Le maire DVD de Béziers, Robert Ménard, était l’invité de La Matinale, ce mardi 23 avril, sur CNEWS. Il a défendu l’instauration d’un couvre-feu de moins de 13 ans dans sa ville de Béziers : «C’est une mesure de bon sens. Ce n’est pas la réponse, mais c’est un début de réponse».
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00:00 Parce que c'est une mesure de bon sens. Je vous rappelle que je l'avais fait il y a dix ans.
00:03 Parce que des gosses, enfin je sais pas, vous avez des enfants, est-ce que vous croyez qu'un minou qui a
00:09 de 9 ans, de 10 ans, ou 11 ans, il aille tout seul en pleine nuit dans la ville ?
00:13 Bien sûr que non. D'abord quand ils sont en bande, ils sont souvent des dangers, et quand ils sont tout seuls, ils sont en danger.
00:19 Et donc c'est pour ça que je l'avais fait il y a dix ans. Il y a dix ans, on avait été poursuivi,
00:23 vous vous en souvenez peut-être, par la Ligue des Droits de l'Homme, comme si elle avait rien d'autre à foutre, la Ligue des Droits de l'Homme,
00:29 que de s'occuper de ça, je lui en donnerais d'autres sujets. Et ensuite ça avait été du coup cassé par le Conseil d'État.
00:36 Ce que je pense, c'est qu'aujourd'hui on n'est plus exactement dans la même position. D'abord les mentalités ont évolué,
00:41 regardez, au même moment où je fais ça, le ministre de l'Intérieur fait au fond la même chose, en Guadeloupe, c'est difficile de me dire,
00:48 en Guadeloupe le ministre a raison de le faire, et vous, vous n'avez pas raison de le faire à Béziers, donc je pense que les choses ont changé.
00:54 Et puis ces dernières semaines, vous vous en rendez compte sur ces news tout le temps, vous avez vu le nombre d'affaires,
00:59 je ne veux pas employer le mot fédéral, le nombre de faits de société, de violence, qui sont le fait d'enfants de plus en plus jeunes et de plus en plus violents.
01:07 Ce n'est pas la réponse, le couvre-feu, à toutes ces questions, mais c'est un début de réponse.
01:13 Demain, si un gosse se fait arrêter dans la rue, on va le ramener au commissariat et on va aller chercher ses parents,
01:19 qui seront bien obligés de venir le prendre au commissariat. On leur dira "mais vous êtes fous ou quoi de laisser vos enfants tout seuls ?"
01:26 Robert Ménard, pourquoi les moins de 13 ans et pas, j'allais dire les moins de 15 ans, les moins de 16 ans ?
01:32 Parce que les moins de 13 ans, je veux dire, normalement tout le monde est d'accord pour dire qu'à partir de 23h,
01:39 on n'est pas à 13 ans dehors, à traîner dans les rues tout seul, sans adulte. Est-ce que vous vous êtes posé la question ?
01:45 Est-ce que ça a fait débat ou pas ?
01:46 Non, moins de 13 ans, c'est d'abord parce que juridiquement parlant, à moins de 13 ans, vous êtes irresponsable d'un point de vue juridique.
01:56 Vous savez, vous n'allez pas en prison si vous êtes condamné à moins de 13 ans. Donc c'est pour ça qu'on a choisi cette date-là.
02:01 En revanche, je ne suis pas d'accord avec vous quand vous dites "oui, vous avez raison", quand vous dites "tout le monde",
02:06 il faut ajouter "tout le monde devrait être d'accord pour dire que les gosses de moins de 13 ans n'ont aucune raison d'être dans la rue".
02:13 Malheureusement, si je vous le dis, parce qu'on l'a fait, Yannisa, et puis je promène dans ma ville à longueur de temps,
02:18 moi je vois des gamins de 8, 9, 10 ans tout seuls dans la rue.
02:22 Donc pour vous, c'est évident, pardon de vous le dire, mais pour tout un tas de gens, ce n'est pas évident.
02:27 Et puis, vous savez, ça aide les familles. On a tout le temps, vous le savez, on parle tout le temps des familles monoparentales.
02:33 En fait, en français normal, c'est des mamans qui lèvent seules leurs enfants parce que le mec s'est tiré je ne sais pas où.
02:39 Ces mamans-là, quand je l'ai fait, Yannisa, je suis sûr que ce sera pareil cette année,
02:43 elles me disaient "c'est vachement bien de faire ça".
02:46 Elles me disaient comme ça, moi mes gosses, qui n'obéissent pas toujours, les enfants,
02:50 je leur dis "si vous sortez, le maire va vous envoyer à la police et tu vas voir comment ça va finir".
02:55 C'est vrai que c'est un peu plus compliqué que ça, mais qu'elles aient retenu ça et qu'elles puissent utiliser ça
03:00 pour avoir un peu d'autorité par rapport à leurs enfants, là encore c'est du bon sens.
03:04 Ce n'est pas des mesures politiques, je ne prends pas une mesure politique de droite et d'autre des mesures politiques de gauche,
03:10 c'est une mesure politique qui est de l'ordre de l'évidence, encore une fois de l'évidence.
03:15 On va voir comment ça va se passer, mais je suis persuadé que c'est utile, c'est un truc tout simple.
03:20 Il y a plein de choses toutes simples qu'on pourrait faire sans changer les lois,
03:24 sans vouloir entamer des débats sans fond.
03:27 Vous savez, je vous prends un exemple, il y a dix ans,
03:30 au même moment où je prenais cet arrêté sur les enfants seuls dans la rue,
03:35 je prenais une autre décision, vous savez, les uniformes à l'école.
03:39 À l'époque, je me suis fait brocarder, montrer du doigt,
03:42 vous savez, c'était l'extrême droite qui voulait militariser l'école.
03:48 Aujourd'hui, dans ma ville comme dans notre ville en France,
03:51 il y a des enfants en uniforme et ça ne choque plus personne et c'est des mesures ultra populaires.
03:56 Vous avez vu, je ne sais pas si c'est vous qui avez fait un sondage,
03:59 il y a deux tiers des Français qui sont pour un couvre-feu pour les enfants.
04:03 C'est un sondage CNews.
04:05 Sous-titrage Société Radio-Canada
04:07 [Musique]