Le baise main

jean michel paroche

Les gestes oubliés L'escarpolette Le baisemain Le genou à terre De Daniel Roman Dit par Jean-Michel Paroche Merci à Tony Villard !

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00:00 Les gestes oubliés, on dit qu'il était autrefois un charmant pays de légende où

00:10 vivaient des hommes courtois, se saluant, baisant les doigts, de traits d'esprit faisant

00:15 en voie de galanterie jamais là, chapeau par ci, chapeau par là, qu'ils étaient

00:21 polis les gens de cet adorable pays là.

00:24 Mais, objecte les incrédules, qu'est-ce encore que c'est pas l'hiverne, ce pays

00:30 à la Jules Verne où l'indigène s'empressait en politesse ridicule, c'est un conte à

00:34 dormir debout ou bien ce pays est au bout du rêve ?

00:39 Et non, point de défiance, ce pays se nommait la France et ses gens polis les français.

00:45 On se souvient de son histoire, on s'étend et on s'extasie sur ses batailles, ses victoires,

00:52 aux enfants pourtant on oublie d'apprendre sa plus jolie gloire, son impeccable courtoisie.

00:57 Revoir les gestes des huets, les galants seraient bien aise, chapeau par là, chapeau par ci,

01:03 les dames le seraient aussi.

01:05 Voir renaître, aimable souhait, notre galanterie française, chapeau par ci, chapeau par là,

01:11 qu'ils étaient chics ces gestes là.

01:13 Le romantisme est mort, de l'irisme, Pernic, jamais Florestan ne pousse Véronique, l'escarpolette

01:22 semble un jouet dérisoire, que le moderne, hélas, traite de balançoire.

01:27 C'était pourtant charmant quand l'amant enjôleur poussait au rein sa belle et la poussait

01:32 encore, comme pour déposer quelques instants son corps dans les feuillages verts parmi

01:38 les autres fleurs.

01:39 Et le gracieux baise-main, si discret pour les vieilles dames, prolongé pour les jolies

01:45 femmes, qu'est devenu le baise-main, tremblant sur l'ongle de Carmin ?

01:50 Comme un papillon sur la rose, ce premier baiser que l'on ose, de la bouche prenait

01:56 le chemin, l'amour sans lui se sent tout fausse, il faut le remoder demain.

02:01 Mettre à terre un genou pour déclarer sa flamme est le plus sûr moyen, messieurs, je

02:06 le proclame, d'être ridicule aujourd'hui et pour toujours, et c'est pourtant ainsi

02:11 qu'on se parlait d'amour.

02:13 C'est un genou qu'on fait à son Dieu ses prières, c'est un genou qu'on tombe à la

02:17 lutte dernière, ainsi je me babèle, foin des regards moqueurs, puisque ma bouche est

02:23 là au niveau de son cœur.

02:25 Chapeau par-ci, chapeau par-là, qu'il était joli ce temps-là.

02:29 Mais loin des révérences, loin des baise-mains, si l'on peut seulement remettre en cours

02:35 demain la simple politesse en vogue au Moyen-Âge, ne plus confondre ainsi qu'élas, s'il

02:40 est d'usage, chanter avec gueuler, rire avec se marrer, boire avec picoler et manger

02:47 avec pâfrer.

02:48 Notre femme n'est pas, non, notre régulière, faire l'amour n'est pas se taper des rombières.

02:54 J'aurai d'autres, diront certains en m'écoutant, le vieux schnock que je suis n'est pas faux

02:59 pour autant et ma mère a toujours trouvé d'où à l'oreille ce mot « maman », car

03:04 moi je ne dis pas « la vieille ». Rééduquons-nous messieurs, chapeau par-là, chapeau par-ci,

03:12 qu'il était joli ce temps-là.

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03:30 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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