L’auteur du livre «Lipp est une fête», Claude Guittard, était l’invité de l'Heure des Pros, ce mardi 30 avril, sur CNEWS : «Lipp c’est comme un monument historique, avec le même décor depuis 1920».
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Oui exactement, je pense que l'IP c'est un peu un monument historique.
00:03 C'est quand même une brasserie qui est ouverte depuis 1880, au même endroit, même décor depuis 1920.
00:09 Et on vient ici au cœur de Saint-Germain-des-Prés, c'est le centre du monde pour moi l'IP.
00:13 Alors il n'y a que des hommes qui servent ?
00:15 Il n'y a que des hommes. C'était inscrit dans le premier bail qui ne serait plus aujourd'hui d'actualité,
00:19 mais en 1880, dans le premier bail, il était interdit d'employer des femmes au service.
00:24 Bon, et ça n'a pas changé, parce que même les francs-maçons au Grand Orient font entrer des femmes,
00:28 mais chez l'IP c'est impossible.
00:29 On n'a jamais refusé.
00:31 Pas dans toutes les loges. Au Grand Orient oui, à la GLNF non ?
00:34 Je ne savais pas de la GLNF, mais le Grand Orient est mixte.
00:38 Mais c'est jamais une demande ? Il n'y a pas une femme de temps en temps qui vient frapper ?
00:41 Exactement, on ne peut pas refuser aujourd'hui, la loi nous l'interdit.
00:45 Mais il n'y a pas de demande de femmes pour venir travailler chez nous.
00:48 C'est un métier assez physique, le métier de chef de rang.
00:50 On porte un plateau, les assiettes sont lourdes.
00:52 Il y a plein de femmes qui sont serveuses dans vos restaurants.
00:54 Monsieur Guitard, faites attention à vous là !
00:57 Non, non, mais c'est vrai !
00:58 Merci beaucoup !
01:00 Monsieur Guitard, vous vous êtes resté combien de temps chez l'IP ?
01:03 30 ans.
01:04 30 ans, et vous êtes rentré, vous avez été tapé à la porte,
01:07 parce que vous aviez été viré, je crois, ou vous étiez un peu chômage.
01:10 Vous êtes rentré serveur et vous avez terminé directeur.
01:14 30 ans, donc vous avez tout vu, vous savez tout.
01:16 Presque tout.
01:17 L'IP est une fête, on en parlera, mais je trouve que c'est assez intéressant.
01:20 Et puis vous nous avez apporté, alors ça c'est formidable,
01:22 je disais le cahier des personnalités, parce qu'il y a un cahier.
01:25 D'ailleurs, je ne sais pas si c'est légal de nommer les gens qui sont dedans.
01:27 On pourrait dire que vous n'avez pas le droit de la confidentialité.
01:31 Mais on ne le diffuse pas, là, j'ai apporté celui de 1956.
01:34 Alors vous pouvez nous dire par exemple quelles sont les personnalités
01:36 qu'ont condamné Jean-Claude Dacier ?
01:38 Non, non, non, pas en 1956.
01:40 Jean-Claude Dacier a été donné en 1956.
01:43 Non, mais ça commence le 14 septembre 1955,
01:46 et on voit le général de Bénouville, qui est de retour du Maroc,
01:49 où il a interviewé le sultan Ben Arfin.
01:51 Ah oui, ça nous plonge.
01:53 Et il croise Bourges et Smounry, qui est le ministre de l'Intérieur en exercice,
01:57 et Bénouville lui dit "l'opposition n'a pas d'exercice ici".
02:00 Mais c'est marqué là-dedans ?
02:01 Mais c'est marqué.
02:02 Et ça c'est le premier cahier ?
02:03 C'est le premier cahier.
02:04 Donc avant 1955 ça n'existait pas ?
02:05 Non, ça n'existait pas.
02:06 Et tous les jours il y a le cahier des personnalités ?
02:08 Tous les jours, il y a une litanie.
02:09 Donc le chef de rang écoute les conversations.
02:11 Donc là, Jean-Claude Dacier, quand il est allé l'autre jour,
02:14 il est allé il y a 10 jours, le jour où il est parti.
02:15 Avec M. Darmant, Jean-Claude.
02:16 Ah ben là vous n'avez pas payé, c'est Jean-Claude qui vous a invité.
02:19 C'est possible.
02:20 Oui, ça m'étonne pas.
02:22 Mais là, c'est marqué Jean-Claude Darmant, Jean-Claude Dacier ?
02:25 Certainement.
02:26 En tout cas la blanquette était superbe.
02:29 Et le chef est venu me dire…
02:30 C'était un mardi.
02:31 Comment est votre blanquette ?
02:32 La blanquette était bonne.
02:33 C'était une discussion intéressante.
02:34 J'étais de la blanquette, si c'est le mardi, j'étais là.
02:37 Exactement.
02:38 [Musique]
02:41 [SILENCE]