• il y a 7 mois
Le débat sur la GPA resurgit en France. Pour les couples qui y ont recours aux États-Unis, beaucoup d'idées reçues perdurent. Gaëlle Vincent-Regan, PDG de Surrogacy Grace, une entreprise californienne de mères porteuses, témoigne ce jeudi en direct sur BFMTV pour expliquer comment se déroulent les procédures de GPA.

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Transcription
00:00 L'intermédiaire entre les pères, parents et la mère porteuse, ce sont les entreprises comme la vôtre Gaëlle Vincent-Régan.
00:07 Aujourd'hui, la mère porteuse n'est pas indemnisée, elle est payée par votre entreprise. Elle est payée combien ?
00:15 Elle est compensée, ici ça s'appelle un remboursement des frais de dépense quotidienne.
00:24 Pour une mère porteuse qui le fait pour la première fois, c'est environ 55 000 dollars.
00:32 Elle reçoit en plus des indemnisations pour les vêtements de maternité, pour les injections qu'elle reçoit.
00:39 Pour faire des fives, il faut faire des injections. Au total, environ 64 000 dollars.
00:44 Mais pour les futurs parents, c'est qu'une partie du coût, ça va beaucoup plus loin, tout compris, c'est combien ?
00:50 C'est juste la partie pour la mère porteuse. Ensuite, il faut penser à toute la partie de création des embryons,
00:57 donc toute la partie IVF, toute la partie légale, la partie d'assurance santé, etc. Au total, c'est environ 200 000 dollars.
01:04 200 000 dollars, donc en fait, c'est une solution de riche ?
01:09 Ce n'est pas une solution de riche, évidemment ça a des frais, mais il y a des moyens de le faire dans différents pays
01:19 où peut-être les frais ne sont pas aussi élevés. Le problème, c'est qu'il faut que ça soit fait d'une manière éthique.
01:26 Et aux États-Unis, c'est vraiment très bien encadré au niveau médical, au niveau psychologique, au niveau légal.
01:33 Et tout ça, évidemment, ça a un prix.
01:35 Mathieu Croissando, vous parliez du niveau légal. Qu'est-ce qui se passe pour l'enfant ? Quel est le statut de l'enfant en gros ?
01:40 Comment il est reconnu une fois que des parents français reviennent en France avec leur bébé né aux États-Unis d'une mère porteuse ?
01:45 En fait, le bébé est né aux États-Unis, donc il est américain.
01:50 Il y a toute une procédure légale qui est faite pendant la grossesse pour reconnaître les parents français sur le certificat de naissance.
01:58 Et ensuite, ils rentrent avec un certificat de naissance américain en France.
02:02 Il y a toute une démarche de retranscription du certificat de naissance américain en France.
02:08 Donc Mathieu, ils ont un statut légal en France, ces enfants, ou pas ?
02:12 Oui, ils sont reconnus au terme d'une longue procédure.
02:16 Mais vous avez beaucoup de Français, Gaëlle ? Parce que c'est illégal en France.
02:20 Énormément.
02:21 Énormément de Français. On a beaucoup de parents français un peu partout en Europe, mais principalement en France et en Espagne.
02:30 Il y a un député républicain qui voudrait qu'on ne reconnaisse plus en France l'état civil de ses enfants.
02:36 Il voudrait même inscrire l'interdiction de la GPA dans la Constitution française.
02:41 Quand vous dites que vous avez beaucoup de Français, ce sont des Français forcément aisés, très aisés, qui viennent vous voir.
02:46 Ils sont combien, si vous savez les évaluer ?
02:48 Pas forcément. On est des parents... C'est le projet d'une vie, vous savez.
02:53 Quand on veut être parent, c'est des années et des années.
02:57 Pour les couples hétérosexuels, des fois, c'est des années de traitement, d'échecs, etc.
03:03 Et oui, c'est un projet d'une vie.
03:06 Il y a des gens qui peuvent peut-être vendre leur maison ou vendre un bien immobilier qu'ils peuvent avoir pour financer ça.
03:12 Il y a les familles qui aident aussi financièrement. Ils essayent par tous les moyens.
03:16 Après, évidemment, il y a des familles aisées qui peuvent se le permettre.
03:19 Mais on aide aussi des couples qui font des sacrifices parce que leur souhait d'enfant est plus grand que tout.
03:27 Lorraine.
03:28 On a une image de la GPA qui concerne surtout les parents homosexuels.
03:32 Quelle est la part des parents homosexuels et des parents hétérosexuels français quand ils viennent vous voir chez vous ?
03:39 On aide beaucoup de parents homosexuels, beaucoup de parents célibataires aussi.
03:48 Et on aide énormément de parents hétérosexuels depuis la fermeture de l'Ukraine.
03:55 Il y avait beaucoup de parents hétérosexuels qui pouvaient aller là-bas faire des processus et devenir parents grâce à l'Ukraine.
04:04 Et en fait, ce n'est plus possible.
04:05 Donc, on voit beaucoup plus depuis les deux dernières années.
04:10 On a pas mal de parents hétérosexuels qui commencent aussi aux États-Unis.
04:14 Gaëlle, j'ai une dernière question à vous poser.
04:16 Il y a beaucoup de gens qui disent que les ventres des femmes servent finalement de champ pour faire du business.
04:24 Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
04:26 Si seulement ils pouvaient venir et voir les histoires que moi je vois au quotidien, tous les jours, des femmes qui évidemment reçoivent une compensation.
04:35 Et pour ce qu'elles font, c'est tout à fait normal qu'elles reçoivent une indemnisation.
04:39 Mais les histoires magnifiques qu'on voit, parce que quand c'est bien fait, la GPA, c'est vraiment des histoires incroyables entre les mères porteuses.
04:49 Et c'est des familles qui se créent, des familles un peu à distance, parce que la famille fait partie de la mère porteuse.
04:56 Et les parents font partie de la vie de la mère porteuse et de sa famille à elle.
05:00 Et quand on est au milieu de tout et qu'on le voit tous les jours, j'aimerais avoir des conversations plus longues pour vraiment expliquer aux gens qui ne comprennent pas.
05:12 Parce que finalement, il y a beaucoup de choses qui ne sont pas dites ou mal expliquées.
05:16 Mais il est tard Gaël, il est temps d'aller vous coucher.
05:19 Marc, un dernier mot ?
05:20 Oui, des amis l'ont fait autour de moi et il faut savoir que ces mères porteuses, elles ont déjà eu un enfant.
05:26 Donc elles sont vraiment dans l'idée également d'apporter ce cadeau, ce don de la vie à des parents.

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