• il y a 6 mois
L’endométriose touche 1 femme sur 10 en âge de procréer. Parmi elles, Lorie Pester est venue témoigner sur cette maladie gynécologique inflammatoire et chronique.

Dans son livre « Revivre » publié aux éditions Robert Laffont , Lorie raconte son combat contre l’endométriose.

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Transcription
00:00 Une femme sur dix est atteinte dans sa chair, dans son quotidien, dans sa féminité,
00:04 dans son désir de maternité, parlant d'endométriose.
00:06 C'est une maladie de femme, mais c'est aussi une maladie de couple avant tout.
00:10 Parce que oui, nous les femmes, on est là à souffrir,
00:13 mais la personne, que ce soit l'homme ou la femme qui accompagne,
00:16 est aussi là à désemparer, ne sait pas quoi faire.
00:20 Ça touche notre féminité, oui, parce que c'est nos organes féminins,
00:23 mais en même temps, moi regarde, on m'a enlevé mon utérus
00:26 et je me sens toujours aussi femme qu'avant, en fait, ça n'a rien changé.
00:30 Au contraire, je me sens encore mieux.
00:32 Avant, je ne pouvais même pas me coiffer, bon, je ne vais pas dire que je suis coiffée là,
00:36 mais je ne pouvais même pas m'attacher les cheveux pour me coiffer et me pouponner un peu
00:41 parce que j'avais trop mal quand je levais les bras.
00:43 Et aujourd'hui, je me sens tellement mieux, j'ai plus d'énergie,
00:46 donc je me sens... ça n'a pas du tout, du tout, du tout touché ma féminité.
00:50 Bien au contraire, il y a plein de choses qui commencent à se mettre en place,
00:55 des recherches aussi qui aboutissent, le test salivaire,
00:59 qui est une belle promesse, je pense, mais il y a aussi, tu vois,
01:03 l'Assemblée, ils ont voté contre la loi pour avoir 13 jours de congé menstruel par an,
01:09 mais on va où, quoi ? Enfin, c'est de l'hypocrisie, de toute façon, ces femmes, elles ne peuvent pas aller bosser,
01:14 donc autant les aider, autant qu'elles soient dans une société,
01:17 dans une entreprise qui les aide et qu'elles se sentent soutenues, elles travailleront d'autant mieux.
01:22 Juste après cette loi, j'ai eu la chance de faire une interview pour BFM TV,
01:26 et j'avais, face cam, demandé à toutes ces personnes,
01:29 en tout cas à quelques personnes qui avaient refusé cette loi,
01:32 de me contacter pour qu'on s'en parle, parce que si elles ont voté contre, c'est qu'elles ont leur raison,
01:38 et j'aimerais bien les connaître, parce que là, pour l'instant, je ne comprends pas.
01:41 Évidemment, je n'ai pas eu de réponse.
01:42 Le chapitre sur l'endométriose, ça fait seulement 3 ou 4 ans qu'il est dans le bouquin de médecine.
01:48 Bon, euh... voilà, c'est hallucinant.
01:51 Ensuite, tous ces vieux médecins, pas vieux, en âge, mais qui pratiquent depuis des années,
01:57 qui, eux, n'ont pas eu le chapitre endométriose dans le livre de médecine,
02:01 bah faudrait qu'ils se renseignent un petit peu, qu'ils se remettent en question.
02:04 Et aujourd'hui, quand il y a une jeune femme qui vient et qui dit "voilà, j'ai des problèmes digestifs",
02:08 bon, bah le médecin qui n'a pas eu le chapitre sur l'endométriose
02:12 ne va pas forcément se dire qu'il y a peut-être de l'endométriose là-dessous.
02:15 C'est pour ça qu'il y a 7 ans d'errance médicale pour diagnostiquer cette maladie.
02:20 Ce qui est très bien aussi, c'est qu'on mette en place des personnes qui viennent dans les collèges
02:23 quand les jeunes femmes commencent à avoir leurs règles,
02:25 et qui fassent pendant 1h, 2h, 1/2 journée,
02:28 qui parlent d'endométriose aux filles comme aux garçons.
02:31 Parce qu'il y a des familles dans lesquelles la parole est ouverte.
02:33 Les mamans, les papas parlent aux jeunes filles des règles, du préservatif, des rapports sexuels,
02:38 d'endométriose et tout ça, et parfois il y a dans des familles, ça ne parle pas de tout ça,
02:42 c'est un sujet tabou.
02:43 Donc si déjà au collège, il y a des gens qui peuvent venir en parler et dire à ces jeunes femmes
02:47 "Ok, si vous avez mal pendant vos règles, des douleurs très fortes,
02:50 si vous avez des problèmes digestifs, si vous avez mal quand vous allez aux toilettes,
02:53 quand vous avez mal si vous avez des rapports avec votre petit copain,
02:55 allez consulter et allez dire voilà, j'ai peut-être ça, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?"
03:00 Ça déjà, ça serait déjà génial.
03:01 Bien informer aussi les infirmières scolaires.
03:04 Quand il y a une jeune fille qui vient à l'infirmerie tous les mois,
03:07 quasiment à la même période, bon, il faut se poser les bonnes questions
03:10 et il faut diriger ces jeunes filles vers des professionnels.
03:12 Il y a déjà du chemin, mais il y a encore beaucoup de choses à faire.

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