Category
😹
AmusantTranscription
00:00 Pour résumer, on partage quasiment tout, sauf le sexe.
00:03 Et encore.
00:04 Je n'étais pas au courant.
00:06 Ah oui, justement, c'est pour ça que j'ai dit.
00:08 J'ai mis quand même la prudence.
00:10 Oui, oui, oui.
00:11 Comment on a décidé de devenir créateur de GoNu ?
00:21 C'est tout un projet.
00:22 Est-ce que ça se décide vraiment ?
00:24 Non.
00:24 Ou est-ce que c'est par l'inverse ?
00:25 On n'avait pas plutôt des choses à dire ?
00:27 Oui.
00:27 Et mécaniquement, forcément, on les a postées.
00:29 C'est ça. C'était peut-être aussi notre destinée de devenir créateur de GoNu.
00:32 Je pense.
00:33 Mais c'était au rejoint aussi.
00:34 En fait, on avait un moulon de choses à dire.
00:36 Et on se dit, comment les dire ?
00:37 Est-ce qu'on fait un spectacle ?
00:38 Est-ce qu'on fait un film ?
00:39 Et finalement, les réseaux sociaux sont apparus comme une évidence pour nous.
00:43 On était en pleine période de confinement, on avait du temps.
00:45 C'est ça.
00:45 Et on s'est dit, OK, on va se servir de nos outils pour passer un message.
00:50 Un jour, on s'est dit pendant le confinement,
00:52 mais pourquoi est-ce qu'on donne notre image à tout le monde, sauf à nous ?
00:54 Et ce jour-là, on a dit, on a un moulon de choses à dire,
00:56 on est fans de la Provence, donc on va se mettre en scène pour les dire.
00:59 Et là, ça a pris.
01:01 Magie !
01:01 Comme un bon aïoli, ça a monté.
01:03 Ah ouais, vraiment, c'est la magie à opérer.
01:05 Et ce qui est génial, c'est qu'au début, on est partis sur la langue provençale.
01:10 Après, on est partis sur la culture provençale dans son sens large.
01:13 On a centré après sur le parler marseillais,
01:16 on va dire le local, l'art de vivre en Provence.
01:19 Et là, sur les réseaux sociaux,
01:20 on s'est rendu compte qu'il y avait un vrai intérêt et un attrait pour le local.
01:24 Et là, c'est parti en pleine croissance.
01:26 Et on s'est dit, mais on n'est pas les seuls jobins sur cette planète,
01:29 s'il y en a un moulon.
01:29 Ouh, il y a fort longtemps, il y a dix ans.
01:38 Il y a deux rencontres, en vrai.
01:40 Il y a la vraie rencontre et il y a la rencontre avant la rencontre.
01:42 Sur l'air d'autoroute.
01:43 Ouais, au Courte Paille, d'ailleurs, vers Nice.
01:47 On s'est rencontrés initialement, on va dire, pour la version courte
01:50 qu'on fait pour les réseaux, on s'est rencontrés sur les bancs de la fac à Avignon,
01:53 donc dans le nord de la Provence pour nous, le nord de la France.
01:56 - Qu'est-ce qu'il y a ? - Je t'ai vu, je t'ai vu comme ça.
01:59 - Vas-y, continue, continue. - Avignon, c'est le nord, on est d'accord.
02:01 - Oui, c'est le max. - On n'a pas changé d'avis.
02:03 C'est le maximum qu'on peut dire.
02:05 Allez, tiens, encore du sud.
02:06 Après, au-delà, c'est complexe.
02:08 Allez, on va jusqu'à Montélimar, mais après, c'est la merde.
02:10 Mais en fait, la vraie rencontre, c'est que on est lui,
02:13 il est de Gémenos, moi de Martigues, dans les bouches du Rhone, les deux,
02:15 mais c'est les opposés.
02:16 C'est comme si tu disais, le gars, il habitait à Dunkerque,
02:18 c'est l'autre bout de la Provence.
02:20 On avait fait exactement les mêmes voeux,
02:21 mais on ne le savait pas, on ne se connaissait pas.
02:22 Et moi, je vais avec mon père de Martigues jusqu'à Courtepaille, vers Nice.
02:26 - Un vrai projet, une aventure.
02:28 - Pour passer l'entretien, pour aller à l'école de journalisme.
02:30 Et en fait, j'arrive dans Courtepaille,
02:32 enfin, l'hôtel Formule 1 est à Courtepaille à côté.
02:34 Donc, je vais dans l'hôtel, je vois un mec qui a mon âge avec son père.
02:37 Je lui vois de loin, je dis lui, à mon avis,
02:38 il va me squeezer la place pour l'école de journalisme.
02:41 Je vais manger au Courtepaille, le soir avec mon père,
02:43 il est à la table d'en face, donc on se toise, mais on ne se parle pas.
02:45 - On fait la même chose, en fait.
02:46 - Et le lendemain, on arrive pour passer les examens,
02:48 sauf qu'on s'appelle Boréli et Balik.
02:50 Donc, en fait, on était à côté pendant l'examen.
02:52 - Incroyable.
02:52 - Et j'arrive en première année de licence à Avignon,
02:55 alors que ce n'était pas mon premier voeu ni son premier voeu.
02:57 Et d'un coup, je vois... - C'est notre quatrième voeu.
02:59 - Exactement. Je vois Romain.
03:01 Et je fais, là, il y a une espèce de signe du décès.
03:03 - Ouais. Mais au début, il ne m'aimait pas trop.
03:05 - Non. - Parce que je me faisais des caisses,
03:07 je prenais trop de place.
03:08 Et lui, il était trop vertigineux, bref.
03:10 - Je n'étais plus le parfait artistique.
03:12 - Voilà, voilà, voilà.
03:13 Alors, avant de répondre à la question "Pourquoi les obastres ?"
03:19 Déjà, qu'est-ce que ça veut dire, les obastres ?
03:22 Chez nous, les obastres, en Provence, c'est les fadas, les fous.
03:25 Et c'est les fous qui sortent vraiment des sentiers battus,
03:28 qui sont un peu hors normes, hors codes,
03:31 qui ont des capacités cérébrales, on va dire, illimitées.
03:34 - Voilà, c'est ça. - Mais comme ils sont un peu con,
03:36 comme on dit chez nous, ils sont braves, les obastres.
03:38 Mais "braves", c'est le mot de dire qu'ils les couragent.
03:40 - Oui, et attention, ils savent prendre des risques.
03:42 Et il fallait être Bill Obastre pour se lancer dans cette aventure professionnelle
03:46 de valorisation de la culture provençale
03:48 et se dire "on va devenir les ambassadeurs de la Provence".
03:51 Les obastres, c'est ça, c'est mettre notre folie au service d'un projet.
03:54 Parce que même si on fait les obastres, si on fait les fadolis,
03:57 on a un vrai fond, on a un vrai propos.
03:59 Et c'est ce pourquoi aussi les gens continuent de nous suivre.
04:02 C'est parce que je pense qu'ils apprennent des choses
04:04 et on est à fond dans la transmission, la médiation.
04:06 D'ailleurs, c'est le titre de nos études.
04:07 On a fait des études de médiation culturelle.
04:10 Et en fait, on rajoute cet enrobage aux obastres pour donner quelque chose.
04:15 - Franchement, c'est tellement beau que...
04:16 - C'est vrai que j'ai rarement aussi bien défini le projet.
04:19 - Je pense que je peux te laisser, tu vas créer le Jobastre.
04:22 - Bonjour, on a un président du Jobastre, le super entreprise.
04:27 - Déjà de base, bien sûr que oui, c'est une histoire d'amitié.
04:29 Je pense que ce qui fait que le projet et moi, ce qui fait que j'en suis fier,
04:33 c'est qu'on est amis dans la vie.
04:34 - Oh, arrête, j'ai des frissons.
04:36 - Et on est restés amis.
04:37 Ça veut dire qu'on est capable de passer des temps de taf
04:39 où on tafe sur notre projet.
04:41 Parce que même si on s'amuse, ça reste quand même du travail.
04:43 Et on arrive quand même à avoir nos temps aussi d'amitié
04:45 où on va aller se faire une rando, on va manger ensemble,
04:48 on va tchatcher des choses qui vont bien, des choses qui vont pas bien.
04:50 - Les deux sont intermédiaires. - Et bien oui !
04:51 - Parce que finalement, même quand on est dans le cadre de l'amitié,
04:53 il y a des idées naisses qu'on va après appliquer sur la partie professionnelle.
04:59 Donc en fait, les deux sont interliés.
05:01 Pour résumer, on partage quasiment tout, sauf le sexe.
05:04 Et encore.
05:05 - J'étais pas au courant.
05:07 - Ah oui, c'est pour ça que j'ai dit.
05:09 J'ai mis quand même la prudence.
05:11 - Oui, oui, oui. Et encore.
05:12 - Non, voilà.
05:14 - Parce que chez nous, la manière de parler, en fait, elle est expressive,
05:21 elle est multiple et on le disait souvent, c'est notre carte d'identité.
05:23 En fait, les mots que tu utilises, la manière qu'on emphase,
05:26 qu'on a de dire, qu'on a de prononcer les expressions et les phrases,
05:28 elles rajoutent supplément d'âme.
05:30 Et directement, quand tu nous entends, tu vas dire,
05:32 c'est sûr qu'ils viennent de Marseille ou de Provence.
05:34 - Oui, les mots ont une histoire et en fait, à travers les mots qu'on emploie,
05:38 en fait, on raconte qui on est et d'où on vient, en fait.
05:41 Et c'est pour ça qu'on s'est intéressés à cette histoire,
05:43 parce que finalement, on pensait à l'époque qu'on était les seuls à le dire.
05:47 Sauf que dès lors qu'on est sortis de nos frontières,
05:49 à chaque fois qu'on employait un mot, on disait,
05:51 "Mais attends, les gens, ils nous regardaient avec des têtes du Luberlu.
05:54 Qu'est-ce qu'on a dit ?"
05:54 Et pour nous, c'était banal de dire ça.
05:57 - C'est le commentaire qu'on a le plus souvent sous nos vidéos.
05:59 Quand on fait une expression, je te dis vraiment,
06:01 en fin des chichourles, il y a plein de gens qui étaient persuadés
06:04 que cette expression, elle était utilisée dans le monde entier.
06:06 Ils découvrent que non, en fin des chichourles, ça se dit "Car Marseille".
06:08 - "L'encatané", par exemple.
06:10 - "L'encatané", ça veut dire...
06:12 - "T'es l'enfoiré", quoi.
06:14 - Donc oui, les mots, c'est hyper important parce que ça, en fait,
06:16 pour moi, ça transparait l'état d'esprit et la manière de penser Provençal.
06:19 On en fait des caisses, mais finalement,
06:21 on est des gentils avec un cœur tout tendre.
06:23 - C'est ça. Et ça, c'est sur l'utilisation et l'emploi des mots.
06:26 Mais il y a aussi la manière de le dire avec l'accent et l'enrobage Provençal
06:30 qui, là aussi, raconte une histoire parce que,
06:34 vous avez vu, on parle beaucoup avec les ménes.
06:35 Donc, il y a des influences italiennes, espagnoles, grecques, maghrébines.
06:39 Et en même temps, il y a aussi le tempo, la manière de le dire.
06:45 C'est-à-dire que c'est excellent de dire "fan des chichourles".
06:49 Mais "fan des chichourles", si je le dis de manière neutre, parisienne.
06:52 - "Fan des chichourles".
06:53 - "Fan des chichourles", bon, c'est...
06:55 Vraiment, on se fichait.
06:56 Alors que chez nous, dire "Oh, fan des chichourles",
06:59 tu vois les intonations, le visage, tout.
07:02 Le "fan des chichourles", il fait un aller-retour dans mon corps.
07:05 Et c'est ça qui est excellent.
07:07 C'est ça qu'on aime analyser.
07:08 C'est ça qu'on aime capter, finalement.
07:10 C'est cet enrobage-là.
07:11 ♪ ♪ ♪
07:16 [SILENCE]