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  • 26/04/2024
Franck Tanguy reçoit Philippe Murer, Tarick Dali, François de Voyer et Marc Rousset.
Au programme des débats :
1) Iran/Israël : qui perd, qui gagne ?
2) Le salaire décent proposé par Michelin doit-il devenir obligatoire ?
3) Pourquoi tant de "JO bashing" ?

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Transcription
00:00 [Générique]
00:11 Bonjour, nouvelle émission de Tête à Clash. 4 invités, 3 sujets. Les invités. Tariq Dali.
00:18 Bonjour.
00:19 Philippe Murer. Un nouveau.
00:21 Marc Rousset. Marc Rousset, avec un très joli palmarès professionnel, est également un auteur.
00:27 Et il a écrit ce livre qui s'appelle "Notre faux ami, l'Amérique". Voilà.
00:33 Et j'ai carrément sous-titré "Pour une alliance avec la Russie".
00:36 Vous voyez qu'il est en plein dans l'actualité. Ce livre est bien distribué, je crois.
00:42 Donc on peut le trouver facilement. OK. Très bien. Bienvenue à vous, M. Rousset.
00:46 Merci.
00:46 Et le dernier, c'est François Devoyer. Bonjour, François.
00:49 Bonjour, Franck.
00:50 OK. Allez, 3 sujets. Le premier sujet, c'est Iran-Israël. Donc cette guerre qui dure depuis plus de 6 mois.
00:56 Il y a eu attaque et contre-attaque. Ma question, c'est qui gagne, qui perd dans cette séquence ? Premier sujet.
01:01 Le deuxième sujet, c'est quelque chose qui m'a paru parfaitement intéressant et très dans l'air du temps.
01:08 C'est le président de Michelin qui a parlé de salaire décent. Et pas seulement de salaire décent en France,
01:14 mais de salaire décent dans le monde. Et il parlait de ses salariés.
01:18 On va voir de quelle manière ça peut avoir des répercussions dans notre pays.
01:23 Et puis le troisième sujet, c'est les JO. On est à moins de 3 mois du début. Et je me demande pourquoi le JO bashing,
01:32 pourquoi l'opposition aux JO continue en France. Voilà, j'ai quelques éléments de réponse.
01:37 Et j'ai des intervenants qui vont être pertinents là-dessus. Allez, on se retrouve dans quelques secondes pour le premier sujet.
01:42 [Générique]
02:05 Premier sujet, Iran et puis Israël. Il y a eu, à l'origine, en dehors de l'attaque du Hamas en octobre,
02:14 il y a eu le bombardement du consulat iranien en Syrie. Il y a eu une réplique, il y a quelques jours,
02:22 d'un envoi de 300 drones et missiles sur Israël avec des résultats qui sont extrêmement faibles.
02:28 Pour autant, c'est une... alors je vois, j'ai vu dans le reflet que Willy Muir n'était pas forcément d'accord.
02:35 C'est très intéressant. Pour autant, je voulais savoir si on pouvait désigner clairement des gagnants.
02:41 Et bien c'est M. Rousset, Marc Rousset qui s'y colle.
02:45 – Eh bien je ferais la distinction sur deux idées. Je pense qu'Israël est plutôt en train de gagner la guerre contre le Hamas.
02:53 En tout cas, vous savez ce qu'avait dit Maréchal Foch, "je n'ai pas celui qui a gagné la guerre,
02:59 mais je connais bien celui qui l'aurait perdue".
03:01 C'est-à-dire en ayant, contrairement à la doxa mondiale, eu le courage de continuer la guerre,
03:08 parce que si elle avait arrêté la guerre, à ce moment-là,
03:10 elle a perdu la face dans le monde musulman et ça aurait été une erreur stratégique à terme.
03:14 Par contre, en ce qui concerne l'échiquier stratégique, en ce qui concerne l'Iran-Israël,
03:24 là je dirais que les deux partenaires sont à égalité sur l'échiquier.
03:28 Il n'y en a aucun qui ne veut pas aller jusqu'au bout.
03:34 La dernière attaque de l'Iran, elle a été annoncée.
03:38 Il y a eu un nombre limité. Les missiles, les drones ont été arrêtés.
03:43 Mais il faut savoir que si demain il y a une attaque surprise avec plus de missiles,
03:47 pour l'Israël, qui, je vous rappelle, fait 21 000 km²,
03:51 c'est-à-dire le tiers de l'Aquitaine, ça peut être absolument dramatique.
03:56 Et d'autre part, l'Iran aussi est préoccupé à cause de ses populations qui sont…
04:02 – En révolte.
04:03 – Un peu en révolte, c'est ça.
04:05 Il y a quand même le danger du bombardement nucléaire de ses installations.
04:10 Et donc elle n'a pas intérêt non plus, avec un risque avec l'Amérique ou Israël à lui tout seul,
04:15 de pousser les choses très loin.
04:17 Donc pour moi, les deux ennemis fondamentaux…
04:19 – C'est statu quo.
04:20 – Voilà. Mais par contre, sur le Hamas, contrairement à ce que les gens disent,
04:24 et le politiquement correct, moi je pense qu'Israël a bien fait de continuer la guerre.
04:31 Parce que lorsqu'on a été quand même victime d'une attaque aussi cruelle,
04:34 ça c'est pas les médias politiquement corrects qui disent "c'est la vérité",
04:38 eh bien ne pas aller jusqu'au bout contre la repression,
04:42 quitte à ce qu'il y ait 10 fois ou 20 fois plus de morts.
04:44 Mais le fait même d'être attaqué de cette façon, d'une façon aussi terrible,
04:48 ne pas riposter, aller jusqu'au bout, c'est une preuve de faiblesse.
04:51 – Alors la question c'est quand même…
04:52 – Finissons-en.
04:53 – Est-ce que, effectivement, ça a été terrible cette attaque du Hamas du 7 octobre ?
04:57 Une attaque terroriste, très clairement.
04:59 Mais est-ce qu'il faut répondre aussi violemment et aussi inhumainement que les terroristes ?
05:04 C'est la question. Est-ce qu'on se met pas au niveau des terroristes ?
05:06 – Je dis oui dans le monde musulman.
05:08 – Parce que là ça consiste à raser, pour l'instant, Gaza.
05:10 En gros, méthodiquement, tout est rasé, il n'y a plus une seule infrastructure.
05:14 – C'est ça, 300 km², 4000 habitants au km², donc on voit la densité, tout rasé, la famine.
05:22 En fait, Israël, malheureusement pour eux, sont en train de perdre au niveau de l'image,
05:27 au niveau de l'image d'Israël, ils ont reculé de façon énorme dans le monde,
05:31 et c'est pour ça que, quelque part, Netanyahou, qui lui aussi perd beaucoup en termes de popularité,
05:37 et s'il y avait des élections anticipées, il serait balayé du pouvoir,
05:40 en fait il est dans une impasse totale, et c'est pour ça aussi qu'on a l'impression
05:44 qu'il essaye d'élargir une guerre régionale.
05:46 – Mais sur l'Iran-Israël, moi j'ai eu le sentiment qu'en fait c'était presque deux façades.
05:52 L'Iran avait dit "on va vous attaquer", ce qui a permis à tout le monde de se positionner, et puis voilà.
05:59 – Oui, mais voilà, mais il y a des enseignements, vous avez raison,
06:02 la riposte de l'Iran a été militairement relativement faible,
06:05 mais eux aussi ne pouvaient pas laisser attaquer un consulat,
06:09 donc un lieu diplomatique sans rien faire, ils ont répliqué légèrement,
06:12 mais il y a eu quand même des dégâts, et Israël a répliqué encore plus légèrement,
06:16 parce que les Américains ont dit non.
06:18 Mais il y a trois choses, trois leçons à en tirer,
06:21 premièrement au niveau international face à Israël,
06:23 c'est que les pays se disent qu'on peut maintenant riposter à Israël
06:27 sans risquer une riposte dix fois plus meurtrière.
06:30 La deuxième chose c'est qu'on peut riposter à Israël et faire des dégâts,
06:34 parce qu'ils ont fait des dégâts, l'Iran, dans…
06:37 – Parce qu'il y a très peu d'images, on dit que le don de fer aidé par les États-Unis,
06:41 l'Angleterre et la France, c'est…
06:44 – Oui, mais ça ça a été attendu, mais la base militaire, par contre,
06:47 a été touchée par des missiles, et touchée de façon assez importante,
06:50 c'est une base importante, et la troisième chose…
06:53 – C'est la base d'où se répartit les avions qui sont allés bombarder le consulat.
06:56 – D'ailleurs, et troisième chose, c'est que les États-Unis
06:59 ne sont pas prêts à soutenir Israël envers et contre tout,
07:02 ils ont dit non à une opération militaire importante d'Israël,
07:05 ils ne seraient pas derrière eux, donc moi je trouve que Israël,
07:08 et surtout c'est Netanyahou qui est extrêmement fragilisé,
07:11 il n'a pas réussi à faire la guerre régionale,
07:13 on a l'impression qu'il voulait élargir, et il se retrouve dans une impasse totale,
07:17 parce qu'il n'y a pas de but militaire défini dans l'opération de Gaza.
07:21 – Tariq Dali.
07:22 – Je crois quand même, effectivement, vous l'avez dit vous-même,
07:25 qu'il y a quand même pas mal de mise en scène au début,
07:27 parce que je n'ai pas l'impression que l'un comme l'autre
07:30 ait vraiment eu envie de détruire l'autre,
07:32 ni l'Iran n'avait envie de détruire Israël, ni Israël n'avait envie de détruire l'Iran.
07:36 En revanche, quand même, il y a quelque chose que vous avez oublié de dire,
07:39 c'est que l'attaque initiale, celle du 1er avril,
07:43 du bombardement du consulat iranien à Damas,
07:47 s'est soldée quand même par la mort de deux généraux,
07:50 dont l'un des deux était le go-between avec le Hamas.
07:55 C'était le type qui était en relation avec le Hamas.
07:58 Donc Israël a quand même éliminé cet individu.
08:01 – Mission accomplie, vous avez deux fois dit ça.
08:04 – Mission accomplie.
08:05 L'Iran derrière, pour des raisons de politique intérieure,
08:08 pour détourner le regard en disant "Israël c'est des méchants,
08:10 vous allez voir ce que vous allez voir",
08:12 ils ont balancé leurs missiles, tout en sachant très bien
08:14 qu'ils ne feraient pas beaucoup de dégâts.
08:16 Donc je pense quand même qu'il y a pas mal de, comme vous l'avez dit,
08:20 de mise en scène là-dedans.
08:21 – Mais est-ce que ça prouve pas quand même que les Iraniens
08:24 n'ont pas tant de moyens que ça pour attaquer Israël ?
08:28 – Mais bien entendu, bien entendu, d'autant que,
08:30 et vous l'avez dit vous-même, Israël non seulement est soutenu
08:32 par les États-Unis par exemple, mais il est soutenu aussi par la Jordanie,
08:35 et les pays arabes, les pays arabes…
08:37 – Oui parce que la Jordanie a autorisé la France à intervenir sur les missiles.
08:41 – Absolument, absolument, il ne faut pas oublier ça.
08:43 – C'est ça, mais l'Iran est à deux doigts d'avoir la bombe nucléaire.
08:46 – C'est ça, voilà.
08:47 – Dans quelques mois.
08:48 – C'est exactement ça.
08:49 – Donc évidemment qu'ils n'ont pas envie de subir une attaque massive
08:52 et de ruiner un programme qu'ils ont mis 20 ans à construire.
08:54 Ce qui explique aussi certaines choses dans cette affaire.
08:56 – Les experts disent grosso modo que l'Iran est pratiquement capable
09:01 de fabriquer 4 bombes, mais il manque un point technique très précis
09:05 qu'il n'arrive pas à maîtriser.
09:07 Et c'est là-dessus que Donald Trump, déjà à l'époque où il était aux affaires,
09:11 il avait dit "attention l'Iran etc."
09:13 On lui a rayonné, mais effectivement il y a toujours ce problème-là.
09:16 Et Israël effectivement ne fait très attention à ça.
09:19 – Parce que dans la zone, personne ne veut que l'Iran…
09:21 – Personne ne veut que l'Iran…
09:22 – On pourrait penser qu'il n'y a qu'Israël qui se sent intéressé, mais pas du tout.
09:24 – Personne, ni les Séoudiens, ni les Jordaniens, aucun pays arabe…
09:27 – Tout le monde subit, se pose au banquier.
09:29 – Bien entendu, aucun pays arabe ne veut que l'Iran détienne la bombe atomique.
09:32 – Les autres pays non plus parce que ça fait une course.
09:34 – Une course à la bombe nucléaire en Arabie Saoudite et en tout le Moyen-Orient.
09:38 – Bien sûr. – François de Voyez.
09:40 – Alors, j'aurais un premier point qui n'a pas été abordé.
09:44 Financièrement, c'est l'Iran qui gagne, puisque le dôme de fer a un coût très élevé.
09:49 Les experts ont… je change, mais généralement on est dans un rapport de 5 à 10 en coûts,
09:57 entre les dépenses de l'Iran pour cette attaque maîtrisée et pour la réponse israélienne.
10:04 Donc la réponse israélienne a coûté très cher, chaque site d'intervention c'est environ 50 000 dollars.
10:09 Donc c'est très important.
10:11 En termes d'image, c'est Israël qui a gagné, c'est très net,
10:14 puisque effectivement, à l'exception de ce bâtiment, mais on n'a pas eu d'image,
10:19 c'est resté très confidentiel, on a eu le sentiment qu'Israël était parfaitement protégé.
10:25 Et en revanche, moi, à titre personnel, je pense que le vrai gagnant,
10:28 ce sont les États-Unis qui ont montré qu'ils restaient la police du Proche-Orient.
10:33 Qui ont maîtrisé d'un côté les outils, qui aujourd'hui calment les velléités des uns et des autres,
10:40 en particulier de l'Iran, qui tiennent en laisse, je suis un peu rude, mais l'Égypte,
10:45 qui clairement ne bougera pas d'une oreille sans l'assentiment américain.
10:52 Donc je trouve que là où les Américains ont perdu en influence ailleurs,
10:57 ils réussissent au Proche-Orient à montrer qu'ils sont les seuls arbitres,
11:01 mais on danse sur un volcan, c'est-à-dire que sur le fond, on sent,
11:05 moi ça me rappelle tout de même de plus en plus entre le conflit entre la Russie et l'Ukraine,
11:10 et ce qui se passe au Proche-Orient, il y a vraiment un sentiment de montée des périls,
11:15 où chaque élément vient s'ajouter, on oublie toujours qu'avant 1914,
11:18 il y a les tensions dans les Balkans, les tensions coloniales au Maroc,
11:22 petit à petit, les choses se mettent en place, et il suffit ensuite d'un incident
11:25 qui aurait pu être anecdotique dix ans avant l'assassinat de l'archiduc.
11:30 – Non, exactement.
11:31 – L'assassinat de l'archiduc François Ferdinand, en soi, dix ans plus tôt,
11:35 n'aurait sans doute entraîné aucun conflit mondial,
11:39 et là on sent qu'on rentre dans cette période de montée des périls très inquiétante,
11:44 où le premier faut pas, et Dieu sait qu'il peut arriver rapidement,
11:47 quand on a quelqu'un comme Netanyahou d'un côté, Vladimir Poutine, Zelensky,
11:55 avec toutes les tensions qui peuvent exister dans ces pays,
11:59 – Éventuellement Trump en novembre.
12:01 – Éventuellement Trump, Joe Biden qui est dans un état de sénibilité
12:06 assez avancé et assez inquiétant, donc là, moi c'est cette angoisse qui monte que je trouve…
12:11 – Donc ça vous fait plus penser à 1914 qu'à 1939.
12:14 – Oui, et elle est très juste, si je me permets de rebondir sur ce que tu dis François,
12:18 parce que c'est juste, 1914 c'est finalement l'Allemagne qui avait acquis,
12:21 grâce à la mondialisation d'alors, une puissance très importante en 60 ans,
12:26 et qui veut en retirer les fruits et les dividendes, et l'Allemagne est bloquée.
12:30 Et on a cette chose avec le piège de Tussiglid d'ailleurs,
12:33 avec les États-Unis qui sont en train de descendre,
12:35 pendant que la Chine est en train de monter, donc il y a ce péril qui arrive,
12:38 avec, tu as raison, d'une certaine manière pour une fois les États-Unis,
12:42 qui étaient plutôt en perte de vitesse de soutenir Israël,
12:44 et ça lui posait des problèmes dans la région, il faut quand même rappeler
12:47 que le Proche-Orient, l'Arabie Saoudite est partie dans les briques,
12:50 donc ils sont quand même contestés, et puis toute leur puissance repose
12:54 sur quelque chose quand même qu'on a l'impression de plus en plus préviable,
12:57 puisque c'est une puissance navale d'abord, elle contrôle les mers du monde,
13:00 elle les contrôle avec ses porte-avions, et les missiles hypersoniques,
13:03 en fait, peuvent détruire tous les porte-avions à tout instant.
13:06 Donc c'est extrêmement dangereux parce qu'à ce point-là,
13:08 la puissance américaine se retrouverait à nu, et tout le monde se rendrait compte
13:11 qu'il n'y a pas d'hégémonie américaine, puisque la puissance navale n'est plus là.
13:14 Enfin, je caricature encore.
13:16 – Non mais de ce point de vue, c'est très intéressant,
13:18 parce que la maîtrise des mers me semble-t-il,
13:20 et effectivement le cœur du succès géopolitique,
13:23 il l'est d'autant plus à l'heure où la mondialisation ne tient qu'à une chose,
13:27 c'est aux portes-containers, et au fait aux voies navales,
13:30 et à leur très bas coût énergétique, d'ailleurs assez artificiel.
13:35 Et de ce point de vue, j'ajoute un autre succès à la politique américaine,
13:40 en Israël, dans la mer Rouge en particulier,
13:43 c'est tout de même le succès en mer Noire, avec la Crimée,
13:47 où les Anglais, puisque ce sont les Anglais derrière le succès des forces ukrainiennes,
13:53 ont réussi tout de même à circonscrire la marine russe,
13:56 qui peut difficilement aujourd'hui sortir les portes, qui ne bouge plus.
13:59 – Qui ne bouge plus en fait, à la fois le boycott…
14:01 – Et de ce point de vue, les anglo-saxons restent, en tout cas,
14:04 ont souhaité montrer ces deux dernières années,
14:07 qu'il reste la grande puissance maritime mondiale,
14:10 et on voit que les efforts de la Chine, aujourd'hui,
14:13 dans les îles Philippines et tout ça, on sent que c'est là qu'il va y avoir la conscience.
14:18 – Juste un mot, je voudrais revenir sur ce qu'a dit Tariq Dali,
14:22 sur le fait que deux généraux ont été tués pendant l'attaque du consulat,
14:26 que l'un des deux était le contact avec le Hamas,
14:30 parce qu'on découvre quand même que l'attaque du Hamas,
14:32 en réalité, a été commanditée par l'Iran.
14:36 – Alors que l'Iran a essayé de faire croire qu'elle n'était pas au courant.
14:38 – Exactement, et que derrière ça, l'Iran étant un proxy de la Russie,
14:43 il est aussi possible que derrière ça, il y ait eu la volonté de créer un deuxième front,
14:48 et d'ailleurs ça a pas mal fonctionné, pour détourner le regard,
14:52 et aussi la puissance américaine et le flux d'armes dans la région,
14:56 plutôt que du côté de l'Ukraine.
14:58 – C'est très contesté le fait que l'Iran soit derrière,
15:01 et demander au Hamas de le faire.
15:03 – L'Iran était au courant, mais est-ce que…
15:05 – L'Iran était au courant, c'est évident.
15:08 – … que l'Iran, que le Hamas lui ait dit un jour avant, nous allons attaquer, c'est possible.
15:10 – C'est évident. – Mais il n'y a aucune preuve de ça.
15:13 – Et pourtant, c'est à ça, le crime, on va dire, profite bien à l'Iran, d'une part,
15:18 et s'il profite à l'Iran, le crime profite aussi à la Russie.
15:22 – Le crime d'Israël de faire la guerre contre le terrorisme à la bouche,
15:26 ça c'est autre chose, on a vu depuis 20 ans, ça fait des tensions et ça crée des guerres.
15:29 – Absolument.
15:30 – De penser qu'on va tuer un général, ou une personne comme ça, par-ci, par-là,
15:34 va arrêter, va nous permettre de gagner le terrorisme,
15:37 ça crée plutôt du terrorisme plutôt que ça l'arrête.
15:39 – Marc Rousset.
15:40 – Je voulais juste faire une remarque sur ce qu'a dit notre ami.
15:44 C'est une petite erreur d'analyse selon moi, c'est que ce qui se passe en mer Noire,
15:52 ce n'est pas du tout la puissance américaine et anglaise, les deux, ou l'OTAN même,
15:59 contre la marine russe, c'est le problème des missiles, des armes hypersoniques,
16:08 par rapport aux moyens classiques jusqu'à présent qui étaient les forces navales, etc.
16:13 Je dirais même que c'est le contraire, c'est que s'il y a un pays qui a aujourd'hui la supériorité
16:18 et qui est la véritable première puissance militaire au monde,
16:21 ce n'est pas du tout l'Amérique en forces guerrières, mais c'est bien la Russie,
16:25 parce que qu'est-ce qui a 20 ans d'avance sur les armes hypersoniques ?
16:28 Qu'est-ce qu'il y a de plus puissant que la Russie ? Qu'est-ce qu'ils montrent en Ukraine ?
16:31 – On ne les voit pas exercer, pardon, les armes hypersoniques, on en entend parler,
16:35 moi je ne les ai pas vues… – Mais ils sont en réserve.
16:38 – Pour autant la Russie… – Tout ce qui est hypersonique,
16:40 il exerce, il y en a qui ont été lancés en Ukraine et ça a très bien fonctionné.
16:43 En revanche, là où vous allez un petit peu loin, oui les Russes ont de l'avance
16:47 sur les armes hypersoniques et quelques armes, il y a une forme de génie scientifique russe,
16:51 quand même, il faut le dire, mais attention, les Américains, certes c'était des puissances moins fortes,
16:57 généralement quand ils attaquent, la conquête du ciel, et donc la maîtrise du ciel
17:03 qu'ils obtiennent rapidement, et ils gagnent les guerres comme ça.
17:05 On voit bien que les Russes, bien qu'ils soient très proches de l'Ukraine,
17:08 ce qui est quand même facilitateur, ils sont à la frontière, 500 km, l'Ukraine c'est 150.
17:12 – Ils connaissent parfaitement le terrain.
17:14 – Ils connaissent parfaitement le terrain pour l'avoir pratiqué pendant 80 ans,
17:16 voire des centaines d'années, eh bien ils n'ont pas la maîtrise du ciel,
17:19 donc je dirais quand même, les Russes ont des forces, mais les Américains en ont moins.
17:25 – Ils ne parviennent que péniblement… – Pas tous ensemble.
17:29 – Les Russes ont la maîtrise du ciel actuellement.
17:31 – Bien sûr, bien sûr.
17:33 – Pas du tout.
17:34 – La preuve c'est qu'ils ne peuvent pas attaquer le territoire ukrainien,
17:38 et qu'ils sont obligés de rester… – Le territoire ukrainien, première nouvelle,
17:42 – Les avions russes, a priori, ne passent pas la frontière.
17:45 – Les centrales électriques sont bombardées à 60%, etc.
17:49 Actuellement, si justement la Russie est en train de gagner la guerre,
17:54 c'est à cause de sa puissance au niveau de l'artillerie,
17:57 et de la puissance, la suprématie aérienne.
18:00 – François de Voyer est clairement pas d'accord.
18:02 Si on met deux ans et demi à atteindre Charleroi, nous en partant de Paris,
18:05 je pense qu'on ne considérerait pas ça comme une immense victoire.
18:08 Dans les faits, tout le monde a été effaré par les difficultés de l'armée russe.
18:14 Ce que l'on peut dire… – Non, non, non…
18:16 – L'armée russe, il est… – L'échec de Kiev, deux ans et demi,
18:21 François de Voyer, Tariq Dali et Marc Rousset.
18:25 – Alors, je termine simplement.
18:27 Donc, tout le monde, et vraiment littéralement tous les experts
18:30 qui imaginaient l'armée russe comme quelque chose de phénoménal,
18:33 qui avait été merveilleusement vendue, en particulier dans les défilés du 9 mai,
18:36 qui sont très impressionnants, et qui donnaient l'image d'une armée parfaite, exercée, etc.
18:41 a montré des défaillances immenses, stratégiques, dans le recrutement,
18:45 enfin sur énormément de sujets.
18:47 Et simplement, ce que l'on peut dire, et là on se rejoindra peut-être,
18:52 c'est qu'en revanche, l'armée russe est en train de se former.
18:55 Parce que quelles sont les meilleures armées de demain ?
18:57 C'est celles qui ont expérimenté leur propre faiblesse aujourd'hui.
19:01 Et elle apprend, et c'est là où effectivement, dans quelques années,
19:05 et c'est ça qui inquiète les Américains, là, la Russie peut devenir vraiment inquiétante,
19:09 parce que justement, elles auront expérimenté leur propre guerre.
19:12 – Je fais référence à ce que vous parliez de Gaza tout à l'heure,
19:14 on reproche à Israël d'avoir fait la guerre à Gaza,
19:16 c'est-à-dire que les Russes font la guerre à moitié, c'est tout.
19:19 C'est que Israël a voulu détruire Gaza, effectivement, détruire Gaza,
19:22 on a fait la guerre, mais les Russes n'ont pas voulu détruire l'Ukraine,
19:25 ils n'ont pas rêvé, s'ils avaient vraiment voulu aller à Kiev et tout,
19:28 raser et tout, ils l'auraient fait, enfin voilà, c'est aussi simple que ça.
19:31 – C'est une guerre civile, c'est une guerre contre les civils à Gaza.
19:33 – Non mais je ne parle pas de Gaza, je parle de l'Ukraine,
19:37 je dis, ils ne veulent pas une guerre civile entre Slaves, etc.
19:39 et la Russie n'a pas voulu, si la Russie avait voulu balancer tout le monde
19:42 et écraser tout en une semaine, et être à Kiev, ça aurait été réglé.
19:45 – En effet, ils ont voulu aller à Kiev et ils se sont pris une grosse veste.
19:50 – Non, je dis, je te pèse des mots, c'est un non-sens,
19:53 ce qui vient d'être dit pour moi, c'est une non-compréhension de ce qui s'est passé.
19:57 La Russie n'est pas du tout rentrée en guerre, elle est partie avec 150 000 hommes,
20:01 on ne part pas avec 150 000 hommes, elle est partie pour impressionner l'Ukraine,
20:04 et au contraire c'est une victoire stratégique terrible,
20:07 puisqu'avec 150 000 hommes, alors que les Ukrainiens,
20:10 qui étaient déjà préparés, puisque c'est eux qui ont déclenché la guerre dans le Donbass,
20:14 ils avaient déjà 500 000 hommes en phase 2,
20:16 et les Russes ont réussi à maîtriser tout le Donbass,
20:21 ça a été au contraire une victoire stratégique, avec un nombre de morts,
20:25 avec un nombre de l'unité…
20:27 – Parlez-en à toutes les mères qui ont perdu leurs enfants là-bas,
20:29 je pense qu'elles auront…
20:30 – Actuellement, il y a à peu près, le nombre de morts,
20:32 c'est comme la frontière israélite, c'est de 1 à 8,
20:35 il y a à peu près, au moins 400 000 Ukrainiens tués,
20:38 – Inversion, on est même en face.
20:39 – Il y en a 80 000 Russes alors.
20:41 – C'est surtout les Ukrainiens qui meurent, c'est le moins…
20:43 – Ecoutez…
20:44 – 80 000 et 400 000, non, c'est pas quasiment une seconde.
20:46 – C'est une certitude, actuellement c'est encore pire,
20:50 avant c'était 1 à 8, maintenant ça doit être 1 à 10 ou 1 à 15,
20:53 la disproportion des tirs d'artillerie, mais bien sûr,
20:56 en plus ils n'ont plus de munitions,
20:58 – Non mais là vous parlez en fait, d'informations qui sont peu fiables.
21:01 – Non mais au départ, c'est un non-sens, c'est justement la propagande occidentale,
21:04 qui présente les choses comme cela.
21:06 Les Russes, en mars, ils étaient même prêts à conclure un traité de paix,
21:11 ils ne sont pas du tout partis pour envahir l'Ukraine,
21:14 ça a été au contraire un repris stratégique,
21:16 et avec 150 000 hommes, de réussir à garder tout ce qu'ils ont réussi à conquérir.
21:22 Alors l'apocalyptique petit recul militaire, ça a été l'aéroport au sud de Kiev,
21:28 là je suis d'accord, parce que les Ukrainiens étaient hyper armés,
21:31 et l'aérodrome n'a pas pu être conquis par les parachutistes russes,
21:35 contrairement d'ailleurs à ce qu'a dit Poutine,
21:38 lors de son interview avec Tucker Carlson,
21:41 comme quoi il aurait reculé à Kiev,
21:44 parce qu'il s'était engagé lors des négociations en mars à Istanbul.
21:48 – Non mais clairement, et notre conversation reflète quand même,
21:51 le brouillard informationnel, avec la très grande difficulté à avoir des chiffres réels,
21:57 il y a quand même des images vidéo, il y a quand même un certain nombre de témoignages,
22:00 mais c'est difficile effectivement.
22:02 Allez, j'ai bien compris qu'on n'allait pas vous mettre d'accord,
22:05 mais c'est pas aujourd'hui que ça va arriver.
22:07 – Chacun ses vérités.
22:08 – Oui, et dans tous les cas, on se retrouve dans quelques secondes
22:10 pour le deuxième sujet, à tout de suite.
22:12 [Générique]
22:28 Alors si le premier sujet était sur ce qui se passait en Gaza-Israël,
22:34 et puis une petite extension en Ukraine,
22:36 le deuxième sujet nous fait complètement changer d'univers.
22:40 On va là chez Michelin, et le patron de Michelin, qui s'appelle Florent Menegau,
22:45 qui n'est donc pas issu de la dynastie Michelin,
22:49 vient de déclarer que son entreprise, plus de 100 000 salariés dans le monde,
22:55 avait décidé de mettre en place… – 130 000.
22:58 – 130 000, c'est vraiment une très grosse boîte,
23:00 c'est d'ailleurs le numéro un des pneus dans le monde,
23:02 grande fierté française, a mis en place le salaire d'essence
23:07 dans toutes ses usines, dans tous ses bureaux,
23:11 et ce salaire d'essence, ça veut dire en gros,
23:13 suffisamment pour une famille de quatre, deux adultes, deux enfants,
23:19 pour se loger, se nourrir, payer l'éducation et faire un peu d'épargne.
23:26 Et ce sujet me semble presque un vrai sujet de présidentiel,
23:32 un sujet clivant et structurant pour un pays,
23:36 et je me demandais quel allait pouvoir être l'écho de cette mesure,
23:41 en France, et puis peut-être dans le monde.
23:43 Et c'est Philippe Murer qui intervient en premier.
23:45 – Philippe, on risque de vous décevoir,
23:47 je n'ai pas du tout la même vision que vous, je suis désolé.
23:49 – D'accord, ça m'étonne quand même, c'est ça qui est intéressant.
23:53 – En fait, c'est vrai que personne ne peut être con que l'idée
23:57 d'un salaire minimum d'essence pour que tous les travailleurs vivent,
24:00 ça c'est clair.
24:01 Bon alors, c'est l'initiative d'une entreprise qui au départ,
24:05 n'était pas nationaliste, mais qui a complètement changé,
24:07 qui était patriote, qui est devenue mondialiste.
24:09 Jean-Dominique Sénard, l'ancien patron de Mechelin,
24:11 et celui-là même, sont des mondialistes.
24:13 Et d'ailleurs, c'est une vision mondialiste.
24:15 – Cette entreprise, elle fait 28 milliards de chiffres d'affaires,
24:18 2 milliards de résultats nets.
24:19 C'est gigantesque, pour ceux qui connaissent la rentabilité des entreprises.
24:23 – C'est pas une énorme LVMH, mais c'est quand même très bien.
24:26 – Ah, c'est gigantesque, 8% de chiffres d'affaires,
24:28 beaucoup d'entreprises en France rêveraient d'avoir 8%, beaucoup, beaucoup.
24:31 – Les marges dans l'automobile ont beaucoup monté ces dernières années.
24:35 – Et le salaire, bon, le salaire d'essence en France,
24:38 ils disent que c'est 20% au-dessus du SMIC.
24:41 Ils sont payés ces salaires-là, chez Mechelin déjà,
24:43 ça ne va rien changer en France, parce que dans l'industrie,
24:45 les gens sont bien payés, parce que l'industrie,
24:47 c'est là où il y a de la productivité, de la richesse, et on paie bien les salariés.
24:51 Donc ça ne va rien changer pour les salariés en France,
24:53 que Mechelin a tendance à virer petit à petit d'abord,
24:56 pour les remplacer par des salariés moins payés dans des pays moins chers,
25:00 en France ou en Allemagne.
25:02 Donc en fait, c'était mon premier point, ils achètent une morale à peu de frais, quoi.
25:06 Finalement, ils délocalisent pour faire baisser les salaires,
25:09 mais ils disent "on est pour des salaires décents".
25:11 Ils défendent la mondialisation, ce sont des mondialistes,
25:14 qui écrasent les salaires des gens, en France c'est -5% sur les trois dernières années,
25:18 le salaire moyen, quand on ajuste l'inflation,
25:21 et c'est à peu près pareil dans toute l'Europe.
25:23 Donc ça c'est le premier point, donc ils achètent une morale à peu de frais,
25:26 alors qu'en fait, ils font baisser les salaires de façon volontaire.
25:29 D'ailleurs, je suis sûr que c'est un immigrationniste,
25:31 qui aime bien l'écrasement des salaires, par la venue d'immigrés.
25:34 - Vous parlez de Florent Ménégault, hein ?
25:35 - Oui, comme beaucoup de mondialistes, qui sont généralement immigrationnistes en même temps.
25:39 Mais qui est derrière ça ? Je suis allé fouiller, en fait, pour l'émission,
25:43 parce que je n'avais pas eu le temps de le faire, j'avais pas eu l'idée de le faire.
25:45 Et c'est intéressant. En fait, c'est le pacte mondial des Nations Unies.
25:50 - Alors, c'est fait d'abord, leurs informations, celles de Michelin,
25:56 sont issues d'une association suisse, qui s'appelle "Fair Wage".
26:00 - D'accord, je croyais "Forum économique mondial".
26:02 - Non, non, non, "Fair Wage Network".
26:04 - D'accord, mais tout ça est lié,
26:06 alors, "association liée à qui", ça serait intéressant de creuser,
26:09 mais c'est le pacte mondial, ils l'ont dit, des Nations Unies.
26:12 - D'accord.
26:13 - Avec égalité des sexes, climat, eau, ressources en eau, salaire décent.
26:19 - Mais vous avez l'air de dire que c'est pas...
26:20 - C'est les objectifs de développement durable.
26:22 Mais moi, le problème que ça me pose, c'est que les partenaires, c'est le MEDEF,
26:25 c'est L'Oréal, c'est AXA, le CCF, les grandes banques, les assureurs,
26:29 hors PA, tiens, des gens tout à fait humains,
26:32 et qui aiment les salaires décents et le traitement décent.
26:34 PricewaterhouseCoopers, donc en fait, on voit derrière le Forum économique mondial
26:39 qui est associé au pacte mondial des Nations Unies, c'est quand même extraordinaire,
26:44 ils ont fait leur pub au Forum économique mondial,
26:46 qui est quand même l'organisme privé des multinationales, des mille premières.
26:49 - Vous parlez de Davos, là.
26:50 - Voilà, Davos.
26:51 Donc ces gens, en fait, ils sont...
26:53 ils essayent de prendre le pouvoir politique, en faisant ça, d'une certaine manière,
26:56 ils envoient des aspects politiques, ils font de la com' pour dire que la mondialisation peut être morale,
27:00 alors qu'ils ont un comportement parfaitement immoral,
27:03 on pourrait dire même amoral, de faire baisser les salaires.
27:06 Et c'est pas aux mondialistes de faire de la politique,
27:08 sinon ça veut dire qu'on rentre dans un gouvernement mondial, quoi.
27:11 - Mais alors, pardon, mais vous douchez mon enthousiasme.
27:14 - Désolé.
27:15 - Ok, je vais y survivre.
27:17 Mais cette idée ne vous semble pas une très bonne idée,
27:22 que de dire que ce salaire minimum, ça voudrait dire 2 fois le salaire de base au Brésil,
27:27 2,4 fois le salaire de base en Chine,
27:31 si Michelin fait ça là où elle a des usines, c'est-à-dire au Brésil, proche du caoutchouc,
27:37 c'est extrêmement profitable à tout le monde, non ?
27:40 Alors, allez-y, marque et tâche.
27:42 - Je veux dire, je suis même un ancien Michelin, pour tout dire,
27:44 j'étais chez Michelin, j'ai connu cette société qui était très dure.
27:47 - Du temps de François Michelin.
27:49 - Du temps de François Michelin, j'étais là, bon.
27:51 J'étais l'un des premiers cadres commerciaux, ancien HEC, qui rentraient chez Michelin,
27:54 c'était tout un problème, bien.
27:56 Et je tiens à dire, et puis après, bon, je suis devenu DG,
27:59 je suis un ancien responsable d'entreprise, donc je connais bien.
28:02 Je dis bien, l'idée de...
28:06 je suis un fervent défenseur, à type personnel, du capitalisme rénant,
28:09 et contre le système, même des stock options, etc.
28:13 Donc, j'écris un livre "Adieu l'argent en voie", donc c'est clair,
28:16 je suis contre le principe même du multinational,
28:19 qui est de délocaliser chaque fois que possible dans un pays émergent,
28:23 vendre dans les pays industrialisés pour faire du fric,
28:25 et ensuite mettre son argent dans des endroits défiscalisés.
28:29 - Mais quel rapport avec le salaire minimum ?
28:31 - Eh bien, justement, ce qu'il faut dire, c'est que c'est de la communication éhontée,
28:35 et c'est un monsieur qui joue le rôle d'un patron,
28:39 qui joue le rôle du syndicaliste éclairé, c'est un syndicaliste de parler comme ça,
28:44 mais lorsqu'un patron parle comme ça, d'ailleurs notre ami a bien montré,
28:49 c'est l'hypocrisie du truc, et que les gens, le commun est mortel, ne comprend pas.
28:53 - Est-ce qu'il ne s'empare pas d'un sujet de société publique,
28:56 qui a de l'écho près de tout le monde ?
28:58 - Mais non, parce que le salaire dessens, le salaire dessens...
29:00 - Mais ce n'est pas du paternalisme mondialisé, que fait le Michelin ?
29:02 - Non, mais ce qui est important, c'est qu'il y a 20 000 salariés en France aujourd'hui,
29:05 il y a 130 000 salariés sur Michelin dans le monde,
29:09 et comme a dit très justement notre ami, petit à petit, les usines ferment.
29:13 Le même patron de Michelin, qui est aujourd'hui patron de Renault,
29:16 il a dit un jour, il a déclaré, je crois que c'était en Allemagne,
29:19 il a dit, vous savez, le Moucher Michelin à terme, avec la concurrence des Chinois,
29:23 un jour on ne va plus y arriver, on ne va plus vendre un pneu,
29:27 et puis vous savez, chers amis, demain,
29:29 et puis il ne savait peut-être pas même à l'époque qu'il allait devenir le président de Renault,
29:33 Dominique Sénard, et bien ça va être le tour de l'industrie automobile,
29:36 et elle va connaître le même sort.
29:38 Donc ce que fait Florent Monégault, c'est de la communication,
29:40 c'est une honte, je dis même, de parler comme ça...
29:43 - Alors je vais faire circuler l'information,
29:45 j'espère que vous n'allez pas aller tous dans le même sens de ces affreux cyniques.
29:48 - Je vais être plus gentil que mes amis avec Florent Monégault,
29:53 je vais être surtout plus terre à terre.
29:55 Bon, effectivement, ce gargarisme de communication et tout ça,
29:58 tout ce que vous voulez, on a tout fait pour détruire l'industrie automobile en Europe,
30:02 on continue avec le pacte vert et des cingeries comme ça, on fait tout pour ça.
30:05 Mais lorsque... d'abord il faudrait dire, je crois que Philippe l'a dit tout à l'heure,
30:09 dans l'industrie en général et l'automobile en particulier,
30:12 des smicards, il n'y en a pas.
30:14 C'est très simple, ils ont ce salaire.
30:17 - Maintenant, lorsque vous me dites...
30:19 - Là, le salaire descend d'après Michelin, en France, c'est 40 000 euros brut par an à Paris
30:27 et 25 000 euros brut par an à Clermont-Ferrand.
30:30 C'est intéressant cette histoire de...
30:32 - Mais on va y arriver, je vais y arriver.
30:35 Lorsque le salaire descend, il existe, il s'appelle le smic, il était obligatoire.
30:40 - Mais il n'est pas décent le smic.
30:41 - Parce qu'il ne l'est plus, et pourquoi il ne l'est plus ?
30:43 J'y viens, je veux demander à nos téléspectateurs un tout petit peu d'attention.
30:48 Le smic net aujourd'hui est de 1 365 euros par mois pour 35 heures.
30:52 Mais pour percevoir cette somme, Florent Ménégaud doit payer 1 829 euros.
30:57 Vous me suivez ? C'est-à-dire 464 euros de plus.
31:01 Imaginons que pour lui donner 200 euros de plus, c'est quand même pas la mer à boire,
31:05 200 euros, eh bien, il va falloir, pour qu'il perçoive 1 565,
31:09 on est quand même loin du salaire de Mbappé,
31:11 pour qu'il perçoive 1 565, il va falloir payer 2 300 euros, c'est-à-dire 500 euros de plus.
31:16 - Vous êtes en train de dire les charges sont trop pégées ?
31:18 - C'est-à-dire, attendez, et pour atteindre 2 000 euros net,
31:20 alors 2 000 euros net, effectivement, c'est ce que vous avez dit, c'est 24 000 euros brut,
31:23 c'est-à-dire 24 000 euros net, ça fait, il va falloir payer 3 300 euros.
31:28 Donc c'est ça le truc, c'est qu'on a tout fait aujourd'hui,
31:31 tant qu'on continuera à faire payer par les salariés les plus pauvres,
31:35 le modèle social français, le tonneau des Danaïdes de la dépense,
31:40 - Vous êtes à la santé publique, vous voulez dire ?
31:42 - Le tonneau des Danaïdes de la dépense publique, les 57 % de dépense publique,
31:45 les 45 % de prélèvement obligatoire, on n'y arrivera jamais.
31:49 Et encore, encore, tout à l'heure j'ai dit 200 euros,
31:51 le type il ne touchera pas les 200 euros parce qu'entre-temps,
31:53 l'impôt sur le revenu lui tombera dessus, enfin bon, c'est un détail.
31:56 Et pourquoi il n'y a plus que 20 000 salariés en France sur 130 000 ?
32:01 Pourquoi ? Parce que ça coûte moins cher de les faire bosser ailleurs, c'est aussi simple que ça.
32:05 - Oui, on ne va pas en Europe.
32:06 - Donc moi je veux bien entendre les gouvernements qui se gargarisent de réindustrialisation et tout,
32:10 c'est du bidon total, je suis tout à fait d'accord, on se fout de nous,
32:14 on réindustrialisera jamais la France, c'est terminé, voilà, maintenant c'est pour ça.
32:18 - J'espère qu'il y en a un qui va sauver cette aventure.
32:20 - Mais bon, mais je ne critique pas Florent Ménégault.
32:22 - J'ai mis beaucoup d'espoir sur François Devoyer, je ne suis pas sûr.
32:25 - Et vous avez raison Franck.
32:26 - Je ne suis pas sûr.
32:27 - Je ne sais pas si c'est l'esprit de contradiction, mais non,
32:29 je trouve ça trop facile de résumer cette position de Florent Ménégault à un simple effet de communication.
32:38 Parce que Michelin, alors moi je n'ai pas la même expérience que M. Rousset,
32:42 - J'ai pas de mémoire.
32:43 - Non, non, mais je pense à Philippe et à M. Rousset, j'ai habité Clermont-Ferrand.
32:48 Michelin aurait pu délocaliser depuis bien longtemps,
32:52 et n'avait aucune raison de rester à Clermont-Ferrand.
32:55 Ça reste une entreprise familiale, où les salaires sont bien plus élevés
33:00 que dans les équivalents Bridgestone, Eminelli et compagnie.
33:03 - Il n'y a pas de smicards chez Michelin.
33:05 - C'est ce que je viens de dire, c'est une entreprise beaucoup plus vertueuse
33:09 que les équivalents internationaux, à l'étranger.
33:12 Tous les Michelins, y compris à l'étranger, j'ai la grand-mère d'une amie qui était Micheline,
33:17 comme ils le disent en Italie, à près de Milan.
33:20 Partout dans le monde, les salariés Michelin,
33:23 alors ça a peut-être changé ces trois ou quatre dernières années,
33:26 étaient ravis et fiers de travailler pour cette entreprise familiale
33:30 qui assurait une vraie sécurité de l'emploi et qui avait des avantages considérables.
33:35 Ensuite, moi je veux bien qu'on leur fasse ce procès de communication, il y a des faits.
33:39 Le patron de Stellantis, maintenant Peugeot, M. Tavares, touche 36,5 millions d'euros,
33:46 en tout cas c'était en 2023.
33:48 Florent Ménégault se contente, ça semble énorme mais pardon,
33:52 c'est très raisonnable quand on compare l'équivalent dans le CAC.
33:55 – Surtout que c'est la moitié de M. Bapé.
33:57 – 1,1 million d'euros seulement, seulement entre guillemets,
34:00 mais oui ça reste très peu, et avec une possibilité de bonus
34:04 qui va au maximum jusqu'à 1,650 000 euros, bonus inclus, tout compris.
34:10 On est quand même à un facteur de…
34:13 je n'ai même pas en tête, 15 fois, divisé par 15 ou 20
34:18 par rapport à ce que touchent les autres patrons du même type.
34:22 Donc il y a tout de même des éléments factuels.
34:24 Ensuite je pense qu'il introduit avantageusement dans le débat public
34:28 le problème de la smicardisation, parce qu'il y a une réalité aujourd'hui,
34:31 c'est qu'on est passé en France d'un état de fait
34:34 où les smicards étaient peut-être 5 à 10% de la population,
34:37 10% il me semble quand j'étais lycéen, aujourd'hui ils sont 17%.
34:40 – Il y en aura de plus en plus, il y en aura de plus en plus,
34:43 c'est la raison que j'ai expliquée tout à l'heure.
34:45 – Aujourd'hui on ne peut pas vivre en France correctement et décemment
34:48 avec un smic, et effectivement si cet élément de communication,
34:51 moi je pense qu'il n'y a pas que ça, il y a une vraie vertu
34:53 de l'entreprise Michelin, peut permettre d'aborder et de mettre en difficulté,
34:57 d'ailleurs parce que c'est ce qui a été le cas,
34:59 a mis en difficulté Gabriel Attal et posé le doigt sur ce sujet,
35:02 effectivement qui sera là à la présidentielle à mon avis 2027
35:05 de la smicardisation du pays, et du fait, et je termine là-dessus,
35:09 que les grandes entreprises devraient toutes payer davantage leurs salariés.
35:14 Un artisan… – C'est fait, c'est fait.
35:17 – Non, ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai pour le type qui fait le ménage…
35:20 – Pas la distribution, pas la distribution, mais l'enlèvement dans l'industrie.
35:23 – On laisse finir parce que je préfère évoluer le débat.
35:25 Il y a un sujet qu'on n'a pas abordé, c'est le fait que Florent Ménégault
35:30 dit que le smic ne devrait pas être le même, ça a été abordé par le côté,
35:35 ne devrait pas être le même selon les régions,
35:37 autrement dit bien supérieur à Paris que celui de Clermont-Ferrand.
35:41 Qu'est-ce que vous en pensez ?
35:43 – Ça c'est une vraie problématique, on ne peut pas vivre avec un smic à Paris.
35:47 Et d'ailleurs les gens qui travaillent à Paris, dans les supermarchés, etc.,
35:50 les premiers de corvée, comme on disait pendant le Covid,
35:53 ce sont des gens qui habitent à 40-50 km de Paris,
35:55 donc avec une vie infernale, une heure et demie de transport à l'aile,
35:58 une heure et demie de transport auto, et parfois dans des très mauvaises conditions.
36:01 En revanche là où je ne suis pas d'accord avec François,
36:03 c'est qu'en fait tout ça ce sont des mots du patron de Méchelin,
36:06 parce qu'il augmente de 0€ tous les salariés.
36:09 Donc il lance un débat, ça ne lui coûte rien, c'est de la com'.
36:12 Ce n'est pas de la com' même, c'est une opération…
36:14 – Il ne se cache pas du fait qu'il y avait très peu de salariés concernés.
36:16 – C'est un enfoiré qui fait une opération de manipulation,
36:19 avec le pacte mondial des Nations Unies, manipulation pour dire…
36:22 Il utilise l'image de Michelin que j'aime, parce que c'est vrai que c'est une belle boîte,
36:26 mais attention, le problème, il utilise l'image paternaliste de Michelin
36:29 pour faire du paternalisme mondialiste, pour faire croire que le mondialisme est moral,
36:34 alors qu'il est d'une amoralité et d'une moralité odieuse.
36:37 Donc c'est de la manipulation.
36:39 – Je vais revenir à mon sujet, vous avez dit est-ce que le SMIC…
36:43 Le problème c'est que si vous mettez un SMIC à Paris et un SMIC en province,
36:46 vous allez avoir de plus en plus de SMICards à Paris,
36:49 c'est-à-dire que vous allez augmenter le SMIC, mais comme…
36:51 c'est toujours la même chose, vous exonérez le SMIC des charges patronales,
36:55 donc le mec il est condamné aduitam aeternam, à rester au SMIC,
36:58 parce que s'il augmente de 100 balles, ça coûte 200 balles de plus,
37:00 s'il augmente de 500 balles… c'est ça le truc,
37:02 c'est que tant que le modèle social français continuera à peser
37:07 sur tous les salariés hors SMIC, on n'en sortira pas.
37:10 – Ce qui s'oppose c'est…
37:12 – Notre ami François l'a dit tout à l'heure,
37:15 notre ami l'a dit tout à l'heure, il a dit c'est la SMICardisation,
37:18 mais forcément tout est fait pour qu'on soit SMICardisé.
37:20 – Marc Rousset.
37:21 – Oui, je dirais que c'est d'autant plus catastrophique
37:24 et c'est irresponsable sur le plan macro-économique,
37:27 les paroles dises par un patron tel que Florent Brénigaud,
37:30 c'est pour montrer qu'il parle bien comme patron d'une entreprise multinationale
37:33 et non pas dans l'intérêt public commun,
37:36 sur le point sur lequel je…
37:39 – Autrement dit, ça devrait être à lui d'intervenir, ça devrait être l'État.
37:42 – Oui, surtout pas, c'est un syndicaliste qui a le droit de parler comme ça,
37:44 mais surtout pas lui, mais s'il parle en tant que…
37:48 – Mais ça vous dérange qu'un patron…
37:49 – Oui, non, mais parce que…
37:50 – Prête une position sociale ?
37:51 – Non, non, attendez, je tiens à dire l'idée fondamentale,
37:53 c'est que ce qui est catastrophique pour la France,
37:55 c'est qu'à un moment où nous sommes un pays avec nos 300 200 milliards,
38:00 nous sommes dirigés par un irresponsable, nous avons les problèmes d'immigration,
38:03 c'est un pays qui va exploser, c'est un pays où on va demander des efforts
38:06 puisqu'on a fait tellement de conneries depuis 40 ans que nous sommes dirigés…
38:09 – Vous voulez des efforts pour la dette, c'est ça ?
38:10 – Pour la dette, bien sûr, eh bien on part du principe,
38:14 et c'est ça l'idée fondamentale,
38:16 c'est qu'au lieu de regarder les réalités économiques,
38:18 il faut savoir que nous sommes en pleine désindustrialisation,
38:21 que la France aujourd'hui a un PIB,
38:24 l'industrie représente 10,1% de l'activité du PIB,
38:29 en Russie qu'on critique ils sont à 33%,
38:31 eh bien alors on part du principe, et c'est ça qui est catastrophique,
38:34 moi le français je veux vivre comme ça,
38:37 comment voulez-vous vivre dans le monde en disant,
38:39 moi je veux vivre avec mes deux enfants etc,
38:42 et puis après on va construire une industrie,
38:44 alors que nous sommes dans un monde de libre-échange,
38:48 où ce qu'il faut au contraire c'est éviter les délocalisations
38:51 des entreprises binationales,
38:52 vous avez les petites industries qui croulent sous les charges,
38:56 vous allez dire, ah ben pour bien vivre je vais augmenter les salaires,
38:59 eh bien vous allez encore désindustrialiser la France,
39:01 et avec des belles carottes…
39:02 – Finalement c'est ça votre opposition, c'est ça votre opposition.
39:05 – Oui, c'est pour ça que c'est de la démagogie,
39:07 et c'est une honte, je dis bien, je fais partie de ce monde-là,
39:11 j'ai une formation qui vaut au moins celle de,
39:14 je crois que c'est un ancien HEC comme votre serviteur, peu importe,
39:17 je dis que ce monsieur est un irresponsable, voilà.
39:20 – Allez, François de Voyer.
39:21 – Je veux dire mille fois ce monsieur à tous les patrons
39:23 qui sans rien dire et sans faire de communication,
39:25 et effectivement ils n'en font pas, font venir du monde entier,
39:28 dans les pays les plus pauvres, des esclaves qu'ils exploitent au SMIC,
39:31 ou d'ailleurs au Black, parce que moi j'ai connu,
39:34 je me souviens dans une entreprise de bâtiment,
39:36 extrêmement connue du CAC 40,
39:38 ça arrivait avec des valises de billets,
39:40 blanchiment d'argent avec des fausses entreprises,
39:42 pour payer effectivement des immigrés,
39:44 qui demain seront entretenus par les Français,
39:47 par la solidarité collective.
39:49 Donc excusez-moi de préférer Michelin malgré tout,
39:51 à ce type d'entreprise du CAC 40,
39:53 qui sous-paye, fait venir des esclaves du monde entier,
39:56 ben oui je préfère avec le modèle Michelin qui n'est pas parfait,
39:59 mais bon dans la vie c'est le moindre mal,
40:01 et en particulier vous savez que vous connaissez la phrase de Michelin,
40:04 c'est l'empire du moindre mal, je préfère l'empire du moindre mal,
40:07 là en l'occurrence un Michelin plutôt qu'un Bouygues ou ce genre d'entreprise.
40:10 – Ce sera le mot de la fin.
40:11 – Juste un dernier point, s'il vous plaît,
40:13 nous sommes dans une chaîne patriote,
40:15 arrêtons de dire que la France est le pays qui va le plus mal,
40:18 parce que notre rendettement public est gigantesque,
40:20 il est encore plus fort aux États-Unis, en Italie,
40:23 il est le même Royaume-Uni en Espagne,
40:24 ça va mal dans tout l'Occident, la désindustrialisation dans tout l'Occident,
40:29 donc arrêtons de faire "la France est nulle",
40:31 "la France est trop petite" comme Valéry Giscard de Sein et Mitterrand,
40:34 pour dire "la France c'est le passé et l'Europe c'est l'avenir".
40:37 La France c'est notre avenir, l'Europe c'est notre avenir d'aujourd'hui,
40:41 qui est noire et bouchée, et tout l'Occident va mal, rappelons-le.
40:44 – Oui, mais tout l'Occident va mal, tout l'Occident est super endetté,
40:47 mais la France cumule un endettement record et des impôts record,
40:50 et ça c'est insupportable, voilà.
40:52 – Alors, messieurs, c'est très intéressant, et merci Philippe,
40:56 parce que finalement ça me fait l'envie, le coup de,
41:00 la liaison vers le sujet numéro 3, qui est le "Geobashing",
41:03 et le fait que la France, qui est bâchée en fait,
41:06 enfin bâchée, Marc Rousset va m'engueuler en rentaine,
41:09 pas du tout bâchée, la France est mise à l'index, est rejetée.
41:14 Allez, on pause quelques secondes et on se retrouve pour ce sujet,
41:17 qui va être un petit peu, ça va être chaud, allez à tout de suite.
41:21 [Musique]
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41:31 [Musique]
41:36 [Sonnerie de cloche]
41:38 [Applaudissements]
41:39 – Bonjour, allez, la transition et le dernier sujet,
41:42 c'est le "Geobashing", autrement dit l'opposition aux JO,
41:46 les Jeux Olympiques.
41:48 En fait, je me pose la question, alors qu'on est à moins de 3 mois des JO,
41:53 pourquoi la France ne s'enflamme pas ?
41:56 Pourquoi Paris n'est pas pavoisée aux couleurs des JO ?
42:00 Pourquoi vous et moi n'avons pas tous un poster des JO dans notre bureau ?
42:05 Pourquoi on n'a pas un T-shirt des JO ?
42:07 Il y a plein de nations qui se sont mobilisées et en France,
42:10 on reste au fond du trou en disant que les JO c'est nul,
42:14 bien aidé par certains politiques.
42:15 Allez, Philippe Murer.
42:17 – Non, plutôt Tariq.
42:18 – Ah oui, pardon, Tariq, excusez-moi, c'est Tariq.
42:21 – Oui, vous avez dit la phrase, c'est aidé par certains politiques.
42:24 C'est une conséquence du macronisme qui a décidé de gouverner la France
42:28 par la trouille et qui, depuis que les JO sont en ligne de mienne,
42:34 à l'horizon, ils nous disent voilà, il va y avoir des attentats,
42:37 il va y avoir ceci, mais M. Darmanin bande les muscles,
42:41 il dit vous allez voir avec mes petits bras, il n'y aura pas d'attentats,
42:44 il n'y aura pas de trucs, vous allez voir tout va se passer.
42:47 – En disant qu'il n'y aura pas de trucs, tout le monde se dit ça a pété.
42:50 – Mais bien entendu, ils pourrissent la vie des flics,
42:52 parce que qui c'est qui a dit que les policiers n'avaient plus le droit de vacances ?
42:55 Qui a dit que les gendarmes n'auraient pas de vacances ?
42:57 Donc qu'est-ce qu'ils font ?
42:58 Qu'est-ce qu'il va y avoir ?
42:59 Vous allez voir, Paris va être Fornox, on a pourri la vie des Parisiens,
43:03 on leur a dit il faut un passeport pour aller ceci, cela,
43:05 parce qu'ils ont bien aimé le passeport pour aller boire un coup au bistrot il y a 3 ans,
43:10 ça ils ont adoré, donc on va nous refaire le coup,
43:12 donc à partir de là, qu'est-ce que vous voulez ?
43:14 Et en plus, les Français, ils foutent la trouille aux autres Français,
43:17 parce que, qu'est-ce qu'ils se disent les Français ?
43:18 Ils disent tous les flics vont être à Paris, tous les gendarmes vont être à Paris,
43:22 ça va être le Far West chez nous, c'est ce qui va se passer.
43:24 Donc à force de foutre la trouille à tout le monde et de dire
43:26 on est très fort, on est très beau, il ne faut pas.
43:29 – On ne devrait pas être fier d'organiser les JO,
43:32 tout ce qui est en train d'être mis en œuvre.
43:34 – Mais la faute à qui ? Pourquoi on n'en est pas fier ?
43:37 C'est qu'on a foutu la trouille à tout le monde.
43:38 Attendez, lorsque 3 mois avant les JO olympiques, on dit aux Parisiens,
43:42 on explique aux Parisiens, attention, ça va être difficile,
43:45 attention, il va falloir pas chère, attention, vous n'allez pas avoir droit de souci,
43:49 attention, télétravail et tout, écoutez, excusez-moi.
43:52 Vous vous rappelez, en 2005, quand on a perdu les Jeux Olympiques,
43:55 on craignait les Anglais, on avait très envie de les avoir ces Jeux-là en France.
43:59 Et tous les Français avaient envie et ils sont passés à l'OMBA.
44:01 Par contre, ces Jeux, depuis le début, les Français n'en veulent pas.
44:04 En fait, depuis le début, la Caste l'a eu, d'ailleurs, Hidalgo a participé,
44:08 mais on n'avait pas l'impression qu'elle était très motivée.
44:10 On les a eus et les Français n'en veulent pas.
44:11 Pourquoi ? Parce que les Français, en moyenne,
44:14 pensent que le pays va trop mal pour organiser des JO.
44:16 Parce que déjà, ça va montrer au monde entier tous les problèmes des Français.
44:20 Le problème, c'est de plutôt monter la gloire d'un pays
44:22 plutôt que les problèmes d'un pays.
44:23 Saleté de Paris, insécurité, problème d'organisation.
44:27 Parce que les Français pensent qu'en plus, la Caste n'est pas capable de les organiser.
44:30 Et puis, en plus de ça, c'est utiliser l'argent pour faire briller la Caste,
44:34 alors que les Français savent qu'il faut,
44:36 pensent qu'il faudrait plutôt soigner les maux de la France.
44:39 Donc là, ça crée une césure entre les élites, maintenant, aujourd'hui.
44:42 – Philippe, vous n'êtes pas le Français dépressif typique,
44:46 qui ne croit pas en lui-même en disant ça.
44:48 – Non, mais moi, je n'avais pas envie de ces JO.
44:51 J'avais envie des JO de 2012. Là, je trouve que la France va trop mal.
44:54 Je représente un peu le français moyen là-dessus, si vous voulez.
44:56 Et il y a une césure entre les élites et la Caste,
44:58 qui est matérialisée par ces JO, très clairement, c'est le cas.
45:01 C'est nécessiter de les organiser.
45:03 Donc, ils n'étaient pas d'accord, mais aussi sur la façon de se faire.
45:06 Parce qu'on a l'impression que la Caste, c'est des objectifs puérils.
45:09 Au lieu de faire briller la France, c'est plutôt se baigner dans la Seine.
45:12 On a dépensé 1,4 milliard d'euros d'investissement pour faire les JO dans la Seine.
45:16 Ça paraît un peu puéril, si je me permets.
45:18 – Tu frottes trop de blancs-blancs, d'ailleurs.
45:20 – Et puis Macron, avec son vice, nous dit que la nouvelle Édith Piaf,
45:24 c'est Aya Nakamura qui chantera Piaf.
45:26 Et en fait, Aya Nakamura, c'est quand même quelqu'un qui fait 100 fois d'autographes par minute
45:30 et qui est habillée de façon d'une vulgarité indécente qui ne représente pas la française.
45:34 Pas l'élégance française du tout.
45:36 Et puis, c'est aussi la fin justifiée des moyens.
45:38 Ce dont tu as parlé, Adaric, c'est-à-dire les Ausweis électroniques, finalement.
45:41 C'est comme ça qu'on devrait les appeler, les QR codes.
45:43 Il nous faudra les laisser passer pour traverser la Seine.
45:46 Toutes les zones de JO dans toute la ligne de la Seine.
45:48 – Excusez-moi.
45:49 – Donc c'est un problème majeur, en fait, derrière tout cela.
45:52 Et ça pourrait se retourner, d'ailleurs, on en parlera peut-être, contre le gouvernement, tout ça.
45:56 – Mais est-ce qu'il n'y a pas, pardon, moi je vois deux négatifs, là.
46:00 Est-ce qu'il n'y a pas des motifs de réjouissance ?
46:02 – Non, Franck, je ne suis pas négatif.
46:05 Je dis simplement que tout est fait pour que les Français n'en veuillent pas.
46:09 Excusez-moi, c'est pas pareil.
46:10 Moi, je trouve que c'est très bien.
46:12 – J'ai fait la liste des plus.
46:13 – Je trouve que c'est très bien.
46:14 – J'ai fait la liste des plus.
46:15 Livraison des infrastructures.
46:17 Assez limitée, d'ailleurs, on a construit une piscine à Saint-Denis
46:20 et un stade à la porte de la chapelle.
46:22 Tout le reste, c'est relativement sobre, c'est des stades éphémères
46:25 et on va profiter du Grand Canal et de Versailles pour faire de l'équitation.
46:31 Ça me semble absolument extraordinaire.
46:33 – Mais est-ce que le comité d'organisation parle de ça ?
46:36 Non, il vous parle des QR codes pour empêcher les gens d'y aller.
46:39 Qu'est-ce que vous voulez qu'on y fasse ?
46:41 – C'est la faute des organisateurs.
46:43 – Les deux ronchons, là.
46:45 Vous êtes du côté des ronchons ?
46:47 – Oui, évidemment, je suis le nouveau le corbeau.
46:49 – Vous êtes du côté des ronchons.
46:50 J'espère qu'il va y en avoir un.
46:52 – Le corbeau réaliste et qui est capable de justifier.
46:55 Je ne vais pas jouer au devin, mais je pense à la Grèce
46:58 comme signe annonciateur.
47:00 Nous sommes à la veille d'une catastrophe économique
47:03 ou une explosion du pays, et de savoir qu'un pays super endetté.
47:08 – Mais qu'est-ce que vous pensez ?
47:10 Parce qu'on sait que la Grèce a plongé économiquement à la suite des géos.
47:14 – Non, il n'y aura pas de liaison aussi directe pour la Grèce,
47:18 parce que ça ne représente pas un effort financier comparable,
47:22 étant donné le PIB de la France, mais comme signe symbolique possible.
47:29 Et donc je participe au géobashing pour deux raisons.
47:34 Parce que suite à cette honte immigrationniste depuis 40 ans en France,
47:40 le pays est trop menacé par des problèmes d'insécurité,
47:44 on l'a vu trop souvent, je ne vais pas entrer dans le détail.
47:47 – Donc vous craignez que pendant les géos, on voit ça.
47:50 – L'histoire de la Seine, je trouve, ça vient d'avoir fait enlever les bouquinistes, etc.
47:54 C'est le truc en trop.
47:56 – Les bouquinistes ne se sont pas enlevés.
47:58 – Non, mais il était question de les enlever.
48:00 Ça montre le problème, le souci de l'attentat.
48:02 Est-ce qu'on avait besoin d'aller se baigner dans les eaux claires de la Seine ?
48:06 Absolument, moi ça me paraît…
48:08 – C'est une vieille promesse de Jacques Chirac, non tenue.
48:11 – C'est très beau, mais c'est en rajouter d'une façon peut-être inconsidérée.
48:17 – François de Voyeghe compte sur vous.
48:19 – Oui, mais je vais être encore la voix discordante de l'émission.
48:22 Donc oui, je vais être un peu favorable.
48:24 Marc Rousset, vous venez de citer peut-être la seule chose qui provoquait mon engouement,
48:28 c'était d'imaginer l'ouverture sur la Seine.
48:32 Enfin, imaginez, le monde entier admire ce lieu compris entre le musée d'Orsay,
48:39 en gros, et Notre-Dame.
48:41 C'est sublime, et même ça, on risque de le perdre.
48:44 Donc ça, c'est ma déception.
48:45 – Vous parlez de la cérémonie d'ouverture ?
48:47 – La cérémonie d'ouverture, il semblerait, moi, d'après les informations que j'ai,
48:50 que les risques soient tels, l'organisation soit si difficile
48:54 qu'on risque de se décaler vers les Champs-Elysées où tout est balisé.
48:58 Parce qu'en termes de protection, malgré des polices étrangères
49:02 qui vont venir aider la police et la gendarmerie française pendant les JO,
49:06 c'est quand même fou de le dire.
49:08 – Mais ça aussi, ça contribue à la trouille.
49:10 On dit "on est obligé de faire venir des flics de l'extrême".
49:12 – Mais on croit que c'est habitué, alors, le JO.
49:14 – Mais on n'est pas obligé de le claironner sur les toits et d'en faire un axe de com'.
49:18 – Je ne dis pas "tous ensemble", François de Voyeghe.
49:20 – Ce qui est amusant là-dessus, c'est qu'il y a un côté français de l'auto-flagellation.
49:23 C'est très français l'auto-flagellation.
49:25 Tous les JO se passent comme ils se passent en amont.
49:28 Ça c'est ce qui est courant, c'est les travaux infernaux,
49:31 les budgets qui ne tiennent pas, les risques en matière de sécurité.
49:35 Ça en réalité, dans tous les pays du monde qui ont organisé les JO,
49:38 il y a eu ces débats, il y a eu ces polémiques.
49:41 Ce n'est pas nouveau.
49:42 Ce qui me semble nouveau, mais je ne le lirai pas seulement à la France,
49:46 je suis entièrement d'accord avec Tariq,
49:48 Macron, diviseur, a augmenté cette anxiété générale,
49:52 c'est tout de même qu'il y a, au moins en Occident,
49:55 et peut-être plus largement dans une partie du monde,
49:58 un effet général d'angoisse, de tension qui fait qu'on n'a pas envie,
50:02 on n'a plus envie de s'amuser autour de gens qui tirent dans un ballon
50:07 ou qui courent dans un stade.
50:09 C'est terrible à dire, mais depuis les derniers JO,
50:12 il y a eu le Covid, qui a tout de même participé à la désociation.
50:15 – Les derniers JO c'est Tokyo. – Exactement.
50:17 C'était, depuis on a vécu la mort de la sociabilité en Occident.
50:23 Dans tous les pays, il y en a quand même une grande part,
50:26 y compris en Russie d'ailleurs,
50:28 on a désociabilisé les gens pendant cette période du Covid
50:32 avec une gestion sanitaire aberrante.
50:34 Cette montée des périls dont on a parlé depuis le début de l'émission,
50:39 avec les guerres partout, l'endettement qui explose,
50:42 le dérèglement climatique, en tout cas les phénomènes météorologiques
50:46 qui peuvent être inquiétants pour beaucoup,
50:48 angoisses ou non montées en sauce, c'est un autre sujet,
50:50 je pense que les gens hélas n'ont pas le cœur à se réunir et à faire la fête.
50:55 – C'est très bien là. – Et pas seulement en France.
50:57 – La coupe du monde de rugby a démontré le contraire, non ?
50:59 – Oui, mais c'est spécial, c'est un peu différent, c'est autour d'un seul sport.
51:02 Je pense que tu mets dans le mille là en fait.
51:04 C'est vrai qu'il y a ce problème, mais pourquoi ?
51:06 Parce qu'en fait c'est pas le problème du dérèglement climatique
51:09 qui reste très contenu pour le moment.
51:11 Je veux dire, il n'y a pas de catastrophe.
51:13 Le problème c'est que les élites nous allont sans arrêt des catastrophes
51:16 et mettent les Français sous le projet peur.
51:18 Ils nous ont dit l'année dernière qu'on allait avoir la pire sécheresse qu'on allait voir.
51:22 En fait on a les pires inondations qu'on a jamais vues.
51:25 – On a eu la pire sécheresse, mais bon, c'est un autre débat.
51:28 – Mais soyons sérieux, mais c'est toujours le cas.
51:30 Je veux dire, ça ne pleut pas et après le 15 août ça repleut.
51:32 Je veux dire, ça a été une sécheresse, après il y a des inondations,
51:35 ça a été plus chaud l'année dernière, maintenant on n'est plus froid.
51:38 – J'espère qu'on aura un débat là-dessus.
51:39 – Parce que les élites passent leur temps à faire peur sur ça, sur la dette, sur la guerre.
51:44 – Ils avaient appelé ça le projet peur.
51:45 – Le projet peur.
51:46 – Très intéressant.
51:47 – Le projet peur.
51:48 D'ailleurs c'est le "project fear", c'était le projet pour dire
51:50 "ne faites pas le Brexit, ça va être la catastrophe".
51:52 "Ne faites pas de la souveraineté nationale, ça sera la catastrophe".
51:54 Il n'y a pas eu de catastrophe du Brexit, c'est pas lui.
51:57 Donc en fait, et c'est une façon, c'est ce que disait Machiavel,
52:00 en fait je ne me rappelle plus l'expression exacte, la citation exacte,
52:03 mais c'était "faites peur aux gens et vous les contrôlerez, vous les contrôlerez par la peur".
52:07 C'est une case qui ne peut plus contrôler par le bien commun,
52:10 par amuser les gens, par faire en sorte qu'on se réunisse au niveau national,
52:13 ils le feront par la peur.
52:14 – Ce n'est pas parce que l'on fait peur aux gens que le problème n'existe pas.
52:17 C'est là mon désaccord.
52:18 – Peut-être un petit…
52:19 – C'est pas parce que l'exploitation de la peur et ça…
52:21 – Un petit sondage, un petit sondage.
52:24 Vous êtes tous parisiens ?
52:26 – Oui.
52:27 – Ou pas loin ? – Non.
52:28 – Ah non, pas vous, effectivement.
52:29 Est-ce que les parisiens resteront à Paris pour assister au JO ?
52:32 – Non.
52:33 – Vous partez, vous partez, vous partez.
52:35 Est-ce que vous allez, vous savez qu'il y aura à peu près 15 millions de touristes
52:39 Paris région parisienne, sans compter ceux qui vont à Marseille
52:42 pour les épreuves de bateau, et qu'il y aura 4 milliards de spectateurs.
52:48 Est-ce que vous serez devant vos télés, respective ?
52:51 – Ecoutez, est-ce que…
52:52 – Non ?
52:53 – Non, bon, je ne suis pas…
52:54 – J'allais dire sport aux jambes, mais sport au salon.
52:56 – Personnellement, je ne suis pas un passionné de sport, c'est pas…
52:59 – Pardon, je sais que vous jouez au golf, il y a les meilleurs joueurs qui jouent à Saint-Anne.
53:03 – Non, mais je regarderai probablement le golf, mais bon, si vous voulez.
53:06 Mais je crois que François l'a dit tout à l'heure.
53:08 D'abord, je ne pense pas d'ailleurs que sur ce plateau,
53:10 il y ait quelqu'un qui soit contre les JO.
53:12 C'est la façon dont ils sont présentés,
53:14 et que c'est la politique qui est menée qui fout la trouille à tout le monde.
53:17 Mais c'est une façon de gouverner, comme il a très bien dit.
53:19 Et puis, ce qu'a dit François tout à l'heure est intéressant,
53:22 parce que vous observez une chose, c'est que pour les JO, ces JO-là,
53:26 il y a eu plusieurs villes qui s'étaient désistées,
53:29 que les JO de 2028 sont déjà attribuées,
53:33 ils ont été attribués avec 5 ans d'avance en même temps qu'à Paris, à Los Angeles,
53:37 et qu'il n'y a plus de candidats derrière.
53:39 – Enfin, Los Angeles, par défaut, il n'y a pas d'autre candidat.
53:41 – Il n'y a pas de candidat, et il n'y en aura plus pour 2032,
53:43 donc normalement ceux de 2032 devraient être désignés l'année prochaine,
53:46 c'est 6, 7 ans avant, et bien pour l'instant, il n'y a toujours pas de candidat.
53:49 Donc effectivement, l'atmosphère n'est plus à ça.
53:52 Mais venez pas dire aux gens qui sont sur ce plateau qu'on est contre les JO,
53:56 c'est tout le gouvernement qui fait tout pour qu'on y…
53:59 – Moi je vous permet, je suis contre montrer la France dans l'état où elle est au monde entier,
54:04 sale, insécure, problème d'organisation partout, une casse qui ne s'est pas gouvernée.
54:09 Moi c'est ça qui me fait mal, personnellement ça me fait mal.
54:11 – Vous ne vous attendez pas à des images incroyables,
54:14 où il y a un stade qui va être monté face à la tour Eiffel,
54:18 il va y avoir des épreuves à l'intérieur du Grand Palais,
54:21 des images où on verra des chevaux, le Grand Canal, le château de Versailles au fond,
54:27 est-ce que ça ne va pas produire des images dingues ?
54:30 – Je ne doute pas, je ne doute pas que ce sera superbe,
54:33 c'est très exactement ce que j'ai dit tout à l'heure.
54:35 – Donc c'est pas la saleté qu'on va avoir, c'est ça que je veux dire ?
54:37 – Le problème, le problème c'est… – Pas le problème de saleté,
54:39 c'est de sécurité malheureusement, et de désorganisation, et de problèmes…
54:41 Vous avez bien vu, ils sont incapables d'organiser la Ligue des champions,
54:44 il y avait les Anglais… – Il y a des gros problèmes de transport.
54:46 – Les Anglais à Seine-Saint-Denis qui sont arrivés, n'ont pas de problème de transport,
54:49 vous savez, toutes les bandes de racailles de Seine-Saint-Denis
54:51 qui ont agressé les Anglais, les supporters anglais,
54:54 et en plus on a un gouvernement qui nous fait honte à l'étranger,
54:58 qui dit "ah ben non, c'est les hooligans anglais qui s'auto-agressaient",
55:02 donc ça ne va pas quoi, ça nous fait honte tout ça.
55:04 – Je ne veux pas te voyer, l'autre nouveauté, je vous rejoins, c'est les réseaux sociaux,
55:09 c'est-à-dire que ces images d'Épinal magnifiques, je pense qu'elles seront enthousiasmantes,
55:14 mais très rapidement, il y aura les fils télégrammes des Chinois déçus,
55:18 trouvant tout dégueulasse, des restos à touristes qui vont les humilier
55:23 et leur faire payer une fortune des plats surgelés,
55:25 enfin il y aura toute cette image-là qui va se dégrader, et ça c'est nouveau,
55:28 c'est sûr qu'il y a 20 ans on n'avait pas ce problème,
55:32 on pouvait garder une image de façade sur le pays.
55:34 – Marc Rousset et Tariq Dali, Marc Rousset.
55:36 – Il suffirait que, ben alors je m'excuse,
55:38 c'est toujours un petit côté corbeau triste des choses,
55:41 mais qu'il y ait eu un seul petit, même un petit attentat,
55:45 et tout cet effet aboutit à un effet inverse,
55:48 c'est-à-dire que ce sera la déception, c'est-à-dire à partir du moment où on attend beaucoup,
55:55 c'est ça le problème.
55:57 – C'est ça qui vous fait peur, les géosciences.
55:59 – Oui, on n'a plus l'âme, et puis ça correspond à une réalité,
56:02 puisque nous-mêmes lorsqu'on se promène dans le RER, le métro,
56:06 moi chaque fois que je traverse les Halles, je suis sur mes gardes,
56:10 je n'ai pas envie de le dire.
56:12 – Mais Tariq Dali, vous pensez qu'il n'y aura rien en fait ?
56:14 – Je n'ai pas du tout cette crainte, et je vous ai dit tout à l'heure,
56:16 que toute la France va être le Far West,
56:18 mais ici tout va être fait pour que ça marche sur mesure des boucliers.
56:21 Je ne suis pas convaincu qu'ils fassent la cérémonie sur le truc,
56:24 sur la scène, c'est de la mégalomanie totale,
56:26 ils vont faire ça dans un stade comme tout le monde, ça c'est pas un sujet.
56:29 Mais en revanche, que Paris soit hyper gardé, hyper fliqué,
56:33 et tout, les images seront parfaites.
56:35 En revanche, allez voir le maire d'Orléans, allez voir le maire,
56:38 qu'on lui a envoyé les SDF dont on ne veut pas et tout,
56:40 ils sont en train de tout nettoyer, les pauvres gens, les misérables,
56:43 ils vont dégager, on va les retrouver dans les provinces, etc.
56:46 Là, c'est là que sera le problème, c'est pas à Paris.
56:49 – Il y a même une partie, il y a un truc qui est vraiment malsain,
56:51 mais il faut le dire, il faut dire les choses,
56:53 il y a une partie des Français qui détestent tellement la caste,
56:55 qui savent qu'ils vont être humiliés,
56:57 ils disent autant que Macron soit humilié en mondiaux visions devant le monde entier.
57:00 – Des gens qui souhaitent que ça…
57:02 – Tellement la caste a divisé le peuple contre elle,
57:05 et entre lui, entre différentes factions.
57:08 – Les liens liés par l'intelligence politique de Macron,
57:10 dont la méthode a toujours été annoncer le pire pour qu'on se contente du médiocre.
57:15 C'est à dire que moi je pense qu'on se dira,
57:17 "ah finalement il n'y a pas eu d'attentat, il n'y a pas eu d'extrême violence,
57:20 il y a eu simplement des incivilités, des serre-crachats, des coups de poing, etc."
57:24 Et on se dira, "ah ben finalement, quelle réussite, il est excellent pour ça."
57:28 – Il a toujours fait ça.
57:29 – C'est sa méthode depuis le début de son mandat, ses deux mandats.
57:31 – Philippe Lurère, je réagis à ce que vous venez de dire,
57:34 est-ce que vous ne croyez pas qu'à contrario, il va y avoir une forme de fierté,
57:37 si ça se passe même médiocrement comme dit François Voyer ?
57:40 – Non, parce qu'en fait ce qui va se passer, si vous voulez,
57:42 on est dans une société où les médias de la casse, c'est à dire France Info,
57:45 France Inter vont dire, "c'est formidable, les JO, il faut le regarder."
57:48 Mais les Français, il y en a une grosse partie bloquée contre.
57:50 Et ils vont encore plus se bloquer en deux camps.
57:52 Le fait qu'ils essayent d'imposer aux Français de penser tel que eux le veulent,
57:57 contre la pensée du peuple français, ça ne marche plus et ça irrite les gens, tout simplement.
58:01 Donc je ne pense pas que ça va être un grand moment malheureusement.
58:04 – Il suffit que les faits viennent démontrer le contraire,
58:07 ce que je ne souhaite pas d'une personnelle.
58:09 – Dans toute la province, partout, je veux dire, ça va être nickel,
58:11 nickel pour les Olympiques, mais la France périphérique, elle va être à l'abandon.
58:15 – Bon, allez messieurs, petite note pessimiste, on aura l'occasion d'en reparler,
58:20 puisque au mois de juillet, on fera notre dernière émission,
58:23 un petit peu avant le début des JO, donc on saura bien où on va.
58:26 Dans tous les cas, rendez-vous dans 15 jours, merci de votre présence
58:30 et nouvelle émission bientôt donc.
58:32 – À bientôt.
58:34 [Générique]

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