Regardez L'invité de RTL avec Antoine Cavaillé-Roux du 27 avril 2024
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Antoine Cavaillerou, RTL Matin jusqu'à 9h15
00:04 Je vous donne les principaux titres de l'actualité ce matin, la flamme olympique va partir d'Athènes direction Marseille, c'est dans quelques minutes.
00:11 À présent, elle va voyager à bord du Bélème. On va vous emmener à l'intérieur de ce fabuleux 3MAS, ce sera dans le journal de 9h.
00:18 La France épargnée par les agences de notation Moody's et Fitch, leur note reste finalement inchangée.
00:24 Et c'est donc l'information de la soirée, la levée du blocage à Sciences Po Paris, la prestigieuse école théâtrière d'une mobilisation pro-Palestine.
00:33 Ambiance qui s'est tendue, notamment avec l'arrivée de manifestants pro-Israël.
00:37 Finalement, un accord a été trouvé avec la direction. On accueille la vice-présidente du syndicat étudiant UNEF, bonjour Salomé Ockar.
00:45 Bonjour.
00:46 L'accord prévoit un débat à Sciences Po Paris dans les prochains jours, la suspension des procédures disciplinaires contre des manifestants de l'école.
00:53 Est-ce que vous êtes satisfaite ce matin ? Est-ce que c'est une victoire pour vous ?
00:57 Oui bien sûr, ce qu'on voit aujourd'hui c'est que les étudiants se sont mobilisés pour faire entendre leurs revendications.
01:04 Et qu'après le blocage, le mode d'action qui avait été décidé par les étudiants de Sciences Po, aujourd'hui on a des victoires de ce côté-là.
01:13 Il va y avoir un débat à Sciences Po sur différents sujets, notamment sur la question des partenariats entre Sciences Po et les universités israéliennes.
01:23 C'est vraiment ça une bonne idée, c'est vraiment le rôle des étudiants de questionner une école, Sciences Po Paris en l'occurrence, vis-à-vis de ces partenariats avec des universités étrangères ?
01:35 Bien sûr, la place des étudiants dans les lieux d'études est extrêmement importante. Nos lieux d'études sont hautement politiques.
01:44 C'est bien pour ça d'ailleurs qu'il y a des élus étudiants au sein des conseils d'administration des universités, mais aussi de Sciences Po Paris notamment.
01:52 Et donc c'est notamment dans ces conseils d'administration-là que sont décidés les partenariats entre...
01:59 Mais qu'est-ce que vous reprochez précisément à ces universités israéliennes ? Parce que bon, elles accueillent des étudiants comme vous,
02:06 et qui parfois en plus sont plutôt contre la politique menée par le gouvernement israélien.
02:11 Bien sûr, la question par contre aujourd'hui c'est de dire, nous étudiants de Sciences Po, nous étudiants des universités en France,
02:19 nous refusons que notre école, que notre établissement soit en partenariat avec une université d'un pays qui aujourd'hui massacre le peuple palestinien.
02:27 Et c'est ça la question, c'est la question du message qui est envoyé derrière.
02:31 Évidemment, l'objectif n'est pas de condamner les étudiants israéliens, d'autant plus qu'on voit quand même qu'une grande partie de la jeunesse israélienne,
02:38 comme la jeunesse dans le monde entier, s'oppose à la guerre et lutte pour la paix, notamment dans cette région du monde.
02:45 Par contre la question c'est quel message est envoyé derrière, le message il est de dire que Sciences Po Paris,
02:50 mais comme tout un tas d'établissements, coupe leur pont avec, et ça c'est quand même très fréquent dans tout un tas de conflits dans le monde,
02:58 qu'il y a les établissements qui coupent leur lien... - Une remise en question. - Exactement.
03:04 Salomé Ockart, je voulais qu'on revienne un petit peu à cette idée d'un débat organisé à Sciences Po Paris dans les prochains jours,
03:10 est-ce que c'est vraiment réaliste selon vous ? Est-ce que les choses sont assez apaisées ? Est-ce que tout le monde peut se parler aujourd'hui ?
03:16 L'objectif c'est évidemment que les gens puissent se parler, après il faut que le débat soit encadré évidemment, et qu'il n'y ait pas de débats dedans.
03:24 Ce qu'on voit quand même c'est que le débat sur Israël-Palestine c'est un débat qui est extrêmement tendu, et ça ça date pas d'hier,
03:33 et le but évidemment est que l'ensemble des partis puissent discuter sur la question.
03:41 Le but quand même, et je le rappelle là-dessus, c'est que quand on se mobilise pour la Palestine, c'est de dire qu'on demande un cessez-le-feu,
03:48 qu'on s'oppose à une politique du gouvernement israélien qui massacre aujourd'hui plusieurs milliers de personnes,
03:57 et c'est là-dessus, et nous on pense que oui en effet il peut y avoir un débat, notamment parce que, et on en est convaincu,
04:04 la jeunesse elle est profondément mobilisée pour la paix, pour le cessez-le-feu, et évidemment il faut que le débat ait lieu dans tous les cas sur ce sujet-là.
04:14 Est-ce que vous pouvez entendre l'argument de certaines voix qui se sont élevées hier et qui disent "très bien ces jeunes, ces étudiants de Sciences Po demandent un cessez-le-feu pour Gaza,
04:26 mais on ne les entend pas beaucoup sur la libération des otages israéliens retenus par le Hamas,
04:32 on ne vous entend pas beaucoup sur une dénonciation des actes du Hamas, des attaques du 7 octobre dernier ?
04:39 Alors c'est vrai que c'est des arguments qu'on entend beaucoup, après nous de notre côté à l'UNEF, et c'est ce qu'on rappelle sans cesse,
04:47 c'est qu'évidemment qu'on a condamné ce qui s'est passé le 7 octobre, évidemment qu'on condamne bien sûr le Hamas qui ne représente pas la résistance palestinienne,
05:00 que le Hamas est quand même un groupe terroriste ultra-religieux qui veut imposer une société dans laquelle on ne se retrouve évidemment absolument pas,
05:08 et donc tout ça on le condamne, et évidemment que lorsqu'on parle du cessez-le-feu, de la fin de la guerre, donc la fin du massacre du peuple palestinien,
05:16 il faut évidemment aussi rappeler qu'il y a encore des otages qui vivent dans des conditions absolument abominables,
05:24 on parle aussi très peu, et c'est important je pense parce qu'il y a énormément quand même de données dans ce conflit-là,
05:29 mais la question des prisonniers politiques palestiniens, et donc en fait nous ce qu'on demande c'est quand même qu'il y ait,
05:36 il y a énormément de débats, et c'est pas aujourd'hui, et nous en tout cas à l'UNEF qu'on va résoudre des débats dans la région qui datent depuis 70 ans,
05:45 par contre c'est important quand même de rappeler qu'il s'agit là de dignité humaine, et que l'on est là pour rappeler,
05:52 et notamment la jeunesse est là pour rappeler qu'il faut tout simplement respecter les droits humains.
05:59 Je voulais juste vous faire entendre un document sonore, c'était lors d'un rassemblement aux Etats-Unis.
06:05 On entend là des étudiants américains chanter "Amas we love you", pardonnez-moi mais là c'est véritablement choquant pour le coup.
06:18 Est-ce que vous n'avez pas peur que ces images assez dures qu'on peut voir aux Etats-Unis, qu'on les voit aussi chez nous en France ?
06:26 Pour moi, et c'est pour ça que je parlais de l'importance du débat tout à l'heure, c'est qu'il est extrêmement important qu'il puisse y avoir un débat apaisé,
06:36 et notamment avec de réelles informations qui puissent circuler au sein de ce débat, parce qu'en effet, lorsqu'on entend les slogans que vous m'avez fait écouter,
06:46 en effet, nous c'est absolument pas un slogan que vous pourrez chanter en manif pour l'ensemble des raisons que je vous donnais tout à l'heure,
06:52 mais c'est pour ça aussi que sur cette question là, il est nécessaire de pouvoir avoir un débat au sein des universités,
06:57 et que l'ensemble des conférences qui devaient se tenir sur ces sujets là puissent se maintenir, notamment qu'il puisse y avoir des spécialistes qui puissent être invités sur cette question là.
07:09 Du débat, on l'a bien compris. Saloma Okar, juste en quelques mots, parce qu'il ne nous reste malheureusement plus beaucoup de temps,
07:13 c'est quoi la suite du mouvement ? Est-ce que vous appelez à une généralisation du mouvement dans d'autres écoles, dans d'autres universités françaises ?
07:20 Je pense que dans tous les cas, qu'on l'appelle ou non, le mouvement est en train de continuer.
07:25 Nous évidemment, on soutient l'ensemble des modes d'action que les étudiants choisiront pour se faire entendre, notamment que la jeunesse choisira pour se faire entendre.
07:33 Je pense que la jeunesse, elle a encore beaucoup de choses à dire sur ce conflit là, et en effet, la mobilisation et notamment la réappropriation des lieux d'études par les étudiants ne va pas cesser là avec la levée du blocage à Sciences Po.
07:46 Merci Salomé Okar, vous la vice-présidente du syndicat étudiant UNEF, merci d'avoir pris la parole sur RTL ce matin.