• l’année dernière
Les deux anciens joueurs de l'OM Peter Luccin et Christophe Dugarry reviennent sur la bagarre qui a éclaté à la fin de la demi-finale de Coupe UEFA à Bologne en 1999,

Category

📺
TV
Transcription
00:00 Pendant tout le match, surtout sur les dix dernières minutes,
00:03 dû à ma couleur MT, et ce n'est pas une justification, je ne suis pas là en train de me justifier ou quoi que ce soit,
00:10 on entendait beaucoup de cris de singes.
00:12 Le match fini, je rentre tranquillement pour aller au vestiaire,
00:18 en plus on gagne, on passe, on fait le match nu, mais on passe,
00:21 donc il n'y avait pas lieu pour moi de faire quoi que ce soit.
00:25 Quand j'entends ces cris de singes, je leur montre avec de la gestuelle de continuer.
00:33 A partir de là, ce que les joueurs italiens me disent, c'est que j'avais fait des doigts.
00:38 Je peux vous le confirmer maintenant, parce que je dirais,
00:42 c'est du passé et je vous dirai les choses,
00:46 mais à aucun moment j'ai fait ce geste-là.
00:49 Aucune gestuelle, ça a été vraiment de dire "continuez".
00:54 Ça me fait plaisir, continuez à faire ces cris-là,
00:57 on est passé, on va en finale continuer.
00:59 Et à partir de là, j'entends "Peter, attention".
01:01 Donc là, je suis un peu à côté du tunnel et je vois 3 ou 4 joueurs qui sont en train d'arriver.
01:07 On rentre dans le tunnel, Christophe qui vient à la rescousse,
01:10 Patrick Blondo qui est en train de sauter là-bas et qui me découle de toute...
01:14 Tu prends un coup déjà ? Quand tu fais ce signe, juste après tu prends un coup ?
01:17 Non, je ne prends aucun coup à ce moment-là, parce qu'en plus, je ne sais pas ce qui se passe,
01:21 il y a plus de personnes. Après, dans le tunnel, il y a beaucoup plus de personnes.
01:26 Mais bon, moi, j'étais resté là-dedans.
01:28 Il n'y a pas que des joueurs, il y a des accompagnants, il y a des gens du stade,
01:31 il y a des observateurs, il y a les mecs du stade, il y a beaucoup de monde dans le tunnel.
01:35 Il y a beaucoup de monde, mais vraiment, le début de cette altercation,
01:41 ça a commencé vraiment comme ça.
01:43 C'est que les joueurs, après, ce qu'ils ont pu dire, que ce soit aux journalistes,
01:47 c'est que moi, j'avais fait des doigts ou des gestes obscènes au public.
01:56 Donc, c'est pour ça que j'ai dit, moi, à aucun moment, j'ai fait des gestes obscènes,
02:00 j'ai dit juste des gestes pour montrer qu'ils pouvaient continuer à faire ces cris de singe.
02:04 C'est tout. Et ça, c'est ma version. Cette version, ça n'a jamais...
02:08 Parce que ça a été vraiment ce qui s'est passé. C'est vraiment ce qui s'est passé.
02:11 Et toi, Duga, comment tu vis le truc à ce moment-là ?
02:14 Moi, je suis derrière. Je vois que les mecs, ils commencent à chahuter Peter,
02:20 alors sans le frapper non plus, mais à chahuter, à lui prendre les mains, à le bousculer.
02:25 Et puis moi, comme un idiot, un idiot fini, j'y vais, je rentre dans les brancards,
02:30 je cours et j'y vais. J'aurais pu arriver tranquillement en disant,
02:34 "Les gars, calmez-vous, c'est fini. Si c'est là, ça se serait bien passé."
02:36 Mais voilà, je suis un idiot fini.
02:38 Après, tu es dans un état de nerf aussi après une qualif.
02:41 Et je rentre. Oui, mais il n'y a aucune justification.
02:45 On a gagné, on est qualifié. Moi, les mecs, ils ne m'ont rien fait.
02:48 Je vois mon copain qui se fait un peu chahuter, mais il n'y a pas non plus.
02:52 Ils ne sont pas non plus en train de le rouer de coups.
02:53 Donc non, sincèrement, j'ai zéro excuse. Je suis fautif à 100% du truc.
02:59 Et je vais même aller plus loin. C'est presque moi qui déclenche le truc.
03:02 Parce que si je n'y vais pas comme un idiot, peut-être qu'après, il n'y a pas Patrick Blondeau,
03:07 il n'y a pas le reste, il n'y a pas tout ça qui déclenche.
03:09 Celui qui déclenche vraiment le truc.
03:11 Non, mais Christophe, je ne veux pas que Christophe non plus se mette tout sur le...
03:16 Parce que finalement, c'est vrai que moi, en faisant ces gestes-là, j'aurais pu éviter.
03:20 Mais s'il y avait vraiment quelque chose en moi qui me faisait un peu sortir de moi-même,
03:26 c'était un peu ces trucs, le racisme.
03:29 Donc c'est pour ça que là, j'ai perdu un peu le contrôle.
03:34 Ce moment-là, j'ai perdu un peu les pédales.
03:37 C'est pour ça que j'ai fait ces gestes-là, mais je vous le répète encore une fois,
03:42 il n'y a eu aucun geste hors scène de ma part.
03:46 Ça a été juste. Donc j'aurais pu arrêter, j'aurais pu ne pas faire ces gestes-là,
03:49 mais le racisme pour moi, c'était impossible.
03:53 - Et tu prends combien de matchs de suspension là, Peter ? - Rien, rien.
03:57 - Non, non, non, si, si, si, je prends, en plus que je ne joue pas la finale.
04:00 - Non, toi, tu as accumulé... Ah oui, moi j'avais vu que tu avais une accumulation de carton, en fait.
04:03 C'est pour ça que tu ne jouais pas la finale. - Ah ouais ?
04:05 - Bah moi, c'est ce que j'ai vu. Après, c'est vous qui l'avez vécu, vous savez mieux que moi.
04:09 - Je crois que j'ai pris deux ou trois matchs. - Ah oui ?
04:11 - Alors Dugas, toi, c'est sûr ? - Moi, j'en prends six.
04:13 - Ouais, c'est ça.
04:15 - Et après, qui en prend ? Blondo, il en prend aussi ?
04:17 - Alors Blondo aussi, alors parce que Blondo, effectivement,
04:20 il a mis un coup de tête à un CRS qui avait un casque quand même.
04:24 - Mais ça, c'est la fatigue. Il n'a pas vu qu'il était casqué.
04:27 - Non, je rigole, mais c'est incroyable.
04:30 - C'est incroyable, ouais. Alors, c'est vrai que c'est une scène quand même de la bagarre incroyable.
04:33 - Surtout qu'il ne jouait pas en plus, il est en tribune.
04:35 - Ouais, c'est ça. - Il y a des protections, il y a des grands plexiglas et tout ça.
04:38 Je ne sais pas comment il a réussi à sauter par-dessus le plexi.
04:42 - Il a sauté. - Il a sauté, mais il était haut quand même.

Recommandations