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Du lundi au jeudi, rendez-vous, dès 6h30 avec Thomas Sotto et Marie Portolano. Et du vendredi au dimanche, c'est au tour de Damien Thévenot et Maya Lauqué de dynamiser le réveil.

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Transcription
00:00 -Nous sommes ensemble jusqu'à 8h30.
00:02 Nous allons vivre un moment de grâce, Maya.
00:05 Nous recevons celui qui a probablement
00:07 le statut de Dieu vivant à nos yeux.
00:10 Il nous a fait danser, nous a mis dans un état de trance musical
00:13 littéralement hallucinant avec ce tube.
00:16 -Donne-moi ton coeur, baby, ton corps, baby.
00:19 Donne-moi ton convoi, ton rap, baby, ta song, baby.
00:23 Danse avec moi, je veux vivre dans la nuit.
00:27 -C'est Camaro, notre invité. Bonjour.
00:30 Bonjour, Cyril, puisque votre vrai nom est Cyril Camar,
00:33 plus connu sous le nom de Camaro, "Femme like you".
00:36 Vous sortez aussi un livre, une autobiographie
00:39 sur laquelle nous allons revenir.
00:41 Cette chanson est gravée dans les esprits de tout le monde.
00:45 Est-ce que vous en avez marre de l'entendre ?
00:47 -Peut-être cette semaine un peu, mais normalement, non.
00:51 Non, pas du tout. Au contraire, comme je le dis souvent,
00:56 je pense être privilégié d'avoir ce...
00:59 Je sais pas comment on l'appelle, mais ce titre, ce tube,
01:02 qui traverse les générations,
01:04 et qui plaît aux gens de ma génération,
01:07 et surtout à la génération qui suit.
01:09 Je suis toujours surpris de voir des jeunes...
01:12 Est-ce que c'est les grandes sœurs, les mamans ?
01:15 J'en sais rien, mais voilà.
01:16 -Je chante avec mes enfants. -Moi aussi.
01:19 -Vous la chantez encore ou pas ?
01:21 -Oui, bien sûr.
01:23 Quand j'en ai l'occasion, je suis toujours très...
01:26 J'aime bien remonter sur scène pour chanter ce titre.
01:29 -5 millions d'exemplaires vendus dans le monde.
01:32 Cette chanson vous a propulsé.
01:34 Est-ce qu'elle vous a aussi épuisé avec tout ce qui va avec ?
01:37 -Bien sûr. Je pense que, comme tout jeune,
01:40 j'étais très excité de ce qui m'arrivait.
01:44 Je voulais mordre la vie à fond
01:47 et j'ai un peu peut-être brûlé la bougie par les deux bouts.
01:50 Je m'en suis peut-être pas rendu compte.
01:52 J'ai profité de cette période.
01:54 C'était l'American Dream en direct.
01:57 Je pense que ça m'a assez rapidement éloigné
02:00 de ce que j'avais envie de faire dans la vie,
02:04 de l'implication que j'avais envie d'avoir dans la musique,
02:08 dans les arts de manière générale, auprès de jeunes artistes,
02:11 et surtout, la relation avec la pipolisation,
02:15 le fait de devenir une star,
02:18 qui est déjà un mot avec lequel j'ai un peu de mal.
02:20 Donc, j'en ai profité le plus que j'ai pu.
02:24 J'ai fait tous les abus, histoire de le faire vite
02:27 et le vivre pleinement, parce que je savais qu'il y avait une date,
02:30 j'avais une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
02:33 Je l'ai dit à personne, parce qu'on aurait pas compris
02:36 ou qu'on aurait cru que je profitais ou que je crachais dans la soupe.
02:39 Mais pas du tout. J'aime bien rester aligné avec mes valeurs.
02:42 -Le star-system, le surmenage, les abus,
02:45 c'est aussi ce que vous racontez dans cette autobiographie.
02:48 Elle s'appelle "Renaissance", "Renaissance" au pluriel.
02:51 C'est chez "Face cachée", édition.
02:53 Je l'ai dit, c'est signé de votre vrai nom, Cyril Camar.
02:56 Est-ce que Cyril Camar et Camaro sont la même personne ?
03:00 Est-ce que l'un est réconcilié avec l'autre ou pas ?
03:03 -Oui, je pense qu'aujourd'hui, on est en équilibre.
03:06 Il y a eu un moment où j'avais l'impression que c'était un peu...
03:10 Enfin, Cyril Camar était un peu l'antichambre
03:12 dont j'avais besoin de manière assez récurrente et perpétuelle,
03:17 où j'allais me réfugier.
03:18 Et puis, il y a même des périodes où j'ai eu du mal
03:21 à vivre avec ce personnage, que je me suis mis à appeler personnage.
03:25 Au départ, ça n'en était pas un.
03:27 Je suis juste arrivé d'Amérique comme un Indien dans la ville,
03:31 avec des codes que l'Amérique m'a appris,
03:33 le bon et le moins bon,
03:35 mais complètement assumés et authentiques.
03:37 C'est ce que j'avais l'impression de faire.
03:39 Et puis, c'est en France que ces codes sont devenus un personnage.
03:43 Et j'en ai beaucoup ri, je l'ai exagéré,
03:46 je me suis amusé avec ça.
03:47 J'y ai même mis peut-être un peu d'ego aussi,
03:50 parce que parfois, la critique n'est pas toujours constructive.
03:53 On est un peu piqué, donc on réagit
03:56 comme le jeune rappeur que j'étais tout jeune.
03:59 Mais aujourd'hui, je pense que je me rends compte du privilège que j'ai.
04:02 Je fais plein d'autres choses, je suis encore dans la musique,
04:06 je suis dans les arts de manière générale.
04:08 Je me sens privilégié et en paix.
04:10 - Oui, c'est ça, aligné.
04:12 On a ouvert la boîte à trésors cachée sous votre lit,
04:15 et on a des photos qu'on va commenter avec vous.
04:18 On va regarder...
04:19 celle-ci, pour commencer.
04:21 Vous avez quel âge sur cette photo ?
04:23 - Je crois que j'ai...
04:25 3 ans, je pense.
04:26 3 ou 4 ans.
04:28 - Et déjà, la musique très présente dans votre vie.
04:30 - Une petite guitare d'enfant que m'avait achetée mon père.
04:34 Et pourtant, à ce stage-là, je rêve de sport, déjà.
04:40 Naturellement, j'ai l'impression que j'ai la guitare dans la main,
04:43 et ma mère chante, surtout dans les périodes fortes de la guerre.
04:47 C'est comme ça que ma mère nous faisait oublier.
04:49 - Vous habitez au Liban, à l'époque, au nord de Beyrouth.
04:53 - Et donc, voilà. Donc...
04:54 C'est chouette.
04:56 - On va un peu plus tard.
04:57 Cette fois, vous êtes ado, j'imagine.
05:00 Bordana sur la tête.
05:02 Est-ce que c'est à cet âge-là, à peu près à cette période-là,
05:05 que vous commencez à inventer vos premiers sons ?
05:08 - Ouais, là, j'ai déjà bien commencé, même.
05:11 Je tremble déjà bien dedans depuis un moment.
05:14 Je suis un peu tête brûlée.
05:16 Je... C'est une période...
05:19 marrante. - Pourquoi marrante ?
05:21 - Parce que j'ai l'impression que tous les souvenirs,
05:24 toute la jeunesse, commencent à sortir à ce moment-là.
05:27 C'est peut-être la période de moi la plus difficile à maîtriser
05:30 de ma vie.
05:31 Et donc, voilà, problème avec l'autorité,
05:34 problème avec tout, beaucoup de colère.
05:36 Et en même temps, je l'exprime dans le rap et dans la musique.
05:40 Donc, ouais, c'était une période qui a été constructive.
05:43 - Et puis, le succès.
05:45 Alors, c'est pas une photo, mais une vidéo
05:48 qu'on va voir, les journaux télévisés,
05:50 dont ceux de France 2 vous consacrent des reportages.
05:53 Littéralement, ça y est, Camaro est né,
05:55 ça devient un phénomène.
05:56 Voilà comment on parle de vous à l'époque.
05:59 C'était il y a 20 ans, puisque nous sommes en 2004.
06:02 - Ambiance Bon Enfant, ce soir-là, à La Cigale.
06:06 Un visage encore inconnu,
06:08 mais une voix rock que vous avez certainement entendue
06:11 au cours de l'été.
06:12 - Donne-moi ton coeur, baby, ton corps, baby, hey !
06:15 Donne-moi ton bonheur...
06:16 - D'origine libanaise, ce jeune homme de 24 ans
06:19 a fui la guerre et ses horreurs à l'âge de 10 ans avec sa famille.
06:22 Mais pas question pour lui d'en faire son fond de commerce.
06:25 - Come on !
06:26 Plus fort !
06:27 - Yeah !
06:28 - Je ne sens pas prêt à parler de ce genre de choses.
06:32 La musique m'a été inculquée pour oublier,
06:34 je vais pas la donner pour se rappeler.
06:37 - Vous ne vouliez pas parler de votre enfance.
06:39 Qu'est-ce qui a fait que 20 ans plus tard,
06:41 vous vous racontiez dans ce livre ?
06:43 - L'introspection,
06:45 je pense, la prise de maturité aussi.
06:48 Je pense qu'il y a des moments où on sort du...
06:53 Je le dis souvent, parce que je le détaille dans le livre,
06:56 mais je pense qu'on sort du "comment on va faire, comment on va faire"
06:59 et on rentre dans le "pourquoi on fait".
07:01 À partir de là, t'as une espèce de rivière de questions qui arrive.
07:06 Je pense que j'avais besoin de certaines réponses.
07:09 Et puis parce qu'aussi, on réalise qu'au final,
07:12 grâce à mes parents, j'ai eu une éducation
07:15 comme si je n'avais pas vécu une guerre
07:17 ou comme si j'avais été à l'école tout le temps.
07:20 Ce n'était pas mon cas.
07:21 Je pense que je me dois de... Ce livre est dédié...
07:24 - C'est une forme d'hommage. - Bien sûr.
07:27 - On continue à parler de ce livre, de votre renaissance,
07:30 de vos renaissances,
07:31 puisque c'est le titre de cette autobiographie,
07:34 c'est ce dont vous nous parlez aujourd'hui.
07:36 On continue cette émission au son de "Femme like you",
07:40 puisqu'on adore ce son-là.
07:42 On se retrouve juste après. Une courte pause.
07:45 - Donne-moi ton coeur, baby, ton corps, baby, hey !
07:48 Donne-moi ton beau-vive, ton noir, baby, ta sommeil...

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