Après plus de 10 ans passé sur le DPWorld Tour, Alexander Levy se retrouve cette saison sur le Challenge Tour. Le Français retrouve peu à peu son meilleur niveau et vise plus que jamais la remontée dès cette saison.
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00:00 Bon Alexander, merci beaucoup de prendre quelques minutes pour répondre à nos questions.
00:04 Déjà, bravo pour cette belle deuxième place la semaine dernière.
00:09 Je suppose que ça a dû te faire du bien de retrouver ce goût un peu d'être en position de gagner.
00:16 Oui, c'était cool.
00:20 Bonne semaine.
00:24 Bon après, ça fait un petit moment où je sens que mon niveau de jeu monte au fur et à mesure.
00:30 J'ai fait deux très belles semaines en Inde.
00:34 Et là, je suis ravi d'avoir pu faire cette deuxième place.
00:40 Un peu triste de ne pas avoir réussi à clôturer le tournoi parce que je l'avais en main.
00:47 Mais bon, c'est des choses qui font partie d'une carrière, partie du golf.
00:54 Et forcément, il y a eu des faits de jeu qui ont fait que ça a tourné en la faveur
00:59 du joueur anglais et pas dans la mienne.
01:04 Quand est-ce que tu as senti que tu revenais vraiment à ton niveau qui était le tien il y a quelques années ?
01:13 Il y a eu un long chemin après ta blessure, le Tour européen et tout ce qui s'est passé ensuite.
01:21 Oui, forcément. Après, je pense que j'ai été trop dur avec moi-même après ma blessure.
01:27 Et on m'avait dit « tu verras, il faut que tu prennes ton temps.
01:32 Après neuf mois sans avoir joué, c'est minimum le double de temps pour revenir à ton meilleur niveau. »
01:39 Et je disais à chaque fois « ouais, ouais ».
01:41 Mais je ne pensais pas vraiment à ce qu'on me disait.
01:45 Et au final, je crois que c'est la simple vérité.
01:49 Tu as beau bien t'entraîner, tu as beau tout donner, tu as beau faire plein de choses,
01:55 mais le jeu, ça reste le jeu.
01:58 Et quand tu en perds un peu, ça prend du temps à revenir.
02:02 Et je pense que ça a été ça.
02:07 En plus, j'ai dû un peu changer la manière de swinguer pour moins solliciter mon dos.
02:13 Donc il y a eu ça en plus.
02:16 Je pense que c'est tous ces petits détails qui ont fait que ça a pris beaucoup plus de temps.
02:20 Et là, aujourd'hui, franchement, je me sens très solide sur mon jeu.
02:25 Et je sens que je suis en train de remonter la pente.
02:28 Justement, physiquement, tu en es où Alex ?
02:33 Plus aucun problème de santé, c'est derrière toi tout ça ?
02:36 Je touche du bois.
02:38 Pour l'instant, nickel.
02:41 Mon staff a fait un super travail.
02:44 Je leur ai donné carte blanche quand je me suis blessé.
02:46 Pour l'instant, je suis ravi de ça.
02:49 C'est de l'histoire ancienne pour moi.
02:53 Et après, je fais toujours très attention.
02:56 Je fais toujours mes routines quotidiennes, tous les jours pour ça.
03:00 Mais c'est quelque chose où je fais vraiment très attention à ça.
03:03 Qu'est-ce que tu as changé dans ton swing pour avoir un swing qui sollicite moins le dos ?
03:11 Est-ce que tu peux préciser un peu pour ceux qui nous regardent et qui nous écoutent ?
03:15 Oui, c'est simple.
03:17 Simple, moins de side bend.
03:20 Donc, moins de verticalité au niveau de mon corps et plus rotatif.
03:26 Voilà, c'est tout simplement.
03:29 J'avais beaucoup de side bend, comme on appelle ça dans le terme golphique.
03:34 Et maintenant, beaucoup plus de rotation,
03:37 beaucoup moins de latéralité dans mon swing et plus de rotation.
03:43 Ça met du temps à digérer un nouveau swing ?
03:47 Ça prend du temps de s'habituer à ce nouveau geste ?
03:50 Déjà, tu n'es pas sûr que ça marche
03:54 parce que tu as fait un mouvement pendant toute ta carrière qui était différent.
03:58 Donc, il y a ça.
04:00 De deux, il faut avoir le temps de l'imprégner, de le comprendre.
04:09 Après, j'ai eu de la chance.
04:12 C'est quelque chose que j'avais déjà eu envie de travailler dans le passé
04:15 parce que je trouvais que j'avais trop de latéralité et que ça pouvait arriver.
04:19 Et donc, au final, j'étais content de ça.
04:22 Mais oui, ce n'est pas évident à changer.
04:26 Justement, Alex, c'était ça ma question.
04:28 Est-ce que tu es content avec ce nouveau geste ?
04:30 Est-ce que ça a été une bonne chose au final ?
04:33 Est-ce que tu préfères ce nouveau swing ou tu préférais l'ancien
04:35 ou tu te sentais plus à l'aise avec l'ancien ?
04:37 Honnêtement, forcément, c'était un peu ma marque de fabrique, l'ancien swing.
04:49 Mais le nouveau, je pense que je peux être beaucoup plus régulier.
04:55 Et je pense que c'est ça que chez moi, je trouve,
05:00 qui a eu une belle évolution dernièrement.
05:02 C'est que je suis beaucoup plus régulier
05:04 et j'arrive à enchaîner semaine après semaine,
05:06 à avoir des bons résultats et à avoir une qualité de frappe de balle.
05:09 Au niveau de la distance, c'est toujours pareil ou ce nouveau swing ?
05:15 Franchement, là, je mets des bonnes bombes.
05:19 Donc, je suis très content.
05:20 J'avais perdu pas mal de distance à ma reprise.
05:24 Pour être honnête.
05:25 Mais là, honnêtement, je commence à vraiment mettre des bonnes gros sachets.
05:31 Et ça, ça me fait plaisir.
05:33 C'est quoi en termes de distance, un gros sachet pour Alexander Lévy ?
05:37 Je ne sais pas.
05:39 Je commence à retrouver du 275 mètres de carré sur des drives.
05:42 Alors que fin d'année dernière, milieu d'année dernière, j'étais à 265.
05:49 Et je pense que si j'en appuie bien une, je peux aller aux alentours des 280.
05:53 Donc, ça fait en moyenne 10 mètres de carré de plus.
05:58 Donc, c'est déjà énorme.
06:00 Alex, dernière question sur le sujet.
06:03 Mais est-ce que l'ancien geste revient ou tu as des pensées dessus de temps en temps
06:08 ou pas du tout, notamment sous pression ?
06:11 Forcément, c'est ma marque de fabrique.
06:15 Donc, forcément, il y aura toujours cette...
06:18 Surtout vu comme c'est proche,
06:21 il y aura toujours cette...
06:23 Comment dire ?
06:25 Cette petite marque de fabrique chez moi où la latéralité fera toujours partie de mon swing.
06:32 Mais j'essaie de le diminuer au maximum et c'est ce que je suis en train de faire.
06:37 De toute façon, le golf, c'est des petits détails.
06:41 Est-ce que tu peux nous parler justement de ton travail avec Raphaël Jacquin ?
06:46 Qu'est-ce qu'il t'apporte, Raph ?
06:49 Raph, j'exprime beaucoup mes sentiments, mes sensations avec lui.
06:56 Que ce soit l'entraînement, on s'appelle beaucoup.
06:59 C'est un peu mon...
07:02 C'est un peu le mentor, un peu le psychologue, un peu le coach mental,
07:09 un peu l'entraîneur de performance.
07:15 Et j'ai une super relation avec lui là-dessus.
07:19 Et on échange beaucoup, beaucoup, beaucoup là-dessus.
07:23 Beaucoup moins sur la technique, mais plus axé sur le jeu, émotions, état d'esprit.
07:34 C'est vraiment ma relation que j'ai avec Raph.
07:38 C'est ton seul coach ou tu en as un autre techniquement ?
07:41 J'en ai un autre techniquement.
07:43 Je travaille avec Jérôme Tenis depuis mi-juin l'année dernière.
07:49 Donc il travaille aussi un peu en relais.
07:52 Mais avec Raph, je fais très peu de technique, quasiment pas.
07:56 Beaucoup de performance et comme j'ai dit, l'aspect mental, l'état d'esprit avec lui.
08:01 Là, tu as fini deuxième la semaine dernière.
08:05 Forcément, l'objectif, ça va être de cette année, la victoire et remonter sur le tour le plus vite possible.
08:12 Oui, exactement.
08:13 Je suis dans une très bonne posture.
08:16 Donc voilà, l'esprit tranquille.
08:19 La semaine prochaine, je vais jouer en Chine sur le tour parce que c'est le parcours où j'ai gagné ma première victoire.
08:27 Donc je voulais absolument y retourner, me mettre des ondes positives là-bas, profiter.
08:34 Ça ne me faisait pas sauter à un tournoi du Challenger sur le calendrier.
08:40 Et après, je joue Séville la semaine d'après, la Chine.
08:45 Et après ça, je ferai un emploi du temps et je vais m'y fixer à 100% dessus.
08:54 Mais il y a de grandes chances que je joue toute l'année sur le Challenger Tour.
08:59 Ça, il a fallu le digérer aussi, de se dire "je suis retombé sur le Challenger Tour".
09:05 Après X années sur le Tour européen, ça a été dur à accepter ou pas du tout ?
09:10 Ce qu'il y a, c'est qu'avec ma catégorie, je pensais rentrer beaucoup plus dans les tournois, surtout sur le Tour.
09:17 Donc j'ai été malin d'identifier ça et d'aller jouer le plus tôt possible dès l'Afrique du Sud sur le Challenger Tour.
09:27 Ça m'a permis de mettre des points au début, prendre un peu de confiance aussi parce que je ne jouais pas trop mal.
09:33 Et oui, c'est quelque chose que j'ai dû accepter.
09:38 Après, je n'ai pas d'ego ou quoi que ce soit pour me dire "ma place n'est pas sur le Challenger Tour".
09:43 Je l'ai totalement accepté.
09:45 Je me suis dit que c'était peut-être une bonne chose de repartir d'en bas pour monter encore plus haut et se reconstruire tranquillement sans le regard des autres.
09:57 En faisant des petites choses, découvrir des nouvelles personnes aussi que je ne connaissais pas trop.
10:02 Et voilà, pour se reconstruire au fur et à mesure et remonter la pente.
10:08 Je crois que la dernière fois que tu étais sur le Challenger Tour, c'était il y a peut-être plus de 10 ans.
10:12 Est-ce que tu as vu que le niveau a évolué entre 2012 quand tu montes à la finale et maintenant ?
10:19 Oui, bien sûr, ça a évolué énormément.
10:23 Maintenant, sur le Tour, les mecs du Challenger Tour arrivent, ils gagnent, ils font des podiums.
10:32 Avant, quand tu venais du Challenger Tour, il y avait 3 ou 4 mecs qui gardaient leur carte, sinon ils redescendaient sur le Challenger.
10:39 Il y a de plus en plus de jeunes, ils sont de mieux en mieux préparés.
10:43 Et après, je trouve aussi qu'honnêtement, sur le Challenger Tour, les parcours sont de mieux en mieux.
10:49 Là, depuis le début de la saison, on a joué vraiment des bons parcours.
10:55 J'entendais beaucoup de gens se plaindre de se plaigner des parcours,
11:02 mais là, je les trouve, franchement, encore cette semaine, c'est un super bon parcours.
11:07 Alex, tu n'es pas trop mal classé aussi sur le Tour européen.
11:13 Est-ce que tu as l'idée de garder ta carte directement sur le Tour européen ou pas du tout, c'est tout pour le Challenger ?
11:22 Comme je dis, mon objectif, c'est de jouer sur le Tour européen en 2025.
11:28 Que ce soit par le Challenger ou par le Tour, je n'ai aucun problème.
11:34 Moi, ce qu'il faut, c'est qu'en 2025, j'ai un droit de jeu full sur le Tour européen.
11:40 C'est mon objectif, c'est ce que je me suis fixé.
11:45 Donc, peu importe ce que ce soit entre le Challenger ou le Tour, je veux retourner sur le Tour.
11:56 Donc, forcément, j'ai une préférence, ce serait de jouer le Tour,
12:02 mais si je ne rentre pas dans les tournois, je ne vais pas non plus me griller et ne pas jouer du Challenger.
12:08 Dernière question, on te verra à l'Open de France, Alex, tu penses ? Pas sûr ?
12:15 Si je joue via le Challenger, c'est sûr que je ne serai pas là-bas.
12:20 C'est pendant un gros tournoi du Challenger.
12:25 Malheureusement, je pense que si je joue le Challenger, c'est sûr que je n'y serai pas.
12:34 Après, il y a beaucoup de golf, il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer d'ici octobre,
12:39 et on ne sait pas de quoi est fait demain.
12:43 Merci beaucoup, Alexander, et bon tournoi cette semaine à Abu Dhabi.
12:47 Merci les gars.
12:49 À la semaine prochaine pour la victoire.
12:51 Merci, avec plaisir.
12:54 Ciao !