Enquête du Nouveau Détective : Une mère de famille tuée par son fils près de Nancy

  • il y a 5 mois
Le 12 mars dernier près de Nancy, Biljana Begovic, 52 ans, femme de ménage appréciée de tous, est sauvagement tuée au couteau par Alen, son propre fils. Ce dernier, âgé de 25 ans, était instable et totalement ingérable. Arrêté puis interné, il est incapable d’expliquer son geste.

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Transcript
00:00 Bienvenue dans les enquêtes du nouveau détective.
00:05 Le nouveau détective, premier magazine d'enquête sur les grands faits divers et Engel présente
00:10 une mère de famille sauvagement tuée par son fils près de Nancy.
00:14 Une enquête de Sixtine Leper.
00:16 Ce 12 mars, deux habitants de la rue d'Alsace-Lorraine à Bouxiers-Rodam près de Nancy
00:27 se préparent à vivre une expérience unique.
00:30 Pour la première fois en 12 ans de cohabitation,
00:34 ils vont entrer chez leur voisin au numéro 14, les Begovich.
00:38 Mais pas pour prendre l'apéritif.
00:41 Non, ce soir, c'est la police qui invite.
00:45 Bien, je vous explique comment ça va se passer.
00:48 Il s'agit d'une scène de crime et vous êtes réquisitionné pour assister à la perquisition en qualité de témoin.
00:54 Il est impératif de ne rien toucher pour ne pas polluer les lieux.
00:58 Je vais donc vous demander d'enfiler des surchaussures, un masque et des gants
01:02 et de ne marcher que dans mes pas. Merci.
01:05 J'espère que la victime n'est plus là.
01:07 Non, ne vous inquiétez pas, l'équipe de légistes est venue l'enlever ce matin.
01:11 Les deux voisins s'exécutent impressionnés.
01:14 Ce n'est pas tous les jours qu'on se retrouve catapulté dans un épisode des experts en meurtre et mozelle.
01:20 Un policier les invite à le suivre dans la maison.
01:23 Un ancien local commercial aux parpaings mal posés, reconverti en habitation de fortune.
01:29 Mais il leur faut d'abord traverser ce qui aurait pu être un jardin.
01:33 Aujourd'hui, il ressemble plus à un dépotoir encombré de palettes, de poubelles, d'antiques vélos et d'un vieux chauffe-eau.
01:42 Enfin, ils franchissent la porte d'entrée et découvrent l'intérieur d'Ebegovic.
01:50 Tout ce qui est métallique, évier, casserole, robinetterie, est bouffé par la rouille.
01:56 Au sol, partout des détritus, de la graisse figée, de la crasse.
02:02 Et cette odeur, cette odeur horrible qui vous prend à la gorge.
02:06 Suivez-moi par ici s'il vous plaît. Faites attention de là où vous mettez les pieds surtout.
02:11 Mais c'est une décharge publique. Je n'en reviens pas.
02:15 Oh mon Dieu, c'est pire que ce que je croyais. Personne ne peut vivre dans ces conditions.
02:20 La progression dans ce cafarnaum est difficile.
02:24 Pour accéder à la cuisine, ils doivent enjamber un vieux matelas mité.
02:29 Et c'est là, dans un bordel indescriptible, qu'a eu lieu le meurtre.
02:35 Les éclaboussures au mur en témoignent.
02:39 Mais c'est du plancher que les voisins ne parviennent pas à détacher leurs yeux.
02:44 Au pied de la table, une immense mare de sang les hypnotise.
02:49 Deux baguettes de pain flottent au milieu.
02:53 C'est une vision d'horreur. Ce crime atroce dans un décor sordide.
02:59 Voilà tout ce que les Begovichs ont légué à la postérité.
03:04 C'est en 2012, on se souvient dans le coin, que ces gens sont arrivés.
03:11 De Serbie, de Bosnie, personne ne sait vraiment, mais il s'agit d'un pays de l'Est en tout cas.
03:18 La mère, Biljana, est la seule de la famille à parler un peu français.
03:23 À 52 ans, c'est une petite femme avenante aux cheveux blonds.
03:28 Elle fait des ménages ici et là avec sérieux.
03:31 C'est d'elle, en quelques mots, que l'on va apprendre le peu que l'on sait de la famille.
03:36 La Serbie, les bombardements, l'exil.
03:41 Le père, Azim, la cinquantaine également, est un gros fumeur.
03:46 Un très gros fumeur. Le genre costaud des Balkans.
03:50 Quand il marche dans la rue, il laisse derrière lui un nuage de tabac dans un sillage d'eau de colonne.
03:57 Il s'est spécialisé dans le vide maison.
04:00 En clair, il rapporte dans son jardin tout un amoncellement de vieux machins qu'il s'efforce ensuite de vendre.
04:07 Mais qui en voudrait ?
04:09 Ces trouvailles finissent par s'entasser dans le jardin, pour le plus grand plaisir, des rats.
04:16 Denis, leur fils cadet, a 16 ans.
04:19 Il est grand, c'est un ado souriant, un peu dans son monde, qui a été diagnostiqué autiste.
04:25 Il est interne dans un institut spécialisé et ne rentre que le week-end.
04:30 C'est alors la fête chez les Begovic.
04:32 On sort le barbecue et on fait griller de grosses pièces de mouton.
04:36 Quant à Milena, sa sœur de 32 ans, elle ne fait rien, ou presque,
04:40 et passe le plus clair de son temps à fumer des cigarettes avachies sur la balancelle devant la maison.
04:46 Mais chez les Begovic, il y a pire que Milena, pire que les fumées de barbecue qui empestent la rue, pire que les rats qui prolifèrent.
04:55 Il y a Alen, 25 ans, le fils cadet, la terreur du quartier.
05:02 On a compris qui il était un peu avant le Covid, en 2019.
05:07 Un matin, alors que tout est calme rue d'Alsace-Lorraine, des hurlements retentissent.
05:13 Les voisins voient Azim, le père de famille, dévaler la rue pieds nus et en caleçon.
05:18 Il est poursuivi par son fils, armé d'un couteau de cuisine.
05:23 Azim fait ce qu'il peut pour lui échapper, tout en appelant les gendarmes sur son téléphone.
05:28 Et heureusement, la brigade anticriminalité arrive très vite.
05:33 Alen est encerclée, ceinturée et maîtrisée.
05:37 Si le patriarche ne porte pas plainte, la punition ne se fait pas attendre.
05:42 Alen est chassé de la maison.
05:45 Commence alors pour les voisins une période peu rassurante.
05:51 Chaque nuit, le banni dort dans sa vieille voiture grise garée en contrebas de la rue.
05:56 Et chaque matin, une fois son père parti au travail, il revient gratter à la porte du taudis familial.
06:04 Biliana lui a-t-elle pardonné l'œil au beurre noir dont elle a écopé dans la bagarre ?
06:09 En tout cas, elle lui ouvre. Il faut bien qu'il se douche, le pauvre garçon.
06:15 Au bout d'un mois, entre nuit glaciale et pardon paternel,
06:19 Alen retrouve finalement sa place sur le matelas crasseux du salon.
06:24 Est-il pour autant calmé pour de bon ? Non, pas vraiment.
06:29 Durant l'hiver 2021, le fils cadet des Begovic fait à nouveau des siennes.
06:35 La victime est une voisine qui déménagera peu après,
06:39 non sans mettre en garde les nouveaux occupants de la maison.
06:42 Écoutez, je ne devrais pas vous dire ça, mais faites attention aux voisins d'en face.
06:46 Il est bizarre et parfois, il peut être dangereux.
06:49 Ah bon ? Mais pourquoi vous dites ça ?
06:51 Il y a quelques mois, un soir, sans trop qu'on sache pourquoi,
06:54 il a été pris d'un accès de violence inouï.
06:57 Il a pris un marteau et a défoncé ma voiture.
07:00 Il a fracassé les rétroviseurs, les phares, les vitres et le pare-brise.
07:03 Mais c'est insensible. Pourquoi a-t-il fait ça ?
07:06 Je vous l'ai dit, sans aucune raison. Je ne lui avais absolument rien fait.
07:09 Il a commencé à exploser d'un coup, comme ça.
07:12 Je ne vais pas vous le cacher. C'est pour ça que je déménage.
07:15 J'en dors plus. C'est trop pour moi.
07:18 Suite à cet incident, Alen Begovic passe quelque temps dans un hôpital psychiatrique.
07:24 Comme d'habitude, c'est Biljana qui lui rend visite et s'efforce de sauver ce qui peut l'être.
07:30 Biljana, la mère courage, la seule à tenir la baraque à bout de bras.
07:36 C'est elle que l'on voit se lever aux aurores et prendre le bus pour s'échiner à faire des ménages.
07:42 Elle qui s'excuse des désagréments causés par sa famille.
07:45 Elle qui ne se plaint jamais. Elle qui ne se départit jamais de son sourire.
07:50 Pour les enfants du quartier, elle a toujours un petit quelque chose à donner.
07:55 Une tomate cerise, un bonbon.
07:57 Pour les parents, un salut timide, quelques mots de mauvais français.
08:02 Si elle parlait mieux notre langue, Biljana se confierait-elle davantage ?
08:07 Dirait-elle qu'elle malronge sa famille ?
08:10 La folie d'Hélène, la paresse, la négligence, la crasse qui menace sa maison.
08:17 Nous ne le saurons malheureusement jamais.
08:20 Cinq ans ont passé depuis l'épisode de la poursuite au couteau,
08:26 quand dans l'après-midi de ce 12 mars 2024, des hurlements angoissés d'Azim retentissent à nouveau dans la rue.
08:33 Mais cette fois, la répétition vire à la tragédie.
08:38 La police arrive trop tard, beaucoup trop tard.
08:42 À l'intérieur de la maison, le corps sans vie de Biljana gît sur le sol de la cuisine,
08:49 percé de plusieurs coups de couteau.
08:52 Il faudra tout le tact des secouristes et une sévère dose de tranquillisant pour calmer Azim,
08:59 le père de famille, blanc à faire peur.
09:02 Où est son fils cadet ? Où est celui que tout accuse ?
09:07 Le voilà justement qui remonte tranquillement la rue, un sac sur le dos.
09:11 - Hé toi là, arrête-toi !
09:13 Aussitôt, les policiers sont sur lui, le plaquent au sol et le menottent.
09:18 - Je viens pour assumer !
09:22 Alète le grand gaillard, un genou pesant sur ses omoplates.
09:26 Assumer, d'accord, mais expliquer.
09:30 Placé en garde à vue, puis interné en psychiatrie,
09:34 Alène est incapable de tenir des propos cohérents.
09:38 Que s'est-il passé ce jour-là vers midi dans le taudis des Begovic ?
09:43 Une perquisition est ordonnée.
09:47 En l'absence des membres de la famille, trop choqués pour y assister,
09:52 deux voisins sont requis comme témoins.
09:54 Ils découvrent bouche bée l'ampleur du désastre, le désordre, la saleté,
10:01 les baguettes de pain imbibées de sang flottant dans une mare rougeâtre qui vire au brun,
10:07 là où la mère Courage a succombé à ses blessures.
10:11 Pourquoi cette agression d'une sauvagerie inouïe ?
10:15 Pourquoi cet environnement insalubre, ces conditions de vie indignes ?
10:20 Comment se fait-il que personne chez les Begovic n'ait réagi plus tôt ?
10:25 - J'avais toujours dit qu'un jour ça finirait mal.
10:27 Nous déclare un voisin visiblement soulagé de voir partir cette famille.
10:32 Mais ce même homme ajoute aussitôt, dans un élan de sensibilité.
10:38 - Cette pauvre femme me fait beaucoup de peine.
10:41 C'était une bonne personne, elle ne méritait pas de finir comme ça.
10:45 Alain sera prochainement jugé pour le meurtre de sa propre mère.
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11:04 Si l'affaire n'a pas encore été jugée ou venait à passer en appel,
11:08 nous rappelons que les protagonistes bénéficient toujours de la présomption d'innocence.
11:12 Les noms et prénoms de certains personnages sont susceptibles d'avoir été modifiés.

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