Aldo Sterone.

  • il y a 5 mois
Transcript
00:00:00 Et le jour où elle apprend, ça fait un an, ça fait 18 mois que leur garçon, il s'appelle Julie, il part en robe à l'école,
00:00:08 et puis il prend des médicaments, puis il est sur le point de se faire opérer, et ils sont les derniers à le savoir.
00:00:14 Et s'ils tentent d'élever ne sera-ce que la moindre protestation, on va leur proposer un cours de tolérance,
00:00:21 et puis s'ils continuent à protester après le cours de tolérance, il y a les services sociaux qui peuvent venir et prendre en charge leur enfant,
00:00:28 on peut leur dire on vous retire l'autorité parentale parce que ce que vous êtes en train de faire est un mauvais traitement,
00:00:33 est équivalent à un mauvais traitement.
00:00:35 Bienvenue dans cette nouvelle interview du Média en 4/4/2. Aujourd'hui j'ai le plaisir de recevoir Aldo Steyron. Bonjour.
00:00:47 Bonjour.
00:00:49 Vous êtes blogueur depuis plus de 10 ans, vous avez plus de 150 000 abonnés sur votre chaîne YouTube,
00:00:55 presque 100 000 abonnés sur X, anciennement Twitter.
00:01:00 Les fact-checkers vous présentent comme le YouTuber algérien préféré de l'extrême droite.
00:01:05 Quant à vous, vous dites sur X que vous êtes le fils caché de Jean-Marine Le Pen et d'Arlette Laguiller.
00:01:11 Merci d'être avec nous Aldo Steyron, merci d'avoir fait le déplacement depuis l'Angleterre,
00:01:16 et surtout que vous venez de perdre votre papa.
00:01:20 Alors je vous présente au nom de toute l'équipe du Média en 4/4/2 vraiment nos plus sincères condoléances.
00:01:25 Je me permets de le dire parce que vous avez fait une vidéo très récemment dans laquelle vous partagez
00:01:30 avec vos abonnés ce moment très intime de votre vie. C'est pour ça que je me permets de le dire.
00:01:37 Et effectivement dans toutes vos vidéos vous parlez à la fois de sujets de société, d'actualité,
00:01:42 vous vous mettez à nu aussi. Qu'est-ce qui vous a poussé d'aller sur YouTube,
00:01:48 de vous lancer comme ça sur YouTube ?
00:01:51 À la base parce qu'on parlait de nous. C'est-à-dire qu'en France on parlait beaucoup d'Algériens.
00:01:57 Algériens, ceci, cela, sans arrêt en fait. Et à un moment donné je me suis dit "bon, vous parlez de nous,
00:02:04 j'arrive et j'aimerais participer à cette conversation". Finalement elle nous concerne quelque part.
00:02:09 Et puis c'est parti, c'est parti comme une traînée de poudre. J'ai fait une vidéo, puis deux, puis trois,
00:02:16 puis maintenant ça fait partie de ma vie de venir dans cette voiture et partager des idées,
00:02:22 partager des moments, partager de l'actu.
00:02:25 D'où vient cette idée justement de faire des vidéos dans sa voiture plutôt que dans un lieu à la maison, au bureau ?
00:02:33 Je ne sais pas, pourquoi la voiture ?
00:02:35 Je cherchais un lieu impersonnel parce que j'avais fait une vidéo ou deux à la maison
00:02:38 et les gens commentaient sur ce qu'il y avait derrière moi.
00:02:41 "Ah mais c'est quoi ça ? Mais qu'est-ce que tu as sur l'étagère ?"
00:02:44 Et j'avais l'impression que le sujet n'était plus central à la vidéo.
00:02:50 Donc je voulais un lieu impersonnel, la voiture c'est parfait.
00:02:52 Et encore, on me pose toujours la question "mais qu'est-ce qu'il y a sur la banquette arrière ?"
00:02:55 Mais c'est aussi la qualité du son. La qualité du son est parfaite dans la voiture.
00:03:00 Et aussi, je conduis, ça me permet de m'évader, de réfléchir et de mûrir le sujet dans ma tête.
00:03:07 Après je me gare et puis je garde mon studio ambulant et j'enregistre.
00:03:13 Alors vous ne vous êtes jamais caché sur vos origines, vous venez encore de le dire,
00:03:17 vous êtes d'origine algérienne et pourtant vous avez fait le choix d'opter pour un pseudo.
00:03:22 Pour quelle raison ? Et puis d'où vient cette idée en fait d'aldostérone qui sonne un peu italien ?
00:03:28 Oui alors en fait c'est pas du tout italien, c'est-à-dire que j'ai fait des études de médecine en France à un moment donné
00:03:34 et j'ai planché des nuits entières sur une hormone qu'on appelle l'aldostérone.
00:03:39 Donc quand je cherchais un pseudo, il me fallait un pseudo qui sonne faux, qui sonne un pseudo.
00:03:43 Je ne voulais pas qu'il y ait le moindre doute quand on entend ce pseudo que ça fasse "ah oui mais il a pris une autre molécule et l'a coupé en deux, c'est tout".
00:03:52 Donc qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai utilisé ce pseudo-là, voilà.
00:03:55 Mais il fallait absolument, dans mon cahier de charge, il fallait que ça s'entende comme un pseudo.
00:04:00 Et pourquoi ne pas l'avoir fait ? Pourquoi avoir choisi le pseudo alors ? Pourquoi ne pas avoir fait des vidéos sous votre propre nom ?
00:04:06 Bah j'aurais dû, j'aurais dû.
00:04:08 Ça change rien finalement ?
00:04:09 Finalement ça change rien parce que maintenant de toute manière n'importe qui en googlant pendant 15 secondes peut savoir qui je suis.
00:04:15 Donc malgré le fait que j'utilise un pseudo, je ne suis pas un homme qui se cache parce que je suis en train d'intervenir avec mon visage découvert et tout.
00:04:22 Et je renvoie, je vais à la rencontre de plein de monde, je partage mon numéro de téléphone en ligne.
00:04:26 Donc finalement je ne suis pas du tout en train de me cacher. Le pseudo c'est juste un artefact de mes débuts plus qu'autre chose.
00:04:33 Alors je l'ai dit, vous aimez, vous ne vous cachez pas sur vos origines, vous aimez rappeler d'où vous venez.
00:04:39 Et vous aimez aussi rappeler que vous avez fui la décennie noire en Algérie.
00:04:44 Alors pour ceux qui ne savent pas ce qu'est la décennie noire, ça a été une période particulièrement sombre de l'histoire algérienne.
00:04:52 Pendant dix ans, les Algériens ont subi une véritable guerre civile entre 1992 et 2002.
00:04:58 Est-ce que ça, cette partie de votre histoire finalement, de vos origines, légitime un peu plus votre discours sur l'islamisme et les islamistes ?
00:05:09 Oui parce que j'ai vu ce que ça peut faire un pays. Parce que j'ai connu l'avant et j'ai connu l'après.
00:05:17 Et donc effectivement, pour moi, je n'étais pas nécessairement à la recherche de légitimité.
00:05:23 Pour moi, il y avait quelque chose qu'il fallait que je dise, il fallait que je formule un avertissement,
00:05:28 comme je dis dans certains de mes vidéos, parce que j'ai vu ce que l'islamisme peut faire.
00:05:33 L'islamisme s'est même apaisé en Algérie. Il y a toujours les islamistes.
00:05:38 Mais ils n'ont plus les mêmes valérités qu'avant. Ils ne souhaitent plus arriver au pouvoir.
00:05:44 Dans le sens où ils ont compris que par le sociétal, c'est tellement plus puissant, c'est tellement plus rapide.
00:05:50 Pourquoi aller s'embarrasser de politique et vouloir absolument mettre un président au pouvoir alors qu'on peut faire mieux dans la rue,
00:05:58 dans l'école, dans la proximité, dans les quartiers ? Ils ont compris cela.
00:06:03 Et ils l'ont compris aussi en France, parce que justement c'est une sorte de lutte internationale.
00:06:09 Ce n'est pas un jeu qui se limite ou qui se restreint aux frontières algériennes. C'est partout pareil.
00:06:15 C'est grâce à vous, si nous continuons notre combat, seuls vos dons et vos abonnements depuis cette rentrée sont notre unique soutien.
00:06:23 Alors merci à tous et merci de votre fidélité.
00:06:26 Est-ce que vous pensez justement, parce que beaucoup à la fois vous ont reproché vos propos,
00:06:33 notamment en assimilant cet islamisme qui pourrait arriver en France,
00:06:37 est-ce que vous pensez que, et beaucoup vous en assimilent aussi à l'extrême droite ?
00:06:42 Qu'est-ce que vous dites de tout ça ?
00:06:45 En fait, je suis probablement le seul marxiste d'extrême droite.
00:06:50 Il n'y a qu'à voir sur mon Twitter, le bondeau rouge n'est pas là par hasard.
00:06:56 Mon livre de chevet, c'est le capital de Karl Marx.
00:06:59 Je viens de le refinir pour la unième fois en Audible, il fait 109 heures.
00:07:03 Et les gens disent qu'il est d'extrême droite.
00:07:06 Quand je parle par exemple, quand je m'inscris contre l'immigration sauvage,
00:07:11 moi je suis de l'immigration, je ne suis pas en train de haïr les migrants ou autre.
00:07:18 Je ne veux juste pas que les forces de l'argent utilisent le prolétaire d'un pays comme l'Algérie
00:07:25 ou n'importe quel pays africain finalement, et qu'ils le ramènent pour venir frapper avec le prolétaire français.
00:07:31 Parce que moi, quand je suis dans les rues de Paris et je vois les gens qui pédalent pour ces officines de livraison de nourriture et tout ça,
00:07:38 je comprends que ces forces ont besoin d'esclavage.
00:07:41 Je comprends.
00:07:42 Et c'est pour ça que je m'inscris contre cela.
00:07:44 Alors effectivement, mon discours à moi sur l'immigration n'est pas très différent du discours de George Marchais ou de Robert Hu.
00:07:51 On ne peut pas les classer vraiment à l'extrême droite du spectre français.
00:07:54 Sauf que l'extrême droite a envie d'entendre ce qu'elle a envie d'entendre.
00:07:57 Elles vont prendre mes propos, elles vont chirurgicalement couper un morceau et dire "ça, ça nous intéresse", et donc elles vont l'utiliser.
00:08:03 Mais voilà, j'ai été associé sans arrêt à l'extrême droite.
00:08:06 Mais en France, on aime beaucoup les étiquettes.
00:08:09 Après, là, maintenant, je vais peut-être finir avec l'étiquette extrême gauche.
00:08:13 Mais ce n'est pas grave, il y aura toujours des étiquettes, j'en ai plein sur le dos.
00:08:16 Et je vis bien avec.
00:08:20 Vous qui vivez justement en Angleterre, est-ce que vous trouvez qu'il y a une différence ?
00:08:24 Vous parlez d'étiquettes, est-ce que c'est proprement français de coller des étiquettes à tout le monde ?
00:08:29 Je pense que c'est proprement humain, pour être honnête avec vous.
00:08:32 On va trouver ça aussi au Royaume-Uni, cette volonté de coller des étiquettes.
00:08:37 Mais je trouve qu'en France, c'est presque un sport national.
00:08:42 On entend la personne parler et on veut savoir dans quel camp elle se trouve.
00:08:47 Et on est obligé d'avoir un combat d'officine.
00:08:51 Ça veut dire qu'on a des loges ou des niches idéologiques quelque part.
00:08:57 Chaque niche a complètement ses idées, son positionnement, et on doit absolument rester dans la niche.
00:09:04 Je rentre dans cette niche-là, et après, je n'ai plus le droit de réfléchir, tout m'est imposé.
00:09:09 Je suis contre ceci, je suis pour cela, mais c'est imposé par la niche dans laquelle je suis.
00:09:13 Mais ce qui déstabilise beaucoup de monde, j'ai constaté en France,
00:09:17 si je suis assis à une table et qu'en une demi-heure, je tiens un discours
00:09:22 dont certaines parties peuvent tomber dans la niche extrême droite et d'autres dans la niche extrême gauche,
00:09:27 on se dit « mais il joue à quoi lui ? »
00:09:30 Enfin non, je suis juste libre, je suis juste un humain libre, c'est tout.
00:09:33 Voilà, j'ai le droit, je ne me restreins pas, j'ai le droit de réfléchir,
00:09:37 d'avoir les avis qui sont les miens et de les défendre,
00:09:40 sans nécessairement que ça veuille dire que j'assume telle ou telle étiquette.
00:09:45 Et finalement, si je peux résumer, les vidéos sur YouTube vous ont permis cette liberté,
00:09:51 cette liberté de vous exprimer, cette liberté aussi de peut-être remettre les pendules à l'heure,
00:09:56 peut-être, si je puis dire ?
00:09:58 Oui, il y a beaucoup de pendules à l'heure, il y a beaucoup de pendules qui ont été remises à l'heure dans mes vidéos.
00:10:03 Et effectivement, j'ai cette liberté de temps, dans la limite bien entendu de la plateforme,
00:10:08 il ne faut pas trop se leurrer, mais j'ai une très large liberté de temps,
00:10:12 dans le sens où je n'ai jamais cherché à plaire, je n'ai jamais cherché à séduire,
00:10:16 je n'ai jamais cherché à me faire des amis. Je m'en suis fait beaucoup.
00:10:19 J'ai même connu mon épouse par un commentaire sur YouTube.
00:10:23 Génial !
00:10:24 Je me suis fait beaucoup d'amis, beaucoup de proches,
00:10:27 ma vie aurait été autre si je n'avais pas eu l'idée d'aller dans une voiture faire des vidéos.
00:10:32 Mais en même temps, je n'ai jamais cherché à plaire.
00:10:35 Je suis ce que je suis, et ce qu'on voit dans les vidéos,
00:10:39 c'est pour ça que de fois je viens avec les cheveux éclatés, des fois.
00:10:42 C'est juste une manière de dire "what you see is what you get", ça c'est la réalité.
00:10:47 Et je ne suis pas très différent quand je suis dans la vie privée,
00:10:51 je suis la même personne que sur YouTube.
00:10:53 Peut-être parfois un peu, j'ai tendance, des fois,
00:10:57 moi depuis que j'ai une fille maintenant, à avoir un langage de charretier,
00:11:01 mais là je fais attention à mon langage, c'est tout.
00:11:04 Parce que dans la vie de tous les jours, il y a eu une époque où j'étais extrêmement cru quand même.
00:11:09 C'est peut-être aussi l'âge qui fait ça, ça fait plus de dix ans que vous faites des vidéos,
00:11:13 donc peut-être qu'on prend un peu d'âge, on est un peu plus sage,
00:11:17 on gagne en maturité peut-être.
00:11:19 Oui, c'est vrai.
00:11:20 Bon, il y a l'effet sans doute de l'enfant, mais il y a aussi l'effet de la nature.
00:11:23 Oui, absolument, absolument, je suis d'accord.
00:11:25 Mais Aldo Steyrone, vous n'êtes pas que YouTuber, vous êtes aussi écrivain.
00:11:29 Et vous venez de publier votre septième livre, c'est votre septième ? Je ne me trompe pas ?
00:11:33 Je pense, je n'ai pas compté.
00:11:34 Vous n'avez pas compté ?
00:11:35 Mais j'en ai écrit d'autres sur d'autres pseudos que personne ne connaît sur Terre.
00:11:38 Maintenant, il y a des milliers de personnes qui vont le chercher.
00:11:40 Alors moi, j'en ai trouvé sept en tout cas sous le nom d'Aldo Steyrone.
00:11:43 Alors le dernier qui vient tout juste de sortir et que vous avez apporté,
00:11:46 qui se nomme "Toxic, ce que les coachs de carrière ne vous disent pas",
00:11:51 en auto-édition, il parle des dessous du monde de l'entreprise.
00:11:56 Et puis, juste avant, il y a deux mois à peu près, vous en avez sorti un autre,
00:12:00 vous les enchaînez, donc c'est le sixième.
00:12:03 Le titre est "Covidisme, climat et wauquisme, les nouvelles religions,
00:12:07 les religions post-chrétiennes occidentales".
00:12:10 C'est tout un programme, tout ça.
00:12:12 On va commencer par celui-ci, celui qui a été publié il y a deux mois.
00:12:16 Ce sont vos propres réflexions, finalement, que vous avez couché sur le papier.
00:12:20 Un peu comme le langage est presque identique à celui de vos vidéos.
00:12:26 Il est question d'abord de wauquisme.
00:12:29 Ça, c'est un sujet dont on aime beaucoup parler et qui préoccupe beaucoup.
00:12:35 Et vous racontez l'histoire de la famille Raymer, cette famille canadienne,
00:12:40 dont l'un des jumeaux, Bruce, a subi une opération du prépuce qui a mal tourné.
00:12:46 Et ensuite, il va devenir Brenda, dès l'âge de 22 mois,
00:12:50 sous les conseils avisés, on va dire, du psychologue-sexologue John Monnet.
00:12:56 Et Marcel, qui est en bas, avait fait une excellente vidéo à ce sujet.
00:13:01 Alors, c'est quoi cette tendance wauquiste
00:13:05 et pourquoi vous avez voulu absolument l'inclure dans ce livre ?
00:13:11 Ce wauquisme est devenu aujourd'hui le cancer de l'Occident.
00:13:14 C'est une idéologie qui veut changer nos normes, nos valeurs sociales.
00:13:20 Moi, je trouve que c'est normal que nos normes sociales changent,
00:13:23 mais qu'elles évoluent selon notre évolution naturelle, quelque part.
00:13:28 C'est normal, avec le temps, on n'a pas la même sensibilité de génération en génération.
00:13:33 Sauf que là, on est en train d'aller à marche forcée vers un programme
00:13:36 qui est complètement artificiel et dans lequel personne ne se reconnaît.
00:13:39 Personne n'a demandé cela, personne ne se reconnaît dedans,
00:13:42 mais il nous est imposé par les médias, par les entreprises, par les forces de l'argent.
00:13:47 Et je trouve cela, je trouve que c'est quelque chose contre lequel il faut absolument lutter,
00:13:51 parce que c'est en train de détruire des jeunes, c'est en train de détruire en particulier les jeunes.
00:13:55 Moi, je suis vieux, j'ai les cheveux gris à ce stade-là,
00:13:59 j'ai la tête aussi dure qu'un bord de trottoir.
00:14:02 Je veux dire, je ne suis pas très ouvert aux nouvelles idées, de toute manière.
00:14:06 Mais les jeunes sont en passe d'être détruits en masse par cette idéologie-là.
00:14:11 Et vous pensez que la machine qui est en route, justement, pour l'avancée de ces idées-là,
00:14:18 est vraiment à une force d'impact impressionnante ?
00:14:23 Est-ce que vous pensez que là...
00:14:25 Oui, elle a une force d'impact énorme, parce qu'elle est capable d'encercler les jeunes.
00:14:31 Elle est capable de travailler par le biais de la télévision, par le biais de l'école,
00:14:34 par le biais du cinéma, par le biais de... Ils sont entourés de cela.
00:14:38 Alors, nous qui avons connu un avant et un après,
00:14:41 on a des éléments qui nous permettent, ou des références,
00:14:44 qui nous permettent de voir que ce n'est pas naturel ce qui est en train de se passer.
00:14:48 Mais le jeune qui a 14 ans, qui a 13 ans, qui est juste en train d'ouvrir les yeux à ce monde,
00:14:55 et en plus qui, naturellement et instinctivement,
00:14:58 il passe par une période d'hésitation, de doute, d'instabilité.
00:15:01 L'adolescence, tout le monde est passé par là.
00:15:03 Et en tant que société, au lieu de l'accompagner pour en faire un adulte équilibré,
00:15:08 pour en faire l'adulte de demain,
00:15:10 eh bien, qu'est-ce qu'on va faire ? On va profiter de ce moment d'instabilité
00:15:15 et faire un travail de sape et détruire ses fondations,
00:15:19 son assise sociale, son intégration psychologique.
00:15:23 On va la détruire et en faire une chimère.
00:15:27 Et je crois que dans votre livre, il y a un exemple,
00:15:30 je ne sais plus si c'est aux États-Unis ou en Angleterre,
00:15:32 dans une école où, justement, dès qu'un élève a une pensée comme ça,
00:15:38 un doute sur son genre, si je puis dire,
00:15:41 il est tout de suite accompagné par les professeurs,
00:15:44 par l'équipe enseignante, pour l'accompagner dans cette transformation,
00:15:49 sans que les parents ne puissent dire mot,
00:15:52 parce que sinon, on leur enlève, vous dites clairement,
00:15:55 on leur enlève l'autorité parentale.
00:16:00 Absolument, parce que c'est en Angleterre,
00:16:03 mais ça se passe dans plein d'endroits en Occident.
00:16:06 Les parents sont tenus à l'écart, ne sont pas informés.
00:16:09 Donc il y a des lobbies qui peuvent prendre en charge leurs enfants.
00:16:12 On n'est pas très loin, vous savez, j'ai lutté contre ça à une époque,
00:16:15 je suis en train de voir les mêmes mécanismes.
00:16:17 On n'est pas très éloigné de la radicalisation islamiste.
00:16:20 C'est les mêmes techniques.
00:16:22 On va prendre des personnes fragiles, des personnes instables,
00:16:24 on va les travailler en réseau.
00:16:26 Et puis, finalement, on les coupe de leur famille,
00:16:30 parce qu'on sait que la famille est un lieu de stabilité,
00:16:33 un lieu de référence.
00:16:35 La famille est complètement déconnectée.
00:16:37 Et le jour où elle apprend, ça fait un an, ça fait 18 mois,
00:16:40 que leur garçon, il s'appelle Julie,
00:16:42 et il part en robe à l'école,
00:16:45 et puis il prend des médicaments,
00:16:47 et puis il est sur le point de se faire opérer,
00:16:49 et ils sont les derniers à le savoir.
00:16:51 Et s'ils tentent d'élever ne sera-ce que la moindre protestation,
00:16:55 on va leur proposer un cours de tolérance.
00:16:58 Et puis s'ils continuent à protester après le cours de tolérance,
00:17:01 il y a les services sociaux qui peuvent venir
00:17:03 prendre en charge leur enfant,
00:17:05 on peut leur dire "on vous retire l'autorité parentale,
00:17:07 parce que ce que vous êtes en train de faire
00:17:09 est un mauvais traitement, est équivalent à un mauvais traitement".
00:17:12 Et ce que vous êtes en train d'écrire, quand même,
00:17:14 se rapproche beaucoup, enfin, les techniques d'isolement,
00:17:17 ça se rapproche beaucoup de, finalement,
00:17:20 ce que font les sectes, en fait, les dérives sectaires.
00:17:22 Et là, j'arrive sur la loi de l'article 4 en France
00:17:26 qui a été votée.
00:17:28 Donc là, on ne comprend pas trop, quoi.
00:17:31 Est-ce que ça défend une idéologie
00:17:33 qui se rapprocherait plus de dérives sectaires
00:17:37 pour blâmer d'autres qui n'en sont pas ?
00:17:40 Absolument. Nous vivons une époque d'inversion des valeurs,
00:17:42 de toute manière.
00:17:43 Donc, chaque fois qu'on va vous parler de paix,
00:17:45 ce sera la guerre.
00:17:47 Chaque fois qu'on va vous parler de lutter contre les dérives sectaires,
00:17:50 on est probablement en train de défendre les dérives sectaires.
00:17:53 Quand on vous parlera d'une loi anticorruption,
00:17:55 c'est probablement une loi qui protégera les corrompus.
00:17:57 Et ça devient très systématique,
00:17:59 au point que ça en devient grotesque.
00:18:01 On a l'impression que le langage,
00:18:03 on doit juste jeter nos dictionnaires à la poubelle
00:18:05 parce qu'ils ne valent plus rien.
00:18:07 Tous les mots ont changé de définition.
00:18:09 Et effectivement, c'est une loi scélérate,
00:18:11 c'est une loi qui a été probablement achetée
00:18:13 par des lobbies pharmaceutiques
00:18:15 qui veulent museler la critique.
00:18:17 Et on connaît en France, on a eu le scandale du Mediator,
00:18:20 de l'hormone de croissance,
00:18:21 le scandale du sang contaminé.
00:18:23 Il y a eu des scandales.
00:18:24 Eh bien, aujourd'hui, en France,
00:18:26 et ça c'est une très mauvaise nouvelle,
00:18:28 à cause de cet article 4,
00:18:30 eh bien, ce genre de scandale
00:18:32 mettra en plus de temps à sortir.
00:18:34 Ça veut dire qu'ils feront plus de victimes.
00:18:36 Au lieu que ça s'arrête au bout de 100 victimes,
00:18:39 et qu'on le découvre et qu'on arrête,
00:18:41 eh bien, les gens auront tellement peur,
00:18:42 il y aura l'autocensure, il y aura la peur,
00:18:44 y compris chez les professionnels
00:18:46 qui ne voudront pas risquer leur carrière,
00:18:47 qui ne voudront pas risquer
00:18:49 tout ce qu'ils ont pour aller dénoncer.
00:18:51 Ils ont même peur de tomber sous le coup de la loi maintenant.
00:18:54 Eh bien, on peut avoir des scandales aujourd'hui
00:18:56 qui, au lieu d'être découverts en six mois,
00:18:58 pourront durer cinq ans.
00:18:59 Et le jour où on découvre,
00:19:00 parce qu'on finira par découvrir,
00:19:02 eh bien, la catastrophe sera d'ampleur publique.
00:19:05 Voilà vers où ça va.
00:19:07 Et que pensez-vous du fait...
00:19:09 Alors, on a un nouveau Premier ministre,
00:19:11 ça fait quelques mois,
00:19:12 c'est Gabriel Attal, ici en France,
00:19:14 et on nous l'annonce toujours
00:19:17 comme le premier, premier ministre homosexuel.
00:19:21 Que pensez-vous de cette annonce ?
00:19:25 Je suis assez choqué parce que...
00:19:28 Il a une trentaine d'années, je crois qu'il a 35 ans.
00:19:31 C'est quand même dingue, cette...
00:19:34 Pourquoi il se définit par sa sexualité ?
00:19:37 Je ne comprends pas pourquoi ces gens
00:19:39 expriment toujours ce désir
00:19:41 de venir se définir par leur sexualité.
00:19:43 Les choix sexuels, tout le monde en a,
00:19:45 mais généralement, ce n'est pas quelque chose
00:19:47 qui est allé sur la place publique,
00:19:48 et encore moins par un politique,
00:19:50 et encore moins par un politique de ce niveau-là.
00:19:52 En tant que premier ministre,
00:19:53 moi, j'ai envie de savoir c'est quoi ses projets,
00:19:55 c'est quoi ses idées, c'est quoi ses orientations,
00:19:57 comment il voit la France dans 5 ans,
00:19:58 dans 10 ans, dans 100 ans aussi.
00:20:00 Moi, je veux voir un nombre d'États là-dedans,
00:20:02 dans cette place-là.
00:20:03 Je n'ai pas envie d'avoir quelqu'un
00:20:05 qui est en train de parler de sa sexualité
00:20:07 et puis on est homophobe
00:20:08 si on est contre ce qu'il est en train de faire.
00:20:10 Ça montre une dégradation, vraiment,
00:20:15 une dégradation de la vie publique.
00:20:17 Qu'est-ce qu'on en sait sur la vie sexuelle de Mitterrand,
00:20:19 le Chirac ?
00:20:20 Que se passe-t-il ?
00:20:21 Pourquoi aujourd'hui leur vie sexuelle
00:20:23 doit s'étaler en 5 colonnes à la une ?
00:20:26 Il y a quand même une dégradation
00:20:28 très, très profonde de l'homme politique
00:20:32 ou de l'homme d'État.
00:20:33 En tout cas, ça interroge beaucoup
00:20:35 et ça interpelle beaucoup.
00:20:36 Absolument, et je peux comprendre.
00:20:38 Alors, revenons à votre livre,
00:20:40 vous avez évoqué la pédophilie
00:20:42 avec le cas de l'animateur star de la BBC,
00:20:45 Jimmy Savile,
00:20:46 qui était un vrai prédateur sexuel
00:20:49 et dont on a appris les agissements
00:20:52 qu'après sa mort.
00:20:53 Pourquoi c'était important pour vous
00:20:56 de parler de ce personnage en particulier ?
00:20:58 Oui, parce qu'il y a eu, par exemple,
00:21:01 des crimes très similaires à Telford,
00:21:03 au Royaume-Uni,
00:21:04 et on dit que ça a duré à peu près 20 ans, 25 ans.
00:21:07 Jimmy Savile, c'est quelqu'un
00:21:09 qui évoluait au sein de la BBC
00:21:11 et entre sa première victime et sa dernière,
00:21:14 il y a 50 ans.
00:21:15 Et il y avait beaucoup de victimes,
00:21:17 à tel point, juste pour vous donner une anecdote,
00:21:19 que je cite dans le livre,
00:21:21 quand il allait, il avait dans les hôpitaux,
00:21:23 les hôpitaux d'enfants au Royaume-Uni,
00:21:25 il avait les clés, le double des clés.
00:21:27 Pourquoi un animateur de télévision
00:21:29 doit-il avoir le double des clés
00:21:30 d'une crèche, d'une école
00:21:31 ou d'un pavillon pour enfants malades ?
00:21:33 Eh bien, quand il venait sévir la nuit,
00:21:36 certaines infirmières,
00:21:38 elles retiraient leurs enfants préférés.
00:21:40 Elles disaient, moi j'aime bien ces enfants,
00:21:42 viens avec moi, reste avec moi,
00:21:44 parce que le prédateur viendra cette nuit.
00:21:46 Mais elles ne pouvaient rien faire.
00:21:48 Elles ne pouvaient pas être dénoncées à la hiérarchie,
00:21:50 elles ne pouvaient rien faire,
00:21:51 parce qu'ils étaient protégés.
00:21:52 Ce que j'avais envie de montrer à travers sa vie,
00:21:54 et je pense que c'est un cas très intéressant à étudier,
00:21:56 je peux comprendre que dans n'importe quelle société,
00:22:00 on peut avoir un prof,
00:22:01 on peut avoir un entraîneur,
00:22:02 on peut avoir un imam, un rabbin, un prêtre,
00:22:04 peu importe,
00:22:05 qui par exemple a commis des abus sur des enfants.
00:22:08 Ça peut arriver.
00:22:09 On peut tout faire pour contrôler,
00:22:11 mais ça pourra toujours arriver.
00:22:13 Maintenant, quand on arrive à quelqu'un
00:22:15 qui a industrialisé ce genre d'abus
00:22:17 pendant un demi-siècle,
00:22:19 pour moi c'est le fruit d'un système.
00:22:21 Pour moi ce n'est pas juste un hasard,
00:22:23 il était protégé.
00:22:25 Ce n'est pas possible autrement.
00:22:27 Au Royaume-Uni, si je commence à frauder la TVA,
00:22:30 je vais à la police chez moi en trois mois.
00:22:32 Si je suis malin, si je suis intelligent,
00:22:34 je voudrais peut-être durer un an.
00:22:36 Là, il a quand même violé des enfants pendant 50 ans,
00:22:41 et il est mort de sa belle mort.
00:22:43 Quand il est mort, il y avait énormément
00:22:45 d'associations caritatives qui portaient son nom,
00:22:47 qui ont dû fermer ou changer leur nom très rapidement,
00:22:50 parce que le scandale a éclaté quand il était mort.
00:22:53 Parce que tout simplement, il n'était plus là.
00:22:55 Plus personne n'avait peur de lui.
00:22:56 Une victime a parlé, une deuxième, une troisième,
00:22:57 une quatrième, et c'est parti comme une traînée de couleurs.
00:23:00 C'est terrible.
00:23:02 Ce témoignage, en tout cas,
00:23:04 cette partie de votre livre, est terrible.
00:23:07 Vous dites plus loin que nous sommes entrés
00:23:10 dans un totalitarisme occidental
00:23:12 qui s'articule autour de trois aspects.
00:23:14 La surveillance totale et globale,
00:23:16 sous couvert de reconnaissance faciale,
00:23:18 la taxation totale,
00:23:20 et la perte d'autonomie corporelle.
00:23:22 Pouvez-vous nous expliquer ces trois aspects ?
00:23:24 Oui, c'est-à-dire que la surveillance,
00:23:26 nous sommes rentrés, surtout depuis le monde poste,
00:23:28 en septembre 2001.
00:23:30 Nous avons basculé du jour au jour, jour et nuit.
00:23:32 En une nuit, nous avons basculé
00:23:34 dans la société de suspicion,
00:23:36 la société des surveillances, des caméras,
00:23:38 et la société où chaque bon technologique,
00:23:40 chaque fois qu'on aura une itération technologique,
00:23:43 elle sera utilisée contre nous pour nous surveiller.
00:23:46 Si aujourd'hui, il y a quelque chose dans notre vie
00:23:48 qui n'est pas surveillé, c'est que tout simplement,
00:23:50 il n'y a pas la technologie.
00:23:52 Par exemple, il n'existe pas de technologie
00:23:54 qu'on peut déployer en masse aujourd'hui
00:23:56 pour nous surveiller à l'intérieur de nos maisons,
00:23:58 pour voir à travers les murs.
00:24:00 Il y a des systèmes qui permettent de voir
00:24:02 à travers les murs, oui,
00:24:04 mais ce sont des systèmes très précis,
00:24:06 très particuliers, très chers, très difficiles à déployer.
00:24:08 Imaginons qu'une entreprise chinoise
00:24:10 crée une petite caméra
00:24:12 qui tient dans le creux de la main, qui coûte 50 euros,
00:24:14 et qui permette de voir à travers
00:24:16 un bâtiment, je peux vous garantir
00:24:18 que dans les trois mois, elle sera
00:24:20 généralisée partout.
00:24:22 Tout ce qui permet de nous surveiller,
00:24:24 aujourd'hui, toute technologie
00:24:26 sera implémentée pour nous surveiller.
00:24:28 Et puis, ça permet aussi de monétiser nos actions.
00:24:30 Aujourd'hui, par exemple, au Royaume-Uni,
00:24:32 on a à Londres des embouteillages.
00:24:34 Et bien, qu'est-ce qu'elle fait, la mairie ?
00:24:36 Elle va capturer les matriculations de la voiture
00:24:38 et elle va vous envoyer une facture à la maison,
00:24:40 il faut payer, c'est la taxe embouteillage.
00:24:42 Est-ce que l'embouteillage a été réduit ? Non, pas du tout.
00:24:44 Mais vous êtes dans un embouteillage, vous payez.
00:24:46 On ne pouvait pas faire ça
00:24:48 avant la technologie.
00:24:50 Imaginez avant la technologie,
00:24:52 des caméras qui reconnaissent les plaques
00:24:54 minéralogiques, imaginez quelqu'un
00:24:56 avec sa besace allant frapper
00:24:58 au vitre des voitures, disant
00:25:00 "oui, c'est pour la taxe".
00:25:02 Ce n'est pas possible, ça ne marchait pas.
00:25:04 Parce qu'il y a les caméras, on peut faire
00:25:06 une implémentation pour une taxation.
00:25:08 Cette forme de taxation est en train
00:25:10 de capturer de plus en plus le fruit de notre travail.
00:25:12 Aujourd'hui, il faut
00:25:14 comparer, je n'ai pas les chiffres
00:25:16 en tête pour faire des comparaisons, mais ça mérite
00:25:18 d'être étudié, comparer
00:25:20 notre niveau de taxation aujourd'hui
00:25:22 au niveau de taxation qu'il y avait
00:25:24 il y a 1000 ans, au niveau de taxation qu'il y avait
00:25:26 dans les âges féodaux. C'était comment ?
00:25:28 Je suis sûr qu'on ne sortira
00:25:30 pas gagnant.
00:25:32 On est en train, dans des états
00:25:34 tentaculaires, qui dépensent
00:25:36 sans arrêt, et pour justement
00:25:38 maintenir leur niveau de dépense,
00:25:40 sont obligés de capter de plus en plus
00:25:42 le fruit de notre travail.
00:25:44 Et sur la perte d'autonomie
00:25:46 corporelle, qu'est-ce que c'est exactement ?
00:25:48 C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:25:50 une fois qu'on a tout vendu,
00:25:52 prenons un gars
00:25:54 qui touche presque plus rien, on lui a tout
00:25:56 enlevé. Il est surveillé,
00:25:58 il est pucé, il est tagué,
00:26:00 il est contrôlé électroniquement.
00:26:02 La plus grande partie de son revenu
00:26:04 part chez l'État.
00:26:06 Est-ce qu'on peut encore le taxer, raisonnablement ?
00:26:08 Probablement pas. Si on le taxe,
00:26:10 on le met à la rue. Si on le taxe, on va lui enlever
00:26:12 l'argent qu'il paye, avec lequel il paye son loyer,
00:26:14 il n'a plus de loyer, il va dormir devant
00:26:16 une bouche de métro.
00:26:18 Donc, qu'est-ce qu'on peut faire ? Comment peut-on
00:26:20 le monétiser encore ? Eh bien,
00:26:22 on peut le monétiser, il y a d'autres manières. Par exemple,
00:26:24 on peut s'endetter en son nom. Si on a
00:26:26 une certaine population, on peut faire des dettes,
00:26:28 et puis la dette sera au nom
00:26:30 de ce gars, voire au nom de ses enfants.
00:26:32 Donc, par exemple, il va faire
00:26:34 des enfants qui seront endettés à leur naissance.
00:26:36 On va
00:26:38 le vendre
00:26:40 sur pied, en tant que consommateur.
00:26:42 On va, par exemple, créer une loi, et c'est là
00:26:44 la perte d'autonomie corporelle.
00:26:46 On en a vu un sinistre
00:26:48 exemple ces dernières années. C'est tout
00:26:50 simplement qu'on peut aller vers une entreprise
00:26:52 et lui dire, voilà, les citoyens,
00:26:54 nous, on est l'État, on a la capacité
00:26:56 de légiférer, on a la capacité d'utiliser
00:26:58 la violence légitime.
00:27:00 Donc, on a la police qui est avec nous,
00:27:02 avec les tribunaux qui sont avec nous, et la loi. Vous voyez cette page
00:27:04 vide ? Je peux écrire une loi maintenant.
00:27:06 À partir de là, on peut écrire une loi qui est
00:27:08 sponsorisée par une entreprise
00:27:10 et puis qui nous transforme
00:27:12 tous en consommateurs. On sera obligé d'aller consommer
00:27:14 et nos libertés, on l'a vu
00:27:16 vers 2020, 2021,
00:27:18 nos libertés individuelles peuvent être
00:27:20 suspendues et conditionnées, parce que
00:27:22 toujours, suspendre, conditionner.
00:27:24 Vous avez quelque chose,
00:27:26 vous avez cette montre, elle est à vous,
00:27:28 j'arrive, je dis, écoutez,
00:27:30 cette montre, bon, elle est toujours à vous, c'est pas ça,
00:27:32 mais
00:27:34 je vais la prendre,
00:27:36 mais il va falloir me payer pour le droit de l'utiliser.
00:27:38 Mais elle est toujours à vous.
00:27:40 Et je peux faire ça pour n'importe quoi, y compris pour vos libertés
00:27:42 individuelles. Donc, des choses qui étaient
00:27:44 accessibles naturellement
00:27:46 et gratuitement
00:27:48 sont restreintes et deviennent
00:27:50 payantes, et après, il faut
00:27:52 montrer une preuve
00:27:54 de consommation pour
00:27:56 réouvrir ces droits-là ou les recouvrir
00:27:58 de manière temporaire jusqu'à ce que
00:28:00 nos seigneurs exigent
00:28:02 un autre acte de consommation pour
00:28:04 renouveler le droit fondamental en question.
00:28:06 Alors, est-ce que vous pensez, justement,
00:28:08 en France, là, le gouvernement
00:28:10 vient de faire la promotion
00:28:12 de la mise, en fait,
00:28:14 en ligne de sa pièce
00:28:16 d'identité, sont permis de conduire,
00:28:18 en fait, sur une application, maintenant, plus besoin
00:28:20 de la pièce d'identité
00:28:22 dématérialisée, en fait, plus besoin
00:28:24 de l'avoir sur soi, on met tout sur son
00:28:26 téléphone et
00:28:28 on a sa pièce d'identité, son permis
00:28:30 de conduire. Ça a été, là, il y a quelques jours,
00:28:32 la grande promotion
00:28:34 du gouvernement français.
00:28:36 Est-ce que vous pensez que c'est où
00:28:38 on veut arriver, justement, à cette
00:28:40 perte d'autonomie corporelle,
00:28:42 par le biais de ce...
00:28:44 Justement, il y a
00:28:46 ces pièces-là
00:28:48 qui peuvent avoir un effet extrêmement sinistre
00:28:50 parce qu'une fois que toute notre vie
00:28:52 est digitalisée, toute notre vie est capturée
00:28:54 sur des applications, sur des bases de données,
00:28:56 après, finalement, il suffira d'un clic
00:28:58 pour nous désactiver. On peut nous désactiver
00:29:00 notre passeport, notre permis de conduire,
00:29:02 nos cartes de crédit, sur un seul clic.
00:29:04 Et on devient non-existant.
00:29:06 Et c'est vrai que c'est quelque
00:29:08 chose qui est extrêmement perturbant.
00:29:10 Quand je regarde les anciens films,
00:29:12 les anciens films ne sont pas assez anciens que ça.
00:29:14 Je regarde, par exemple, des films sur la Deuxième Guerre mondiale.
00:29:16 Quand mon père
00:29:18 était enfant, donc je ne suis pas en train
00:29:20 de vous parler à l'époque de la construction des pyramides,
00:29:22 je vous parle de quelque chose qui est
00:29:24 contemporain.
00:29:26 La police de Paris, de cette ville,
00:29:28 la police de Paris allait chercher
00:29:30 des familles juives et des petits juifs
00:29:32 et les entassait
00:29:34 au Vélodrome d'hiver à la Rue Nélaton, à Paris.
00:29:36 Je crois que c'est dans le 7e.
00:29:38 Et par la suite, ils les ont déportés avec une société
00:29:40 qui existe jusqu'à maintenant, qui s'appelle la 5e.
00:29:42 Elle n'a même pas changé de nom, elle existe
00:29:44 jusqu'à maintenant. Comment les gens ont pu
00:29:46 fuir à l'époque ? Si on se rappelle,
00:29:48 si on lit les livres de la Résistance, ou on regarde
00:29:50 les films ou les documentaires,
00:29:52 l'une des techniques, c'était de fabriquer de faux papiers.
00:29:54 C'était
00:29:56 de fabriquer de faux papiers.
00:29:58 À l'époque, les papiers étaient très basiques,
00:30:00 très réglementaires. Il suffisait d'une
00:30:02 boîte à chaussures et un artiste
00:30:04 qui sache y faire, et il pouvait
00:30:06 créer un Osweiss
00:30:08 qui, lorsqu'une sentinelle le regarde
00:30:10 la nuit comme ça, passe.
00:30:12 On ferait comment aujourd'hui si l'État français
00:30:14 décide de nous déporter ?
00:30:16 Franchement, on ferait comment ? Si l'État français
00:30:18 décidait demain de déporter une catégorie
00:30:20 de la population française au stade de France,
00:30:22 et puis les prendre par train
00:30:24 et les emmener quelque part, comment on fait pour s'en sortir ?
00:30:26 Question corollaire,
00:30:30 comment, quels auraient été
00:30:32 les dégâts de la Deuxième Guerre mondiale ?
00:30:34 On sait qu'il y a eu beaucoup de morts. Mais quels auraient été
00:30:36 les dégâts si à l'époque,
00:30:38 ce régime-là
00:30:40 avait accès à la main
00:30:42 technologique aujourd'hui, à l'identité
00:30:44 numérique et tout ça, des pièces infalsifiables ?
00:30:46 Combien de morts
00:30:48 il aurait fait ? C'est ça.
00:30:50 Moi, j'ai peur justement de l'informatique.
00:30:52 J'ai fait l'informatique une très grande partie
00:30:54 de ma vie, mais
00:30:56 l'informatique m'inquiète parce que
00:30:58 tout outil
00:31:00 qui est puissant doit s'accompagner
00:31:02 d'une morale, doit s'accompagner
00:31:04 d'une restriction d'utilisation.
00:31:06 Or,
00:31:08 on a l'impression que du moment que c'est possible
00:31:10 informatiquement, c'est que moralement
00:31:12 on a le droit de le faire et qu'on doit le faire.
00:31:14 Jusqu'où ça ira ?
00:31:16 Il ne semble pas y avoir de lime. Du moment que
00:31:18 ça devient possible,
00:31:20 ça c'est très inquiétant.
00:31:22 Est-ce qu'au Royaume-Uni, ou en Angleterre,
00:31:24 où vous vivez, est-ce que c'est la même
00:31:26 philosophie finalement ? Est-ce qu'on
00:31:28 pousse les gens à cette manière de
00:31:30 dématérialiser ces pièces d'identité ?
00:31:32 Est-ce qu'on est dans le même
00:31:34 mécanisme ? On est 100% dans le même
00:31:36 mécanisme. Et ça l'est à travers
00:31:38 tout le monde occidental. Vous allez toujours trouver
00:31:40 un pays qui a peut-être 18 mois de retard
00:31:42 sur les autres. Mais in fine,
00:31:44 on voit bien que ça va
00:31:46 tous, ils vont dans la même direction.
00:31:48 Et est-ce qu'on peut craindre
00:31:50 le crédit social à la chinoise ?
00:31:52 Absolument.
00:31:54 On peut être subi, on peut subir
00:31:56 un crédit. En France, on l'appellerait
00:31:58 pas crédit social, parce que justement,
00:32:00 ça inquiéterait les gens. On l'appellerait
00:32:02 crédit républicain.
00:32:04 Et puis ce crédit républicain, il facilite
00:32:06 les déplacements, parce qu'il permet
00:32:08 de prendre le train, parce qu'il permet
00:32:10 de travailler, il permet de rentrer dans un supermarché
00:32:12 ou rentrer dans un resto, ou aller au cinéma.
00:32:14 Vous voyez, c'est l'inversion
00:32:16 du langage. C'est
00:32:18 comme si je vous disais en Chine, le crédit
00:32:20 social permet de prendre le train.
00:32:22 Parce que si vous avez un bon crédit social
00:32:24 et vous le montrez au moment d'acheter le billet,
00:32:26 il vous permet de prendre le train.
00:32:28 Mais je suis en train d'inverser la parole.
00:32:30 En réalité, c'est des restrictions
00:32:32 qui peuvent frapper votre vie
00:32:34 et puis à tout moment
00:32:36 venir se greffer sur vous.
00:32:38 Et vous avez l'impression de vivre dans une gang,
00:32:40 vous avez l'impression de tomber dans un réservoir de mélasse.
00:32:42 Vous n'allez plus bouger. Et malheureusement,
00:32:44 ce risque existe dans tous les pays occidentaux
00:32:46 aujourd'hui. C'est un peu, j'ai envie de vous dire
00:32:48 ce qu'on a subi pendant la crise
00:32:50 du Covid, en fait, finalement.
00:32:52 Avec les restrictions qui,
00:32:54 pour beaucoup, n'étaient pas des restrictions,
00:32:56 mais qui, pour nous, étaient des restrictions.
00:32:58 Une atteinte à notre liberté,
00:33:00 c'est un peu le
00:33:02 le même phénomène,
00:33:04 la même ligne directrice.
00:33:06 Mais tant c'est une grande répétition.
00:33:08 C'était une répétition.
00:33:10 Et puis...
00:33:12 Vous le pensez ?
00:33:14 Oui, je pense qu'aujourd'hui, d'ailleurs, c'est même pas moi qui le pense,
00:33:16 c'est eux qui le pensent. Quand je vois le prince Charles
00:33:18 qui va à Davos...
00:33:20 Alors c'est plus le prince Charles, c'est le roi Charles.
00:33:22 Attention !
00:33:24 Il faut se mettre à jour.
00:33:26 Mais quand il va à Davos
00:33:28 et quand il parle de Schwab
00:33:30 et les deux discutent,
00:33:32 il parle de cette période comme une opportunité.
00:33:34 C'est eux qui le disent.
00:33:36 Schwab, dans ses livres,
00:33:38 qui sont d'ailleurs aussi avec ceux de Marx,
00:33:40 mais livres chevets,
00:33:42 dans son livre "La quatrième révolution",
00:33:44 par exemple, ou "Le grand Henri VII",
00:33:46 également, ce qui est un autre livre,
00:33:48 il parle assez ouvertement
00:33:50 et avec beaucoup de bienveillance, et sans se cacher
00:33:52 de ce genre de choses.
00:33:54 Et pour lui, cette période était une opportunité.
00:33:56 Alors on va parler de la Russie.
00:33:58 Parce que vous dites que
00:34:00 la russophobie, en fait,
00:34:02 venue d'outre-Atlantique,
00:34:04 s'est installée dans tout le monde occidental.
00:34:06 Et en plus,
00:34:08 vous dites que pour le coup,
00:34:10 ça va être un effondrement total
00:34:12 qui nous attend.
00:34:14 Sauf si nous fuyons.
00:34:16 Alors on va fuir où, Aldostérone ?
00:34:18 Oui, c'est-à-dire que
00:34:20 moi, je suis très inquiet,
00:34:22 parce que comme
00:34:24 si on regarde le siècle passé,
00:34:26 on a eu en 1929
00:34:28 le crash boursier,
00:34:30 1929-1939, on a la Grande Dépression
00:34:32 qui frappe les États-Unis,
00:34:34 mais qui par contagion
00:34:36 va vers les autres économies.
00:34:38 1939, Deuxième Guerre mondiale,
00:34:40 1945, fin de la Deuxième Guerre mondiale,
00:34:42 1945-1975,
00:34:44 on a les Trente Glorieuses.
00:34:46 Les Trente Glorieuses et la Grande Dépression
00:34:48 sont séparées par quoi ?
00:34:50 Par la Deuxième Guerre mondiale.
00:34:52 Donc pour moi,
00:34:54 je regarde, moi je suis l'argent, c'est tout.
00:34:56 Pour moi, les causes de la Deuxième Guerre mondiale,
00:34:58 je regarde
00:35:00 les causes économiques, les causes financières.
00:35:02 Et je vois que chaque fois qu'il y a
00:35:04 une situation gravissime
00:35:06 sur le plan économique, il y a une guerre
00:35:08 qui est déclenchée. Et j'ai peur aujourd'hui
00:35:10 parce que les bruits de bottes s'entendent
00:35:12 en Union européenne encore une fois.
00:35:14 L'Europe est à la veille avec l'Allemagne
00:35:16 et la France au locomotive
00:35:18 en tentant de faire la guerre
00:35:20 à la Russie.
00:35:22 Il y a eu cette histoire en Ukraine.
00:35:24 Mais
00:35:26 les guerres des pays
00:35:28 qui ont des problèmes de frontières,
00:35:30 qui ont des problèmes d'ethnies, il n'y a que ça
00:35:32 à travers la planète. Il y a plein de guerres.
00:35:34 Donc, la guerre
00:35:36 entre la Russie et l'Ukraine
00:35:38 est une énième guerre.
00:35:40 C'est ni la première ni la dernière.
00:35:42 Mais d'habitude, moi en tant qu'Africain,
00:35:44 si je parle en Africain, quand deux pays
00:35:46 Africains se prennent la tête au sujet d'une frontière
00:35:48 et commencent à se tirer les uns sur les autres,
00:35:50 qu'est-ce qu'on entend ? C'est quoi les mots-clés
00:35:52 qu'on entend de la bouche des dirigeants
00:35:54 Africains ? On entend "pour parler de paix",
00:35:56 "table ronde", "appel au cessez-le-feu",
00:35:58 "couloir
00:36:00 humanitaire", "médiateur".
00:36:02 C'est ce qu'on entend.
00:36:04 Vraiment, ils font des efforts
00:36:06 pour arrêter les autres pays. Je ne parle pas de ceux
00:36:08 qui sont en train de se battre, qui eux ont perdu
00:36:10 la tête déjà, mais je parle des pays autour
00:36:12 qui vont envoyer des émissaires chez les uns et les autres.
00:36:14 Et l'Algérie d'ailleurs est un pays sur le plan
00:36:16 climatique qui joue beaucoup ce rôle
00:36:18 de vouloir calmer le jeu.
00:36:20 Je vais vous interpeller quand même,
00:36:22 là je vais me permettre, mais sur
00:36:24 l'Algérie, est-ce qu'on peut vraiment dire
00:36:26 qu'elle a un rôle de médiateur ?
00:36:28 Ce qui se passe au Sahara occidental, face
00:36:30 au Maroc, ils n'ont pas l'air
00:36:32 très... Ils sont pourtant
00:36:34 voisins, pays voisins, pays
00:36:36 normalement liés par
00:36:38 leur histoire, mais ils ne sont pas très...
00:36:40 Non, il y a une forte tension.
00:36:42 Là par contre c'est incesse.
00:36:44 Je vous ai un peu titillé là.
00:36:46 Mais si l'Algérie et le Maroc
00:36:48 devaient en arriver aux mains, ce que je n'espère
00:36:50 pas, ce que je m'attends
00:36:52 des autres pays frères, des pays autour
00:36:54 en Afrique, en Méditerranée et tout,
00:36:56 j'attends de leur part à ce qu'ils ne mettent pas
00:36:58 de l'huile sur le feu, j'attends de leur part
00:37:00 à ce qu'ils ne viennent pas donner plus d'armes aux Algériens
00:37:02 ou aux Marocains ou les deux, et puis
00:37:04 leur dire "Entretuez-vous les uns les autres,
00:37:06 allez-y". J'attends ce que les autres pays
00:37:08 disent "Ok, calmez-vous,
00:37:10 on va aller vers une table, on va parler,
00:37:12 on va voir c'est quoi les griefs des uns et des autres
00:37:14 et on est sûr qu'il y a moyen de calmer
00:37:16 les choses". Or ce qui a été fait par
00:37:18 les Occidentaux au niveau de la Russie et de l'Ukraine,
00:37:20 il n'y a pas eu du tout cet effort.
00:37:22 Immédiatement, ils ont commencé à distribuer
00:37:24 des armes, ils ont commencé à partir sur
00:37:26 une rhétorique extrêmement incendiaire
00:37:28 dans leurs médias et dans leur politique.
00:37:30 On a même eu le président,
00:37:32 à un moment donné, il y avait des initiatives
00:37:34 pour créer une sorte
00:37:36 de cesser le feu entre la Russie et l'Ukraine,
00:37:38 le temps pour préserver
00:37:40 les civils, préserver les vies
00:37:42 et permettre de discuter,
00:37:44 parce que toutes les guerres finalement, c'est comme ça
00:37:46 qu'elles s'arrêtent par la discussion.
00:37:48 On a Boris Johnson, le premier ministre britannique
00:37:50 qui est parti précipitamment à Kiev
00:37:52 pour dire "Non, non, non, il faut continuer,
00:37:54 la guerre on vous donne des armes, il faut continuer".
00:37:56 Donc, les pays
00:37:58 européens veulent la guerre
00:38:00 avec la Russie, ils ont envie de ça,
00:38:02 on le sent.
00:38:04 Ils tremblent, ils attendent juste la guerre.
00:38:06 Bien sûr, Boris Johnson c'est pas lui qui ira
00:38:08 se battre, ni Macron,
00:38:10 ni leurs enfants pour ceux qui en ont,
00:38:12 mais
00:38:14 ça sera comme d'hab', ça sera
00:38:16 les gens du peuple qui iront s'entretuer,
00:38:18 qui iront mourir pour des guerres
00:38:20 qui feront des milliardaires
00:38:22 par la suite, et ça on le saura après.
00:38:24 Donc pour vous, la suite n'est pas forcément de bonne augure
00:38:26 en tout cas.
00:38:28 À ce stade, on a de la chance d'avoir
00:38:30 Vladimir Poutine au pouvoir
00:38:32 en Russie, parce que c'est à modérer.
00:38:34 Parce que la guerre
00:38:36 n'est pas entre l'Europe et Vladimir Poutine,
00:38:38 c'est une guerre civilisationnelle,
00:38:40 et il y a une fracture civilisationnelle
00:38:42 entre la Russie
00:38:44 et l'Occident.
00:38:46 La guerre, ça n'a rien à voir avec Poutine,
00:38:48 si demain il est écarté du pouvoir, ou démissionne,
00:38:50 ou meurt, il y aura quelqu'un
00:38:52 d'autre, et probablement il sera pas
00:38:54 aussi mesuré, aussi modéré.
00:38:56 Parce que ce que les Occidentaux
00:38:58 ont fait, ramener l'OTAN jusqu'à
00:39:00 ses frontières, distribuer
00:39:02 des armes, bloquer
00:39:04 ces fonds, bloquer ces industries,
00:39:06 et même sur la base,
00:39:08 même les contrats n'ont pas été respectés,
00:39:10 qu'il y ait l'Europe, qu'il y ait
00:39:12 l'Occident, à la Russie n'ont pas été respectés,
00:39:14 ont été, du jour au lendemain,
00:39:16 ils ont arrêté de livrer, par exemple,
00:39:18 j'ai vu une image, un pilote
00:39:20 d'Airbus, j'ai un canal sur l'aviation,
00:39:22 un pilote d'Airbus, il m'a envoyé
00:39:24 une photo du cockpit,
00:39:26 l'Airbus survolant la Russie, ces derniers jours,
00:39:28 il y a 3-4 jours,
00:39:30 et on voit sur le système de navigation,
00:39:32 navigation display,
00:39:34 on voit une alarme en orange
00:39:36 qui s'affiche, et c'est écrit
00:39:38 "GPS Reference Lost",
00:39:40 ils ont perdu
00:39:42 la référence GPS, parce que le GPS a été
00:39:44 désactivé au-dessus de la Russie. Donc,
00:39:46 on va jusqu'à ce point-là,
00:39:48 et ils devaient utiliser des balises au sol
00:39:50 et des mécanismes un peu plus rudimentaires
00:39:52 pour leur navigation.
00:39:54 Donc, réellement, il y a beaucoup d'agressivité
00:39:56 contre la Russie, et il n'y a pas de réponse
00:39:58 brutale de la part
00:40:00 de Poutine. Donc, c'est pour ça que je me permets
00:40:02 de dire que c'était modéré. Si demain,
00:40:04 on avait quelqu'un de plus radical à sa place,
00:40:06 on aurait déjà reçu des missiles sur la figure,
00:40:08 je pense.
00:40:10 D'ailleurs, on l'a vu tout récemment,
00:40:12 après les insultes qu'il a subies
00:40:14 face à Joe Biden,
00:40:16 et lui est resté droit dans ses bottes,
00:40:18 j'ai envie de dire.
00:40:20 Malgré tout,
00:40:22 la vie continue, je ne sais pas
00:40:24 s'il y a de l'espoir pour l'avenir ou pas,
00:40:26 mais en tout cas, vous avez écrit ce dernier
00:40:28 livre "Toxic" sur le monde
00:40:30 de l'entreprise. C'est que peut-être,
00:40:32 en tout cas,
00:40:34 il y a de l'espoir peut-être. En tout cas, vous aviez
00:40:36 des choses à dire parce que vous avez un parcours
00:40:38 dans le monde de l'entreprise
00:40:40 assez vaste, et
00:40:42 ce livre, c'est avant tout
00:40:44 le recueil de votre parcours,
00:40:46 de témoignages. Qu'est-ce que vous
00:40:48 aviez envie de... Alors, vous dites
00:40:50 "Toxic", ce que les coachs de carrière
00:40:52 ne vous diront pas, c'est ça ?
00:40:54 Ne vous disent pas.
00:40:56 Ne vous disent pas, voilà.
00:40:58 Je n'ai pas mis mes lunettes, c'est pour ça.
00:41:00 Ne vous disent pas. Qu'est-ce que
00:41:02 vous vouliez dire ? Vous vouliez vous placer
00:41:04 en coach,
00:41:06 en donneur de leçons, en donneur
00:41:08 de conseils ? Qu'est-ce que c'était avant tout ?
00:41:10 C'est-à-dire qu'une fois que j'ai arrêté,
00:41:12 j'ai quitté le milieu de l'entreprise, il y a un an,
00:41:14 en février 2023, j'ai décidé
00:41:16 d'arrêter. J'ai décidé que ce milieu
00:41:18 était trop pourri, trop toxique pour moi,
00:41:20 et que je ne voulais plus y aller. Je ne voulais
00:41:22 plus aller le matin avec la boule au ventre,
00:41:24 je ne voulais plus voir ces gens
00:41:26 et interagir avec.
00:41:28 À partir de là, je suis rentré dans un travail d'exorcisme
00:41:30 quelque part. Il a fallu que j'écrive,
00:41:32 et ce livre c'est une sorte de thérapie aussi,
00:41:34 il a fallu que j'écrive ce que j'ai vécu,
00:41:36 que je reviens dessus, que je réfléchisse,
00:41:38 parce qu'il y a plein de choses qui sont dans ce livre
00:41:40 que je ne savais pas il y a un an.
00:41:42 Pourtant ce livre parle d'événements
00:41:44 qui datent il y a plus d'un an, quand je suis dans le milieu
00:41:46 de l'entreprise. Mais on fait abstraction
00:41:48 de tellement de choses, mentalement,
00:41:50 pour survivre, que
00:41:52 c'est presque des choses qui disparaissent
00:41:54 de notre psyché.
00:41:56 Et quand je me suis assis,
00:41:58 je commence à écrire, beaucoup de choses
00:42:00 sont revenues à la surface.
00:42:02 Et quand j'en ai parlé
00:42:04 en ligne, et bien
00:42:06 le retour était extraordinaire,
00:42:08 parce que je pensais avoir été le seul
00:42:10 à avoir vécu ce que j'ai vécu.
00:42:12 Quand on est victime de certaines choses,
00:42:14 on a l'impression qu'on est le seul.
00:42:16 Et quand j'ai commencé à en parler aux gens,
00:42:18 et j'ai donné mon numéro de téléphone,
00:42:20 les témoignages pleuvaient
00:42:22 par milliers.
00:42:24 Et là j'ai compris. J'ai compris
00:42:26 qu'il y avait justement un grand jeu de cachoterie,
00:42:28 parce que beaucoup de coachs de carrière
00:42:30 vendent du consulting, animent
00:42:32 des séminaires, des conférences chez
00:42:34 les entreprises. Donc comme ils n'ont pas
00:42:36 envie de perdre leur client principal,
00:42:38 qui est le client B2B, qui est un B2B
00:42:40 qui paie toujours plus cher. Donc qu'est-ce qu'ils font ?
00:42:42 Ils vont pas dire aux employés
00:42:44 des choses qui sont dans
00:42:46 leur intérêt, mais
00:42:48 ils vont leur dire des choses qui sont dans l'intérêt
00:42:50 de leur employeur.
00:42:52 Et là forcément, des gens sont
00:42:54 bercés d'illusions, des fois
00:42:56 toute une carrière,
00:42:58 et ils réalisent plus tard qu'ils se sont fait avoir.
00:43:00 Ah oui, alors vous n'êtes vraiment pas tendre avec
00:43:02 tous ces coachs. En plus,
00:43:04 en ce moment c'est assez en vogue. Ça fait quelques années
00:43:06 que les coachs de carrière, coachs en
00:43:08 développement personnel, coachs en tout genre,
00:43:10 j'ai envie de dire, c'est
00:43:12 assez en vogue.
00:43:14 Dès le départ, dans votre livre, vous annoncez
00:43:16 la couleur, vous dites, je vous cite,
00:43:18 "Réussir dans une boîte aujourd'hui,
00:43:20 c'est 30% de travail,
00:43:22 70% de politique.
00:43:24 Si vous faites 99% de
00:43:26 travail, il ne vous restera plus rien
00:43:28 pour faire de la politique efficacement.
00:43:30 Vous serez relégué en fin
00:43:32 de fil." C'est quoi faire de la politique
00:43:34 en entreprise, Aldo Sterren ?
00:43:36 Faire de la politique, par exemple, je suis dans une salle
00:43:38 de réunion et puis il y a un
00:43:40 vice-président qui est en train d'annoncer
00:43:42 notre gros projet pour 2024.
00:43:44 Il explique, moi je vois qu'il est en train
00:43:46 d'aller au mur parce que clairement il y a un truc
00:43:48 qu'ils n'ont pas remarqué, qu'ils n'ont pas constaté.
00:43:50 Alors, si je suis honnête et je réfléchis
00:43:52 à l'intérêt collectif, si je deviens collectiviste
00:43:54 dans une société qui vit
00:43:56 dans un marché capitalistique, et ça n'a
00:43:58 aucun sens, je lui dirais, pardon,
00:44:00 j'aimerais vous arrêter, mais là vous avez remarqué
00:44:02 quand même qu'il y a tel tel problème.
00:44:04 J'ai quand même raison,
00:44:06 mais j'ai pas raison,
00:44:08 parce que je vais peut-être
00:44:10 empêcher la compagnie de perdre de l'argent,
00:44:12 sauf que lui va se sentir touché dans son égo.
00:44:14 Et il va se rappeler de moi,
00:44:16 il va se rappeler de ce moment-là. Alors si je fais de la politique,
00:44:18 je fais comme ça,
00:44:20 j'applaudis, voilà, vous avez raison,
00:44:22 c'est génial. Je vois que ça va au mur,
00:44:24 ils vont perdre 10 millions, mais les 10 millions
00:44:26 ça va sortir de ma poche, la boîte appartient à mon père,
00:44:28 je vais l'hériter ? Non. Donc les 10 millions
00:44:30 ils peuvent les perdre, je sais tout.
00:44:32 Donc, je laisse le perdre,
00:44:34 quand ils perdent l'argent, j'irai vers lui, je lui dirai
00:44:36 "Ton idée était quand même géniale, tu sais,
00:44:38 elle était bonne l'idée, je sais pas ce qu'il s'est passé,
00:44:40 voilà." Ça c'est de la politique.
00:44:42 C'est juste un exemple.
00:44:44 C'est de la politique, c'est aussi le monde de l'entreprise,
00:44:46 c'est le fait aussi d'avoir
00:44:48 un peu de diplomatie en fait.
00:44:50 Et vous, vous en avez fait les frais, parce que
00:44:52 il y a plein d'anecdotes justement, où plusieurs fois
00:44:54 vous allez vers le manager en lui
00:44:56 disant "On va faire ça, on va faire ça"
00:44:58 parce que vous aviez des idées,
00:45:00 finalement c'est le résultat, cette écriture
00:45:02 c'est le résultat de vos expériences
00:45:04 en fait professionnelles,
00:45:06 qui ont été très difficiles. Absolument,
00:45:08 absolument, parce que
00:45:10 j'avais des idées, parce que
00:45:12 je me donnais à fond,
00:45:14 et le problème, il faut savoir aussi, quand on se donne à fond,
00:45:16 on n'évolue pas en entreprise, parce qu'il n'y a aucun
00:45:18 manager qui veut faire évoluer,
00:45:20 c'est-à-dire perdre
00:45:22 quelqu'un qui fait un excellent travail.
00:45:24 Il va dire à l'employé "Tu restes
00:45:26 ici, t'es trop bien là-dedans, on va pas te faire
00:45:28 bouger." Et malheureusement,
00:45:30 il faut faire gaffe, si on est trop
00:45:32 brillant, si on est trop bien dans son rôle,
00:45:34 la compagnie n'a aucun intérêt
00:45:36 à nous faire bouger. Oui, ça la promotion,
00:45:38 elle vous a échappé à chaque
00:45:40 fois, à chaque fois il y a quelqu'un,
00:45:42 il y a un collègue qui passe devant vous
00:45:44 qui est moins brillant, effectivement,
00:45:46 c'est ce que vous dites, qui est moins brillant, qui a de moins
00:45:48 bonnes idées, mais pourtant la promotion
00:45:50 elle est jamais pour vous, elle est toujours pour l'autre.
00:45:52 Absolument, on me dit "Non, non,
00:45:54 t'es trop bien, tu délivres tellement de
00:45:56 valeur dans ton rôle, il faut que tu restes
00:45:58 là." Je peux même vous donner un exemple qui n'est pas
00:46:00 dans ce livre, j'ai quitté
00:46:02 une fois un département où je rapportais 80%
00:46:04 des fonds, 80%
00:46:06 de l'argent qui rentrait c'était moi, les 20%
00:46:08 c'était le reste de l'équipe. Tellement j'en avais
00:46:10 ras-le-bol, tellement je t'ai dégoûté. Je
00:46:12 quitte le département, le département a
00:46:14 été fermé par la suite, ils ont viré tout le monde.
00:46:16 Juste pour vous dire, parce qu'ils ont perdu
00:46:18 80% de leur revenu du jour au lendemain.
00:46:20 Mais
00:46:22 le truc c'est qu'on me disait "T'es
00:46:24 trop bien, donc tu restes là où tu es."
00:46:26 Alors il y a aussi un autre facteur
00:46:28 à prendre en compte quand on travaille dans le
00:46:30 monde de l'entreprise, et vous me direz
00:46:32 si tout
00:46:34 finalement, toutes ces clés que vous
00:46:36 donnez, c'est valable pour quand on travaille
00:46:38 dans une entreprise multinationale
00:46:40 ou même dans une petite entreprise,
00:46:42 ça vous nous le dira après. Mais il y a
00:46:44 un autre point sur lequel
00:46:46 vous insistez, c'est celui de ne pas se
00:46:48 faire d'amis au travail. Vous dites
00:46:50 "Les amis n'existent pas au travail."
00:46:52 Vous en avez fait les frais, en plus
00:46:54 vous racontez quand même une anecdote
00:46:56 assez... Ne la dites pas s'il vous plaît. Non, je
00:46:58 ne la dirai pas, ok, je ne veux pas la dire.
00:47:00 C'est une anecdote assez tragique.
00:47:02 Pourquoi il ne faut pas devenir amis avec
00:47:04 ses collègues de travail ?
00:47:06 Les collègues de travail, on est là par hasard.
00:47:08 On est réunis par
00:47:10 le hasard des choses. C'est un peu
00:47:12 comme si on se retrouve
00:47:14 en garde à vue dans une cellule de déguisement
00:47:16 pour la nuit avec des gars.
00:47:18 Ou qu'on est...
00:47:20 Le bus arrive, je monte dans le bus...
00:47:22 Voilà, on est
00:47:24 dans le bus. On n'est pas des amis, on est juste
00:47:26 là dans le bus, ensemble,
00:47:28 un moment. Et après on descendra
00:47:30 du bus et on se rencontrera plus jamais, probablement.
00:47:32 Au travail, c'est comme ça.
00:47:34 Au travail, il ne faut pas se lier
00:47:36 d'amitié avec les gens. Il ne faut pas
00:47:38 se lier d'amitié. Il faut éviter également
00:47:40 - ça je ne le dis peut-être pas dans le livre
00:47:42 ou je ne le dis pas assez - il ne faut pas non plus avoir des
00:47:44 relations d'amour dans l'entreprise.
00:47:46 C'est très important. On arrive,
00:47:48 on travaille et on part, on rentre chez soi.
00:47:50 Les amis, on se les fait dehors. Si on a envie
00:47:52 de sortir avec quelqu'un ou autre, c'est dehors.
00:47:54 C'est pas dans l'entreprise.
00:47:56 Ça peut se retourner contre nous de manière très brutale.
00:47:58 Quand vous êtes
00:48:00 amis avec quelqu'un et puis
00:48:02 que le lendemain, il est promu, il devient votre manager,
00:48:04 bon courage, il sait tout de vous.
00:48:06 Donc il peut utiliser, par exemple,
00:48:08 l'amitié qu'il avait
00:48:10 pour vous, il peut l'utiliser pour
00:48:12 justement, dans un contexte managérial,
00:48:14 et il peut l'utiliser contre vous.
00:48:16 Et alors, est-ce que tout ce que vous racontez, ça s'applique
00:48:18 quand on travaille dans
00:48:20 une entreprise, une grosse entreprise, une entreprise
00:48:22 multinationale, je ne sais pas, un grand groupe,
00:48:24 ou ça s'applique aussi même au PME,
00:48:26 au TPE ?
00:48:28 Ça s'applique partout, je pense. Là où il y a
00:48:30 un groupe humain, ça s'applique partout.
00:48:32 Mon expérience, dans le livre,
00:48:34 je cite pas nécessairement les noms des entreprises,
00:48:36 mais la plus grande,
00:48:38 c'est HP Entreprises,
00:48:40 qui était HP avant de se diviser en deux,
00:48:42 au plus haut, elle avait 300 000 employés,
00:48:44 donc c'est énorme, et la plus
00:48:46 petite entreprise là-dedans, elle a quelques centaines d'employés.
00:48:48 Et finalement,
00:48:50 c'était la même expérience.
00:48:52 Je parle même d'une startup,
00:48:54 où nous étions qu'une poignée de personnes,
00:48:56 et finalement les mécanismes sont toujours les mêmes.
00:48:58 Donc,
00:49:00 je pense que ça s'applique même dans la fonction publique
00:49:02 que dans l'administration.
00:49:04 Qu'est-ce qui fait finalement
00:49:06 qu'on en arrive à des relations
00:49:08 toxiques ? Est-ce que c'est
00:49:10 l'ego de chacun qui prend le dessus ?
00:49:12 C'est l'ego,
00:49:14 c'est aussi l'intérêt. Les gens sont là pour défendre
00:49:16 leur intérêt. Donc,
00:49:18 le problème dans la vie de tous les jours, si vous regardez
00:49:20 dans la vie de tous les jours, on a plein d'amis,
00:49:22 je prends mon téléphone, j'ai plein d'amis. Mais la relation
00:49:24 n'a jamais été testée, n'a jamais été
00:49:26 mise au test. Pourquoi ? Parce que
00:49:28 avec ces amis-là, on n'a pas
00:49:30 de conflit d'intérêt.
00:49:32 Nous vivons,
00:49:34 j'ai un ami, il travaille dans une boîte, moi dans une autre,
00:49:36 il vit dans une maison, moi je vis dans une autre,
00:49:38 je veux dire, il n'y a pas de conflit d'intérêt.
00:49:40 Dans le milieu du travail,
00:49:42 les conflits d'intérêt vont naître
00:49:44 tout le temps. J'ai un projet intéressant,
00:49:46 lui il le convoite. Je veux
00:49:48 une promotion, mais lui il la veut.
00:49:50 Il y a un
00:49:52 six level qui arrive, j'ai de bonnes relations
00:49:54 avec lui, mais d'autres veulent aussi avoir
00:49:56 de bonnes relations avec lui. Donc les conflits d'intérêt sont
00:49:58 constamment là.
00:50:00 Qui va faire preuve d'abnégation ? Qui va
00:50:02 se dire par amitié, je vais laisser
00:50:04 passer celui-là, parce que
00:50:06 c'est mon ami ? Ça n'existe pas, ça n'existe
00:50:08 plus, même dans la vie de tous les jours en réalité.
00:50:10 Donc, dans l'entreprise,
00:50:12 il n'est pas possible de fonder des amitiés.
00:50:14 Est-ce que, alors moi
00:50:16 j'ai envie de vous dire, le monde que vous relatez
00:50:18 là, c'est quand même un monde
00:50:20 bien hypocrite finalement ?
00:50:22 Absolument, absolument. L'hypocrisie,
00:50:24 il faut commencer par l'hypocrisie.
00:50:26 Il faut être un monstre.
00:50:28 Si vous n'êtes pas capable,
00:50:30 si le soir vous rentrez, vous êtes capable de vous voir
00:50:32 dans le miroir, sans être dégoûté,
00:50:34 c'est qu'il y a un truc faux que vous êtes en train de faire.
00:50:36 Il faut que vous arriviez à vous dégoûter de vous-même.
00:50:38 Et là, vous allez évoluer.
00:50:40 Mais si vous avez grandi dans une famille honnête,
00:50:42 et avec la culture du travail,
00:50:44 la culture de la modestie et tout ça,
00:50:46 vous êtes foutu, vous n'avez aucune chance là-dedans.
00:50:48 C'est une arène où on va vous bouffer toutes crues.
00:50:50 Donc, ce que vous êtes en train de dire finalement,
00:50:52 c'est si vous êtes honnête, si vous avez une bonne éducation
00:50:54 avec de belles valeurs,
00:50:56 le monde de l'entreprise n'est pas fait pour vous.
00:50:58 Non, il n'est pas fait pour vous. Mais au moins,
00:51:00 moi je vous rends conscient de cela.
00:51:02 J'ai envie de vous dire, ok, je sais que vous avez grandi
00:51:04 dans une famille bien, vous avez des valeurs,
00:51:06 mais alors attention, mon warning à moi, c'est quoi ?
00:51:08 C'est ne pensez pas qu'ils sont tous
00:51:10 comme ça, ne pensez pas qu'ils sont tous comme vous.
00:51:12 Ce n'est pas parce que vous, vous avez l'habitude
00:51:14 de dire la vérité que tout le monde va vous dire la vérité.
00:51:16 Ce n'est pas parce que vous avez le sens de l'honneur
00:51:18 que tout le monde dans l'entreprise a le sens de l'honneur.
00:51:20 Il faut que vous réalisiez cela.
00:51:22 Et quand vous le réalisez,
00:51:24 vous comprenez à qui vous êtes. Et là, vous faites attention
00:51:26 à vos intérêts, vous défendez vos intérêts.
00:51:28 Ce qui est quand même le plus important.
00:51:30 Alors, j'aimerais résumer votre livre là,
00:51:32 « Toxique », par un passage
00:51:34 qui est assez cru.
00:51:36 Et là, on va certainement mettre des bips partout,
00:51:38 mais j'avertis déjà
00:51:40 les spectateurs et le monteur.
00:51:42 Et ça, ça figure dans
00:51:44 les toutes premières pages du livre.
00:51:46 Je vous cite, attention,
00:51:48 c'est vous que je cite, Alostair Henn.
00:51:50 « À ce stade du livre,
00:51:52 on commence à bien se connaître, vous et moi.
00:51:54 Je vous demande d'être un fils
00:51:56 de pute. Si vous ne le faites pas
00:51:58 pour vous, faites-le pour vos enfants.
00:52:00 Le milieu de l'entreprise n'est pas une église,
00:52:02 une grande famille ou un club d'amis.
00:52:04 C'est un lieu d'imposture
00:52:06 dont les règles sont conçues pour favoriser
00:52:08 la vermine de pire espèce.
00:52:10 Plus vous vous approcherez
00:52:12 de la vermine absolue, plus
00:52:14 vous allez progresser. Si vous ne pouvez
00:52:16 pas feindre l'amitié avec un homme,
00:52:18 puis le poignarder dans le dos, vous n'irez pas
00:52:20 loin. Si vous êtes une femme,
00:52:22 faites pareil. Usez de vos charmes.
00:52:24 Pour qu'il n'y ait pas de malentendus
00:52:26 entre nous, faites la pute.
00:52:28 Prenez le grisonnant, le plus frustré
00:52:30 sexuellement, et assurez-vous
00:52:32 qu'il a le pouvoir de vous faire
00:52:34 progresser vers les meilleurs rôles.
00:52:36 Faites-lui entrevoir des possibilités.
00:52:38 Je parle de possibilités de sexe.
00:52:40 Ne couchez pas avec lui, mais laissez-le
00:52:42 penser que c'est possible. Donnez-lui
00:52:44 votre numéro personnel et arrangez-vous
00:52:46 pour qu'il vous écrive sur
00:52:48 WhatsApp ou applications similaires.
00:52:50 Accumulez les messages
00:52:52 photos et audios.
00:52:54 Plus c'est chaud, mieux c'est.
00:52:56 Mon Dieu, Aldosterone, quand j'ai lu ce passage,
00:52:58 je me suis dit "mais comment
00:53:00 on peut donner de tels conseils ?"
00:53:04 Ça marche.
00:53:06 Même vous, ça vous laisse bouche bée.
00:53:08 Oui, ça m'a laissé bouche bée.
00:53:10 Alors c'est encore plus violent parce que
00:53:14 quand vous donnez ce conseil-là avec une femme,
00:53:16 je suis une femme, je me dis "mais quel genre
00:53:18 de femme peut faire ça ?"
00:53:20 Pourquoi ?
00:53:22 Pourquoi vous dites ça en fait ?
00:53:24 Je veux secouer les gens.
00:53:26 Je veux leur donner une douche froide,
00:53:28 je veux leur donner une baffe, je veux leur dire "pensez à vos
00:53:30 enfants, pensez à vos familles".
00:53:32 Parce que la différence c'est quoi ?
00:53:34 Entre une carrière qui marche et qui marche pas.
00:53:36 Si on a une carrière qui marche pas,
00:53:38 on a investi par exemple des années et des années à l'université,
00:53:40 faire des études et tout, on va jamais rentrer
00:53:42 sur son investissement à la fin de sa vie.
00:53:44 À la fin de sa vie, c'est très sérieux.
00:53:46 C'est soit on laisse
00:53:48 à ses enfants, on leur laisse
00:53:50 son corps et on leur laisse
00:53:52 les funérailles à payer avec une carte de crédit,
00:53:54 ou bien on laisse à ses
00:53:56 enfants un certain
00:53:58 confort. On laisse quelqu'un,
00:54:00 un est médecin, l'autre il est avocat, l'autre il fait
00:54:02 ses études qu'il apprécie, l'autre il est parti à l'étranger.
00:54:04 Mais c'est ça la différence
00:54:06 vraiment, c'est des choses très sérieuses. On le réalise
00:54:08 pas le long de la carrière, on est en train de se construire
00:54:10 ou pas, on le réalise pas.
00:54:12 C'est seulement vers la fin de sa vie
00:54:14 professionnelle, voire la fin de sa vie
00:54:16 avec un grand V,
00:54:18 qu'on va réaliser l'étendue des dégâts.
00:54:20 Parce que c'est des dégâts qui sont faits sur des décennies.
00:54:22 Donc des décennies d'erreur,
00:54:24 ça finit par taper
00:54:26 même sur la génération suivante.
00:54:28 À quel prix ? Parce que là on parle aussi des enfants.
00:54:30 Est-ce que
00:54:32 les enfants seraient fiers
00:54:34 d'avoir un papa ou une maman
00:54:36 qui agissent de la sorte ?
00:54:38 Et c'est peut-être aussi
00:54:40 qu'à un moment donné, ces valeurs,
00:54:42 il faut se battre pour ces valeurs et qu'effectivement
00:54:44 si le monde de l'entreprise, en tout
00:54:46 cas, est
00:54:48 à l'identique de ce que vous racontez
00:54:50 dans votre livre, c'est peut-être
00:54:52 pas la peine d'aller travailler dans ce monde-là.
00:54:54 Parce que finalement, ce genre
00:54:56 de choses, pour commettre
00:54:58 ce genre d'atrocité, parce que moi,
00:55:00 ça dépasse l'entendement même
00:55:02 à mon niveau, à mon
00:55:04 sens. Il faut vraiment
00:55:06 être sans âme, j'ai envie
00:55:08 de dire. Oui, être sans âme.
00:55:10 Et c'est quand j'ai compris cela
00:55:12 que j'ai quitté le milieu de l'entreprise.
00:55:14 C'est quand j'ai compris
00:55:16 qu'il faut que je devienne cette personne
00:55:18 que je décris dans mon livre,
00:55:20 que je sois prêt à tuer. À ce moment-là,
00:55:22 je me suis dit, c'est peut-être le moment d'arrêter.
00:55:24 C'est peut-être le moment
00:55:26 d'arrêter tout ça et de quitter cet environnement.
00:55:28 Parce qu'à l'identique,
00:55:30 pour un homme, vous conseillerez la même chose ?
00:55:32 D'aller draguer... Non, pas...
00:55:34 D'aller draguer son supérieur ?
00:55:36 Non, non, non.
00:55:38 Les hommes, les techniques sont
00:55:40 différentes. Les hommes, les techniques
00:55:42 sont différentes, mais
00:55:44 il faut être prêt à tuer, il faut être un tueur.
00:55:46 Sinon, on n'évolue pas. C'est un milieu,
00:55:48 c'est une véritable jungle.
00:55:50 Et puis, il faut laisser
00:55:52 tout le sens de l'honneur,
00:55:54 tout le sens de la parole donnée,
00:55:56 tout le sens de la fraternité,
00:55:58 de l'amitié, toutes les valeurs
00:56:00 positives finalement dans lesquelles on a grandi.
00:56:02 Il faut les laisser au vestiaire.
00:56:04 Mais finalement, vos deux livres
00:56:06 sur ce point-là se rejoignent parce que
00:56:08 on comprend bien qu'en fait,
00:56:10 avec le wokisme,
00:56:12 avec tout ce qui
00:56:14 se passe, il n'y a plus de valeur,
00:56:16 il n'y a plus de valeur. Le monde
00:56:18 de l'entreprise, finalement, c'est vers ce monde-là
00:56:20 où on a envie
00:56:22 de nous amener.
00:56:24 Oui, c'est dans cette direction que nous sommes
00:56:26 en train d'aller. Parce que
00:56:28 finalement, le monde de l'entreprise n'est qu'un microcosme
00:56:30 de la société
00:56:32 de manière générale. Donc,
00:56:34 les pertes de valeur dans la société,
00:56:36 on va les retrouver peut-être
00:56:38 même multipliées par dix dans le milieu de l'entreprise.
00:56:40 Mais ce que j'insiste
00:56:42 aussi, c'est défendre ses propres
00:56:44 intérêts. Moi, je travaille dans une boîte aujourd'hui
00:56:46 et je le dirai clairement,
00:56:48 même lors d'un entretien,
00:56:50 je viens travailler pour moi. Qu'est-ce qu'il y a pour moi
00:56:52 là-dedans ? Moi, je ne veux pas entendre
00:56:54 collectivisme dans l'entreprise. Je ne veux pas
00:56:56 entendre des grands slogans, tout ça. Non, non.
00:56:58 Qu'est-ce que je gagne en travaillant pour vous ?
00:57:00 Voilà. Après,
00:57:02 un employeur peut me dire, oui, mais
00:57:04 "Alors, si tu viens travailler pour toi, moi, pourquoi
00:57:06 je te recruterais ?". Ah non, non, c'est pas comme ça que ça marche.
00:57:08 Si nos intérêts sont
00:57:10 convergents, c'est pas moi qui ai inventé le capitalisme.
00:57:12 Si nos intérêts
00:57:14 sont convergents, on peut s'entendre.
00:57:16 Mais il faut juste, parce que moi,
00:57:18 je ne défendrais pas l'intérêt de l'entreprise, le mien,
00:57:20 personnellement. Donc voilà, il faut juste
00:57:22 qu'on arrive à s'entendre.
00:57:24 À s'entendre, ou
00:57:26 créer un nouveau
00:57:28 monde du travail, j'ai envie de vous dire.
00:57:30 J'espère. Une nouvelle perception de,
00:57:32 c'est comme,
00:57:34 j'ai envie de vous dire, c'est comme
00:57:36 les médias de masse et les médias alternatifs.
00:57:38 Voilà, ils se sont créés parce qu'il y avait
00:57:40 une défaillance au niveau des médias de masse.
00:57:42 Là, peut-être que
00:57:44 les gens vont pouvoir créer
00:57:46 une autre manière de travailler,
00:57:48 une autre façon
00:57:50 de créer son propre travail. Je ne sais pas,
00:57:52 c'est vraiment une réflexion, je ne sais pas.
00:57:54 Absolument, parce que la crise
00:57:56 des entreprises, une par
00:57:58 une, c'est aujourd'hui la crise
00:58:00 économique également.
00:58:02 Parce que les entreprises forment
00:58:04 le tissu économique
00:58:06 finalement. Et quand chacune,
00:58:08 chacune, une par une,
00:58:10 est touchée par la toxicité,
00:58:12 est touchée par ces attitudes
00:58:14 de gens qui sont là juste pour
00:58:16 s'entretuer au lieu de travailler
00:58:18 et ramer tous dans la même direction.
00:58:20 J'ai vu des boîtes où il y a
00:58:22 quelqu'un, il perd un client à un million d'euros
00:58:24 et les collègues sont contents
00:58:26 qu'il ait perdu un client à un million.
00:58:28 Le client
00:58:30 part chez la compétition et les gens sont heureux.
00:58:32 Tellement ils détestent leurs collègues.
00:58:34 On ne peut pas réussir comme ça, c'est pas possible.
00:58:36 Donc,
00:58:38 il faut que l'entreprise se réinvente.
00:58:40 Elle n'a pas le choix.
00:58:42 Et je pense que beaucoup de dépôts de bilan
00:58:44 et beaucoup de
00:58:46 licenciements et de charrettes et de
00:58:48 plans sociaux, derrière, si on regarde
00:58:50 profondément, sont liés
00:58:52 à une forte toxicité dans
00:58:54 l'entreprise qui a fini
00:58:56 par engendrer ce monstre.
00:58:58 Pour terminer, Aldosterone,
00:59:00 qu'est-ce que vous aimeriez dire à la jeune
00:59:02 génération, à celle qui est
00:59:04 actuellement sans doute en école,
00:59:06 école de commerce, peu importe,
00:59:08 qui poursuit ses études et qui bientôt
00:59:10 va se retrouver sur le marché
00:59:12 du travail ? Qu'est-ce que vous aimeriez leur dire ?
00:59:14 J'aimerais leur dire qu'ils
00:59:16 réfléchissent en retour
00:59:18 sur l'investissement.
00:59:20 Le temps, le travail
00:59:22 est limité, notre intelligence est limitée,
00:59:24 nos ressources sont limitées,
00:59:26 donc il va falloir les valoriser.
00:59:28 Il ne faut pas les brader, il ne faut pas donner des perles au cochon.
00:59:30 Et ce que je leur dis, c'est de devenir des capitalistes.
00:59:32 L'entreprise,
00:59:34 quand on rentre dans l'entreprise,
00:59:36 on n'est pas en train de rentrer dans une annexe du Parti
00:59:38 communiste chinois. Or,
00:59:40 c'est ce qu'on entend. Je suis rentré dans des grosses
00:59:42 boîtes du CAC 40 et à l'intérieur,
00:59:44 on a le culte de la personnalité,
00:59:46 PDG et les gens autour, on a les grands
00:59:48 slogans, on a les plans quinquennaux
00:59:50 et autres, et la population qui applaudit.
00:59:52 On a vraiment l'impression
00:59:54 d'être dans une ferme modèle dans
00:59:56 un pays communiste. Donc moi, ce que je vous dis,
00:59:58 ramenez le capitalisme à
01:00:00 l'intérieur de l'entreprise. Voilà ce que je vous dis.
01:00:02 Défendez vos intérêts.
01:00:04 Merci, Aldo Steyron. Je vais rappeler rapidement
01:00:06 le titre de vos deux livres,
01:00:08 "Toxique, ce que les coachs de carrière
01:00:10 ne vous disent pas", en auto-édition,
01:00:12 et celui qui est paru juste
01:00:14 deux mois avant, "Covidisme, climat
01:00:16 et wauquisme, les nouvelles religions,
01:00:18 les religions post-chrétiennes
01:00:20 occidentales". Merci beaucoup,
01:00:22 Aldo Steyron, d'avoir été notre invité.
01:00:24 Je vais vous inviter à signer notre livre
01:00:26 d'or, si vous êtes d'accord.
01:00:28 Et n'oubliez pas de vous abonner à notre chaîne YouTube.
01:00:30 Vous êtes de plus en plus nombreux
01:00:32 à nous suivre. Merci à tous.
01:00:34 Merci de votre fidélité.
01:00:36 Merci, Aldo Steyron.
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