• il y a 7 mois

Tous les samedis et dimanches soir, Thomas Schnell reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 18h30 à 19h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend

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Transcription
00:00 Asselineau, il y a un sujet en tout cas à la une de l'actualité ce soir qui nous a fait réagir, c'est cette vidéo
00:04 cette vidéo d'Emmanuel Macron qui tente de s'adresser aux jeunes. Il va à nouveau prendre part
00:09 dans la campagne des européennes. Longue vidéo en forme de questions réponses avec les jeunes.
00:14 Elliot, pourquoi est-ce que Renaissance n'arrive pas à attirer le vote de cette génération, les moins de 35 ans ?
00:20 Alors ce qui est assez frappant en tout cas, c'est de voir en effet que dans les enquêtes d'opinion, Renaissance est
00:26 singulièrement plus bas que l'intégralité des autres parties les plus populaires de France.
00:30 Chez les 18-24 ans par exemple, la France Insoumise arrive devant
00:34 Renaissance, bien que le Rassemblement National soit le premier parti chez cet étage-là. Il faut attendre les 24-30 ans
00:42 pour que Renaissance se hisse très timidement
00:45 entre le Rassemblement National et la France Insoumise, mais cela reste assez marginal. Et c'est vrai que
00:51 le vote Renaissance finalement est une forme de vote de la stabilité, qui a repris un peu l'électorat de ce qu'on pouvait appeler une
00:57 droite orléaniste d'un point de vue historique, et qui est donc particulièrement
01:01 puissant chez les cadres, chez des personnes qui ne voient aucun inconvénient dans l'intégration européenne, puisqu'ils ont surtout bénéficié d'Erasmus, mais qu'ils ne
01:10 souffrent pas de la surimposition de normes administratives
01:13 qui s'imposent dans leur travail d'agriculteur par exemple.
01:18 Et c'est donc sur ce clivage-là qu'il y a en effet quelque chose que Valérie Ayé peine à capitaliser, d'autant que d'un point de vue purement
01:24 idéologique, elle est concurrencée sur la question européenne par Raphaël Glucksmann, et il est certain qu'elle ne s'y attendait pas.
01:29 Jules, à l'instant on avait avec nous en direct Shannon Seban qui est
01:33 candidate en 25e position sur la liste de la majorité et conseillère à Rosne-Souba. Elle parlait d'un temps de pédagogie nécessaire pour
01:40 mobiliser cet électorat-là jusqu'au 9 juin. On en est encore là dans la majorité ?
01:45 Malheureusement, évidemment,
01:48 elle nage un petit peu dans la soupe, dans la smoule, c'est-à-dire que depuis le début de cette campagne européenne
01:53 il n'y a que des problèmes dans la majorité présidentielle.
01:56 Déjà Valérie Ayé ne devait pas être là. Il y a eu une quinzaine de personnes à qui on a proposé, on a proposé à Bruno Le Maire,
02:02 on a proposé à Clément Beaune.
02:03 Personne n'a voulu rentrer dans cette bagarre-là. Pourquoi ? Parce qu'en fait le combat a été perdu d'avance face à Jordan Bardella qui est un rouleau
02:10 compresseur qui est aujourd'hui dans le dernier baromètre
02:13 OpinionWeb pour Europe Insight News et les JDD qui a hauteur de 31% quand Valérie Ayé perd un point et est à 16.
02:18 Donc déjà c'était un problème d'incarnation. Ensuite on a le problème de la campagne.
02:22 On a d'un côté Emmanuel Macron et Gabriel Attal qui viennent de rentrer en campagne et qui sont sur des thèmes complètement différents.
02:28 Cette semaine, Gabriel Attal, il était à La Rochelle pour commémorer l'abolition de l'esclavage. Il a pointé l'ERN
02:34 sans le nommer évidemment, mais on sentait bien les sous-entendus dans son discours. C'est évidemment un gros problème de
02:42 motif de campagne. Les gens ne vont pas se déplacer parce que la majorité présidentielle
02:48 accepte ce débat avec l'ERN. L'ERN en plus, ça les arrange complètement
02:52 d'avoir ce match parce que Jordan Bardella a théorisé ça. Il veut des élections de mi-mandat, il veut sanctionner
02:57 Emmanuel Macron et donc à qui tout ça profite ? A Raphaël Glucksmann qui a une percée assez fulgurante
03:03 dans les sondages et qui maintenant est vraiment juste dans le rétroviseur de Valérie Ayé. Et ensuite ça pourrait aussi à un moment donné
03:10 profiter à François-Xavier Bellamy parce qu'il y a des électeurs de centre droit chez Emmanuel Macron
03:14 qui ne sont pas du tout satisfaits de la campagne qui est menée par la majorité présidentielle. Je vous ai dit une
03:19 campagne qui n'est fixée que pour l'Europe. Alors vous allez me dire "c'est normal, c'est des élections européennes"
03:25 mais les Français, ils ont envie que ce scrutin soit nationalisé. Pour ça, ils ne voteront pas. Et ensuite, il y a aussi vraiment ce sujet
03:33 de "c'est nous ou l'extrême droite" et ça malheureusement c'est quelque chose que les gens ne peuvent plus entendre.
03:38 Et alors justement, Eliott Mamann, pour cristalliser peut-être cette incarnation, il va y avoir une rencontre entre Gabriel Attal et Jordan Bardella.
03:46 D'abord cette semaine pour consulter sur la lutte contre les violences faites...
03:50 les violences des jeunes, si vous voulez, le Premier ministre. Peut-être une première étape avant le débat
03:56 du 23 mai entre le président du Rassemblement National et le Premier ministre. Qu'est-ce qu'on pourrait attendre de ce débat ?
04:02 En tout cas,
04:03 il est vrai qu'on a beaucoup voulu faire des asymétries entre les deux.
04:07 Considérer que par exemple,
04:09 Gabriel Attal avait précisément été nommé du fait de sa jeunesse parce qu'il pouvait constituer une forme d'arme
04:15 anti-Bardella face à l'image du jeune cadet et du jeune gendre parfait que pouvait
04:22 représenter le président du Rassemblement National. Et certains commentateurs avaient voulu faire lors de la nomination de Gabriel Attal
04:28 des comparaisons pour dire qu'à cet égard, d'un point de vue tant sociologique qu'idéologique, si vous voulez, on pouvait trouver une complémentarité entre les deux.
04:36 Moi, ce que je suis surpris par rapport à la campagne, c'est qu'il y a, comme Jules Torres le disait,
04:40 des moyens extrêmement puissants qui sont déployés par la majorité.
04:43 En trois jours, une vingtaine d'entretiens ont été accordés à la presse quotidienne régionale.
04:47 Gabriel Attal lui-même a donné un entretien à des décrochages locaux
04:51 de France 3. D'autres ministres se sont prêtés à cet exercice et pourtant on voit bien que même en province, il n'y a absolument
04:57 aucune prise sur l'électorat.
04:59 Dans les baromètres, Jordan Bardalet réalise, pour l'instant, il est en tête même dans les grandes agglomérations.
05:04 Ce qui est une nouveauté pour le Ration national. Et pour revenir au débat, ce qui est intéressant, c'est que même Gabriel Attal à la base ne le voulait pas.
05:11 C'est Emmanuel Macron qui lui a forcé la main,
05:13 parce que Gabriel Attal, il ne voulait pas prendre beaucoup de risques dans cette campagne, parce qu'il sait que ces jours peuvent potentiellement être comptés
05:19 si une immense défaite il y a. Pour l'instant, dans la plupart des sondages,
05:23 Jordan Bardalet réalise le double de la majorité présidentielle. Ça n'est jamais arrivé dans l'histoire des élections européennes.
05:28 Souvenez-vous, en 2019, Jordan Bardalet était arrivé en tête, mais il avait obtenu 23 %.
05:33 Nathalie Loiseau s'en était plutôt bien sorti au regard de sa campagne, elle avait obtenu 22 %.
05:37 Donc vous voyez là, on a une différence de 16 points, alors qu'en 2019, il n'y avait qu'un point. Et en effet,
05:42 Elliot le rappelait, tous les ministres sont sur le pont. Emmanuel Macron, il a obligé ses ministres à y aller.
05:46 Et visiblement, ça ne fonctionne pas, ça ne marche pas.
05:49 Et pour Valérie Hayé, ça va être un mois encore très compliqué.
05:52 Peut-être faudra-t-il aussi l'arrivée d'une flamme olympique pour susciter l'enthousiasme, comme on avait vu à Marseille, pour cette fois les élections.

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