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00:00 C'est toujours une douleur cette éviction du journal ?
00:02 C'est pas une douleur, moi je dirais que c'est plus une douleur, non.
00:06 Ça l'a été un peu, ça a été des frustrations...
00:08 C'est violent quand même, ça a été violent.
00:10 Comme toujours à la télé d'ailleurs quand on est viré en général.
00:12 Oui, oui, toujours.
00:13 J'ai connu ça aussi moi.
00:14 Bien sûr, qui ne l'a pas connu ?
00:16 Dans nos métiers.
00:17 Bien sûr, et dans des métiers très exposés, ou dans des métiers...
00:20 Ou même d'artistes qui ont des débats après avoir eu des hauts,
00:24 tout le monde a ça, ou un patron, ou un...
00:27 Voilà, je crois que ça, il n'y a plus de dramatique.
00:30 Moi j'ai perdu cet emploi-là, mais j'en ai retrouvé d'autres.
00:33 Comment vous l'avez géré ?
00:34 Moi je l'ai géré...
00:35 Parce que quand on est habitué quand même, aller tous les soirs,
00:37 ou tout le week-end en tout cas, faire le JT du 20h,
00:40 ce qui est quand même le monument national,
00:43 et puis quand on voit traverser par exemple l'actualité,
00:45 on se dit "ah j'aurais aimé être là".
00:47 Oui, ça c'est ça.
00:48 C'est-à-dire qu'on surmonte l'inactivité,
00:50 qui était pour ma chance très courte,
00:53 parce que j'ai retrouvé quelque chose à France Télévisions
00:56 qui me plaisait beaucoup, vraiment trois mois après.
00:58 Donc je ne peux pas dire que je n'ai pas eu de chance.
01:00 J'ai eu de la chance, mais il a fallu gérer ce rien.
01:03 Je l'ai fait avec la danse,
01:05 parce que j'avais un cours le matin,
01:07 ça me permettait d'avoir une journée structurée,
01:10 et ça c'était essentiel.
01:12 Et bien sûr, que j'ai réappris à vivre les week-ends,
01:16 donc des choses dont je ne profitais jamais.
01:20 Par exemple aller au puce,
01:22 ce qui est une chose qu'on ne doit faire le week-end,
01:24 que je ne faisais pas du tout depuis des années.
01:27 J'ai découvert le plaisir d'aller flâner là-bas.
01:30 Et puis, bien sûr, qu'il y a eu quelques frustrations,
01:33 au moment surtout des grands événements,
01:35 de quelques grands événements,
01:37 qui impliquent la conscience collective,
01:40 l'émotion collective.
01:41 Le crène, Notre-Dame-de-Paris, l'incendie.
01:44 Voilà, l'incendie, les attentats le 13 novembre,
01:47 moi je n'étais plus à l'antenne,
01:49 alors qu'on avait couvert Charlie Hebdo,
01:51 les Père Kachère, etc.
01:52 Et là, je me suis sentie très inutile.
01:54 Je me suis dit "mais qu'est-ce que je fais, moi,
01:56 par rapport à tout ça ? Rien."
01:58 Les élections aussi, l'histoire électorale,
02:02 tout ça, c'était tout de même des grands rendez-vous
02:04 pour lesquels on avait le sentiment
02:06 de participer un peu à la vie collective.
02:08 Mais ça, ça ne s'excite pas, moi.
02:10 C'est comme ça.
02:11 C'est comme ça.
02:13 [SILENCE]