent venir, 4, mais ils ont un
02:40 surcursus scolaire à faire. Je dis, voilà, ils doivent aller à l'école. Ils ont terminé l'école
02:44 et on s'est dit, s'ils ne réussissent pas à l'école, au football, ils vont à l'école.
02:49 Effectivement, ils sont arrivés en réserve. Il y en a un qui a réussi, il a été professionnel,
02:53 il est parti en... Mais les autres, il y en a un qui est devenu maçon, un autre qui a fait
02:58 la toiture et Kalu Kembi a ouvert, a fait sa société d'électricité. Donc c'est un garçon
03:05 qui a grandi au Congo. Il est venu avec un cursus scolaire congolais. On l'a encadré,
03:10 il a fini sa scolarité, il a fini son cursus sportif, mais il n'a pas atteint le fait qu'il
03:18 soit professionnel. Et de là, il s'est reconverti en électricien. Donc il est devenu ingénieur
03:26 électricien. Il a fait sa société. Et ça, ça a inspiré d'autres joueurs de football en se disant,
03:32 voilà, moi maintenant, je vais faire... Ils vont suivre ce qu'il y a dans l'écosystème du football.
03:38 Mais la première chose que je leur demande, c'est les langues. Parce qu'avec les langues,
03:42 il y a la communication. Les langues, pas les langues... L'anglais, je pense que c'est à la
03:46 portée de tout le monde. Mais les langues comme le japonais, le chinois, le portugais, l'espagnol,
03:51 le slave et tout ça. Tous ces langues-là qui ne sont pas très, très, très, disons, utilisées.
03:57 Ça, c'est des choses qui vont vous ouvrir. Et je donne des pistes, les écoles qu'il doit
04:02 fréquenter et tout et tout. Moi, je pense qu'en règle générale, par rapport à mon travail,
04:06 c'est vraiment de suivre notre jeunesse, de leur donner les conseils qu'il faut pour pouvoir
04:16 garder notre focus par rapport à l'avenir qui va arriver. C'est très important d'avoir une
04:22 jeunesse qui soit cultivée, qui soit alerte à ce qui va se passer. Et voilà, moi, dans le métier
04:29 du football, c'est un peu ce que je donne. J'aime bien, disons, lancer un peu les jeunes
04:33 entraîneurs, les scouts et tout, tout ce qu'il y a, les analystes et tout ça, etc. J'essaie un peu
04:37 de les réunir pour rejoindre un peu ce que vous disiez. Qu'est-ce que je fais ? Je suis un peu le
04:42 godfather de tous ces gars, tous ces petits gars et je les ramène. Je les ramène à moi et je leur
04:48 demande de pouvoir être le meilleur possible et toujours enlever les stéréotypes genre "arrivés
04:53 en retard". Vous comprenez ? Ce truc-là, c'est des petites phrases qu'on n'aime pas beaucoup. Dans
04:56 le milieu du football, vous les Noirs, vous êtes cool, vous êtes toujours en retard. Donc tout ça,
05:00 il faut enlever tout ça. Il faut montrer qu'on est au-dessus, au top. Et voilà, c'est peut-être
05:06 des mots qui sont plus sportifs que scientifiques, que je vois ici, parce que je trouvais qu'il y a
05:12 un parterre et il y a vraiment un public et aussi les intervenants qui sont de très, très haut
05:16 niveau, high level. Et franchement, là, on peut être fier d'être dans cette communauté parce
05:22 qu'on a tout ce qu'il faut. Il suffit d'attendre, de patienter. Je vous dis, on est à 30, 40 %
05:27 on arrive. Dans quelques années, la jeunesse ici avec Arthrit, je pense que ma fille m'a dit qu'elle
05:32 était dans votre classe, elle s'appelle Joyce. Ah oui ? Et du coup, je dis, cette génération,
05:40 elle va nous apporter la fierté qu'on attendait depuis longtemps. Je pense qu'on est dans le bon.