SCENNE DE PRESSE DU 14-04-2024

  • il y a 5 mois

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00:00 Le meurtre de Sylvie Ngoye Bel noici les colonnes des journaux cette semaine. Selon le journal
00:23 Au drapeau, le fils de la victime est le principal suspect. Le crime aurait été précédé d'une
00:28 violente dispute entre la défunte et le fruit de ses entrailles. Information confirmée par le
00:33 journal La Météo qui souligne qu'après avoir tué sa grand-mère en 2023, Emmanuel Landrieu
00:39 Belbatek va poursuivre son entreprise criminelle en notant cruellement la vie à sa génitrice.
00:45 Interpellé cette semaine par les lumières du secrétaire d'état à la défense, l'ancien
00:49 étudiant de l'ENAM est passé aux aveux complets. Selon le quotidien Le Jour, les restes de la
00:55 victime ont été découverts au quartier Etomeki, à Yaoundé, en état de purgéfaction. L'identification
01:01 des 4 cimes s'imprime également dans les pages de la presse cette semaine. Le quotidien Mutation
01:07 note que le ministre de l'administration territoriale donne 60 jours aux opérateurs
01:12 de téléphonie mobile pour identifier leurs abonnés dans les régions en crise. Selon le journal
01:17 Info Matin, l'ultimatum a été donné à Orange et MTN au cours d'une réunion présidée cette semaine
01:22 par le ministre de l'administration territoriale. Pour Polat Nganji, le laxisme de ces opérateurs
01:28 de téléphonie mobile dans le processus d'identification permet aux terroristes d'utiliser
01:33 les puces non identifiées pour demander des rançons. Également dans l'actualité cette semaine,
01:38 la nomination d'un nouveau responsable dans les universités d'état. Le quotidien Mutation rapporte
01:44 que le président de la République, Paul Bia, a nommé des responsables au sein des universités
01:48 de Béthoua, de Yaoundé 1, de Yaoundé 2 et de Douala. A l'université de Béthoua, c'est désormais le
01:54 professeur Dieudonné Emmanuel Pecqueniem qui occupe le poste de recteur. Les portes de l'université
01:59 de Yaoundé 2 s'ouvrent au professeur Richard Laurent Omba, qui remplace le professeur Adolphe
02:04 Minkwasse, nommé comme membre du conseil constitutionnel. Le professeur Rémy Maglois
02:09 Etoua est le nouveau recteur de l'université de Yaoundé 1. A l'université de Douala, le professeur
02:15 Guillaume Ekambi Dibongue est nommé président du conseil d'administration. De nouveaux visages
02:20 également sur le banc de touche des lions indomptables. Le quotidien Cameroun Tribune
02:24 présente à ses lecteurs l'ouverture de l'air Marc Brice, le tacticien belge et son staff,
02:30 nommé le 2 avril dernier, ont officiellement pris fonction au cours d'une cérémonie présidée par
02:36 le ministre des sports et de l'éducation physique, le professeur Nassif Moulekambi. Le contrat de
02:42 Marc Brice court sur deux ans et demi renouvelable, avec à court terme l'objectif de qualifier
02:47 l'équipe nationale de football du Cameroun pour la Coupe du monde 2026 et la Cannes 2025. Selon le
02:54 quotidien Mutation, la signature de ce contrat n'enchantait pas le président de l'Africa Foot.
02:59 La crise, née dès la désignation du nouveau staff technique des lions indomptables, prend des
03:04 proportions alarmantes entre Samuel Etoua et Nassif Moulekambi. Pour le journal confidentiel,
03:09 le football camerounais est dans la tourmente. Jusqu'où ira le bras de fer ? S'interroge la publication.
03:16 Mesdames et messieurs, bonsoir. Bienvenue à bord de cette édition de scène de presse, édition de ce
03:24 dimanche 14 avril 2024. Une édition consacrée au désordre urbain, assimilé à une hydre de bousses,
03:31 un mal qui se renouvelle en dépit des efforts faits pour les radiquer. Nous en parlons en nous
03:37 appuyant sur la mesure prise par le prophète Djibouti le 4 avril dernier. En effet, Manuel
03:42 Ndjikden a ordonné la fermeture de 42 débits de boissons à Yaoundé. Cela perturbe le coup au
03:48 désordre urbain et à toutes ses formes de manifestation, notamment le tapage nocturne,
03:53 les agressions, les nuisances sonores dues à la fermeture tardive des débits de boissons,
03:58 le non-respect des feux de circulation et sens interdit, l'utilisation inappropriée des espaces
04:04 aménagés pour arrêt taxi aux heures de pointe, l'accès des motos-taxis au centre-ville,
04:09 l'occupation anarchique de la chaussée par des commerçants. Scène de presse met ce soir en débat
04:15 la question du désordre urbain qui se pose dans toutes les grandes villes du Cameroun. Qu'est-ce
04:19 qui fait problème ? Qui en est responsable ? Quelle solution efficace apporter à ce fait constater
04:25 sous ces types d'études scientifiques ? Comment briser les résistances ? Pour en parler,
04:30 la CRTV a invité ce soir Dr Pulcheri Amougui. Amougui, bonsoir. Merci d'être venu. Merci
04:38 infiniment. Nous sommes ravis parce que vous êtes arrivé Madame le doyen. Merci. Je rappelle
04:44 que vous êtes juriste, enseignant, doyen de la faculté des sciences juridiques et politiques de
04:47 l'Université catholique d'Afrique centrale. C'est cela. Voilà. En face de vous, c'est Raphaël Ndikam.
04:53 Bonsoir. Bonsoir Théodore. Merci d'être là également. Je sais que vous avez beaucoup travaillé
04:58 sur ce sujet. Effectivement. Voilà. On va partager avec vous l'expérience de terrain tout à l'heure.
05:02 Vous êtes journaliste à la CRTV Radio, le Poste National précisément. Tout à côté de vous,
05:07 Thierry Gussi. Bonsoir. Bonsoir Sévérin Allégan-Bédé. Bonsoir aux téléspectateurs de la CRTV.
05:14 Merci d'avoir répondu à l'invitation de la CRTV. Vous êtes journaliste au groupe La Météo,
05:18 la Météo qui a donc Info Matin, Info TV, La Météo même. Vous êtes président de l'association des
05:25 journalistes cambrounais pour l'agriculture et le développement abrégé AJAD. Je finis par Valérie
05:31 Tinday. Bonsoir. Bonsoir M. Sévérin Allégan-Bédé. Très connu parce que c'est le grand défenseur des
05:38 débits de boissons et le président du conseil d'administration de NPTV, NPV Media, coordonnateur
05:44 national du Sénat des Beaux-Cams. C'est le syndicat des exportants des débits de boissons du Cameroun.
05:48 Je suppose que j'ai dit la vérité. La Synergie Nationale des Exportants des Débits de Boissons
05:52 du Cameroun. Voilà. Alors ce sujet vous concerne. Bon. 42 débits de boissons fermés, c'est quand même.
05:58 M. Mbidi, c'est 42 + 13 = 55 débits de boissons. Ça évolue. Tout à fait. Merci à vous qui prenez
06:07 la peine de nous regarder à la maison, mesdames, messieurs. Avant d'entrer dans le vif du sujet,
06:11 je voudrais qu'on revienne sur l'un des sujets forts de l'actualité de la semaine. Il s'agit du
06:16 football et des lions indomptables. On a procédé à l'installation du nouvel encadrement technique
06:21 des lions indomptables et le sujet a fait des gorges chaudes, surtout du côté des journalistes. Thierry,
06:26 vous en avez parlé. Bien évidemment, puisque je suis un ouvrier de l'actualité, comme tous les
06:33 journalistes, bien évidemment. Et je salue d'ailleurs tous les journalistes qui regardent
06:38 cette émission. Nous avons traité cette actualité. Les Camerounais sont au courant qu'ils ont un
06:44 nouveau coach. Les Camerounais fans de football, comme nous savons, sont également au courant que
06:49 le président de l'Afrique a faute, n'est pas d'accord avec l'arrivée de ce coach et qu'il
06:53 estime que ses prograttifs ont été piétinés. Alors faut-il passer à autre chose ? Je crois que...
07:00 C'est Arte, non ? Il faut dire que nous sommes dans une république. Il y a les lois et vous savez,
07:09 la force de la société, ce sont les lois, en vérité. Lorsque les lois sont violées,
07:15 une société faible. Et là, je voudrais m'appuyer sur le discours du chef de l'État. C'était le 10
07:22 février 2024 à la jeunesse. Il avait parlé à ses jeunes de se réapproprier les valeurs civiques
07:29 et morales qui sont le socle de la vie en société. Et parmi ce qu'ils font de ces valeurs, le chef
07:37 de l'État l'a dit dans ce discours. Je ne voudrais pas qu'on revienne sur cette politique. Marc
07:40 Ebris a été installé avec son équipe et donc maintenant, ce qu'on voudrait savoir,
07:45 c'est peut-être qu'il y aura un compte à sur, bon ça peut arriver. Ce qu'on veut savoir,
07:49 c'est ces chantiers à venir. Vous voyez, il doit s'attaquer à quoi complètement ? Ces chantiers
07:55 là sont importants. Il y a notamment, il y a déjà les qualifications pour la Coupe du monde,
08:01 la Coupe du monde de 2026. Il y a le match contre le Cavey, l'autre rencontre contre l'Angola. On va
08:07 juger le maçon pied du mur. Le nouveau, le nouvel entraîneur est là. Le belge, le technicien
08:14 belge est là. Il va falloir qu'il travaille à assainir d'abord l'environnement des lions
08:18 indomptables. Avec notre participation un peu mitigée à la dernière Coupe d'Afrique des Nations
08:24 en Côte d'Ivoire, on en attendait plus des lions indomptables. Mais malheureusement,
08:29 on n'a pas pu avoir la cohésion nécessaire pour pouvoir avoir une prestation honorable à cette
08:36 compétition là. Donc nous espérons qu'il va d'abord assainir l'environnement des lions indomptables
08:40 et que c'est un joueur qu'on avait voulu voir, qu'on avait voulu véritablement voir à l'oeuf
08:46 en Côte d'Ivoire, vont revenir dans la tanière et que les lions vont renouer avec des victoires.
08:52 Valérie, ça bavardait beaucoup dans les débuts de boisson. Toute la semaine dernière,
08:57 tout le monde était en teneur, tout le monde avait son opinion, on pouvait dire quelque chose
09:01 sur le minicep, sur la fécafoote. On passe dessus, on s'est dit le travail doit commencer pour le
09:07 nouvel encadrement technique. Effectivement, c'est ce qui est dit au bar. Vous savez,
09:13 après vos micros, l'espace aménagé sur lequel les camionnettes débattent le plus souvent,
09:23 c'est dans les bars. Parce que le bar, c'est un milieu cosmopolite. Et puis lorsque je fais
09:29 l'analyse de ce qui est souvent dit, l'équipe sortante n'était pas très appréciée et les gens
09:34 avaient besoin d'un sans-nouveau. Parce qu'il y avait trop de problèmes dans cette équipe là,
09:38 et on parlait trop d'ingérence, de cet irresponsable de la fédération. Mais non,
09:44 il y a quelqu'un qui arrive, on va essayer de voir ce qu'il va faire. On ne peut pas encore juger
09:50 Brice alors qu'il n'a pas commencé le travail. Quoi qu'on dise, il n'est arrivé pas le même
09:59 mécanisme que son prédécesseur. - Qu'est-ce que vous attendez lui ?
10:02 - Des victoires et une amélioration de l'équipe. Comme il a dit tantôt, un assainissement de
10:08 l'équipe. Parce qu'il y avait trop d'intérférences. On apprend qu'il y a la querelle entre les joueurs
10:14 et tel et tel. Il fallait un peu que ça se dilue. - Il y a même la qualité du jeu.
10:18 - Il y a même la qualité du jeu. Parce que vous allez nous obliger à entrer dans le débat alors
10:24 que ce n'était même pas à l'ordre du jour. - Merci Valérie, vous avez très bien compris
10:29 qu'il fallait juste avoir votre opinion là-dessus. Alors madame Doyen, je vous rappelle que vous êtes
10:37 docteur en droits privés. Et pendant ce débat, on a bien entendu les juristes argument contre
10:44 argument. Beaucoup de latins dans le développement des juristes. Les lex, les lex, les lex. Ça a
10:49 suivi. Parfois on était perdus. Vous vous êtes appuyé sur ce débat. Vous vous dites,
10:53 ça va avancer ou bien on est resté sur place ? - Alors merci de me permettre de parler du
10:59 football même comme ce n'est pas une passion première pour moi. Mais en tant que Camerounaise,
11:04 je suis toujours très heureuse de voir notre équipe gagner. Je suis très heureuse de voir
11:10 tous les efforts que l'État camerounais ainsi que la fédération camerounaise de football peuvent
11:17 faire pour qu'on ait enfin une équipe. Je pense qu'il y a un premier problème. C'est celui d'une
11:24 équipe. Il faut que cette équipe fasse full. Il faut qu'on ait véritablement une équipe. Que ce
11:30 ne soit pas une équipe d'individualité parce que je ne suis pas entraîné de football. Mais je
11:36 constate que c'est à l'approche de grandes réunions ou de grands matchs que nous reconstituons une
11:44 équipe dont ce sont des équipes d'individualité. Une équipe qui ne fait pas full, une équipe qui
11:50 ne fait pas groupe, une équipe qui ne fait pas sens. Sans être du domaine. En ce qui concerne la
11:56 nomination du nouvel entraîneur, je n'ai pas tous les textes à l'esprit. C'est vrai qu'il faut
12:03 s'appuyer sur la loi, rien que la loi. C'est vrai que nous sommes dans un état de droit et c'est
12:09 pour cela qu'il faut partir des textes. Textes que nous n'avons pas tous ici et je ne peux pas
12:14 m'avancer. Mais il m'a semblé qu'il y avait une articulation entre les pouvoirs de la FIKA
12:22 Foot et les pouvoirs de l'état, c'est à dire les pouvoirs du gouvernement. La FIKA Foot avait la
12:27 possibilité de désigner un entraîneur, ce que l'on a fait en d'autres temps avec d'autres
12:36 entraîneurs. Mais il m'a semblé que l'une ou l'autre fois l'état a pris les devants pour
12:41 proposer. Alors est le fait de proposer, est-ce que cela est légal ? Voilà ici la question. Est-ce
12:49 que l'état a le droit de nommer, le gouvernement pardon, a le droit de nommer un entraîneur ? C'est
12:58 la bonne question. Et s'il a ce droit là, je pense qu'il y aura donc un concours de compétences. Si
13:05 la FIKA Foot n'arrive pas, je ne sais pas si c'était la raison, n'arrive pas à nommer une
13:15 personne, à désigner une personne qui donne entière satisfaction, je pense que puisque les
13:21 deux, il me semble d'après les textes que j'ai lu rapidement, donc j'ai bien peur de me retrouver
13:27 dans les détails. Et si la FIKA Foot et l'état peuvent concourir à la nomination d'un entraîneur,
13:37 je pense que l'un peut le faire comme l'autre pourrait le faire avec évidemment le respect
13:44 de certaines conditions pour la mise en oeuvre de ses compétences concurrentes. Alors cela dit,
13:52 le football se portera peut-être mieux dans les jours à venir avec ces nouveaux encadrements
13:56 techniques. Mais je signale ici, et c'est pour le partager avec vous, le cri de détresse de la
14:02 Fédération Cameroonaise de Handball. Par un communiqué signé du président de la FIKA Hand,
14:07 Abba Omathé, nous avons appris que l'équipe nationale de Handball du Cameroun ne pourra pas
14:12 participer au tournoi qualificatif des Jeux Olympiques 2024 à Hongrie. Décision prise
14:17 malgré tous les efforts déployés par l'état du Cameroun et la FIKA Hand pour assurer une
14:21 participation honorable à ce tournoi. Comme le dit l'auditeur de publications du quotidien
14:26 Mutation, pour une histoire de visa, la sélection nationale de Handball a loupé une occasion de
14:32 visibilité et une ligne de palmarès. Venons-en à présent au sujet à l'ordre du jour, celui qui
14:38 nous intéresse. Je crois que tout le monde est prêt à en parler. Cameroun Tribune parle de l'urgence
14:44 d'Asseny dans son édition de vendredi. Simplement dit, cette publication nous apprend qu'une campagne
14:48 d'inspection des stations-services, des usines, des restaurants a été lancée dans la région du
14:52 centre, à l'effet de s'assurer que les promoteurs des établissements classés ont pris des dispositions
14:58 pour minimiser les risques, protéger la population et l'environnement. Mais bien avant cela, le
15:04 préfet du département de la région du centre toujours a présidé le 3 avril 2024 la première
15:10 réunion trimestrielle du comité des disciplines et du bon ordre urbain à Yaoundé. Et le 4 avril,
15:15 42 débits de boissons étaient fermés. Le président nous disait tout à l'heure qu'il y a eu 13 autres
15:20 en plus. Une mesure prise par le préfet pour mettre fin au désordre urbain. Il était présent,
15:26 les autorités administratives municipales, les responsables des forces de maintien de l'ordre,
15:29 il y avait aussi les présents de syndicats ou d'associations des secteurs de transports urbains,
15:34 les tenanciers des débits de boissons et d'établissements de loisirs et les vendeurs
15:38 à la sauvette. Alors, à regarder bien cette question du désordre urbain, on a l'impression
15:43 que c'est un tout. Qu'est-ce qu'on met finalement dans le désordre urbain dans le sens du juriste
15:49 que vous êtes, dans le sens de l'interprétation que vous avez comme journaliste, comme président
15:55 du syndicat ? D'accord, bien, je vais me risquer à vous dire à peu près ce que je pense du désordre
16:02 urbain. Le désordre urbain est un ensemble de dysfonctionnements dans la pratique de la ville,
16:09 dans le vécu de la ville. Et aussi bien dans la pratique de la ville que dans le vécu de la ville,
16:15 nous constaterons que ce désordre se décline sous plusieurs formes. Nous avons tout d'abord
16:21 un désordre architectural. C'est une agression de l'œil quand on voit comment nos maisons,
16:27 nos immeubles sont construits et surtout comment ils sont positionnés dans toute la ville. Donc,
16:34 on peut voir une certaine laideur physique comme cela malgré parfois la beauté des maisons,
16:42 des immeubles individuellement. On se demande très bien s'il y a derrière ou devant plutôt
16:48 un contrôle. Il me souvient quand j'étais toute jeune, mes parents construisant beaucoup
16:54 d'immeubles à l'époque, nous allions, ils allaient, nous peut-être pas, ils allaient,
16:58 je pense, à la mairie, obtenir une autorisation. Et vous utilisez aujourd'hui le permis de bâtir ?
17:03 Un permis de bâtir et dans les dossiers de ce permis de bâtir, il y avait le projet de l'immeuble
17:10 qu'on voulait construire. Et cet immeuble devait être en conformité avec les règles d'urbanisme
17:15 de l'époque. Donc, quand vous voyez tous les vieux quartiers de Yaoundé, il y avait un certain
17:21 ordonnancement autour de, comment dire, sur les abords de la route, on pouvait le voir. Vous avez
17:32 un des ordres dans la pratique de la ville, ou vécu de la ville, les marchés qui sont créés à temps
17:39 et à contre temps, qui vivent 24 heures sur 24. Vous avez des ouvertures intempestives, des bars
17:46 et autres débits de boissons. Nous avons ensuite des nuisances olfactives où vous avez des poubelles
17:56 à ciel ouvert, des déchets partout. On ne sait plus très bien, pour le cas de Yaoundé, ce qu'est
18:03 devenu notre ville. Il est loin le temps où Yaoundé, par exemple, était une ville paisible, une ville
18:10 belle, une ville avec des arbres partout. Cela nous manque. Et il y a toute cette variété de désordres
18:23 que nous ne pouvons pas entièrement évoquer. Et pourquoi dans cette énumération, on a le
18:31 sentiment, je peux me tromper, vous allez me pardonner, on a le sentiment que beaucoup plus
18:35 les débits de boissons sont indexés. On a fermé 42 + 13, ça fait beaucoup. Nous avons dans des
18:41 quartiers, les églises de reveil, nous avons dans des rues, c'est un jeune qui se balade avec des
18:53 supports, des baffles. Nous avons Beaume-François, nous avons un certain nombre de choses qui posent
19:01 assez de nuisances. Mais on se limite qu'au début de boisson. Parce qu'on dit, le mot de fermeture,
19:08 on dit fermeture tardive, nuisance sonore, défaut de licence et que sais-je encore. Or, si vous avez
19:19 remarqué, ces fermetures se font deux à trois fois l'an. Et on a l'impression que c'est du
19:27 remake. On ferme, on ouvre, on ferme, on ouvre, ça ne change pas grand chose. Justement parce que le
19:36 problème ce n'est pas le bas. Parce que si ça avait été le bas, vous investissez, je prends comme ça,
19:41 10 à 15 millions pour créer une PME. Vous handicapé à trois semaines. Le manque à gagner est terrible.
19:50 Donc moi, ayant fait une analyse froide, je me suis rendu compte que parfois, ceux qui renseignent,
19:59 en ce qui concerne le domaine du bar, ceux qui renseignent l'autorité administrative,
20:03 ne le font pas véritablement. Je crois qu'ils font des fiches, comme d'habitude, on sait que quand
20:09 il y a une nuisance, c'est sur le bar. Ils listent sans même se rassurer de ce que ce soit effectivement.
20:15 Nous-mêmes, en tant que citoyens, je crois que nous faisons régulièrement des dénonciations.
20:19 Moi, je suis par exemple dans l'arrondissement de Yaroune de Cinquième. On lui dit quand sonnaient
20:24 les sols, à un moment donné, on l'appelait communément la rue de la joie. Là-bas, il y a
20:30 une addition de nuisance sonore, c'est-à-dire que les bars, c'est un désordre fou dans la nuit.
20:37 Lorsque vous êtes habitant de ce quartier-là, généralement, les tenanciers de ces débits de
20:41 boisson, ils disent que non, nos clients reçoivent ici de la musique. Parfois, lorsque vous partez de
20:47 votre maison, lorsque vous intervivez même les gens dans le cadre du reportage que nous avons
20:51 eu à produit, les gens n'ont même pas conscience du mal qu'ils font à la société, que ce soit les
20:58 consommateurs, que ce soit les tenanciers de ces débits de boisson. Nous sommes dans une sorte
21:02 de normalité globale où on évolue à marge de la loi, mais tout le monde fait un peu comme si
21:08 nous étions dans la légalité. Vivre en ville, ça demande beaucoup de préalables. Il y a des gens
21:15 qui sont dans un lieu donné et quand le téléphone sonne, ils décrochent et se mettent à parler
21:20 haute voix. Ils produisent une nuisance sonore. Aujourd'hui, vous voyez comment les rues sont
21:26 envahies. À la petite occasion, parfois, c'est l'heure d'éveiller. Tout se passe sur la rue.
21:31 Il est allé justement où je voulais. Il est allé où ? À Essos, à Yawundé 5, dans un espace
21:39 aménagé à la cause. Il a bien dit rue de la joie. Si vous allez aménager à la miniferme,
21:47 vous savez qu'à la miniferme, pas autant de total mélène que cette colline, il n'y a que la rue des
21:55 bars. Et si moi je suis né à la miniferme ? Vous êtes né à la miniferme. C'est arrivé que cet
22:00 environnement se crée après moi. Moi, je suis né là, c'est mon village. On crée maintenant
22:03 des bars à proximité de nous. Permettez-moi, ce n'est pas nous les promoteurs qui créons les
22:09 bars. Vous connaissez les conditions pour créer un bar ? C'est l'autorité administrative qui
22:14 délivre les précieuses armes. Ceux qui exercent en toute illégalité. Il y a certains qui s'installent
22:25 de façon frauduleuse. Quand vous dites ils sont combien ? C'est une échantillon de combien ? Si
22:31 on vous dit quel nombre de bars ont été fermés ? C'est ceux identifiables. On a choisi que dans
22:37 les endroits où on a l'habitude de faire la fête. Je voudrais qu'on revienne sur un type d'éléments
22:45 qui entrent dans le grand chapitre des ordres urbains, c'est-à-dire les nuisances sonores.
22:49 Je pense que vous faites bien d'insister sur les nuisances sonores. Nous supportons aisément les
22:54 nuisances architecturales parce que je dois dire qu'on n'a pas les moyens, les uns et les autres ont
22:59 pu obtenir l'autorisation de construire. On les subit ces nuisances architecturales sans trop de
23:09 risque direct sur les victimes des nuisances. Parce que le bruit, c'est vrai que la vie n'est
23:19 que du son, du bruit, et ainsi de suite. Vous avez traditionnellement deux catégories de
23:27 difficultés. La première difficulté ou la première atteinte, c'est une atteinte auditive. Vous savez
23:34 qu'avec le bruit, plus on est familiarisé au bruit, plus on est soumis au bruit, on peut perdre
23:40 l'ouïe. A défaut de la perdre, on va perdre son acuité auditive. Vous perdez en qualité de vie
23:48 parce que vous subissez le bruit au quotidien. Vous avez les maladies cardiovasculaires qui causent
23:55 le bruit systématiquement. Pour les enfants, c'est la perte de concentration et même pour nous
24:01 adultes, la perte de concentration, l'incapacité ou la difficulté à pouvoir travailler tranquillement
24:07 chez soi, l'incapacité même à pouvoir discuter en famille parce qu'il y a un bar à deux pas.
24:12 Nous subissons cela. Je suis née dans un quartier particulier, je pense que c'est le meilleur quartier
24:19 de la ville depuis peu, c'est Mbokata Namba là, voyez-vous, non loin de Camille Toyota. Et vous
24:26 savez ce qu'est devenu ce quartier là. Ce n'est pas pour vouloir stigmatiser mon quartier d'enfance.
24:31 Vous savez tout ce qu'est devenu ce quartier là. Vous avez des bars pratiquement à tous les 5 ou
24:39 10 mètres. Vous avez beaucoup de bars. Il n'y a pas que les bars et je serais d'accord avec lui.
24:45 Vous avez des réparateurs de groupes électrogènes. Vous avez des discothèques, des réparateurs de
24:54 motos, des tronçonneuses et ainsi de suite. On est enveloppé, nous vivons dans un bruit assourdissant
25:02 au quotidien. Il s'agit même plus d'un des autres. C'est une jungle. Nous sommes en pleine jungle
25:08 urbaine. Il y a des églises qui ne pensent qu'il faut prier que dans la nuit, comme si Dieu lui
25:12 n'était à l'écoute que dans la nuit. Il faut par un moment donné en priant en passant que le voisin
25:18 à côté peut avoir un malade chez lui. Il peut être malade ou il a besoin de repos après un journée de
25:22 travail. Maintenant comment ces choses là sont réglées ? On va parler de la réglementation
25:29 tout à l'heure. Je voudrais partager avec vous le regard de Bogar Ovono Nogoindongo et lui,
25:36 Bernard Chikwa. Ils ont mené une étude dont les résultats ont été publiés dans la revue canadienne
25:42 de géographie tropicale sous le titre "Uncivisme des populations, laxisme des pouvoirs publics et
25:47 désordre urbain dans la ville de Yawah". C'est dans l'extrême nord. Dans cette étude, les auteurs
25:52 estiment que la notion de désordre urbain peut aussi porter sur une incapacité à penser l'évolution
25:58 du phénomène urbain à cause de sa complexité. Aussi le concept des ordres serait alors une
26:03 formule confortable pour désigner un ensemble de phénomènes nouveaux qui échappent à notre
26:07 entendement ou du moins difficiles à être conceptualisés. Pour tout dire, on a l'impression
26:12 qu'on court derrière l'urbanisation, on ne pense pas à l'urbanisation et nous avons aujourd'hui
26:18 les conséquences du désordre urbain. Effectivement, c'est un problème de planification. Je crois
26:23 qu'à un moment donné, le boom démographique auquel on assiste dans nos grandes villes a un
26:31 peu suppris tout le monde parce qu'il y a encore quelques années, on n'avait pas cet étouffement
26:36 que l'on peut constater par exemple à la poste centrale de Yawah. Les bouchons aujourd'hui,
26:42 c'est presque dans tous les quartiers de la ville, dans tous les sept arrondissements de la ville de
26:47 Yawah. Il y a eu aussi les infrastructures qui n'ont pas suivi. Il y a aussi cette sorte d'impunité
26:52 de laisser aller qu'il faut rapidement dénoncer et dire qu'il est temps, comme le monsieur le
26:59 préfet l'a dit, de passer à la répression parce que je ne sais pas si les syndicats font
27:03 véritablement leur travail. Ça c'est encore voir. Permettez-moi. Écoutez-moi un peu. Vous avez pris
27:11 le cas de Yawah des Saints et du cansonnel. Vous connaissez, il y a une très grosse église dans
27:18 la rue du cansonnel. Vous connaissez bien cette église là? Est-ce que l'église a été déjà inquiétée
27:25 un jour? Mais non. En ce qui concerne les débits de boisson, les débits de boisson sont évolués par
27:35 catégorie. Donc ce que vous appelez le SNAC, ce n'est pas de la compétence du préfet ou du sous-
27:43 préfet. Pour avoir un établissement qui aura la dénomination de SNAC, il faut avoir une autorisation
27:49 du ministre du tourisme et de l'oasie. Et ceci a sorti de beaucoup de conditions. Il faut un
27:58 espace parking de 7 véhicules, il faut que la salle soit entièrement sonorisée. C'est qui n'a pas
28:03 son local. Je dis bien entièrement sonorisée. Ailleurs, lorsqu'on vient, on se rend aisement
28:10 compte que vous avez posé un baffle à l'extérieur qui pose, qui a des effets de nuisance. On enlève
28:18 simplement l'objet qui fait nuisance. Par exemple, s'enfermer le bar. Mais de plus en plus, depuis
28:26 cinq ans, nous amènons les gens vers le formel, c'est-à-dire qu'ils partent du statut de bar à
28:35 SNAC avec les aménagements. Mais sauf que la difficulté qu'on a, lorsqu'on amène les gens à
28:43 Grandy, c'est que les autorisations administratives ne font pas la différence entre un bar et un
28:50 SNAC. En ce qui concerne le précieux sésame, vous allez aménager une maison, vous allez investir
28:55 une trentaine, il y a beaucoup qui vont en avoir, à plus de 100 millions. Comme ça, sur l'humeur,
29:01 il y a un rapport et le lendemain, vous êtes fermé. Or, pour ce faire, on ne devait pas agir
29:18 de manière unilatérale. Vous n'avez pas répondu à ma question. La question était de savoir,
29:24 est-ce que le problème de nuisance sonore, qui est un élément du désordre urbain, est-ce que
29:32 cette question-là n'est pas liée au fait que nous ne pensons pas d'abord l'urbanisation,
29:39 nous courons vers l'urbanisation et donc nous sommes obligés de vivre ce que nous vivons.
29:45 Alors, je pense que je voudrais d'abord dire à monsieur Valéry qu'il s'agit d'abord de reconnaître
29:56 qu'il y a une nuisance. Peu importe l'origine de la nuisance. Nous subissons, et vous également,
30:03 nous subissons le bruit. Nous subissons tous cette nuisance-là. Quand vous ayez une autorisation,
30:09 il faut donc se demander si l'autorisation est une cause exonératoire de responsabilité,
30:15 est-ce que parce que vous avez une exonération, vous avez une immunité ? C'est une autre question
30:20 qu'on devrait pouvoir se poser. C'est pas ce que j'ai dit. Non, je sais que vous ne l'avez pas dit.
30:24 Je devais l'objuster. Et pour la plupart du temps, il faudrait que vous sachiez qu'on peut
30:29 être promoteur et consommateur. Aussi, victime des nuisances-là. Donc quelqu'un ne peut pas poser
30:37 un acte qui va l'embêter. - Et puisque vous voulez préserver les enfants. - Parce que ce que vous faites,
30:42 on a l'impression que ceux qui ont ces points de vente-là, ils ne sont pas eux aussi les consommateurs.
30:47 - Oui, alors... - Ce n'est pas l'eau qui a rougi mes lèvres. - D'accord. Bien, monsieur. Juste pour revenir
30:56 à l'essentiel de la question ou de la problématique, nous subissons le bruit. Que j'en sois à l'origine ou pas.
31:02 C'est-à-dire promoteur ou promotrice d'un bar, je subis ce bruit-là. Monsieur Allégat nous demande pourquoi et comment.
31:13 C'est vrai qu'il se pose la question du droit à la ville. Est-ce que tout le monde a droit à la ville ?
31:19 Et si la réponse est positive, est affirmative, est positive, c'est de savoir comment ensuite nous allons vivre
31:27 cette ville-là. Or, on nous a laissé libre, nous nous installons partout où nous voulons. C'est le bienfait ou les bienfaits
31:35 de ce pays. Il y a bien longtemps, pour venir à Yaoundé, pour entrer à Douala, il fallait un laisser-passer.
31:43 Il y avait des conditions pour accéder à la ville. Aujourd'hui, tout a été ouvert et tant mieux.
31:52 Mais simplement, on n'a pas accompagné... - Je ne pense pas que cela ait lié à l'ouverture.
31:57 - Non, c'est deux choses. - Il faut nuancer. - Non, il faut récupérer les réalités telles qu'elles sont.
32:04 Aujourd'hui, de quoi souffrent nos villes ? De la surpopulation ? - Bien sûr.
32:09 - La surpopulation est venue en train de tous les conséquences que vous décrivez. C'est bien.
32:13 C'est pas parce que tout le monde peut venir en ville. C'est parce que les gens, où ils se trouvent,
32:19 parfois dans les campagnes, n'ont pas de quoi vivre. Ils viennent dans la ville, pour se chercher.
32:27 - Chercher la vie. - Et bien avec les camisoles de Mandeleurs à Langue.
32:33 - Ce sont parfois des départs involontaires. Vous avez un peu regardé la socionomie de nos villes.
32:39 - Je suis pas... - Allez dans le Sandvich. - Si on ne les laissait pas venir, ils mourraient de faim
32:45 puisqu'ils viennent à Yaoundé ou à Douala pour chercher un mieux-être. Et c'est pour ça que je dis "Tant mieux".
32:50 D'ailleurs, on a ouvert. Mais simplement, nous n'avons pas les moyens, on n'a pas prévu les moyens d'accompagnement.
32:56 Et ces moyens d'accompagnement font défaut. Ça passe par la construction, c'est penser la ville.
33:02 Il faut d'abord penser une ville. Même comme on nous laisse venir n'importe comment, nos villes ne sont pas pensées.
33:07 Regardez l'état allemand. Yaoundé va d'où à où ? Qu'est-ce que c'est que cette ville qui, chaque année, ne fait que grandir ?
33:16 On peut trouver mille et une raisons, mais il y a là un problème. Comment contenir cette ville ?
33:21 Yaoundé va déjà presque jusqu'à Oubala.
33:26 - Et on ne contrôle pas beaucoup la présidence. - Je sais, je sais.
33:29 - C'est parce qu'il y a des barrières que les gens ne passent pas. Vous voyez un peu l'exemple avec l'Union européenne
33:35 qui investit beaucoup de milliards pour empêcher que la masse des oeuvrées africaines n'arrive chez elles.
33:42 Mais il y en a qui résistent toujours à passer. - Je vous dirais que si on ne faisait rien, on y serait plus nombreux.
33:47 Voyez-vous, le problème n'est pas là. Je pense que le problème n'est pas là.
33:50 S'ils ne le faisaient pas, on serait plus nombreux dans leur pays. - On en est déjà très nombreux.
33:56 - Alors, on peut envisager des nouvelles villes. - Mais ici, à Yaoundé, ou à Douala, ou à Bafoussam,
34:03 ou à Bamenda, ou même à Garoua, le problème est le même.
34:07 C'est-à-dire que Yaoundé, nos grandes villes, accueillent de nouveaux venus.
34:13 Nos grandes villes accueillent ces nouveaux venus sans les moyens d'accompagnement.
34:18 Je pense que tout part de là. Et je ne voudrais même pas dire que ces gens vivent comme aux villages.
34:22 Parce que dans les villages, on est au calme. Voyez-vous.
34:26 Ils ont peut-être d'autres pratiques d'occuper la ville, mais fondamentalement, ce ne sont pas des villageois qui font des bruits.
34:35 C'est la vie urbaine qui génère les bruits. Les véhicules, les bars, les églises, les motos...
34:46 Bref, le simple fait de vivre en bordure des rues... - Les commerçants, les commerçants...
34:51 Les commerçants. Nous vivons dans un encombrement humain, un encombrement humain. Tout à fait.
34:57 Un encombrement humain, et nous organisons nous-mêmes ces désordres-là pour des besoins,
35:03 s'il faut aller dans l'autre sens, pour des besoins de survie.
35:07 Alors, dites-moi, quel est le regard que vous posez sur l'acte du préfet Dionfondi ?
35:13 Ce qui a été quand même frappant, c'est que les autres acteurs ont été associés à la discussion.
35:17 Et l'autorité administrative a, à cette occasion, a prononcé quand même un mot fort. La répression.
35:22 Il a dit "là, on passe à la répression". - Est-ce que c'est suffisant pour qu'on mette fin à ces fenêtres ?
35:26 Oui, on le dit tous que la peur du gendarme est le début du commencement.
35:31 Et je crois qu'à cette réunion-là, le maire de la ville a dit qu'il y a près de 2000 motos qui sont saisies,
35:39 et qui sont en forêt. 2000 motos, c'est énorme comme chiffre.
35:42 Mais, quand on circule dans le centre urbain, on n'a pas l'impression que cette sanction-là parle aux auteurs des ordres urbains,
35:52 en ce qui concerne les zones d'activité pour motos.
35:55 Thierry, il faut répondre à ma question. Est-ce que le préfet Dionfondi pourra réussir dans cette action qu'il a engagée ?
36:02 Bon, moi, je vais dire qu'il faut regarder les choses. C'est la question du préfet à la volonté.
36:08 Il a la volonté d'assainir. Mais, maintenant, est-ce que le préfet, lui, ne sera pas freiné dans son action par la conjoncture du moment ?
36:17 Je meurs d'envie de rire.
36:19 Pourquoi ?
36:20 Parce que, de toute l'analyse faite ici, on se rend aisement compte que ceux qui ont été censurés ne sont que les débuts de boisson.
36:29 Déjà, vous avez assisté à la dîte réunion.
36:33 Alors, le préfet parlait de nuisances olfactives que nous avons des poubelles qui entourent notre ville.
36:45 Vous voulez qu'on sanctionne qui ?
36:47 Le maire de la ville.
36:50 Si vous allez au marché de Mendon, entre le marché de Mendon et le camp-ci de Mendon, il n'y a plus de route.
36:56 Mais ce n'est pas le maire de la ville qui met ses poubelles, là.
37:00 Ce sont les moyens pour nous mettre à l'aise, pour dégager ces ordures-là.
37:07 Si vous allez ici, à Edigefa, à l'entrée du camp de Wateau, il n'y a plus moyen d'entrée.
37:11 Si les gens viennent jeter la poubelle quelque part, c'est parce que là-bas, il y a eu quand même un bac à ordures.
37:18 S'il est advenu que ce bac ait disparu, ce n'est pas de la faute du riverain.
37:23 Il sait qu'il n'a pas l'habitude de jeter la poubelle à cet endroit-là.
37:27 Lorsque j'ai fini de dire ça, je reviens même dans la tête des débiles boissons.
37:30 C'est très bien de dire qu'on ferme les bars.
37:32 Le secteur brassicole, en termes d'impôts, vous savez comment ça génère.
37:35 Le secteur des débiles boissons, la filière, c'est 650 milliards d'impôts dus.
37:41 Ce n'est pas parce qu'il y a tout cela que nous devons suivre ces misères.
37:46 Ce n'est pas parce que vous avez payé, vous avez donné le droit.
37:50 Il y a quand même une dimension morale dans cet affaire.
37:55 Pour rentrer dans la dimension morale, ce que je voudrais vous dire,
37:58 c'est qu'en 5 ans, nous avons assaini à 70% le milieu.
38:04 Déjà, le prophète Shilla, il fermait Péas sur Namm, 120 bars, sans état d'âme.
38:12 On a demandé au prophète de nous donner la possibilité, en tant qu'association, d'assainir le milieu.
38:17 Pour ça, est-ce que vous voyez cette action portée de feu, l'action du prophète ?
38:21 Je n'ai pas de boule de cristal pour savoir si dans 2 ans, dans 3 ans,
38:26 les décisions que prend aujourd'hui le prophète vont prospérer.
38:30 Mais je me dis qu'il est dans son rôle, parce qu'il y a un texte de loi
38:34 qui lui donne qualité pour maintenir l'ordre ici au Cameroun.
38:44 Donc, il est dans son rôle.
38:46 Il doit veiller à ce que les citoyens camerounais, si c'est pour des problèmes de nuisance,
38:51 que les citoyens camerounais puissent vivre dans la quiétude.
38:55 Si c'est pour des problèmes de nuisance olfactive,
39:00 on doit pouvoir, comment dire, ou d'encombrement urbain,
39:05 il doit pouvoir prendre les moyens, les mesures nécessaires pour cet ordre,
39:12 pour le maintien de l'ordre, tout simplement.
39:14 Il est dans son rôle.
39:16 Maintenant, est-ce qu'on ne se réveille pas trop tard ?
39:20 Est-ce qu'il ne faut pas commencer par l'éducation des populations ?
39:25 Parce qu'il y a de cela aussi.
39:27 Comment on va les éduquer ?
39:29 Mystère et boule de gomme, mais je pense que c'est d'abord la première des choses.
39:33 Viendra ensuite la sanction, parce qu'il faut nécessairement sanctionner.
39:38 On ne peut pas vouloir tenir un pays.
39:42 On ne peut pas vouloir tenir ou maintenir l'ordre sans pouvoir sanctionner.
39:49 Le désordre est compris, et nous l'avons dit au début de cette émission,
39:56 comme un dysfonctionnement social lié à un manque de qualité urbaine
40:00 et de lisibilité de l'espace, en particulier dans les secteurs des banlieues.
40:05 Alors, nous savons qu'aujourd'hui, il y a des faits,
40:09 qui se sont ajoutés, par exemple celui de l'étalement urbain,
40:12 que Dukhan qualifie d'émiettement urbain qui allonge les distances,
40:16 non seulement entre le domicile et le lieu d'emploi,
40:19 mais aussi avec toutes les autres destinations de service,
40:22 y compris du quotidien, ce qui complexifie davantage les chaînes de déplacement,
40:26 augmente les nuisances induites par l'automobile, par exemple, et bien d'autres sources.
40:31 Ce qui est étonnant, c'est qu'il y a une loi, la loi du 5 août 1996,
40:37 qui est pourtant une loi cadre relative à la gestion de l'environnement,
40:41 qui n'est pas totalement appliquée dans toute sa rigueur.
40:45 L'article 60 et ses alinéas, traitant de nuisances sonores et olfactives,
40:51 indiquent bien que sont interdites les émissions de bruit et d'odeurs
40:55 susceptibles de nuire à la santé de l'homme,
40:58 de constituer une gêne excessive pour le voisinage
41:01 ou de porter atteinte à l'environnement.
41:03 Ça, c'est l'article 60 qui le dit. A qui la faute ? Au désordre du BAS.
41:08 C'est la tourèce administrative. Dites-vous que c'est un phénomène qui existe depuis longtemps.
41:15 Il y a un assénat, je veux dire. Moi, je vis à Yaoundé,
41:18 donc je vais parler de ce que je vois à Yaoundé.
41:21 Il y a des BAS qui, au cours d'une année, sont scellés pour nuisances sonores au moins trois fois.
41:27 Ces BAS ouvrent, commettent la nuisance sonore, sont à nouveau scellés,
41:32 donc on a le phénomène de BAS récidiviste. Qu'est-ce qui peut expliquer cela ?
41:37 Je pense au cas maintenant des motos qui savent bien d'où.
41:42 Je crois qu'il ne faudrait pas insulter l'intelligence de ceux qui sont sur ces motos.
41:47 Il y en a même qui ont des niveaux académiques très élevés.
41:51 Nous savons tous ce que c'est que la vie au Cameroun après les études.
41:56 Ces gens, parfois, se retrouvent à Suclée où ils n'ont pas le droit d'aller.
41:59 Les motos sont saisies, mais deux heures de temps après,
42:03 vous le voyez, c'est la même personne sur la même moto et qui repartait dans le même coin.
42:08 C'est dur, quoi !
42:10 Peut-être qu'en fait, on l'a arrêtée et un coup de fil, l'agent a eu plus peur et l'a libérée.
42:17 Ou bien lui-même a eu des arguments sonants et trébuchants pour obtenir sa moto.
42:24 En vérité, il y a une sorte de tolérance administrative.
42:27 C'est une responsabilité collective pour ma part, parce que nous devons être sincères.
42:32 Nos comportements nous-mêmes, en tant qu'habitants des villes,
42:36 ces comportements ne sont pas acceptables.
42:39 Vous avez vu ce qui s'est passé avec les nouvelles infrastructures sportives
42:44 où les gens n'arrivaient pas à bien se comporter au stade,
42:47 à poser les pieds à l'aissée, des déchets partout, traînés.
42:50 Ils n'avaient pas encore l'habitude de ce type d'infrastructures.
42:54 Et c'est où devrait intervenir l'éducation.
42:57 Ce n'est pas que la mission des autorités administratives ou des autorités municipales.
43:01 Les syndicats également. On a un président de syndicat sur le plateau.
43:04 Je crois que c'est aussi une mission des syndicats.
43:07 Il y a plusieurs besoins dans une ville.
43:09 En une ville, on a besoin de transport, besoin de santé, besoin d'éducation, besoin de logement décent.
43:14 Comment est-ce que nous-mêmes, nous nous comportons ?
43:16 Lorsque nous sommes surchargés, par exemple, je prends une image.
43:19 Lorsque nous sommes surchargés dans une ville,
43:21 je prends une image. Lorsque nous sommes surchargés dans un taxi,
43:25 quelle est la réaction des autres passagers ?
43:28 Pourtant, c'est intédit de surcharger dans un taxi de ville.
43:32 Mais les autres passagers vont vous dire,
43:33 "Monsieur, avec votre joli veste, vous n'avez qu'à acheter votre véhicule."
43:36 La responsabilité est partagée.
43:40 Parce que sans établissement, vous allez trouver à peine deux promoteurs qui soient promoteurs et gérants.
43:50 On laisse la charge de la gérance de nos établissements hautiers,
43:56 qui ne font pas forcément ce qu'on leur demande de faire.
43:59 Je suis promoteur sans publicité d'un établissement qu'on appelle "Etoile Bas", situé à Elikfa.
44:04 Je suis en train de me produire ici chez vous.
44:07 Je suis en train de me produire ici chez vous, pendant que l'établissement est en train de fonctionner.
44:11 Je ne peux pas savoir exactement ce qui est en train de se faire là-bas.
44:14 Ce qu'on fait, on se limite à la sensibilisation de notre personnel.
44:19 C'est à vous donc, d'éduquer d'abord, de trouver le personnel qu'il faut pour travailler dans vos permis.
44:26 Parce que vous ne devez pas, du fait d'une activité commerciale qui est rentable pour vous, par ailleurs,
44:31 vous ne devez pas gêner la vie des autres.
44:33 Donc qui est rentable pour la société ?
44:36 D'abord, vous faites ça pour vous, pour la société.
44:39 Permettez-moi de vous expliquer.
44:42 Quand vous produisez votre émission, la plupart des personnes regardent ces émissions dans les bars.
44:50 Quand vous achetez les droits de retransmission des matchs, on les voit où ? Dans les bars.
44:56 Il n'y a plus de salles de cinéma, il n'y a plus de salles de loisirs.
45:01 Nous hébergeons tous ces Camerounais errants là, dont pas conséquent.
45:06 On a l'obligation d'être disciplinés.
45:09 Nous avons un caractère social dans l'affaire.
45:12 Et je vais même m'aller loin.
45:14 Lorsqu'on fait un début de boisson, pour un mois, le perdant ce n'est pas le promoteur,
45:19 ça donne même l'occasion de se reposer.
45:21 Il y a des activités connexes autour du bar.
45:24 Le gars qui vend le pot, le petit bar de kiosque et des cigarettes,
45:27 et toutes ces personnes, les employés qui sont là à l'intérieur,
45:30 l'industrie brassicole qui n'arrive plus à servir, et puis bon, c'est beaucoup de gens dans l'affaire.
45:35 - Le professeur, à qui la faute ? - Alors, je ne voudrais pas désirer de coupable tout de suite.
45:40 L'état camerounais prévoit des mesures d'interdiction.
45:44 Et l'article 60 que vous venez de citer du Code de l'urbanisme, la loi sur l'urbanisme,
45:49 prévoit justement des interdictions.
45:52 Qu'il est interdit de générer du bruit.
45:54 Il est interdit de générer des nuisances sonores, des nuisances olfactives.
45:58 Ce sont des mesures d'interdiction.
46:00 Donc ces mesures sont en amont.
46:02 Mais lorsque la loi est violée, on donne tout pouvoir, je pense qu'il y a du texte à ce sujet,
46:09 il y a un nouveau texte, je pense, depuis 2011, sur les nuisances sonores et olfactives,
46:15 et on donne tout pouvoir aux maires, donc aux communes, pour tout arrêter.
46:21 Voyez-vous ?
46:22 Ensuite, il y a des mesures de précaution.
46:26 Toujours dans le droit de l'urbanisme, dans la loi sur l'urbanisme,
46:30 on va éviter que l'on ne s'installe dans des lieux où l'on génère du bruit,
46:37 qui pourraient générer du bruit.
46:39 Donc on prend ces mesures de précaution pour les tiers qui pourraient être victimes de ces bruits-là.
46:44 Et enfin, vous avez la sanction.
46:47 Vous avez des sanctions comme celles que le préfet, des sanctions administratives,
46:51 celles que le préfet est en train de prendre,
46:54 et on a des sanctions judiciaires qui concernent les particuliers que nous sommes,
46:59 c'est-à-dire toutes victimes, et je voudrais dire, comme vous cherchez les responsables,
47:04 je pense que nous sommes aussi des victimes consentantes.
47:06 Toute victime doit pouvoir dénoncer, d'abord, pénalement.
47:13 L'auteur des nuisances sonores peut être sanctionné.
47:18 On a des dispositions légales à cet effet.
47:21 Deuxième chose en matière civile.
47:24 - Je suis fidèle d'une église de réveil.
47:27 Je participe au culte, etc.
47:29 Vous pensez que je peux dénoncer le pasteur ?
47:31 - Alors, peut-être pas vous.
47:34 Mais moi qui ne suis pas des vôtres, et que ce bruit gêne,
47:38 je dois avoir le courage d'aller dénoncer.
47:42 Donc vous avez cette dénonciation-là qui est nécessaire.
47:46 Et puis, égoïstement aussi, on peut obtenir réparation.
47:50 Banalement sur le terrain de la responsabilité délictuelle.
47:53 C'est-à-dire que tout tiers qui vous cause un préjudice quelconque
47:57 est tenu de le réparer.
47:59 Et on est tous victime des nuisances sonores.
48:03 Donc chacun peut obtenir réparation.
48:06 Que les nuisances soient diurnes ou nocturnes.
48:09 Parce qu'on doit pouvoir supporter un certain bruit.
48:13 Accepter.
48:14 La vie moderne, la vie urbaine, nous invite à accepter ce bruit-là.
48:19 Mais je pense qu'on doit être à un certain niveau de bruit.
48:23 Et enfin, vous avez la possibilité d'obtenir réparation sur le terrain de l'abus de droit.
48:29 Ce n'est pas parce que vous avez le droit d'ouvrir un bar,
48:34 et ce bar, on sait très bien qu'il y a du bruit, génère du bruit,
48:39 mais n'allez pas au-delà de ce qui est faisable et acceptable.
48:43 Donc vous avez l'abus de bruit.
48:45 Et enfin, je voudrais terminer s'il vous plaît.
48:48 Et enfin, simplement, les troubles de voisinage.
48:52 Notre Église qui nous gêne, on n'a pas à démontrer qu'elle a commis une faute.
48:57 C'est le simple fait de subir des troubles anormaux.
49:01 Un débit de boisson qui est en face d'une école publique.
49:04 Voilà, c'est autant de choses.
49:05 Faites attention quand on dit qu'un débit de boisson qui est en face d'un édifice public, d'une Église, d'une école,
49:12 il faudrait savoir qui est arrivé avant l'autre.
49:17 Président, vous savez bien que ça existe dans la ville.
49:19 Ça existe.
49:20 Mais je vous dis bien que le promoteur ne se déploie pas seul.
49:25 C'est l'autorité à Misathie qui délivre le précieux ses âmes.
49:30 Elle a dit quelque chose de pertinent.
49:32 Elle est née en Boîte à Nambara.
49:34 Il y a une dizaine de réparateurs, de groupes électrogènes et de télétransceuse.
49:40 Dans l'arrité du préfet, personne parmi eux n'a été interpellé, ni n'a été scellé.
49:49 Alors, si vous estimez que ceux qui posent des licences d'une...
49:58 Président, il faut également écouter. Nous sommes dans un débat.
50:02 Avez-vous sensibilisé vous-même également sur le type de musique qu'il y a diffusée ?
50:06 Quand les exploitants sont devenus des artistes...
50:09 Il y a des activités hôtelières qui se développent derrière ces bars-là.
50:13 C'est vous qui le dites.
50:14 Il y a des abrissements.
50:16 Un public a été fermé.
50:17 Alors, on va avancer.
50:18 Je partage avec vous une actualité forte de la semaine.
50:21 Les opérateurs de téléphonie mobile au Cameroun, MTN et Orange, faut les citer,
50:26 disposent d'un délai de 60 jours.
50:28 Je peux soumettre au gouvernement des informations à jour concernant le nombre et l'identité de leurs abonnés
50:35 selon une directive du ministre de l'administration territoriale qui était face à la presse cette semaine.
50:41 Cette exigence répond à une augmentation notable de l'utilisation des cartes SIM non enregistrées
50:46 par des individus malveillants pour, entre autres, commettre des extorsions de fonds
50:52 et mettre des demandes à rançon, particulièrement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest,
50:57 ainsi que dans l'extrême Nord.
50:59 Écoutons le ministre Paul Latangagy.
51:04 Nous constatons qu'il y a plus de 454 SIM sans identification qui se retrouvent chez des terroristes.
51:14 Aujourd'hui, à chaque fois qu'un groupe de terroristes est neutralisé ou identifié,
51:20 on constate qu'ils ont au moins 27 téléphones.
51:27 Lorsqu'un groupe de terroristes peut détenir 54 SIM sans identification,
51:36 vous comprenez que nous sommes tous en danger.
51:39 Nous devons connaître exactement qui a acheté une seule carte SIM,
51:46 qui fait Orange Money, qui fait MTN Mobile Money.
51:51 C'est important.
51:52 En ce moment, on va éviter le blanchiment d'argent.
51:55 On va éviter que l'argent tombe entre les mains des terroristes.
51:58 On va décourager cette activité criminelle qui consiste à kidnapper des gens dans ces deux régions.
52:06 Je vous le rappelle, on se souvient qu'à l'inauguration du nouvel immeuble de la direction générale des impôts,
52:15 c'était le 27 novembre 2020,
52:18 le premier ministre, chef du gouvernement, avait indiqué qu'il est temps que notre capitale
52:22 cesse de donner l'image d'un bidonville à ciel ouvert,
52:25 avec des constructions anarchiques, des voies rues dégradées et une insalubrité rampante.
52:31 Il s'était donc plaint et la solution pour lui passe par l'élaboration d'un véritable chemin directeur d'aménagement
52:38 et de veiller à son application rigoureuse sur le terrain.
52:42 Ça c'était la proposition du premier ministre, chef du gouvernement.
52:45 Pour vous, il faut commencer par quoi ?
52:47 Il faut commencer par retracer complètement nos grandes villes.
52:52 Parce que l'urbanisation dans nos grandes villes est dépassée.
52:58 Il faut recréer les villes, essayer de créer les routes,
53:03 essayer de solutionner le problème de voies rues urbaines, parce que là c'est la catastrophe.
53:08 Il faut réorganiser complètement la vie dans les grandes villes.
53:12 Près de 60% de la population cameroonaise vit dans les villes.
53:16 C'est énorme. Donc il faut laisser nos villes respirer.
53:19 En faisant quoi ?
53:21 Donc il faut qu'on crée de la richesse dans les campagnes.
53:24 Il faut qu'on mette des routes dans les campagnes, il faut qu'on électrifie les campagnes.
53:28 Et maintenant pour ceux qui sont en ville, il faut bien que cela puisse vivre dans un cadre serein,
53:36 où on ne doit pas être perturbé par des nuisances sonores,
53:39 où on ne doit pas être agressé par le tout vénant.
53:43 Donc il faut que les autorités prennent leurs responsabilités
53:48 et font respecter l'esprit et la lettre de la loi.
53:52 On l'a dit tout à l'heure, mais je crois qu'à un moment donné,
53:56 lorsqu'il y a une loi, lorsqu'il y a des lois, il y a un cadre normatif qui est là,
54:01 il y a un arsenal juridique qui est là, tout le monde l'a évoqué,
54:04 et que les gens ne s'alignent pas, il faut réprimer.
54:07 Mais comment réprimer ?
54:09 On a souvent l'impression que certaines personnes sont exemptes de la répression,
54:15 ou alors certaines sont évitées expressément.
54:18 Je crois que tout le monde doit se soumettre à la loi, premièrement.
54:22 Tout le monde doit respecter la loi.
54:25 Nous tous, collectivement, nous devons admettre que nous sommes d'abord tous des désordonnés ubens, pour la plupart.
54:32 Et je crois que lorsqu'on l'a acceptée, maintenant par exemple, on peut repenser à des nouvelles villes.
54:37 Dans d'autres pays, on a construit d'autres capitales ailleurs.
54:41 Tout à côté de nous, on a parti de l'Ego Saraboudja.
54:44 Effectivement, pour laisser que l'ancienne capitale puisse respirer,
54:47 et aussi pour tirer le développement d'autres zones du pays.
54:51 Pour ça, je vous amène à écouter l'une des propositions de quelqu'un que vous devez certainement connaître,
54:58 Jean-Vieux Nannan. Il a signé un ouvrage collectif, un ouvrage qui a été publié sous sa direction.
55:05 Le titre c'est "Gouverner le désordre urbain, sortir de la tragique impuissance de la puissance publique au Cameroun".
55:13 Le titre de l'ouvrage publié en 2019 aux éditions d'Armattan.
55:17 C'est une prise de solution.
55:20 Je voudrais rendre hommage ici à mon excellent collègue, doyen de la Faculté de Sciences Juridiques et Politiques d'Ngaoumderi.
55:29 Je dois dire que ces pistes qu'il donne sont certes encore une vision générale.
55:36 Concrètement, je voudrais dire que c'est un vaste chantier.
55:39 Un vaste chantier parce que nous avons laissé courir chacun, nous avons laissé perdurer ce désordre.
55:47 Et maintenant qu'on veut faire marche arrière, qu'on souhaite faire marche arrière, ou tout au moins revenir à la norme.
55:54 Et vous avez raison d'évoquer les uns les autres, les difficultés s'il faut retracer la ville.
56:00 Évidemment, c'est de la casse humaine et de la casse matérielle.
56:04 Parce qu'on va détruire les lieux de vie des uns et des autres.
56:09 Peut-être qu'il faudra fatalement passer par là.
56:12 Et autre élément, c'est d'avoir suffisamment d'imagination pour recréer des villes où ils fassent bon vivre.
56:23 Nous avons grandi ici à Yaoundé, où beaucoup de...
56:27 Nous vivions tous, même comme je l'ai dit tantôt, que je n'étais pas fan de football,
56:32 mais dans toute la ville on avait des stades où nous pouvions nous exprimer, il y avait des lieux de vie.
56:40 Or, ici à Yaoundé, il n'y a plus de lieux de vie.
56:43 On n'est pas étonné de voir des gamins de 10, 12, 15 ans aller se promener,
56:47 soit dans les bars, je n'ai rien contre les bars, mais ce n'est pas un lieu pour des enfants aussi jeunes,
56:53 dans des bars, dans des tripots, et dans des lieux de jeu de hasard pour des jeunes gens.
57:00 C'est que la ville, nous ne pensons plus notre ville pour que ce soit un lieu de vie.
57:05 Thierry, tout à l'heure, a effectivement évoqué une forme de retour aux sources,
57:11 parce qu'effectivement dans nos villages, c'est le lieu de la richesse, le lieu de la vie.
57:17 Vous me direz, si nous nous déportons encore là-bas, ce sera le bruit, certes,
57:22 mais c'est de pouvoir désengorger les centres-villes, c'est de pouvoir désengorger
57:28 et surtout permettre aux uns et aux autres d'avoir une vie digne.
57:33 Ce n'est pas une tare d'être agriculteur, mais simplement encore faut-il que ces jeunes
57:40 que nous voulons ramener aux sources puissent avoir les moyens de se déployer.
57:47 Nous arrivons à la fin de cette édition de scène de presse, le dimanche 14 avril.
57:54 Merci chers invités, merci d'avoir répondu à l'invitation de la CRTV,
57:59 et merci pour ce partage autour d'un sujet passionnant,
58:05 un sujet qui nous a amené à une discussion citoyenne.
58:09 Merci pour vos avis.
58:10 Merci à vous qui prenez la peine de nous regarder à la maison.
58:13 S'il vous plaît, adieu, nous allons nous retrouver dimanche prochain.
58:16 Bonne suite de programme sur la CRTV.
58:18 Merci.
58:19 (Musique)