• il y a 7 mois
Transcription
00:00 C'est beau, le silence.
00:02 D'habitude, il y a toujours des avions, des voitures dans le lointain.
00:07 Là, rien.
00:09 C'est quand même une situation assez étrange d'être confiné là où on a grandi.
00:15 C'est quoi ?
00:16 C'est mes chaussettes.
00:17 L'été arrive et t'as besoin de chaussettes ?
00:20 Tout à fait.
00:21 Trop de souvenirs, trop de passé.
00:24 Que vous partagez avec votre frère.
00:26 Oui.
00:27 C'est marrant, avec Paul vous donnez l'impression d'être ensemble depuis toujours.
00:29 Je te dérange une seconde ?
00:30 Pardon, excuse-moi.
00:31 Tu veux des choux raves ?
00:32 Non, ça va.
00:33 T'as eu le temps de passer à la boulangerie ?
00:36 Je suis pas psychologiquement prêt pour la boulangerie.
00:38 C'est ce qu'il me semblait.
00:41 Je me suis dit que c'était un peu dur quand même, la boulangerie d'un coup.
00:44 Essaye d'être patient avec ton frère.
00:46 L'autre jour, tu as passé toutes les poignées de portes à l'eau que j'avais.
00:48 Déduée.
00:49 Mais je suis patient.
00:50 Tu prends sur toi.
00:52 Je n'ai marre de subir tes angoisses.
00:54 Merde !
00:55 L'enfance passée à la campagne...
00:57 Râle-bol !
00:58 Ça créait des liens.
00:59 Toute une vie vécue indépendamment,
01:04 tu ne penses pas que ça fait de vous aussi un peu des étrangers ?
01:06 Hier soir, Carole et moi, on a dû mettre des boules quiès.
01:09 Hier soir, on a regardé un film muet.
01:12 C'est que la musique était trop forte.
01:15 Il y a une telle pression à être dans le cours du monde
01:22 que le fait que tout s'arrête
01:27 a une puissance libératrice.
01:29 À la semaine prochaine.
01:33 Oui.
01:34 Même arbre, même heure.
01:35 ...
01:37 [Bruit de l'animal]