Léon Deffontaines : "L'Europe d'Emmanuel Macron, qu'elle crève !"

  • il y a 4 mois
Avec Léon Deffontaines, tête de liste PCF pour les élections européennes

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-05-01##

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Transcript
00:00 [Musique]
00:07 - Bonjour, bonjour à toutes et à tous.
00:09 Vous voulez savoir ?
00:11 Alors parlons vrai ce matin avec Léon Desfontaines,
00:13 tête de liste communiste aux élections européennes.
00:15 Bonjour.
00:15 - Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:16 - Merci d'être avec nous ce matin.
00:18 Je regardais le dernier sondage quotidien.
00:21 Nous diffusons tous les jours un sondage IFOP fiducial
00:24 pour LCI, Le Figaro et Sud Radio.
00:27 Dernier résultat hier à 17h, vous êtes à 3%, toujours à 3%.
00:32 LFI a 7 écologistes, 7 Glucksmann Place Publique PS14.
00:37 Vous ne décollez pas, pourquoi ?
00:39 - Parce que la campagne commence.
00:40 Elle commencera d'ailleurs même dans une quinzaine de jours.
00:43 On voit aujourd'hui les Françaises et les Français
00:46 qui commencent tout juste à s'intéresser à cette élection européenne.
00:50 Et d'ailleurs je remercie Sud Radio de commencer à en parler activement
00:53 et notamment d'inviter les têtes de liste aux élections européennes.
00:56 Moi maintenant ce que je dis c'est qu'il faut présenter chacun nos projets politiques
00:59 et puis on va les différencier.
01:01 Moi je souhaite juste faire de cette campagne européenne
01:04 répondre aux questions qui nous sont posées.
01:06 Et la question fondamentale de cette campagne européenne à mon sens
01:09 c'est est-ce que nous voulons plus ou moins produire
01:12 sur le territoire national ou européen ?
01:14 Est-ce que nous voulons permettre à ce que l'Europe soit un levier
01:16 pour réindustrialiser, pour développer des services publics ?
01:18 - Donc vous voulez plus d'Europe ?
01:19 - Non. - C'est clair ?
01:20 - Alors moi je le dis, l'Europe de Macron,
01:22 Emmanuel Macron a fait son discours à la Sorbonne,
01:24 il a dit "notre Europe elle est en train de mourir".
01:26 Et bien moi je lis l'Europe d'Emmanuel Macron,
01:28 celle de la hausse des factures d'électricité,
01:30 celle de la désindustrialisation,
01:32 celle qui oblige la fermeture de classes
01:33 et qui rend notre hôpital public au bord de la faillite,
01:36 cette Europe-là je le dis très clairement qu'elle crève.
01:38 Qu'elle crève et qu'on construise une autre Europe.
01:40 Une coopération européenne qui soit enfin un levier
01:43 pour permettre de favoriser l'industrie,
01:45 lutter contre le chômage, éradiquer le chômage,
01:47 faire baisser les factures d'électricité.
01:49 - Donc plus d'Europe ?
01:50 Forcément face à la Chine ou aux Etats-Unis ?
01:52 - Mais bien sûr qu'il faut de l'Europe.
01:55 Mais moi je suis très sceptique sur la construction européenne libérale telle qu'elle est.
01:58 Et je le dis, Emmanuel Macron a raison,
02:00 cette Europe-là elle va mourir, elle nous mène droit dans le mur,
02:02 elle est incapable de répondre à l'impératif environnemental,
02:04 elle est incapable de répondre aux enjeux et à l'accès des services publics,
02:07 elle est responsable de la hausse considérable des factures d'électricité
02:10 et du recul du pouvoir d'achat.
02:11 Cette Europe-là c'est plus possible.
02:13 Maintenant il faut construire une autre Europe.
02:14 Je le dis complètement, enfin en effet concurrencer les Chinois et la Méditerranée.
02:16 - Je vais y revenir.
02:17 Les Chinois, le président chinois sera à Paris la semaine prochaine,
02:20 ça va être un moment important.
02:22 Pour vous, les écologistes sont antinucléaires et fédéralistes,
02:25 et les filles communautaristes et instrumentalisateurs de la cause palestinienne,
02:30 l'EPS va-t-en-guerre est plutôt fédéraliste,
02:33 c'est ce que j'ai entendu, Léon Desfontaines.
02:35 Alors, nous sommes le 1er mai,
02:39 vous irez manifester, aujourd'hui j'imagine, contre qui et contre quoi ?
02:43 - J'irai manifester pour déjà dire que la question sociale
02:45 doit redevenir prioritaire dans notre pays,
02:47 et pour dire qu'aujourd'hui il est temps d'agir concrètement pour l'emploi,
02:51 créer de l'emploi en France.
02:52 On a aujourd'hui 60 000 entreprises en France
02:56 qui sont dans une situation critique.
02:58 J'étais hier, la semaine dernière à Metex,
03:02 entreprise qui fait de la lisine,
03:04 dernière entreprise en Europe à faire de la lisine
03:06 à destination de nos producteurs et nos éleveurs, notamment de volailles,
03:08 qui risquent de fermer, et notamment un site qui est chez moi, Amiens.
03:12 À La Côtel, à côté de Lyon, qui fait de l'eau de Javel de la marque Lacroix.
03:16 On a aujourd'hui des fleurons industriels, y compris français,
03:20 qui sont en train de disparaître à cause de cette Europe libérale-là.
03:23 Parce que sur la lisine, par exemple, si je prends l'exemple de Metex,
03:25 aujourd'hui il y a une concurrence déloyale qui s'est installée avec les Chinois.
03:28 - Donc plus de protectionnisme.
03:29 - Donc il faut mettre de la protection,
03:30 et ce n'est pas un gros mot de dire qu'il faut mettre en place du protectionnisme,
03:33 en effet, pour protéger notre industrie d'une autre.
03:35 D'une autre, ce que nous disent tous les artisans,
03:37 tous les exploitants agricoles, tous les chefs d'entreprise,
03:40 c'est la hausse des factures d'énergie, la hausse des factures d'électricité.
03:42 Aujourd'hui, si on a des entreprises qui sont mises à mal,
03:45 c'est parce qu'on a un marché européen de l'électricité
03:48 qui vient indexer le prix qui est produit à bas coût,
03:50 notamment de l'énergie grâce à notre marque nucléaire,
03:52 qui est indexé sur le prix du gaz qui est trois fois plus cher.
03:55 Sortons de ce marché européen de l'électricité
03:57 et développons parallèlement le parc nucléaire
04:01 pour permettre justement de réindustrialiser.
04:03 - Je sais que vous êtes très pro-nucléaire.
04:04 Les grands patrons sont des voyous, à vos yeux ?
04:08 - Je pense que c'est particulièrement indécent ce qui se passe aujourd'hui.
04:10 Quand je vois le rapport d'Oxfam qui montre les salaires des grands patrons,
04:14 oui, je trouve que c'est indécent.
04:15 Quand je vois M. Carlos Tavares, patron de Stellantis,
04:18 qui a un salaire annuel de 36 millions d'euros,
04:21 qui en moyenne a un salaire qui est 500 fois plus élevé
04:23 que le salaire moyen de son entreprise,
04:26 je pense que c'est indécent.
04:27 Et le seul bilan de M. Stellantis,
04:29 c'est la suppression de 26 000 emplois en Europe.
04:31 Est-ce qu'il mérite son salaire ? Je ne pense pas.
04:33 - Et vous voulez plafonner leur rémunération ?
04:34 - Tout à fait. L'Union européenne a légiféré récemment,
04:37 elle a mis en place ce qu'on appelle un salaire plancher.
04:39 Un salaire minimum à l'échelle européenne,
04:41 qui est bien en-dessous de ce que nous nous demandons.
04:43 Mais il y a un salaire minimum qui a été instauré.
04:45 On m'a toujours dit qu'un plancher, si on n'installait pas de plafond,
04:47 le plancher prenait l'eau.
04:48 Donc il faut installer aussi un plafond.
04:50 Un salaire plafond pour les patrons.
04:53 Et moi, je souhaite aller de 1 à 20.
04:55 C'est-à-dire que si un patron souhaite augmenter son salaire,
04:57 il augmente aussi celui de ses salariés, tout simplement.
04:59 - De 1 à 20, l'écart ? - L'écart de 1 à 20.
05:01 - L'écart de 1 à 20.
05:02 Bien, nous sommes le 1er mai,
05:05 préavis de grève déposé par les éboueurs de Paris.
05:08 Les Jeux Olympiques se profilent à l'horizon et tout le monde en profite.
05:11 Vous l'avez constaté,
05:12 ils demandent une prime de 1900 euros et d'autres avantages.
05:16 À la SNCF, l'ACGT a déposé un préavis de grève
05:20 concernant toute la durée des Jeux.
05:22 À la SNCF, il y a eu un accord.
05:25 Les agents pourront continuer à partir à la retraite à 52 ans pour les roulants
05:29 et à 57 pour les autres.
05:31 C'est du chantage tout ça.
05:33 - Alors déjà, je tiens à saluer le fait qu'on a un dialogue social
05:36 qui fonctionne dans notre pays, à la SNCF.
05:38 Ça aurait été le contraire, on nous reproche toujours en disant
05:40 "le dialogue social est impossible,
05:41 les syndicalistes ne veulent pas se mettre autour de la table des négociations".
05:43 On a réussi à avoir un dialogue social.
05:45 - Dialogue social forcé, Léon Desventel.
05:47 - Et je ne reprocherai jamais personne de se mettre en grève...
05:50 - C'est facile, on prend les Jeux en otage et on impose ses revendications.
05:54 - Remettons les choses dans le contexte.
05:56 Remettons les choses dans le contexte.
05:57 Moi, je ne reprocherai jamais à aucun travailleur,
06:00 encore plus dans le contexte de cette inflation galopante,
06:02 de se mettre en grève pour l'amélioration de ses conditions de travail,
06:05 pour l'augmentation de ses salaires,
06:07 ou pour pouvoir partir à la retraite plus tôt.
06:08 - Vous encouragez ces grèves pendant les Jeux ?
06:10 - Moi, je n'ai ni à les encourager, ni à les...
06:13 - Vous les soutenez ?
06:13 - Je les soutiens, bien évidemment.
06:14 Moi, je soutiens systématiquement la mobilisation des travailleurs
06:17 sur l'augmentation des salaires.
06:18 Attendez, aujourd'hui, on a une inflation galopante,
06:20 on peine aujourd'hui, on a des travailleurs pauvres dans notre pays.
06:24 Bien évidemment, aujourd'hui, que je soutiens
06:25 les travailleurs qui se mettent en grève
06:27 et pour l'augmentation des salaires.
06:28 Mais aussi, il faut le dire, pour l'augmentation de leurs conditions de travail.
06:30 Et aujourd'hui, quand on voit l'état de la SNCF,
06:33 on ne peut que soutenir les salariés de la SNCF.
06:35 - Oui, mais pardon, l'état de la SNCF, l'état,
06:37 l'état, E-T-A-T, a injecté 20 milliards d'argent public en 2022.
06:43 20 milliards dans les comptes de la SNCF.
06:46 A la SNCF, 52 ans pour les roulants,
06:50 57 ans la retraite pour les autres.
06:53 Dérogation à la réforme des retraites.
06:54 Moi, je me mets à la place des salariés du privé.
06:58 Qui n'ont pas cette possibilité-là de partir à la retraite plus tôt.
07:02 Et même chez les fonctionnaires, les autres fonctionnaires.
07:07 - Mais je partage ce talent. - Ce sont des privilégiés, ce sont des privilégiés ou pas ?
07:10 - Vous l'aurez remarqué, mais non, mais non, bien sûr que non.
07:13 Ce sont des avant-gardistes.
07:14 Moi, je le dis, la mobilisation contre la réforme des retraites,
07:17 les cheminots et les énergéticiens notamment,
07:20 était le fer de lance de la mobilisation contre la réforme des retraites.
07:22 Si aujourd'hui, on part à la retraite,
07:24 plus tard, c'est à cause du gouvernement,
07:26 c'est pas à cause des cheminots, c'est pas à cause des énergéticiens.
07:28 - Eux, ils partiront à la retraite plus tôt.
07:30 - Et ça, c'est un problème. - Mais plus tôt que la loi le prévoit.
07:32 - Et le problème aujourd'hui, c'est qu'en effet,
07:34 le gouvernement a passé en force sa réforme des retraites,
07:38 qui est rejetée par l'écrasante majorité de la population.
07:40 Ce 1er mai, il est aussi là pour rappeler
07:43 que le gouvernement, il n'a jamais eu de majorité
07:45 pour passer sa réforme des retraites.
07:46 - Que répondez-vous aux salariés du privé qui n'ont pas cette chance-là
07:50 de pouvoir influer sur les Jeux,
07:52 de pouvoir prendre les Jeux Olympiques en otage,
07:54 comme le font les salariés de la SNCF, les agents de la SNCF ?
07:58 - Mobilisons-nous. C'est un exemple, ce qui se passe à la SNCF.
08:01 Ça montre qu'en effet, par la mobilisation,
08:02 on est en capacité de déjouer les plans du gouvernement.
08:05 Mobilisons-nous aussi électoralement,
08:06 parce que la réforme des retraites, si elle a été mise en place en France,
08:09 c'est aussi à cause des directives européennes,
08:11 notamment la Commission européenne, qui a influencé les politiques
08:15 qui ont été menées par Emmanuel Macron et par son gouvernement
08:17 sur l'âge de départ à la retraite.
08:19 Cette Europe-là, justement, de la hausse des factures d'électricité,
08:21 c'est aussi cette Europe-là qui a imposé le décalage d'âge de départ à la retraite.
08:25 Donc aujourd'hui, les fédéralistes, je le dis, ils proposent cette Europe,
08:28 l'Europe de M. Glucksmann ou l'Europe d'Emmanuel Macron,
08:30 c'est une Europe qui propose de travailler plus longtemps.
08:33 C'est la même. C'est la même. C'est la même.
08:35 Ils votent 90% ou 80%, peu importe, des textes ensemble.
08:39 Ils proposent la même Europe fédéraliste.
08:41 - Mais ça marche, il est à 14% voix de droit.
08:43 - Ça marche.
08:45 - Ça marche, c'est en marche en tout cas.
08:46 - Oui, ça marche. Ça marche mieux que vous.
08:48 - Oui, Glucksmann, c'est en marche.
08:49 - La réalité, c'est que Raphaël Glucksmann, social-démocrate,
08:53 il plaide pour changer l'Europe.
08:55 Il nous dit partout, il faut changer d'Europe.
08:57 Il n'est même pas capable de changer les orientations politiques de son groupe
09:00 et qu'il ne nous fasse pas croire qu'il va changer l'Europe.
09:02 Son groupe politique, les socialistes européens,
09:04 ils ont voté main dans la main avec la droite de bel ami
09:08 et avec les centristes, les libéraux d'Emmanuel Macron
09:10 pour le retour des règles budgétaires,
09:12 pour la coupe dans nos services publics.
09:13 Si on a des classes qui ferment,
09:15 si on a un hôpital public qui aujourd'hui peine à joindre les deux bouts,
09:17 c'est à cause de l'Europe de M. Glucksmann
09:19 et de M. Macron.
09:20 Donc moi je le dis, aujourd'hui, au peuple de gauche,
09:21 je tends la main à l'ensemble du peuple de gauche.
09:24 Votons pour une gauche authentique, une gauche populaire,
09:26 une gauche qui remet le travail au cœur de son projet,
09:28 une gauche qui en 2005 avait dit que cette Europe libérale,
09:30 il n'en voulait pas.
09:31 - Mais pas la gauche de Léphy, si j'ai bien compris.
09:33 Parce que je vous lis, je vous entends, Léon D. Fontaine.
09:35 Léphy fait beaucoup de mal à la cause palestinienne.
09:39 C'est ce que vous avez dit.
09:40 Pourquoi est-ce que Léphy fait du mal à la cause palestinienne ?
09:43 - Vous savez, moi je me suis engagé chez les jeunes communistes en 2013,
09:46 j'avais 17 ans.
09:47 Depuis cet âge-là, je suis pleinement engagé
09:49 pour la libération du peuple palestinien,
09:50 pour une solution d'une paix juste et durable
09:53 entre Palestine et Israël.
09:54 Une solution à deux États,
09:55 avec Israël d'un côté et Palestine de l'autre,
09:58 sur les frontières de 1967,
09:59 comme le préconise le droit international.
10:01 Je suis engagé pour cette cause depuis plus de 10 ans.
10:04 Depuis plus de 10 ans,
10:05 j'interpelle mes partenaires à gauche en disant
10:07 qu'il est temps de faire de la question palestinienne
10:09 un sujet de campagne.
10:10 - C'est ce que fait Léphy, un vrai sujet de campagne.
10:14 - Et la France insoumise.
10:15 - La France insoumise monopolise la parole
10:18 sur la question palestinienne.
10:19 - La France insoumise méprise aujourd'hui
10:21 la revendication des peuples palestiniens,
10:23 lorsqu'elle entretient une confusion
10:25 sur la solution à deux États.
10:27 Lorsque j'entends Mme Obono nous dire
10:29 que le Hamas est une force de résistance palestinienne.
10:32 Quand j'ai lu le communiqué de la France insoumise
10:34 du 7 octobre, qui juge que le Hamas
10:36 est une force armée de la Palestine,
10:38 ce n'est pas vrai.
10:39 Le Hamas est une force d'asservissement
10:41 du peuple palestinien.
10:42 Ce n'est pas une force de résistance,
10:43 c'est une force terroriste islamiste
10:45 qui veut mettre en place un califat
10:47 dans le Proche-Orient et qui veut
10:49 rayer Israël de la carte.
10:50 Ce n'est pas une solution de paix, le Hamas.
10:52 Et donc moi aujourd'hui j'en veux
10:53 aux dirigeants de la France insoumise
10:55 qui ne sont pas clairs sur ces propos-là.
10:57 Nous avons aujourd'hui besoin d'être
10:58 tous engagés pour une ambition.
10:59 - Pourquoi ne sont-ils pas clairs selon vous ?
11:01 - Mais parce qu'ils entretiennent
11:02 la confusion qu'ils entretiennent.
11:04 - Une instrumentalisation de la cause palestinienne ?
11:07 - Bien sûr, le but de l'entreprise
11:11 de la France insoumise, c'est de faire parler
11:13 de deux. Et quand je vois qu'ils
11:14 entretiennent une confusion,
11:16 ce n'est pas preuve du hasard
11:17 ou d'une méconnaissance du dossier.
11:18 Ils le font sciemment.
11:19 Lorsqu'ils disent qu'ils ne savent pas
11:21 ce que sont que les frontières
11:22 de la Palestine, lorsque Mme Hassan
11:24 dit que l'initiative du Hamas
11:27 est légitime, je pense que c'est
11:29 profondément problématique.
11:30 Et à ce moment-là précis, en effet,
11:32 ils piétinent le combat des Palestiniens
11:34 à vouloir vivre en paix
11:35 aux côtés d'un État israélien.
11:37 - Et pourquoi font-ils cela selon vous ?
11:38 - À des fins électoralistes.
11:39 Ils veulent faire entendre parler de deux.
11:40 Ils font parler de deux.
11:41 On entend parler de deux depuis
11:43 maintenant quelques semaines.
11:44 Et je le dis, si vraiment ils étaient
11:45 engagés pour la cause palestinienne,
11:46 pourquoi alors M. Katnas et Mme Pannot
11:48 ont retiré leur signature de la résolution
11:50 qui avait été déposée par les députés
11:52 communistes condamnant le régime
11:54 d'apartheid imposé par Israël
11:56 en Palestine et condamnant la colonisation ?
11:58 Pourquoi ils l'ont retirée deux mois
12:00 avant les attentats du 7 octobre ?
12:02 Pourquoi ils l'ont retirée
12:03 durant l'été ?
12:05 Si vraiment ils étaient engagés
12:06 pour la cause palestinienne,
12:07 comme ils le disent.
12:08 Et l'autre problème, c'est que je le dis,
12:09 aujourd'hui on doit interpeller
12:11 Emmanuel Macron pour la reconnaissance
12:13 de l'État palestinien
12:14 aux côtés de l'État israélien.
12:15 Il faut qu'on soit tous unanimes
12:16 sur cette question-là.
12:17 Et moi, je salue la mobilisation
12:19 exceptionnelle des étudiants en cours,
12:21 justement, qui veulent faire pression
12:22 contre Emmanuel Macron.
12:23 - Vous les encouragez ?
12:24 - Je les soutiens, mais je les soutiens
12:25 bien évidemment.
12:26 - Vous les soutenez, mais vous n'y êtes pas
12:27 avec eux.
12:28 - Je les soutiens, mais on a...
12:29 - LFI est en permanence à côté d'eux.
12:32 - À Sciences Po peut-être.
12:33 - Mais pas qu'à Sciences Po,
12:34 même dans les universités.
12:35 - Mais vous voyez qu'aujourd'hui
12:36 la mobilisation, elle est partout.
12:37 Il y a des jeunes communistes
12:38 qui se font particulièrement mobiliser
12:39 sur cette question-là.
12:40 Et moi, je salue.
12:41 Je salue ces étudiants qui se mobilisent
12:43 et qui ont le courage
12:44 qu'Emmanuel Macron n'a pas.
12:45 - Et qui crient de la rivière à la mer.
12:46 - Ça, c'est une honte.
12:47 Ça, c'est une honte.
12:48 Mais c'est minoritaire dans les mobilisations.
12:49 Et c'est honteux.
12:50 Et je comprends tout à fait,
12:51 notamment les députés de la République
12:52 en marche de Renaissance
12:53 qui ont critiqué ces slogans-là.
12:55 Mais du coup, s'ils les ont critiqués,
12:56 qu'est-ce qu'ils attendent
12:57 pour enfin reconnaître l'État palestinien
12:59 aux côtés de l'État israélien ?
13:00 Qui reconnaissent les deux États maintenant ?
13:01 Emmanuel Macron,
13:02 qu'attend-il pour reconnaître
13:03 enfin l'État palestinien
13:05 sur les frontières de 1967 ?
13:06 Si vraiment, ça le choque,
13:08 ces phrases d'une solution à l'État.
13:09 - Est-ce que si on se fout
13:10 des universités françaises,
13:11 il faut cesser toute collaboration ?
13:13 C'est même pas une collaboration,
13:14 tout échange avec les universités israéliennes.
13:17 - Non, je ne partage pas.
13:18 Y compris les fers de lance
13:20 des mobilisations anti-Netanyahou
13:21 naissent dans les universités israéliennes.
13:23 Donc aujourd'hui, au contraire,
13:24 on a plutôt besoin d'appuyer
13:26 ces mobilisations,
13:27 ce monde universitaire,
13:28 ce monde étudiant israélien,
13:29 qui aujourd'hui contestent
13:30 les logiques de colonisation.
13:31 Moi, ce que j'entends avant tout
13:33 dans les universités,
13:34 c'est aujourd'hui des étudiants
13:35 qui disent qu'il est temps
13:36 qu'Emmanuel Macron
13:37 reconnaisse l'État palestinien,
13:38 qu'il est temps qu'il agisse
13:39 pour la libération des prisonniers politiques,
13:42 notamment Marwan Barghouti.
13:43 C'est ces revendications-là
13:44 qui doivent être majoritaires
13:45 et qui sont en réalité majoritaires
13:47 dans la population française.
13:48 Quand je disais que justement
13:49 je reprochais à la France insoumise
13:50 de piétiner le mouvement
13:53 pour la libération de la Palestine,
13:54 c'est que la réalité,
13:55 c'est qu'aujourd'hui,
13:56 il y a une majorité des Françaises
13:57 et des Français
13:58 qui non seulement sont choqués
13:59 sur ce qui se passe à Gaza,
14:00 mais qui revendiquent
14:01 la reconnaissance de l'État palestinien
14:02 sur les frontières de 67.
14:03 Par contre, on a une écrasante majorité
14:05 des Français
14:06 qui ne veulent pas être associés
14:07 aujourd'hui à la France insoumise,
14:09 à ce qu'elle dit,
14:10 à son flou concernant le Hamas.
14:11 - La France insoumise,
14:12 c'est le fer de lance
14:14 de l'islamo-gauchisme ?
14:15 - Je ne sais pas,
14:17 je ne sais pas,
14:18 mais...
14:19 - Mais vous ne savez pas.
14:20 - Non, mais parce que la France insoumise
14:21 est un trou hétérogène,
14:22 c'est un trou hétérogène.
14:23 - Mais si vous allez au fond,
14:24 est-ce que vous pensez
14:25 que la France insoumise
14:27 est le fer de lance
14:28 de l'islamo-gauchisme en France ?
14:29 - Je ne sais pas ce que c'est
14:30 que l'islamo-gauchisme.
14:31 - Bon, la laïcité en danger.
14:34 - Bien sûr.
14:35 - Est-ce que la France insoumise
14:36 met la laïcité en danger ?
14:37 - Oui.
14:38 Oui, clairement.
14:39 Quand je vois Mme Simonnet,
14:41 députée du 20e arrondissement
14:42 de la France insoumise,
14:43 s'être permis de crier au loup
14:45 contre le proviseur de Maurice Ravel,
14:48 qui a dû d'ailleurs partir en retraite
14:50 de manière prématurée
14:51 parce qu'il avait une pression
14:52 notamment par des groupes islamistes,
14:53 c'est un problème.
14:54 Lorsqu'on remet en cause
14:55 la loi de 2004
14:56 sur l'interdiction des ports religieux ostentatoires,
14:59 je pense que c'est un recul de la laïcité.
15:01 Je pense qu'ils ont leur propre définition
15:03 de la laïcité qui n'est pas la laïcité
15:04 que nous avons aujourd'hui en France.
15:05 - Pour aller chercher des voix
15:06 dans certains quartiers ?
15:07 - C'est possible, je ne sais pas.
15:08 - Bien, Mathilde Panorima-Hassan,
15:10 convoquée hier par la police
15:13 après enquête apologie du terrorisme,
15:17 "La démocratie en danger"
15:19 dit LFI, vous le pensez ?
15:20 - Je pense que la démocratie est en danger
15:22 lorsqu'on commence à créer
15:23 des délits d'opinion politique.
15:24 Et en l'occurrence, Mathilde Pano,
15:26 qui est convoquée pour le communiqué de presse
15:28 qui a été fait par son groupe
15:29 le 7 octobre,
15:30 que je dénonce, que je critique.
15:32 Mais ce sont des opinions politiques.
15:34 Il n'y a pas d'apologie du terrorisme.
15:35 Je ne pense pas en tout cas
15:36 dans ce communiqué.
15:37 - Mais quand Éric Zemmour est convoqué,
15:39 vous dites quoi ?
15:40 - Et par contre, ces opinions,
15:41 je l'ai dit, je ne les partage pas
15:42 et je l'ai dit précédemment.
15:43 - Même chose pour Éric Zemmour.
15:44 - Quand est-ce qu'il a été convoqué ?
15:45 - Il a été convoqué sur plusieurs sujets.
15:47 - Pour incitation à la haine raciale et xénophobie,
15:49 il a été condamné.
15:50 C'est un multiracéliviste.
15:51 C'est une racaille, Éric Zemmour,
15:52 qui a été condamné à de multiples reprises
15:54 pour incitation à la haine...
15:55 - Une racaille ?
15:56 - Bien sûr.
15:57 Un multiracéliviste qui a été condamné
15:58 à de multiples reprises
15:59 pour incitation à la haine raciale
16:00 et antisémitisme.
16:01 Ça suffit.
16:02 On est même favorable,
16:03 avec Fabien Roussel,
16:04 qu'il ne puisse plus se présenter
16:06 à l'élection présidentielle.
16:07 On veut rendre inéligibles
16:08 les personnes condamnées
16:09 pour incitation à la haine raciale et antisémitisme.
16:10 - Vous demandez à ce qu'Éric Zemmour
16:12 soit rendu inéligible ?
16:14 - Oui.
16:15 Comme toutes les personnes condamnées
16:16 pour incitation à la haine raciale et antisémitisme.
16:18 Comment on peut avoir
16:19 des représentants de la nation
16:20 qui sont censés rassembler le peuple français
16:22 autour d'un destin commun
16:24 qui distille sa haine,
16:26 comme le fait Éric Zemmour ?
16:28 Et d'ailleurs, il a été condamné
16:29 à de multiples reprises
16:30 pour ces raisons-là.
16:31 Moi, je le dis,
16:32 oui, bien sûr qu'il faut rendre inéligible
16:33 M. Zemmour.
16:34 On ne peut pas avoir une personne
16:35 qui a été condamnée pour racisme,
16:36 xénophobie et antisémitisme
16:39 comme étant potentiellement présidentiable.
16:41 - L'Europe va devoir engager
16:43 des financements massifs
16:45 pour une défense européenne,
16:46 mais pas que pour la défense.
16:48 Pour la lutte contre le réchauffement climatique,
16:50 pour la nécessaire transition énergétique,
16:53 le développement du numérique,
16:54 de nouvelles technologies.
16:56 Là, vous êtes d'accord avec tout ça, j'imagine.
16:58 L'Europe de la défense, oui.
17:00 - Alors, l'Europe de la défense,
17:01 il y a tout et n'importe quoi derrière.
17:02 - Oui, mais non, mais...
17:03 - Moi, je suis favorable
17:04 à ce qu'il y ait une coopération européenne
17:07 entre États souverains
17:08 en matière de défense.
17:09 - Coopération militaire.
17:10 - Mais je ne suis pas favorable
17:11 à une armée européenne.
17:12 Je pense que d'ailleurs,
17:13 l'armée européenne ne peut pas exister.
17:15 Qui sera le chef des armées ?
17:16 Est-ce qu'on nomme un commissaire européen
17:18 qui ne répond devant personne ?
17:19 Est-ce qu'on fait comme le Conseil de l'Union européenne ?
17:22 On joue à chaises tournantes
17:23 et tous les six mois,
17:24 c'est un chef d'État
17:25 qui devient chef des armées,
17:26 puis de temps en temps,
17:27 on accepte que ce soit Robben ou Giorgia Meloni ?
17:28 - Pour l'instant, personne ne défend l'armée européenne.
17:30 Une défense européenne.
17:32 - Beaucoup de gens nous parlent quand même
17:33 du fait qu'il faut tomber en armée européenne.
17:35 Je suis débattu avec Madame Loiseau
17:36 qui était sur votre antenne hier
17:38 qui nous parlait d'une armée européenne.
17:39 - Mais une défense européenne, c'est quoi ?
17:42 Ce sont des missiles ?
17:43 - C'est l'idée.
17:44 - Des missiles ?
17:45 - Pas seulement, c'est des soldats,
17:46 c'est des armes, bien sûr.
17:47 - Oui.
17:48 - L'idée, elle est simple.
17:49 C'est que depuis trop d'années,
17:51 on a délaissé notre défense aux États-Unis
17:53 à travers notre bouclier qui est l'OTAN.
17:55 Et donc, on s'est rendu compte
17:56 avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie
17:58 que nous n'étions plus en capacité,
18:00 peut-être que le continent européen,
18:01 de nous défendre.
18:02 Nous étions dépendants des États-Unis
18:03 pour nous défendre
18:04 parce que nous n'avons plus la capacité,
18:05 tout d'abord industrielle.
18:07 On ne produit plus suffisamment d'armes
18:08 sur le territoire national
18:09 et le territoire européen.
18:10 - Donc vous encouragez à la fabrication d'armes.
18:12 - Mais il faut des armes.
18:13 Des armes pour se défendre par contre.
18:14 Moi, mon problème aujourd'hui,
18:15 c'est que l'industrie de l'armement française,
18:17 elle se repose avant tout vers l'export.
18:19 On est aujourd'hui dans un marché capitaliste.
18:20 On vend un maximum d'armes à l'étranger.
18:23 Moi, je souhaite que les armes qu'on produise en France,
18:25 elles servent avant tout à défendre
18:27 et à armer nos soldats français
18:28 pour justement permettre de défendre la France
18:30 et défendre l'Europe.
18:31 C'est ça, moi, que je porte aujourd'hui.
18:32 Et bien évidemment, il faut une coopération européenne
18:34 parce que la France toute seule
18:35 ne pourrait pas se défendre.
18:37 Aujourd'hui, on a des géants militaires.
18:39 Donc bien sûr, il faut une coopération
18:40 avec l'ensemble des pays européens.
18:42 Et pourquoi pas aller au-delà de l'Union européenne
18:43 si jamais d'autres pays souhaitent le rejoindre ?
18:45 - Les intérêts vitaux de la France
18:47 se limitent à ces frontières,
18:49 à nos frontières.
18:50 - Qu'est-ce que vous entendez par là ?
18:52 - Je reprends les propos du président de la République.
18:55 Pas de partage de souveraineté sur l'arme nucléaire.
18:58 - Aucun.
18:59 - Aucun partage de souveraineté.
19:00 - Pareil.
19:01 Qu'est-ce qu'on fait sur l'arme nucléaire ?
19:03 Je veux dire, qui du coup, demain,
19:05 décide ou pas d'utiliser l'arme nucléaire ?
19:07 Moi, je veux que ça reste une prérogative
19:08 du président de la République.
19:09 - Mais ça, ça restera.
19:10 - Et de la France.
19:11 Il est hors de question de la donner
19:13 à d'autres pays européens.
19:14 - Mais ça, ça restera.
19:15 Mais imaginons que l'Allemagne soit attaquée.
19:17 Imaginons.
19:18 Soit envahie.
19:19 Nous faisons quoi ?
19:20 - Mais justement, une coopération européenne
19:22 en matière de défense.
19:23 - Nous faisons quoi ?
19:24 - Et donc, c'est-à-dire que...
19:25 - Nous allons nous battre avec les Allemands ?
19:26 - Une alliance défensive.
19:27 Bien évidemment, il faut une alliance défensive
19:29 entre chaque armée européenne.
19:31 Quand je dis qu'il faut une coopération
19:33 à l'échelle européenne en matière défensive,
19:34 ça veut dire que chaque État membre de l'Union européenne
19:36 fait des partenariats.
19:37 Il y a une transparence sur notre armée
19:40 et qu'on puisse justement se dire que,
19:41 en cas d'invasion,
19:42 on a en capacité de se défendre mutuellement.
19:44 Voilà ce que c'est une coopération défensive
19:46 à l'échelle européenne.
19:47 - Je vais terminer avec l'Ukraine.
19:48 Vous demandez un cessez-le-feu en Ukraine.
19:50 C'est très bien, c'est très beau
19:53 de demander un cessez-le-feu.
19:55 - C'est pas tout.
19:56 - Vous n'en avez d'accord pas qu'en Ukraine,
19:57 vous demandez aussi un cessez-le-feu à Gaza.
19:58 Alors il va peut-être y avoir une trêve.
20:00 Jusqu'à ce soir, le Hamas doit répondre
20:02 aux dernières propositions.
20:03 - Ils espèrent que les otages seront libérés.
20:05 - Voilà. Nous allons voir.
20:06 Mais en Ukraine, un cessez-le-feu,
20:09 mais à quelles conditions ?
20:10 - Tout d'abord, un cessez-le-feu
20:12 pour engager les discussions et les négociations.
20:14 La question, c'est plutôt comment on arrive à une paix
20:16 dans cette région.
20:17 - Un cessez-le-feu, je viens.
20:18 Mais avec qui et à quelles conditions ?
20:20 - Justement, j'en viens sur les conditions,
20:22 sur le traité de paix que nous portons.
20:23 Moi, j'ai toujours été clair là-dessus.
20:25 Il faut aider les Ukrainiens à se défendre.
20:27 Et bien évidemment, il faut leur livrer des armes
20:29 pour permettre d'empêcher Vladimir Poutine
20:31 et la Russie de continuer à avancer
20:32 comme elle le fait maintenant.
20:33 - Donc leur fournir des armes
20:34 pour conduire un cessez-le-feu.
20:35 - Donc il faut fournir des armes pour se défendre
20:37 parce que c'est la condition sine qua non
20:39 justement à remettre tout le monde
20:40 autour de la table des négociations.
20:41 Si Vladimir Poutine est en phase de rouler sur Kiev
20:43 dans les semaines ou dans les mois à venir,
20:45 jamais il ne se remettra
20:46 autour de la table des négociations.
20:47 Donc bien évidemment qu'il faut aider l'Ukraine
20:49 à se défendre.
20:50 Parce que c'est la condition justement
20:51 pour pouvoir remettre tout le monde
20:52 autour de la table.
20:53 - Un cessez-le-feu sur la base des territoires
20:55 aujourd'hui occupés par les Russes.
20:57 - Non, moi je suis clair là-dessus,
20:58 dans la table des négociations sur la paix.
21:00 Il faut le retrait des troupes russes
21:01 des territoires occupés.
21:02 - Parce que vous pensez que Poutine va accepter ça.
21:04 - Et j'en viens justement sur en condition de quoi
21:06 on garantit le statut de neutralité
21:08 de cette région garantie par l'ONU.
21:10 Et notamment dire que demain
21:12 les armes nucléaires notamment de l'OTAN,
21:14 les soldats de l'OTAN,
21:15 ne seront pas aux frontières russes.
21:16 C'est les deux conditions qui nous permettront
21:18 justement de retrouver une solution à ces...
21:19 - Mais elles le sont !
21:20 - Mais elles le sont pas à l'Ukraine.
21:21 - Non mais elles le sont !
21:23 Vous savez bien dans les Pays-Bas, par exemple,
21:25 - Oui mais en Turquie justement...
21:26 - Il y a même une enclave russe, Kaliningrad,
21:28 qui est dans l'OTAN.
21:30 - Donc elles le sont les armes de l'OTAN.
21:32 - On ne va pas garantir cela aux russes,
21:34 c'est impossible.
21:35 - En tout cas sur l'Ukraine,
21:36 on peut garantir le statut de neutralité.
21:37 Vous savez, il y a eu des négociations quand même
21:39 pendant le conflit.
21:40 Il y en a déjà eu,
21:41 quelques semaines après le début de l'invasion.
21:44 On était dans les négociations,
21:47 on a toujours été clair en disant
21:48 que les russes devaient retirer
21:49 leurs troupes des territoires occupés.
21:51 - Mais comment faites-vous pour convaincre Vladimir Poutine ?
21:54 - Mais si on garantit le statut de neutralité,
21:56 alors il n'y aura plus aucun abattant.
21:58 - Vous pensez que Poutine va céder ?
21:59 - Ce qui s'est passé,
22:00 c'est que Vladimir Poutine a légitimé son intervention
22:02 en Ukraine sur la question de l'avancée
22:05 de l'Occident et de l'OTAN,
22:06 et notamment le fait que l'OTAN aurait justement
22:08 une frontière plus en conséquence aux frontières russes.
22:11 - Je rappelle que Poutine avançait en Crimée
22:13 avant même tout ça, hein ?
22:14 - Très bien.
22:15 - En 2014.
22:16 - Très bien, mais 2014, justement,
22:17 c'était les débats autour de l'intégration
22:19 potentielle de l'Ukraine dans l'Union Européenne,
22:22 qui a aussi mis le feu au courant.
22:24 - Vous êtes contre ?
22:25 - Bien sûr que je suis contre.
22:26 Mais pour deux débats différents,
22:27 il y a la question bien sûr de la guerre,
22:28 mais je veux dire, demain,
22:29 l'Union Européenne à 35, à 30,
22:31 avec la Géorgie, l'Ukraine, la Moldavie,
22:33 les pays des Balkans,
22:34 avec des pays qui ont des salaires minimums à 200 euros,
22:36 à moins de 200 euros par mois,
22:38 ça signerait la ruine de nos agriculteurs
22:40 et la fuite en avant de notre industrie.
22:42 Ça va favoriser le dumping social.
22:43 Et moi, je le dis, cette Europe de mise en concurrence,
22:45 je n'en veux plus.
22:46 Un pays qui a un salaire minimum à 200 euros par mois,
22:48 ça ne peut pas permettre le développement du continent.
22:51 - N'est-ce pas un peu naïf quand même
22:53 de penser que vous allez conduire Poutine
22:57 sur une table de négociation ? Franchement !
22:59 - Ce qui est naïf, c'est...
23:00 - Il n'y a pas une forme de naïveté là-dedans ?
23:02 - Moi, ce que je demande, c'est quelle autre alternative ?
23:04 - C'est facile de dire "on veut la paix",
23:05 "on veut un cessez-le-feu".
23:06 - Quelle autre alternative avons-nous ?
23:08 Enfin, moi, j'en entendais, j'ai eu un débat avec...
23:10 - Tant qu'il n'y a pas de victoire militaire,
23:11 quelle autre alternative avons-nous ?
23:13 - Mais ce que je dis, c'est qu'il faut aider les Ukrainiens, justement,
23:15 pour leur permettre de négocier en position de force.
23:17 Mais aujourd'hui, personne ne nous dit qu'il ne faut pas négocier.
23:19 Tout le monde nous dit qu'il va falloir une issue diplomatique.
23:21 Personne ne nous dit que l'objectif, c'est que l'Ukraine roule sur Moscou.
23:24 L'objectif, c'est à un moment ou à un autre, quand même, de retrouver, justement,
23:26 de se retrouver autour de la table des négociations
23:28 et trouver une issue diplomatique.
23:30 Et moi, j'ai une ligne rouge, c'est celle de ne pas globaliser le conflit,
23:33 notamment du fait qu'il n'y ait pas les soldats français qui aient sont traitant en Ukraine.
23:35 - Est-ce que vous regrettez d'avoir dit "moi, je ne veux pas aller au front" ?
23:38 - Non, du tout. Je ne veux toujours pas aller au front.
23:40 - Mais vous n'iriez pas au front.
23:42 - Mais sauf que je ne veux pas...
23:43 - Vous n'avez pas le droit de dire "je ne veux pas aller au front" à un soldat français, me semble-t-il.
23:48 - Ni moi, ni l'armée française. J'ai un grand respect, un immense respect pour nos soldats.
23:51 Et je ne souhaite pas voir le moindre soldat français mourir sur le front ukrainien.
23:54 L'aide à l'Ukraine, pour moi, il y a une ligne rouge, celle qui avait été fixée au tout début par Emmanuel Macron,
23:58 c'est celle de ne pas devenir co-belligérant
24:00 et de ne pas envoyer des soldats français, justement, sur le front ukrainien.
24:03 Aider militairement l'Ukraine, bien évidemment qu'il faut le faire.
24:06 Par contre, envoyer des troupes sur place, c'en est hors de question.
24:09 Voilà, c'est ça la ligne rouge que je dis.
24:11 - Et dans le conflit mondial, seront les peuples ukrainiens qui seront au milieu d'une guerre
24:14 entre des hyperpuissances, notamment nucléaires ?
24:16 - Bien, merci Léon D. Fontaine. Il est 8h57.
24:20 Vous êtes sur Sud Radio. Vous voulez réagir ? 0826 300 300. A tout de suite.

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