• il y a 7 mois
En plus de sa préparation pour ses cinquièmes Jeux paralympiques, Nantenin Keïta, atteinte d’une déficience visuelle, multiplie les actions de prévention et de sensibilisation pour les droits des personnes albinos. Rencontre avec une athlète exemplaire.

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Transcription
00:00Le sport m'a aussi permis de prendre confiance en moi, sur mes capacités,
00:03et à me dire qu'être une femme en situation de handicap est différente, c'était quand même chouette.
00:15Bonjour, je m'appelle Antonin Keïta, je suis para-athlète dans la catégorie déficience visuelle.
00:20J'ai grandi comme une enfant qui est en situation de handicap, comme une enfant qui a une différence,
00:26c'est-à-dire qu'il y a eu des moments plus compliqués que d'autres, notamment au moment de l'adolescence.
00:32J'ai grandi dans une famille avec un papa qui est albinos, du coup ça m'a facilité aussi la compréhension de qui je suis.
00:38J'ai grandi aussi avec une maman qui n'a pas fait de différence entre moi et mes frères et sœurs,
00:44elle ne m'a pas couvée plus parce que j'étais albinos ou parce que j'étais déficiente visuelle.
00:48Je suis arrivée au parasport de manière générale grâce à mon école,
00:53puisque j'ai alterné entre des écoles dites ordinaires et des écoles spécialisées pour déficience visuelle.
00:59Au collège, j'étais dans un collège qui était spécialisé pour déficience visuelle,
01:02et ma prof de PS a inscrit toute ma classe à participer à une compétition d'athlétisme et de natation.
01:08Vous avez compris que moi je suis restée à l'athlétisme parce que la natation, ce n'était pas du tout fait pour moi.
01:13En tout cas, j'ai découvert le parasport via le para-athlétisme sur une compétition qui était organisée,
01:19qui est toujours organisée pour tous les déficients visuels de France.
01:22J'ai participé à cette compétition et j'ai été repérée comme ça.
01:25Mes semaines s'articulent autour de pas mal de choses, autour de mon entraînement, autour de mon activité physique,
01:30parce que je travaille pour le groupe Malakoff Humanis en tant que chargée de qualité de vie et conditions de travail,
01:35et autour de tous mes engagements extrasportifs.
01:40La priorité en tout cas est donnée à l'entraînement, toujours,
01:42parce que mon objectif et la compétition que je prépare, c'est ma finale des Jeux Paralympiques de Paris.
01:48Le sport, moi, m'a vraiment permis de prendre conscience que mon handicap n'était pas forcément quelque chose en moins.
01:55Parce que quand on parle du handicap, quand on entend le handicap,
01:58la première chose qui vient à l'esprit des personnes en général, c'est « oh la pauvre », ou « elle a quelque chose en moins ».
02:04Alors oui, j'ai des dixièmes en moins, ça c'est sûr, j'ai de la mélanine en moins, ça aussi c'est vrai,
02:10mais grâce au sport, j'ai pu faire les compétitions, j'ai pu devenir championne paralympique,
02:15j'ai pu rencontrer des personnes que je n'aurais sûrement pas rencontrées
02:18si je n'avais pas pratiqué cette activité sportive.
02:20Le sport m'a aussi permis de prendre confiance en moi, sur mes capacités,
02:25et me dire qu'être une femme en situation de handicap et différente, c'était quand même chouette.
02:30Pour moi, c'est aussi une opportunité, les Jeux de Paris, c'est l'opportunité de plus parler des parasports,
02:34de plus médiatiser les athlètes paralympiques.
02:38Pour moi, ça c'est important, parce que c'est aussi une opportunité pour amener plus de personnes à pratiquer une activité sportive.
02:44Que les personnes soient en situation de handicap ou pas, mais en tout cas,
02:47pour les personnes en situation de handicap, leur montrer qu'il y a des possibilités aujourd'hui
02:51pour pratiquer une activité sportive.
02:52Pas forcément pour être championne paralympique,
02:54mais tout simplement pour se dire, moi j'ai mon activité sportive,
02:58ça me fait du bien, aussi bien physiquement que mentalement.
03:00Les Jeux de Paris, c'est aussi pour moi l'occasion de célébrer avec toute la population française.
03:07Pour une personne qui voudrait se lancer dans une activité sportive,
03:10j'ai envie de lui dire, essaye.
03:11Si ça fonctionne du premier coup, tant mieux.
03:13Et si ça ne fonctionne pas du premier coup, ce n'est pas grave, réessaye.
03:16Mon objectif, c'était d'être championne paralympique.
03:18Il m'a fallu 12 ans pour être championne paralympique.
03:20Il faut essayer, il faut tomber, il faut se relever.
03:23Et voilà.

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