• l’année dernière
"La lutte contre le sexisme commence dès la naissance".
Dans ses ouvrages, Chloé Thibaud n'hésite pas à s'exprimer sur les tabous autour de la s*xualité et du sexisme. Autrice et journaliste, elle passe à la loupe la langue et la société française. Est-elle sexiste ? Sommes nous sexistes ?

Chloé Thibaud, journaliste et autrice de "Hum Hum - Et si on parlait vraiment de sexe ?" aux éditions Webedia Books.
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#interview #sexisme #education

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😹
Amusant
Transcription
00:00 Dans la construction même de notre langue,
00:02 il y a énormément, énormément de sexisme.
00:04 Je parle du guide du zizis sexuel dans mon intro,
00:10 mais justement pour constater à quel point la société,
00:13 elle a évolué depuis 2001.
00:14 Parce qu'au début du zizis sexuel,
00:17 Titeuf se demande pourquoi est-ce que les filles crient
00:20 quand on leur pince les nénés.
00:21 Et en fait, 20 ans après, quand j'ai revu ce passage-là,
00:23 je me suis dit "mais c'est complètement dingue
00:25 que le personnage se pose la question",
00:26 parce qu'en fait, on ne pince pas les nénés des filles.
00:29 C'est pour ça qu'elle crie.
00:30 Et là, ce qui est chouette,
00:31 c'est que le guide du zizis sexuel a été réédité
00:34 et qu'à la place de cette phrase-là,
00:36 on avait que le consentement, ce n'est pas facultatif.
00:39 Donc on voit vraiment comment en 20 ans,
00:41 les guides qui existent autour de ces notions-là ont évolué.
00:45 Et c'est vrai que moi, avec "Hum! Hum!"
00:47 j'ai voulu m'inscrire dans cette tradition,
00:49 mais en même temps en faisant un ouvrage beaucoup plus à la page.
00:51 À mon sens, il n'y a pas d'âge à partir duquel
00:56 on peut sensibiliser un enfant à toutes les questions
00:59 de tolérance et d'ouverture d'esprit.
01:01 Au contraire, dès tout petit,
01:03 un enfant doit par exemple comprendre
01:05 qu'il n'y a pas des jouets réservés aux garçons,
01:07 des jouets réservés aux filles,
01:08 qu'on peut porter du rose tout en étant un garçon.
01:11 En fait, vraiment la lutte contre le sexisme,
01:12 elle commence quasiment dès la naissance.
01:14 Évidemment, les jeunes n'en ont pas forcément conscience.
01:17 Et pour moi, on ne doit pas attendre d'avoir 15-16 ans
01:20 pour parler de tous ces sujets-là.
01:24 Moi, j'ai eu une adolescence assez difficile
01:27 parce que j'ai été en crise complète.
01:30 Quasiment une année après l'autre,
01:31 j'avais un look différent.
01:33 J'ai été la dogotique,
01:35 et après j'étais que dans le rap.
01:36 Après, j'ai été très root.
01:38 Donc j'ai vraiment vécu les phases clichés de l'adolescence.
01:41 Ce qui a été dur, c'était vraiment l'acceptation de mon corps.
01:44 Alors c'était des complexes qui étaient un peu difficiles
01:47 à formuler à l'époque,
01:48 mais j'étais très maigre.
01:50 Et ça, ça me complexait parce que les garçons me renvoyaient à ça
01:53 en me disant que j'avais pas de forme.
01:55 J'étais complexée par ma couleur de peau
01:56 parce que j'étais très blanche.
01:58 Alors les filles se moquaient parce que j'étais pas bronzée.
02:00 Et en fait, c'était des complexes que j'assumais pas vraiment
02:02 parce que beaucoup me disaient
02:04 "Ne te plains pas de ça, en fait, t'as de la chance."
02:07 "Moi, j'ai du surpoids, je préférais être maigre comme toi."
02:09 Mais en fait, on s'en fiche un petit peu
02:11 de quel complexe vaut plus que l'autre.
02:13 Ce dont je me rends compte maintenant en étant adulte,
02:16 c'est qu'à l'époque, en fait,
02:17 on bataillait toutes et tous contre quelque chose.
02:20 Et en fait, c'est pour ça que j'accorde une grande place
02:22 au complexe dans mon livre.
02:23 C'est parce que vraiment, dès qu'on rentre, je pense,
02:26 à l'école primaire,
02:27 cette bataille-là contre soi-même et contre les autres commence.
02:31 Et c'est très important qu'on puisse en parler
02:33 pour se libérer face à tous ces tabous.
02:36 Les réseaux sociaux, c'est évidemment un double tranchant
02:41 parce que d'un côté, on remarque à quel point ça peut être positif
02:44 dans la représentation de corps qui sont différents.
02:48 Je pense vraiment que le mouvement body positif
02:50 a beaucoup de choses à nous apporter.
02:51 Moi-même, en tant que femme adulte,
02:53 ça me fait du bien de voir des corps qui ne soient pas
02:55 tout lisses, tout mince, tout bronzés, justement,
02:59 qui sont vraiment différents de ce que j'ai toujours vu
03:01 sur les couvertures de magazines.
03:02 Et à la fois, on le sait très bien,
03:04 le piège, c'est que les photos sont retouchées,
03:06 que beaucoup des créatrices de contenu et créateurs de contenu
03:09 que l'on suit se mettent en scène,
03:12 rentrent le ventre, sortent les fesses,
03:13 sont dans des postures qui ne sont pas vraiment naturelles.
03:16 Donc en même temps, ça peut nous faire beaucoup de mal.
03:18 Mais je trouve que la force des réseaux sociaux
03:20 et surtout les comptes féministes et engagés
03:22 contre le sexisme et les discriminations
03:24 nous apportent beaucoup dans la déconstruction
03:26 de tous nos stéréotypes physiques.
03:29 Je pense que les parents, en tout cas la famille et les proches,
03:36 ont un rôle à jouer face à ces sujets-là,
03:38 mais en même temps, on ne peut pas tout leur faire porter.
03:40 Mais ce qui est sûr, c'est que ça commence à la maison.
03:42 Les tabous, les complexes.
03:44 Si on a un parent qui nous fait des reproches
03:47 sur notre poids par exemple,
03:49 moi j'ai grandi avec plusieurs copines
03:51 qui avaient une maman qui leur disait
03:53 "Attention, tu vas grossir, mange pas ci, mange pas ça".
03:55 Ça a un impact énorme évidemment sur notre mentalité
03:59 et la façon dont on se perçoit.
04:01 À l'école, je pense que le rôle que peuvent jouer
04:03 les professeurs par exemple ou les surveillants,
04:06 c'est vraiment de recadrer ceux qui se moquent des autres.
04:09 Il y a un travail considérable à faire
04:10 sur la question du harcèlement scolaire.
04:12 Moi je trouve que c'est l'endroit où on peut le plus
04:14 agir individuellement, c'est-à-dire vraiment tous,
04:17 en essayant d'adopter un regard qui soit
04:19 beaucoup plus gentil sur les autres et sur soi-même.
04:23 Ça peut paraître très bisounours de le dire,
04:25 mais c'est vrai que quand on est mal dans sa peau,
04:27 on peut avoir tendance à le faire payer aux autres.
04:29 Et si on commence toutes et tous à se parler
04:32 et en fait à oser dire
04:33 "Moi tu sais, je ne suis pas très à l'aise avec mon ventre,
04:35 je ne suis pas très à l'aise avec mon nez".
04:37 Dans ce cas-là, on se rend compte qu'on est tous humains
04:39 et qu'on est un peu dans la même galère.
04:41 Et je pense que ça nous rassemble.
04:42 Et c'est vraiment ce vers quoi je trouve qu'on doit tendre.
04:45 Finalement, mes engagements féministes sont assez récents
04:52 à l'échelle de mes 32 ans,
04:54 parce que je pense que ça a vraiment commencé à grandir
04:57 et gronder en moi vers mes 24-25 ans.
05:00 Et ce sont vraiment des constats assez simples
05:02 du fait que mes amis IES et moi
05:05 étions toutes confrontées à la peur.
05:07 Et je crois que c'est vraiment ça qui a fait surgir
05:10 cette colère en moi,
05:11 c'est de me rendre compte par exemple que quand on sortait
05:13 et que venait le moment de rentrer chez nous,
05:15 nous on se posait des questions que nos amis garçons ne se posaient pas.
05:18 C'est-à-dire, "Est-ce que je peux rentrer avec le bus de nuit ?
05:22 Est-ce que je peux rentrer alors que je suis habillée de telle manière ?
05:25 Est-ce que j'ai une bombe lacrymo ?
05:26 Est-ce que je vais mettre mes clés dans mes mains
05:28 au cas où on m'attaque et que je doive riposter ?"
05:30 Enfin, en fait on partait dans des délires,
05:33 ce qui peut sembler comme des délires pour les gens.
05:36 Mais de se rendre compte qu'on avait tous ces questionnements-là
05:38 parce qu'on était des femmes,
05:39 ça m'a vraiment fait prendre conscience du problème.
05:41 Et puis évidemment, après, au fur et à mesure de nos conversations
05:45 de jeunes femmes et de femmes,
05:46 à mesure que les années passent,
05:47 je me rends compte que quasiment toutes les femmes autour de moi
05:50 ont déjà été victimes de violences sexistes,
05:52 oui mais de violences sexuelles,
05:54 et ça c'est très très grave.
05:55 La langue française est très sexiste.
06:01 Pour la simple et bonne raison qu'il existe cette règle
06:04 qui veut que le masculin l'emporte sur le féminin.
06:07 Et en fait je pourrais presque m'arrêter là,
06:08 tellement cette règle dit tout de notre société.
06:11 Et il faut savoir que ça n'a pas toujours été le cas.
06:13 Avant le XVIIIe siècle, cette règle-là n'existait pas.
06:16 Il existait d'autres règles, par exemple,
06:18 pour accorder les adjectifs,
06:20 il y avait la règle de proximité,
06:22 c'est-à-dire qu'on accordait avec le nom qui précédait l'adjectif,
06:25 donc s'il était féminin, on accordait au féminin.
06:27 Et il existait aussi l'accord de majorité,
06:29 c'est-à-dire que pour un homme et 100 femmes,
06:32 on dirait "cet homme et ces 100 femmes sont belles",
06:35 alors qu'aujourd'hui la règle vaut pour "cet homme et ces 100 femmes sont beaux",
06:40 ce qui n'a ni queue ni tête.
06:41 Donc en tout cas, je donnais ces exemples juste pour dire
06:43 que dans la construction même de notre langue,
06:46 il y a énormément, énormément de sexisme.
06:48 D'autres exemples me viennent,
06:50 mais par exemple sur les noms de métiers,
06:52 moi je suis journaliste et autrice,
06:54 et en fait ça fait très peu de temps que j'assume le fait de dire "autrice",
06:57 parce qu'on m'a expliqué qu'en fait ce mot-là, il existait.
07:00 Jusqu'au XVIIe siècle, on disait des auteurs et des autrices.
07:03 Et il a été expulsé de notre langue.
07:05 Pourquoi ?
07:06 Parce qu'en fait, on ne voulait pas que les femmes se saisissent
07:09 de ce domaine-là, de l'écriture.
07:11 Donc ça en dit long.
07:12 La langue est politique.
07:14 Et si on pense à notre devise nationale,
07:16 "liberté, égalité, fraternité",
07:18 "fraternité" fait référence aux frères, donc aux masculins.
07:21 Certains et certaines militantes proposent par exemple
07:24 qu'on remplace cette devise par "liberté, égalité, solidarité" ou "adélphité",
07:29 ce qui inclurait tout le monde, les hommes et les femmes.
07:31 En fait, il y a plein de points sur lesquels on pourrait agir
07:34 pour que le langage soit moins sexiste
07:37 et mette tout le monde sur un pied d'égalité.
07:39 Le pronom "il/elle" est apparu assez récemment dans notre langage courant.
07:46 En fait, c'est un néologisme et c'est la contraction de "il" et "elle".
07:50 C'est un pronom neutre qui est utilisé a priori par les personnes non-binaires.
07:54 Dans une phrase, on pourrait par exemple dire
07:56 "je te laisse voir avec il/elle"
07:58 au lieu de dire "je te laisse voir avec lui ou avec elle".
08:00 Mais une fois que j'ai expliqué tout ça, il faut quand même rappeler
08:03 que pour certaines personnes qui se définissent comme non-binaires,
08:06 ce pronom reste frustrant
08:08 parce que finalement, "il" nous enferme dans la binarité du "il" et du "elle".
08:12 Donc c'est vrai qu'en ce moment, on est dans une époque
08:14 où on se cherche au niveau du langage
08:17 pour essayer de coller à toutes les réalités
08:19 qui ne sont pas celles de l'hétéronormativité
08:22 qui prévaut dans notre société.
08:23 J'ai bien conscience que pour une grande partie des gens,
08:30 et puis surtout nos parents, nos grands-parents,
08:32 le pronom "il/elle", c'est quelque chose de bizarre.
08:34 Moi-même, il peut m'arriver d'être un peu hésitante
08:37 quand je dois employer ce pronom-là,
08:38 mais c'est normal parce qu'on n'est pas habitué à tous ces nouveaux mots.
08:42 Mais ce qu'il est important d'expliquer,
08:44 c'est que le fait de mégenrer quelqu'un,
08:47 ça peut relever de la transphobie ou de l'homophobie.
08:51 En fait, il y a beaucoup de discrimination qui se cache derrière ces questions-là.
08:55 C'est-à-dire que si on sait parfaitement qu'une personne se définit
08:58 en tant que femme, en tant qu'homme, en tant que personne non-binaire
09:01 et qu'on ne respecte pas sa volonté d'être appelée par le pronom "elle", "lui" ou "elle",
09:06 alors là, c'est vraiment pas chouette de notre part.
09:08 Et ça peut vraiment relever de la discrimination.
09:10 On est dans une époque où beaucoup de gens disent qu'ils ont un peu peur de mal faire,
09:14 qu'ils marchent sur des oeufs, et ça, on peut l'entendre.
09:17 Mais en tout cas, on peut quand même faire un vrai effort
09:19 d'attention envers l'autre, de compréhension de l'autre,
09:22 et s'il le faut, simplement demander, toi, par quel pronom
09:25 est-ce que tu souhaites qu'on t'appelle ?
09:26 Et c'est vrai qu'il y a de plus en plus de jeunes, surtout,
09:29 qui, aujourd'hui, le mettent dans leur bio, par exemple, sur les réseaux sociaux.
09:32 Donc ça peut être utile de jeter un oeil.
09:34 En principe, pour accéder à un site *****, on doit avoir plus de 18 ans.
09:41 On doit cliquer sur "oui, j'ai plus de 18 ans".
09:43 Mais on le sait très bien, les jeunes en regardent avant leurs 18 ans.
09:47 Moi-même, j'ai regardé de la ***** avant 18 ans.
09:50 Ce qu'il y a, en fait, qui est assez grave à mes yeux,
09:52 c'est qu'aujourd'hui, on le sait, la première confrontation aux images *****,
09:56 elle se fait à peu près à 9-10 ans.
09:58 Et ça, il est clair et net que c'est beaucoup trop tôt.
10:00 Et ça a des conséquences qui sont parfois terribles, en fait, sur nos mentalités.
10:05 Ça peut créer des traumatismes chez l'enfant de voir ces images-là,
10:08 parce qu'elles sont choquantes, tout simplement.
10:10 Elles peuvent d'ailleurs même l'être pour des adultes,
10:12 selon la vidéo sur laquelle on tombe.
10:14 Donc il faut être vigilant.
10:15 Mais une fois qu'on a dit ça, on sait très bien que la réalité nous dépasse
10:18 et qu'aujourd'hui, à 12-13 ans, avec notre smartphone,
10:20 on peut tout à fait avoir accès à des contenus *****.
10:23 En fait, moi, je ne le condamne pas forcément,
10:25 parce que je comprends.
10:26 Et puis, cette curiosité, elle a toujours existé.
10:29 Alors, c'était peut-être plus dans un magazine, plus en VHS
10:32 qu'on se prêtait sous le manteau entre cousins quand on était plus jeunes.
10:36 Mais en tout cas, on ne doit pas absolument interdire aux jeunes cet accès-là,
10:40 parce qu'il a aussi des vertus.
10:42 Et puis, ça répond à une curiosité qui est là et avec laquelle on doit traiter.
10:45 Mais en tout cas, je pense qu'il y a un vrai effort à faire d'encadrement,
10:49 d'explication aussi de ce qui se passe dans le domaine du *****
10:52 et surtout protéger les plus jeunes.
10:54 Parce qu'en effet, à 9 ans, ce n'est pas concevable qu'on regarde ces films-là.
10:58 Mais je dirais la même chose des films d'horreur, qui peuvent être très choquants.
11:01 Donc, la limite d'âge, elle n'est pas idiote.
11:02 J'ouvre mon livre "Hum! Hum!" sur une anecdote qui a été marquante dans mon enfance.
11:10 En fait, quand j'avais 8 ans,
11:12 on était allés avec mes parents voir un spectacle d'humour
11:15 et il y avait une vanne sur le 69.
11:17 Et moi, arrivée au dîner le lendemain,
11:20 je leur ai posé la question, je leur ai dit "mais c'est quoi le 69 ?"
11:22 Parce qu'en fait, tout le monde était explosé de rire dans la salle
11:24 et moi, je n'avais pas compris.
11:26 Et là, mon père a eu un réflexe qui est plutôt amusant, je trouve.
11:29 C'est qu'il est allé chercher une feuille de papier, un stylo,
11:32 et il a dessiné 69.
11:34 Et sur l'un des gugusses, il a mis des cheveux longs
11:36 et sur l'autre, des cheveux courts.
11:38 Et il m'a dit, en gros,
11:39 "ben voilà, c'est quand deux adultes se font un câlin et qu'ils ressemblent au 69."
11:44 Moi, dans mon esprit, ça a été clair.
11:46 Je me suis dit "ah bon, d'accord".
11:48 Et je suis passée à autre chose.
11:49 Évidemment, il n'est pas rentré dans les détails vraiment ***** de cette pratique.
11:53 Mais en tout cas, à 8 ans, ça m'a suffi et ça a permis de répondre à ma question.
11:58 En fait, si je donne cet exemple-là dans mon livre,
12:00 c'est parce que je trouve que ça a été une façon assez saine
12:03 de faire face à mon questionnement
12:05 et ça n'a pas créé de tabou dans ma tête.
12:07 Et finalement, ensuite, tout au long de ma construction en tant qu'ado et jeune femme,
12:11 jamais on n'a rejeté l'une de mes questions à la maison.
12:15 Et je pense que c'est intéressant de prendre exemple sur cette façon de faire.
12:19 *musique*
12:22 Grandir dans une famille où je pouvais parler de *****,
12:25 je le mesure, c'est une chance.
12:27 Il y a vraiment beaucoup, beaucoup d'environnements familiaux
12:29 où c'est juste impossible d'aborder ces questions-là.
12:32 Aujourd'hui, on a une chance quand même,
12:34 c'est qu'on a Internet et on a les réseaux sociaux.
12:36 Et sur Internet et les réseaux sociaux, il n'y a pas que du *****.
12:39 Il y a aussi plein de comptes Instagram qui sont très instructifs,
12:42 qui sont bien faits, qui se mettent à la portée des ados
12:45 et qui sont là pour répondre aux questions qu'on se pose sur son corps,
12:48 sur les pratiques.
12:49 Donc moi, j'invite vraiment les plus jeunes à faire bon usage de tous ces outils-là.
12:53 Aussi à ne pas hésiter à discuter entre soi.
12:57 Je le raconte dans mon livre, mais c'est vrai que moi, quand j'ai découvert la *****,
13:01 on n'en parlait pas trop entre filles,
13:02 parce qu'on avait l'impression que c'était réservé aux garçons.
13:05 Mais en fait, au détour d'une ou deux conversations,
13:07 j'avais un peu tâté le terrain avec mes copines
13:09 et je m'étais rendu compte que d'autres se *****, c'était bien naturel.
13:13 Une fois qu'on avait un peu libéré notre parole autour de ce sujet,
13:16 on s'est mis à en parler souvent.
13:18 Donc il faut aussi réussir à se trouver un ou une référente
13:21 parmi nos amis, un cousin, une cousine,
13:24 avec qui on peut parler de ça
13:25 et se rendre compte qu'il n'y a vraiment rien de sale et rien de tabou
13:29 et que nos questions, elles sont normales.
13:30 En fait, j'ai toujours osé poser toutes mes questions à mes parents.
13:37 Je pense que parfois, on est peut-être même allé un peu loin
13:40 dans le partage d'anecdotes,
13:41 mais c'est vrai que même en tant que parent,
13:43 je pense qu'on a besoin de tester un peu ses limites,
13:45 de se dire "Hé, ça, j'aurais préféré ne pas le savoir"
13:47 ou qu'on s'en parle pas.
13:49 En revanche, il y a des questions que je n'ai pas du tout envie
13:51 de poser à mes parents, donc je ne leur poserai sans doute jamais.
13:54 Mes parents ont toujours répondu à mes questions,
14:01 que ce soit des questions sexuelles ou des questions sur
14:04 "Quelle est ma place dans l'univers ?"
14:05 ce genre de choses, parce que je pouvais aller très loin.
14:08 Non, franchement, ils m'ont toujours répondu,
14:09 mais après, c'est vrai que parfois sur les questions *****,
14:13 je me suis dit "J'aurais peut-être pu m'abstenir de poser
14:16 telle ou telle question, j'en demandais pas tant."
14:18 Mais moi, je suis heureuse qu'on ait répondu à mes questions,
14:21 parce que ça m'a vraiment aidée à devenir celle que je suis,
14:24 et j'espère un jour transmettre ça aux enfants que j'aurai.
14:26 La question à laquelle je n'ai toujours pas la réponse,
14:31 parce qu'en fait, c'est au fur et à mesure de mes rencontres
14:34 que je me la pose, c'est peut-être
14:36 "Est-ce que je pourrais être en relation avec quelqu'un
14:39 avec qui le ***** n'est pas foufou ?"
14:42 A contrario, "Est-ce que je peux vraiment
14:44 prendre énormément de plaisir ***** avec quelqu'un
14:47 dont je suis pas amoureuse ?"
14:48 En fait, c'est là-dessus que mes questionnements persistent,
14:50 c'est vraiment la distinction entre l'amour et la *****.
14:54 J'en parle dans mon livre en disant que c'est important de se dire
14:57 que c'est complètement ok d'avoir des relations ***** avec quelqu'un
15:01 qui n'est pas forcément notre petite amie officielle,
15:03 qu'encore une fois, c'est pas sale si tout le monde consent
15:06 à être plan *****, par exemple, c'est complètement ok.
15:09 Je pense que c'est important de l'expliquer pour pas stigmatiser,
15:12 notamment les jeunes filles qui auraient des partenaires
15:14 avec qui elles ne sont pas en couple.
15:15 Mais c'est vrai qu'en tant que femme adulte,
15:17 je me la pose cette question-là, en fait.
15:19 Quelle importance j'accorde ***** dans mes relations amoureuses ?
15:22 Si vous avez entre 12 et 20 ans, mais même au-delà,
15:25 que vous êtes parent, grand-parent et que vous vous posez plein de questions,
15:28 j'ai écrit ce livre qui s'appelle "Hum hum, et si on parlait vraiment *****"
15:32 chez Webedia Books, illustré par Eugénie Debesse,
15:35 et je réponds à un maximum de questions.
15:37 Les questions que moi, je me posais quand j'étais ado
15:39 et auxquelles j'aurais rêvé qu'on me réponde de façon complète et sans tabou.
15:44 [Musique]
15:46 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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