Le comédien Clovis Cornillac présente son dernier film "Un p'tit truc en plus" réalisé par Artus qui traite du handicap et de l'inclusion au sens large. Un film touchant et original sur un duo de braqueurs, qui pour échapper à la police s'introduisent dans un bus transportant un groupe de personnes en situation de handicap.
Category
📺
TVTranscription
00:00 Après ce temps particulièrement gris, on va mettre un peu de couleur dans votre matinée.
00:04 Clovis Cornillac nous a rejoint. Bonjour Clovis.
00:06 Bonjour.
00:07 Merci beaucoup d'être sur le plateau de Télématin.
00:09 Vous venez nous présenter votre dernier film qui s'appelle "Un petit truc en plus".
00:13 Et pour le coup, ce film a vraiment un petit truc en plus.
00:16 On a adoré le regarder ici avec toute l'équipe de Télématin.
00:19 Il traite du sujet du handicap, de l'inclusion au sens large d'une manière extrêmement touchante et drôle.
00:25 Comment vous le qualifieriez ce film-là Clovis ?
00:27 Est-ce que c'est un ovni cinématographique pour vous ?
00:30 En tous les cas, c'est original.
00:32 En tous les cas, je pense que ce que je trouve très joli dans le film et dans ce qu'a voulu faire Artus,
00:39 et je crois qu'il a vraiment réussi le film qu'il voulait faire, c'est justement qu'il ne traite pas vraiment du handicap.
00:46 Il met des acteurs avec qui on a envie de passer du temps.
00:51 C'est un film extrêmement joyeux parce qu'on approche toute une bande qui est absolument géniale et formidable.
00:59 Il a réussi à bosser avec eux. On a tous bossé ensemble.
01:02 Oui, c'est ce que j'allais dire. Vous avez réussi aussi à bosser avec eux.
01:05 Bien sûr, mais c'est le film d'Artus, donc il faut lui rendre hommage à cet endroit-là parce que le projet était très ambitieux.
01:11 Au départ, beaucoup de gens ont eu peur de rentrer dans cette aventure.
01:16 Oui, parce que racontez-nous en quelques mots. On va voir la bande-annonce dans un instant.
01:19 Oui, mais est-ce que vous pouvez nous faire un petit pitch sans trop en dire non plus ?
01:23 Sans dévoiler grand-chose, en gros, il y a deux personnages qui sont Artus et moi-même.
01:30 Je joue son père et ce sont deux braqueurs.
01:33 En fait, ils braquent une bijouterie et ils se sont garés sur une place handicapée.
01:39 Pas de bol, ils sortent de la bijouterie et la voiture a été enlevée.
01:42 Ils sont un peu dans la merde et ils passent à côté d'un bus.
01:47 C'est un bus où Alice et des personnes en situation de handicap vont partir en colo.
01:55 Ils trouvent ce moyen, c'est-à-dire rentrer dans le bus.
01:59 Artus essaie de faire comme s'il avait un souci et moi comme si j'étais son éducateur.
02:06 Ils vont se planquer dans cette colo et donc c'est petit à petit le rapport entre des gens dits normaux
02:16 avec des gens qui auraient un petit truc en plus.
02:19 C'est évidemment tout ça qu'on découvre avec beaucoup de bonheur et de délectation dans ce film.
02:23 On regarde la bande-annonce. Vous avez cité Alice, c'est évidemment Alice Belahidi.
02:27 On vous retrouve Chloé Skorniak ainsi qu'Artus. C'est son premier film en tant que réalisateur.
02:31 Regardez la bande-annonce.
02:35 On est en vacances ou on n'est pas en vacances ?
02:38 C'est pas grave, c'est pas grave, elle a l'habitude.
02:43 Allez, on se casse ! Allez, allez, allez !
02:46 Merde, y'a eu bruit dans la bagnole.
02:47 Je t'ai garé sur une place handicapée, tu t'attendais à quoi ?
02:49 T'as des nouvelles du nouveau ?
02:50 Sylvain ?
02:51 Ouais.
02:52 J'ai ses parents, là, il arrive.
02:53 Sylvain, c'est toi ?
02:54 Je suis Alice. Tu viens avec moi ?
02:57 Je vous présente Sylvain, les copains !
02:59 On peut y aller, là.
03:01 Qu'est-ce qu'on dit au chauffeur ?
03:02 Fils de pute !
03:05 On fait quoi, du coup ? T'es comme eux, là ?
03:07 Ah ouais, ouais.
03:10 C'est trop, c'est trop, c'est trop, j'ai essayé de trouver, j'ai essayé de trouver, j'ai essayé de trouver.
03:13 Ouais, juste une minute.
03:14 On va passer un été super ensemble, je suis hyper contente.
03:20 Très, très proche, là.
03:26 Très sûr.
03:27 Jouer nuit.
03:28 Et après, écrire des personnages.
03:30 Voilà, vous êtes évidemment tous bonnes personnes.
03:33 Vous êtes évidemment tous brillants, mais particulièrement cette bande de jeunes comédiens,
03:37 qui, on le précise, sont réellement porteurs du handicap qu'ils ont dans le film,
03:42 et tout ça sans aucune forme de caricature.
03:44 Par exemple, je disais qu'il y a un personnage qui est tout le temps déguisé dans le film,
03:48 et c'est vraiment le cas dans la vie.
03:49 Ah bah, les costumes que vous verrez dans le film de Boris, là, qu'on voit,
03:53 c'est déguisement à lui.
03:55 Et en fait, Artus a procédé comme ça, c'est-à-dire qu'en gros,
03:58 il a eu le schéma du film, et il a été casté tous les personnages,
04:03 et ensuite, il a écrit en pensant à eux.
04:06 Donc, il y a un vrai scénario, c'était pas une...
04:09 Contrairement à ce qu'on pourrait croire, c'était pas une colo,
04:12 mais on était tous ensemble, et il a écrit pour chaque personnage,
04:17 et développé en fonction de leur manière d'agir.
04:21 Typiquement, Boris qui se déguise tout le temps,
04:24 on a des personnages, c'est Stanislas qu'on voit sur le papotin,
04:32 qui effectivement a cette manière de parler comme un homme politique,
04:37 et c'est sa manière de parler, il est extrêmement drôle,
04:41 et voilà, tous ceux que vous allez voir dedans,
04:44 Arnaud est fan de Dalida, le tatouage de Dalida, c'est parce qu'il est fan de Dalida,
04:49 donc il a écrit en fonction...
04:51 - De chacun et de leur personnalité.
04:53 - Et en même temps, il les a emmenés dans le film.
04:55 - Et ça a dû être une sacrée aventure, ce tournage,
04:57 avec des comédiens dont c'est pas le métier.
05:00 - C'est pas le métier, mais ils avaient une envie folle,
05:04 et le rapport qu'Artus développe avec eux, a développé et développe avec eux,
05:10 est tellement simple, tellement direct, tellement vrai,
05:13 que ça nous a aussi emmenés, et j'espère que le film...
05:16 J'ai le sentiment, parce qu'on a fait beaucoup d'avant-premières,
05:19 les gens sortent en ayant envie de vivre avec eux.
05:23 Et nous, moi par exemple, j'avais pas de relation particulière
05:28 à cette population laissée un peu de côté.
05:31 - Ça a changé votre regard sur le handicap,
05:33 parce que vraiment, on en sort en se questionnant, bien sûr.
05:36 Ce film, il questionne, en plus de faire rire et d'émouvoir,
05:38 mais vous, personnellement.
05:40 - Non, non, vous questionnez plus.
05:42 C'est-à-dire que moi, j'étais un peu pareil,
05:44 je pense être quelqu'un... Ma nature est plutôt empathique,
05:47 j'aime les gens, donc j'essaye d'être gentil en général,
05:50 c'est comme ça que j'ai toujours abordé l'existence.
05:53 Mais c'est vrai que vis-à-vis des gens en situation de handicap,
05:56 par bienveillance, ne sachant pas comment aborder,
06:00 en fait, je les mets de côté.
06:02 C'est-à-dire que c'est un paradoxe, mais en étant gentil,
06:05 tu fais du mal, c'est un drôle de truc.
06:08 Et grâce à Artus, grâce à cette aventure, et grâce à eux tous,
06:12 c'est hyper simple.
06:14 C'est-à-dire qu'il faut arrêter de s'angoisser avec ça.
06:17 Si tu fais une erreur, si tu fais une connerie,
06:19 tout ça, c'est pas grave, c'est pas des chiens, c'est des gens.
06:23 Et donc, de temps en temps, tu sais pas comment toucher,
06:26 tu sais pas comment parler, puis en fait, tu trouves,
06:28 et ça swingue, et le film, je pense, donne ça,
06:31 c'est-à-dire que c'est ce désir qu'on a envie d'être avec eux.
06:35 - Ça s'appelle "Un petit truc en plus",
06:37 c'est le premier film de et avec Artus et Clovis Cornillac,
06:40 il est absolument génial.