• il y a 8 mois
L’acteur, scénariste et réalisateur Éric Judor répond à nos questions et à celles d‘un public hilare lors de "Rendez-vous en séries", la masterclass de “Télérama” organisée avec Série séries à l’Auditorium du “Monde” le 2 avril 2024.

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Amusant
Transcription
00:00:00 Bonsoir, merci, merci, merci beaucoup.
00:00:09 Merci, bonsoir, bonsoir.
00:00:11 Bonsoir aussi.
00:00:17 Ça fait plaisir de voir une salle pleine parce que moi quand je fais des films, c'est
00:00:26 à moitié vide.
00:00:27 En fait, il faudrait que je sois présent à chaque fois, mais c'est compliqué.
00:00:30 Bref, c'est à cette heure-là que tu arrives ?
00:00:33 Merci beaucoup Eric d'être avec nous, on a une heure et demie tous ensemble.
00:00:38 Une heure et demie ?
00:00:39 Ouais.
00:00:40 Ah d'accord.
00:00:41 Pour discuter de votre travail avec toutes ces casquettes dont faisait la liste.
00:00:47 Auteur, scénariste, réalisateur, humoriste, on disait aussi père de famille.
00:00:50 Prof de paddle, j'étais prof de paddle.
00:00:52 Prof de paddle, ouais.
00:00:53 C'était une vanne pas terrible, on n'est pas obligé de la relever, c'était vraiment
00:00:57 une vanne à la coulisse.
00:00:58 Il y en aura d'autres.
00:00:59 C'était une vanne pour le public.
00:01:00 Moi je voulais commencer avec une question métaphysique parce que ça serait bien, une
00:01:04 question métaphysique.
00:01:05 Vas-y.
00:01:06 Est-ce que quand on a toutes ces casquettes, mais que en même temps, par exemple pendant
00:01:11 très longtemps, les gens vous appelaient juste Eric.
00:01:13 Voir Ramzy.
00:01:14 Voir Ramzy.
00:01:15 C'est ça, en plus c'est le pire.
00:01:17 Est-ce que ça veut dire qu'on a un personnage ? Est-ce que par exemple depuis tout à l'heure
00:01:23 où vous êtes arrivé, je parle à une sorte de personnage aussi.
00:01:27 Est-ce qu'on s'invente un personnage ? Est-ce qu'on le reste ? Est-ce qu'il y a un autre
00:01:31 Eric que nous on connaît pas du tout ?
00:01:32 Je pense qu'effectivement, Eric père de famille n'est pas Eric réalisateur ni Eric humoriste.
00:01:40 Mais je pense que je suis assez proche du personnage.
00:01:46 Je pense que dans la vie, j'aime pas trop laisser des blancs.
00:01:51 J'aime bien que la conversation soit animée, qu'elle soit plutôt joyeuse.
00:01:55 Donc ce qu'on faisait en coulisses, on faisait rien de...
00:02:00 On faisait une vidéo.
00:02:03 C'est assez proche de moi.
00:02:05 Après, on peut pousser le curseur un peu plus ou le descendre un peu suivant l'endroit
00:02:12 où je suis, s'il y a du monde ou pas.
00:02:13 J'aime bien faire rigoler, c'est vrai.
00:02:15 Est-ce un défaut ? Va-tu me juger ?
00:02:17 Nous avons une heure et demie pour le...
00:02:20 Une heure, je dirais.
00:02:21 Une heure et demie.
00:02:22 Une heure, une heure dix.
00:02:23 Une heure et demie.
00:02:24 C'est bien une heure déjà.
00:02:25 Je pense que les gens sont chauds pour 90 minutes.
00:02:30 T'as vu comment ça réagit pas ?
00:02:32 Je pense qu'ils sont chauds pour une heure avec moi.
00:02:35 On va être bien une heure, c'est bien 60 minutes.
00:02:38 Je pense que ma mère, on a Télérama chez nous depuis 40 ans.
00:02:42 C'est dans le salon, c'est là.
00:02:44 Bravo.
00:02:45 Télérama n'a jamais été très sympa avec moi.
00:02:48 Ah si, Platane, on a été sympa.
00:02:52 On ne va pas...
00:02:54 En tout cas, nous, on vous a toujours eu dans le cœur.
00:02:57 Elle s'était là et elle a même pas voulu venir.
00:03:00 Elle sait, elle est au courant.
00:03:02 Elle m'a même pas dit "Tiens, je viendrai".
00:03:04 Première blessure.
00:03:08 Voilà.
00:03:09 C'est tout.
00:03:11 J'aurais jamais dû dire ça.
00:03:16 C'est gênant.
00:03:18 Du coup, on va parler d'écriture.
00:03:20 Ou de ma mère.
00:03:21 On peut parler de votre mère aussi, mais pas de votre mère dans votre processus d'écriture.
00:03:25 Figure-toi que oui, ça influe, évidemment.
00:03:28 Le premier public, ce sont tes parents, tes frères et sœurs,
00:03:32 et ton cercle intime, proche, ta copine, ta femme, tes enfants.
00:03:37 J'essaie pas trop de faire rire mes enfants.
00:03:39 Je pense qu'avec Platane, il capte rien.
00:03:42 Enfin, s'il est grand.
00:03:44 Effectivement, au début, je voulais faire rire la lectrice de Télérama, qui était ma mère.
00:03:48 Et c'était raté.
00:03:51 Parce qu'on a commencé par H.
00:03:55 J'avais écrit H à l'époque, et puis on a commencé à le jouer.
00:03:58 Et pendant, je crois, presque deux saisons, elle avait vu aucun épisode.
00:04:04 Et c'est ses collègues qui lui ont dit "Tu devrais regarder, c'est un peu marrant".
00:04:08 Et donc, au fil du temps, j'ai réussi un peu à la faire marrer,
00:04:12 mais au début, elle était vraiment très, très Télérama.
00:04:15 (Rires)
00:04:19 Voilà, c'est tout.
00:04:22 Le mec est venu pour régler des comptes, il se casse après.
00:04:26 Ciao !
00:04:28 - Est-ce que... - Culé.
00:04:31 - Non, pardon. - On parle de qui, là ?
00:04:34 Bref.
00:04:37 On vous a d'abord connu comme humoriste.
00:04:40 Comme gars qui fait des blagues, pour dire les choses rapidement.
00:04:43 Mais ça s'écrit, des blagues.
00:04:46 Donc la base de tout, c'est l'écriture ? Jusqu'ici, j'ai bon ?
00:04:49 - Pour l'instant, impeccable. - OK. Alors, comment on écrit une blague ?
00:04:52 Et comment une blague, ça devient une histoire ?
00:04:55 Parce que faire des blagues, c'est pas la même chose qu'écrire des séries.
00:04:58 On va beaucoup parler de séries, ici.
00:05:01 Comment on transforme une capacité à faire des bonnes blagues,
00:05:04 à une capacité à faire des histoires drôles ? Ce qui n'est pas la même chose.
00:05:07 Pour moi, ça passe par plein d'étapes qui sont réussies
00:05:10 et d'autres ratées. C'est-à-dire qu'on a fait au début des oeuvres
00:05:13 qui étaient à peu près bien racontées,
00:05:17 ou à peu près mal racontées, si on se place du point de vue de ma mère.
00:05:20 - Et de Télérama. - Et de Télérama, évidemment.
00:05:25 Mais on avait cette culture un peu de la punchline.
00:05:31 Je dis "on" parce que j'ai commencé à écrire
00:05:34 avec Lionel Dutemple, d'abord. C'est un gars qui est devenu
00:05:37 auteur chez les Guignols, à la bonne époque des Guignols.
00:05:40 Et ensuite, j'ai rencontré Ramzy, et on a écrit ensemble.
00:05:43 Et on était, je pense, plutôt drôles en ping-pong, tous les deux.
00:05:47 Et donc, on a écrit... Le premier truc qui te vient
00:05:50 quand tu commences à être drôle, c'est que tu écris des sketchs.
00:05:53 Donc, c'est pas vraiment des histoires.
00:05:56 Et ensuite, le cinéma et les séries nous donnaient envie.
00:06:01 Et donc, on s'est essayé à cet autre atelier,
00:06:08 qui est d'écrire un film. Et donc, le premier film qu'on a écrit,
00:06:11 c'est "La Tour Montparnasse Infernale".
00:06:13 Donc, il y a des gens qui ont absolument détesté ce film,
00:06:16 et d'autres qui ont capté des trucs, et qui ont bien aimé
00:06:19 tous ces passages un peu absurdes, les passages où on fait des clins d'œil
00:06:23 à Peter Sellers, l'humour burlesque.
00:06:27 Mais l'histoire, elle est un peu... C'est pas fou, quoi.
00:06:32 C'est pas "Openheimer", quoi.
00:06:35 Après, on voulait pas écrire "Openheimer" non plus.
00:06:38 Mais notre... Comment dire ? Nos films de référence de l'époque,
00:06:42 c'était "The Party", et c'était "Dumb and Dumber".
00:06:46 Donc, ce sont des films qui laissent la part belle, en fait,
00:06:52 aux séquences burlesques, à des moments, à des instants.
00:06:57 Donc, on s'est écrit une histoire comme un jeu vidéo, par paliers,
00:07:00 où dans chaque palier, on s'inventait, on disait
00:07:04 "Tiens, ce serait marrant de faire des gags avec des armures",
00:07:06 "Tiens, ce serait marrant s'il y avait une piscine".
00:07:08 Et voilà, on écrivait autour des décors, en fait.
00:07:10 On était plus des chefs déco que des auteurs.
00:07:14 - Cette évolution, pour parler de séries, même si c'est vrai
00:07:17 que vous êtes passé aussi par le cinéma, mais il y a eu "H" aussi,
00:07:20 qui a évidemment joué un rôle clé. On va en reparler, de "H", dans une seconde.
00:07:24 On a parlé tout à l'heure de Seinfeld et de Larry David,
00:07:27 d'un certain nombre de gens qui étaient des gens de scène,
00:07:30 des "comedians stand-up", comme on dit aujourd'hui.
00:07:32 C'est pas un terme qui était très populaire à l'époque en France.
00:07:35 Qui sont passés à la série télé, et depuis, il y en a eu une pelleté,
00:07:39 en France y compris, qui ont fait cette évolution.
00:07:42 Elle est naturelle pour vous, quand votre premier taf,
00:07:46 c'est de faire des blagues sur scène, il y a un moment où, en fait,
00:07:48 vous avez envie de les mettre en scène, devant une caméra ?
00:07:51 - En fait, depuis le début, avec Ramzy, on rêve de cinéma.
00:07:55 C'est-à-dire que, vraiment, nos références, c'était pas les comiques de l'époque,
00:07:59 ni les comiques américains, ni les anglais, ni les français.
00:08:02 C'était Pierre Richard. C'était les figures du cinéma français.
00:08:07 Louis de Funès, évidemment. Moi, je suis de cette époque.
00:08:10 Et aux Etats-Unis, et en Angleterre, on avait Peter Sellers.
00:08:16 Encore avant, quand j'étais petit, je regardais les Marx Brothers,
00:08:19 j'étais absolument fou de cet humour-là.
00:08:22 Et, en fait, clairement, notre but, c'était de faire du cinéma.
00:08:27 On voulait le plus vite possible arriver à ça.
00:08:30 Du coup, on s'est sentis vraiment pas bien,
00:08:33 quand on a commencé à lire les premières critiques,
00:08:35 où c'était, quelque part, pour les journalistes,
00:08:39 et certaines personnes du public, pas légitime,
00:08:43 que des comiques de scène viennent au cinéma.
00:08:46 C'était genre, restez là-bas, le cinéma, c'est autre chose.
00:08:49 Et, en fait, non, je pense que si on sait faire rire sur scène,
00:08:52 a priori, le passage au cinéma, il est légitime.
00:08:56 - Et le format sériel. - Non, t'es pas d'accord ?
00:08:59 - Si, si. Moi, mon obsession, ça va être la série télé.
00:09:02 Mais on va parler de deux, bien sûr. - T'es complètement obsédé, toi, mec.
00:09:05 - Ouais, c'est écrit. C'est écrit sur le truc, là.
00:09:08 "Rendez-vous en série", du coup... - Ah oui, d'accord.
00:09:10 - On vient parler de série, OK ? - Ouais.
00:09:13 - Ouh là là, c'est 45 minutes, alors.
00:09:15 J'ai prévu une heure pour le cinéma et séries.
00:09:18 - Mais... Hache, dans deux secondes, je vais montrer un extrait.
00:09:22 Hache... - Waouh.
00:09:24 (Rires)
00:09:26 Heureusement, ma mère, elle est pas là.
00:09:28 Ça va être gênant à regarder, un peu, quand même.
00:09:31 - Cette évolution-là, vers la sitcom,
00:09:34 employons le mot, ça s'est fait naturellement.
00:09:38 - De quoi ? - De l'évolution.
00:09:40 De la scène à la sitcom.
00:09:42 - Pas du tout.
00:09:44 C'était atroce, d'ailleurs.
00:09:46 C'était un accouchement horrible.
00:09:48 J'ai jamais accouché, mais je pense que ça doit être horrible,
00:09:51 de ce que j'entends.
00:09:53 Et... On ne savait pas jouer, en fait.
00:09:56 Nous, avec Ramzy, on s'est rencontrés dans un bar,
00:09:59 et on rigolait ensemble, et nos potes, ils ont dit
00:10:01 "Ah, vous êtes trop marrants, faites un duo."
00:10:03 Et nous, on a fait "Ouais, OK, vas-y."
00:10:05 Du coup, on est montés sur scène, et en 3 mois,
00:10:07 on était au Casino de Paris, et c'est allé beaucoup trop vite.
00:10:11 Ce qui fait qu'on n'avait aucune base de rien,
00:10:14 et ça se voit beaucoup, quoi.
00:10:17 Moi, quand je revois les trucs, je suis hyper gêné.
00:10:20 Et du coup, quand on nous a proposé...
00:10:24 Canale a fait un appel d'offres,
00:10:27 toutes les boîtes de prod de Paris ont proposé un truc,
00:10:29 et nous, on a proposé la série H.
00:10:32 Et quand ça a été accepté, pour nous, on s'est dit
00:10:34 "Bon, ben voilà, ça va être en public,
00:10:36 donc c'est de la scène, ça va être la même chose."
00:10:39 Et en fait, c'est pas du tout la même chose
00:10:41 de jouer devant une caméra ou devant du public,
00:10:43 c'est comme si tout le monde était au premier plan.
00:10:46 Et nous, sur scène, on grossissait le trait à mort,
00:10:49 parce qu'il fallait toucher les gens au fond du Palais des Glaces,
00:10:53 l'endroit où on jouait, donc tout était exagéré,
00:10:56 et ça continue peut-être de l'être, certains le pensent,
00:10:59 mais on avait cette culture-là, et donc on est arrivé,
00:11:03 et il a fallu s'adapter, et tout descendre de 5 au moins,
00:11:06 on était à 14, on a dû redescendre à 5,
00:11:09 et c'était tellement mauvais,
00:11:12 qu'à l'issue du tournage de la première saison,
00:11:16 les producteurs sont venus me voir pour me dire
00:11:18 "Ce serait bien de retourner quand même le premier épisode,
00:11:21 parce que tu veux te regarder, et j'ai regardé,
00:11:24 et c'était horrible."
00:11:26 Et du coup, c'est un épisode qui s'appelle "Coup de froid",
00:11:29 et on a tout refait, on a tout retourné, tellement c'était mauvais.
00:11:32 - Bon du coup j'ai pris un extrait d'une saison plus avancée.
00:11:35 - Merci. - Je me suis dit "Ouais".
00:11:37 - Ça reste les débuts, hein ! - On regarde l'extrait,
00:11:39 comme ça on peut en parler après. - Aïe aïe aïe.
00:11:41 - C'est quand même bizarre votre classement des patientes, là,
00:11:46 c'est quoi, par ordre de facture ?
00:11:48 - Non, moi je classe par ordre de beauté.
00:11:51 C'est un système américain,
00:11:53 c'est le Vidal Sassoon Washington System.
00:11:56 - Moi je préfère par ordre de facture, alors vous me reclassez tout ça,
00:11:58 je préfère, merci.
00:12:00 - Ça va, mais c'est pas très pro.
00:12:02 - Jimmy, moi je vais essayer un truc que toi tu sais pas.
00:12:05 - Qui est-ce qui va me raconter encore le petit mytho ?
00:12:10 - C'est un rapport avec le "hum hum".
00:12:13 - Le "hum hum".
00:12:17 Attention, il y a plusieurs "hum hum".
00:12:20 Le "hum hum" est "hum hum".
00:12:24 - Moi je te parle du "hum hum" de...
00:12:29 - Ah, "hum hum".
00:12:31 Le "hum hum" avec le "hum hum",
00:12:35 bah, le "hum hum" c'est "hum hum".
00:12:37 - Non, c'est ça, c'est ça, tu vois le truc du "hum hum" du cheval ?
00:12:40 Un midi pétante, je vais faire du "hum hum" avec Mme Guillaume.
00:12:43 - Carrément ? Tu vas faire de la moto avec Mme Guillaume ?
00:12:48 - J'ai dit "hum hum", tu vois, j'ai dit "hum hum".
00:12:52 - Ah ouais, de la mob.
00:12:55 - Je vous ai entendu rigoler.
00:13:04 Moi j'ai entendu des gens rire.
00:13:08 - Oui, mais je pense qu'il y a un truc de Madeleine, un peu, dans "H".
00:13:14 Je pense que ça a quand même pas mal vieilli.
00:13:16 Enfin, ça a mal vieilli, je pense.
00:13:18 Je pense que c'est grossophobe, c'est homophobe, c'est mochophobe, c'est tout,
00:13:25 mais ça appartient à une époque.
00:13:27 Donc je pense qu'il y a plein de gens qui se souviennent de ce que c'est...
00:13:32 C'est comme moi, Pierre Richard, je suis absolument fan de Pierre Richard et tout,
00:13:36 et parfois quand ça repasse, et que je vois des films,
00:13:41 je vois les lenteurs, les trucs, je vois comment ça a beaucoup évolué, l'humour,
00:13:47 ça a beaucoup changé.
00:13:49 Et là je vois...
00:13:51 C'est dur à voir, c'est marrant.
00:13:54 - C'est pourtant encore diffusé, ça tourne.
00:13:56 - C'est fou, incompréhensible.
00:13:58 Mais je pense vraiment qu'il y a un truc, que les gens se sont appropriés.
00:14:03 Il y avait déjà d'une...
00:14:05 C'était une époque où il n'y avait pas de réseau,
00:14:07 donc il n'y avait pas multitude de propositions, il n'y avait pas de plateforme.
00:14:11 Donc quand nous on est arrivé avec H, au début Canale a développé 3 ou 4 séries,
00:14:15 mais dès la deuxième saison, il n'y avait plus que H et une autre série,
00:14:19 je ne me souviens plus laquelle.
00:14:21 Et donc les gens regardaient ça, parce que c'était à l'époque le truc un peu frais,
00:14:25 où ça parlait un peu comme dans la vraie vie.
00:14:28 Enfin j'exagère, parce que personne ne parle comme ça.
00:14:31 C'est hyper bizarre.
00:14:34 Mais en tout cas, il y avait quelque chose que les jeunes de l'époque
00:14:39 s'étaient appropriés immédiatement.
00:14:42 Et donc il y a un truc d'une génération, de la culture,
00:14:46 je dirais qu'on était pile dans la pop culture.
00:14:50 Et les gens qui ici ont 40 ans, peut-être certains,
00:14:55 et qui ont vraiment éclaté de rire,
00:14:57 c'est ceux qui se rappellent de leurs rires de mecs de 20 ou de 15 ou de 10 ans
00:15:01 qui ont vu ça à ce moment-là.
00:15:03 Et je pense que si on le regarde à froid comme ça,
00:15:05 tu le montres à des jeunes qui ne connaissent pas,
00:15:07 ils diront "ouais, sympa, vite fait".
00:15:09 Et en plus c'est raciste !
00:15:12 - C'était une sitcom.
00:15:15 Une sitcom, c'est un genre quand même,
00:15:17 parce que pour l'instant on parle beaucoup de votre côté acteur,
00:15:20 de l'interprétation, mais il y a aussi le côté auteur.
00:15:23 Une sitcom, c'est un format très codifié,
00:15:26 c'est un truc vraiment aux Etats-Unis, c'est très carré.
00:15:29 Vous aviez conscience de ces codes d'écriture-là ?
00:15:32 Parce que H, c'était un truc un peu réfléchi,
00:15:34 ça marche comme ça, les arches, les personnages,
00:15:38 il faut pas être tant de blagues à la seconde ou à la minute.
00:15:41 Il y avait quand même un travail d'écriture ou c'était n'importe quoi ?
00:15:45 - Il y a beaucoup dans la deuxième option.
00:15:48 Mais effectivement, le n'importe quoi sur du n'importe quoi,
00:15:52 ça donne rien.
00:15:54 Donc on avait une vraie base.
00:15:56 On a écrit...
00:15:58 Alors Canal à ce moment-là, ils voulaient absolument faire une sitcom,
00:16:01 comme les Américains, en public.
00:16:04 Donc ils nous ont demandé d'aller là-bas, à Los Angeles,
00:16:07 voir les séries qui se tournaient, voir comment ça se fait,
00:16:10 évidemment on n'y est pas allé.
00:16:12 Et du coup, on a fait un peu d'instinct le truc.
00:16:15 On a fait "Ah, j'ai vu, ils font un peu comme ça".
00:16:17 Et on a écrit, et puis ça a donné quelque chose
00:16:20 de tout à fait français et personnel.
00:16:23 On ne singe pas les Américains, à part le fait qu'on tourne en public
00:16:27 et que les caméras sont placées d'une certaine manière,
00:16:30 un peu comme un théâtre, le décor est ouvert.
00:16:34 Ça reste quand même un truc très personnel, d'un point de vue artistique.
00:16:38 Pas à copier.
00:16:40 - Vous travaillez comment pour écrire tout ça ?
00:16:43 Les blagues, ça ressemblait à quoi aujourd'hui ?
00:16:46 Une bonne partie du public a en tête les structures, les writers room,
00:16:49 tout le monde autour de la table avec un truc et tout.
00:16:51 Vous écriviez comment à l'époque ?
00:16:53 Vous bossiez comment pour écrire ces épisodes ?
00:16:55 - Ça s'est très professionnalisé très vite.
00:16:58 Parce qu'en fait, moi, avec Xavier Mathieu et Kader Aoun,
00:17:02 on était les trois créateurs de la série.
00:17:05 On avait écrit les trois premiers épisodes.
00:17:07 Et ensuite, ils ont engagé un groupe d'auteurs.
00:17:10 Il y avait notamment le chanteur...
00:17:12 - Ah oui, Benabar.
00:17:13 - Benabar, qui était un formidable...
00:17:15 C'était les meilleurs épisodes, c'était lui.
00:17:17 Et ceux de Lionel Dutemple aussi, qui étaient très bons.
00:17:20 Et voilà, il y avait des duos d'écriture.
00:17:23 On était trois duos et ils nous livraient des textes toutes les semaines.
00:17:26 Le lundi, il y avait lecture.
00:17:28 Et puis, évidemment, après, pendant la lecture,
00:17:30 c'était là que c'était n'importe quoi.
00:17:32 C'est là que ça devenait un bordel.
00:17:34 Et puis, on figeait ce bordel.
00:17:36 Et après, on le répétait.
00:17:37 - Il était figé quand même.
00:17:38 - Et après, ça redevenait un autre bordel encore en public.
00:17:40 - J'allais dire qu'il y a une part d'impro dans la scène qu'on a vue.
00:17:43 - Aucun souvenir.
00:17:44 - En général, oui, ça remonte.
00:17:46 Mais vous vous laissiez quand même d'une liberté d'impro ?
00:17:49 - Ah mais c'était ce qui nous faisait kiffer, en fait, à la fin.
00:17:52 À la fin, je crois, d'ailleurs, la dernière saison,
00:17:54 elle était nulle parce qu'on faisait vraiment n'importe quoi.
00:17:58 On faisait "Oh non, on va pas faire ça.
00:18:00 Tiens, vas-y, je monte sur la table.
00:18:02 C'est trop marrant."
00:18:03 Et en fait, on n'avait plus aucun recul.
00:18:05 On faisait des trucs.
00:18:07 Je pense vraiment qu'elle est en dessous, même si je ne l'ai pas vue.
00:18:10 - Si on demande aujourd'hui une sitcom française,
00:18:13 il y a H-point.
00:18:16 C'est-à-dire qu'il y a eu d'autres...
00:18:18 On en parlait, mais on les a oubliés.
00:18:19 - Il n'y a pas eu beaucoup de tentatives, en fait.
00:18:20 - Il n'y a pas eu beaucoup de tentatives.
00:18:22 Comment vous expliquez que ce truc,
00:18:24 qui est quand même un des formats aux Etats-Unis les plus célèbres,
00:18:28 alors qu'il est aujourd'hui un peu en perte de vitesse,
00:18:30 mais les Friends, les Seinfeld, les How I Met Your Mother,
00:18:33 les Big Bang Theory, ça a continué après,
00:18:35 en France, ça n'a jamais été notre truc.
00:18:37 - Comme les Late Show, il y a un truc qui ne passe pas, en fait, culturellement.
00:18:40 J'ai l'impression.
00:18:41 Je n'ai pas trop de réponses là-dessus.
00:18:44 Donc si tu peux avoir une autre question...
00:18:46 - Non, mais j'allais enchaîner en disant que justement...
00:18:48 - Ah oui, ok, ok.
00:18:50 - Notre ancien camarade de jeu, Jamel, il y en a une qui va sortir.
00:18:53 - Exact, terminale.
00:18:54 - Il y en a qui essayent, qui continuent.
00:18:56 - Avec Ramzy, ouais.
00:18:57 - Avec Ramzy.
00:18:58 - Très hâte de voir.
00:18:59 - Donc, c'est qu'il y a quand même des gens qui s'intéressent toujours à ce format-là, pas vous.
00:19:04 - Je pense effectivement que la vraie...
00:19:12 Mon instinct de survie comique me dit de me transformer régulièrement, de changer.
00:19:18 Pas forcément d'être dans l'air du temps, mais en tout cas de me renouveler.
00:19:22 Et j'ai l'impression que...
00:19:24 H, on m'en parle vraiment tous les jours.
00:19:26 Tous les jours, on m'arrête dans la rue pour H.
00:19:29 C'est vraiment le truc que j'ai fait dans ma carrière dont on me parle le plus.
00:19:34 Et je me dis que si on refaisait... Parce qu'on nous a proposé beaucoup de refaire H.
00:19:41 Longtemps.
00:19:42 Et Jamel m'a appelé souvent aussi pour refaire H.
00:19:45 Ramzy voulait refaire H aussi.
00:19:47 Moi, j'étais pas fan de ça, parce que je me suis toujours dit que si on refait H,
00:19:51 soit on refait pareil et les gens seront déçus, soit on fait moins bien et les gens seront déçus.
00:19:56 Et c'est juste... J'ai l'impression de faire un énorme pas en arrière.
00:20:00 Ou tout simplement, ça envoie le message de dire "ben voilà, je suis vide, j'ai plus rien à raconter,
00:20:06 je vais retourner à mes vieux trucs qu'on cartonnait".
00:20:10 On va beaucoup parler de...
00:20:12 T'as jamais envie de rebondir trop sur ce que je dis ?
00:20:14 Ça m'arrive.
00:20:15 Non ?
00:20:16 Ça m'arrive.
00:20:17 T'avances quoi.
00:20:18 Ça m'arrive.
00:20:19 Une loco le mec.
00:20:20 Ça c'est Télérama, les mecs qui sont...
00:20:22 Une machine.
00:20:24 En fait, faut le faire avec une intelligence artificielle.
00:20:27 Quoi qu'il y ait, elle répond l'intelligence artificielle.
00:20:30 Elle rebondit normalement.
00:20:32 Ça m'arrive de rebondir.
00:20:34 Je reverrai les endroits où j'ai rebondi, je ferai un compte rendu.
00:20:38 Vas-y.
00:20:39 On va beaucoup parler de séries où vous avez écrit et joué votre propre...
00:20:43 Enfin, pas votre propre rôle, joué dedans.
00:20:45 Ça fait quoi de laisser les autres écrire pour soi ?
00:20:48 Ça a été le cas avec H, puisque vous n'avez pas tout écrit, on ne peut pas tout écrire.
00:20:52 Oui.
00:20:53 Quand c'est fait par des auteurs que je respecte, c'est super.
00:21:00 Parce qu'on a tendance à avoir une machine comique qui ronronne
00:21:06 et qui fait un peu la même musique.
00:21:10 Et du coup, avoir de l'écriture fraîche, neuve, avec un autre profil culturel, social, tout ça,
00:21:16 ça m'envoie plein de nouvelles informations.
00:21:19 Et du coup, je rebondis sur des trucs...
00:21:21 Je ne prends jamais le texte tel quel, d'ailleurs.
00:21:23 C'est assez rare.
00:21:24 Sauf pour Quentin Dupieux, parce que je n'ai pas le droit.
00:21:26 Il m'interdit absolument d'improviser.
00:21:29 Et du coup, sinon pour le reste, je prends le texte et après j'en fais ma sauce.
00:21:35 Mais c'est toujours un peu délicat de partir sur les textes des autres
00:21:40 parce qu'on a l'impression qu'ils ne connaissent pas ou ils ne comprennent pas
00:21:44 exactement la façon dont on sait être drôle.
00:21:47 Et vous rebondissez.
00:21:50 Et vous rebondissez beaucoup.
00:21:53 Moi, au moins, je rebondis.
00:21:55 Et du coup, on va rebondir sur la suite.
00:21:57 On va rebondir sur l'extrait du deuxième extrait pour parler d'une autre série.
00:22:01 Et là, je suis sûr que je vais trouver un moyen de rebondir.
00:22:16 C'est en fait la télécommande IAS.
00:22:18 OK, pardon.
00:22:19 Eh bien, buena vista, social club.
00:22:23 Alors.
00:22:25 Allez.
00:22:27 Qu'est-ce que c'est, ce bordel ?
00:22:28 Ça démarre mal, mais souvent après...
00:22:31 Il n'y a peut-être plus de jus.
00:22:34 Putain !
00:22:35 Eh bien, il y a du lourd.
00:22:40 Pas comme vous.
00:22:42 Malin, t'es.
00:22:43 Eh, par ici.
00:22:46 [Bip]
00:22:47 [Bip]
00:22:48 [Bip]
00:22:49 Qu'est-ce qu'il y a, mon chéri ?
00:22:55 T'es tout pâle ?
00:22:56 T'as un problème avec ton plat ?
00:22:58 J'ai un problème avec l'odeur, là.
00:22:59 Mais ça foire d'ici, pour un vrai moment.
00:23:01 C'est toi ?
00:23:02 J'espère que vous n'avez pas pris le chile comme moi.
00:23:04 Ah si ? Pourquoi ?
00:23:05 Oh, yo, yo, parce que ça se paye très cher à la sortie.
00:23:09 Avec le plat, tu sais, ça va terminer le problème de ballonnement.
00:23:13 Muchas gracias, señorita.
00:23:15 Que una luna de miel...
00:23:16 Platumier !
00:23:21 Tu plaisantes, j'espère ?
00:23:22 Je te le fais à 500.
00:23:23 Et en plus, sur ma bille, c'est pas cher.
00:23:25 Oubliez-le.
00:23:26 Allez-y, pour 400.
00:23:27 C'est quand même...
00:23:30 À chaque fois que je la vois, ça marche.
00:23:33 Ce que j'ai voulu faire sur ce spot,
00:23:37 c'est un peu un "Qu'est-ce qu'on a fait, oh bon Dieu ?"
00:23:40 Mais en pub.
00:23:41 C'est un film qui a cartonné en France.
00:23:42 T'as fait du script original, bordel de bon Dieu de merde !
00:23:44 Oh bah super, bravo, hyper vulgaire !
00:23:46 C'est moi qui suis vulgaire ?
00:23:48 Mais t'as vu ce que t'as fait, là ?
00:23:49 Il y a des clients, Vincent.
00:23:51 T'as vu ce que t'as fait, là ?
00:23:52 Ça c'est un ton qu'on doit prendre avec des gens...
00:23:54 Accent, cliché, caca prout ! Caca prout !
00:23:56 Mec, mais qu'est-ce qui t'as pris, Eric ?
00:23:57 Oh mon Dieu !
00:23:58 Ok, Pauline, pardon.
00:24:00 Tu prends les exports de cette merde et tu m'effaces tout.
00:24:02 T'appelles Philippe Lachaud et tu lui dis qu'il a carte blanche.
00:24:05 Il connaît les grands publics, et inversement.
00:24:08 *Rires*
00:24:09 *Applaudissements*
00:24:17 Je... *Rires*
00:24:19 Je suis extrêmement client de mon humour !
00:24:21 *Rires*
00:24:26 Voilà un moyen de rebondir.
00:24:28 C'est important de client de son humour.
00:24:29 Ah oui, ça marche bien en tout cas.
00:24:31 Oh putain, la vache !
00:24:32 *Rires*
00:24:35 Ah putain, tout marche pour moi, là.
00:24:39 *Rires*
00:24:41 Flair du chanson, sûrement.
00:24:43 Eh oui !
00:24:44 *Rires*
00:24:47 Oh putain, la vache !
00:24:49 *Rires*
00:24:50 Alors ce qui est fou avec cette saison de platane, c'est dans la saison 3...
00:24:53 *Rires*
00:24:55 C'est qu'en fait, Canal m'a...
00:24:58 C'est comme s'ils m'avaient donné de l'argent,
00:25:00 et ils m'avaient dit "vas-y, fais ton truc",
00:25:02 et ils sont venus une fois sur le plateau,
00:25:04 ils sont restés deux heures,
00:25:05 ils ont dit "ah, c'est marrant, ok",
00:25:07 et ils m'ont laissé faire.
00:25:09 Donc en fait, c'est tout,
00:25:11 il y a tout ce que j'aime, sans aucune censure,
00:25:13 de rien du tout.
00:25:15 Et du coup, là, c'est l'essence même de ce que j'adore.
00:25:21 Tout.
00:25:22 Alors allons-y, décryptons.
00:25:23 Qu'est-ce qu'il y a exactement, ce que vous adorez là-dedans ?
00:25:27 *Rires*
00:25:30 Il y a du CSP+,
00:25:33 il y a du caca prout,
00:25:35 il y a de l'accent, mais derrière, on en parle...
00:25:40 Pour moi, c'est la même vanne que dans La Tour en Palace,
00:25:43 en tout cas dans la manière de l'écrire,
00:25:45 avec mes auteurs,
00:25:47 Baptiste Nicolai,
00:25:49 et Thomas Bobotte,
00:25:51 et Afid Ben Ammar,
00:25:52 quand on écrit ça,
00:25:54 on pense à la scène de La Tour en Palace où je fais le chinois,
00:25:57 et si on s'arrête juste là, c'est raciste.
00:26:00 Le fait que derrière, le chinois ait dit "je comprends pas ta langue",
00:26:04 on désamorce le truc, on pète le ballon, quoi.
00:26:07 Et là, le fait de pouvoir se permettre d'aller dans les accents maximum,
00:26:11 l'africain fait l'africain abuser,
00:26:14 le chinois, zang, zang, zang,
00:26:16 et le juif à la fin, tout y est, le mexicain, tout, on va à fond,
00:26:21 premier degré raciste, hein.
00:26:24 Et derrière, on dit "c'est dégueulasse, c'est vraiment pas bien".
00:26:28 Sauf qu'on a ri là-dessus,
00:26:31 et du coup, je trouve qu'on piège un peu les gens
00:26:34 d'avoir ri là-dessus, et derrière, de faire dire "c'est pas bien, en tout cas,
00:26:37 c'est vraiment pas bien d'avoir ri là-dessus".
00:26:39 Et j'adore cette mise en abîme-là, je trouve ça super.
00:26:43 C'est horrible de dire "j'adore ce que je fais",
00:26:46 mais c'est vrai que j'adore ce que je fais, là.
00:26:48 - C'est important ! - Je suis désolé, mais c'est super.
00:26:51 - Comment on peut savoir si c'est drôle ce qu'on écrit et ce qu'on joue ?
00:26:54 - C'est la première fois que j'entends des rires, par exemple, sur cette scène.
00:26:57 C'est pour le coup une série, ça se regarde sur son ordi ou à la maison.
00:27:02 Et donc j'ai jamais le plaisir, et la seule fois où j'ai eu le plaisir
00:27:06 d'entendre Platane dans une salle pleine, c'était au Festival de La Rochelle,
00:27:11 le lancement de la saison 2, on lance l'épisode, c'est un carton !
00:27:15 Les gens sont morts de rire, c'est génial,
00:27:18 et Maxime Sarda, il vient me taper sur l'épaule,
00:27:22 ou c'est Vera, je crois, je sais plus,
00:27:24 - La direction du canal ? - Ouais, et qui me dit
00:27:26 "Eh, à part la saison 3, qu'est-ce que tu veux faire ?"
00:27:29 Et j'ai pu entendre parler d'eux pendant 10 ans,
00:27:31 parce que ça n'avait pas marché, en fait, derrière.
00:27:34 Mais le fait de vous entendre rire, je me sens que je ne me suis pas trompé, en fait.
00:27:39 Mais on n'a aucune idée, en fait, parce que quand on l'écrit,
00:27:42 ça nous fait rire, nous, notre groupe d'auteurs, et on espère ensuite.
00:27:46 Et c'est les audiences qui vous font dire, à peu près, si ça a été drôle ou pas.
00:27:50 Et les audiences m'ont clairement dit que c'était de la merde.
00:27:54 Donc j'ai attendu 10 ans pour faire une saison 2.
00:27:57 C'est drôle, le malaise, ce qu'on appelle le "cringe" en bon anglais.
00:28:01 - Là, tu dis "cringe" ? - Cringe !
00:28:03 D'accord.
00:28:04 Ce truc à la The Office, façon Ricky Gervais, surtout,
00:28:07 ce truc où on est mal à l'aise, quand même.
00:28:10 Quentin Dupieux, il y a quelques années, il y a 15 ans, il rentrait d'Angleterre.
00:28:16 Il m'a ramené des DVD, c'était The Office.
00:28:20 Il m'a dit "regarde ça, c'est à pleurer de rire".
00:28:23 Je lui ai fait confiance absolue et tout.
00:28:26 Je regarde le truc, j'arrête au bout de 20 minutes.
00:28:29 Je me dis "mais c'est nul, où est-ce qu'on rit un documentaire
00:28:32 sur un mec qui est excécrable et tout ça ?"
00:28:35 Donc je l'appelle, je lui dis "mais c'est pas marrant, en fait,
00:28:37 c'est pas du tout marrant".
00:28:39 Il me dit "c'est un acteur, le gars".
00:28:41 Je lui dis "en fait, c'est de la fiction, depuis le début".
00:28:43 Donc je recommence à regarder et là, je prends une claque.
00:28:48 Je comprends soudain, il m'a donné une clé pour le lire
00:28:51 et je ne l'avais pas.
00:28:53 Et soudain, je riais au même moment où je ne riais pas du tout.
00:28:57 Et donc j'ai eu une relecture du truc et je suis tombé absolument...
00:29:01 Et alors Larry David, avec cœur et enthousiasme, c'est un sommet pour moi.
00:29:05 C'est vraiment Larry David pour moi, mon modèle pour Platan.
00:29:10 Larry David joue le rôle de Larry David, Eric Judor joue le rôle d'Eric Judor.
00:29:15 - Il y avait une autre série encore, il y avait le...
00:29:18 C'était le machin Carson Show.
00:29:22 Un mec qui fait un Late Show et on voit les coulisses du Late Show.
00:29:26 C'était bien avant Larry David. - Johnny... Non, pas Johnny Carson.
00:29:29 - Larry Sanders. - Larry Sanders, merci.
00:29:31 - Merci. Formidable. C'est public, télérama, ça.
00:29:34 Là, ça. Télé 7 jours, le mec, il met...
00:29:38 Il me dit "Mariez deux enfants" mais là, je sais qu'on est à Télérama.
00:29:43 Et je sais que ma mère, elle s'est pas trompée, tu vois. Merci.
00:29:47 Larry Sanders Show, c'est un des premiers shows où c'était justement méta comme ça.
00:29:52 Et je ne comprenais pas non plus ce que je voyais et j'hallucinais.
00:29:55 Je me disais, le mec, on le voit parler en coulisses avec les invités
00:29:58 et ensuite on voit un extrait du show. Je ne savais plus ce qui était vrai.
00:30:01 Et quand tu comprends que tout est écrit, ça devient formidable.
00:30:05 - Qu'est-ce que tu en fais d'Eric Judor en tant que personnage dans le rôle des directeurs ?
00:30:09 De se réinventer, un double. L'ambition, c'est quoi ?
00:30:12 C'est de se désinguer soi-même un maximum ou c'est plus compliqué que ça ?
00:30:17 - J'ai envie de dire c'est plus compliqué que ça. - Alors expliquez-moi.
00:30:21 - Merci de rebondir, déjà.
00:30:24 Pendant longtemps, quand on faisait les Pitres avec Ramzy,
00:30:33 c'est difficile en France d'être humoriste sans raconter quelque chose.
00:30:42 Vraiment, la France, c'est particulier.
00:30:45 On a ces lettres de noblesse en comédie, surtout chez Télérama,
00:30:50 si on dénonce quelque chose, s'il y a un sous-texte.
00:30:54 Si c'est juste de l'humour joyeux, sauf si ça traverse le temps.
00:31:01 Là, on commence à avoir une lettre de noblesse,
00:31:04 mais au moment où ça sort, on se fait traîner dans la boue.
00:31:08 Je me souviens encore des critiques de Libé pour la tour de Parna S'Infernal,
00:31:14 la sortie, ça nous avait énormément blessés,
00:31:16 parce que les premières critiques, on les prend dans la gueule,
00:31:18 on n'est pas blindés, on n'est pas prêts à ça.
00:31:21 Qui disait "Ces deux folles honteuses qui jouent comme des acteurs de sitcoms égyptiennes".
00:31:26 C'est vraiment une phrase que j'ai retenue.
00:31:28 Parce que tu te dis "Mais c'est pas... je comprends pas, on fait de l'humour burlesque,
00:31:34 on essaye de s'approcher de nos pères, des icônes comme Peter Sellers,
00:31:42 ou les Marx Brothers, et apparemment on est très très loin puisqu'on est en Égypte.
00:31:46 En plus, ça se trouve, ils sont hyper marrants les Égyptiens.
00:31:51 Je connais pas leur humour, tu connais toi ?
00:31:54 En tout cas, le mec de Libé devait les connaître, puisqu'il nous a comparé à eux,
00:31:58 mais pas de la bonne façon.
00:32:01 Et donc, pendant longtemps, on nous a posé la question "Mais quand est-ce que vous allez faire un truc sérieux ?"
00:32:06 C'était vraiment la question qu'on avait à chaque fois qu'on sortait quelque chose.
00:32:10 C'était "Quand est-ce que vous allez... ?"
00:32:13 Et Ramzi, je pense que ça l'a vraiment touché à un endroit,
00:32:16 parce qu'il a enchaîné les films d'auteurs, et il a prouvé que c'était un formidable acteur,
00:32:21 notamment dans "De sang et de merde", "D'argent et de chiasse".
00:32:26 Et ben il est incroyable dedans, il est incroyablement charismatique,
00:32:30 il fait peur comme il fait rire, il sait le faire.
00:32:34 Mais je n'ai jamais voulu donner ça, justement,
00:32:39 peut-être parce que je sais pas le faire, ça se trouve,
00:32:41 mais j'ai jamais voulu aller dans cette direction,
00:32:43 parce que pour moi, creuser la comédie jusqu'au bout,
00:32:48 c'est peut-être un endroit où, à un moment donné, je maîtriserais un peu mon artisanat.
00:32:53 Donc je veux continuer à faire rire.
00:32:56 Je vais pousser là-dedans, et je sais plus ta question, mais voilà.
00:33:00 - Non, mais c'est une bonne réponse à la question que j'ai moi-même oubliée.
00:33:03 - D'accord.
00:33:04 - La suite, c'était... pour rebondir ?
00:33:07 - C'est super.
00:33:08 - Voilà, c'est pour la travailler.
00:33:09 - Ça passe, ça passe.
00:33:11 - La suite, c'est justement cet artisanat-là,
00:33:15 dans "Platane", il y a...
00:33:18 Enfin, en tout cas, le critique...
00:33:19 - Ah oui, si je voulais me traîner moi-même, m'humilier, non.
00:33:22 Je pense que tout le monde en prend, dans "Platane".
00:33:26 Vraiment, je pense que quand les guests viennent,
00:33:29 quand Guillaume Canem et des bots, jusque-là,
00:33:32 quand Dujardin se traite lui-même de garçon de café,
00:33:36 tout ça, c'est écrit, et donc on les vanne.
00:33:40 Et ça nous fait plaisir de les vanner,
00:33:42 mais derrière, on ne peut pas faire ça que d'un côté.
00:33:45 Il faut aussi que j'en prenne,
00:33:47 et de toute manière, l'autodérision, c'est formidable.
00:33:51 C'est un plaisir.
00:33:52 - Et alors justement, vous parliez d'artisanat.
00:33:55 On sent dans "Platane" qu'il y a peut-être une volonté,
00:33:58 mais c'est à vous de me le dire,
00:34:00 d'aller dans différents recoins de l'humour.
00:34:02 C'est-à-dire que l'humour, c'est pas...
00:34:04 On parlait de cringe, donc d'embarras, de burlesque,
00:34:08 de parodie, etc.
00:34:10 Est-ce que ça a été conscient pour vous de faire
00:34:12 "OK, je vais essayer d'aller taper dans tous les recoins
00:34:14 de la pièce de l'humour"?
00:34:15 - Évidemment.
00:34:16 Et qu'elle ne fût pas ma déception,
00:34:19 au premier passage des premiers épisodes sur "Canal",
00:34:26 de "Platane", ça a démarré, je sais plus,
00:34:29 avec un très bon score, genre 800 000 téléspectateurs,
00:34:32 premier épisode, deuxième épisode, 500,
00:34:34 troisième épisode, 250, un truc comme ça.
00:34:36 Les gens attendaient H, quoi.
00:34:38 Et en fait, j'ai pris ça dans la gueule aussi,
00:34:41 parce que dans ma tête, à ce moment-là,
00:34:43 j'avais fait le meilleur truc possible,
00:34:47 en tout cas avec mes capacités,
00:34:48 et effectivement, comme tu dis,
00:34:50 dans un peu tous les registres comiques.
00:34:53 Et c'est pourquoi, quand on a créé cette série,
00:34:55 avec Afid Benamar, qui joue Flex,
00:34:58 on voulait avoir ces moments de burlesque
00:35:01 dans des faux extraits de films.
00:35:04 Donc, dans la saison 1 de "Platane",
00:35:06 pour ceux qui n'ont pas vu,
00:35:08 mon personnage écrit un film
00:35:10 qui va lui apporter la reconnaissance
00:35:12 auprès de... - Le film sérieux.
00:35:14 - ... de Télérama.
00:35:16 Et donc, il écrit la "Maume 2.0",
00:35:19 et donc c'est n'importe quoi, évidemment,
00:35:21 et les extraits sont complètement burlesques,
00:35:23 je suis accroché à un câble,
00:35:25 ça part dans tous les sens, vraiment,
00:35:27 c'est n'importe quoi, il y a un fond vert,
00:35:29 on fait semblant de marcher,
00:35:30 c'est vraiment de l'humour tout à fait burlesque
00:35:33 et que avec le corps, quoi,
00:35:34 et totalement absurde.
00:35:36 Et je voulais aussi y mêler, donc,
00:35:39 l'écriture plus concise, plus précise,
00:35:41 de situation, en fait,
00:35:43 que ce qu'on pose comme pierre au départ
00:35:45 crée un mur à la fin, quoi,
00:35:47 et que ça soit pas laissé au hasard,
00:35:48 qu'on laisse des petites choses comme ça,
00:35:50 et qui ont des vraies conséquences à la fin,
00:35:52 qu'on comprenne que tout ça est ciselé, quoi.
00:35:54 Et tout ça, à l'intérieur de quoi,
00:35:56 on rajoute du burlesque et de l'absurde.
00:35:58 Donc oui, effectivement, c'était une volonté de départ.
00:36:00 - Vous parlez du physique,
00:36:03 du comique physique.
00:36:05 Ça se bosse, ça ?
00:36:07 C'est un sport, le corps physique,
00:36:10 le corps comique, pardon.
00:36:13 Comment on est drôle physiquement ?
00:36:15 - Je pense que c'est clairement quelque chose
00:36:23 qui doit être difficile à acquérir.
00:36:25 Je pense qu'enfant,
00:36:28 pour faire ce métier,
00:36:30 on doit avoir une nature quand même.
00:36:32 C'est une corde qu'on développe très tôt,
00:36:35 a priori, quoi.
00:36:37 Et donc, je pense que, jeune, plus jeune,
00:36:41 c'était quelque chose que je savais faire,
00:36:44 faire rire en jouant avec mon corps,
00:36:46 en faisant des démarches marrantes,
00:36:48 en m'assayant d'une certaine manière.
00:36:50 Et les Monty Python aussi étaient très inspirants,
00:36:52 parce qu'eux, ils mêlent l'absurde et le burlesque.
00:36:55 Je pense notamment au ministère des démarches.
00:36:58 Je ne sais pas si ceux qui connaissent,
00:36:59 normalement, Télérama, vous devez savoir.
00:37:01 - On connaît.
00:37:02 - Et donc, c'est à pleurer de rire, une démarche.
00:37:05 Et encore une fois,
00:37:08 je me suis rendu compte, moi, dans ma propre culture
00:37:11 comique et de ce que j'aime,
00:37:13 et ce qui a traversé le temps,
00:37:15 et ce qui traverse le mieux le temps
00:37:17 de tous les styles d'humour,
00:37:19 c'est l'humour burlesque.
00:37:20 C'est un mec qui se prend une porte,
00:37:22 ce sera encore drôle dans 30 ans, quoi.
00:37:24 Etrangement, l'humain rit de la douleur d'un autre humain.
00:37:28 Et c'est fou de voir ça, quoi.
00:37:30 Mais quand on regarde les Marx Brothers,
00:37:34 et Arpaud Marx qui se casse la gueule,
00:37:36 qui fait des trucs avec son corps,
00:37:38 qui est complètement fou,
00:37:39 qui fait tenir sa jambe à ses ennemis,
00:37:42 c'est très bizarre, déjà, comme geste.
00:37:44 Et c'est immédiatement drôle, quoi.
00:37:47 Et peu importe la langue qu'on parle, en fait.
00:37:50 C'est un truc qui traverse les frontières et le temps.
00:37:54 - Vous insistez souvent sur ça, sur l'intemporalité,
00:37:57 sur le truc qui reste.
00:37:59 C'est quelque chose qui vous obsède,
00:38:01 qui vous travaille, de faire des trucs qui restent ?
00:38:04 - De faire des trucs qui durent.
00:38:06 Parce qu'en fait, la comédie,
00:38:10 je pense que c'est un des arts les plus ingrats
00:38:13 et qui vieillit le plus vite.
00:38:15 C'est-à-dire qu'il y a des gens qui faisaient marrer il y a 5 ans
00:38:18 qui font plus marrer personne aujourd'hui.
00:38:20 Il y a des bourvilles, on regarde maintenant,
00:38:24 c'est sympa, c'est bien,
00:38:26 mais je ne suis pas sûr que les jeunes regardent ça
00:38:30 et soient morts de rire.
00:38:32 Donc quand tu as des gars comme Chaplin ou les Marx Brothers
00:38:35 qui ont 100 ans, tu dis qu'il y a un truc en plus.
00:38:39 Donc c'est admirable de voir ça.
00:38:43 Et donc on essaie de réfléchir à pourquoi ça, ça tient,
00:38:46 et les autres, ça ne tient pas.
00:38:48 Et bien en fait, dès qu'on est dans la pop culture,
00:38:51 dans l'immédiateté, quand on va chercher les références
00:38:54 du moment, ce qu'on faisait pour Hache,
00:38:57 on parlait de Guy Varche, on parlait de Zidane,
00:39:00 la moitié des vannes, les jeunes ne les comprendraient pas aujourd'hui.
00:39:03 Parce qu'on est ancré dans une pop culture.
00:39:05 C'est pour ça que je pense que Hache a pris un coup dans la gueule.
00:39:08 - Mais c'est ça aussi l'humour, c'est réagir à ce qui se passe dans le monde.
00:39:11 C'est rebondir sur...
00:39:13 - Pas forcément. Encore une fois, le burlesque ne réagit sur rien du tout.
00:39:18 C'est vraiment le pouvoir de l'absurde d'un corps,
00:39:23 d'avoir des bras, des jambes, un plus long cou que quelqu'un d'autre,
00:39:27 une plus grosse tête.
00:39:29 Ramzi a un corps dégueulasse et c'est hyper marrant.
00:39:32 Il sera toujours drôle même à 90 ans.
00:39:36 C'est ça qui est fou, la chance.
00:39:39 Par contre, après, il faut vivre avec.
00:39:41 Parce qu'au moment de couper, il repart avec son corps.
00:39:44 "Coupé, tu peux rentrer, change-toi."
00:39:47 "T'es pareil, ok bon."
00:39:52 - On va parler d'autre...
00:39:54 - Rebondis pas, vas-y, on enchaîne.
00:39:56 - Là, vous êtes en train de dégommer votre ancien partenaire.
00:39:59 - J'adore. Juste avant, j'ai dit qu'il est génial dans "De sang et de chien", ça.
00:40:03 - On va regarder un autre extrait, un autre type d'humour encore
00:40:08 sur lequel vous avez travaillé.
00:40:10 - Allons-donc.
00:40:12 - Bonsoir et bienvenue à l'émission "Ragas Futur".
00:40:19 - Albert Einstein l'avait prévu.
00:40:21 - Isaac Ivanov... - Vous montez un peu le son.
00:40:23 - ... et Alice Lassie, il a dit... - Tout à fait, mon renoir.
00:40:25 Mais aujourd'hui, on est en droit de se demander si tout ça n'est pas réel.
00:40:28 - Effectivement, Bad Boy, le futur incarné par les ordinateurs,
00:40:31 les robots et le virtuel, ce futur, Bad Boy, est à nos portes, ragamuffin.
00:40:35 Bernard l'a inventé dans son entreprise où il est maintenant le seul mouton.
00:40:38 Tout le reste n'est que boulons, cartes mémoires et circuits intégrés.
00:40:41 Excusez-moi, mais vous êtes qui, vous ?
00:40:44 - Ben, je suis le type de l'entreprise, là, Bernard.
00:40:47 - Moi, je suis Bert, sa femme.
00:40:49 - Merci pour votre précieux témoignage.
00:40:51 La semaine prochaine, nous tenterons de répondre à une énigme incroyable.
00:40:54 L'hypothèse est avancée par des scientifiques que la Terre serait plate.
00:40:57 - Comme sa femme !
00:40:59 - Bon, je vous permets pas, hein. - C'est vrai, ma femme, elle est pas plate.
00:41:02 Elle est... bosselée. Un petit peu bosselée.
00:41:05 - Non, mais attendez, qu'est-ce que ça veut dire, ça ? On nous invitait pour quoi, nous ?
00:41:08 On devait parler de l'entreprise de mon mari, qui a remplacé absolument tout le monde par des robots.
00:41:11 - Arrête, chérie, tu te calmes. - On a plus du tout de personnel.
00:41:13 Grâce à ça, on fait des économies de millions et de millions.
00:41:16 Mon mari est l'exemple ultime de la modernité. - C'est vrai, c'est vrai.
00:41:19 - Grâce à lui, on a des tapis roulants partout, on a des robots partout. - Partout !
00:41:22 - On a plus de problèmes d'horaire, on a plus de problèmes de personnes. - Des ordinateurs ! Des robots !
00:41:25 - Le sale boulot est fait par les robots et l'informatique. - Achetez des ordinateurs !
00:41:29 - Le propre boulot... - Achetez !
00:41:31 - Merci à tous, merci à tous les rats, ça a l'air bien. - Ta gueule !
00:41:33 - Tais-toi ! Tais-toi, ici ! - Tais-toi, toi !
00:41:35 - T'es un désordinateur ! - T'es un désordinateur !
00:41:37 - Vous avez économisé des millions et des millions ! - Vite ! Vite ! Vite !
00:41:39 - Je lui montre tout, tout faire ! - On est tous désordinateurs !
00:41:42 - Et je vous dis pas le plaisir qu'on peut prendre avec un robot ! - Quoi ?
00:41:46 - C'est quoi cette histoire de plaisir avec un robot ? - J'ai jamais dit ça.
00:41:49 - Achetez des ordinateurs ! - Achetez des ordinateurs !
00:41:55 - Les robots c'est bien ! Les robots c'est bien ! - Les robots c'est bien !
00:41:58 - Virer des gens ! Virer des gens ! - Achetez des ordinateurs !
00:42:01 - Virer des gens ! Informatique dit dit ! - Virer des gens ! Informatique dit dit !
00:42:04 - Achetez des ordinateurs ! - Achetez des ordinateurs !
00:42:06 - Et sachez que le sale travail peut être fait par un ordinateur ! - Un ordinateur !
00:42:11 - L'animation ? - Ouais j'adore.
00:42:21 - Depuis... Depuis Simpsons, en fait, je me suis rendu compte que, bah ouais, on pouvait être drôle avec des dessins.
00:42:29 Et d'ailleurs je prépare un truc avec les lapins crétins pour adultes.
00:42:36 - Y'a une bonne annonce qui se projette déjà sur les... - C'est ça, ouais.
00:42:39 Et j'aimais beaucoup les Moutemoutes, encore une fois, et je pense qu'on va faire une nouvelle saison de ça aussi.
00:42:45 - De Moutemoutes ? - Ouais !
00:42:46 - On va loin quand même avec le dessin. On peut... Là, on est quand même assez loin dans le délire, là.
00:42:51 - C'est le plus absurde que je puisse faire, en fait, là. On peut tout se permettre, en fait, avec le dessin, c'est l'avantage.
00:42:59 - Ça se passe comment, là, pour le coup ? Vous enregistrez les voix d'abord et ensuite ils dessinent par-dessus ?
00:43:06 - Alors c'était assez nouveau à l'époque, ça aussi, ça a 20 ans, non ? 15 ans ?
00:43:09 - 2007 ! - Oh putain !
00:43:11 - Donc ouais, c'est pas encore... - Eh ouais !
00:43:13 - Ouais. - Donc... C'était une époque !
00:43:17 Eh bah... Putain, on parlait déjà de l'intelligence artificielle, non ?
00:43:21 - Eh ouais, c'est pour ça que j'ai choisi ce texte. - Bam !
00:43:24 - Eh bien... Oui ! C'était François Rexulski qui réalisait cette série, qui nous a proposé cette méthode à l'époque révolutionnaire
00:43:37 d'enregistrer les voix avant et de faire l'anime ensuite. L'anime, elle est pas dingue, hein, je reconnais, mais ça passe.
00:43:45 Franchement, ça passe. Non ? C'est pas trop Télérama, à mon coup, j'ai l'impression.
00:43:51 - Allez, Pierre ! - On parle un peu de cinéma.
00:43:56 - Allez, faut y aller, là ! Il ne reste plus que 15 minutes, là. Allez, Pierre ! Wow, wow, wow !
00:44:01 - Il nous reste 40 minutes. - Inside.
00:44:04 - Ouais. - OK.
00:44:06 - Je laisse un instant pour que les rires existent dans la sitcom, ça marche comme ça, faut laisser les gens rigoler.
00:44:14 - Ah, d'accord, d'accord, d'accord. - Et ensuite...
00:44:16 - Il a l'heure, on vient de commencer, installez-vous !
00:44:18 (Rires)
00:44:20 - On vient de démarrer. Impeccable. Ça va ? On entend rien rater.
00:44:27 - Parlons quand même un peu de cinéma. - Mais oui, viens !
00:44:29 - Depuis tout à l'heure, je vous tire vers la série, mais parlons quand même un peu de cinéma.
00:44:32 On fait la différence ou pas du tout, en fait, série, cinéma, on s'en fout, même histoire ?
00:44:35 - Complètement, on s'en fout complètement. - Ouais ?
00:44:37 - C'est plus de travail, une série. C'est vraiment énormément de travail.
00:44:41 C'est-à-dire, je préfère qu'on me commande un film qu'une série, même si la série,
00:44:46 on est libre de développer des personnages, et des personnages des deuxièmes intrigues,
00:44:52 des troisièmes intrigues, on peut développer tout ça.
00:44:54 Oh, j'ai vu une série formidable !
00:44:56 - C'est l'instant Roco.
00:44:58 - Constellation. Personne n'a vu ça ? Chef d'œuvre.
00:45:04 OK, fin de la parenthèse.
00:45:06 - Je crois que Télérama n'a pas trop aimé, en fait.
00:45:08 - Télérama, c'est le monde, normalement. Il faudrait que je m'adresse aux gens de le monde.
00:45:12 - Non, on n'a pas trop aimé Constellation, je crois.
00:45:14 - Vous avez pas aimé ? T'as pas aimé ?
00:45:16 - J'ai pas vu.
00:45:18 - Tu l'as vu ?
00:45:20 - Eh bien, merci d'être venu.
00:45:22 - Avec Romy Rapace.
00:45:24 - C'est...
00:45:26 - C'est un chef d'œuvre. C'est un chef d'œuvre.
00:45:28 Regardez ça. Regardez ça, c'est fou.
00:45:32 Après, à l'issue de chaque épisode, je parlais avec ma compagne pendant un quart d'heure, 20 minutes.
00:45:39 On terminait les épisodes en faisant des "Boooooooh" des trucs comme ça.
00:45:44 C'est fou !
00:45:46 J'ai fait la pub pour... Je n'ai rien à gagner.
00:45:49 C'est sur Apple TV.
00:45:52 - Ça ne vous tente pas de...
00:45:54 - Téléchargez, prenez-le sur YouTube, je ne sais pas.
00:45:58 Mais c'est chef d'œuvre ! Chef d'œuvre !
00:46:01 C'est de l'écriture. Alors là, c'est...
00:46:04 C'est un bonheur.
00:46:06 C'est un bonheur. Comment tout s'imbrique. C'est formidable.
00:46:09 Et le jeu d'un réalisateur... La direction artistique est folle.
00:46:13 Le propos est tellement moderne.
00:46:15 C'est un écr...
00:46:17 Quand on a Netflix et qu'on voit ça...
00:46:20 Putain, Netflix...
00:46:22 - Ça ne vous tente pas de faire un truc comme ça ?
00:46:28 Comme Constellation ? Un truc où "Pouah" à la fin des épisodes ?
00:46:32 - Alors, il se trouve que... J'espère avoir fait ça dans Platane,
00:46:36 mais apparemment...
00:46:38 Apparemment, non.
00:46:40 - Alors, ce n'est pas le même format.
00:46:42 J'ai raté la saison où il est dans l'espace.
00:46:45 - T'as raté ta phrase, surtout.
00:46:47 T'as raté ton rebond.
00:46:49 Et donc...
00:46:51 Je comptais faire un truc...
00:46:55 Parce que ça parle un peu d'univers...
00:46:58 C'est balèze.
00:47:00 Ils ne font aucune vulgarisation scientifique.
00:47:02 Donc, il faut faire ça avec Google à côté.
00:47:05 C'est une série où il faut googliser en même temps.
00:47:08 On avait commencé à écrire un film avec Christophe Galfard,
00:47:11 qui est un scientifique.
00:47:13 Mais c'est tellement compliqué, les univers parallèles,
00:47:16 qu'à un moment donné, on s'est embrouillés.
00:47:18 Enfin, pas l'un l'autre, mais on s'est perdus un peu.
00:47:21 Mais en tout cas, ça m'intéresse.
00:47:23 C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup, les astres.
00:47:25 L'infiniment petit, le quantique, et l'infiniment grand, Einstein.
00:47:29 Ça me passionne.
00:47:30 Putain, ce qui est pareil, il n'y a pas eu de Big Bang.
00:47:33 On est en train de découvrir des galaxies qui sont plus vieilles que le Big Bang.
00:47:36 On s'en fout de ça aussi ?
00:47:38 Allez, on continue sur l'humour.
00:47:40 - Je suis nul en espace, je suis désolé.
00:47:42 - Et pas qu'en espace ! Non, je déconne.
00:47:44 Non, je rigole. Je rigole !
00:47:46 - Il n'y a pas de problème.
00:47:48 Vous pouvez perdre un T sur votre prochain film.
00:47:50 - Aïe, aïe, aïe !
00:47:52 Ça fait bien longtemps que je n'ai zéro T sur Télérama.
00:47:55 Franchement, j'ai un bonhomme triste comme ça.
00:47:57 - On peut parler de quelqu'un...
00:47:59 - Tu vois le petit bonhomme, il est comme ça.
00:48:01 - Maintenant, c'est une petite bonne femme.
00:48:03 - Ah, c'est une petite bonne femme ?
00:48:05 - Oui, ça a changé.
00:48:07 Est-ce qu'on parle de quelqu'un qu'on aime bien, un Télérama, Quentin Dupieux ?
00:48:09 - Oui, grave !
00:48:10 - Contrairement à vous.
00:48:11 - Bien sûr.
00:48:12 - Est-ce que vous vous reconnaissez dans son écriture ?
00:48:15 - À fond !
00:48:16 - Dans tout ça, on en parlait un petit peu avant.
00:48:18 Comment, finalement, il y a eu cette rencontre ?
00:48:20 Parce que trois films avec un même réel, c'est dans un espace assez court, par ailleurs.
00:48:24 - Eh bien, écoute, c'est quelqu'un qui nous a rappelé qu'il fallait qu'on revienne à l'origine.
00:48:33 La raison pour laquelle on voulait faire ce métier, c'est faire rire avec des choses qui nous tiennent à cœur.
00:48:39 Et surtout, être honnête.
00:48:41 Et lui, il n'y a pas plus honnête, en fait, comme artiste.
00:48:45 Sachant qu'il cadre, il fait la musique, il monte.
00:48:48 L'œuvre que tu vois à la fin, c'est exactement ce qu'il voulait dire.
00:48:53 Nous, quand on fait les Dalton, on l'écrit avec Michel Lasanavicius,
00:48:57 qui a désormais prouvé qu'il savait écrire.
00:49:02 Donc on avait écrit un scénario qui était, je pense, vraiment très drôle.
00:49:05 Et à la fin, ça passe par des étapes de...
00:49:07 C'est un réel qui le prend en main, qui donne des infos à un chef déco,
00:49:11 qui nous fait un dessin animé, qui le file à un monteur qui ne comprend rien à comment on est drôle.
00:49:16 Et ça donne une catastrophe, quoi.
00:49:20 Et sortant de là, on s'est réapproprié nos textes, en fait.
00:49:25 Et Quentin nous a clairement remis sur cette voie-là.
00:49:30 "Les gars, vous avez quelque chose."
00:49:33 D'ailleurs, on a parlé il n'y a pas longtemps avec Quentin.
00:49:37 On n'arrivait pas à trouver le moment pour faire un film.
00:49:40 Et entre-temps, on fait les Dalton.
00:49:42 Et lui, il va voir les Dalton, et il voit ça, et il est catastrophé,
00:49:46 comme tous les spectateurs.
00:49:47 Et il se dit "Putain, merde, je n'ai pas envie de faire un film avec eux,
00:49:50 c'est nul ce qu'ils font."
00:49:52 Jusqu'à ce qu'il vienne nous voir sur scène.
00:49:54 Et il a été rassuré en nous revoyant sur scène.
00:49:56 Il s'est dit "Ah, non, en fait, ils ont quand même le juice."
00:49:59 Donc il nous a pris.
00:50:02 Même si on finançait son scénario, quand même.
00:50:05 Donc il était un peu obligé de nous prendre.
00:50:07 Mais en tout cas, voilà.
00:50:09 Il nous a remis sur le droit à un chômain artistique.
00:50:13 Très important.
00:50:14 Vous-même, vous en avez tourné des films ?
00:50:17 Toujours avec vous-même dedans.
00:50:19 Est-ce que vous avez besoin de devant la caméra pour être derrière la caméra ?
00:50:21 J'adore ça.
00:50:23 Je serais extrêmement frustré, en fait,
00:50:26 de tourner un truc super marrant,
00:50:28 et de ne pas être dedans.
00:50:30 Je me dirais "Putain, merde, c'est con,
00:50:32 j'ai envie de sauter dans la scène, quoi."
00:50:34 Même dans "Platan", quand je ne suis pas dedans,
00:50:36 je suis toujours en train de me dire
00:50:38 "Et si le personnage, en fait, il n'était pas du tout à l'entrepôt,
00:50:40 mais en fait, il était revenu dans la cuisine,
00:50:42 et comme ça, je peux participer au truc."
00:50:44 Mais ce n'est pas possible.
00:50:46 Donc, j'aime encore trop faire des vannes,
00:50:51 surtout partager un moment drôle de jeu avec les gens.
00:50:56 J'adore diriger, j'adore réaliser.
00:50:58 Je réalise pas mal de pubs aussi,
00:51:00 que j'espère être drôles.
00:51:02 Mais ça me frustre toujours un peu
00:51:05 de devoir dire aux acteurs que je prends pour les pubs
00:51:08 "Tu devrais le faire comme ça, tiens, je te propose ça,
00:51:10 tiens, fais ci, fais ça."
00:51:12 Et ils disent "Ah, c'est marrant ça."
00:51:13 Et je me dis "Merde, putain, j'aurais dû le faire moi."
00:51:15 Mais en fait, après, c'est pour "Flunch", donc...
00:51:17 (Rires)
00:51:19 Donc je dis "C'est pas grave, ce sera une pub "Flunch"
00:51:21 qui sera marrante."
00:51:22 - On regarde un dernier extrait ?
00:51:24 - Allez.
00:51:26 - William Crozon, directeur de campagne du PS pendant 15 ans.
00:51:30 J'en ai fait gagner des grands, des bons,
00:51:33 et aussi des nuls.
00:51:35 Mais bon, la politique, c'est ma vie.
00:51:37 Et toi, mon gars, t'as quelque chose.
00:51:40 Entre toi et moi, t'en as pas marre
00:51:42 de tous ces blancs en politique qui nous ont fatigués ?
00:51:45 Y a personne qui nous représente, tu vois, des gars comme nous.
00:51:48 - T'es noir, toi ?
00:51:50 Parce que tu fais turc, mon pote.
00:51:52 - Alors là, tu viens d'arabiser, non, tu viens même d'islamiser
00:51:56 l'arrière-petit-neveu d'Aimé Césaire, hein, rien que ça.
00:51:59 - Ah ouais ? - L'inventeur de la négritude.
00:52:01 - Oui, oui, je connais, je connais.
00:52:03 - Ah, ben...
00:52:06 Non, je te regarde à part les dents, c'est super, franchement.
00:52:09 T'as fait de la prison ? - Non.
00:52:11 - T'es marié ? - Ouais.
00:52:13 - Ça, c'est super. T'as des gosses ? - Non.
00:52:15 - Faut que t'en fasses plein. Euh... T'es homo ?
00:52:18 - Mais ça va pas ! Mais t'es malade ou quoi ?
00:52:21 Mais t'es un ouf, toi !
00:52:23 - OK, d'accord, donc t'as un problème avec ça. Tu peux me le dire, hein.
00:52:25 Moi, je suis de la cité, je sais comment on pense sur les homos.
00:52:27 - Non, j'aime pas du tout, là, ce que t'es en train d'assumer, là.
00:52:30 Les gens des quartiers, on a évolué, hein, je vais te dire.
00:52:32 C'est pas comme tu crois, hein.
00:52:34 D'ailleurs, dans mon immeuble, y a une famille, y a deux frères.
00:52:37 Les deux, ils sont homos.
00:52:39 Des Arabes, en plus. - Waouh !
00:52:41 Et ?
00:52:43 - Ben, dans la même famille.
00:52:45 - OK. Et ?
00:52:47 - Ils sont deux, mais y en a deux, quand même.
00:52:50 Autant pour moi.
00:52:55 - Voilà, tu vois, faut que tu changes ça, OK ?
00:52:57 Faut que t'enlèves toutes ces idées nauséabondes,
00:52:59 parce que t'as de la crédibilité, là. T'es super, t'as quelque chose.
00:53:01 Moi, j'ai un cerveau, j'ai de la stratégie.
00:53:03 - Moi aussi, j'ai un cerveau. - Ouais, d'accord, un peu moins,
00:53:05 mais je t'assure que, ensemble,
00:53:07 on peut être les deux Renois de l'Elysée, mon gars.
00:53:11 Tu vois ce que je veux dire ? Les nouveaux Barack et Michel.
00:53:13 - Attends, je t'arrête tout de suite, là.
00:53:15 Je t'arrête tout de suite.
00:53:17 Qui fait Barack, qui fait Michel ? Non, c'est sûr.
00:53:19 - Oh, oh, oh ! - Vas-y, développe, développe.
00:53:21 - T'as vraiment un problème avec ça, hein, c'est dingue, hein.
00:53:24 Je veux pas te pécho, moi.
00:53:26 Je veux faire de toi le prochain président de la France, mon pote.
00:53:29 - Je fais plus de politique, c'est terminé. - T'en as fait, déjà ?
00:53:32 Oui, à l'époque, avec mon groupe, les malfroids de l'État.
00:53:34 On était méga engagés, mais tout ça, c'est derrière moi, maintenant, c'est fini.
00:53:37 Non, je pense pas.
00:53:39 Le type que j'ai vu défoncer Andréï, il a encore la rage.
00:53:42 Non, mais lui m'a saoulé, avec ses grands discours et tout,
00:53:45 alors que les vraies solutions, elles viennent d'en bas.
00:53:47 Exactement, t'as raison. Vraies solutions, cabine d'en bas.
00:53:49 Même pour toutes les rivières qui descendent dans la mer.
00:53:52 Nous cabas moins, zot cabine pou.
00:53:54 Toutes mounies.
00:53:57 C'est du créole, je viens des Antilles, des fois, ça sort, quand j'ai la rage.
00:54:00 - Faut pas oublier les dom-toms. - Ah non, j'oublie pas les Antilles, moi.
00:54:03 - Ah non, non, non, jamais. - C'est vrai, hein ?
00:54:06 Zot cabine pou, zot cabine pou.
00:54:09 On va faire un grand truc, ensemble. Je te jure, j'ai des visions, là.
00:54:12 Parce que tu représentes la banlieue, tu représentes les Noirs,
00:54:15 tu représentes tous les Français opprimés, ceux qui ont pas la parole,
00:54:18 les gars de cité, moi, je viens de Sarcelles.
00:54:20 - Tu viens de Sarcelles ? - Ouais, carrément.
00:54:22 Tu connais Cimmerder, Gif, tout ça ?
00:54:24 - Ah ouais ? - Ouais, c'est des gars de chez moi.
00:54:26 T'habitais où, à Sarcelles ?
00:54:28 À côté de Cimmerder et tout ça.
00:54:32 - On était tous... - Mais où ? Dans quel quartier t'étais ?
00:54:35 Euh... Tartin... Tartelette ?
00:54:38 Ça te dit quelque chose, Tartelette ?
00:54:40 - Putain... - T'as ma carte, hein, t'as ma carte.
00:54:44 Les Tarterets, putain !
00:54:48 (Applaudissements)
00:54:56 Éric Judor, le rire est-il politique ? Vous avez 4 heures.
00:54:59 Bah, je sais... Jean-Pascal Zaddi, oui, clairement.
00:55:03 Et là, on vient de terminer la saison 2.
00:55:06 Et c'est un peu plus bébête comme humour.
00:55:11 Bien sûr, il s'est un peu dépolitisé, mais j'adore ce qu'il fait,
00:55:16 j'adore cette génération-là, et j'adore le propos,
00:55:20 et c'est un très très bon auteur.
00:55:22 Acteur pas ouf, mais bon auteur.
00:55:27 Quand on repense à l'extrait de "Bout Mout",
00:55:30 même à l'extrait de "Platane", y a de la politique dans tout ça ?
00:55:33 Je suis pas sûr que ce soit conscient, en tout cas.
00:55:40 J'ai pas forcément envie de dénoncer des choses.
00:55:44 Donc non, même si on aimait bien dire au début avec Ramzy
00:55:51 que le fait de pratiquer de l'humour absurde avec nos gueules de mecs de cité,
00:55:58 c'était déjà politique.
00:56:00 Parce que ça disait que finalement, c'est pas parce que Ramzy vient de Gennevilliers
00:56:05 et que moi j'ai une tête d'arabe, qu'on va faire des vannes de ghetto.
00:56:10 Et du coup, nous on s'est approprié un humour plus anglo-saxon,
00:56:15 plus anglais, absurde, et donc ça raconte déjà que
00:56:19 on a un cerveau, on a une culture, et on n'est pas obligé de coller au cliché.
00:56:23 A parté, votre personnage de Hache s'appelait Aimé Césaire,
00:56:29 il en est question à nouveau là.
00:56:31 Oui, mais zut !
00:56:33 Oui, mais zut, et même !
00:56:35 Donc quand même on peut glisser des choses, là c'est de la culture.
00:56:38 Oui, oui, vite fait, on n'est pas très engagé.
00:56:42 Est-ce que la série télé, j'en reviens à l'obsession,
00:56:46 est-ce que ce format-là, qui dure plusieurs épisodes,
00:56:51 qui, alors maintenant avec les plateformes,
00:56:53 en tout cas Netflix c'est tout d'un paquet,
00:56:55 mais globalement il y a encore beaucoup de séries, c'est un épisode par semaine et tout,
00:56:58 qui rentrent dans le salon, la chambre, la salle de bain, peu importe, des gens,
00:57:01 c'est le meilleur moyen quand même d'aller toucher un truc intime,
00:57:06 de raconter quelque chose, politique ou pas, je ne sais pas si c'est le mot exact,
00:57:09 mais en tout cas c'est un impact différent du film.
00:57:12 Est-ce que vous, il y a des sujets sur lesquels vous vous direz
00:57:15 "ouais, ça, il faut que je fasse plutôt une série,
00:57:17 parce que ça va rentrer chez les gens" ?
00:57:19 C'est-à-dire qu'en série, effectivement, on peut pousser très loin les personnages
00:57:26 et raconter plein plein de choses, effectivement,
00:57:29 à plein de niveaux différents, placer des petites cartouches en douce,
00:57:32 c'est pas grave si elles ne sont pas vues,
00:57:34 c'est parce qu'il y a 10 épisodes, donc c'est pas grave si on gâche 5 minutes,
00:57:38 au moins on aura placé et dit des choses, donc pour ça c'est bien.
00:57:41 Maintenant, c'est marrant parce que c'est une question que je me posais il n'y a pas longtemps,
00:57:47 il y a une époque où des œuvres pouvaient changer une génération,
00:57:52 il y avait des films, c'est la Fureur de vivre je crois, par exemple,
00:57:56 c'est James Dean non c'est ça ?
00:57:58 - Oui.
00:57:59 - Ça a changé la mentalité des jeunes américains,
00:58:03 ils sont rebellés, il y a des films sur le Vietnam qui ont changé,
00:58:09 Apocalypse Now, qui ont fait sortir les gens dans la rue,
00:58:13 il y a des œuvres de Kubrick qui ont marqué une jeunesse
00:58:19 et qui ont été capables de faire bouger les choses.
00:58:23 Avec la profusion d'œuvres aujourd'hui,
00:58:28 j'ai peur que ce moment de grâce soit passé pour les artistes de cinéma et de séries,
00:58:36 que tout est noyé dans une sorte de gloui-boulga,
00:58:41 de rouleau compresseur permanent de propositions,
00:58:47 qui fait que même si une œuvre nous marque,
00:58:50 elle est effacée la semaine suivante par un autre truc,
00:58:52 "Oh putain Netflix vient de sortir ça, t'as vu ?"
00:58:55 Il n'y a plus rien qui peut toucher et faire se lever une génération.
00:59:00 Je pense aujourd'hui que comme chaque génération a ses problèmes,
00:59:06 la nouvelle génération, les jeunes de 20 ans aujourd'hui,
00:59:08 ont un problème avec les réseaux, le téléphone et tout ça,
00:59:11 et on les a endormis je pense, vraiment ils sont endormis.
00:59:14 C'est plus une génération rebelle.
00:59:16 Et j'ai malheureusement peur qu'aucune œuvre puisse les réveiller,
00:59:22 parce qu'elle va être éteinte par l'œuvre suivante qui sortira sur Netflix dans 3 jours.
00:59:27 Merci pour la déprime.
00:59:29 C'est mon petit constat, j'ai vraiment l'impression qu'à une époque,
00:59:33 il y avait des œuvres politiques qui pouvaient vraiment changer les choses.
00:59:36 Aujourd'hui, il y a tellement de choses qu'on ne sait plus où regarder,
00:59:40 et que du coup on s'endort et on regarde la moitié d'une saison,
00:59:45 on regarde 3 épisodes de ci, on regarde la moitié d'un épisode de ça,
00:59:49 et à la fin on a une sorte de mélange de cultures de bouillabaisse comme ça, indigeste,
00:59:55 et on ne sait plus trop ce qu'on aime, ce qu'on a adoré.
00:59:59 C'est pour ça, Constellation, c'est formidable.
01:00:02 Ça veut dire que c'est pour ça qu'on lit Télérama, c'est pour savoir ce qu'on aime.
01:00:06 Oui, aussi c'est vrai, ça peut être une canne pour nous aider.
01:00:09 Maintenant on peut aussi m'écouter et regarder Constellation.
01:00:12 Très bien.
01:00:14 Le public a plein de questions pour vous, j'en suis sûr.
01:00:17 C'est donc le moment où il y a des micros qui vont vous être passés en fonction...
01:00:21 Vous avez 20 minutes.
01:00:23 A peu près ça, oui.
01:00:25 En tout cas déjà merci d'être venu aussi nombreux, c'est trop cool.
01:00:33 Vraiment ça fait plaisir de voir une salle,
01:00:35 et si je peux aussi terminer de répondre à ta question,
01:00:39 sur la différence entre la série et le cinéma,
01:00:44 c'est que le cinéma, si c'est pas sur une plateforme,
01:00:47 c'est une expérience, en tout cas en comédie, formidable de communion.
01:00:51 Et c'est ce que je regrette de, par exemple, Problemos,
01:00:55 qui a fait 100 000 entrées en salle, et qui cartonne sur Netflix,
01:00:59 sauf que tout le monde l'a regardé dans son coin,
01:01:01 et j'ai jamais entendu rire les gens sur ce film.
01:01:04 Bonsoir.
01:01:06 J'ai deux questions, si c'est ok.
01:01:09 La première c'était, dans Platane saison 3,
01:01:12 t'as appelé le reptile Alex Lutz,
01:01:16 et je me demandais si c'était une pique,
01:01:19 parce qu'il n'avait pas accepté de tourner,
01:01:21 ou si au contraire tu l'adorais, et que ça n'avait pas pu se faire,
01:01:24 et tu voulais quand même lui rendre hommage, j'étais curieux de ça.
01:01:27 Écoute, ce qui est drôle,
01:01:32 c'est que l'image qu'on a d'Alex Lutz, c'est qu'il sait tout jouer.
01:01:37 Il se transforme, quand on voit Guy,
01:01:41 il est méconnaissable,
01:01:43 donc ça me faisait marrer de l'appeler Alex Lutz,
01:01:47 et visiblement lui il l'a pris comme un hommage,
01:01:50 parce qu'il m'a envoyé un message pour me dire "merci pour l'hommage".
01:01:53 Donc en tout cas lui il le prend comme un hommage.
01:01:56 Non, non, c'est pas une pique du tout,
01:01:59 c'est un petit clin d'œil.
01:02:01 C'est drôle, ça me fait toujours un peu marrer
01:02:03 les acteurs caméléons comme Daniel Day-Lewis,
01:02:06 qui se transformaient, je trouve ça étonnant.
01:02:09 Voilà.
01:02:11 Ok, et deuxième question,
01:02:13 je crois qu'à un moment tu avais un projet sur une famille aux Etats-Unis,
01:02:18 et les gens devaient prendre de mauvaises habitudes,
01:02:23 je voulais savoir où ça en était.
01:02:25 Écoute, ça en est au point mort,
01:02:27 c'est-à-dire que c'est un projet qu'on a effectivement développé,
01:02:30 qui était une famille française qui arrivait dans un quartier en Californie
01:02:34 et qui allait polluer de ces manières françaises,
01:02:36 tout un quartier en fait, ils allaient commencer à doubler dans les files,
01:02:39 à fumer à l'intérieur, etc.
01:02:41 Et le quartier allait se franciser comme ça,
01:02:43 et donc se désaméricaniser.
01:02:45 Et je trouvais ce projet super, personne n'en veut.
01:02:48 (Rires)
01:02:50 C'était avec Camille Cotin à l'époque,
01:02:52 qui jouait la française complètement libérée,
01:02:55 la française quoi, la parisienne.
01:02:58 - Bonjour. - Bonjour.
01:03:00 - Du coup je regarde depuis que j'ai 10 ans,
01:03:02 et j'en ai 21 du coup. - D'accord, ok.
01:03:05 - Et par rapport à tous vos films, tous vos séries et tout,
01:03:08 je voulais savoir quelle a été votre plus belle réussite,
01:03:11 ce que vous aimez le plus, mélangé séries et films en même temps ?
01:03:14 - "Platane" sans hésiter. - "Platane" ?
01:03:17 - J'y ai mis tout mon coeur, tout mon savoir,
01:03:20 et je suis au contrôle à tout, je suis au montage,
01:03:23 à l'écriture, à la réalisation, au jeu aussi donc.
01:03:26 Et j'adore cette série, j'ai toujours pas compris pourquoi ça marche pas.
01:03:31 (Rires)
01:03:33 - C'est pas mal pour un truc qui marche pas.
01:03:36 - Oui, mais quand ça va se passer de 10 ans,
01:03:39 c'est pas genre "Waouh, on est fan, on veut le refaire".
01:03:42 C'est bon, allez, on te redonne un...
01:03:45 Mais c'est Sympa déjà qui m'est laissé 3 saisons, ça c'est sûr.
01:03:48 - D'accord, bah merci. - De rien.
01:03:51 - Après peut-être on fera circuler, parce qu'il y a ce rang,
01:03:54 ils ont squatté le micro. - Apparemment, ouais.
01:03:57 C'est le rang de ta famille apparemment, de ta soeur.
01:04:00 - Oui, j'ai des bons élèves. - D'abord merci, bravo, je vous adore.
01:04:03 - Merci beaucoup. - C'est génial, j'en ai encore la preuve, là, ce soir.
01:04:06 Et dans votre filmographie, "Rouler jeunesse"
01:04:09 est assez différent de tous vos autres films, beaucoup moins drôles.
01:04:12 Il y a moins la comédie, les récords d'héros qu'on connaît.
01:04:15 Qu'est-ce qui vous a fait choisir ce film-là ?
01:04:18 - Ramzi m'énervait avec ses films d'auteurs et tout ça.
01:04:21 (Rires)
01:04:23 Et j'avais l'impression qu'il fallait que je prouve un peu.
01:04:26 Non, je déconne.
01:04:28 Julien Guetta, le réalisateur,
01:04:31 me voulait pour ce film, a insisté lourdement.
01:04:34 Et moi, je voulais pas faire de comédie dramatique.
01:04:38 Et j'ai pas du tout envie de faire pleurer
01:04:42 ou de pleurer dans un film. C'est un moment qui m'intéresse pas,
01:04:45 qui m'angoisse. La vie, elle est déjà assez dure.
01:04:48 Je ne consomme quasiment que des comédies.
01:04:51 Ça scandalise ma femme, mais c'est comme ça.
01:04:54 Si elle veut regarder un drame ou une comédie romantique, je regarde pas.
01:04:57 Je regarde pas de comédie pure.
01:04:59 A part "Constellation".
01:05:01 (Rires)
01:05:03 J'ai fait un effort pour le regarder.
01:05:06 Mais quel chef-d'oeuvre. Je te jure, c'est fou.
01:05:09 Et donc, il a insisté, insisté.
01:05:12 Et le scénar' avait quelque chose de drôle quand même.
01:05:15 C'est-à-dire que je pouvais au moins démarrer dans mon univers
01:05:18 pour aller ailleurs. Mais il y a une scène
01:05:21 qui a été très dure à jouer pour moi. Pas techniquement,
01:05:24 mais parce que je devais annoncer une grosse nouvelle aux enfants.
01:05:29 Et je suis en pleurs, je suis en sanglots et tout ça.
01:05:32 Sauf que je ne l'ai pas appris, ça.
01:05:35 Donc je suis allé puiser dans des vraies annonces
01:05:38 de décès dans ma tête.
01:05:40 Donc je pleurais toutes mes larmes.
01:05:43 Même après "Coupé". Même le lendemain.
01:05:46 La semaine, j'étais en deuil pendant une semaine.
01:05:49 C'était horrible. C'était horrible.
01:05:52 J'ai pas la technique de Marion Cotillard qui fait des "Aaah !"
01:05:55 Et puis après "Coupé". "Ok, vas-y, c'est parti."
01:05:58 Non, moi je reste dans cet état pendant une semaine
01:06:01 parce que je suis dans le deuil.
01:06:04 Et donc c'est une expérience trop violente pour moi.
01:06:07 Je me suis prouvé que je savais à peu près le faire,
01:06:10 j'ai l'impression. Mais c'est trop dur.
01:06:13 C'est un truc qui me dévaste, en fait.
01:06:16 - Le micro est un peu plus haut. - Bonsoir.
01:06:19 Merci pour tous les fous rires que tu nous as donnés déjà.
01:06:22 Et quand tu vois cette salle pleine, tout le monde qui rigole...
01:06:25 - C'est génial ! - Justement, t'as pas envie
01:06:28 de refaire de la scène ? Ça s'est jamais passé dans...
01:06:31 C'est une question qu'on se pose avec Ramzy. Il faut juste qu'on trouve l'angle.
01:06:34 Parce qu'on a pas envie de faire du stand-up.
01:06:37 J'ai pas envie d'insulter les gens du premier rang.
01:06:40 J'ai pas envie de raconter le métro
01:06:43 et le quotidien avec ma femme depuis que je suis riche.
01:06:46 Donc il faut qu'on trouve un angle
01:06:49 qui nous plaît, qui corresponde à notre absurdité,
01:06:52 sans que ce soit des sketchs.
01:06:55 Mais l'envie nous titille très fort maintenant.
01:06:58 Avant, c'était que Ramzy qui me disait "Viens, viens, viens, lui il veut absolument."
01:07:01 Et moi je freinais un peu.
01:07:04 Et maintenant j'ai envie. Donc ouais, on va le faire.
01:07:07 - Ça je constaterai à tous, je pense. - Ouais, 180 !
01:07:10 (Rires)
01:07:13 - Deuil ! - Si y'a des gens dans d'autres endroits,
01:07:16 là-haut par exemple, si quelqu'un peut faire monter
01:07:19 un micro là-haut pour qu'il y ait d'autres zones de la salle
01:07:22 qui puissent s'exprimer. Allez-y.
01:07:25 - Ça filme, c'est en direct ou pas ? - Non, je crois pas.
01:07:28 - C'est pas retransmis. - Ah d'accord.
01:07:31 En fait ça filme pas.
01:07:34 En fait on a coupé au début.
01:07:37 - Salut, je m'appelle Yoni. - Tu t'appelles comment ?
01:07:40 - Yoni. - Ah d'accord.
01:07:43 - Je suis un peu humoriste. - D'accord.
01:07:46 - C'est quoi "un peu humoriste" ? C'est des petits fans quoi ?
01:07:49 - J'ai 5 minutes de sketch. - C'est vraiment un peu.
01:07:52 - C'est vraiment un tout petit peu. Mais justement, en fait j'ai été
01:07:55 un tout petit peu frustré parce qu'au tout début, il a posé la question
01:07:58 de comment on fait une blague. Ah, moi ça m'intéresse de ouf.
01:08:01 - À Télérama on pose des bonnes questions.
01:08:04 - Comment on fait une blague ?
01:08:07 Moi, je ne peux parler que de mon expérience à moi.
01:08:13 Je ne peux pas écrire seule.
01:08:16 En tout cas une blague que je jouerai sur scène.
01:08:19 Je ne peux pas l'écrire seule. Je suis obligé de partager ça.
01:08:22 Et quand j'écris ça avec Ramzy au départ, ou avec Afid ensuite,
01:08:27 quand quelque chose nous éclate de rire,
01:08:33 pour nous, on a touché le truc.
01:08:36 Après, on l'écrit vite. On essaye de se rappeler les mots
01:08:39 qu'on vient de dire exactement.
01:08:42 Généralement, on oublie. Mais bon, on écrit à peu près le truc.
01:08:45 On laisse reposer. On relit le lendemain.
01:08:48 Et là, on voit que ce n'est pas ouf.
01:08:51 En fait, c'était dans l'humeur. Donc, on réécrit.
01:08:54 On recommence à déconner ensemble. Et dès qu'on a le thème,
01:08:57 la manière dont tu l'as dit, super, on le note.
01:09:00 Et il faut que ça vieillisse 24 heures. Si ça a bien vieilli,
01:09:03 on le sort du four. Et ensuite, on commence à le découper.
01:09:06 Et on l'écrit en sketch. Mais c'est le rire de l'autre
01:09:09 qui, pour moi, est un marqueur de "on touche quelque chose".
01:09:12 Mais écrire tout seul devant mon ordi, tout ça, c'est balèze.
01:09:15 Ceux qui font ça, c'est balèze. Parce que tu n'as pas de marqueur.
01:09:18 Tu ne sais pas. Quand tu es tout seul dans ton monde,
01:09:21 il y a un truc qui peut te tuer de rire. Et après, tu joues sur scène.
01:09:24 C'est gênant. - Je confirme, c'est horrible.
01:09:27 - Oui, oui. Je l'ai vécu plein de fois. T'inquiète.
01:09:30 - Je vois le micro là. Il y a des bras tout au fond
01:09:33 qui sont levés. Si vous pouvez faire monter le micro jusqu'en haut,
01:09:36 s'il vous plaît, pour les gens du fond. Et ensuite, on redescendra.
01:09:39 On va y arriver. Allez-y. - Bonsoir.
01:09:42 Je te trouve le plus drôle de France. - OK.
01:09:45 - Oui, vraiment. - Merci.
01:09:47 - Je t'ai adoré dans la série "Weekend Family". - Merci.
01:09:50 - Je trouvais que tu jouais un autre rôle de père de famille.
01:09:53 J'aurais aimé savoir s'il y avait une nouvelle saison. - Non.
01:09:56 - Au fond. - Je suis désolé.
01:09:59 - En fait, on s'est vraiment beaucoup amusé. Afid Benamar,
01:10:02 donc Flex, le personnage de Platan, réalisait les épisodes
01:10:05 de la saison 2. On s'est vraiment beaucoup amusé.
01:10:08 Mais ça y est, j'ai fait mon petit...
01:10:11 Je voulais toucher un autre public,
01:10:14 ramener un peu un univers, mon univers à moi
01:10:17 de comédie, mon décalage à moi chez des jeunes
01:10:20 qui ne me connaissent pas, parce que c'est un public de 10-12 ans.
01:10:23 "Weekend Family", c'est vraiment un truc pour les...
01:10:26 Familles, quoi, famille, enfants.
01:10:29 Je l'ai fait, ça y est, je leur ai mis mon humour dans la tête,
01:10:32 j'attends qu'ils grandissent, qu'ils poussent, et après je leur balance les vrais trucs.
01:10:35 Tu vois ?
01:10:38 - Du coup, est-ce que le micro est allé jusqu'au fond ? - Oui, merci.
01:10:41 Bonsoir. Moi, j'ai une question par rapport
01:10:44 aux guests dans... - Soit tu es très noir, soit tu es complètement à contre-jour.
01:10:47 - C'est les deux. Pas de chance.
01:10:50 - D'accord, ok. - Si tu veux, je casse le... - C'est un redoible.
01:10:53 - Le seul de la salle. - Ok, ok, "get back, man".
01:10:56 - Du coup...
01:10:59 - Sur les guests de "Platan", pour l'écriture des personnages,
01:11:02 est-ce que c'est fait en accord avec eux ?
01:11:05 Est-ce qu'il y a eu des réticences ? Est-ce qu'il y a eu des réécritures par rapport à ça ?
01:11:08 - Ecoute, c'était une bonne question,
01:11:11 parce que j'ai toujours,
01:11:14 dès la première saison, espéré que ceux
01:11:17 pour qui j'écrivais allaient accepter, mais on prenait vachement de risques,
01:11:20 on prenait... c'est un mois d'écriture à peu près pour un épisode,
01:11:23 voire deux
01:11:26 quand on galérait vraiment, et donc
01:11:29 à l'issue de l'écriture, parce que tu peux les appeler avant et dire
01:11:32 "ouais, tu voudrais venir dans ma série ?" Ils vont te dire oui, mais ils vont vouloir lire,
01:11:35 et c'est normal. Donc comme on les traîne
01:11:38 un peu dans la boue, dans la série,
01:11:41 on les met pas sous leur meilleur jour,
01:11:44 derrière, on flippait une fois qu'on l'envoyait.
01:11:47 Et ça m'est arrivé une fois,
01:11:50 qu'une fois écrit, on l'envoie,
01:11:53 je suis en prépa, on est à deux semaines du tournage, donc comme je réalise,
01:11:56 je dois aller voir les décors, etc., j'ai autre chose
01:11:59 à faire que de réécrire un épisode, et Marion Cotillard
01:12:02 m'appelle pour me dire "en fait,
01:12:05 le truc de cote à cotisme,
01:12:08 on est pas trop partout avec Guillaume,
01:12:11 je fais pas le faire." Et là, on est à deux semaines,
01:12:14 donc on a dû réécrire, c'était un peu la panique, mais sinon
01:12:17 on a pas eu de refus. - Et sinon,
01:12:20 à quand la saison 4 ? - Oh putain, j'en rêve !
01:12:23 J'en rêve, mais je crois que ça n'arrivera jamais.
01:12:26 Ça fait trop peu, c'est une niche,
01:12:29 je crois que vous êtes là, en fait.
01:12:32 Il est là, le public de Platane.
01:12:35 Merci d'être tous venus, il en manque deux, je crois.
01:12:38 Mais...
01:12:41 Je vois un acteur ici, formidable,
01:12:44 William Gay, qui joue le flic tout le temps,
01:12:47 qui est le flic qui m'arrête tout le temps, qui est incroyable,
01:12:50 je vois des têtes du vrai jeu, des comédiens de théâtre
01:12:53 et tout ça, qui...
01:12:56 en face desquelles je suis obligé de performer, parce qu'ils m'envoient
01:12:59 à un niveau tellement haut que ça donne un truc
01:13:02 mais que visiblement le grand public ne capte pas.
01:13:05 - Est-ce qu'on peut
01:13:08 faire redescendre le micro, ici,
01:13:11 si c'est possible ?
01:13:14 - Désolé, deuxième Renoi.
01:13:17 - Ah putain !
01:13:20 - Du coup, j'ai deux questions.
01:13:23 La première, elle est plus technique.
01:13:26 Je suis fasciné par l'écriture mathématique
01:13:29 de Platane et de Larry David
01:13:32 et je suis toujours frustré parce que
01:13:35 dans les interviews sur Platane, on ne vous demande jamais
01:13:38 vraiment comment vous avez construit un épisode
01:13:41 et la manière dont
01:13:44 chaque situation, il y a un élément qui va rebondir
01:13:47 et j'étais très curieux de savoir
01:13:50 comment, en écriture, vous travaillez ça.
01:13:53 - C'est assez
01:13:56 compliqué, en fait, à écrire
01:13:59 puisque, évidemment, notre business model
01:14:02 c'était Larry David et Larry David
01:14:05 c'est vraiment de
01:14:08 l'horlogerie suisse, c'est vraiment très précis
01:14:11 et donc
01:14:14 pour aller dans cette direction-là, on se
01:14:17 cassait la tête à partir
01:14:20 d'une chute, en fait.
01:14:23 Généralement, je trouvais la fin. Je me disais
01:14:26 "Putain, ce serait incroyable si
01:14:29 sur un jet privé
01:14:32 on marquait
01:14:35 le truc des points noirs
01:14:38 un truc comme ça
01:14:41 "à bas les points noirs"
01:14:44 et il oublie "point" et il fait
01:14:47 "à bas les noirs" et je me dis "ça serait génial
01:14:50 d'avoir ça avec un renois devant
01:14:53 et une phrase absolument raciste devant un jet privé
01:14:56 où on raccompagne des gars à la frontière
01:14:59 comment est-ce qu'on peut arriver là ?
01:15:02 Et donc, chacun y va de sa proposition
01:15:05 parfois ça part du début, parfois ça part
01:15:08 d'un coeur d'une histoire
01:15:11 j'imagine toujours une situation très absurde
01:15:14 et ça part souvent de ce que moi
01:15:17 j'ai pu vivre comme moment gênant et je me dis "Tiens, si cette
01:15:20 situation gênante, je la poussais très loin, j'arriverais à tel endroit
01:15:23 et si tel endroit c'était la chute d'un épisode
01:15:26 comment est-ce que j'y arriverais ?"
01:15:29 et ensuite on déconstruit le truc pour arriver
01:15:32 au tout début de l'épisode
01:15:35 c'est très compliqué et pour te dire
01:15:38 je disais que certains épisodes étaient écrits en un mois, d'autres en deux
01:15:41 voire trois, c'est que j'avais pas de méthode
01:15:44 donc parfois
01:15:47 j'avais le coeur de l'épisode
01:15:50 et je devais construire le début et la fin
01:15:53 et parfois c'était le début ou la fin.
01:15:56 Est-ce qu'on peut faire descendre le micro un peu plus basse
01:15:59 parce qu'on a plus le temps que pour deux questions
01:16:02 donc ça serait cool que les personnes que je monte du doigt depuis tout à l'heure puissent la poser
01:16:05 s'il vous plaît, faites leur descendre le micro
01:16:08 Faites un effort, merde !
01:16:11 On vous a vu récemment
01:16:14 beaucoup participer sur les réseaux sociaux, Youtube, Morgan VS
01:16:17 TikTok aussi récemment, avec les lives etc
01:16:20 ça vous a fait apprécier de ouf par la nouvelle génération
01:16:23 Est-ce que c'était une stratégie qui a été mise en place
01:16:26 ou c'était des opportunités ?
01:16:29 Non c'est moi qui ai appelé Ramzy et je lui ai dit
01:16:32 écoute, on fait 30 millions de vues quand on va chez
01:16:35 Squeezie
01:16:38 et je fais 150 000 entrées avec Problemos
01:16:41 donc est-ce qu'on est au bon endroit ?
01:16:44 Je lui ai dit
01:16:47 visiblement on a un problème parce qu'on a du public
01:16:50 qui nous aime, qui nous trouve drôle
01:16:53 mais on ne va pas les voir, on ne va pas là où ils regardent
01:16:56 donc où est-ce qu'ils regardent ? Je dis TikTok
01:16:59 ouvrons un compte et ça a fait mouche tout de suite
01:17:02 en trois semaines on avait un million d'abonnés
01:17:05 ils étaient là en fait, les gens
01:17:08 on cherche et on se rend compte que finalement
01:17:11 notre public, ce qu'on pensait nous avant
01:17:14 c'est qu'il allait vieillir avec nous
01:17:17 mais en fait non, c'est comme une décharge
01:17:20 il tombe et il y a les autres qui arrivent
01:17:23 donc tous les anciens
01:17:26 ils sont allés à la poubelle et on a que les nouveaux
01:17:29 les plein de petits jeunes maintenant qui nous kiffent
01:17:32 c'est cool
01:17:35 mais c'est vraiment pour moi, cette image que j'ai dans Toy Story
01:17:38 on voit le truc qui tombe et tout ça
01:17:41 et il y a les nouveaux qui arrivent
01:17:44 et j'ai l'impression que nous on est là à côté
01:17:47 et le tapis roulant avance et les gens vieillissent un peu avec nous
01:17:50 et puis ils décrochent
01:17:53 - Bonsoir Eric
01:17:56 c'est très perturbant, pardon
01:17:59 pour rebondir, avec Nina
01:18:02 on a fait des vidéos un peu cons sur Instagram
01:18:05 - C'est la malade, c'est elle
01:18:08 - Mais oui, Nikon Film Festival
01:18:11 - Oui, en gros
01:18:14 - C'est un oui positif
01:18:17 - On a fait la série qui s'appelle "Tout le monde s'appelle Eric"
01:18:20 qui n'existe pas encore
01:18:23 elle est sur les réseaux, on fait des Reels
01:18:26 - Oh Reels, I love it
01:18:29 - Sur internet - Ah ouais, j'adore internet
01:18:32 - Pour bloquer un peu tes craintes, tu as dit "ça me fait peur autant que ça m'excite"
01:18:35 - Oui c'est vrai
01:18:38 - Pardon, pardon - J'ai commenté effectivement
01:18:41 - Du coup, si on fait une série hommage à Eric Judor
01:18:44 sur l'histoire d'une nana qui est obsédée par Eric Judor
01:18:47 qui veut le retrouver dans les sévennes parce qu'il est en train de tourner la suite de Platane
01:18:50 qui s'appelle "Cyprès"
01:18:53 ça te fait peur ou ça t'attire ?
01:18:56 - Les deux - Oui, tu as le droit de répondre de toute manière
01:18:59 - Maintenant je te connais
01:19:02 - Oui, ça m'éclate de rire
01:19:05 - Il n'y aura que des CSP+ et du caca prout
01:19:08 - Ah, mais c'est moi et du racisme
01:19:11 et de la grossophobie, vous m'avez tellement cerné
01:19:14 Génial, vous allez faire ça vraiment ?
01:19:17 - On a envie - Après, il faut voir si les diffuseurs suivent
01:19:20 - On n'a pas besoin de diffuseurs, on a internet
01:19:23 - Vas-y
01:19:26 (Rires)
01:19:29 - Ghetto
01:19:32 - Allez, une dernière question
01:19:35 qui a le micro
01:19:38 - Pule bleu
01:19:41 - Attendez, il y a quelqu'un
01:19:44 - J'ai attendu au moins 20 minutes
01:19:47 - La dernière question
01:19:50 - Bonjour
01:19:53 - J'avais une question
01:19:56 par rapport au deuxième spectacle
01:19:59 d'Eric et Ramzy
01:20:02 On a l'impression que le public
01:20:05 est complètement en décalage avec...
01:20:08 - C'est horrible, c'est horrible
01:20:11 ce spectacle
01:20:14 - Le mec il m'insulte
01:20:17 - Moi j'ai adoré, c'était incroyable
01:20:20 la captation on l'a faite au tout début
01:20:23 on était parodés, donc déjà ça donne un truc bizarre
01:20:26 de deux, on l'a tourné dans le nord de la France
01:20:29 ils sont tarés là-bas les mecs - Ils sont pas marrants
01:20:32 - Non mais ça gueule, ils sont morts de rire à rien
01:20:35 tellement c'est nul leur région
01:20:38 ils sont là et ils hurlent
01:20:41 en fait, c'est un public hurleur
01:20:44 et donc on s'entendait même plus faire nos vannes
01:20:47 et ça donne...
01:20:50 je savais pas que c'était important en fait
01:20:53 réalisateur de spectacle, on a pris quelqu'un comme ça
01:20:56 et en fait elle a mixé n'importe comment
01:20:59 donc des fois on entend les gens hurler, des fois on a l'impression qu'on prend un bide
01:21:02 elle a baissé le son
01:21:05 alors que notre premier spectacle a eu beaucoup de succès
01:21:08 et notre deuxième spectacle aussi
01:21:11 mais en vidéo il est nul
01:21:14 les gens qui ne l'ont vu qu'en vidéo nous disent tous
01:21:17 "Putain les Français c'est de la merde, le premier était super, le deuxième machin"
01:21:20 le deuxième était incroyable, c'était Michel Azanavicius
01:21:23 qui avait fait la mise en scène
01:21:26 et on faisait même un bêtisier à la fin
01:21:29 on arrivait à faire
01:21:32 une projection derrière nous sur du tulle
01:21:35 où on voyait des lettres qui apparaissaient
01:21:38 d'un générique au-dessus de nous
01:21:41 et on rejouait des scènes où on se plantait
01:21:44 c'était brillant, c'était
01:21:47 j'adore ce que je fais
01:21:50 c'était incroyable Pierre
01:21:53 et la captation est
01:21:56 10 lieues en dessous de ce que c'était à la fin
01:21:59 parce que j'ai l'impression que l'écriture est hyper en avance
01:22:02 mais vous avez un public de collégiennes et c'est horrible pour vous
01:22:05 Collégiennes du Nord !
01:22:08 et des grand-mères
01:22:11 le problème qu'on avait sur scène
01:22:14 c'est qu'on était un boy's band
01:22:17 on a démarré sur scène
01:22:20 ça hurlait dans la salle, je me souviens qu'on allait jouer
01:22:23 à Voiron à côté de Grenoble dans une salle de 3500 personnes
01:22:26 on a pas pu parler pendant 5 minutes
01:22:29 tellement ça hurlait, les gens venaient plus
01:22:32 ils nous avaient vu sur M6 où on faisait les mots
01:22:35 et puis on avait des petits t-shirts moulants
01:22:38 on l'avait cherché
01:22:41 et on était Kev Adams
01:22:44 et ça hurlait, ils écoutaient pas
01:22:47 alors que nous on se prenait la tête à trouver des trucs un peu absurdes
01:22:50 et les gens étaient passés complètement à côté
01:22:53 - Allez la question bonus
01:22:56 il y a quelqu'un qui a dit ici
01:22:59 - Pule bleue - Ok, descendez et là cette fois-ci ça sera la dernière
01:23:02 - Merci beaucoup
01:23:05 bonsoir, je suis votre carrière depuis longtemps
01:23:08 un de mes films préférés c'est Alal, Police d'Etat
01:23:11 - Ah d'accord
01:23:14 attention on va fâcher Télérama
01:23:17 parce que c'est pas du tout Télérama ça
01:23:20 - C'est pas grave, et du coup j'avais une question
01:23:23 un peu personnelle mais c'est par rapport à votre carrière
01:23:26 qui est impressionnante
01:23:29 je voulais savoir si quand vous étiez enfant, adolescent
01:23:32 vous aviez déjà cette vision
01:23:35 ou si ça vous est un peu tombé dessus comme ça
01:23:38 - Je vais dire un truc qui va me desservir je le sais
01:23:41 d'avance, mais j'étais fan de tennis
01:23:44 je voulais être tennis-fan professionnel
01:23:47 et donc à 15 ans je vais à Roland-Garros
01:23:50 j'y vais en RER
01:23:53 et au moment de rentrer je suis assis dans le train
01:23:56 et il y a des gens à côté de moi qui me regardent
01:23:59 et puis après qui me détournent la tête et je rentre à la maison
01:24:02 et je dis à ma mère cette phrase honteuse
01:24:05 "ils se rendaient pas compte qu'ils étaient assis à côté de moi"
01:24:08 "je sais que je vais devenir une star"
01:24:11 "et ils étaient assis comme ça"
01:24:14 "regardez ailleurs le paysage"
01:24:17 "alors que j'étais là carrément"
01:24:20 donc ma mère elle a halluciné évidemment
01:24:23 elle m'a dit "descends un peu, calme toi"
01:24:26 et ça a mis du temps, c'était à 27 ans ensuite
01:24:29 donc j'ai mis 12 ans après cette vision que j'ai eue
01:24:32 mais j'avais quelque part la certitude
01:24:35 que j'allais réussir
01:24:38 et ensuite cette certitude je l'ai perdue
01:24:41 et quand t'as 27 ans
01:24:44 tu promènes ton chien et t'habites chez tes parents
01:24:47 tu te poses des vraies questions et tu te dis "putain en fait cette vision"
01:24:50 "c'est dans un autre univers"
01:24:53 "et faut regarder Constellation c'est dingue"
01:24:56 "c'est plein d'univers"
01:24:59 je sais que ça me dessert mais il fallait que je vous le dise je suis honnête
01:25:02 merci beaucoup Eric, merci tout le monde
01:25:05 merci
01:25:08 merci beaucoup
01:25:11 merci bonne soirée
01:25:14 merci Pierre
01:25:17 merci
01:25:20 (applaudissements)
01:25:23 (applaudissements)
01:25:26 (applaudissements)
01:25:29 (applaudissements)
01:25:32 (applaudissements)
01:25:35 (...)

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