Ce 2 mai, l'Assemblée nationale doit acter la création d`une commission d'enquête sur "la situation des mineurs" dans les industries du cinéma, du spectacle vivant, de la mode, de l'audiovisuel et de la publicité. Cette initiative résulte d'une proposition transpartisane. Ces dernières années, et plus particulièrement ces derniers mois, les témoignages se sont multipliés, révélant des situations d'emprise et de violences subies par des actrices, parfois très jeunes, dans l'industrie du cinéma, Judith Godrèche, Isild Le Besco ou encore Adèle Haenel. Une séance à voir ou revoir sur LCP Assemblée nationale.
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00:00:00L'ordre du jour appelle la discussion de la proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête relative à la situation des mineurs
00:00:06dans les industries du cinéma, du spectacle vivant et de la mode.
00:00:09La parole est à madame Francesca Paschini, rapporteure de la commission des affaires culturelles et de l'éducation.
00:00:27Merci.
00:00:30Madame la présidente, madame la présidente de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, chers collègues,
00:00:37160 000, c'est le nombre estimé de mineurs victimes de violences sexuelles tous les ans en France.
00:00:43Cela représente un enfant toutes les trois minutes.
00:00:47Trois enfants auront donc été victimes de violences d'ici la fin de mon intervention.
00:00:53Ce chiffre terrible me hante.
00:00:56Près de 84 000 femmes ont été victimes de violences sexuelles en 2023, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
00:01:06Ce nombre, déjà effrayant, ne comprend que les femmes enregistrées auprès des services de police et de gendarmerie,
00:01:13soit la partie émergée de l'iceberg.
00:01:16S'ajoutent également tous les enfants et adultes victimes d'abus physiques, de violences psychologiques et de maltraitances.
00:01:25Toutes ces victimes sont là. Elles nous regardent. Elles nous attendent.
00:01:31Elles sont là parmi nous dans cette salle.
00:01:34On les a croisées ce matin dans les transports en commun.
00:01:38Elles sont derrière leur télé. Elles font la queue avec nous à la caisse du supermarché.
00:01:43Elles sont trois dans chaque salle de classe.
00:01:46Elles sont assises à côté de nous à chaque repas de famille. Elles font partie de notre bande d'amis.
00:01:54Victimes d'hier et d'aujourd'hui, elles sont dans toutes les strates de la société.
00:02:00Aucune d'entre elles ne les protège ou ne les expose plus qu'une autre.
00:02:06Personne n'est à l'abri.
00:02:08Ces violences n'ont pas de frontières,
00:02:12d'âge, de lieu, de classe sociale, de catégorie professionnelle.
00:02:18Parfois, l'une de ces victimes prend son courage à deux mains et sort de l'ombre.
00:02:23Elle le fait pour elle, mais aussi pour les autres,
00:02:26et notamment pour toutes celles qui n'ont pas la force de le faire.
00:02:31Sa démarche est empreinte d'altruisme, de sororité.
00:02:36Ces dernières années, il n'y a pas eu un jour sans qu'une victime ne dénonce ce qu'elle a subi.
00:02:43Chaque parole encourage celle des autres.
00:02:47Petit à petit, d'autres voix s'élèvent, déterminées, vibrantes.
00:02:53Elles décrivent avec précision le moment de leur vie où tout a basculé,
00:02:57où l'innocence a laissé la place à la noirceur,
00:03:00où leur chair a été violée, où leur corps a été profané,
00:03:06où des violences verbales et psychologiques les ont détruites de l'intérieur.
00:03:11Les industries du cinéma, de l'audiovisuel, de la publicité, de la mode et du spectacle vivant,
00:03:17qui partagent des caractéristiques communes, ne sont pas épargnées par ces violences.
00:03:24Les mécanismes de prédation, d'isolement et d'omerta sont les mêmes partout,
00:03:29mais ils semblent s'épanouir d'autant plus dans ces industries,
00:03:34qui fonctionnent en vaste clos, comme une grande famille,
00:03:38et où le rapport entre enfant et adulte et le rapport au corps et à l'image sont si particuliers.
00:03:45Rien que dans le cinéma et la télévision, la liste des courageuses et des courageux ayant témoigné est longue.
00:03:52Je peux notamment citer Isile de Lobesco, Charlotte Arnoux, Lucie Lucas, Aurélien Wilke,
00:03:58Anna Mouglalis, Adèle Haenel, Francis Reynaud et bien sûr Judith Gaudrech,
00:04:04qui a directement formulé le souhait d'une création de commission d'enquête.
00:04:09Il y a aussi toutes celles et ceux, inconnus du grand public,
00:04:14qui ont osé parler, qui sont allés porter plainte, qui ont témoigné anonymement dans la presse,
00:04:20et celles et ceux qui franchiront peut-être le pas demain.
00:04:23Ce sont des actrices et des acteurs, mais aussi des techniciennes, des décoratrices, des assistantes réalisatrices.
00:04:31D'autres accusations ciblent le spectacle vivant, en premier lieu le théâtre et le stand-up.
00:04:37Je pense notamment à Marie-Cokie Chambel et Florence Méndez, lanceuses d'alerte dans ces domaines.
00:04:44D'autres visent encore la mode et la publicité.
00:04:49En 2021, plus d'une dizaine de mannequins avaient dénoncé publiquement les violences sexuelles
00:04:54que des photographes et patrons d'agences leur avaient fait subir lorsqu'elles étaient mineures.
00:05:00N'oublions pas non plus les violences psychologiques,
00:05:04des maltraitances et la situation difficile des enfants
00:05:08qui se forment ou travaillent dès leur plus jeune âge au sein de ces secteurs,
00:05:12comme les jeunes des conservatoires ou les enfants victimes de harcèlement
00:05:16ayant passé le casting du film CE2 de Jacques Doyon.
00:05:21Toutes et tous font état d'un système gangréné, malsain, destructeur,
00:05:28manquant d'encadrement, qui jusqu'à présent a protégé les agresseurs,
00:05:32leur permettant d'évoluer dans un terrain de chasse
00:05:35où chaque être humain qui tombait dans le piège devenait un artiste
00:05:40à forger par leurs mains répugnantes.
00:05:43Certains d'entre eux allant jusqu'à sublimer ces agressions et ces violences,
00:05:47glamourisant l'indicible.
00:05:50Si elle est créée, cette commission sera chargée d'identifier
00:05:54quels mécanismes permettent à ces violences de subsister.
00:05:59Elle permettra également, je l'espère, de pointer du doigt
00:06:03qui sont les acteurs et personnes responsables de la survie de ce système,
00:06:08mais aussi et surtout de faire des recommandations
00:06:12et de proposer des modifications de la loi lorsque ce sera nécessaire.
00:06:17Je souhaite dire à toutes les lanceuses d'alerte,
00:06:21à toutes les personnes qui ont témoigné
00:06:24et qui ont permis cette prise de conscience,
00:06:26que leur appel a été entendu.
00:06:30C'est le rôle du Parlement de prendre le relais
00:06:32pour faire toute la lumière sur ces violences systémiques
00:06:36et pour s'assurer qu'elles ne se reproduisent plus.
00:06:40C'est pour cette raison que j'ai déposé le 14 mars dernier
00:06:43cette proposition de résolution visant la création d'une commission d'enquête.
00:06:48Il n'a fallu que quelques heures pour que des collègues députés
00:06:52de plusieurs groupes politiques expriment publiquement
00:06:55leur soutien à la création de cette commission.
00:06:59Je remercie tout particulièrement mes collègues Perrine Goulet,
00:07:03présidente de la délégation aux droits des enfants
00:07:06et Véronique Crioton, présidente de la délégation aux droits des femmes.
00:07:10En à peine dix jours, la proposition de résolution a été co-signée
00:07:15par près de 80 députés de neuf groupes différents,
00:07:19puis inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale
00:07:22par la conférence des présidents.
00:07:25Si cette proposition de résolution est votée,
00:07:28cette commission d'enquête verra le jour par volonté transpartisane,
00:07:32en dehors de tous droits de tirage.
00:07:35Ferrarissime qui témoigne de l'importance du sujet.
00:07:39Ce soutien transpartisan honore l'Assemblée nationale
00:07:43et envoie un premier signal fort aux victimes.
00:07:47À nous désormais de joindre les actes à la parole.
00:07:51Je l'ai dit en commission, je le redis aujourd'hui dans l'hémicycle,
00:07:55nous ne pouvons plus nous contenter de détourner le regard
00:07:59et considérer ces violences comme des exceptions.
00:08:03La représentation nationale ne peut se satisfaire
00:08:06de recueillir la parole trop longtemps dessus des victimes.
00:08:10Elle doit s'en faire le relais et trouver des solutions.
00:08:14Plus qu'une libération de la parole,
00:08:15les victimes ont besoin d'une libération de l'écoute
00:08:18et de politiques publiques en conséquence.
00:08:21Le temps de l'action est venu.
00:08:24Pour toutes ces raisons, je vous invite, chers collègues,
00:08:28à approuver la création de cette commission d'enquête à l'unanimité.
00:08:31Je vous en remercie.
00:08:34Je vous remercie.
00:08:37Nous démarrons la discussion générale.
00:08:39La parole est à madame Sophie Taillé-Pollian
00:08:40pour le groupe écologiste.
00:08:51Madame la présidente, madame la rapporteure,
00:08:54mesdames les présidentes plutôt, mes chers collègues,
00:08:58dans un livre paru hier,
00:09:01Dire vrai,
00:09:02l'actrice et réalisatrice Isile de Lebesco écrit
00:09:07Aujourd'hui, les mots sortent,
00:09:10ils s'organisent et me montrent le chemin.
00:09:14Je détricote mon histoire et la redécouvre.
00:09:18J'ai protégé si longtemps ceux qui m'ont abusée.
00:09:21Au fur et à mesure que je nomme, ma vérité reprend le pouvoir.
00:09:27Mes limites deviennent plus claires.
00:09:29On ne peut plus les enfreindre.
00:09:32Isile de Lebesco y raconte notamment les violences sexuelles,
00:09:34physiques et psychologiques qu'elle a subies
00:09:37de la part du réalisateur Benoît Jacot,
00:09:39âgée de 52 ans à l'époque, alors qu'elle n'en a que 16.
00:09:44Son témoignage rappelle celui de Judith Godrech
00:09:47qui a porté plainte pour viol sur mineurs contre Benoît Jacot.
00:09:51Isile de Lebesco, Judith Godrech, Adèle Haenel,
00:09:54Anna Mouglalis et tant d'autres célèbres, inconnues ou anonymes
00:09:59ont témoigné des violences subies dans le milieu du cinéma
00:10:04et tant d'autres certainement qui n'ont pas pu témoigner.
00:10:10Les femmes désormais osent parler et porter plainte.
00:10:13Les choses avancent petit à petit, mais trop lentement.
00:10:16Les plateaux de tournage sont toujours le lieu de violences sexuelles et sexistes.
00:10:22Gérard Depardieu sera jugé en octobre suite notamment à des plaintes
00:10:26déposées en début d'année par deux femmes
00:10:29qui l'accusent d'agression sexuelle
00:10:31sur le tournage du film Les volets verts en 2021.
00:10:34En tout, 20 femmes ont témoigné par dépôt de plainte ou dans la presse
00:10:39des violences subies par l'acteur et pourtant,
00:10:43le président de la République déclarait encore en décembre dernier
00:10:47que Gérard Depardieu rend fier la France.
00:10:50Les femmes n'ont pas attendu 2024 pour dénoncer les violences
00:10:54dont elles sont victimes et dont l'enfant qu'elles étaient a pu être victime.
00:10:58Mais qui les entendait alors ? Qui prenait la peine de les écouter ?
00:11:02Sept ans après le début de l'affaire Weinstein aux Etats-Unis,
00:11:05le cinéma français et avec lui la société tout entière
00:11:08est enfin sommée de regarder la réalité en face.
00:11:12Certaines voix de la profession et du milieu intellectuel
00:11:14s'élèvent actuellement pour faire leur autocritique.
00:11:17L'autocritique, c'est l'industrie du cinéma dans son ensemble
00:11:21qui doit maintenant se remettre en question.
00:11:24Trop longtemps, des hommes célèbres ont abusé d'enfants en toute impunité,
00:11:28se prévalant de la liberté artistique.
00:11:30Cette romantisation de la transgression de l'artiste
00:11:33qui franchit les limites du tabou et de l'interdit
00:11:36a mis sous silence la situation de nombreux enfants
00:11:39dans le milieu du cinéma et du spectacle vivant.
00:11:42Elle nous a empêchés de voir les situations de violences psychologiques,
00:11:45voire parfois physiques et sexuelles,
00:11:48qui ont cours dans les conservatoires,
00:11:50écoles supérieures et écoles privées d'art dramatique.
00:11:53En 2021, le lancement du hashtag MeTooThéâtre sur les réseaux sociaux
00:11:57amène de nombreuses personnes à témoigner
00:11:59contre les méthodes employées par certains enseignants.
00:12:03Il est temps de faire la lumière sur les violences subies
00:12:07pour construire avec les acteurs du cinéma
00:12:09et les actrices du cinéma et du spectacle vivant
00:12:12un cadre qui soit capable d'accueillir la parole des victimes
00:12:16et qui protège les enfants et les jeunes en formation.
00:12:20Et bien entendu, comme le disait fort justement
00:12:22Francesca Pasquini il y a quelques instants à cette tribune,
00:12:26il s'agit ici de dévoiler, de mettre en lumière,
00:12:29d'analyser tous les mécanismes qui sont à l'oeuvre
00:12:33et qui font tant de victimes encore aujourd'hui.
00:12:37Nous devons, en tant qu'Assemblée nationale,
00:12:39oui, c'est notre rôle, nous saisir de ces témoignages
00:12:42pour prendre le sujet à bras-le-corps.
00:12:44La création de cette commission d'enquête est nécessaire,
00:12:46elle est indispensable pour permettre
00:12:48que toute la lumière soit faite
00:12:50et que plus jamais un seul enfant ou jeune
00:12:53ne subisse de situation de violence
00:12:55sur un tournage dans une école de théâtre.
00:12:57Et je voudrais remercier profondément
00:13:00Francesca Pasquini pour l'initiative qu'elle a prise
00:13:03et la dynamique qu'elle a su créer en notre sein
00:13:06et sur tous les bancs pour faire en sorte
00:13:08que cette commission d'enquête voie le jour rapidement
00:13:11pour entendre, pour répondre.
00:13:15Depuis quelque temps, je parle, mais je ne vous entends pas,
00:13:17disait Judith Godrec à la cérémonie des Césars.
00:13:20Entendons-la, entendons-les, toutes et tous,
00:13:24pour que leur courage ne soit pas vain
00:13:26et qu'il mène par la prise de conscience collective
00:13:29et notre travail, le travail que nous conduirons
00:13:31à la protection des mineurs de toute forme de violence
00:13:34sur les plateaux de cinéma, dans le spectacle vivant,
00:13:37la mode et la société tout entière.
00:13:40Je vous remercie.
00:13:42Je vous remercie.
00:13:46La parole est à madame Véronique Riotton
00:13:48pour le groupe Renaissance.
00:14:00Madame la présidente...
00:14:03Madame la présidente de commission,
00:14:05madame la rapporteure, chers collègues,
00:14:08Adèle Hanel, Judith Godrec,
00:14:12Guslagi Malanda, Sophie Marceau,
00:14:16Laetitia Casta, Juliette Binoche, Aurélien Wick.
00:14:20Tout d'abord, j'ai une pensée évidente
00:14:23pour ces lanceurs et lanceuses d'alerte,
00:14:26victimes, témoins des violences
00:14:27qui persévèrent dans l'industrie de la culture.
00:14:30Merci d'avoir réussi à briser ce silence insupportable
00:14:35malgré la peur, malgré la pression.
00:14:39Et merci pour votre courage.
00:14:42Je peux vous assurer d'une chose.
00:14:44Oui, nous vous avons entendus.
00:14:48J'ai une pensée aussi pour toutes celles,
00:14:51tous ceux qui ne peuvent pas ou qui ne peuvent pas encore parler.
00:14:55Sachez que nous ne détournerons pas le regard.
00:14:58Nous nous battrons pour que chacune et chacun d'entre vous
00:15:02soient entendus.
00:15:03Mesdames et messieurs, au nom de mon groupe,
00:15:06je veux vous affirmer ici et par-delà cet hémicycle
00:15:09que non, ce que vivent ces enfants et ces femmes,
00:15:13ce ne sont pas juste des comportements inappropriés
00:15:16ou des blagues un peu lourdes.
00:15:19Non, embrasser une actrice
00:15:21ou lui imposer des scènes de sexe sans la prévenir,
00:15:24ça ne fait pas partie intégrante du métier.
00:15:27Non, affamer une mannequin, lui faire du chantage à l'emploi,
00:15:31l'humilier, ça n'est pas acceptable.
00:15:34Depuis le lancement de MeToo,
00:15:36nous avons connaissance de ces violences.
00:15:38Personne ne peut dire le contraire.
00:15:40J'ai été très touchée par le soutien organisé
00:15:43par Michel Brouet et 100 hommes co-signataires de sa tribune.
00:15:48Messieurs, nous avons aussi besoin de vous
00:15:52pour reconnaître ces violences, pour dire stop,
00:15:54pour soutenir les victimes.
00:15:56Vous pouvez être des témoins passifs de ces violences,
00:15:59mais vous pouvez aussi faire le choix d'être nos alliés
00:16:02et de co-construire avec nous un projet de société plus égalitaire
00:16:06où ces violences n'ont plus leur place.
00:16:08Aujourd'hui, c'est ce même choix qui s'impose à nous.
00:16:11Continuer de détourner le regard
00:16:13ou enfin décider de regarder ces violences en face
00:16:17et ceux qui les perpétuent
00:16:19et proposer des solutions pour qu'elles s'arrêtent.
00:16:22Chers collègues, nous ne pouvons pas tolérer
00:16:24que le corps de nos enfants, des femmes,
00:16:26soit sacrifié sous l'autel de la culture.
00:16:28Il est de notre responsabilité parlementaire
00:16:31de tendre la main aux victimes
00:16:33et d'exiger des politiques publiques
00:16:35à la hauteur de l'enjeu.
00:16:37Face au fléau des violences qui persévèrent
00:16:38dans cette industrie multiple,
00:16:40nous avons décidé d'employer des moyens nouveaux.
00:16:44En tant que présidente de la délégation Droits des femmes
00:16:46et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes,
00:16:49et avec ma collègue Perrine Goulet,
00:16:51présidente de la délégation Droits des enfants,
00:16:53nous avons organisé une audition commune
00:16:57afin d'entendre Judith Gaudrèche.
00:16:59C'était la 1re fois que nous organisions
00:17:01cette audition commune.
00:17:03C'est pourquoi je défends aujourd'hui,
00:17:05au nom de mon groupe et avec son soutien total et entier,
00:17:09cette proposition de résolution portée
00:17:11par notre collègue écologiste Francesca Paschini,
00:17:15que je salue, et je veux ici saluer
00:17:17le travail transpartisan qui a été mené depuis le début.
00:17:20Dans le cadre de la commission, j'ai souhaité,
00:17:22avec l'appui de Mme la rapporteure Francesca Paschini
00:17:25et mes collègues Perrine Goulet et Erwann Balanant,
00:17:28que nous puissions étendre cette commission d'enquête
00:17:31aux victimes majeures afin de protéger toutes les victimes.
00:17:34Et nous savons que c'était une demande appuyée
00:17:37des victimes que nous avons entendues.
00:17:41Je suis ravie que nous ayons collectivement reconnu
00:17:43l'importance du continuum des violences
00:17:45afin que nous puissions déployer des moyens
00:17:47pour protéger les mineurs et les majeurs.
00:17:50Mesdames et messieurs, cette proposition de résolution
00:17:53vise à une chose, passer à l'action,
00:17:56prendre le relais de façon concrète et rapide.
00:17:59Chers collègues, votons cette réécriture à l'unanimité
00:18:01pour qu'ensemble, nous construisions une culture
00:18:04à la française dont nous sommes réellement fiers.
00:18:07Je vous remercie.
00:18:09Je vous remercie.
00:18:12La parole est à Mme Angélique Ranck
00:18:14pour le groupe Rassemblement national.
00:18:23Merci.
00:18:33Merci, Mme la présidente,
00:18:35Mme la présidente de commission, Mme la rapporteure,
00:18:39chers collègues.
00:18:40Le 14 mai dernier, la délégation aux droits des enfants,
00:18:43dont je suis membre auditionnel, l'actrice Judith Gaudrèche,
00:18:46qui a porté plainte contre les réalisateurs
00:18:49Benoît Chacot et Jacques Douallion
00:18:51pour viol sur mineurs.
00:18:53Elle avait 14 ans au moment des faits.
00:18:55Judith Gaudrèche, comme beaucoup d'autres,
00:18:57a été directement victime de la familia grande du cinéma,
00:19:00qui s'est protégée et continue de se protéger
00:19:03avec des réalisateurs qu'elle a dénoncés.
00:19:06Elle a probablement vécu la pire époque,
00:19:08celle issue du libertarisme post-68 art,
00:19:12celle qui ne souffrait d'aucune barrière ni d'interdit,
00:19:15celle qui pétitionnait dans les années 70
00:19:17en une de libération
00:19:18pour défendre les pédophiles poursuivis par la justice
00:19:21ou dans le monde en 1977
00:19:23pour défendre les relations sexuelles entre adultes et enfants.
00:19:28C'est après un extrait d'un documentaire très complaisant
00:19:30de Gérard Miller sur Benoît Chacot,
00:19:32aujourd'hui mis en cause par plus de 50 femmes
00:19:34pour violences sexuelles,
00:19:35qu'elle a décidé de prendre la parole.
00:19:38Le cinéma va-t-il devoir déboulonner ses propres films occultes,
00:19:41ses propres monuments, ses propres héros, ses petits fétiches ?
00:19:45Judith Gaudrèche nous a clairement alertés
00:19:47sur les risques toujours encourus aujourd'hui par les mineurs
00:19:50au sein de l'industrie du cinéma.
00:19:52Que ce soit dans le cadre des castings, des plateaux et des tournages,
00:19:56il n'y a toujours aucune protection ni garde-fous
00:19:58visant à protéger les enfants ou les mineurs
00:20:01qui peuvent être le jouet d'un véritable système de prédation.
00:20:05J'ai d'ailleurs une pensée pour la comédienne réalisatrice Isile Lebesco,
00:20:09qui a récemment annoncé ne pas encore être prête
00:20:12à porter plainte contre ces mêmes hommes
00:20:14qui l'ont violenté physiquement ou psychologiquement
00:20:17il y a plus de 20 ans.
00:20:19Elle nous fait ainsi passer un message fort
00:20:21en indiquant ne pas vouloir se confronter
00:20:23à des institutions poussiéreuses pensées et régies par les hommes.
00:20:27Il va donc de notre devoir que la vision des victimes change,
00:20:31qu'elles puissent se sentir écoutées, entendues, entourées, comprises
00:20:34et que justice leur soit rendue.
00:20:36Le travail est encore long, mais nous espérons
00:20:38que cette commission sera révélatrice
00:20:40du changement de la société et de sa considération à leur égard.
00:20:45La protection des enfants qui évolue dans le milieu artistique
00:20:48contre les violences physiques, psychologiques ou psychiques
00:20:51ne peut pas et ne doit pas échapper à la loi.
00:20:55Comme celle des personnes majeures,
00:20:56cela reste donc une bonne chose
00:20:58que la commission d'enquête ait été élargie.
00:21:01On ne vit pas mieux une agression à 18 ans qu'à 16 ans.
00:21:06Cependant, au vu des élargissements du périmètre de cette commission
00:21:09dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel,
00:21:11du spectacle vivant, de la mode et de la publicité,
00:21:14il nous faudra faire attention
00:21:16à bien cadrer sa mise en chantier
00:21:18afin que ne reste pas un vieux pieu.
00:21:21Enfin, nous regrettons profondément le fait
00:21:23d'avoir été écartés de la co-signature de votre proposition.
00:21:28D'une manière particulièrement amiable, il faut le dire,
00:21:31alors que nous avions décionné, Judith Gaudrech,
00:21:33ensemble, au sein de la délégation aux droits des enfants,
00:21:36ce refus d'associer le 1er groupe d'opposition
00:21:38à l'Assemblée nationale,
00:21:39alors même que ma collègue Caroline Parmentier
00:21:42a déposé et ouvert la co-signature
00:21:45à l'ensemble des députés de cet hémicycle
00:21:46une proposition similaire,
00:21:48n'est pas la hauteur du sujet qui nous occupe aujourd'hui.
00:21:51Ce n'est pas le comportement que les victimes
00:21:53attendent du Parlement aujourd'hui.
00:21:55Dans tous les cas, le Rassemblement national
00:21:56prendra toute sa part lors des auditions
00:21:59et ne fera preuve d'aucune complaisance.
00:22:01Nous espérons vivement pouvoir travailler main dans la main
00:22:04avec chaque député,
00:22:05ne serait-ce que par respect pour les victimes
00:22:07auxquelles ma pensée va aujourd'hui.
00:22:09Je vous remercie.
00:22:11Je vous remercie.
00:22:15La parole est à madame Clémentine Autain
00:22:17pour le groupe La France insoumise.
00:22:19Applaudissements
00:22:29Elle n'a pas touché.
00:22:32C'est gentil.
00:22:34Applaudissements
00:22:45Elle parle et il est temps qu'elle nous entende.
00:22:48C'est une revenante des Amériques
00:22:50qui est venue donner des coups de pied dans la porte blindée,
00:22:53Judith Godrech, après l'affaire Weinstein,
00:22:55après les mots d'Adèle Haenel,
00:22:57après toutes celles qui ont osé braver,
00:23:00la bien séance et parler.
00:23:03Elle nous dit, le cinéma est fait de notre désir de vérité
00:23:06et de notre besoin d'humanité.
00:23:09Pouvons-nous regarder en face la réalité et la transformer ?
00:23:14À chaque nouvelle vague MeToo, nous engrangeons les témoignages.
00:23:18Un océan de viols, d'agressions, d'humiliation.
00:23:21C'est une industrie.
00:23:23Ces actes de domination passent par les sexualités,
00:23:27mais ils n'ont qu'un seul but,
00:23:29soumettre l'autre, le transformer en objet,
00:23:32le réduire à néant.
00:23:34Il est plus que temps de le comprendre.
00:23:36Le viol est davantage une question de pouvoir que de sexe,
00:23:40comme l'écrit, si justement, Neish Sino dans Triste Tigre.
00:23:44Le monde du cinéma est un univers de pouvoir.
00:23:47On y brasse beaucoup d'argent et on y gagne beaucoup de prestige.
00:23:51Mais la gloire côtoie la précarité.
00:23:54C'est un territoire parfait pour la possession et pour l'emprise.
00:23:58Pour elle, intermittente, jeune,
00:24:00avec la peur de perdre son travail
00:24:02et d'être blacklistée dans un univers clos sur lui-même,
00:24:06c'est le secret, le déni, la chape de plomb.
00:24:09Pour d'autres, les génies créateurs, les fabricants de muses,
00:24:13les révélateurs de talents, c'est l'artifice de la scène,
00:24:17le grand jeu qui donne toutes les permissions
00:24:19avec les spectateurs pour juges, sordides.
00:24:22Il est plus que temps d'agir.
00:24:24D'abord, pour remettre les choses à l'endroit.
00:24:27Que la victime qui parle ne soit pas mise au banc,
00:24:30mais protégée, soutenue.
00:24:32Que le prédateur qui agresse ne soit pas protégé,
00:24:34mais éloigné, neutralisé.
00:24:36Cette commission d'enquête sur les violences sexistes et sexuelles
00:24:39dans le cinéma est un premier pas essentiel.
00:24:42Commencer par prendre la mesure de ce qui se passe
00:24:45pour comprendre les mécanismes à l'œuvre
00:24:48et saisir l'ampleur du phénomène,
00:24:50c'est la première pierre de toute politique
00:24:52qui ne se réduit pas aux effets d'annonce.
00:24:54Cette commission est aussi le moment
00:24:56pour toutes les personnes qui seront auditionnées
00:24:59sous serment de dire la vérité.
00:25:02Mais ne nous trompons pas.
00:25:04Après ce texte voté et cette commission mise en oeuvre,
00:25:07il nous faudra des mesures concrètes
00:25:09qui préviennent et qui contraignent pour arrêter le massacre
00:25:13et empêcher les agresseurs d'opérer dans le secteur du cinéma,
00:25:16de l'audiovisuel et plus globalement
00:25:18dans le monde des arts et la culture.
00:25:20Je pense à cet appel de 400 écrivaines, éditrices
00:25:22et enseignantes chercheuses récemment parues
00:25:25pour nous interpeller.
00:25:27Nous serions bien inspirés de considérer
00:25:30le travail remarquable produit par La Civise
00:25:33qui, sous l'impulsion d'Edouard Durand,
00:25:35étonnamment remercié depuis,
00:25:37a mis 82 propositions sur la table.
00:25:42Et pendant ce temps, Dominique Boutonnat,
00:25:45le président du CNC, l'instance qui donne des aides
00:25:48et régule les marchés du cinéma et de l'audiovisuel,
00:25:51reste lui bien en place à son poste.
00:25:54Il sera pourtant jugé en juin pour agression sexuelle
00:25:56sur son filleul, mais circuler, il n'y a rien à voir.
00:26:01Alors que le Me Too du cinéma n'en finit pas,
00:26:03quel signal, mes chers collègues, est envoyé ?
00:26:07Sans doute le même que quand Emmanuel Macron nous dit
00:26:09que Gérard Departieu est victime d'une chasse à l'homme
00:26:12et qu'il rend fière la France.
00:26:14L'acteur sera jugé en juin pour agression sexuelle.
00:26:17Ou quand le président de la République
00:26:19remet la Légion d'honneur à Thierry Ardisson
00:26:21au moment même où des extraits d'une interview ignoble
00:26:23de Christine Angot refont surface
00:26:25à l'occasion de la sortie de son film
00:26:27« Une famille qui m'a bouleversée »
00:26:29et qui, je crois, fera date.
00:26:31Elle publiait « L'inceste »,
00:26:33il reprenait allègrement les termes
00:26:35des critiques littéraires de l'époque,
00:26:37la qualifiant de pute et son éditeur de proxénèque,
00:26:39tout cela dans une ambiance d'hilarité générale
00:26:43dans l'émission qui était d'un sexisme achevé.
00:26:47Quand est-ce, mes chers collègues,
00:26:49quand est-ce que tout cela s'arrête ?
00:26:51Cet aveuglement, cette indécence, cette violence.
00:26:55La proposition de résolution que nous examinons aujourd'hui,
00:26:58qui est portée par notre collègue Francesca Pasquini,
00:27:00que je salue, est une réponse salutaire, justement.
00:27:04Je me réjouis des élargissements qui ont été apportés
00:27:07à la version initiale, en bonne intelligence,
00:27:09lors de son examen en commission.
00:27:12Il ne s'agit pas seulement des mineurs,
00:27:14mais désormais des adultes.
00:27:16Nous ne nous limitons pas aux lieux de travail,
00:27:19nous révisions les lieux d'apprentissage,
00:27:21nous élargissons le champ d'enquête à l'audiovisuel, à la publicité,
00:27:25et nous nous engageons à analyser les mécanismes de domination
00:27:29et en déterminer les responsables.
00:27:31Tous ces ajustements vont dans le bon sens,
00:27:33mais j'ai un regret.
00:27:35Un regret, je note l'absence des femmes, du mot femme,
00:27:39qui sont intégrées seulement comme victimes majeures.
00:27:42Elles n'apparaissent pas en tant que telles.
00:27:44Ce sont pourtant bien elles qui sont l'objet de la domination masculine
00:27:47qui irrigue toutes ces violences sexuelles.
00:27:49Nous vendrons pour la commission Gaudrèche
00:27:51pour que Lumière soit faite, pour l'écoute,
00:27:53pour changer les rapports de force. Enfin...
00:27:55Merci, madame Montain.
00:28:00Non, ça s'est coupé, mais elle est terminée. Allez-y.
00:28:03Oui, allez-y.
00:28:04Je vous remercie.
00:28:05L'arc réactionnaire qui voudrait ne pas voir n'a pas disparu.
00:28:09Il attend que la vague passe et les vagues reviennent.
00:28:11Elles ne s'arrêteront plus.
00:28:17La parole est à madame Annie Gennevard
00:28:19pour le groupe Les Républicains.
00:28:29Merci.
00:28:34Madame la présidente, madame la rapporteure,
00:28:37madame la présidente de la commission
00:28:39des affaires culturelles et d'éducation,
00:28:41mes chers collègues,
00:28:43qu'elle nous paraît lointaine et pourtant qu'elle est proche de nous,
00:28:46cette époque singulière où la libération des mœurs
00:28:49correspondait à la banalisation de comportements abjects
00:28:53de la part de créateurs ou d'artistes,
00:28:56indifférents aux tourments qu'ils infligeaient impunément.
00:29:00On ne les condamnait pas.
00:29:02Parfois même, on leur tendait le micro
00:29:04parce que la morale et la vertu, vous savez,
00:29:06c'était affaire de bourgeois
00:29:08et leur était à la subversion des valeurs.
00:29:11Rares étaient ceux qui se refusaient au nouvel ordre moral,
00:29:15plus esselés encore ceux qui défendaient publiquement une évidence,
00:29:19la dignité humaine et le respect du corps et de l'esprit.
00:29:23Mesurons les stigmates laissés
00:29:25par ces décennies de déviance libertaire,
00:29:28les insondables blessures
00:29:30dont nous avons pu, pour certaines, prendre connaissance,
00:29:33mais qui, pour la plupart, seront tues à jamais.
00:29:37Les gorges nouées, les larmes retenues,
00:29:39les pleurs étouffées, les éternels silences.
00:29:42Mesurons ainsi l'importance du sujet qui nous réunit aujourd'hui
00:29:47alors que se dissipe une cessité collective
00:29:50et que l'ampleur de ce naufrage se fait cruellement jour.
00:29:55Les mentalités sont des prisons de longue durée,
00:29:57disait Fernand Braudel,
00:29:59et l'on voit bien, à la lumière de trop nombreux témoignages,
00:30:02qu'il subsiste encore, dans certains milieux artistiques,
00:30:06une forme d'indulgence à l'égard de certains comportements
00:30:09quand il ne s'agit pas d'une véritable omerta organisée.
00:30:14Aussi, la meilleure manière d'indiquer notre considération
00:30:17pour la parole des victimes
00:30:19est-elle de s'employer collectivement
00:30:21à comprendre les rouages de ces systèmes mortifères
00:30:25afin d'y mettre un terme.
00:30:28Je viens de regarder le film Le Consentement,
00:30:32qui décrit parfaitement le mécanisme immuable
00:30:35dont ont été victimes tant de très jeunes actrices.
00:30:40L'emprise, la complaisance des adultes
00:30:43et les ravages sur les victimes.
00:30:46En tant que parlementaires, il n'est pas de notre compétence
00:30:49d'identifier nommément les coupables ni de les condamner.
00:30:52Il est, en revanche, de notre devoir d'appréhender en profondeur
00:30:56les mécanismes qui leur permettent d'agir
00:30:59et parfois de se soustraire au pouvoir judiciaire.
00:31:03Soyons clairs, l'exercice de cette commission
00:31:06sera soumis à une double exigence,
00:31:09difficile à tenir, mes chers collègues,
00:31:11mais essentielle à son succès.
00:31:13D'une part, l'indispensable respect de la présomption d'innocence,
00:31:17y compris devant des faits que nous jugeons inqualifiables,
00:31:21tant qu'ils ne sont pas établis par la justice.
00:31:23D'autre part, une considération totale
00:31:27pour le témoignage des victimes
00:31:29qui se sont trop longtemps heurtées au mur du discrédit ou du dédain.
00:31:34Les forteresses où ces comportements ont sévi
00:31:37tombent heureusement l'une après l'autre,
00:31:40la dernière en date, le milieu médical.
00:31:43Il est grand temps que l'industrie du cinéma,
00:31:46de l'audiovisuel, du spectacle vivant,
00:31:49de la mode et de la publicité en fassent de même.
00:31:52Si cette commission d'enquête peut apporter utilement
00:31:55sa pierre à cet édifice,
00:31:57ainsi que mes collègues et moi-même le pensons,
00:32:01alors elle est tout à fait salutaire.
00:32:04C'est pourquoi les Républicains voteront naturellement
00:32:07en faveur de sa création
00:32:09et s'impliqueront résolument dans ses travaux
00:32:12pour proposer des réponses efficaces et concrètes
00:32:15à la hauteur de cet enjeu de société si décisif.
00:32:19Je vous remercie.
00:32:21Je vous remercie.
00:32:24La parole est à M. Erwann Balanant pour Le Démocrate.
00:32:40Madame la présidente, Madame la rapporteure,
00:32:43mes chers collègues,
00:32:45les récentes révélations des actrices
00:32:48et de quelques acteurs
00:32:50ont provoqué une onde de choc dans la société
00:32:53et dans le monde de la culture.
00:32:55Toutes et tous ont dénoncé la léthargie du monde du cinéma
00:32:59face aux multiples dérives qui n'ont cesse de se produire
00:33:02et, plus inquiétant, de se reproduire.
00:33:05Alors, nous avons beau jeu de dénoncer l'omerta
00:33:09qui existe dans le monde du cinéma,
00:33:11mais nous y avons collectivement notre part de responsabilité.
00:33:16Nous n'avons pas su prendre la mesure des dénonciations faites
00:33:19depuis des années par de nombreuses personnalités
00:33:22du monde de la culture, que ce soit le cinéma,
00:33:25mais aussi la publicité, la mode ou encore la photographie.
00:33:29Quelques rappels.
00:33:31En 2016, Flavie Flamand dénonçait le viol
00:33:34dont elle avait été victime lorsqu'elle était adolescente
00:33:37de la part d'un photographe.
00:33:39En 2019, Adèle Hanel avait révélé avoir été victime,
00:33:42elle aussi à l'adolescente,
00:33:44d'agressions sexuelles par un réalisateur.
00:33:47En 2023, Judith Gaudrèche dénonçait les viols
00:33:50et les agressions sexuelles dont elle a été victime adolescente
00:33:53par différents réalisateurs.
00:33:57En 2024, à la veille de la grande messe du cinéma français,
00:34:00Aurélien Wick témoignait des abus subis à l'adolescence
00:34:05par son agent, aujourd'hui condamné pour ces faits.
00:34:08Les années se suivent et se ressemblent.
00:34:11Leur point commun, la jeunesse des victimes,
00:34:14leur innocence tout le temps
00:34:15et la position dominante des agresseurs.
00:34:20Mais alors que dénoncer son agresseur
00:34:22demande un courage immense,
00:34:24nous ne pouvons faire partie de ceux qui n'écoutent pas.
00:34:27Nous ne pouvons faire partie
00:34:29de ceux qui mettent la poussière sous le tapis.
00:34:31Nous ne pouvons faire partie
00:34:33de ceux qui, à leur niveau, ne protègent pas.
00:34:36Mais nous pouvons faire partie
00:34:38de ceux qui accompagnent ce mouvement
00:34:40et qui soutiennent les victimes
00:34:42et qui, sans doute, feront évoluer la loi.
00:34:47Je refuse que nous soyons
00:34:48de ceux qui laissent faire sans bouger,
00:34:50que notre inaction favorise l'émergence
00:34:52d'un monde trop dangereux pour nous tous,
00:34:55mais surtout pour les enfants.
00:34:57Alors aujourd'hui, réveillons-nous.
00:34:59Aujourd'hui, agissons.
00:35:00Aujourd'hui, disons à toutes les victimes
00:35:02de violences physiques, psychologiques, sexistes et sexuelles
00:35:06que nous les écoutons
00:35:08et que nous allons travailler à leur offrir un monde plus sûr.
00:35:11La proposition de résolution qui nous est présentée aujourd'hui
00:35:14en est le meilleur moyen, madame la rapporteure,
00:35:17et le groupe démocrate tient à vous remercier
00:35:19pour votre initiative et pour avoir su mener
00:35:21un travail transpartisan qui nous a permis,
00:35:23dès la commission, de faire adopter votre proposition
00:35:27à l'unanimité.
00:35:28Je ne doute pas qu'il en sera de même aujourd'hui.
00:35:32Les débats en commission nous ont permis
00:35:34d'étendre cette commission d'enquête,
00:35:36d'une part aux violences sous toutes leurs formes
00:35:38que peuvent subir aussi les adultes,
00:35:40et d'autre part, d'étendre le périmètre
00:35:44aux spectacles vivants, à la mode, à l'audiovisuel
00:35:47et à la publicité.
00:35:49Certains peuvent douter de la nécessité
00:35:51d'étendre cette commission d'enquête
00:35:52avec un spectre si large.
00:35:54Mais si nous n'étendons pas aux adultes,
00:35:57nous laissons de côté de nombreuses victimes,
00:35:59notamment les jeunes majeurs.
00:36:01Et si nous nous concentrons sur le cinéma,
00:36:03nous laissons de côté tout un pan des témoignages
00:36:06qui émergent aujourd'hui.
00:36:07Ne soyons pas aveugles,
00:36:08le cinéma n'est pas la seule industrie du monde
00:36:10de la culture impliquée.
00:36:11Nous ne pouvons pas laisser de côté
00:36:13les autres pratiques artistiques,
00:36:15ce serait une erreur.
00:36:16Et donc l'émergence des mouvements
00:36:18Musique Tout et Me Too Théâtre en sont la preuve.
00:36:22C'est toutefois essentiel, sans étendre aux adultes,
00:36:25nous laissons hors de notre champ d'action
00:36:27les jeunes mineurs.
00:36:28Mes chers collègues,
00:36:29aujourd'hui, en responsabilité,
00:36:32votons pour cette proposition de résolution,
00:36:35votons pour la création de cette commission d'enquête
00:36:37qui nous permettra de mettre à jour les défaillances,
00:36:39d'établir la responsabilité de chacun
00:36:42et de proposer, je l'espère, un cadre plus protecteur.
00:36:46Sachez en tout cas que les députés nébocrates
00:36:48et avec eux, la présidente de la délégation
00:36:50des droits des femmes, Perrine Goulet,
00:36:54pardon, des enfants, excusez-moi,
00:36:57c'est Valérie Riotton qui est là aussi,
00:37:00la présidente de la délégation des droits aux femmes,
00:37:02soutiennent avec force la création
00:37:04de cette commission d'enquête.
00:37:06Je vous remercie.
00:37:08Je vous remercie.
00:37:11La parole est à madame Agnès Fermand-Lebaudeau
00:37:13pour le groupe Horizon.
00:37:20Madame la présidente,
00:37:22madame la présidente de la commission,
00:37:24madame la rapporteure, chers collègues,
00:37:27en février dernier, Judith Gaudrech,
00:37:28auditionnée par la délégation des droits des femmes au Sénat,
00:37:30nous formulait avec insistance son espoir
00:37:33qu'une commission d'enquête parlementaire
00:37:35sur le droit au travail des mineurs
00:37:37dans le monde du cinéma soit créée.
00:37:38Nous détaillons ce que sont les mêmes systèmes
00:37:40que ceux que l'éducation, de l'édition ou du sport
00:37:43pour lesquels une commission d'enquête a été ordonnée.
00:37:47Je signale, comme l'a fait ma collègue Genevard,
00:37:50que récemment, le système médical
00:37:52vient, lui aussi, de faire, j'allais dire,
00:37:54de rompre le silence.
00:37:5615 jours plus tard, auditionnée cette fois-ci
00:37:58devant la délégation des droits des enfants,
00:38:00et nous laissant encore une fois tous très émus
00:38:02de son témoignage et de son appel à agir,
00:38:04elle réitérait sa demande de commission d'enquête
00:38:06afin de protéger les enfants et leurs familles.
00:38:09Elle avait alors elle-même reçu
00:38:114 500 témoignages de victimes.
00:38:14Après son passage en commission,
00:38:15nous examinons aujourd'hui la proposition de résolution
00:38:17qui tente à créer une commission d'enquête
00:38:19relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma,
00:38:21du spectacle vivant, de la mode et de la publicité.
00:38:24Et je souhaite ici remercier notre collègue
00:38:26et rapporteur Francesca Pasquini
00:38:28qui nous permet, sur le temps transpartisan
00:38:30de la semaine de l'Assemblée, d'examiner ce texte,
00:38:33soutenu par l'ensemble des groupes représentés.
00:38:36C'est à souligner et à féliciter
00:38:37tant ce sujet aussi délicat qu'important
00:38:39fait l'unanimité jurement réjouie,
00:38:41même s'il est si triste et intolérant
00:38:43d'avoir à discuter de ce fléau qui touche tant de personnes
00:38:45mineures et majeures dans tant de secteurs.
00:38:49Depuis le début du mouvement Me Too
00:38:51débuté à Hollywood il y a 6 ans,
00:38:53la parole se libère enfin, oserais-je dire,
00:38:55dans le milieu du cinéma français.
00:38:57Cette libération de la parole a également permis
00:38:59en début d'année l'émergence du mouvement Me Too Garçons
00:39:02qui a révélé des abus sur les acteurs adolescents
00:39:04dans le monde du cinéma.
00:39:06Il était temps d'agir et des choses ont déjà été faites,
00:39:09et ça a été signalé notamment avec la création
00:39:12le 23 janvier 2021 par le président de la République
00:39:15de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles
00:39:18dont les conclusions ont été rendues en novembre 23.
00:39:23Des plans ont également été annoncés par le gouvernement,
00:39:25un plan sur 5 ans, 2023-2027,
00:39:27pour lutter contre les violences faites aux enfants
00:39:29avec l'objectif principal de protéger ces derniers
00:39:31contre toutes les formes de violences
00:39:33avec un ensemble de 22 actions concrètes.
00:39:36La proposition de résolution que nous examinons aujourd'hui,
00:39:39modifiée en commission et justement élargie,
00:39:43co-signée par 75 parlementaires de 9 groupes politiques différents,
00:39:46comporte un article unique visant à créer
00:39:48une commission d'enquête de 30 membres.
00:39:50Elle sera chargée d'évaluer la situation des mineurs
00:39:52qui travaillent au sein des secteurs du cinéma,
00:39:54de l'audiovisuel, du spectacle vivant,
00:39:56de la mode et de la publicité,
00:39:58mais également de faire un état des lieux des violences
00:40:00commises sur des majeurs au sein de ces mêmes secteurs.
00:40:04Et encore d'identifier les mécanismes et les défaillances
00:40:06qui permettent ces éventuels abus et violences
00:40:08et d'établir les responsabilités de chaque acteur en la matière.
00:40:13J'ai également vu le film Le consentement
00:40:15et je suis intimement persuadée que ce film
00:40:17serait un excellent modèle, j'allais dire,
00:40:20de compréhension de l'emprise et même peut-être d'éducation.
00:40:24Et enfin émettre des recommandations
00:40:26sur les réponses à apporter,
00:40:28car comme le dit l'un rapporteur,
00:40:30il nous faut d'abord comprendre, analyser et bien sûr ensuite agir.
00:40:36Le groupe Horizon et Apparenté soucieux que ce sujet
00:40:38ne soit pas largement éteint dans notre OCC
00:40:40à la suite de décennies d'aveuglement et de silence,
00:40:43touché par les nombreux témoignages
00:40:46et notamment aussi par le dernier des hommes
00:40:48qui viennent soutenir cet engagement
00:40:51et certains qu'il faut agir et agir vite,
00:40:53soutient donc cette proposition de résolution,
00:40:55se prononcera en faveur de cette commission d'enquête,
00:40:57qui aura notamment la charge de formuler des propositions concrètes
00:41:00pour mieux lutter contre ce fléau.
00:41:02Nous espérons qu'elle pourra le faire
00:41:04dans les conditions à l'auteur de sujets graves et sensibles.
00:41:07Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont osé parler.
00:41:12Merci à tous ceux qui oseront bientôt le faire.
00:41:16Madame Gondrèche, vous avez parlé, nous vous avons entendu.
00:41:20Je vous remercie.
00:41:22Je vous remercie.
00:41:25La parole est à madame Fatiha Khelouachi
00:41:27pour le groupe socialiste.
00:41:40Merci, madame la présidente.
00:41:42Madame la présidente de la commission,
00:41:44madame la rapporteure chère Francesca, chers collègues.
00:41:49Mes bras serrés, c'est vous,
00:41:52toutes les petites filles dans le silence.
00:41:55Mon cou, ma nuque penchée, c'est vous,
00:41:58tous les enfants dans le silence.
00:42:01Mes jambes bancales, c'est vous,
00:42:04les jeunes hommes qui n'ont pas pu se défendre.
00:42:07Ma bouche tremblante, mais qui sourit aussi,
00:42:10c'est vous, mes sœurs inconnues.
00:42:13Ces propos courageux, forts de sens et à la fois glaçants,
00:42:17ce sont ceux de Judith Gondrèche
00:42:20lors de la cérémonie des Césars en 2024.
00:42:24En France, entre le 1er janvier et le 1er avril 2024,
00:42:29ce sont 40 000 enfants qui ont été agressés ou violés.
00:42:35Ce chiffre ne peut pas et ne doit pas nous laisser indifférents.
00:42:40Les mineurs et particulièrement les enfants très jeunes
00:42:43sont souvent plus fragiles car incapables de se défendre.
00:42:47Leur jeune âge devient alors un critère de vulnérabilité constant.
00:42:52Et malheureusement, ils se retrouvent souvent exploités
00:42:55par ceux qui cherchent à instaurer une forme de domination malsaine.
00:43:01Le cinéma, la mode et le monde artistique de manière générale
00:43:05ne sont pas hermétiques à ce qui touche toute notre société.
00:43:10La domination sur les enfants se fait systématiquement
00:43:13de manière abusive d'un point de vue physique,
00:43:16sexuel ou professionnel.
00:43:20Alors, parce que cette domination existe
00:43:22et que, depuis trop longtemps, l'omerta perdure, l'impunité,
00:43:29nous avons, nous, adultes responsables,
00:43:32nous, parlementaires et membres de la représentation nationale,
00:43:36la charge de la protection de toutes celles et de tous ceux
00:43:42qui doivent être un jour amenés à subir cela.
00:43:46Jamais, plus jamais dans le monde artistique
00:43:49et jamais partout ailleurs.
00:43:52Depuis 2017, les MeToo se sont succédés
00:43:55en commençant par le MeToo cinéma aux Etats-Unis.
00:43:59Ces mouvements à l'initiative de victimes courageuses
00:44:02qui ont eu la force de dire stop
00:44:04ont permis progressivement de libérer la parole.
00:44:07Mais est-ce fini ? La réponse est non.
00:44:11Ce n'est pas fini car notre société a depuis trop longtemps
00:44:14intériorisé les codes patriarcaux, misogynes et masculinistes.
00:44:20Quel est l'accueil de ces mouvements de libération de parole ?
00:44:23Quel message adressons-nous alors à ces femmes courageuses
00:44:27qui déclarent avoir été sous emprise, violentées, abusées
00:44:31lorsqu'elles étaient mineures ?
00:44:34Mais quel regard nous avons eu ?
00:44:37Nous avons regardé tous et toutes ailleurs.
00:44:41Quel message lorsque 86% des plaintes pour violences sexuelles
00:44:47sont classées sans suite ?
00:44:49Que seulement 2% des victimes portent plainte ?
00:44:53Alors que dire aux mineurs ?
00:44:55Comment peuvent-ils se défendre ?
00:44:57Quelles sont les armes qui leur sont mises à disposition
00:45:00pour dire non à une scène dans laquelle ils seraient trop dénudés ?
00:45:04Pour dire non à une main qui descendrait trop bas dans une scène ?
00:45:08Pour dire non à des moments d'intimité dans les coulisses ?
00:45:12Pour dire non à celui sans qui aucune carrière ne peut voir le jour ?
00:45:18L'adulte dans le cinéma, comme ailleurs d'ailleurs,
00:45:21devrait être pour chaque mineur un exemple, un repère,
00:45:26une personne de confiance. Et pourtant, ça n'est pas le cas.
00:45:31Quand Judith Gaudrech est intervenue au César,
00:45:34elle ne s'est pas exprimée que pour elle.
00:45:37Elle s'est exprimée pour au moins 2 000 victimes en 4 jours.
00:45:40Elle s'est exprimée pour plus de 3 millions de femmes et d'hommes
00:45:44qui disent avoir été victimes de violences sexistes et sexuelles
00:45:47lorsqu'ils étaient enfants.
00:45:50Mais elle parle aussi pour tous ceux qui, enfants,
00:45:53ont subi dans le silence ces violences sans jamais pouvoir en parler.
00:45:58Alors, cette proposition de résolution, nous avons avec elle
00:46:03la possibilité de montrer à tous ces mineurs
00:46:06que nous souhaitons les aider,
00:46:08que nous les croyons et que nous les écoutons,
00:46:11car le silence d'une violence ne doit jamais construire ses enfants.
00:46:16Aujourd'hui, nous pouvons enfin commencer à faire la lumière
00:46:20sur les pratiques, les violences et toutes les dérives
00:46:23depuis trop longtemps internalisées dans un domaine
00:46:26qui a vécu dans le silence.
00:46:29Stop à l'impunité, stop aux agresseurs, stop à l'omerta.
00:46:34Les socialistes se placent toujours du côté des victimes.
00:46:38Alors, nous le disons à tous ces mineurs,
00:46:41nous vous entendons et nous vous croyons.
00:46:44Nous voterons, bien sûr, pour cette proposition de résolution.
00:46:48Je vous remercie.
00:46:52La parole est à madame Elsa Faucillon
00:46:54pour le groupe Gauche Démocrate et Républicaine.
00:47:04Madame la présidente, chers collègues, chère Francesca,
00:47:09Judith Gaudrèges, Christine Angot, Vanessa Springora,
00:47:12Camille Kouchner, Adèle Haenel, Neige Cineau, Andrea Besco
00:47:15et d'autres certainement que je n'oublie pas,
00:47:18mais que je ne citerai pas, je veux vous dire merci
00:47:21et vous dire que vous êtes une fierté de la France.
00:47:25Merci à vous, merci à toutes les femmes
00:47:27qui prennent la parole, qui ont pris la parole.
00:47:29Ces témoignages permettent de mettre en évidence
00:47:32l'ampleur des violences sexistes et sexuelles
00:47:35et elles contribuent, je le crois, chaque jour un peu plus
00:47:38à briser le silence.
00:47:40Pourtant, encore aujourd'hui,
00:47:42nombre d'agressions sexuelles, de violences psychologiques
00:47:46et physiques se déroulent dans un silence assourdissant,
00:47:49en particulier lorsque celles-ci sont subies pendant l'enfance.
00:47:53La famille reste la sphère de sociabilisation
00:47:56où se produisent le plus de violences sexuelles.
00:47:597% des femmes et 2% des hommes ont rapporté des violences sexuelles
00:48:03dans la sphère intra- ou parafamiliale.
00:48:06Mais ces violences se produisent également dans d'autres sphères.
00:48:09De l'industrie de la mode au spectacle vivant
00:48:12en passant par le cinéma, de nombreuses professionnelles,
00:48:15qu'elles soient comédiennes, qu'elles soient mannequins,
00:48:18mais qu'elles soient aussi techniciennes, ouvrières de ces métiers,
00:48:21ont récemment témoigné des violences sexuelles
00:48:23dont elles ont été victimes lorsqu'elles étaient mineures.
00:48:26Alors, comme nous y invitait récemment Judith Godrech,
00:48:31nous voulons, avec elle et avec tant d'autres,
00:48:34passer du chuchotement à la fanfare.
00:48:37En 2021, lors d'une audition au Sénat,
00:48:40une dizaine d'ex-mannequins ont accusé des figures de la mode
00:48:43comme Gérald Demary ou Jean-Luc Brunel
00:48:46de les avoir violées dans les années 1980 et 1990,
00:48:49lorsque certaines d'entre elles étaient encore mineures.
00:48:51Après avoir déposé une plainte pour viol sur mineurs
00:48:54contre les réalisateurs Benoît Jacot et Jacques Doyon,
00:48:57l'actrice et réalisatrice Judith Godrech a dénoncé
00:49:00l'écrasement de la parole et l'invisibilisation
00:49:03de la souffrance des enfants dans l'industrie du cinéma.
00:49:07Ces millions ont en commun une dimension de prestige.
00:49:11C'est un lieu fait de relations d'intérêts, d'argent et de pouvoir,
00:49:15un cocktail détonnant pour une impunité insupportable
00:49:18qui nourrit un système de prédation.
00:49:21Relations asymétriques entre réalisateur et actrice,
00:49:24rapport à l'image, au regard de l'autre
00:49:27et au corps déformé par une contrainte esthétique.
00:49:30Les industries culturelles présentent en effet
00:49:33une multiplicité de facteurs de risque de violences sexistes et sexuelles.
00:49:37J'y ajoute évidemment la précarité,
00:49:40la précarité liée au statut également de travail,
00:49:44et je pense en particulier aux techniques de séparation
00:49:48entre les techniciennes et aux ouvrières des mondes du spectacle.
00:49:51De surcroît, ces crimes sont souvent à l'origine
00:49:54d'amnésies traumatiques et de troubles psychologiques pérennes
00:49:57qui entravent davantage la libération de la parole des victimes
00:50:00et par là la condamnation des responsables.
00:50:03Ce système de prédation est difficile à dénoncer,
00:50:06car il s'agit de lieux de création.
00:50:09Les agressions et agissements illégaux de la part de certains artistes
00:50:12prétextent la liberté de création.
00:50:15Alors il faut le dire,
00:50:16lutter contre les violences n'est pas une atteinte à l'art.
00:50:20Nous sommes résolument contre la domination masculine
00:50:23et ses conséquences dévastatrices pour l'art,
00:50:27elles le sont, sur les corps évidemment en premier lieu.
00:50:30Il ne s'agit donc pas ici de censure, mais de respect,
00:50:34pas de chasse aux sorcières, mais d'une quête éperdue
00:50:37de justice et de dignité.
00:50:40Alors oui, des dispositifs de protection des mineurs
00:50:43travaillant dans les industries culturelles sont aujourd'hui prévus,
00:50:46mais il faut le dire,
00:50:48elles sont largement insuffisantes, voire pas appropriées.
00:50:51C'est le cas notamment de l'autorisation préalable
00:50:54mise en place dans l'industrie du cinéma
00:50:56pour encadrer le travail des moins de 16 ans.
00:50:58Cette autorisation, qui doit faire l'objet
00:51:00d'une commission des enfants du spectacle
00:51:02composée par un représentant de l'éducation nationale,
00:51:04d'un médecin et d'un magistrat,
00:51:06ne permet pas de détecter les risques
00:51:08auxquels sont exposés les mineurs
00:51:10une fois le tournage commencé.
00:51:12De fait, de nouvelles scènes non prévues initialement
00:51:13peuvent être incluses au moment même du tournage.
00:51:16Chers collègues, je le crois,
00:51:18la proposition de résolution tendant
00:51:20à la création d'une commission d'enquête
00:51:22que nous examinons aujourd'hui
00:51:24est une étape, à mes yeux, fondamentale
00:51:26qui doit nous permettre d'avancer
00:51:28dans la reconnaissance des victimes d'abus et de violences
00:51:30dans les secteurs culturels et publicitaires,
00:51:32et surtout dans la construction
00:51:34de dispositifs protecteurs
00:51:36pour l'ensemble des mineurs et des professionnels.
00:51:39Nous avons besoin de propositions concrètes,
00:51:41et je crois que nous pouvons nous appuyer,
00:51:44notamment et particulièrement
00:51:46sur les propositions formulées par la civise
00:51:48et du juge Durand.
00:51:51Pour terminer, j'utiliserai les mots de Neige Sinault
00:51:54qui nous dit
00:51:56« Un abus sexuel sur un enfant n'est pas une épreuve,
00:51:58pas un accident de la vie,
00:52:00c'est une humiliation profonde et systémique
00:52:02qui détruit les fondements même de l'être. »
00:52:04Voilà à quoi nous devons nous attaquer résolument,
00:52:07et j'espère que cette commission pourra y participer.
00:52:09C'est pourquoi mon groupe vote
00:52:11évidemment en faveur de cette proposition,
00:52:13et nous remercions Francesca Paschini.
00:52:15Je vous remercie.
00:52:18La parole est à madame Béatrice Descamps
00:52:20pour le groupe Liberté indépendant Outre-mer et Territoire.
00:52:30Madame la présidente,
00:52:32madame la rapporteure,
00:52:34madame la présidente de commission,
00:52:36chers collègues,
00:52:38lors de mon intervention sur cette proposition
00:52:39de résolution en commission,
00:52:41j'avais cité les mots de Judith Gaudrech
00:52:43que nous avions entendus,
00:52:45qu'elle nous avait délivrés
00:52:47durant son audition
00:52:49par la délégation aux droits des femmes
00:52:51et à la délégation aux droits des enfants.
00:52:53Ces mots étaient terribles
00:52:55parce qu'ils racontaient
00:52:57une réalité troublante
00:52:59et des actes qui dépassent l'entendement.
00:53:01Ils nous ont, je pense,
00:53:03glacés le sang à tous,
00:53:05mais ils sont nécessaires
00:53:07parce qu'ils reflètent un sentiment
00:53:09bien vécu
00:53:11que personne ne devrait pouvoir
00:53:13ou devoir passer sous silence.
00:53:15Malheureusement,
00:53:17Judith Gaudrech n'est pas la seule
00:53:19à subir ces abus.
00:53:21Combien d'autres témoignages
00:53:23avons-nous écouté, lu ?
00:53:25Il y en a tant, trop.
00:53:27Pourtant, nous savons
00:53:29que toutes les victimes
00:53:31n'ont pas encore parlé
00:53:33ou ne parleront jamais.
00:53:35Depuis quelque temps,
00:53:37je parle, je parle,
00:53:39ou à peine.
00:53:41Où êtes-vous ? Que dites-vous ?
00:53:43Un chuchotement, un demi-mot,
00:53:45ce serait déjà ça,
00:53:47dit le petit chaperon rouge.
00:53:49C'est ce que Judith Gaudrech
00:53:51questionnait lors de la cérémonie
00:53:53des Césars 2024.
00:53:55Et c'est à nous également
00:53:57de répondre à ces questions.
00:53:59C'est à nous de garantir
00:54:01qu'aucun enfant, qu'aucune femme,
00:54:03qu'aucun homme ne puisse être abusé
00:54:05par une personne qui,
00:54:07de par son statut,
00:54:09par son autorité,
00:54:11croit que tout lui est permis.
00:54:13Il est temps que cela cesse,
00:54:15de montrer que cela n'est plus vrai,
00:54:17ne peut plus exister.
00:54:19Aujourd'hui,
00:54:21trop de secteurs sont concernés
00:54:23par ces abus,
00:54:25trop de personnes les subissent.
00:54:27Nous le savons,
00:54:29nous entendons les témoignages,
00:54:31certes, avec compassion,
00:54:33mais nous avons encore
00:54:35à travailler beaucoup
00:54:37sur notre écoute profonde
00:54:39pour faire que cette commission
00:54:41d'enquête soit créée
00:54:43afin de redonner la parole
00:54:45volée aux victimes,
00:54:47de protéger aujourd'hui et demain
00:54:49les personnes qui sont
00:54:51ou pourraient être victimes.
00:54:53Alors que souvent nous entendons
00:54:55que tout le monde savait
00:54:57ce qu'il se passait,
00:54:59il est temps de mettre fin
00:55:01à la culture du secret,
00:55:03du tabou,
00:55:05il est également temps
00:55:07que la culpabilité soit inversée.
00:55:09En tant qu'unité,
00:55:11nous avons le devoir
00:55:13de montrer aux victimes
00:55:15que leur prise de parole
00:55:17n'est pas vaine,
00:55:19alors que la confiance en la justice
00:55:21s'érode,
00:55:23que la part de viols classés
00:55:25s'ensuite est passée
00:55:27de 86% en 2016
00:55:29à 94% en 2020.
00:55:31Nous devons donc protéger
00:55:33tous ceux qui sont placés
00:55:35dans une situation de vulnérabilité.
00:55:37La plupart du temps,
00:55:39ils peuvent être
00:55:41un professeur,
00:55:43un entraîneur,
00:55:45un réalisateur,
00:55:47un directeur artistique.
00:55:49Ce sont des personnes de confiance
00:55:51qui incarnent le succès,
00:55:53la réussite future,
00:55:55qui se placent en autorité supérieure
00:55:57et qui ne sont pas dénoncées
00:55:59par peur, par emprise.
00:56:01Pourtant,
00:56:03elles volent,
00:56:05arrachent même
00:56:07une part de leurs victimes
00:56:09à la justice.
00:56:11Cette commission d'enquête
00:56:13est donc indispensable.
00:56:15C'est d'ailleurs pourquoi
00:56:17j'avais consigné la proposition
00:56:19de résolution tendant à sa création
00:56:21très rapidement.
00:56:23Lors de l'examen de cette proposition
00:56:25de résolution en commission,
00:56:27notre groupe n'avait qu'une interrogation,
00:56:29savoir si nous ne devrions pas
00:56:31étendre la commission d'enquête
00:56:33aux adultes,
00:56:35compte tenu notamment
00:56:37du grand nombre de témoignages.
00:56:39Je terminerai mon propos
00:56:41par une question posée
00:56:43par Judith Gaudrèche
00:56:45lors de la cérémonie des Césars 2024.
00:56:47Serait-il possible
00:56:49que nous puissions regarder la vérité en face,
00:56:51prendre nos responsabilités,
00:56:53être les acteurs,
00:56:55les actrices d'un univers
00:56:57qui se remet en question ?
00:56:59Cette question,
00:57:01en tant que législateur
00:57:03et représentant de tous les Français,
00:57:05nous est également posée,
00:57:07que ce soit sur les sujets
00:57:09ou sur les autres
00:57:11qui nous incombent et nous obligent.
00:57:13Notre groupe votera bien sûr
00:57:15pour la création de cette commission d'enquête.
00:57:17Et vous remercie,
00:57:19Madame la rapporteure,
00:57:21chère collègue Francesca Paschini,
00:57:23de nous avoir proposé
00:57:25cette commission d'enquête
00:57:27qui apportera, j'en suis certaine,
00:57:29des réponses et des solutions
00:57:31qui participeront à mettre fin
00:57:33à ce fléau.
00:57:35Je vous remercie.
00:57:37Je remercie.
00:57:39J'appelle maintenant
00:57:41l'article unique de la proposition de résolution
00:57:43dans le texte de la commission.
00:57:45Nous avons quelques amendements
00:57:47avec l'amendement numéro 3.
00:57:49Qui le présente, le 3, s'il vous plaît ?
00:57:51Madame Ranck, allez-y.
00:57:53Merci, Madame la présidente.
00:57:55Cet amendement de ma collègue
00:57:57Caroline Parmentier
00:57:59propose plus spécifiquement
00:58:01que le rapport de la commission d'enquête
00:58:03puisse mettre en lumière
00:58:05les éventuelles carences
00:58:07de l'action publique dans ces secteurs.
00:58:09Je vous remercie.
00:58:11Votre avis, Madame la rapporteure,
00:58:13s'il vous plaît ?
00:58:15Merci, Madame la présidente.
00:58:17Cet objectif me semble déjà inclus
00:58:19dans la linéa 4
00:58:21de la proposition de résolution.
00:58:23Donc ce sera une demande de retrait
00:58:25car satisfait, sinon avis défavorable.
00:58:27Je vous remercie.
00:58:29Vous souhaitiez intervenir, M. Balladon ?
00:58:31Je comprends votre préoccupation,
00:58:33mais c'est le principe même
00:58:35d'une commission d'enquête.
00:58:37C'est de voir, de dégager
00:58:39des responsabilités.
00:58:41Responsabilités des acteurs
00:58:43et des privés,
00:58:45mais aussi responsabilités,
00:58:47parfois, de l'Etat
00:58:49pour ne pas avoir assez fait.
00:58:51Donc je crois que nous,
00:58:53collectivement, nous travaillerons
00:58:55sur ce sujet.
00:58:57Et cette commission d'enquête,
00:58:59je le dis, il faut bien le préciser,
00:59:01une commission d'enquête
00:59:03n'est pas un tribunal.
00:59:05Une commission d'enquête,
00:59:07nous ne serons pas
00:59:09pour changer les choses
00:59:11et proposer, sans doute,
00:59:13un nouveau cadre juridique
00:59:15pour que les femmes, les hommes,
00:59:17dans le milieu de la culture,
00:59:19soient mieux protégés aujourd'hui,
00:59:21seront mieux protégés demain
00:59:23qu'aujourd'hui, pardon.
00:59:25Merci, Mme Genevard.
00:59:31Merci, Mme la Présidente.
00:59:33Je pense que cet amendement,
00:59:35j'entends Mme la rapporteure
00:59:37qu'il est satisfait,
00:59:39il répond à la question
00:59:41de l'insuffisance de l'action publique,
00:59:43aujourd'hui,
00:59:45et en particulier pour les faits
00:59:47qui seront prescrits.
00:59:49Parce que quand les faits
00:59:51ne sont pas prescrits,
00:59:53il appartiendra à la justice
00:59:55de les juger et de les condamner.
00:59:57Mais dans le cas de prescription
00:59:59des faits, comment traite-t-on
01:00:01les phénomènes d'abus caractérisés ?
01:00:03Donc la question posée
01:00:05par notre collègue est pertinente,
01:00:07j'entends, elle est satisfaite,
01:00:09et je comprends les travaux
01:00:11de cette commission d'enquête.
01:00:13Je vous remercie.
01:00:15Je vais donc mettre en voie
01:00:17cet amendement numéro 3
01:00:19qui recueille un avis défavorable
01:00:21du rapporteur,
01:00:23qui est pour,
01:00:25qui est contre,
01:00:27c'est rejeté.
01:00:29Amendement numéro 4,
01:00:31Mme Ranck, allez-y.
01:00:33Merci, Mme la Présidente.
01:00:35Cet amendement vise à permettre
01:00:37au rapport de la commission d'enquête
01:00:39soit dans l'application de la loi
01:00:41ou soit dans les dispositifs eux-mêmes.
01:00:44Je vous remercie.
01:00:46Votre avis, s'il vous plaît,
01:00:48sur le numéro 4.
01:00:50Merci, Mme la Présidente.
01:00:52Donc pareil, cet objectif
01:00:54nous paraît déjà satisfait.
01:00:56Il va de soi que le rapport
01:00:58d'une commission d'enquête
01:01:00peut étudier l'application
01:01:02de la législation et également
01:01:04suggérer des modifications.
01:01:06Donc à nouveau, demande de retrait
01:01:07Je vous remercie, Mme la Présidente.
01:01:09Allez-y.
01:01:12Merci, Mme la Présidente.
01:01:14Bonjour à tous et à toutes, chers collègues.
01:01:16Le but d'une commission d'enquête
01:01:18quand on est député,
01:01:20c'est effectivement de regarder
01:01:22notamment ce qu'il faut changer dans la loi.
01:01:24Ça fait partie de notre job.
01:01:26Donc je veux bien qu'on dépose des amendements
01:01:28pour dire qu'on existe,
01:01:30mais je pense que le travail de l'enfance
01:01:32mérite mieux et que,
01:01:34j'allais dire la concorde
01:01:35depuis ce matin,
01:01:37devrait s'arrêter maintenant
01:01:39sur les amendements qui arrivent.
01:01:41Qu'on le vote,
01:01:43parce que l'essentiel est là.
01:01:45Francesca Paschini a défendu
01:01:47une proposition de résolution
01:01:49suite à l'audition que nous avions menée
01:01:51dans le cadre de la délégation
01:01:53aux droits des femmes et aux droits des enfants.
01:01:55Cette commission d'enquête,
01:01:57sortie commission, est correcte.
01:01:59Elle est conforme à l'attendue
01:02:01de tout le monde, y compris de Judith Gaudrech
01:02:03qui est parmi nous et que je salue.
01:02:05Arrêtez de, j'allais dire,
01:02:07titiller, farfouiller, je ne sais quoi,
01:02:09à quel jeu vous jouez.
01:02:11Votons cette commission d'enquête.
01:02:13Nous ne pouvons plus attendre.
01:02:15Il y a urgence pour les enfants.
01:02:17Je vous remercie.
01:02:19Numéro 4,
01:02:21qui recueille une avis défavorable de la rapporteure,
01:02:23qui est pour,
01:02:25qui est pour le 4,
01:02:27qui est contre,
01:02:29il est rejeté.
01:02:31Amendement numéro 5.
01:02:33Merci Madame la Présidente.
01:02:35Je m'aligne sur les propos
01:02:37de ma collègue Périne Goulet.
01:02:39Donc à nouveau,
01:02:41demande de retrait,
01:02:43sinon avis défavorable.
01:02:45Si, je mets donc au voie,
01:02:47c'est amendement numéro 5
01:02:49qui recueille un avis défavorable,
01:02:51qui est pour,
01:02:53qui est contre,
01:02:55et qui est rejeté.
01:02:57Merci Madame la Présidente.
01:02:59Je m'aligne sur les propos
01:03:01de ma collègue Périne Goulet.
01:03:03Donc à nouveau,
01:03:05il est rejeté.
01:03:07Amendement numéro 1.
01:03:09Madame Ranck.
01:03:11Allez-y.
01:03:13Merci Madame la Présidente.
01:03:15Il y a deux grands absents
01:03:17dans cette proposition de résolution,
01:03:19pourtant très pertinente,
01:03:21ce sont les mineurs influenceurs,
01:03:23qui sont pourtant effectivement
01:03:25de plus en plus présents
01:03:27dans le monde médiatique.
01:03:29Cet amendement a donc pour objet
01:03:31de compléter cette proposition de résolution
01:03:33en l'élargissant aux mineurs influenceurs.
01:03:35Les mineurs influenceurs,
01:03:37c'est-à-dire les mineurs influenceurs commerciaux,
01:03:39et à lutter contre les dérives des influenceurs
01:03:41sur les réseaux sociaux.
01:03:43C'est penché sur le cas.
01:03:45Des mesures spécifiques ont été mises en place
01:03:47pour protéger les enfants,
01:03:49mais force est de constater
01:03:51que l'encadrement de ces mineurs influenceurs commerciaux
01:03:53se fait de manière aléatoire,
01:03:55aux prises avec des adultes,
01:03:57souvent dans un cadre plus privé
01:03:59que celui d'un plateau de cinéma,
01:04:01ces mineurs peuvent également
01:04:03faire l'objet de prédateurs.
01:04:05La question des influenceurs est un sujet,
01:04:07mais cela nous éloignerait trop
01:04:09du coeur de la commission d'enquête,
01:04:11donc avis défavorable.
01:04:13Je vous remercie.
01:04:15Sur le vote de la proposition de résolution
01:04:17saisie par le groupe Rassemblement national
01:04:19d'une demande de scrutin public,
01:04:21le scrutin est annoncé dans l'enceinte
01:04:23de l'Assemblée nationale.
01:04:25Madame Rioton, allez-y.
01:04:27Oui, Madame la Présidente, merci.
01:04:29Je crois que l'ensemble de ces amendements
01:04:31témoignent un ton
01:04:33qui n'est pas à la hauteur
01:04:35de l'ensemble ce matin.
01:04:37On a besoin, ce matin,
01:04:39d'avoir une fonction transpartisane
01:04:42qui soit véritablement à la hauteur
01:04:45et de la parole des victimes
01:04:47et de la situation qu'on vit aujourd'hui
01:04:50dans le monde de la culture.
01:04:52Donc, moi, j'inviterai l'ensemble
01:04:54de nos groupes, évidemment,
01:04:56à suivre les éléments
01:04:58de notre rapporteur
01:05:00et d'avoir des travaux
01:05:02qui soient à la hauteur de ces engagements.
01:05:03Donc, voilà, je vous remercie.
01:05:05Je vous remercie.
01:05:06Je vais donc mettre en voix,
01:05:07c'est un moment numéro un
01:05:08qui recueille un avis défavorable
01:05:09qui est pour, le un,
01:05:11qui est contre,
01:05:12c'est rejeté.
01:05:14Nous poursuivons avec les explications
01:05:16de vote sur l'article n°1
01:05:17de la provision de résolution.
01:05:19J'ai qu'un inscrit,
01:05:20Madame Sarah Legrain,
01:05:21pour le groupe La France insoumise.
01:05:34Merci, Madame la présidente.
01:05:36Madame la présidente de commission,
01:05:38Madame la rapporteure,
01:05:39chère Francesca Pasquini,
01:05:41je voulais saluer
01:05:42cette proposition
01:05:43de commission d'enquête
01:05:44de ma collègue Pasquini
01:05:46que j'ai signée sans hésitation.
01:05:47J'avais d'ailleurs déposé
01:05:48un texte similaire
01:05:50après l'audition
01:05:51de Judith Gaudrec
01:05:52entre ses murs
01:05:53à l'Assemblée nationale.
01:05:54Je salue aussi
01:05:55les modifications
01:05:56qui ont été apportées en commission
01:05:58dans les discussions
01:05:59et qui vont dans le sens
01:06:00des amendements
01:06:01qu'on avait pu porter
01:06:02pour étendre
01:06:03l'investigation
01:06:04à l'ensemble
01:06:05des violences sexuelles subies
01:06:06et pas uniquement
01:06:07sur les mineurs
01:06:09et aussi pour inclure
01:06:11au-delà de l'industrie
01:06:12de la culture
01:06:13les institutions publiques,
01:06:15structures du spectacle vivant,
01:06:16lieux de formation,
01:06:17organismes de régulation,
01:06:18du CNC,
01:06:19je trouve ça important aussi.
01:06:20Je voulais saisir
01:06:21cette occasion ici
01:06:22pour rendre hommage
01:06:23à toutes les voix
01:06:24qui se sont levées
01:06:25pour dénoncer
01:06:26les violences subies.
01:06:27Ces voix,
01:06:28elles résonnent dans nos esprits,
01:06:29ces voix,
01:06:30elles résonnent
01:06:31au niveau de ces murs
01:06:32et c'était important
01:06:33pour nous ici
01:06:34de leur répondre.
01:06:35Alors à toutes celles
01:06:36qui ont parlé,
01:06:37je veux dire,
01:06:38vous êtes entendues,
01:06:39à toutes celles
01:06:40qui également
01:06:41sont restées silencieuses,
01:06:42je veux dire,
01:06:43vous n'êtes pas seules,
01:06:44vous n'êtes pas condamnées
01:06:45au silence
01:06:46et à toutes,
01:06:47je vous dis,
01:06:48je vous crois,
01:06:49je crois aussi
01:06:50en notre responsabilité
01:06:51comme élue du peuple
01:06:52ici dans le combat
01:06:53pour que les violences cessent
01:06:54et je crois
01:06:55qu'on en fait la démonstration.
01:06:56Alors que ce soit
01:06:57les travaux de la civise
01:06:58du juge Durand
01:06:59dont on regrette
01:07:00qu'il ait été écarté,
01:07:01celui des associations féministes
01:07:03ou des sociologues,
01:07:04tout nous montre
01:07:05que ces violences
01:07:06sur enfants
01:07:07et sur femmes
01:07:08sont omniprésentes
01:07:09et qu'elles prennent leur racine
01:07:10dans un système
01:07:11qu'on peut appeler
01:07:12patriarcal
01:07:13et contrairement
01:07:14à ce que certains
01:07:15parfois voudraient faire croire,
01:07:16elles n'épargnent aucun milieu
01:07:17et aucune sphère
01:07:18de la société,
01:07:19une société profondément façonnée
01:07:21par de vieux schémas
01:07:22de domination.
01:07:24Alors,
01:07:25j'ai bien vu
01:07:26que pour certains collègues,
01:07:27notamment au Rassemblement national,
01:07:29il est confortable
01:07:30de penser
01:07:31que ces violences sexuelles
01:07:32qui traversent
01:07:33le monde de la culture
01:07:34seraient paradoxalement
01:07:35le fruit
01:07:36d'idéologies
01:07:37émancipatrices
01:07:38récentes
01:07:39et à l'inverse,
01:07:40je trouvais important
01:07:41de souligner
01:07:42que c'est parce qu'il existe
01:07:43une culture du viol
01:07:44profondément ancrée
01:07:45dans notre société
01:07:46que le monde
01:07:47de la culture
01:07:48tend à en être
01:07:49un habitacle singulier,
01:07:50un creuset
01:07:51symptomatique.
01:07:52Ce n'est en effet
01:07:53pas un hasard
01:07:54à mes yeux
01:07:55si cette première
01:07:56grande vague mondiale
01:07:57de libération
01:07:58de la parole
01:07:59des victimes
01:08:00a émergé
01:08:01suite à l'affaire Weinstein,
01:08:02affaire du nom
01:08:03d'un producteur de cinéma
01:08:04mis en cause
01:08:05par plusieurs dizaines
01:08:06de femmes
01:08:07et condamné pour viol
01:08:08et agression sexuelle
01:08:09après des années de silence
01:08:10d'un entourage professionnel
01:08:11qui savait
01:08:12et qui se taisait.
01:08:13Ce n'est pas un hasard
01:08:14si on a assisté depuis
01:08:15en France
01:08:16à la multiplication
01:08:17de témoignages d'actrices
01:08:18depuis Adèle Haenel
01:08:19jusqu'à Judith Godrech
01:08:20en passant par
01:08:21Emmanuelle de Beuvaire,
01:08:22Charlotte Arnoux,
01:08:23Isidre Lebesco,
01:08:24Agnès Mghalis,
01:08:25des voix qui,
01:08:26en tentant de briser
01:08:27le silence de la profession,
01:08:28se heurtent justement
01:08:29à ce même silence.
01:08:30Silence entourant
01:08:31le cri d'Adèle Haenel
01:08:33qui se lève et se casse
01:08:34des Césars,
01:08:35mais aussi silence opposé
01:08:36à Judith Godrech
01:08:37qui s'exclame au César
01:08:38toujours
01:08:39« Je parle, je parle,
01:08:40mais je ne vous entends pas ».
01:08:41C'est ce silence ici
01:08:42que nous brisons.
01:08:43Ce n'est pas un hasard
01:08:44si cette vague,
01:08:45partie de la grande famille
01:08:46du cinéma,
01:08:47s'accompagne d'autres
01:08:48déferlantes
01:08:49dans le monde de la culture
01:08:50liée à la scène
01:08:51et au spectacle
01:08:52avec Me Too Théâtre,
01:08:53Music Too,
01:08:54désormais Me Too Stand Up,
01:08:55le tout formant
01:08:56un vaste Me Too
01:08:57de la culture.
01:08:58Cette grande famille
01:08:59de la culture
01:09:00fonctionne en effet
01:09:01comme un miroir grossissant
01:09:02des violences
01:09:03qui traversent la famille
01:09:04et sont pendant la société.
01:09:06Non pas parce qu'elle serait
01:09:07une zone de subversion
01:09:08par rapport à des normes communes,
01:09:10mais bien au contraire,
01:09:11malheureusement,
01:09:12un monde de concentration,
01:09:13de reproduction,
01:09:14de légitimation,
01:09:15des dominations
01:09:16qui existent dans la société,
01:09:17de genre,
01:09:18économique et symbolique.
01:09:19Un monde, on l'a dit,
01:09:20très largement dominé
01:09:21et normé par des hommes,
01:09:22par un regard
01:09:23qui fantasme
01:09:24femmes et enfants
01:09:25comme des objets
01:09:26à disposition,
01:09:27que ce soit à l'image,
01:09:28en tournage,
01:09:29sur le plateau,
01:09:30en casting,
01:09:31sur scène
01:09:32ou en coulisses.
01:09:33Un monde très peu régulé
01:09:34où le code du travail
01:09:35reste trop peu respecté
01:09:37et où la précarité règne
01:09:39à la fois
01:09:40chez des jeunes comédiennes,
01:09:41souvent intermittentes,
01:09:42mais aussi
01:09:43chez les petites mains invisibles,
01:09:44qu'elles soient
01:09:45techniciennes,
01:09:46maquilleuses,
01:09:47habilleuses.
01:09:48L'une d'elles disait récemment
01:09:49à West France,
01:09:50quand on est précaire,
01:09:51on se tait.
01:09:52Un monde
01:09:53où un homme
01:09:54ou un mot
01:09:55d'un homme
01:09:56rendu tout puissant
01:09:57par sa gloire,
01:09:58sa notoriété,
01:09:59mais aussi
01:10:00son argent
01:10:01permet
01:10:02qu'une carrière soit brisée.
01:10:03Un monde
01:10:04propice
01:10:05à l'emprise
01:10:06sur les corps et les esprits
01:10:07où nous n'avons pas
01:10:08que des rapports
01:10:09de pouvoir
01:10:10hiérarchique professionnel,
01:10:11mais aussi
01:10:12un ascendant symbolique
01:10:13très fort
01:10:14conféré par l'art
01:10:15ou la gloire.
01:10:16Toutes ces relations
01:10:17de pouvoir,
01:10:18d'autorité
01:10:19sont accrues
01:10:20quand il s'agit,
01:10:21évidemment,
01:10:22de personnes mineures
01:10:23mais aussi
01:10:24d'hommes
01:10:25et de femmes.
01:10:26Un monde
01:10:27où tout le monde
01:10:28se connaît.
01:10:29Il coûte encore
01:10:30très cher
01:10:31de dénoncer
01:10:32ces violences
01:10:33mais on l'a vu
01:10:34par contre
01:10:35en être publiquement
01:10:36accusé,
01:10:37n'empêche pas
01:10:38de recevoir
01:10:39des liégions d'honneur
01:10:40et d'être
01:10:41qualifié
01:10:42de fierté
01:10:43de la France.
01:10:44Il était donc
01:10:45nécessaire
01:10:46de faire
01:10:47cette commission
01:10:48d'enquête.
01:10:49Judith Godrec
01:10:50nous disait
01:10:51entre ces murs,
01:10:52qu'il y avait
01:10:53un acteur
01:10:54et un législateur
01:10:55qui restent bras croisés
01:10:56et comme législateur.
01:10:57Enfin,
01:10:58ne permettons plus
01:10:59que l'art
01:11:00faire de couverture
01:11:01à des agresseurs.
01:11:02Permettons à la culture
01:11:03de s'émanciper
01:11:04de la culture du viol.
01:11:05Merci.
01:11:06La parole
01:11:07est à Madame Goulet
01:11:08pour le groupe Démocrate.
01:11:09Merci beaucoup.
01:11:10Merci,
01:11:11je pense que c'est
01:11:12le mot
01:11:13sur lequel
01:11:14je voulais revenir
01:11:15le plus.
01:11:16Merci à toutes
01:11:17ces actrices
01:11:18qui ont parlé
01:11:19et acteurs aussi
01:11:20par rapport
01:11:21à l'avenir
01:11:22des acteurs.
01:11:23Merci.
01:11:24Parfois au détriment
01:11:25de leur carrière future
01:11:26mais pour préserver
01:11:27l'avenir
01:11:28des acteurs à venir.
01:11:29Merci beaucoup
01:11:30Judith d'être là.
01:11:31Merci
01:11:32d'avoir parlé.
01:11:33Merci aussi
01:11:34à toutes les autres
01:11:35qu'il ne faut pas oublier.
01:11:36On ne les citera pas toutes
01:11:37parce qu'on aurait peur
01:11:38de les oublier.
01:11:39Merci également
01:11:40Francesca
01:11:41d'avoir rebondi
01:11:42sur l'audition
01:11:43de la délégation
01:11:44aux droits des femmes
01:11:45et aux droits des enfants
01:11:46que nous avons
01:11:47conjointement mené
01:11:48pour déclencher
01:11:49très rapidement
01:11:50et comme quoi
01:11:51quand un sujet
01:11:52est important
01:11:53j'allais dire
01:11:54les batailles politiques
01:11:55sont mises de côté
01:11:56pour l'intérêt général
01:11:57et je pense que
01:11:58c'est vraiment ça
01:11:59qui ressort aujourd'hui.
01:12:00Alors oui
01:12:01cette commission d'enquête
01:12:02est nécessaire
01:12:03parce qu'il faut
01:12:04investiguer
01:12:05suite à toutes
01:12:06les dénonciations
01:12:07qui viennent
01:12:08d'être dites
01:12:09dans ces derniers mois.
01:12:10Elle est nécessaire
01:12:11aussi
01:12:12d'être sous
01:12:13une commission
01:12:14d'enquête
01:12:15pour avoir
01:12:16le dépôt sous serment
01:12:17même si nous ne sommes
01:12:18pas
01:12:19des juristes
01:12:20et la justice
01:12:21comme l'a dit
01:12:22Erwan tout à l'heure.
01:12:23On a besoin
01:12:24quand on voit
01:12:25comment certains
01:12:26essayent de se défendre
01:12:27et de mettre en accusation
01:12:28ceux qui parlent
01:12:29on a vraiment besoin
01:12:30que d'autres
01:12:31viennent déposer
01:12:32sous serment.
01:12:33Et puis
01:12:34on a besoin
01:12:35également
01:12:36de traiter
01:12:37ce sujet
01:12:38côté enfance.
01:12:39Bien sûr
01:12:40les adultes
01:12:41c'est important
01:12:42mais les adultes
01:12:43ça fait longtemps
01:12:44qu'on en parle.
01:12:45Les enfants
01:12:46c'est vraiment nouveau
01:12:47et les enfants
01:12:48sont encore
01:12:49plus vulnérables
01:12:50que les adultes.
01:12:51Donc je remercie
01:12:52vraiment
01:12:53cet axe
01:12:54très important
01:12:55sur l'enfance
01:12:56qui est pour moi
01:12:57un angle mort.
01:12:58Je pense que
01:12:59comme beaucoup d'entre vous
01:13:00nous pensions
01:13:01à
01:13:02j'allais dire
01:13:03à mauvais escient
01:13:04que
01:13:05tout ce
01:13:06domaine culturel
01:13:07était bien encadré
01:13:08par la loi.
01:13:09Visiblement
01:13:10les propos
01:13:11tenus
01:13:12lors de cette commission
01:13:13conjointe
01:13:14nous prouvent que non.
01:13:15Donc il y a urgence
01:13:16à regarder
01:13:17effectivement
01:13:18quel statut
01:13:19doivent avoir
01:13:20les enfants
01:13:21dans le monde
01:13:22du spectacle.
01:13:23Et puis il y a urgence
01:13:24aussi à comprendre
01:13:25les mécanismes
01:13:26qui font que
01:13:27ceux qui sont témoins
01:13:28n'en parlent pas.
01:13:29Parce qu'on ne peut pas
01:13:30continuer à dénoncer
01:13:31les faits
01:13:32des mois après.
01:13:33Il faut que
01:13:34quand les faits
01:13:35surviennent
01:13:36on puisse mettre
01:13:37un stop
01:13:38tout de suite.
01:13:39Que justement
01:13:40ça ne puisse pas
01:13:41perdurer.
01:13:42Il faudra qu'on comprenne
01:13:43pourquoi
01:13:44personne ne parle.
01:13:45Pour conclure
01:13:47si les autres
01:13:48ne vous ont pas entendu
01:13:49nous, nous ne vous avons entendu.
01:13:52Nous députés.
01:13:53Alors aujourd'hui
01:13:55nous allons faire mieux
01:13:57que vous écouter.
01:13:58Nous allons agir
01:14:00parce qu'il y a urgence.
01:14:01Et donc merci à cette
01:14:03j'allais dire
01:14:04à cette
01:14:06concorde
01:14:08multi-partie
01:14:09multi-pensée politique
01:14:11pour une et une seule chose
01:14:13que ce monde du spectacle
01:14:15ne continue pas à briser des vies.
01:14:16Merci à tous.
01:14:19Nous allons donc maintenant
01:14:20procéder au scrutin.
01:14:21Et je vais donc mettre aux voix
01:14:22la proposition de résolution.
01:14:23Je vous prie de bien vouloir
01:14:24regagner vos places.
01:14:28Le scrutin est ouvert.
01:14:33Le scrutin est clos.
01:14:39Voici le stade du scrutin.
01:14:40Votants 52 exprimés.
01:14:4152.
01:14:42Majorité 27.
01:14:43Pour 52.
01:14:44Contre 0.
01:14:45L'Assemblée nationale a adopté.
01:15:15Je vous remercie.
01:15:16Madame la rapporteure, allez-y.
01:15:20Je voulais remercier
01:15:21tous les collègues
01:15:22qui ont soutenu
01:15:23cette proposition de résolution
01:15:25dès le début.
01:15:26À l'instant même
01:15:27où elle a été déposée.
01:15:29Merci à nouveau
01:15:30à tous ceux
01:15:31qui ont eu le courage
01:15:32de dénoncer,
01:15:34de demander explicitement
01:15:35la création
01:15:36de cette commission d'enquête.
01:15:38J'ai hâte
01:15:39qu'elle puisse se mettre
01:15:40au travail
01:15:41pour, comme je le disais tout à l'heure,
01:15:42passer
01:15:44à l'action.
01:15:45Et nous serons avec
01:15:47mes 30 collègues
01:15:49qui feront partie
01:15:50de cette commission d'enquête
01:15:52très attentif
01:15:53et très déterminée
01:15:55pour qu'elle puisse
01:15:57signer
01:15:58la fin de l'OMERTA,
01:16:00la fin de la culture du silence
01:16:02et apporter des solutions concrètes.
01:16:04Il est temps
01:16:05d'arrêter
01:16:06de dérouler
01:16:07le tapis rouge
01:16:08aux agresseurs.
01:16:09C'est de notre responsabilité
01:16:11et nous le devons
01:16:12aux milliers
01:16:13des victimes
01:16:14qui ont parlé
01:16:15et qui, je l'espère,
01:16:16demain continueront à le faire.
01:16:17Merci.
01:16:18Je vous remercie.