Dans son édito du 07/05/2024 dans l'Heure des Pros, Pascal Praud revient sur la mort de Bernard Pivot.
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00:00 *Musique*
00:04 Comment apprendre sans ennuyer ?
00:08 Comment lire sans jargonner ?
00:11 Comment questionner, je ne dis pas interviewer ?
00:14 Il n'aimerait pas. Comment questionner sans agresser ?
00:17 Il était un passeur, non pas de plat, mais un passeur de culture, d'énergie, de curiosité.
00:24 Bernard Pivot appartient à une génération en or.
00:26 Jacques Chancel, Alain Decaux, José Arthur, Philippe Bouvard ont parlé de Mozart, de Michelet, de Solzhenitsyn, de Béjar, de Soulages,
00:35 avec la grâce et la légèreté de Rudolf Nureyev dans La Bayadère.
00:40 J'avais 12 ans, 13 ans et je n'avais pas le droit de regarder la télévision après 20h30,
00:44 sauf le vendredi soir après Les Brigades du Tigre ou après Château Vallon.
00:49 Le concerto de Rachmaninov annonçait une permission de 22h30.
00:54 Philippe Solaire fumait avec un porte-cigarette.
00:57 Bukowski prenait du whisky ou du vin blanc.
01:00 Je sais, fumer tue et boire abîme, mes dieux que j'ai aimé cette époque.
01:05 Les décolletés de Bernard Henry, les yeux bleus de Monsieur Jean, dont ma mère était follement éprise.
01:11 Les phrases d'un jeune homme à la mémoire trouée qui fera du passé une mélancolie pour somnambule.
01:17 Le passé ne passe pas et Patrick Modiano a écrit pour toujours La Place de l'Étoile.
01:22 Merci, Monsieur Pivot, merci pour Simnon, Duras, Yursenar, merci pour ces tenues colorées,
01:30 ces chemises et ces cravates qui n'allaient pas toujours ensemble.
01:33 Merci pour cet état d'esprit, cet un ton, une couleur, une humeur, un état d'esprit.
01:39 Merci, Monsieur Pivot et vive les livres !
01:42 ♪ ♪ ♪
01:45 [SILENCE]