• il y a 7 mois
Transcription
00:00 *Musique*
00:19 Chers auditeurs, bonjour, bonsoir, bienvenue sur ERFM, ici Yann Purdom pour vous servir.
00:25 Nous sommes avec Youssef Indi, salut Youssef.
00:29 Bonjour Yann, bonjour à tous.
00:31 Pour ce 16e épisode de La Marche du Monde, il y a eu une petite coupure, mais on reprend du service, cher Youssef,
00:38 surtout que l'actualité est très très riche et nous allons commencer à déflorer le sujet avec cet attentat meurtrier
00:46 qui a eu lieu à Moscou au Crocus City Hall, qui a été très vite revendiqué par Daesh
00:54 et revendications qui ont été confirmées de manière un peu hâtive par les Américains et l'ensemble des Anglo-Saxons, si je peux dire.
01:02 Alors ce qui est curieux, c'est qu'en réalité, Daesh n'a pas revendiqué.
01:07 En fait, il y a eu un communiqué qui a été ensuite relayé par le média de Daesh,
01:14 mais le communiqué imputait les attentats à Daesh.
01:19 Donc en fait, on leur a imputé l'attentat. Alors peut-être que par la suite, il y a eu des revendications,
01:25 mais la revendication initiale n'était pas une revendication.
01:29 Ce qui a fait dire à la porte-parole russe, la charmante Zakharova,
01:36 qui s'est étonnée que les Américains soient si promptes à désigner Daesh,
01:40 eux qui ne sont pas capables de désigner les coupables de l'explosion du pipeline Nord Stream ou d'autres faits similaires.
01:48 Oui, d'ailleurs, on peut faire le parallèle avec le Nord Stream 1 et 2.
01:54 C'est-à-dire qu'il était évident que c'était le crime profité aux Américains.
02:00 Et très vite, on a eu des théories farfelues en nous disant que c'était des pêcheurs ukrainiens.
02:06 On a même accusé les Russes, comme si les Russes allaient faire sauter leur propre pêche.
02:10 Et là, c'est pareil. C'est-à-dire que juste après l'attentat, on a eu une théorie du complotisme autorisé.
02:17 Ça a été autorisé, comme l'a fait remarquer d'ailleurs Laurent Ozon.
02:20 Là, c'est du complotisme autorisé. Sur BFM TV, on disait que c'est Vladimir Poutine qui a organisé les attentats.
02:26 Et on voyait même des commentateurs presque se bidonner.
02:31 Le guetta, Bernard Guetta, l'ineffable Bernard Guetta, qui était tout sourire juste après l'attentat.
02:41 Je crois que c'était le soir même.
02:42 C'est vraiment une caricature, lui. C'est-à-dire le journaliste qui est passé homme politique.
02:46 Il est député européen.
02:48 Il ne se cache même pas.
02:49 Alors lui, il est pro-israélien, pro-UE, pro-libre-échange, pro-américain.
02:55 Oeuf, jambon, fromage.
02:56 Il coche toutes les cases.
02:58 Et il se pamait, en fait.
03:01 Un peu comme lorsqu'ils ont assassiné Darya Dugin.
03:05 Limite, il disait dans les médias qu'elle l'avait bien méritée.
03:09 On l'a qualifié de fasciste.
03:11 Là, c'est un peu le discours "les Russes l'ont bien méritée, c'est les Russes eux-mêmes qui ont organisé les attentats".
03:18 Avant de parler de Daech à proprement parler, quelle est ton analyse sur ces attentats ?
03:24 Alors moi, je ne me suis pas exprimé sur l'attentat en tant que tel, parce qu'on n'a pas suffisamment d'éléments.
03:33 Donc j'écoute, je lis ce qui se dit sur ces attentats.
03:38 Alors Jacques Beau, qui est un ancien colonel du renseignement militaire suisse, a émis une hypothèse.
03:48 Il a parlé d'une possible implication des services français et britanniques.
03:55 Mais ça reste une hypothèse.
03:58 À ce jour, il n'y a pas vraiment de preuves.
04:00 Par contre, un des terroristes en question a été membre de l'armée ukrainienne.
04:06 Ce qu'on peut dire, c'est que dans leur mode opératoire, rien ne ressemble au mode opératoire de Daech.
04:14 C'est-à-dire que c'est des mercenaires qui l'ont fait pour l'argent, puisqu'ils avaient un plan pour s'échapper.
04:24 D'ailleurs, ils étaient attendus du côté ukrainien.
04:27 C'est ce que rapportent les services...
04:29 Le FSB.
04:30 Le FSB.
04:31 Et c'est ce qu'a déclaré Vladimir Poutine.
04:33 Ils avaient une fenêtre de sortie vers l'Ukraine.
04:37 Donc peut-être que ces terroristes-là étaient des éléments, pour certains d'entre eux, de Daech.
04:42 Ce n'est pas impossible.
04:44 Mais depuis des années, Daech est impliqué dans la guerre en Ukraine contre la Russie.
04:51 Daech est présent en Ukraine.
04:53 Ils ont des combattants, tout comme il y a eu des combattants de l'armée israélienne.
04:59 Ce seraient des mercenaires qui s'étaient battus contre la Syrie et qui ont été relocalisés en Ukraine ?
05:06 Non.
05:08 On parle de, la plupart d'entre eux ou tous, de Tadjiks.
05:13 Sachant que l'ambassade d'Ukraine au Tadjikistan recrutait des combattants.
05:23 Ils ont lancé un appel pour recruter des Tadjiks pour leur guerre contre la Russie.
05:30 À qui profite le crime ?
05:35 Déjà, la Russie est en guerre.
05:38 Ce que certains oublient, c'est que la Russie est en guerre contre l'OTAN.
05:41 Premièrement.
05:43 Donc si on cherche un coupable, on va chercher du côté de ceux que la Russie combat.
05:48 Effectivement, la Grande-Bretagne, les États-Unis et la France font partie des puissances co-belligérantes en Ukraine.
05:57 Ce qu'on appelle l'État islamique, pseudo-islamique Daech n'existe plus en tant qu'État.
06:03 Daech existe en tant que groupe ou réseau de terroristes qui s'aiment.
06:17 Ils sont en Asie centrale, en Afghanistan, ils combattent les talibans.
06:23 C'est une internationale djihadiste.
06:25 Oui, ils ont été aussi actifs aux Philippines.
06:28 Bref, en gros, à peu près partout où les Américains et les Israéliens ont des ennemis, il y a Daech.
06:33 C'est ce que j'avais tweeté. J'ai fait un tweet qui a fait un million de vues dans les 24 heures.
06:38 Je faisais simplement remarquer que le Daech attaquait systématiquement les ennemis des Américains et des Israéliens.
06:45 C'est simplement une constatation.
06:49 En pleine génocide à Gaza, ce qui rend la chose encore plus curieuse.
06:54 Ce qu'il faut aussi dire avant que j'oublie, c'est que les attentats terroristes contre la Russie n'ont pas commencé avec l'attentat à Moscou.
07:06 Les Ukrainiens sont coutumiers du fait des attentats terroristes commis par les services ukrainiens contre la Russie.
07:17 On en a un certain nombre d'exemples depuis le début de la guerre et notamment ces derniers mois.
07:24 Donc, en fait, tout porte à croire que ces attentats ont été organisés par les Ukrainiens et des puissances membres de l'OTAN.
07:34 Voilà ce qu'on peut dire. Et non pas Daech comme force autonome qui aurait décidé en plein massacre à Gaza d'attaquer la Russie.
07:42 Mais c'est une sorte de continuité puisque Daech était manipulé au Proche-Orient lors du conflit contre la Syrie, contre Bachar el-Assad, puis l'occupation en Irak.
07:54 Il faut retracer un peu la genèse.
07:56 Daech a été créé par des éléments composites à la fois des anciens d'al-Qaïda et des anciens officiers supérieurs de l'armée de Saddam Hussein.
08:15 D'ailleurs, celui qui a été l'architecte de Daech, qui a constitué Daech en tant qu'État, c'est un homme surnommé Haji Bokr qui était un colonel du renseignement militaire de l'armée de l'air de Saddam Hussein.
08:33 Et il n'est pas le seul. Les dizaines de cadres de chefs de Daech sont des anciens de l'armée de Saddam Hussein, qui sont en fait des laïcs, qui ne sont même pas des musulmans pour la plupart.
08:44 C'était des bassistes. C'est étonnant que des nationalistes arabes laïcs basculent comme ça dans le djihadisme.
08:53 Les dollars peuvent aider.
08:56 Le djihadisme est une façade. Il y a des documents d'ailleurs que se sont procurés les reporteurs d'H.Piguel. Je cite dans mon article.
09:07 Ils ont mis la main sur les documents qui étaient dans le domicile de Haji Bokr. Haji Bokr qui n'avait même pas un seul Coran dans son domicile.
09:14 C'est quand même curieux. N'importe quel musulman de base a un ou plusieurs Corans chez lui. C'est la base.
09:21 Lui n'en avait pas alors qu'il a fondé un État dit islamique. C'est quand même curieux.
09:27 Donc en fait ils ont trouvé les documents chez lui. Il a constitué l'État daechien sur le modèle de l'État baassiste. Vraiment. J'ai pu lire ces documents.
09:43 Alors maintenant ces chefs baassistes de Daech ont recruté al-Baghdadi qui a joué le rôle de calife. Mais c'était un pantin.
09:57 Alors ces gens là pour beaucoup d'entre eux de membres de Daech se sont rencontrés dans les prisons américaines en Irak.
10:05 Ils ont été d'ailleurs selon les témoignages de gardiens de prison ces prisons américaines en Irak.
10:13 Ils ont constitué Daech littéralement sous les yeux des gardiens. Avec l'approbation des Américains.
10:21 Maintenant avant, quand on retrace la jeunesse de l'État daechien, qu'est-ce qu'on a ?
10:28 On a un document du Pentagone qui date de 2012 disant que les pays ennemis du régime syrien, de l'État syrien, ont tout intérêt à créer un État salafiste à l'est de la Syrie.
10:51 Et en fait l'État qui a constitué Daech s'est constitué à cheval sur la Syrie et l'Irak.
11:00 Ce que dit en fait ce document du Pentagone, document officiel, c'est que pour empêcher, enfin briser ce qu'ils appellent l'arc chiite,
11:13 c'est-à-dire Iran, Syrie, Hezbollah au Liban, pour briser cet arc, il faut constituer un État "sunnite" entre guillemets.
11:26 Il n'y a rien de sunnite chez Daech, c'est une autre histoire.
11:29 Il faut remplir le vide qu'a laissé le départ de Saddam Hussein.
11:36 Le vide a été rempli par les Iraniens et il s'agissait du point de vue des pétro-monarchies wahhabites des États-Unis et aussi de la Turquie.
11:49 Il fallait constituer cet État pour briser l'arc chiite.
11:55 Et un an plus tard, le 28 septembre 2013, on a un document du New York Times.
12:02 Je rappelle que le New York Times est un journal américain très bien informé et qui a des relations très fortes avec les officiers supérieurs américains,
12:15 et même les officiers supérieurs pentagones et israéliens.
12:20 Un certain nombre d'informations qu'on peut avoir sur les Israéliens, sur leurs projets, sur leurs stratégies, etc.
12:29 Et les américains via le New York Times. Donc le New York Times publie le 28 septembre 2013 une carte qui s'appelle "Comment faire 14 États à partir de 5 États".
12:40 Et quand on regarde la carte proche orientale de ce futur découpage, on a un Sunnistan à cheval sur la Syrie et l'Irak.
12:51 Et c'est précisément sur ce territoire-là que va se constituer Daech en 2014.
12:58 C'est-à-dire juste quelques mois après la publication de ce document.
13:02 Donc qu'est-ce qu'on a ? On a de l'argent et des armes.
13:05 Des armes de fabrication franco-allemande, des armes américaines.
13:09 Oui, parce qu'il y avait tous les dépôts américains qui avaient été laissés là suite au départ un peu précipité des GIs d'Irak.
13:19 Oui, et le départ, le retrait de l'armée irakienne sous les ordres des États-Unis sans combattre.
13:25 Ce qui a permis à Daech de mettre la main sur cet armement.
13:29 Mais Daech a aussi mis la main, d'après les experts, sur des armes suite à des combats qu'ils ont eus avec d'autres, ce qu'ils appellent les rebelles syriens.
13:37 Mais je suis désolé, vous ne pouvez pas constituer une armée qui en 2014 avait déjà plus de chars que l'armée française,
13:46 simplement grâce à des dépôts d'armes ou des armes récupérées à droite à gauche suite à des batailles.
13:53 On n'est pas dans un jeu vidéo où on ramasse des armes par terre.
13:56 Fortnite !
13:57 Voilà.
13:58 Et puis, il y a eu le largage d'armes américaines par les Américains.
14:04 Et les Américains ont déclaré que c'était des largages par erreur.
14:07 Ils ont largué ça par erreur.
14:09 Et les milliers de Toyota, de pick-up Toyota, flambant neuf.
14:15 Oui, on les voyait, on les voyait, les fameuses images.
14:17 Je veux dire, tout ça est tombé du ciel.
14:19 Et la vente de pétrole, notamment via la Turquie à Israël.
14:24 Oui, l'exploitation des gisements pétroliers fer en Syrie et en Irak.
14:30 Voilà, qui était vendue aux Européens et à Israël, mais surtout Israël à 75%.
14:35 Et Vladimir Poutine avait déclaré lors du G20 de 2015 que 50 États contribuaient financièrement à soutenir Daesh,
14:45 dont des États membres du G20.
14:49 Voilà. Donc Daesh est une création.
14:52 Si j'ajoute en plus de cela les déclarations d'officiers américains de Wesley Clark,
14:58 vous avez tous les éléments, je pense avoir présenté dans cet article,
15:02 tous les éléments nécessaires pour comprendre que Daesh,
15:06 ce n'est pas une bande d'islamistes entre guillemets, qui se sont réunis,
15:10 qui se sont dit "Tiens, si on crée un État".
15:12 Non, ça ne fonctionne pas comme ça. Vous ne pouvez pas créer une puissance militaire à partir de rien.
15:16 Donc c'est les Russes et Vladimir Poutine qui a sonné la fin de la récré.
15:20 Et les Iraniens.
15:22 Et les Iraniens, oui. Tu peux développer là-dessus ?
15:24 Oui. Daesh se constitue à partir de 2014.
15:31 Les Iraniens sont en pointe, notamment à l'époque du général Qassem Soleimani,
15:39 ils sont en pointe dans la guerre contre Daesh.
15:43 Et les Russes interviennent assez tardivement quand même.
15:47 Ils interviennent en octobre 2015. D'ailleurs j'y étais à ce moment-là,
15:51 j'étais en Syrie à ce moment-là, au début de l'intervention russe.
15:54 Et effectivement, les bombardements russes ont très largement contribué à détruire Daesh en tant qu'État.
16:03 Et 2015, c'est l'année des attentats du Bataclan.
16:06 Oui. 13 novembre.
16:09 Un attentat marqué qui a traumatisé la société française.
16:11 Quel lien on fait alors avec Daesh au Moyen-Orient ?
16:15 En fait, le terrorisme est un outil qui a plusieurs fonctions. Il est multifonctionnel.
16:24 Alors je cite, je ne sais pas si je l'ai cité dans l'article, un ancien officier allemand,
16:31 Horstel, qui a été instructeur des armées de l'OTAN, qui déclare dans un entretien à RT Deutsch, je crois,
16:43 donc après les attentats du 13 novembre, il dit que 95% des terroristes sont connus des services de renseignement de l'OTAN.
16:52 Et il qualifiait le terrorisme de "management de la terreur".
16:57 En disant que le terrorisme, comme l'avait dit Choprade à l'époque, il avait dit "le terrorisme est un fait étatique".
17:05 En fait, tous les experts militaires du renseignement, j'ai parlé de Jacques Beaux par exemple, Horstel,
17:13 ou tous ceux qui étudient la géopolitique sérieusement, savent que le terrorisme est et a toujours été un fait étatique.
17:23 Ce n'est pas quelque chose qui est automoteur. Alors quand ce n'est pas un fait étatique, c'est souvent utilisé par des États,
17:30 une fois que les organisations existent. Ça, d'accord, je veux bien.
17:35 Mais des terroristes fanatiques, en plus très souvent dérangés psychologiquement avec des QI à deux chiffres,
17:41 comme ceux-là, les terroristes du Bataclan, qui avaient un passé d'homosexuels prostitués, alcooliques, drogués,
17:50 je veux dire, ces gens-là n'ont pas la matière grise nécessaire pour organiser des attentats de cette ampleur.
17:57 Pour organiser des attentats de cette ampleur, il vous faut une organisation, un cerveau, des cerveaux, des armes, de l'argent, etc.
18:09 Bref, tous les spécialistes vont dans le même sens, à savoir que le terrorisme est utilisé à des fins.
18:18 Alors si on parle de la Syrie, de l'Irak, l'objectif, c'est la corrosion des États.
18:24 Donc là, on parle de mercenaires internationaux, 82 nationalités différentes.
18:29 Donc c'est une guerre internationale avec des brigades internationales.
18:36 Mais pour ce qui est du terrorisme en Occident, ça a eu une utilité pour le pouvoir, à savoir justifier.
18:45 À l'époque, c'était les lois sur le renseignement, la surveillance, justifier l'état d'exception,
18:50 justifier même des tentatives, alors ça n'a pas réussi, mais des tentatives de modification de la Constitution,
18:56 la modification de l'article 36 sur l'état de siège, la modification de l'article 16.
19:02 - Oui, le petit coupille au garde-à-vous, en fait.
19:03 - Voilà. Donc état d'urgence, état d'exception, justifier les lois liberticides, et aussi justifier des guerres extérieures.
19:14 Faire accepter à la population française, européenne, occidentale, les guerres successives contre le monde musulman.
19:20 - Oui, mais cet attentat du Crocus Sityo à Moscou a beaucoup fait penser à l'attentat du Bataclan.
19:27 Je pense que pour beaucoup de Français, ça a rappelé des souvenirs douloureux.
19:33 Et du coup, ça a un peu pris à contre-pied la propagande, puisque du coup, ça a généré un élan de sympathie pour les Russes.
19:41 Chose qui, je pense, n'était pas forcément quelque chose de voulu par la propagande massive que l'on subit dans les médias,
19:49 qui est anti-russes et pro-ukrainiennes.
19:51 Comment tu peux expliquer ça, en fait ? Parce qu'on a du mal à comprendre, finalement.
19:55 - Alors, il y a eu une émission intéressante avec Karine Beschet-Golovko et Rachida Chachi.
20:01 Donc, on entretient avec Karine Beschet-Golovko, qui est une juriste franco-russe qui vit en Russie.
20:09 Et elle avait dit plusieurs choses. Elle avait parlé d'une punition contre le peuple russe.
20:14 Parce que c'est vrai que du point de vue anglo-américain, du bloc otanien, il n'y a pas de distinction.
20:22 Je renvoie à mon dernier ouvrage sur la question. Il n'y a pas de distinction entre les combattants et les civils.
20:31 Quand on déclare la guerre à la Russie, on ne déclare pas la guerre à l'armée russe.
20:37 En fait, on déclare la guerre à l'état russe, au peuple russe.
20:40 Et la défaite sur le terrain en Ukraine, parce que c'est une défaite pour l'OTAN,
20:48 fait passer les forces de l'OTAN directement, sans transition, vers des attaques terroristes contre la population russe.
21:01 Donc ça, c'est un des aspects.
21:03 Et puis ça s'inscrit aussi dans la nouvelle stratégie ukrainienne d'envoyer un peu de manière aléatoire des drones, des bombes, du côté russe.
21:12 Xavier Morand, on a parlé dans un précédent bulletin, il a énuméré le nombre d'attentats perpétrés par les Ukrainiens contre les Russes.
21:23 Il a fait ça pour mettre en évidence que l'attentat fait par des tadjiks à Moscou n'est pas un cas isolé.
21:32 Ça s'inscrit dans cette continuité de terrorisme ukrainien, on peut dire Otano-Kievien.
21:39 Il y a l'autre aspect aussi que monsieur Golovko a mis en avant, c'est la volonté de diviser la fédération de Russie,
21:47 qui est en fait originellement un empire multi-ethnique et multi-confessionnel,
21:51 en essayant d'exacerber les tensions entre les Russes slaves et les musulmans.
21:59 Parce qu'il y a des millions de tadjiks qui vivent en Russie, mais au-delà des tadjiks...
22:06 Il y a le Dagestan, il y a la Tchétchénie...
22:09 Ils ont essayé de briser la cohésion en essayant d'exporter en Russie la stratégie du choc des civilisations.
22:19 On voit tout de suite que l'exécutif russe ne veut pas tomber là-dedans.
22:23 Ça expliquerait pourquoi les Américains ont été si prompt à désigner Daesh ?
22:28 Selon toi ? Parce qu'on a du mal à comprendre.
22:31 Tu vois ce que je veux dire ? On a du mal à comprendre.
22:33 Parce que comme je le soulignais précédemment, ça a généré une vague de sympathie envers la Russie,
22:38 notamment dans un pays comme la France, qui a connu exactement le même attentat terroriste.
22:43 Il y a des pauvres innocents qui allaient voir un concert, un spectacle, qui sont tués comme ça, comme des chiens.
22:48 Donc ça a généré une vague de sympathie, qui est complètement à contre-courant avec la propagande qu'on subit.
22:53 L'OTAN ne commet que des erreurs depuis le début de cette guerre contre la Russie.
23:03 Ils ont provoqué les Russes pour attirer les Russes en Ukraine, comme ils avaient attiré les Soviétiques en Afghanistan,
23:11 en espérant une chute du régime. C'est ça qu'ils espéraient.
23:16 Ils espéraient retourner la population russe contre son président, contre le Kremlin, contre l'État.
23:23 Et c'est le contraire qui s'est passé. Ça, ça a déjà été un premier échec.
23:27 Ils ont voulu affaiblir l'économie russe. Ça a été un second échec.
23:31 Donc en fait, ils vont d'échec en...
23:33 - Ils les voient un peu.
23:34 - Oui, c'est désespéré. On voit bien que la stratégie des Anglo-Américains n'est pas fondée sur la réalité russe.
23:43 Ça fonctionnait sur la réalité soviétique, c'est-à-dire avec une idéologie morte, un système qui ne fonctionnait plus,
23:52 une économie quasiment à terre. Et donc la guerre en Afghanistan a accéléré le processus de décomposition.
24:04 Mais dans la Russie actuelle, qui est en fait la cinquième puissance économique mondiale, au coude à coude avec l'Allemagne...
24:14 - Qui l'a dépassée, je crois.
24:15 - L'Allemagne, en parité de pouvoirs machins, avec un président extrêmement populaire qui a redressé un pays qui était à terre à la fin des années 90.
24:25 Tout ce que tentent les Anglo-Américains jusque-là se retourne contre eux et ne font que renforcer Vladimir Poutine.
24:33 - D'accord. Donc quid de Daesh ? Est-ce que c'est encore un actif de la CIA et du Mossad ? Qu'est-ce qu'on peut dire de Daesh ?
24:46 - Oui, en fait Daesh n'existe plus en tant qu'État, mais il existe toujours en tant que nébuleuse terroriste et qui peut être activée.
24:54 Alors, j'en ai parlé dans mon article, ils ont été activés à un moment donné sur le territoire chinois, précisément sur la nouvelle route de la Soie.
25:07 Deux mois après le départ du premier train de marchandises qui partait de l'est de la Chine pour aller à Londres, donc un trajet de 12 000 km,
25:16 deux mois après, vous aviez des menaces de Daesh sur la Chine pour entraver les routes de la Soie.
25:22 Au Myanmar, alors c'était pas Daesh, mais c'était les Américains en collaboration avec les Saoudiens et les Pakistanais qui ont déclenché la guerre au Myanmar,
25:32 qui est précisément à la fois sur la route de la Soie et sur les voies d'approvisionnement d'hydrocarbures qui approvisionnent la Chine,
25:41 et aussi, comme je l'ai mentionné dans mon article, des attaques contre les Philippines juste après les déclarations du président philippin qui...
25:53 C'est une drôle de coïncidence à chaque fois.
25:55 Qui disait qu'il rompt avec les États-Unis, qu'il rejoint le bloc sino-russe.
26:00 Donc, effectivement, on voit Daesh ou les autres groupes terroristes attaquer systématiquement là où il y a des ennemis des États-Unis.
26:09 Al-Qaïda au Yémen, Daesh en Afghanistan contre les talibans, systématiquement.
26:14 Donc, je ne reviens pas sur mon tweet d'un million de vues. Je persiste et signe.
26:19 Oui, le terrorisme dit islamiste wahhabite est sponsorisé par les pétromonarchies wahhabites, par les Américains et leurs alliés.
26:30 Et alliés, tu inclues Israël ?
26:32 Ah oui, bien sûr. Alors, dans le cas de Daesh, il faut être honnête, moi, je n'ai pas vu de trace d'Israël direct.
26:41 Mais Israël a l'habitude de faire faire son sale boulot par les Américains.
26:44 Je donne un exemple que j'ai déjà donné de multiples reprises.
26:48 Il y avait des groupes terroristes dans le Golan, des combattants qui combattaient la Syrie et qui étaient armés, financés par la CIA.
27:00 Trump, en 2017, si mon nom est bon, ferme l'antenne de la CIA en Jordanie qui armait et finançait ces groupes terroristes.
27:08 Ce qui a contraint Israël à prendre le relais. Parce que c'est pour le compte d'Israël qui combattait dans le Golan contre l'armée syrienne.
27:15 Et donc, Israël a dû financer et armer ces groupes terroristes.
27:19 Je rappelle que Israël a soigné des combattants d'Al-Nosra, à savoir Al-Qaïda, à Safed, par exemple, l'hôpital de Safed, qui passait la frontière.
27:29 Il revenait de Syrie et il se faisait soigner dans les hôpitaux israéliens.
27:33 On voit même des photos avec Netanyahou au chevet des combattants d'Al-Nosra.
27:39 Donc oui, Israël est impliqué.
27:41 Oui, c'était une façon pour Israël de faire la guerre à la Syrie, surtout.
27:45 Oui, en plus de cela, quand la guerre commence en Syrie à partir de 2011, je crois, dès 2012,
27:55 Israël commence ses bombardements réguliers de la Syrie, de l'armée syrienne, en fait, en soutien aux groupes terroristes.
28:04 Ça fait depuis 2012, et ils n'ont pas arrêté, que les Israéliens bombardent le territoire syrien, au moment où la Syrie est en guerre contre les groupes terroristes.
28:14 Oui, je vois bien. Mais pour en revenir à cette idée de Daesh, qui est donc un outil qu'utilisent l'Occident, les Anglo-Saxons, et tu le dis, même, on peut penser Israël.
28:29 C'est quand même un outil qui est difficilement contrôlable et qui peut se retourner finalement contre eux.
28:35 Puisque, pour en revenir, j'ai précisé que ça pouvait être contre-productif dans le cadre de l'attentat du Krokuï-Sity au La Moskou,
28:44 mais dans le cadre de l'attentat du Bataclan, ça a été contre-productif, puisque derrière, les politiques ont été obligés de lancer des grandes campagnes anti-Daesh pour exterminer Daesh.
28:53 Et finalement, ça a fait le jeu de Vladimir Poutine, qui s'est fait beau jeu de se faire passer pour l'homme fort qui allait annihiler les terroristes.
29:01 C'est ça que je veux dire, c'est que c'est difficile de comprendre, mais tu disais que c'est peut-être simplement une erreur.
29:06 C'est qu'en fait, ils ne maîtrisent pas forcément tous les éléments.
29:09 Alors, ils créent un golem dont ils peuvent perdre le contrôle, ça d'accord, mais ce n'est pas la France, ce n'est pas les États-Unis qui ont détruit Daesh.
29:20 Ils ont dit qu'ils allaient attaquer Daesh.
29:22 Non, mais ce que je veux dire, c'est que dans l'opinion publique...
29:24 Oui, dans l'opinion publique, mais dans le cas de la France, par exemple, comme je l'ai dit, ça a permis un certain nombre de lois liberticides qui ont été imposées.
29:37 Et je rappelle que Manuel Valls, qui était à l'époque ministre, je crois, ministre de l'Intérieur, je crois, avait refusé l'aide des services syriens qui voulaient lui communiquer plus de 200 noms de combattants dans les groupes terroristes de nationalité française.
29:57 Et Manuel Valls a refusé. Il a refusé des informations qui sont vitales pour la France.
30:04 Donc on peut dire qu'indirectement, au moins, ils ont été responsables des attentats du Bataclan.
30:11 D'accord.
30:12 Déjà en alimentant les groupes terroristes, parce que je veux dire, quand vous envoyez des armes, ce qu'ils appellent les combattants, les rebelles modérés,
30:25 et que Fabius déclare "Al Nosra fait du bon boulot", quand ils envoient des armes, ils les envoient à ces rebelles modérés et Al Nosra qui fait du bon boulot.
30:35 Puisque les experts que je cite, il y a des rapports qui mettent en évidence que Al Nosra, les rebelles syriens, qui sont en fait des terroristes, l'armée syrienne libre affiliée aux frères musulmans,
30:45 avaient des armes françaises et franco-allemandes qui se sont retrouvées entre les mains de Daesh.
30:51 Parce que les gens qui combattent un jour pour Al Nosra combattent le lendemain pour Daesh.
30:57 Je veux dire, ce sont tous des transfuges. Ils changent d'étiquette. Mais bien sûr, c'est du marcenariat.
31:04 Ils ne sont pas figés éternellement dans un groupe particulier. Donc ils ont alimenté. Et d'ailleurs, je cite un député européen qui était un ancien juge antiterroriste,
31:17 et d'autres sources, qui affirment que la France a continué à alimenter des groupes terroristes en Syrie après les attentats du Bataclan.
31:27 Donc il y a une hypocrisie là-dedans. Le fait de dire "on va aller combattre Daesh, on va aller combattre les terroristes". Non, non, ils continuaient à les alimenter en armes.
31:35 Mais Daesh aujourd'hui, est-ce qu'on peut dire que Daesh a totalement disparu du Moyen-Orient aujourd'hui ?
31:39 Non, non. Il a disparu en tant qu'État, mais il existe toujours en tant que groupe terroriste nébuleuse comme d'autres.
31:45 Mais il n'est plus territorialisé. Donc il peut être actif n'importe où. Partout, les Américains en ont besoin.
31:51 Parce qu'on a enregistré cette émission le mardi 2 avril, et donc hier s'est produit un événement assez important.
32:00 Les Israéliens ont bombardé un consulat iranien à Damas. Là, on monte vraiment dans l'escalade.
32:07 Ils ont plusieurs morts.
32:08 Ils ont tué je crois 9 militaires de haut rang iranien. Et puis Israël est presque en guerre ouverte maintenant avec le Hezbollah.
32:21 Tous les jours, il y a des échanges de tirs. Donc ils n'ont plus leur proxy daechien ou al-Nosra. Donc maintenant, en fait, ils y vont eux-mêmes.
32:28 Oui, et ils essayent d'entraîner les États-Unis dans une guerre régionale. Il est là le danger. Effectivement, le Hezbollah, l'armée syrienne, les Iraniens et les Russes ont eu raison des groupes terroristes en Syrie et en Irak.
32:44 Ce qui a eu pour conséquence d'acculer et d'isoler les Israéliens. Et donc le massacre à Gaza, dans ce contexte-là, est aussi un moyen pour les Israéliens d'essayer de déclencher un embrasement général, régional, et d'entraîner les États-Unis.
33:05 Donc oui, les groupes terroristes ont été vincés. Et par conséquent, en conséquence, le Qatar, puis plus récemment l'Arabie Saoudite, ont normalisé leurs relations, ont établi de bonnes relations avec l'Iran.
33:22 Grâce à la Chine.
33:23 Oui, mais surtout parce qu'ils ont perdu la guerre. Leur proxy, leur mercenaire en Syrie et en Irak ont perdu la guerre.
33:31 Et au Yémen aussi.
33:32 Oui, il y a le Yémen, au sud de l'Arabie Saoudite, qui est en danger.
33:36 Ils ont capitulé.
33:37 Donc c'était la meilleure issue pour eux. D'autant plus que les Américains ont commencé à se retirer de la région à partir de 2021.
33:45 Donc pour les Israéliens, cette guerre de Syrie est un échec. Et donc l'État d'Israël, dirigé par des messianistes fanatiques et des likoudniks extrémistes, sont dans une fuite en avant, une fuite politique, une fuite messianique.
34:05 Et ils cherchent à déclencher l'armageddon. Parce qu'il ne faut pas oublier que leur objectif, c'est l'arrivée du Messie.
34:14 Donc la destruction de la mosquée d'Al-Aqsa, la construction du troisième temple.
34:19 Mais oui, tout ce qui s'en suit.
34:21 Ça démontre quand même une grande nervosité, une grande faibrilité.
34:28 Et donc du coup, une très grande dangerosité.
34:30 Est-ce que finalement, ce n'est pas aussi une piste à explorer concernant l'attentat de Moscou ?
34:36 On se rappelle de ce député du Likoud sur Russia Today qui avait de manière très véhémente menacé la Russie, de Poutine,
34:46 et qui avait clairement expliqué qu'ils payeront leur alliance avec la Syrie et le fait d'aider aussi comme ils le peuvent Gaza.
34:58 Et aussi plus récemment, l'ambassadeur d'Israël à l'ONU qui s'est attaqué très violemment à la Russie et qui a pris le parti de l'Ukraine très clairement.
35:10 Je ne me rappelle plus des termes utilisés, mais il accusait la Russie de soutenir le Hamas, le terrorisme, etc.
35:19 Donc il désignait très clairement la Russie comme ennemi.
35:22 Alors pour l'instant, on ne voit pas encore la main des services israélais, mais comme je l'ai dit, les Israéliens n'ont pas forcément besoin de se bouger eux-mêmes.
35:30 Les Américains le font à leur place. Ils ont fait la guerre d'Irak à leur place. L'OTAN a détruit la Libye à leur place.
35:38 Il n'y avait pas que les Israéliens qui en voulaient à Kadhafi, il faut être honnête. Mais ils ont détruit en partie la Syrie à leur place.
35:47 Tous ces pays-là étaient sur la liste des pays à détruire et qui était une liste israélienne, je le rappelle.
35:53 Et est-ce que la possible réélection de Donald Trump dans les élections américaines en novembre prochain a de quoi les rendre nerveux, justement,
36:04 concernant un éventuel désinvestissement américain sur la scène internationale ?
36:10 Tout dépend de ce qu'il fera. Parce que là, ce qu'on voit, c'est que l'administration Biden, ils envoient des armes,
36:18 ce qui est quand même une influence très puissante du lobby pro-israélien aux États-Unis. Ils envoient des armes, mais la dernière résolution...
36:26 Ils l'ont laissé passer.
36:28 Ces selfies, ils ne l'ont pas mis de veto.
36:30 Parce qu'ils ont quand même une pression de leur opinion publique qui commence à devenir assez forte.
36:35 L'électorat démocrate est en partie métissé et solidaire à la détresse des Palestiniens.
36:42 Et même des jeunes blancs.
36:43 La majorité des jeunes Américains blancs sont pro-palestiniens aujourd'hui. Il y a cela et la récente déclaration de Trump sur un média israélien
36:54 qui s'adresse à deux journalistes, un où les deux avaient des kippas, donc des religieux juifs, en leur disant
37:01 « Il faut arrêter ce que vous êtes en train de faire à Gaza parce que vous êtes en train de vous mettre à dos même vos amis.
37:09 Vous êtes en train de vous mettre le monde à dos ».
37:11 Donc même si Trump arrive au pouvoir, de toute façon, je pense que la politique américaine ne changera pas sensiblement
37:18 par rapport à l'administration Biden, par rapport à ce qui se passe à Gaza.
37:23 Trump n'est pas le dernier des abrutis et je pense qu'il va essayer de se faire élire en essayant de ne pas se mettre à dos
37:35 l'électorat qui lui est en train de tourner le dos à Biden en raison de ce qui se passe à Gaza.
37:40 Donc il va falloir qu'il ajoute fin.
37:43 Mais Trump, durant son mandat, paraissait très pro-israélien sur la forme.
37:48 Il a permis de mettre l'ambassade à Jérusalem. Il était assez expressif sur la forme.
37:54 Mais sur le fond, finalement, il n'a pas fait grand chose.
37:57 Est-ce que ce n'était pas une tactique de sa part, justement ?
38:02 En fait, il a donné le change. Il a fait quand même les accords d'Abraham.
38:06 Il a fait les accords d'Abraham. Les Israéliens étaient contents.
38:10 Les accords d'Abraham qui sont en fait l'accord de coopération, de normalisation des relations entre l'Arabie saoudite et Israël.
38:17 Et aussi le Maroc, les Émirats unis.
38:20 Et aussi, il avait un plan pour la Palestine, qui était un plan au détriment des Palestiniens, encore une fois.
38:28 Mais à côté de ça, il a fermé, comme je l'ai dit, une antenne de la CIA qui finançait et armait des groupes combattants,
38:37 des groupes terroristes qui étaient du côté israélien.
38:40 Il a retiré des troupes de Syrie et d'Irak. Mais aussi, c'est lui qui a signé le retrait des troupes d'Afghanistan.
38:48 Donc, en fait, le retrait, le désengagement américain de la région a commencé avec Trump.
38:53 Il s'est poursuivi avec Biden.
38:56 Donc, sachant que le lobby pro-israélien, depuis une vingtaine d'années, milite, milite pour la guerre en Irak, pour la guerre en Syrie, ainsi de suite.
39:07 Ça fait longtemps que Saddam Hussein, Bachar Al-Assad étaient sur la liste des ennemis à abattre.
39:14 Elle a une liste israélienne.
39:16 Et donc, en se désengageant de cet théâtre d'opération, Trump, là-dessus, il a mené une politique qui a été très mal perçue par les Israéliens,
39:30 par les dirigeants israéliens et par l'état-major israélien.
39:33 Pour en revenir à Daesh, on sait que Daesh a vraiment vu le jour sous l'administration Obama.
39:40 Oui, on peut dire les choses comme ça.
39:43 Oui, je l'ai dit en 2012, c'était Obama à l'époque.
39:45 Et puis ensuite, il y a eu le mandat de Trump.
39:47 Là, il y a eu un peu une... Daesh a été en perte de vitesse, un peu disparue.
39:51 Et puis sur Biden, on a l'impression que là, avec ces attentats, il revient.
39:56 Donc est-ce qu'une administration démocrate est plus incline à développer Daesh qu'une administration trumpiste ?
40:05 Est-ce que c'est une question de réseau, justement ?
40:08 Alors, au niveau des groupes terroristes, il n'y a pas eu de...
40:14 Et même au niveau de l'attitude américaine, au Proche-Orient,
40:20 il y a eu des désaccords profonds entre Trump et le commandement militaire américain.
40:28 Je suivais ça semaine après semaine.
40:32 Je voyais chaque fois que Trump faisait une déclaration dans le sens du retrait,
40:37 le commandement américain disait le contraire.
40:40 Et sa politique de désengagement a été sabotée par le commandement militaire.
40:45 Donc la Maison-Blanche ne contrôle pas tout.
40:47 Et la CIA est une organisation relativement autonome, avec ses propres financements et sa propre politique.
40:54 Donc la disparition relative des groupes terroristes à la destruction de Daesh n'est pas le fait de Trump,
41:03 il est le fait des Iraniens et des Russes qui ont combattu ces groupes terroristes.
41:08 Maintenant, effectivement, à l'époque d'Obama, il y a eu un plan de financement des groupes terroristes massif.
41:15 Le plan prévoyait un milliard de dollars par an pour détruire la Syrie.
41:20 Ça a été rapporté par le Washington Post.
41:23 Et c'est les mêmes réseaux, Biden, Obama, c'est à peu près la même administration.
41:27 Oui, c'est la même administration, mais l'état profond ne change pas sensiblement.
41:31 Les néoconservateurs sont toujours là, que ce soit Biden, Obama ou Trump, ils sont toujours là.
41:37 Les militaires, le commandement militaire américain ne change pas, c'est toujours les mêmes.
41:43 Donc il y a une continuité, c'est vrai, mais avec Trump, on peut dire qu'il y a des désaccords
41:50 entre la Maison-Blanche, le commandement militaire et la CIA.
41:56 Ça, on a pu le noter.
41:58 Maintenant, les groupes terroristes sont utilisés par les Américains et les Britanniques depuis des décennies,
42:04 depuis les années 40.
42:06 Donc, ils ne se débarrasseront jamais totalement des groupes terroristes.
42:12 Parce que c'est pour eux un outil très utile.
42:16 Donc non, ils ne s'en débarrasseront pas de sitôt.
42:18 Ok. Écoutez, je crois qu'on peut s'arrêter là-dessus.
42:21 Merci à toi Youssef.
42:23 Pour ceux que le sujet intéresse, je les invite à lire l'article signé par Youssef Indi sur le site d'Egalité et Réconciliation,
42:31 intitulé "Origine et fonction de Daesh", sorti le 28 mars dernier.
42:37 Pour ceux qui veulent approfondir le sujet, n'hésitez pas.
42:41 Chers auditeurs, je vous remercie.
42:43 N'hésitez pas à nous aider si vous appréciez notre travail en souscrivant au financement associatif conjoint de RFM et de l'Aréa d'Action d'Egalité et Réconciliation.
42:52 Merci de nous avoir suivis et je vous dis à très bientôt.
42:56 À très bientôt. Merci à tous.
42:59 La marche du monde
43:03 Choisis la pilule bleue et tu s'arrêtes.
43:07 Youssef Indi
43:09 Choisis la pilule rouge, tu restes au pays des merveilles.
43:12 La marche du monde
43:14 [Musique]
43:16 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]